National Geographic 08/17

(suite de la page 76) la course à la Lune des
superpuissances : peut-on vraiment gagner
de l’argent en s’aventurant dans l’espace ? Pour
un nombre manifestement élevé d’entrepreneurs,
de scientifiques, de visionnaires, de défenseurs
de la cause spatiale, de rêveurs, d’excentriques et,
probablement, de cinglés impliqués dans cette
nouvelle industrie spatiale en plein essor, la
réponse est un oui enthousiaste.
En 1962, le président John F. Kennedy, dans un
discours célèbre, avait appelé les États-Unis à
« choisir d’aller sur la Lune au cours de cette
décennie, et d’accomplir d’autres choses encore,
non parce qu’elles sont faciles, mais parce qu’elles
sont difficiles ». Aujourd’hui, Bob Richards, fondateur
et directeur de Moon Express, l’équipe
américaine, avance une raison différente, et délibérément
provocatrice : « Nous avons choisi d’aller
sur la Lune parce que ce sera rentable ! »
Bob Richards dit-il vrai ? Et, si c’est le cas,
quand pourra-t-on le vérifier ? Nul n’en a la
moindre idée. Dans le business spatial, l’échec est
la norme. Et soyons réalistes : au départ, beaucoup
d’entreprises ne gagneront de l’argent que grâce
à des contrats publics, non avec des clients privés.
Un Lunar XPrize (20 millions de dollars
pour le premier et 5 millions pour
le deuxième) donnerait un joli coup de
pouce à votre compte en banque ?
Voici quatre choses que vous devrez
accomplir avant de l’empocher :
Décoller de
la Terre
avant le 31 décembre 2017
Poser
un engin spatial sur la surface
de la Lune
Parcourir
500 m sur la Lune
Communiquer
avec la Terre, à l’aide d’images
et de vidéos
Bob Richards prédit que le premier trillionnaire
de l’histoire sera un entrepreneur de l’espace.
Celui-ci extraira peut-être de l’hélium 3 : rare sur
la Terre, ce gaz abonde sur la Lune et pourrait se
révéler un excellent combustible pour la fusion
nucléaire – ce graal de la technologie énergétique
que les scientifiques tentent de maîtriser depuis
des décennies. Ou bien, on pourrait amasser une
fortune grâce aux astéroïdes et autres objets
proches de la Terre. La robotique pourrait aider
à en extraire de grandes quantités d’or, d’argent,
de platine, de titane et d’autres métaux précieux.
« Il y a là-haut des chèques de 20 billions de dollars
qui n’attendent que d’être encaissés ! », clame
Peter Diamandis, ingénieur physicien et cofondateur
de Planetary Resources, une société soutenue
par des milliardaires des nouvelles technologies.
En 2013, Planetary Resources a acquis la société
Asterank, dont le site Internet propose des données
scientifiques et évalue les retombées économiques
potentielles de l’exploitation minière pour