CourrierAprès Sébasti<strong>en</strong> Briat(…) Je m'étonne que même S!l<strong>en</strong>ce n'analyse pas plus les évid<strong>en</strong>cesque pose la question de la mort de Sébasti<strong>en</strong> Briat. (…) Il est tout demême bizarre que personne ne dise qu'une charge d'explosifs <strong>en</strong> lieu etplace de Sébasti<strong>en</strong> fût catastrophique et tout autant inévitée. Hormisla faute pointée par Sud-Rail, il me semble inacceptable que les excusesde collégi<strong>en</strong> comme le ravitaillem<strong>en</strong>t de l'hélicoptère ne soi<strong>en</strong>t pas discutées.Quand on veut jouer avec le feu, il faut au moins s'<strong>en</strong> donner lesmoy<strong>en</strong>s. Il est intolérable, irresponsable et criminel pour la populationqu'un seul c<strong>en</strong>timètre des voies empruntés par ces bombes mobiles nesoit pas inspecté et cela pas la veille, ni deux heures avant le passagedu train. Evidemm<strong>en</strong>t, peut-être alors ne serait-ce plus r<strong>en</strong>table.Cet accid<strong>en</strong>t décrit par les médias comme stupide et imbécile n'<strong>en</strong> estpas un. Sébasti<strong>en</strong> est décédé d'un hom<strong>ici</strong>de par imprud<strong>en</strong>ce et j'espèrequ'un juriste digne de ce nom saura le démontrer.Pierre Badeau nMaine-et-Loire.V<strong>en</strong>ts hebdomadairesHabitué à me déplacer quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t à vélo d'Alfortville à Parisdepuis une dizaine d'années, je détermine mon chemin <strong>en</strong> fonctionde la direction du v<strong>en</strong>t : quand celui-ci vi<strong>en</strong>t du sud, j'emprunte lalongue piste cyclable située <strong>en</strong>tre la Seine et l'autoroute A4, pour éviterde respirer les gaz d'échappem<strong>en</strong>t. Quand celui-ci vi<strong>en</strong>t du nord, je passepar le bois de Vinc<strong>en</strong>nes puis la coulée verte du douzième arrondissem<strong>en</strong>t.Ainsi, je peux circuler int<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t à bicyclette <strong>en</strong> respirantun air à peu près propre.Ainsi att<strong>en</strong>tif au s<strong>en</strong>s du v<strong>en</strong>t depuis des années, j'ai fini par constaterun étrange phénomène : j'empruntais la piste cyclable le long dela Seine plutôt le lundi, l'autre itinéraire plutôt <strong>en</strong> fin de semaine.(…) Le s<strong>en</strong>s du v<strong>en</strong>t répondrait ainsi à un rythme hebdomadaire :le début de semaine marqué par un flux de plutôt de sud, la fin par unflux plutôt de nord. (…) Cherchant à <strong>en</strong> savoir plus, je notais quede la mi-août au mois de novembre, ce phénomène est quasi-inexistant.En hiver et au printemps, le phénomène est le plus prés<strong>en</strong>t.(…) Il semble donc que le s<strong>en</strong>s du v<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>de de l'activité humaine.(…) J'aimerais constituer un groupe de travail avec au moins quatrepersonnes de différ<strong>en</strong>tes régions de France pour poursuivre ce g<strong>en</strong>red'observations.Laur<strong>en</strong>t S<strong>en</strong>ninger n64, rue Louis-Blanc 94140 Alfortville.Décroissanceet niveau de vieEn réponse à Sylvie Novak (Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°311) et pour confirmer les autrestémoignages (Sil<strong>en</strong>ce n°314), je vis avec370 € par mois, sans charge de famille(…). Depuis 25 ans, à l'exception d'unemploi de six mois payé un peu au-dessusdu SMIC, je vis <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne avecla moitié du SMIC.Depuis douze ans, je me nourris 100 % bio.Je n'ai pas de jardin, tout juste un balconavec quelques plantes (thym, basilic, fraises,tomates : 8 à 15 par an pour le plaisir !).Je ti<strong>en</strong>s un compte précis de mes dép<strong>en</strong>ses alim<strong>en</strong>taires depuis 1986.Or cela ne revi<strong>en</strong>t pas plus cher de manger 100 % bio qu'avec le prixsoi-disant écrasé des grandes surfaces avec plein de pest<strong>ici</strong>des et toutle reste. Je n'achète évidemm<strong>en</strong>t pas le bio <strong>en</strong> supermarché !Avec le bio, on