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ÉDITO
Après une année 2014 particulièrement
2015
riche, le 20 e anniversaire de notre
association nous ayant offert une forte
visibilité auprès des médias et du grand
public, nous nous attendions à une
mobilisation décroissante pour 2015.
Il n’en fut rien.
L’année 2015 a vu naître une piste
prometteuse vers l’éradication du VIH/sida :
l’arrivée de la prophylaxie pré-exposition
(PrEP). La France a en effet été le cinquième
pays du monde à autoriser la prescription
de ce traitement préventif destiné aux
personnes les plus exposées à l’épidémie
de VIH, qui nécessite un suivi médical
particulièrement serré. L’essai Ipergay,
mené par l’ANRS et l’association Aides, et
financé en partie par le fonds Pierre Bergé,
a participé à évaluer son efficacité.
Cette avancée majeure du domaine de
la prévention nous a fait faire un pas de
plus vers l’objectif des « 3x90 » fixé par
l’Onusida pour 2020. Mais comment ce but,
aussi louable soit-il, pourrait-il être atteint
dans quatre ans, quand aujourd’hui plus
de la moitié des personnes séropositives
dans le monde ignorent qu’elles le sont ?
Quand plus de la moitié des personnes
séropositives dans le monde n’ont pas
accès aux thérapies antirétrovirales dont
elles ont besoin pour vivre ? Difficile de
croire que nous l’atteindrons dès 2020,
alors que l’épidémie repart de plus belle
en Europe orientale et au nord de l’Afrique.
Elle continue de sévir fortement en Afrique
subsaharienne, qui reste la région du
monde la plus touchée.
Les progrès certains ne sont en réalité
que la partie émergée de l’iceberg, qui
dissimule des inégalités importantes et
des défis majeurs à relever. Parmi eux,
l’accès aux traitements dans les pays
en développement et la prise en charge
globale des personnes vivant avec le VIH,
sans oublier le respect de leurs droits
fondamentaux. Les défis de santé sociaux
comme la stigmatisation et le rejet, qui
concernent encore, hélas, une grande
partie des personnes séropositives,
sont de taille, et ce, dans le monde entier.
Une volonté politique forte des États est
indispensable pour les relever.
L’espoir est donc permis, mais le chemin
est encore long. Le soutien sans faille de
nos donateurs, qui ont de nouveau répondu
présent en 2015, permet à Sidaction
de continuer le combat et de soutenir
la recherche et les associations qui
accompagnent les personnes vivant avec
le VIH en France et dans le monde. Le sida,
pour en finir, il faut continuer. Tel était le
slogan de notre campagne en 2015. Nous le
pouvons, nous le devons et nous le ferons.
Pierre Bergé et Line Renaud
Président et vice-présidente de Sidaction
SIDACTION Rapport d’activité 2015 5