Dix ans de prise de participation dans le transport ... - base TEMIS

Tibbet & Britten. Tous ont en commun de se situer parmi les premières places de leur classement
national, ce qui les a autorisés à développer des ambitions internationales.
Le marché des opérateurs établis. On y trouve une quarantaine de groupes familiaux ou
financiers, parfois cotés à une bourse, d’un effectif généralement compris entre mille et dix mille
employés. En phase ascendante, ils sont capables d’un développement international, mais se
replient en cas d’échec sur leur pays ou leur continent d’origine.
Le marché des opérateurs flexibles. Avec un effectif inférieur à mille personnes, ils peuvent aussi
bien prospérer dans les nombreuses niches que recèle le complexe tissu du transport international,
que se vendre si l’opportunité se présente.
Le premier problème des opérateurs est donc de prendre conscience de la catégorie dans laquelle ils
se trouvent, et bien des échecs sont imputables à une mauvaise présomption. Ce problème peut se
résoudre au niveau de l’ouverture plus ou moins large de l’offre de services ou de l’aire
géographique desservie. La définition de l’ouverture de l’offre de transport est la plus déterminante.
Le transport est multimodal, maritime, aérien ou terrestre, et touche à tous les secteurs de l’activité.
Certaines entreprises ont donc choisi une offre multiproduits, express, messagerie, charges
complètes, logistique, expositions, projets industriels, afin d’être capables de répondre à toutes les
demandes de la clientèle. C’est ainsi que l’on a vu, au cours des années 1970, des compagnies
maritimes se découvrir une vocation de transporteurs terrestres. La mode de la logistique à partir
des années 1990 a suscité la construction d’étendues considérables d’entrepôts et la naissance d’une
foule de gestionnaires de stocks qui se font maintenant une concurrence très intense. On a vu
également l’intérêt soudain porté par les Postes à la messagerie à partir de 1995.
D’autres au contraire, ont choisi la voie de la spécialisation ou la concentration de leur offre sur le
service qui leur semblait le plus prometteur. On a vu ainsi des entreprises, après des tentatives dans
plusieurs directions, se replier sur l’ambition d’être parmi les premiers européens sur le transport
sous température dirigée, la logistique du textile ou de l’automobile, les transports volumineux.
C’est le traditionnel problème du choix entre la concentration sur son cœur de métier ou la
diversification.
La définition de l’étendue géographique des prestations est aussi importante. On a pu voir pendant
les trente glorieuses des transporteurs avec un seul camion et une carte rouge de zone longue
peindre sur leur camion « toute la France au départ de… ». C’était exact administrativement et
techniquement, mais une telle offre ne pouvait satisfaire qu’une clientèle limitée par l’importance
des commandes et leur caractère urgent.
La tentation est la même actuellement d’ajouter « world wide » derrière sa raison sociale et autant
que possible « logistics ». Si le qualificatif « logistics » n’engage pas à grand chose, une desserte
mondiale ne s’improvise pas, comme en témoignent les difficultés logistiques rencontrées par les
entreprises de l’Internet. En effet, pour la première fois clients et vendeurs ont pu se confronter
directement à l’échelle du globe, alors que jusqu’à présent les transporteurs internationaux
travaillaient plutôt pour des clients aux objectifs commerciaux limités à un nombre restreint de
pays.
C’est ainsi qu’un grand nombre de transporteurs internationaux ont pu se spécialiser sur quelques
lignes déterminées pour lesquelles ils assuraient un excellent service à la satisfaction de leurs
clients, tandis que d’autres se disaient présents dans un certain nombre de pays d’Europe,
d’Amérique ou du monde. La notion de présence n’est pas précisée, car elle peut être aussi bien
matérialisée par une agence structurée avec des moyens importants que par une simple
représentation commerciale chez un correspondant local. L’essentiel étant que la structure permette
l’acheminement de la marchandise.
Nous avons vu, précédemment, l’importance des moyens à mettre en place pour la couverture d’une
zone étendue, et la nécessité du recours à la sous-traitance qui en résulte. Le choix stratégique de
DAEI-SES – Dix ans de prise de participation dans le TRM, mai 2004 31