Sidaction-RA2015_web2
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PROGRAMME FRANCE<br />
Les enjeux<br />
en France<br />
Jean-Régis Ploton<br />
Président du comité associatif<br />
France<br />
Quelle est la situation de l’épidémie<br />
de VIH/sida en France ?<br />
C’est une épidémie encore active : les<br />
données publiées par l’Institut de veille<br />
sanitaire pour l’année 2014 montrent que<br />
le nombre de contaminations par an s’élève<br />
toujours à 6600, un nombre similaire à<br />
celui de 2007. Pire, la tendance est à la<br />
hausse pour les hommes ayant des relations<br />
sexuelles avec les hommes. Enfin, 11 % des<br />
découvertes de séropositivité concernent<br />
les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Ce nombre a<br />
augmenté de 24 % en dix ans.<br />
Quels sont les défis auxquels doivent faire<br />
face les associations françaises ?<br />
Pour parvenir à faire enfin baisser cette<br />
courbe, il faut premièrement réussir à<br />
atteindre les 20000 à 30000 personnes<br />
qui vivent aujourd’hui avec le VIH, mais<br />
qui l’ignorent. La poursuite des actions de<br />
dépistage ciblé est donc un enjeu essentiel,<br />
notamment à travers l’utilisation des TROD<br />
(tests rapides d’orientation et de diagnostic).<br />
Une fois dépistées, ces personnes doivent<br />
pouvoir entrer dans le soin et y rester.<br />
Même si l’on vit mieux aujourd’hui avec le VIH<br />
grâce aux progrès des traitements, nombreuses sont les personnes qui<br />
n’ont pas accès au soin. Ce sont particulièrement ces dernières que les<br />
associations doivent continuer d’accompagner pour arriver à une prise<br />
en charge maximale.<br />
Quels sont les nouveaux enjeux en termes de prévention ?<br />
Continuer à soutenir la prévention, notamment auprès des publics les<br />
plus vulnérables, est plus que jamais indispensable. L’un des nouveaux<br />
défis pour les associations françaises est posé par la prophylaxie<br />
préexposition (PrEP), autorisée en France fin 2015 par la ministre de la<br />
Santé, Marisol Touraine. Celles-ci doivent apprendre à bien maîtriser<br />
ce nouvel outil de la palette de prévention pour l’utiliser au mieux et<br />
l’adapter aux publics concernés, dans le cadre de la prévention globale –<br />
suivi médical et associatif – qu’il nécessite.<br />
Hélas, les associations françaises doivent faire face à la baisse des<br />
financements publics. Or, pour mener à bien ce travail de longue haleine,<br />
une visibilité sur le long terme est primordiale, mais impossible sans le<br />
soutien de l’État.<br />
22 SIDACTION Rapport d’activité 2015