Évaluation

• un enjeu lié à la stratégie de l’AFD en matière de financement
des initiatives ONG dans le secteur de la santé ;
• un enjeu méthodologique, consistant à expérimenter une
démarche d’évaluation sectorielle de financements de projets
accordés par l’AFD au travers de l’instrument « Initiative ONG ».
TRAVAUX ET MÉTHODE
La première phase de l’évaluation a consisté en une analyse documentaire
complétée par des entretiens avec les ONG françaises.
La deuxième phase s’est traduite par des missions dans les trois
pays qui ont permis de rencontrer les partenaires et d’apprécier
individuellement les vingt projets du portefeuille. La dernière phase
a été consacrée à la rédaction du rapport principal qui a été publié,
ainsi que les fiches d’évaluation de projets, sur le site de l’AFD. Une
restitution auprès des ONG françaises actives dans le secteur de
la santé a ensuite été organisée par l’AFD. Elle a permis de mettre
en discussion les recommandations de l’évaluation.
RÉSULTATS
La pertinence est jugée élevée compte tenu de l’ampleur des besoins.
Néanmoins, elle reste définie davantage sur la base de l’offre des
ONG françaises que sur une analyse approfondie des objectifs à
retenir et des actions à entreprendre. Par ailleurs, les partenariats
sont encore souvent conçus sans concertation suffisante avec les
acteurs concernés (associations de la société civile, acteurs privés
et pouvoirs publics), alors que quelques projets illustrent bien l’intérêt
d’une telle approche pour coproduire un service de qualité.
Dans le cas particulier de la lutte contre le sida, l’évaluation montre
que le positionnement, essentiellement en appui aux associations,
est une réponse adaptée aux déséquilibres encore marqués entre
société civile et État dans l’accès aux ressources des fonds multilatéraux.
L’efficacité est jugée généralement bonne : les projets sont
à la hauteur des attentes, même si certaines ONG ont tendance à
sacrifier les perspectives institutionnelles et de pérennité au profit
des exigences de court terme. Les principales faiblesses concernent
l’efficience et la pérennité. L’évaluation attire ainsi l’attention sur le
manque systématique de stratégies de désengagement cohérentes
et dûment préparées, autant en termes d’organisation des activités
qu’en termes de partenariats.
51 Évaluation de l’aide publique au développement française 2013–2015