Les actions de SYSFALLes causes de rupture ouabandon de contrat dans laformation en alternance• Agés de 15 à 22 ans, ils résident plutôt à proximitéde l’entreprisequi les accueille.Le projet EQUAL "Alt’Insertion", financé par le Fonds social européenet coordonné par l’IFAPME, rassemble des représentantsde l’IFAPME, d’Educam, de l’asbl Vis-à-vis, du Forem, de SYSFALet de plusieurs CEFA.Un des cinq groupes de travail veut analyser les causes derupture ou d’abandon de contrat dans les systèmes de formationen alternance en ciblant particulièrementle secteur automobile pour la formationaux métiers de la mécanique automobileet de la carrosserie.Dans ce but, il a confié une missionau bureau d’étude SONECOM.Les objectifs visés se situaient à deux niveaux :D’abord avoir une meilleure connaissance de la manière dont lesdifférents acteurs professionnels de la formation en alternanceconçoivent leur propre rôle, appréhendent les attitudes desapprenants, perçoivent et interprètent les ruptures de contrat encours de formation.Ensuite, identifier auprès des apprenants les éléments pouvantmener à une rupture de contrat à travers le profil de l’apprenant,son projet de vie, son intégration sociale, sa perception de luimême,son vécu de l’alternance.• L’insertion sociale est dans la norme des jeunes de cettetranche d’âge. Nombre d’entre eux ont traversé des épreuvesdifficiles dans leur vie récente.• Ils ont fréquemment dans leur entourageimmédiat un adultequi exerce une profession en rapport avec la mécanique automobileet/ou la carrosserie.• Majoritairement issus de l’enseignement professionnel, ilsprolongent souvent dans l’alternance le choix d’une orientationde longue date. Ils se montrent fréquemment passionnés.• La formation en alternance leur a été recommandée par desconnaissances : principalement les parents dans le cas desapprenants de l’IFAPME et principalement des responsablesd’institutions d’enseignement dans le cas de ceux fréquentantles CEFA.• Leur option est positive : apprendre immédiatement un métieret être en prise directe avec le monde du travail. Les raisons dechoix par défaut coïncident avec des motivations secondes.• La plupart d’entre eux ont trouvé eux-mêmes leur patron. LeCEFA apporte parfois un soutien à ce niveau; les parents aussidans le cas des jeunes rejoignant le réseau IFAPME.SYSFAL infoLa méthodeLa SONECOM a mené les enquêtes auprès des quatre typesd’acteurs : les apprenants, les formateurs, les accompagnateurset les entreprises dans les champs des CEFA et des centresde l’IFAPME en se cantonnant au secteur automobile pour lesmétiers de la mécanique automobile et de la carrosserie.Pour recueillir les données, la Sonecom a procédé par questionnairesadaptés aux acteurs, enquêtes quantitatives et entretiensdirects.Ont ainsi été interrogés : 91 formateurs, 42 accompagnateurs,148 entreprises et 161 apprenants (82 ayant connu une rupturede contrat et 79 n’ayant pas connu de rupture).Bien que l’étude soit toujours en cours, nous pouvons déjà vouscommuniquer ici une synthèse de ce qui ressort de l’étude ence qui concerne le profil des apprenants inscrits en mécaniqueautomobile et carrosserie dans l’alternance.• Les garages et carrosseries qui accueillent les apprenants sontessentiellement des TPE de moins de 10 travailleurs. Modalitésdiverses d’encadrement. Relations interpersonnelleshabituellement bien vécues.• On ne distingue pas de rupture nette entre leur représenta-tion du métier avant l’entrée en formation et après. Lorsquecelle-ci évolue, c’est généralement de manière positive. Lesdifficultés les plus fréquentes qu’éprouvent ces apprenants:gestion du temps et acceptation des remarques.• Ils privilégient la formation pratique: comparés aux coursgénéraux, les cours professionnels et surtout l’immersionen entreprise leur paraissent plus utiles, plus accessibles etadaptés à ce qu’ils recherchent.• Ils ont des projets d’avenir professionnels et privés. Terminerleur formation est à leurs yeux une fin et un moyen.16
Les actions de SYSFALQuelques conclusions sont tirées par la Sonecomdes phases 1 et 2 de l’étudeLe modèle dominant de la rupture se caractérise par une "sortied’ajustement / de convenance". Il sera donc intéressant derechercher les "bons mariages", l’adéquation mutuelle entre lepatron et l’apprenant, si possible dès le premier contrat.La motivation est l’enjeu essentiel pour le maintien dans l’entreprise.Elle est liée à l’évolution favorable de la représentationde la profession, au sens et à l’utilité accordés aux tâches, à lavalorisation de l’apprenant au travail (construction identitaire),à l’intégration relationnelle au sein de l’entreprise, aux effortsde communication effectués, à l’accompagnement rapproché(conseils, médiation, suivi individuel).Compte tenu de ces éléments, le groupe de travail entame,actuellement une troisième phase dans un volet plus qualitatif.La Sonecom poursuit l’étude sur les causes derupture et d’abandon par des dispositifs de suiviqualitatif en 2006-2007• Affinement des analyses; précisions quant aux hypothèses dedépart.• Analyse des dispositifs institutionnels existants.• Tables rondes avec des acteurs de terrain.• Groupes pilotes d’apprenants.• Evénements ponctuels.Les perspectives envisagéesIl faut tenir compte de la double finalité de l’alternance : Si l’objectifest de préparer une main d’œuvre qualifiée, il est aussi deviser l’insertion professionnelle de jeunes en recherche d’uneformation qui convient à leurs besoins.Il faut penser à promouvoir ce modèle d’enseignement auprèsdu grand public en spécifiant que la formation en alternancedans les métiers de la mécanique automobile et de la carrosserien’est pas une filière de relégation et qu’elle ne nécessite pas unesélection rude à l’entrée.Les leviers qui ont été repérés jusqu’à présent par la Sonecompour lutter contre la rupture :• En amont : favoriser les "bons mariages" par l’information laplus complète possible sur les critères à prendre en comptepour le choix mutuel et par un accompagnement soutenu. Ilfaudra tenir compte à ce point de vue de la question de l’urgenceà trouver un patron en début de formation.• Former les apprenants aux attitudes psychosociales, à l’expressionet la communication verbale, etc.• Renforcer la "vocation" des patrons; les soutenir par de laformation au rôle de tuteur (pédagogie, communication, intégrationde l’apprenant).• Développer des mécanismes d’alerte plus systématiques etperformants.Le groupe de travail espère ainsi comprendre plus finementencore le processus de la rupture et identifier les actions etdispositifs efficients pour le combattre.Principale raison du choix d’une formation chez les apprenantsayant vécu une rupture et chez ceux n’en ayant pas vécuNon ruptureRupture0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100NRAutreN'a pas eu le choixOn l'a vivement conseilléVoulait faire même chose que d'autresVoulait gagner sa vieVoulait formation qui apprenne directement un métierNe voulait plus aller à l'école à temps pleinSYSFAL info17