44 INVITÉ DE LA RÉDACTION mènera à un développement économique et social harmonieux à horizon 2030. À travers son activité, ce think tank a pour ambition de devenir la première plateforme de réflexion en Afrique en œuvrant en faveur du partage des idées et des échanges entre la société civile, les entrepreneurs et les décideurs politiques locaux, nationaux et panafricains. S’appuyant sur un réseau d’experts reconnus, de leaders d’opinion de la société civile, de décideurs politiques, de hauts fonctionnaires et de dirigeants de grandes entreprises, Club 2030 Afrique organise des temps de rencontre et d’échange, diffuse des publications, veille, centralise et partage l’information pertinente, enfin s’associe à des partenaires pour conduire des actions de terrain. Comment à votre avis, l’Afrique pourrait-elle réussir son industrialisation ? L’Afrique a déjà commencé son industrialisation et elle va non seulement être réussie mais aussi dépasser les attentes. Il y a deux types de tendances sur le continent, il y a des pays qui sont déjà rentrés dans la chaîne de valeur mondiale et vous pouvez retrouver le Maroc, l’Afrique du Sud et le Nigéria par exemple, et vous avez des pays comme le Bénin qui créent des industries intermédiaires pour répondre à la demande du marché local notamment dans l’industrie agroalimentaire et le textile. Je mise pour la réussite de l’industrie africaine sur ces industries intermédiaires de proximité qui répondent aux attentes des populations et sont vraiment créatrices d’emplois et de valeur ajoutée. Un exemple tout simple est l’industrie de transformation du manioc, qui sur toute la chaine de valeur permet de créer des emplois et donne plusieurs produits finis comme la farine, l’amidon et les provendes pour les animaux. Ce produit représente l’aliment protéiné le plus consommé en Afrique de l’Ouest. Pour accélérer la création de ces industries intermédiaires, Il faudra favoriser l’accès à l’énergie et à l’eau potable, financer les PME et mettre le cadre règlementaire adéquat pour garantir un environnement des affaires stable. ” L’Afrique a déjà commencé son industrialisation et elle va non seulement être réussie mais aussi “ dépasser les attentes Quels sont les grands défis que doit relever l’Afrique d’aujourd’hui ? Le plus grand défi que doit relever le continent africain aujourd’hui est celui de la transition démographique qui par effet de ricoché impacte tous les autres aspects du développement qui sont la création d’emplois stables, l’accès à l’énergie, la santé, l’éducation et l’autosuffisance alimentaire. Si les économistes ont raison et que la population africaine passe la barre des deux milliards d’habitants en 2050, cela suppose que graduellement, la croissance démographique connaît un saut moyen de près 10% presque tous les ans. Il faudra donc chaque année créer près de 12 millions d’emplois en Afrique, mettre en place les infrastructures de santé et d’éducation et repenser l’urbanisation des villes et des villages. Le défi est énorme. Quelles sont, selon think tank Club 2030 Afrique, les solutions qui s’imposent pour relever ces défis ? Club 2030 Afrique en tant que think tank engagé pour un développement harmonieux mais durable du continent a le souci de penser en premier lieu à des modèles socio-économiques qui favorisent un développement inclusif pour accélérer le bienêtre des populations. Nous partons donc du principe qu’il n’aura ni développement, ni émergence si le continent africain ne finance pas ardemment l’éducation, la santé, l’accès à l’énergie, le développement de l’agriculture. Aujourd’hui le numérique permet de faire des sauts technologiques importants, il faut donc intégrer l’économie numérique dans toutes nos réflexions. L’une de nos recommandations importantes est de créer une agence pour le développement inclusif dans tous les pays africains qui accompagnera les populations pauvres dans la création d’activités rentables (alimentaires, agriculture et services). Cette agence inclurait la participation des entreprises par leur RSE, les gouvernements qui y consacrent ne serait-ce qu’un 1% de leur budget, la société civile mettra à disposition son expertise et l’accompagnement. C’est ce que j’appelle un développement basé sur le consensus. AVRIL - MAI <strong>2017</strong> L’USINE AFRICAINE
Sous l’egide de : 45 L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI <strong>2017</strong>