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Le réseau social des diplômés marocains - Analyse économique et ...

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BUNEL Matthieu <strong>et</strong> LENOIR Magaliseulement 12 000 emplois ont été crées dans le secteur public contre 45 000 en 1982 (Direction dela Statistique).Par ailleurs, les réformes entamées par l’Etat pour réduire les déficits publics ont conduit à unebaisse <strong>des</strong> dépenses consacrées à l’éducation. C<strong>et</strong>te mutation de l’investissement de l’Etat affecte laqualité de l’enseignement octroyé dans les universités publiques. <strong>Le</strong> secteur privé prend partiellementle relais par le développement d’emplois dans le secteur concurrentiel <strong>et</strong> par le développementd’écoles privées.La libéralisation de l’économie conduit à un développement <strong>des</strong> entreprises privées. Toutefois,la demande de travail de ces entreprises est principalement de type non-qualifié, ce qui entraîne auniveau national un excédent de la main d’œuvre qualifiée. <strong>Le</strong> nombre de jeunes ayant <strong>des</strong> difficultésà trouver un emploi augmente.En 2000, 28,9% <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> de l’enseignement supérieur sont au chômage contre 11,6% pourceux n’ayant jamais obtenu de diplôme. En outre, l’analyse longitudinale montre que c<strong>et</strong> écartd’accès à l’emploi entre <strong>diplômés</strong> <strong>et</strong> non-<strong>diplômés</strong> semble s’accentuer (voir graphique 1). En quinzeans, la proportion de sortants de l’enseignement supérieur au chômage a été multipliée par dix alorsque celle <strong>des</strong> sans diplômes reste relativement stable. Dès 1992, la proportion de chômeurs parmiles <strong>diplômés</strong> de l’enseignement supérieur dépasse celle <strong>des</strong> sans diplômes <strong>et</strong> depuis c<strong>et</strong> écart necesse de s’accentuer 1 . Ainsi, le marché du travail marocain se caractérise par une relation négativeentre niveau de diplôme <strong>et</strong> emploi.Par ailleurs, suite au désengagement de l’Etat, le secteur privé prend progressivement le relais.Dès 1985, le Ministère de l’éducation nationale autorise <strong>et</strong> encourage le développement du secteurprivé dans l’enseignement supérieur. Des gran<strong>des</strong> écoles ou <strong>des</strong> instituts sous la tutelle de l’Etatou privées sont mis en place. Dans ces établissements privés, le recrutement est très sélectif <strong>et</strong>payant, mais les débouchés sont presque toujours assurés (Mourji <strong>et</strong> ali [1996]). D’après l’enquêtePopulation Active Urbaine de 1993, le taux de chômage en fonction du type de diplôme montreque 1,5% <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> <strong>des</strong> écoles supérieures privées sont au chômage contre 30,3% <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong>de l’enseignement supérieur ayant suivi un parcours à l’université 2 . <strong>Le</strong>s compétences <strong>des</strong> sortantsde ces écoles sont davantage recherchées que celles <strong>des</strong> <strong>diplômés</strong> du secteur public, surtout s’ils ontsuivi une formation dans <strong>des</strong> filières de sciences humaines. Ainsi, la mise en place progressive de cesnouveaux établissements conduit à un système à deux vitesses. <strong>Le</strong>s jeunes <strong>des</strong> classes populaires sontvictimes d’une discrimination financière <strong>et</strong> ont encore plus de mal à trouver un emploi (Vermeren1 Selon les estimations prévisionnelles de la Direction de la Statistique, le nombre de ces lauréats va continuer decroître jusqu’en 2010 pour atteindra 450 000. C<strong>et</strong>te tendance risque donc de se prolonger.2 Des données plus récentes ne sont pas disponibles.8 /28

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