mange différemm<strong>en</strong>t, bi<strong>en</strong> plus varié, et c'est bi<strong>en</strong> plusnourrissant. A noter que je suis végétari<strong>en</strong>ne.Pour les produits ménagers, je constate que c'est pareil : <strong>en</strong> comparantle baril de lessive premier prix avec un flacon d'un litre et demid'Ecover, et <strong>en</strong> divisant par le nombre de lessives que l'on peut faireavec chaque, att<strong>en</strong>dez-vous à une surprise : c'est Ecover qui estmoins cher (…).Pour le chauffage électrique, j'ai connu et c'est ruineux (avec commeconséqu<strong>en</strong>ce qu'on se gèle). Si vous avez les moy<strong>en</strong>s de payer une factured'EDF <strong>en</strong> vous chauffant correctem<strong>en</strong>t à l'électr<strong>ici</strong>té, alors vous avezles moy<strong>en</strong>s d'aller vivre dans un logem<strong>en</strong>t plus cher mais avec un chauffagecorrect, donc non-électrique, à un coût moindre.Quant au loyer, <strong>en</strong> dessous de 600 € de rev<strong>en</strong>us par mois, vous avezdroit à l'APL ce qui réduit très nettem<strong>en</strong>t le loyer à payer (…).Côté fringues, <strong>en</strong> le prévoyant longtemps à l'avance et <strong>en</strong> économisant,j'ai pu m'acheter des vêtem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> laine, coton bio et équitable de bonnequalité qui <strong>en</strong>suite dur<strong>en</strong>t très longtemps, pas comme ce qui est v<strong>en</strong>du<strong>en</strong> grande distribution et qui ne dur<strong>en</strong>t que six mois (et sont souv<strong>en</strong>tquand même chers). (…) Ce qui est dur c'est d'économiser sou par souau départ pour faire le premier investissem<strong>en</strong>t (…). C'est le même calculque pour les ampoules économes.Pour les déplacem<strong>en</strong>ts, moi non plus je n'ai jamais eu de voiture. Je vaisà pied (beaucoup) et à vélo (variable) et <strong>en</strong> transport <strong>en</strong> commun (monpermis ne me sert pas souv<strong>en</strong>t, pour sûr !) et je n'<strong>en</strong> ai jamais souffert…mais si pour des recherches d'emplois il est parfois diff<strong>ici</strong>lede faire compr<strong>en</strong>dre à des employeurs qu'on peut v<strong>en</strong>ir travailler sansvoiture et que je ne serais pas fatiguée <strong>en</strong> arrivant au travail, bi<strong>en</strong> aucontraire. A 18 ans, j'avais fait le vœu de ne pas avoir de voitures tantqu'elles serai<strong>en</strong>t polluantes (…).Je vis pauvrem<strong>en</strong>t et suis handicapée, ce qui ne m'empêche pas de vouloiraccorder ma vie avec ma consci<strong>en</strong>ce. Et de le faire avec plaisir.De vivre simplem<strong>en</strong>t et dans la joie, pas <strong>en</strong> grinçant des d<strong>en</strong>ts.Bi<strong>en</strong> sûr, ce n'est pas <strong>en</strong>core demain la maison bioclimatique… quoique… il existe <strong>en</strong>core des coins <strong>en</strong> France où la terre ne dépasse par0,15 € le m 2 et on peut autoconstruire sa maison avec des matériauxlocaux pour pas cher (…).Vous demandez à quelle classe sociale apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les lecteurs deSil<strong>en</strong>ce. J'ai appris par une luxueuse brochure trouvée dans ma boîteaux lettres il y a 7-8 ans que je vivais <strong>en</strong> dessous du seuil de pauvreté !Merci du r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. (…) Ce n'est pas tant le niveau de rev<strong>en</strong>u quifait l'écolo (le vrai), c'est d'abord et avant tout l'esprit, et l'actequi manifeste l'état d'esprit.Bi<strong>en</strong> sûr, il y a les écolocrates, les spécialistes de "ronds de langue"(expression que j'ai inv<strong>en</strong>tée sur le modèle des "ronds de jambe") quiparl<strong>en</strong>t et ne font pas grand-chose, d'autant moins semble-t-ilqu'ils sont plus riches.Les écolos plus humbles parl<strong>en</strong>t moins mais appliqu<strong>en</strong>t plus. La pauvretématérielle est sans doute plus facile à apprécier quand on est humbleque quand on est dans la frustration du monde consumériste avecchaque fois un désir de plus. (…) Pour avoir fréqu<strong>en</strong>té