PORTRAIT> <strong>de</strong>sYann Rivoal :Charrues… à La VapeurL’ancien directeur du festival<strong>de</strong>s Vieilles Charrues a quitté sonFinistère pour prendre <strong>la</strong> direction<strong>de</strong> La Vapeur, à Dijon.Chiffres clésBudget1,4 million d’eurosPermanents11 (et une vingtained’intermittents du spectacle)Bénévoles 70Concerts100 par an (dont 40organisés par lesassociations)Affluence50 000 personnes par anDavid Guetta, Lou Reed,Snoop Doggy Dog,Eddy Mitchell, BenHarper, Charles Trenet, Motorhead,Pierre Perret… Quel autrefestival peut se prétendre réunirsur scène un tel casting, avec unéclectisme presque présomptueux? En quelques années, lesVieilles Charrues – référence auxfestivals <strong>de</strong>s vieux gréements quiont lieu en Bretagne – se sontimposées comme un <strong>de</strong>s événementsmajeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> scènemusicale internationale. Aprèsavoir longtemps participé à leursuccès, Yann Rivoal est arrivé enjuillet <strong>de</strong>rnier pour reprendre lescomman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> La Vapeur. Natif<strong>de</strong> Carhaix, dans ce qu’il appelle« <strong>la</strong> Bretagne intérieure », iltravail<strong>la</strong> sept années à professionnaliserl’événement. Enl’ancrant dans son territoire. <strong>Le</strong>festival breton se veut d’ailleurssolidaire. Il permet <strong>de</strong> réinjecterune partie <strong>de</strong>s bénéfices dans <strong>la</strong>réhabilitation et <strong>la</strong> création <strong>de</strong>projets locaux. Ce caractère« social » que l’on ressent chezYann Rivoal ne remet nullementen cause son côté « rock n’ roll ».Deux traits <strong>de</strong> caractère qui l’ontconduit à Dijon, à La Vapeur, afind’accompagner <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> spectaclesdijonnaise dans unedouce transformation.Objectif : rénoveret grandir<strong>Le</strong> regard qu’il porte sur Dijon estinstructif. « J’ai découvert une villetrès agréable à vivre, en pleineévolution, à l’image du tramway.Mais pas seulement. Dijonpossè<strong>de</strong> un véritable paysageartistique et culturel. J’ai étésurpris par le budget qui étaitalloué à <strong>la</strong> musique. On sent qu’ilse passe <strong>de</strong>s choses ici ». Sonambition : rénover et augmenter<strong>la</strong> capacité d’accueil <strong>de</strong> LaVapeur (<strong>de</strong> 750 à 1000 spectateurs),mais également poursuivresur <strong>la</strong> même dynamique,en <strong>la</strong> faisant « rayonner à l’extérieur» au contact <strong>de</strong>s autresacteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie culturelle, quece soit les associations maisaussi les théâtres, l’opéra, leConsortium…À 42 ans, Yann Rivoal a déjà unvrai vécu. Lorsqu’ils <strong>la</strong>ncent lefestival <strong>de</strong>s Vieilles Charrues, en1992, ils sont une quinzained’étudiants, tous bénévoles.« Nous avions envie d’organiserun événement festif. Sansarrière-pensée, seulement avecl’envie d’animer notre coin <strong>de</strong>Bretagne que l’on trouvait injustementdé<strong>la</strong>issée », indique-t-il.À l’époque, le jeune Breton terminaitson DUT <strong>de</strong> génie électrique.Une voie dans <strong>la</strong>quelle il ne persisterapas. Après un grand écartà l’IUP d’Angers pour se <strong>la</strong>ncerdans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> patrimoineimmobilier, et une expériencedans <strong>de</strong>s sociétés comme <strong>la</strong>SNCF ou Gan, il se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’iln’a pas choisi cette voie « pardéfaut ». Il n’a rien d’un musicienmais son expérience estivale luidonne quelques idées. Pendant<strong>de</strong>ux ans, <strong>de</strong> 1999 à 2001, ils’envole pour Montréal, vit <strong>de</strong>petits boulots mais ne manquepas un festival. Il confesse tout <strong>de</strong>même avoir manqué une éditionen 20 ans !Pour cette première édition justement,en 1992, 500 personnesassistent à une programmationqu’il juge mo<strong>de</strong>ste. « Mais nousavons senti qu’il y avait une véritable<strong>de</strong>man<strong>de</strong> ». En 1993, rebelotte,les étudiants montent,grâce « au bénévo<strong>la</strong>t » et pas mal<strong>de</strong> « système D », un événement« plus grand public ». Deux à troismille personnes – il n’est plus sûrdu nombre – font le dép<strong>la</strong>cementà quelques kilomètres <strong>de</strong>Carhaix. <strong>Le</strong> festival n’est pasencore très professionnel maisl’ambiance est là. Au milieu <strong>de</strong>scourses <strong>de</strong> chameaux, <strong>de</strong>sfanfares et <strong>de</strong>s groupes folkloriquess’occupent <strong>de</strong> l’animation.En 1995, le festival prend unetoute autre dimension lorsque <strong>la</strong>municipalité <strong>de</strong> Carhaix déci<strong>de</strong>d’apporter son soutien. <strong>Le</strong>sretombées ne se feront pasattendre pour cette petitecommune <strong>de</strong> 8 000 habitants.Durant trois jours, 100 000 personnesaffluent <strong>de</strong> toute <strong>la</strong>France et parfois <strong>de</strong> plus loin.Quoi qu’il en dise, Yann Rivoaln’y est sans doute pas étranger.Il présida l’association <strong>de</strong>sVieilles Charrues <strong>de</strong> 1992à 1996, avant d’en <strong>de</strong>venirsa<strong>la</strong>rié en 2001, au momentmême où Christian Troa<strong>de</strong>c, lemaire <strong>de</strong> Carhaix, lui confie <strong>la</strong>mission <strong>de</strong> structurer le festival.« <strong>Le</strong> budget est passé d’unmillion d’euros en 2001à 9 millions d’euros en 2008 »,indique Yann Rivoal qui se ditdavantage fier d’en avoir fait unévénement intergénérationnel oùjeunes et plus âgés reprennenten chœur les paroles d’un PierrePerret en <strong>la</strong>rmes. ■24
