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Urban BEAST #6

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58<br />

#Science | Experience<br />

LES EXPÉRIENCES PAR PIERRE BIRCK<br />

SCIENTIFIQUES À ÉVITER<br />

La science dans son ensemble a énormément<br />

contribué au développement de l’Homme dans<br />

plusieurs domaines. Que ce soit la technologie,<br />

la santé, les transports ou encore les outils du<br />

quotidien qui facilitent la vie de tous les jours. Qui<br />

dit sciences, dit aussi expériences scientifiques. Car<br />

si la science s’appuie d’abord sur des hypothèses,<br />

celles-ci doivent avant tout être testées et réalisées<br />

empiriquement pour les valider. Certaines se<br />

déroulent plutôt bien et ne causent pas de problèmes<br />

ni d’accidents et d’autres sont plus dangereuses mais<br />

bien contrôlées et encadrées par un protocole défini<br />

et des règles de sécurité adéquates. Il reste encore<br />

une autre catégorie : celle des expériences totalement<br />

folles et inconscientes qu’il faut à tout à prix éviter.<br />

Ou presque, car les savants – fous – suivants les ont<br />

tentées, avec plus ou moins de réussite.<br />

Enfant, quasiment tout le monde a eu un jour envie<br />

de se lancer dans une expérience scientifique,<br />

de manier des tubes à essai ou de mélanger des<br />

liquides colorés. A cet âge les plus courageux ont<br />

sûrement déjà tenté le fameux mélange Mentos/<br />

Coca-Cola au risque de passer un mauvais quart<br />

d’heure avec ses parents après avoir souillé le salon<br />

ou la salle à manger avec ce cocktail plus ou moins<br />

explosif. Mais ces petits maniements physiques et<br />

chimiques restent évidemment sans danger, à part<br />

pour les vêtements ou la pièce dans laquelle ils sont<br />

réalisés. Les expériences qui vont suivre quant à elle<br />

sont purement dangereuses et déjantées. Le pire ?<br />

Elles ont toutes été réalisées par des scientifiques<br />

(ou des inconscients selon le point de vue). Toujours<br />

au nom de la science, ou pas.<br />

Une chaise pour se rendre sur la Lune<br />

L’espace, les astres et la Lune ont toujours attiré l’Homme.<br />

La légende veut qu’un certain WAN HU eût été l’un des<br />

premiers astronautes de la planète. Il y a plusieurs siècles,<br />

en Chine, ce scientifique aurait eu l’idée d’attacher un bon<br />

nombre de fusées (47 au total) sous sa chaise, avec la ferme<br />

intention de se rendre sur la Lune. Le malheureux Wan Hu<br />

aurait explosé en plein vol, laissant, à la place, un nuage de<br />

fumée. Le mandarin n’a depuis jamais été revu. Il a quand<br />

même laissé son nom à un cratère sur la Lune. Un clin d’œil<br />

des astrophysiciens pour Wan Hu qui a donné sa vie pour la<br />

science. Plus récemment, Jamie Hyneman et Adam Savage,<br />

de l’émission américano-australienne MythBusters ont<br />

retenté l’expérience. Par chance, personne n’était installé<br />

sur la chaise, car comme l’expérience chinoise, celle-ci est<br />

partie en fumée. Heureusement, l’Homme a depuis eu la<br />

bonne idée d’inventer la fusée, beaucoup plus sûre.<br />

Boire un verre de bactéries<br />

Quand un scientifique convaincu est persuadé que sa<br />

théorie est vraie et juste, il est prêt à tout pour la démontrer,<br />

jusqu’à mettre sa propre vie en danger. C’est le cas de<br />

l’australien Barry Marshall qui a effectué des recherches sur<br />

les ulcères à l’estomac. Il pensait que cette maladie avait pour<br />

seule cause les bactéries. Dans les années 1970 et 1980<br />

une telle hypothèse était considérée comme une hérésie<br />

par ses pairs. Alors, à 33 ans, en 1984, le jeune médecin<br />

a décidé de prendre les devants et de boire une solution<br />

bourrée de la bactérie baptisée « Helicobacter pylori », celle<br />

qui cause les ulcères. Et Barry Marshall a réussi son coup,<br />

il était bel et bien malade quelques heures après. Tout est<br />

prouvé mais les honneurs se font attendre. Ce sacrifice a<br />

quand même permis d’aider des millions de personnes<br />

touchées par les ulcères à l’estomac. Ce n’est qu’en 2005<br />

que BARRY MARSHALL et son acolyte J. ROBIN WARREN<br />

ont été récompensés pour cette découverte d’un Prix Nobel<br />

de physiologie et de médecine.<br />

<strong>#6</strong>

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