des riches, desaisés (pour moi ça comm<strong>en</strong>ce au-dessus du SMIC), franchem<strong>en</strong>t je lesplains, quelle misère morale ! Toujours à se croire trop pauvres et avoirpeur pour ce qu'ils possèd<strong>en</strong>t, sans raison. Toujours à trouver les chosesou les activités trop chères… des choses que j'arrive à me payer parfoisavec beaucoup moins pour vivre.Pourtant le soleil brille pour tout le monde !Hélène Lardon nRhône.Oui au Traité constitutionneleuropé<strong>en</strong> parce queNon à MaastrichtQuelle bonne idée a eue Michel Bernard de republier de larges extraitsde mon article de 1992 (Sil<strong>en</strong>ce n° 157, septembre) ! J'y expliquaismon Non à Maastricht. Mais quelle drôle d'idée d'<strong>en</strong> déduire quesi l'on avait été pour le Non à Maastricht, il fallait à nouveau être pourle Non au Traité constitutionnel europé<strong>en</strong> ! Il faudrait voter non àtoutes les questions parce qu'on aurait voté non à la première ?J'ai pris parti pour le non à l'Acte unique, pour le non à Maastricht,pour le non à Amsterdam, pour le non au traité de Nice. Et, pour lesmêmes raisons, je suis pour le oui au Traité constitutionnel europé<strong>en</strong>(TCE). Ces raisons sont parfaitem<strong>en</strong>t résumées par l'extrait de monarticle de 92 que cite Michel Bernard, et sont <strong>en</strong>core plus valablespour tous les traités qui se sont accumulés jusqu'à Nice :- le traité d'Amsterdam a gravé dans le marbre le "pacte de stabilité",SILENCE N°32242Avril 2005
- l'intégration de l'Union europé<strong>en</strong>ne dans l'OTAN n'a jamais été remise<strong>en</strong> cause,- le droit de co-décision accordé au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, seule instancesupra-nationale élue par les citoy<strong>en</strong>s de l'Europe, est resté dérisoire.Incidemm<strong>en</strong>t, la citation de Michel Bernard le rappelle : Maastrichtétait déjà une Constitution !Alors de quoi s'agit-il aujourd'hui ? La question qui nous sera posée auréfér<strong>en</strong>dum est simple : "Voulez-vous remplacer l'actuel traité(Maastricht, Amsterdam, Nice) par le TCE ?". Si vous préférez l'actueltraité, vous votez Non, si vous préférez le TCE, vous votez Oui, si vousconsidérez que c'est blanc bonnet et bonnet blanc, vous vous abst<strong>en</strong>ezou mieux, vous boycottez. Michel Bernard est pour le non, doncson vote comptera pour le mainti<strong>en</strong> du traité de Maastricht-Nice.Mais peut-être p<strong>en</strong>se-t-il : "En votant non, on exprime <strong>en</strong> fait un nonà l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire à l'Europe deMaastricht-Nice". Michel Bernard, comme tous ceux qui voteront pourle non <strong>en</strong> fonction de ce raisonnem<strong>en</strong>t étrange qui pr<strong>en</strong>d la liberté d'interpréterà l'<strong>en</strong>vers la question posée, oublie simplem<strong>en</strong>t une chose :l'int<strong>en</strong>tion des votants n'a aucune importance. Le seul résultat, c'estque, si le non l'emporte, on gardera le traité de Nice, c'est-à-direl'Europe actuelle, sinon, on disposera d'un autre outil pour adopter leslois gouvernant notre vie quotidi<strong>en</strong>ne, nos relations sociales, notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t: les nouvelles règles du jeu du TCE.Or, il suffit de repr<strong>en</strong>dre point par point les argum<strong>en</strong>ts de mon articlede 1992 pour constater à la fois les limites et les avancées du TCE.La limite fondam<strong>en</strong>tale est évid<strong>en</strong>te : les règles monétaireset budgétaires adoptées à Maastricht rest<strong>en</strong>t intégralem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> l'état. Cela ne veut pas dire qu'elle ne seront jamaischangées : l'abandon du pacte de stabilité est déjà <strong>en</strong>négociation, ce sera sans doute pour la prochainerévision constitutionnelle.En revanche, sur deux des autres points, les avancées sonttout à fait réelles.En ce qui concerne l'intégration de la déf<strong>en</strong>se europé<strong>en</strong>ne àl'Otan, elle disparaît purem<strong>en</strong>t et