CINQUIÈME ENJEU :DISPOSER DE LA BONNEINFORMATION<strong>Le</strong> <strong>Conseil</strong> a d’abord constaté que le territoire parisien compte denombreux événements ponctuels et structures d’accompagnementvers l’emploi. Par ailleurs, il existe également un nombre importantd’informations, liées à l’état du marché de l’emploi et aux conditionsde travail, que les étudiants doivent connaître pour réussir leur insertion.Or, de tout ceci, les étudiants et les jeunes diplômés sont trèspeu et très mal informés.<strong>Le</strong> <strong>Conseil</strong> a donc considéré que le préalable à la création de tousnouveaux dispositifs était de leur faire connaître efficacement les outilsauxquels ils ont accès et les informations dont ils ont besoin.<strong>Le</strong>s structures et les événements liés à l’accompagnement des étudiantsou des diplômés sont nombreux et pourtant trop souvent méconnus,à commencer par les Bureaux d’Aide à l’Insertion Professionnelledes universités parisiennes et leurs actions. <strong>Le</strong>ur existence et leursactions gagnent à être davantage visibles, non seulement des étudiants,mais aussi de leurs enseignants qui pourraient efficacementse faire le relais de ces informations. En dehors des établissements,les structures d’accompagnement vers l’emploi, Pôle Emploi, la Citédes Métiers ou l’APEC (pour ne citer que les plus grosses à Paris)sont encore trop peu connues des jeunes diplômés. <strong>Le</strong> <strong>Conseil</strong> noteégalement que les multiples salons de l’emploi parisiens devraientpouvoir être réunis sur une seule et même plateforme d’informationpour en améliorer la lisibilité dans le temps et permettre aux diplômésd’organiser leur recherche d’emploi.Au-delà de ces outils, le <strong>Conseil</strong> a recensé l’ensemble des informationsqu’il faudrait délivrer efficacement aux étudiants et qui ont traitaux débouchés des filières du supérieur, à l’étendue des secteursd’activité sur le marché, aux attentes des recruteurs, aux droits dutravail ou encore aux implications du changement de statut.La connaissance du monde socio-économique fait particulièrementdéfaut aux étudiants universitaires, qui ignorent souvent l’éventail desemplois auquel ils peuvent prétendre. <strong>Le</strong> manque d’appréhensionconcrète des compétences que requièrent certains emplois lesempêche de considérer qu’ils puissent y avoir accès. Par ailleurs, sil’université reste le lieu de la formation de citoyens dotés d’une culturegénérale (certains membres revendiquent le terme de « savoirsinutiles ») en plus de connaissances professionnellement utiles, lesétudiants gagneraient à être davantage informés des débouchés desformations qu’ils suivent. <strong>Le</strong> <strong>Conseil</strong> regrette également le discourspessimiste tenu par certains enseignants sur la situation de l’emploi,qui empêcherait les étudiants de se projeter efficacement dans leurrecherche d’emploi.<strong>Le</strong>s étudiants peuvent enfin avoir tendance à se fermer des portes, enorientant leur recherche d’emploi vers les grands groupes nationauxou internationaux, alors que l’extrême majorité des entreprises sontdes petites et moyennes entreprises (PME), ou en délaissant la créationd’entreprise, toujours faute d’y avoir été sensibilisés et informés.<strong>Le</strong>s étudiants sont également dépourvus d’informations sur les attentesdes employeurs, en termes de savoir-être et de compétences,ou en termes d’identification des rouages de l’entreprise. En avoir connaissancepourrait leur permettre de maîtriser davantage la premièrerencontre avec leur futur employeur. De même, une connaissanceglobale des droits et devoirs des jeunes salariés pourrait faciliter leurintégration professionnelle une fois leur premier emploi décroché.Enfin, pour préparer la période de transition après l’obtentiondu diplôme, les étudiants pourraient disposer bien en amontd’informations sur les implications de leur changement de statut àvenir. En effet, trop peu de jeunes diplômés savent que l’inscriptionà Pôle Emploi leur est ouverte quelque soit leur niveau de diplôme,et ne concerne pas seulement les personnes éligibles aux indemnitésdu chômage.Il y a donc un fort enjeu à favoriser les échanges d’informationsentre l’université, le monde socio-économique, et les structuresd’accompagnement vers l’emploi du territoire parisien, afin de permettreaux étudiants de disposer des informations nécessaires àl’anticipation et à la préparation de leur insertion professionnelle.ETUDIANT DE PARIS – LE CONSEIL <strong>2009</strong>/<strong>2010</strong> 26
