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COMMUNICATION ET COLLECTE
Les enjeux en
communication
et collecte
Yves Dupont
Administrateur
Comment le VIH/sida est-il perçu
aujourd’hui ?
Le grand public ne se sent pas concerné,
et ce, quel que soit l’âge. Le VIH/sida
ne toucherait que les homosexuels et
bisexuels, les toxicomanes et les femmes
ayant « une vie dissolue ».
Les représentations restent très empreintes
de morale et finalement très proches de
celles des années 1980-1990. C’est un retour
en arrière édifiant. Parallèlement, le grand
public semble penser qu’un vaccin est sur
le point d’être trouvé, ou qu’il existe un
traitement ou une « pilule du lendemain »
pour ne plus être contaminé.
Quels sont les enjeux actuels en termes de
communication sur le sujet ?
Si je suis séropositif, que ma charge virale
est indétectable depuis au moins six
mois et que je ne suis pas porteur d’IST,
je ne risque plus de transmettre le VIH.
Cette donnée est extrêmement importante
à communiquer. La deuxième priorité est de
cibler les personnes qui sont séropositives
sans le savoir, en communiquant sur
l’importance du dépistage et en parvenant
à vulgariser l’information sur les différents
outils proposés.
De manière générale, la communication sur
le VIH doit rappeler que cela concerne tout
le monde, et pas uniquement des profils
types. Pour cela, il me paraît important
de replacer l’individu dans le réel pour
évoquer ces moments de vie que chacun
peut connaître où l’on est moins conscient
du risque, où l’on a moins envie de se
protéger – rencontre amoureuse, rupture
sentimentale, désinhibition sous l’emprise
d’alcool, difficultés économiques, deuil.
Enfin, un autre enjeu pour les acteurs de
la lutte contre le sida est de témoigner de
l’impact de notre combat sur les autres
champs de la santé. Depuis 30 ans, nos
actions ont permis l’amélioration de la prise
en charge globale des personnes malades,
ainsi que de faire évoluer la place du patient
et de l’usager dans les structures sanitaires
et médico-sociales.
Quelles sont les nouvelles logiques
de collecte ?
L’un des leviers est de revenir à la solidarité
en créant des événements où sont débattus
des choix de société. Nous constatons
la nécessité de montrer directement
aux donateurs à quoi, à qui sert le don,
au niveau local notamment. Les retours
du terrain nous indiquent que ce sont
davantage les jeunes qui sont sensibilisés
et donnent spontanément aujourd’hui.
38 SIDACTION Rapport d’activité 2015