simplem<strong>en</strong>t. Il est simplem<strong>en</strong>tprécisé que "certains pays" pourrai<strong>en</strong>t demeurer dansl'Otan, et qu'alors leur déf<strong>en</strong>se dans le cadre de l'OTAN seracompatible avec la déf<strong>en</strong>se europé<strong>en</strong>ne. En revanche, lacapacité d'interv<strong>en</strong>tion civile et militaire de l'Europe<strong>en</strong> tant que telle ne fait plus référ<strong>en</strong>ce à l'Otan. Ce changem<strong>en</strong>tconsidérable marque un premier pas vers la déf<strong>en</strong>seautonome de l'Union europé<strong>en</strong>ne.On peut refuser le principe même d'une déf<strong>en</strong>se militaire.Mais si le problème pour Michel Bernard est l'intégrationde cette déf<strong>en</strong>se au sein de l'Otan, alors, on ne peut quesaluer l'évolution que marque le TCE, qui fait tomber ladeuxième des raisons que j'avais de m'opposer au traitéde Maastricht.L'évolution sur le troisième point est bi<strong>en</strong> sûre la plus importante :c'est le pas <strong>en</strong> avant considérable vers la démocratie que permet le TCE.Michel Bernard, au début de son article, donne une description assezcaricaturale de la situation actuelle. Il est exagéré de dire que leParlem<strong>en</strong>t n'a aucun pouvoir. Sur un tiers des chapitres de compét<strong>en</strong>ceeuropé<strong>en</strong>ne, il est <strong>en</strong> co-décision avec le Conseil des gouvernem<strong>en</strong>ts.Il nous est arrivé de transformer complètem<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>s d'une directiveou de la rejeter <strong>en</strong> troisième lecture (ainsi, la privatisation de ports).Le TCE inverse la règle du jeu : s'il est adopté, le Parlem<strong>en</strong>t aura droità la co-décision sur les deux tiers des chapitres... et notamm<strong>en</strong>t sur lebudget. Mais sur deux points ess<strong>en</strong>tiels (droit social et fiscalité), il fauttoujours l'unanimité des gouvernem<strong>en</strong>ts.Or, du point de vue d'un écologiste, qui sait que la pollution n'a pasde frontières, l'Europe se désarme et désarme les conquêtes sociales etla protection de la planète par cette discordance <strong>en</strong>tre un espace économiqueunique et une multipl<strong>ici</strong>té d'Etats qui doiv<strong>en</strong>t adopter unanimem<strong>en</strong>tla même décision pour avancer. Les progrès de la co-décision etde la règle de la majorité au Conseil des gouvernem<strong>en</strong>ts représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tun pas <strong>en</strong> avant vers une Europe fédérale où le politique (et la démocratie)pr<strong>en</strong>dront progressivem<strong>en</strong>t le pas sur le déchaînem<strong>en</strong>t des forcesdu marché. Le TCE est un gros pas <strong>en</strong> avant, mais pas le dernier.Ces progrès au niveau de la démocratie représ<strong>en</strong>tative sont accompagnésd'un pas <strong>en</strong> avant étonnant de la démocratie part<strong>ici</strong>pative :les citoy<strong>en</strong>s eux-mêmes pourront, par une pétition recueillant un millionde signatures, pr<strong>en</strong>dre l'initiative d'une loi europé<strong>en</strong>ne.DRAutre progrès considérable : du côté de la déf<strong>en</strong>se des services publics.Alors que (on l'oublie trop souv<strong>en</strong>t) le traité actuel dit déjà que les loisdu marché s'arrêt<strong>en</strong>t là où comm<strong>en</strong>ce la nécessité pour les servicespublics d'accomplir leur mission, le traité actuel va plus loin. Il fait obligationaux états et à l'Union de veiller à ce que les services publicssoi<strong>en</strong>t placés dans des conditions, "y compris économiques et financières,d'accomplir leur mission", et rappelle aux Etats qu'ils ontla responsabilité de "les fournir, les concéder et les financer".C'est donc un traité imparfait qui nous est proposé, mais personne, pourpeu qu'il ait comparé les deux traités, ne songerait à choisir Nice plutôtque le TCE.Un tout dernier argum<strong>en</strong>t court chez les partisans du non : il serait plusdiff<strong>ici</strong>le, par la suite, de modifier le TCE, sous prétexte qu'il porteraitle nom de