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PROGRAMMES INTERNATIONAUX<br />

Les enjeux<br />

à l’international<br />

Christine Kafando<br />

Membre du comité international<br />

Lauréate du prix international 2014<br />

Quelle est la situation de l’épidémie<br />

à l’international ?<br />

Le visage du VIH/sida à l’international est invisibilisé. D’un côté,<br />

on ne trouve plus autant de malades grabataires et mourant du<br />

sida dans les lits d’hôpitaux. De l’autre, le nombre de nouvelles<br />

contaminations augmente dans certains groupes spécifiques tels que<br />

les jeunes, les HSH ou encore les travailleurs et travailleuses du sexe.<br />

Le rebond du virus est d’autant plus difficile à maîtriser dans les pays<br />

en voie de développement que les virus transmis sont plus résistants<br />

en raison des difficultés d’observance.<br />

Qu’en est-il de l’accès aux traitements et aux soins ?<br />

L’Onusida a affirmé que 15,8 millions de personnes vivant<br />

avec le VIH avaient accès aux ARV dans le monde en juin 2015.<br />

C’est bien, mais cela ne représente même pas la moitié des<br />

36,9 millions de personnes séropositives qui ont besoin de ces<br />

traitements pour vivre ! Dans de nombreux pays, la majorité de<br />

la population n’a accès ni aux soins, ni à l’accompagnement, ni<br />

même à l’information. De plus, la prise en charge pédiatrique<br />

laisse globalement à désirer. Les associations et leurs partenaires<br />

techniques et financiers ont donc encore de grands efforts à fournir.<br />

Qui dit accès aux soins dit dépistage, puisqu’une personne qui n’est<br />

pas dépistée ne peut être soignée. Il est donc nécessaire que dans les<br />

pays les plus touchés par l’épidémie, l’accent soit mis sur la promotion<br />

du dépistage. Celui-ci doit être continu et systématique, sans quoi<br />

nous ne pourrons jamais atteindre l’objectif des « 3 x 90 » fixé par<br />

l’Onusida (voir p. 23).<br />

Quels sont les autres motifs d’inquiétude ?<br />

La stigmatisation des populations clés<br />

reste très violente. Les HSH, les<br />

travailleurs et travailleuses du sexe et<br />

les usagers de drogues, notamment, sont<br />

limités dans leurs droits, ils peuvent subir<br />

des peines d’emprisonnement et doivent<br />

vivre cachés, ce qui empêche leur accès aux<br />

soins. Les responsables politiques doivent<br />

absolument se positionner pour protéger<br />

ces personnes.<br />

Enfin, une baisse de la mobilisation se<br />

fait sentir chez les bailleurs de fonds, qui<br />

consacrent leurs ressources à d’autres<br />

problématiques, alors que le VIH/sida reste<br />

une priorité de santé publique. Les acteurs<br />

associatifs de la lutte contre le VIH/sida se<br />

retrouvent dans l’incapacité de continuer le<br />

combat, et l’épidémie connaît un retour de<br />

dix ans en arrière.<br />

30 SIDACTION Rapport d’activité 2015

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