<strong>Le</strong> Grand DijonVIE DES COMMUNES> Saint-ApollinaireMédi@lu<strong>de</strong> : un nouveau conceptSitué au cœur même <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune dans un cadre verdoyant,Médi@lu<strong>de</strong> est unprojet innovant qui propose<strong>de</strong>s espaces aménagés,comme autant d’invitationsà s’installer pour lire, écouter <strong>de</strong><strong>la</strong> musique, regar<strong>de</strong>r un film, seconnecter à internet, jouer seulou en famille, ou tout simplementse rencontrer en buvant unthé ou un café. De fait, en plus<strong>de</strong>s missions d’information, <strong>de</strong>documentation et <strong>de</strong> formation,Médi@lu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient un véritablelieu <strong>de</strong> vie et d’échanges.Cette médiathèque, ludothèqueet espace multimédia offreà chaque usager une possiblitéd’appropriation en fonction <strong>de</strong>ses goûts, <strong>de</strong> son âge, ainsi que<strong>de</strong> sa curiosité et <strong>de</strong> ses envies.On y trouve 40 000 livres, dont17 000 titres <strong>de</strong>stinés à <strong>la</strong> jeunesse,5000 CD, 2000 DVD,1100 jeux pour tous les âges et104 titres <strong>de</strong> revues. Pour consultersur p<strong>la</strong>ce, l’entrée est libreet gratuite. Pour emprunter,il faut souscrire à une adhésionannuelle et il n’est pas nécessaired’habiter <strong>la</strong> commune. ■Horaires : Mar. (15h - 18h30),Mer. (10h - 12h et 14h - 18h30),Jeu. (15h - 18h30),Ven. (15h - 18h30)Sam. (10h - 12h et 14h - 17h)Rens. au 03 80 72 90 90.>Chevigny-Saint-Sauveur>Hauteville-lès-Dijon<strong>Le</strong> Printemps <strong>de</strong>s poètesManifestation nationale, le Printemps <strong>de</strong>spoètes existe <strong>de</strong>puis 14 ans. <strong>Le</strong> service culturel<strong>de</strong> Chevigny s’y associe et propose untemps poétique à savourer en famille à <strong>la</strong>bibliothèque Ez-Allouères le 17 mars prochain.Quatre femmes hautes en couleur sont à l’initiative<strong>de</strong> ce beau projet : Florence <strong>de</strong> Taddéo et Françoise Igolen,bibliothécaires, Sylvie C<strong>la</strong>iret, professeur <strong>de</strong> violon à l’école <strong>de</strong>musique et Chantal Louis, responsable <strong>de</strong>s ateliers théâtre <strong>de</strong>l’OCC et <strong>de</strong> l’OCR. A quatre voix et à huit mains, elles ont pensépuis façonné un projet qui réunira sur scène musiciens et comédiens<strong>de</strong>s ateliers théâtre. Cette année, le thème « Enfances » a particulièrementinspiré les bibliothécaires. Loin <strong>de</strong>s sentiers difficilesque propose parfois <strong>la</strong> poésie, ce Printemps s’ouvre à tous. Ainsi,<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’année, <strong>de</strong> nombreuses boîtes aux lettres ont étéinstallées dans les différents services <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville et proposent auxhabitants d’y déposer <strong>de</strong>s anecdotes ou mots d’enfants qui serontensuite mis en « bouche » et restitués le 17 mars. Gageons quecette cueillette poétique remportera un joli succès. ■Printemps <strong>de</strong>s Poètes : samedi 17 mars.Renseignements au 03 80 48 15 34.Une vie locale dynamiqueaux portes <strong>de</strong> DijonÀ Hauteville, les habitants s’engagent et sont à l’origine d’une activitéassociative et culturelle très riche. Certaines associations sont« historiques » comme l’ASLH qui propose notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> gymnastiqueet <strong>de</strong>s danses du mon<strong>de</strong>. La section cycliste est, quantà elle, menée à un train d’enfer par tous les temps. Il y a également« <strong>Le</strong> Tennis <strong>de</strong>s Bois d’Hauteville » sur <strong>de</strong>ux cours en plein air, maisaussi une association <strong>de</strong> chasse et sa vingtaine <strong>de</strong> membres qui,outre leur passion, entretiennent également les <strong>la</strong>yons dans les boisoù circulent aussi <strong>de</strong>s VTTistes ! Une section du judo-club <strong>de</strong>Fontaine initie <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans les jeunes à ce sport <strong>de</strong> combat.Plus récemment, l’association « Cadole et Meurgers » est née eta permis <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> nombreux édifices patrimoniaux. Dans ledomaine culturel, <strong>la</strong> chorale « Hautevoix » rassemble, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune, plus d’une trentaine <strong>de</strong> voix. Hauteville est aussi tournéevers l’Europe avec le comité <strong>de</strong> jume<strong>la</strong>ge qui tisse <strong>de</strong>s liens étroitsavec Altura en Espagne. La relève est assurée pour <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>gedans les décennies à venir avec le Conseil Communal <strong>de</strong>s Enfantset <strong>de</strong>s Jeunes ! En résumé, c’est un vil<strong>la</strong>ge où il fait bon vivre. ■le Grand Dijon l janvier 2012 l N° 2625