Constitution. Illusion nominaliste ! Le traité actuel précise<strong>en</strong> quelques lignes qu'il ne peut être changé qu'à l'unanimité. Le TCE,au contraire, propose trois longs articles détaillant une procédure normale,une procédure simplifiée et une procédure super-simplifiée pourses futures révisions. Cette constitution est conçue pour être révisée<strong>en</strong> continu...Les lecteurs de Sil<strong>en</strong>ce ont <strong>en</strong>core plusieurs semaines pour étudierles différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre les deux textes. Le choix est non pas dramatique,mais grave. Pas dramatique : si le non l'emporte <strong>en</strong> France, on <strong>en</strong> resteratout simplem<strong>en</strong>t à l'Europe actuelle, largem<strong>en</strong>t profitable pourle néo-libéralisme et tous ceux qui préfèr<strong>en</strong>t la loi du marché à cellede la démocratie. Mais ce sera une occasion perdue pour s'<strong>en</strong>gager surune bretelle de sortie de l'Europe de Maastricht-Nice. Etc'est cela qui est grave. Si au contraire le oui l'emporte, unedynamique de révision du traité et de réforme des lois europé<strong>en</strong>ness'<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>chera, avec cet outil remarquable qu'estla pétition d'initiative citoy<strong>en</strong>ne.On voit déjà les premières campagnes communes : pour lebannissem<strong>en</strong>t de l'énergie nucléaire et des OGM, pour lacitoy<strong>en</strong>neté de résid<strong>en</strong>ce etc. Gageons qu'alors, même leslecteurs de Sil<strong>en</strong>ce qui auront voté non seront au coude àcoude avec ceux qui, <strong>en</strong> votant oui, auront obt<strong>en</strong>ucet outil pour nos combats communs !Dans ce court courrier des lecteurs nous avons omis lesréfér<strong>en</strong>ces, notamm<strong>en</strong>t aux articles des deux traités. Voirsur mon site : http://lipietz.net/mot.php3?id_mot=131Alain Lipietz nDéputé Vert Europé<strong>en</strong>Sil<strong>en</strong>ce : les pétitions d'initatives citoy<strong>en</strong>nes ne permett<strong>en</strong>tpas de faire avancer une loi, mais incit<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t le parlem<strong>en</strong>tà <strong>en</strong> discuter.Constitution europé<strong>en</strong>neJe réagis à l'article "Quelle constitution europé<strong>en</strong>ne ?" (Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°318/319). Il est écrit que "le texte de la constitution prévoit bi<strong>en</strong>l'exist<strong>en</strong>ce des "services d'intérêt général", les services publics". Orcomme l'explique magistralem<strong>en</strong>t Raoul Marc J<strong>en</strong>nar, il est clairem<strong>en</strong>técrit dans un autre texte de la commission europé<strong>en</strong>ne que les termes de"services d'intérêt général" et de "services d'intérêt économique général"ne doiv<strong>en</strong>t pas être confondus avec l'expression "service public". Ces"services" ne pourront être créés que si le marché (donc l'initiative privée)ne fournit par ce g<strong>en</strong>re de services et s'ils respect<strong>en</strong>t les règles dela concurr<strong>en</strong>ce. C'est un des nombreux scandales de ce texte qui institutionnalisele libéralisme et le productivisme. Il n'y aura plus de gardefounotamm<strong>en</strong>t pour les protections sociales. Et pas question d'y changerquoi que ce soit car toute modification doit être adoptée à l'unanimité(à 25 états, bon courage !). C'est une des nombreuses raisons pourlaquelle il faut absolum<strong>en</strong>t voter non et se mobiliser pour que le nonl'emporte <strong>en</strong> France. Je profite de ce courrier pour dire tout le bi<strong>en</strong> queje p<strong>en</strong>se de Raoul Marc J<strong>en</strong>nar. Lisez ses livres — son livre "la trahisondes élites" a reçu le prix 2004 du Monde Diplomatique — ses textes,invitez-le à une soirée-débat vers chez vous parlez-<strong>en</strong> autour de vous.Ses propos sont d'une clarté limpide et convaincants. Allez sur le site deson organisation : urfig.org. Pour que le non l'emporte, mobilisons-nous.Michel Jarru nRhône.SILENCE N°32243Avril 2005