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M. ThoMas LaurenT<br />
sport<br />
Auteur LIONEL FROISSART<br />
Pour les amateurs de sport automobile,<br />
Thomas Laurent est la révélation française de<br />
l’année, un espoir comme on en<br />
a peu connus. Concrétisé par un succès<br />
aux 24 Heures du Mans dans sa catégorie<br />
et un podium au classement général.<br />
Si comme tous les champions du volant,<br />
Thomas Laurent, tout juste âgé de 19 ans,<br />
a fait son apprentissage au volant d’un kart,<br />
il a choisi d’orienter sa carrière en marge<br />
des catégories de monoplaces qui doivent<br />
mener – de manière aléatoire et coûteuse –<br />
à la Formule 1. Alors qu’il courait encore<br />
en kart il y a deux ans, ce jeune Vendéen<br />
avait déjà dans l’idée de courir en endurance<br />
et de disputer, rêve suprême, les 24 Heures<br />
du Mans. On verra que, pour une fois,<br />
la réalité a été plus belle encore.<br />
Non pas que ce garçon filiforme à la mèche<br />
impeccable et au regard clair, et qui s’adonne<br />
au surf lorsqu’il n’est pas au volant, n’ait<br />
jamais rêvé de Formule 1. Mais, lucide,<br />
et faisant preuve d’une maturité précoce,<br />
Thomas Laurent a très vite compris que<br />
la catégorie suprême du sport automobile<br />
la plus médiatisée et la plus populaire auprès<br />
du grand public resterait hors de portée<br />
faute de moyens financiers et d’opportunités.<br />
Et puis, comme l’assure Thomas Laurent :<br />
“Les prototypes de l’endurance m’ont<br />
toujours plu. J’adore leur look. J’aime la<br />
gueule de ces voitures et l’esprit d’équipe que<br />
supposent les courses d’endurance. J’aime<br />
l’idée de partage.” C’est une des curiosités<br />
chez ce jeune homme. D’ordinaire, ce sont<br />
des pilotes confirmés ou en fin de carrière<br />
qui acceptent de piloter en endurance,<br />
histoire de continuer à vivre (de) leur<br />
passion. Car les pilotes sont par essence de<br />
terribles égoïstes qui ne détestent rien tant<br />
que de partager le volant de leur bolide.<br />
Or c’est bien le principe de l’endurance,<br />
les courses s’éternisant sur six, douze ou<br />
vingt-quatre heures comme au Mans. Pour<br />
le néophyte, il convient d’expliquer que<br />
confier le volant d’une voiture de course à un<br />
équipier à chaque relais impose de s’adapter<br />
à des réglages “communs”. En général, un<br />
compromis est établi par les ingénieurs afin<br />
de satisfaire les deux ou trois pilotes qui<br />
doivent exploiter la même voiture une fois<br />
en piste. Autant dire qu’un pilote de haut<br />
163<br />
niveau n’est que rarement satisfait à 100 %<br />
du comportement de “son” prototype.<br />
Mais pour le jeune Laurent, ce n’est même<br />
pas un sujet. Lui dit aimer le travail d’équipe,<br />
la construction d’une victoire à plusieurs.<br />
Douceur Du style<br />
Pourtant, ses innombrables succès décrochés<br />
en kart, il les doit surtout à son talent<br />
et à un style tout en douceur qui n’est pas<br />
sans rappeler celui d’un Alain Prost.<br />
Un clin d’œil du destin a voulu que Thomas<br />
Laurent devienne champion du monde sur<br />
la piste “Alain Prost” au Mans. C’était en<br />
septembre 2015, il n’avait alors que 17 ans<br />
mais déjà plus de dix ans d’expérience<br />
derrière lui. Car, comme tous les grands<br />
champions, la révélation de son talent fut<br />
précoce. Avec des parents propriétaires<br />
d’une piste de kart, Thomas Laurent pouvait<br />
difficilement échapper à son destin. Se<br />
retrouver derrière un volant, même à l’âge