Le choix de la chaleur partagée - Le Tram
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DossierLE CHOIX DE LA CHALEUR PARTAGÉE“Jean-Patrick MassonVice-prési<strong>de</strong>nt du Grand Dijon en charge <strong>de</strong> l’environnement«Reprendre son <strong>de</strong>stin en main»Quel est l’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’un réseau<strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> dans le Grand Dijon ?<strong>Le</strong> réseau <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> est une façon <strong>de</strong> prendrenotre <strong>de</strong>stin énergétique en main en tant queterritoire. Il doit nous permettre <strong>de</strong> retrouverune certaine autonomie par rapport aux énergiesfossiles et <strong>de</strong> proposer un vrai mix énergétique.C’est une vraie question stratégique.Aujourd’hui, le gaz et l’électricité s’imposentà nous ; <strong>de</strong>main, nous pourrons choisir etoptimiser les infrastructures, déci<strong>de</strong>r parexemple s’il est opportun <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>r tel ou telbâtiment. <strong>Le</strong> réseau <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> va modifier <strong>la</strong>façon dont les habitants ou les institutionsvoient les choses : nous pourrons comparer lesprix et faire jouer <strong>la</strong> concurrence.Ce<strong>la</strong> dit, le réseau <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> ne concerneraqu’une partie seulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion…C’est vrai dans un premier temps. Mais il s’agitd’une infrastructure conçue pour le long terme.Des villes comme Moscou ou comme Stockholmutilisent massivement <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>qu’il a fallu 80 ans pour construire. <strong>Le</strong> réseau <strong>de</strong><strong>chaleur</strong> est une cor<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus à notre arc. Peutêtrerestera-t-il limité à ce qu’on imagineaujourd’hui pour <strong>de</strong>s raisons économiques ; oualors le prix <strong>de</strong> l’énergie va tellement f<strong>la</strong>mberque l’intérêt à se raccor<strong>de</strong>r sera plus fort, lenombre grandissant d’abonnés rendantl’infrastructure encore plus rentable. A terme,nous ne serons peut-être pas sur le « toutréseau », mais pas non plus sur le « tout gaz »ou « tout électrique » ou « tout pétrole ».La biomasse est-elle vraiment une sourced’énergie d’avenir ?À l’échelle d’une décennie, nous n’aurons pas <strong>de</strong>problème d’approvisionnement car nous allonsutiliser <strong>de</strong>s produits inutilisés et qui constituentun coût aujourd’hui (déchets <strong>de</strong> scieries, boisabandonné en forêt…). La vraie question estpour plus tard : le mon<strong>de</strong> forestier saura-t-ilutiliser avec profit les recettes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> cesproduits ? Il est souhaitable qu’il les réinvestissepour l’avenir, en rep<strong>la</strong>ntant ou en développantles infrastructures et agissant pourl’environnement. J’ai donc <strong>de</strong>mandé à ce qu’enBourgogne Franche-Comté, on mette en p<strong>la</strong>ceun observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, qui aurait pour tâche<strong>de</strong> dresser le constat et d’ouvrir le débat. Nousveillerons en tout cas à ce que <strong>la</strong> bonne idéed’aujourd’hui (le recours à <strong>la</strong> biomasse) ne<strong>de</strong>vienne pas une fausse bonne idée dans 20 ans !“le Grand Dijon l janvier 2012 l N° 26 11