Dix ans de prise de participation dans le transport ... - base TEMIS

En pratique, on s’aperçoit que pour les groupes puissants, le rythme du développement est
essentiellement fonction de la capacité expansionniste de l’entreprise et de son ancienneté
internationale. Danzas avec une expérience internationale séculaire, avait largement eu le temps de
se constituer un réseau, mais la crise des années 1990 et la suppression des douanes européennes
avaient compromis sa rentabilité et ses possibilités d’adaptation aux nouvelles exigences de la
logistique mondiale. La Deutsche Post, au contraire, avait exercé son activité dans le cadre d’un
monopole national et international qui en faisait un novice en matière de transport international
mais lui laissait des possibilités de financement considérables. Le rachat de l’un par l’autre a permis
la constitution d’un ensemble redoutable en peu de temps.
La tentative de développer en quelques années un réseau européen a été fatale à un certain nombre
d’entreprises qui, pourtant, étaient prospères au début des années 1990. D’autres se sont donné une
quinzaine d’années pour le même objectif, et sont en train de le réaliser.
L’influence des cycles économiques est considérable sur ce rythme de développement. Les périodes
de crise produisent un ralentissement des échanges internationaux qui se traduit par un gel des
tendances expansionnistes et parfois même des replis. Par contre, elles mettent sur le marché des
entreprises en difficulté, dont les moyens de production et la clientèle peuvent être repris à bas prix
par des prédateurs qui ont les moyens d’attendre la reprise des activités.
Par contre, les périodes de cycle ascendant connaissent une course à l’achat d’entreprises en bonne
santé. Celles-ci sont parfois négociées avec des écarts d’acquisition dont la justification comptable
pourra ultérieurement poser des problèmes délicats.
Pour les entreprises de moindre importance dont le marché est à dominante nationale, le niveau de
rentabilité dégagé dans l’opération internationale et son poids relatif dans la marge totale dégagée
est fondamental dans la détermination du rythme de croissance.
3.6 Le marché des postes et des express internationaux (intégrateurs)
C’est le marché du transport routier le plus médiatisé du fait de l’importance des opérations et des
transactions, où tentent de coexister deux cultures opposées du transport. Une culture du transport
aérien qui a su concilier l’audace du raid, le goût du risque et les longues distances. Les coûts
d’exploitation sont très élevés, mais supportés grâce aux marges acceptées par le client exigeant sur
les questions de rapidité et de sécurité. L’autre culture du transport est celle des Postes, experte dans
les servitudes de la multiplication des dessertes au moindre coût. Il n’est donc pas surprenant que
sur ce marché, dominent deux géants dont le chiffre d’affaires est le double de celui de leurs rivaux
et qui ont pu acquérir l’expérience de cette double culture.
DAEI-SES – Dix ans de prise de participation dans le TRM, mai 2004 33