LES PROPOSITIONS D’ÉTUDIANT DE PARIS – LE CONSEILPROPOSITION 22PROPOSITION 23PROPOSITION 24PROPOSITION 25PROPOSITION 26PROPOSITION 27PROPOSITION 28PROPOSITION 29PROPOSITION 30PROPOSITION 31Sensibiliser les étudiants à la création d’entreprise et valoriser les outils permettant de les accompagnerdans cette démarche.Inciter les universités à informer les étudiants des débouchés des différentes filières de leur établissement.Informer les étudiants des secteurs d’activités en développement et des compétences qu’ils mobilisent.Mettre gratuitement à la disposition des étudiants des fichiers listant les entreprises parisiennes.Positiver le discours sur la situation du marché de l’emploi en communiquant sur la création d’un milliond’emplois nationaux par mois.Aider les Bureaux d’Aide à l’Insertion Professionnelle des universités à mieux faire connaître leurs actionset dispositifs auprès des étudiants comme des enseignants. Par ce biais, il s’agit de sensibiliser d’une partles étudiants à la nécessité de penser et de construire leur parcours dès la première année de licence,et d’autre part les enseignants à l’importance de se faire les relais de ce message auprès des étudiants.Pour être entendue, l’information doit être délivrée dans tous les UFR (un réseau de tuteurs étudiants ouassociatif pourrait être créé), régulièrement et sous forme de temps forts (une campagne d’information parexemple). Il s’agira aussi de faire connaître la possibilité offerte à tous jeunes diplômés de bénéficier del’accompagnement du BAIP de leur ancien établissement jusqu’à trois ans après l’obtention du diplôme.Créer un espace « Insertion professionnelle » sur le site Internet www.etudiantdeparis.fr et dans le guidepapier de la Ville de Paris, « Un étudiant dans la Ville ». Ces espaces réuniraient des informations surles acteurs, dispositifs permanents et événements ponctuels destinés à l’accompagnement des étudiantsdans leur insertion professionnelle en Ile-de-France. L’étudiant en fin d’études pourrait égalementy trouver des informations sur les démarches à entreprendre en tant que demandeur d’emploi (changementde statut à l’assurance maladie, inscription à Pôle Emploi, renseignement auprès des organismesd’accompagnement à l’insertion professionnelle, inscription au service des impôts, etc.) et sur ses droitsen tant que nouveau salarié.Participer à la mise en place d’une « cellule d’écoute et d’accompagnement » dont le numéro de téléphonegratuit serait largement communiqué aux étudiants parisiens grâce aux établissements. Cette celluled’écoute ne remplacerait aucunement les structures d’accueil existantes mais contribuerait à leur visibilitéen orientant les étudiants, en fonction de leurs questions, vers les acteurs compétents (BAIP, CIDJ, CIO,Cité de Métiers, Pôle Emploi, Maisons de l’emploi, etc.) et les supports d’informations dédiés (fichesmétiers de Pôle Emploi, l’ONISEP, programmes de formations sur les sites Internet des universités, etc.).Cette cellule d’information serait particulièrement utile pour les étudiants en voie de « décrochage ».Sensibiliser les étudiants aux droits et aux devoirs des jeunes salariés nouvellement arrivés dans l’entreprise.Sensibiliser les étudiants aux attentes des employeurs en terme de savoir-être lors d’un entretiend’embauche, d’identification de leurs multiples compétences, de connaissance des rouages de l’entreprise.ETUDIANT DE PARIS – LE CONSEIL <strong>2009</strong>/<strong>2010</strong> 27