LUsine-Africaine-Magazine-Avril-Mai-2017
Le 1er magazine dédié à l'industrie Africaine.
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OPINION<br />
59<br />
Addis Abeba, 31 janvier <strong>2017</strong>.Le roi Mohammed VI prononçant son discours à la tribune de l’Union africaine.<br />
sahelo-saharien en mettant en avant<br />
plusieurs atouts dont son islam modéré<br />
qu’il partage avec plus de 50%<br />
des populations de cette région africaine<br />
aux yeux desquelles le Roi du<br />
Maroc représente plus qu’un simple<br />
Leader politique mais il est avant<br />
tout un chef religieux islamique : «<br />
Amir Al Mouminine » c'est-à-dire «<br />
Commandant des croyants ». C’est<br />
au nom de cet islam solidaire que<br />
des centaines d’Imams Maliens ont<br />
été récemment formés au Maroc en<br />
vue de renforcer les valeurs communes<br />
de tolérance et d’ouverture à<br />
l’autre que les deux pays partagent<br />
depuis des siècles. Par ailleurs, cette<br />
diplomatie de proximité permettra<br />
aussi au Maroc de réaffirmer et de<br />
consolider le soutien politique tant<br />
précieux que ces pays lui apportent<br />
au sujet de la question du Sahara.<br />
Sur le plan économique, le Maroc a<br />
compris, depuis la crise financière<br />
de 2008 survenue en Europe qu’il<br />
se devait de diversifier ses partenaires<br />
économiques en revenant plus<br />
au Sud tout en conservant son statut<br />
avancé acquis auprès de l’Union<br />
Européenne.<br />
Afrique subsaharienne apparait ainsi<br />
pour le Maroc comme l'environnement<br />
naturel pour la diversification<br />
de son économie.<br />
En effet, le potentiel de croissance<br />
de l’Afrique, en particulier la zone<br />
subsaharienne, reste encore très important<br />
et inexploité. Le continent a<br />
réalisé un taux de croissance annuel<br />
de 5% et à en croire les statistiques<br />
de la Commission Economique <strong>Africaine</strong><br />
de l’ONU (CEA/UN), il serait<br />
encore en 2016 de 4,5% en moyenne<br />
dont 5,2% pour Afrique de l’ouest<br />
et 6,8% pour l’Afrique de l’Est. En<br />
plus de regorger 30% des réserves<br />
mondiales en minerais de tous types,<br />
l’Afrique subsaharienne c’est aussi<br />
800 millions de consommateurs potentiels<br />
aujourd’hui, une population<br />
qui va croitre pour atteindre 1,3 milliards<br />
en 2030 selon les estimations<br />
de l’ONU. En un mot, l’Afrique est<br />
devenu en l’espace de deux décennies<br />
le relais de la croissance mondiale,<br />
la région où se déploie une<br />
compétition acharnée, la risée de<br />
tous les espoirs d’investissements<br />
économiques.<br />
L’approche Marocaine du partenariat<br />
Sud-Sud s’avère être aujourd’hui<br />
la plus efficace puisqu’elle sort des<br />
schémas classiques de coopération<br />
fondés sur les conditionnalités, le<br />
maintien des pays Africains dans<br />
un statut d’exportateurs de matières<br />
premières et d’importateurs de produits<br />
finis, de pays endettés à des<br />
taux d’intérêt volatils en imposant<br />
des méthodes de gestion du type programme<br />
d’ajustement structurel, en<br />
totale incohérence avec les réalités<br />
africaines.<br />
Le modèle que propose le Maroc repose<br />
avant tout sur la mise en exergue<br />
de valeurs africaines fondamentales<br />
que sont la solidarité, les développements<br />
humain, social et culturel tout<br />
en ayant pour finalité l’établissement<br />
de relations économiques équitables<br />
et mutuellement bénéfiques. Il s’agit<br />
pour le Maroc d’établir un nouveau<br />
type de relation diplomatique « Gagnant<br />
– Gagnant » où les dimensions<br />
humaine et sociale sont au cœur des<br />
préoccupations.<br />
Il est utile de remarquer que cette<br />
coopération a positivement évolué<br />
en plusieurs périodes :<br />
• Avant l’an 2000 :<br />
L’engagement du Maroc envers ses<br />
pays frères d’Afrique subsaharienne<br />
était visible dans la coopération militaire<br />
et à travers l’implication des<br />
entreprises publiques marocaines<br />
(ONE, ONEP, AMCI,…) dans des<br />
projets d’infrastructure de base tels<br />
la construction de routes et de barrages,<br />
l’électrification, la gestion des<br />
ressources en eau, l’irrigation, la<br />
santé et la formation.<br />
Précisons que depuis cette époque à<br />
nos jours, le Maroc octroie chaque<br />
année des milliers de bourses<br />
d’études aux étudiants ressortissants<br />
de ces pays en vue de les former<br />
dans ses meilleures universités<br />
contribuant ainsi à préparer l’élite<br />
africaine de demain ;<br />
• De 2000 à 2014 :<br />
La présence du Maroc en Afrique<br />
L’USINE AFRICAINE AVRIL - MAI <strong>2017</strong>