Dix ans de prise de participation dans le transport ... - base TEMIS

2.3 Le recours à la sous-traitance
La sous-traitance constitue la solution classique pour concilier développement et insuffisance de
moyens financiers ou humains. Le transport y a toujours eu largement recours en utilisant au mieux
les possibilités complémentaires des commissionnaires de transport et des autres transporteurs. Les
compagnies ferroviaires sous-traitent à des transporteurs routiers leurs opérations terminales tandis
que des commissionnaires les affrètent pour leurs tractions de wagons ou de cadres. Il en est de
même en transport maritime et aérien. La fonction organisation et exploitation des lignes et la
fonction maillage et remplissage des lignes nécessitent des moyens si importants et des
compétences si différentes à partir d’une certaine échelle que leur cumul n’est pas à la portée de la
plupart des opérateurs.
Il en est de même sur le plan géographique où, dès qu’il s’agit de quitter l’échelle de la région pour
passer à celui de la nation, ou du continent, un grand nombre d’opérateurs agissent avec des moyens
propres limités et font un large appel à la sous-traitance sous toutes ses formes.
2.4 L’importance d’une base nationale solide
Dans le domaine du transport, il est important pour les opérateurs de pouvoir s’appuyer sur une base
nationale solide avant d’intervenir à l’étranger. Un grand nombre de transporteurs internationaux
exercent une partie importante de leur activité dans leur pays d’origine où la rentabilité et les
capitaux propres dégagés dans l’activité domestique permettent de faire face aux aléas de
l’expansion internationale. C’est le cas des intégrateurs américains et des logisticiens britanniques,
cela a été en France le cas de Géodis, Ducros, Jet Services.
Pour les entreprises qui se sont lancées directement dans l’activité internationale, il leur faut une
base solide nationale leur garantissant un trafic départ. Les ports d’Amsterdam et d’Anvers ont
permis aux transporteurs néerlandais et belges d’accéder aux marchés européens. Les industries
automobiles et agroalimentaires ont permis aux transporteurs français de franchir les frontières
comme les primeurs l’ont fait avec les transporteurs espagnols.
2.5 Le rôle prédominant du transport routier de marchandises
Quel que soit le rôle déterminant joué par tel mode de transport pour l’acheminement des
marchandises, c’est finalement le transport routier qui réalise quatre-vingt pour cent de la
facturation du transport de marchandises. Une partie importante des transports se fait par la route à
une distance inférieure à deux cents kilomètres, et pour les autres transports une partie se fait par la
route et l’autre partie comporte des acheminements routiers vers ou à partir des gares, des ports, et
des aérodromes. En France, on peut estimer à 36,6 milliards d’euros le chiffre d’affaires du
transport routier de marchandises. Ce chiffre est à comparer aux 3,2 milliards d’euros des recettes
commerciales ferroviaires de marchandises, aux trois milliards d’euros de recettes du fret maritime
et aux 2,3 milliards d’euros du fret aérien. La France occupe une position moyenne, certains pays
recourant encore davantage au mode routier pour le transport des marchandises.
2.6 L’impact du progrès technique et des mesures réglementaires
Le développement du conteneur maritime depuis les années soixante a eu d’innombrables
conséquences économiques. Le coût du fret pour les marchandises autres que le vrac a baissé tandis
que la sécurité augmentait, ce qui a favorisé la mondialisation des échanges. Pour faire face à la
demande, des agents maritimes ont multiplié les ouvertures d’agences tandis que les transporteurs
DAEI-SES – Dix ans de prise de participation dans le TRM, mai 2004 23