Qualité Références n°74
Quels outils pour la performance et la qualité ?
Quels outils pour la performance et la qualité ?
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Octobre - Novembre - Décembre 2017 / Trimestriel / 20€ N° 74<br />
Pourquoi<br />
dématérialiser<br />
un document ?<br />
Pourquoi<br />
le PLM ?<br />
Pour quelles<br />
applications ?<br />
Quel logiciel<br />
QHSE ?<br />
Logiciels pour le management<br />
Quels outils pour la performance<br />
et la qualité ? 25<br />
PERFORMANCE :<br />
Management de projet : conduire le<br />
changement en temps de crise 22<br />
QUALITÉ :<br />
L’apport du Lean Manufacturing dans<br />
l’industrie 55
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ÉDITORIAL<br />
Digitaliser... et changer<br />
Près de 9 managers sur 10 (86 %) se disent très engagés dans le projet<br />
de leur entreprise. C’est ce que révèle l’Observatoire du management<br />
réalisé par Kantar TNS (ex-TNS Sofres) pour OasYs Mobilisation,<br />
cabinet de conseil et formation en management. Par ailleurs, 60 % des<br />
managers pensent que le changement est indispensable pour challenger<br />
les équipes. Pour 57 %, ils sentent bien armés pour le changement. En<br />
outre, les managers considèrent que la digitalisation est une opportunité<br />
pour leur entreprise (83 %) et simplifie le travail de leur équipe (75 %).<br />
Valérie Brenugat<br />
Rédactrice en chef<br />
Une autre étude conduite par le cabinet d’analyses Markess sur les «<br />
Tendances Clés du marché de la gestion des processus documentaires<br />
» présentée dans le cadre de la 12 e Edition de Solutions Demat’Expo et<br />
des Salons Solutions, note que la gestion des processus documentaires<br />
est encore loin d’être optimisée. Plus de 90%<br />
des décideurs interrogés jugent, en effet, devoir<br />
encore travailler sur cet aspect. Au-delà des documents,<br />
il est question avant tout d’optimiser des<br />
processus métiers.<br />
« Les managers considèrent que la<br />
digitalisation est une opportunité pour<br />
leur entreprise (83 %) et simplifie le<br />
travail de leur équipe (75 %). »<br />
Selon l’INSEE, en juin dernier, la production se<br />
replie dans l’industrie manufacturière (−0,9 %<br />
après +2,0 % en mai) ainsi que dans l’ensemble<br />
de l’industrie (−1,1 % après +1,9 %). Si le Lean Manufacturing est l’objet<br />
de critiques, il figure parmi les méthodes les plus utilisées pour dynamiser<br />
la productivité de l’industrie. Si l’Institut national de recherche et<br />
de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies<br />
professionnelles (INRS) ne se prononce pas pour ou contre le Lean, elle<br />
porte un regard critique sur les principes et la mise en œuvre de ce mode<br />
d’organisation et émet des conseils pratiques. Le Lean Manufacturing :<br />
quel mode d’emploi à adopter ou quelle leçon en tirer ?<br />
Envie de réagir ?<br />
@qualiteref<br />
ÉDITEUR<br />
MRJ Informatique<br />
22 Boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tel : 01 84 19 38 10<br />
Fax : 01 34 29 61 02<br />
www.qualite-references.com<br />
/ Qualite.References<br />
/@qualiteref<br />
Direction :<br />
Michaël Lévy<br />
Directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Rédactrice en chef :<br />
Valérie Brenugat<br />
COMMERCIALISATION<br />
Publicité :<br />
Sonia Cheniti<br />
s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
Diffusion et Abonnements :<br />
vad.mrj-presse.fr<br />
Emilie Bellenger<br />
abonnement@qualite-references.com<br />
Prix au numéro :<br />
20 €<br />
Abonnement 1 an :<br />
58 € / 4 numéros<br />
Étranger :<br />
100 €<br />
Règlement par chèque<br />
bancaire à l’ordre de MRJ<br />
RÉALISATION<br />
Conception graphique :<br />
Eden Studio<br />
Impression :<br />
Pauker-Holding KFT<br />
11-15 Baross utca<br />
H -1407 Budapest - Hongrie<br />
N°ISSN :<br />
1293‐2949<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Périodicité : Trimestrielle<br />
Numéro : 74<br />
Date : Octobre - Novembre -<br />
Décembre 2017<br />
RÉDACTION<br />
Ont contribué au numéro :<br />
Valérie Brenugat (MRJ), Francois<br />
Lormier (Calexa Group), Christophe<br />
Faurie (Cabinet Faurie), Jean-<br />
Marie Peretti (Essec Business<br />
School), Vincent Jamin (Docapost),<br />
Eric Caprioli (Caprioli & Associés),<br />
Emmanuel Faure (Locarchives),<br />
Jean-Michel Bérard (Esker), Maud<br />
Muller (Neopost France), Mehrad<br />
Rushenas (Avanteam), David<br />
Kinzelin (Qualios), Dominique Viot<br />
(Viot Consulting), Franck Bouchet<br />
( Zanini Auto Grup), Nicolas Ravat<br />
(Epur), Olivier Carlens (CMI),<br />
Richard Kaminski (Institut Lean<br />
France), Daniel Marco (GéoLean),<br />
Hubert Siegfriedt (Axium<br />
Performance), Simon Chevalier et<br />
Lydie Raveleau-Richet (FM Logistic<br />
France), Fabienne Fel (ESCP<br />
Europe).<br />
CRÉDITS<br />
Crédit photos :<br />
iStock, Shutterstock<br />
Toute reproduction, totale ou<br />
partielle, est soumise à l’accord<br />
préalable de la société MRJ.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I3
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SOMMAIRE<br />
DOSSIER<br />
22<br />
Quels logiciels pour la performance et la<br />
qualité ?<br />
23 Copie fiable : numérisation et archivage à vocation probatoire,<br />
une chaîne de valeur désormais complète<br />
27 Docapost : un acteur innovant de dématérialisation<br />
30 Locarchives : de la numérisation à l’archive<br />
35 Esker et Neopost : experts de la dématérialisation des documents<br />
39 Avanteam et Qualios : de la dématérialisation au management<br />
43 Groupe Ponticelli Frères : la qualité en application<br />
45 Viot Consulting édite le logiciel AppQual<br />
48 Epur et Zanini Auto Grup : des clients de Viot Consulting<br />
51 CMI, Keonys et Dassault Systèmes : du PLM à la conduite du changement<br />
Éditorial<br />
03 Digitaliser... et changer<br />
Actualités<br />
08 Nouveau président du Conseil<br />
d’administration d’AFNOR<br />
08 Le loueur Salti certifié MASE<br />
Management de la<br />
performance<br />
11 Comment conduire le<br />
changement en temps de crise ?<br />
13 Cabinet Faurie et Essec<br />
Business School : de l’école à la<br />
conduite du changement<br />
58 FM Logistic France partage son<br />
expérience de l’amélioration<br />
continue<br />
Boite à Outils<br />
10 A lire, voir, écouter<br />
Les outils de la<br />
qualité<br />
55 Axium performance, Géo Lean<br />
et Institut Lean France : des<br />
spécialistes au service du Lean<br />
Manufacturing<br />
61 Lean Manufacturing : un état<br />
d’esprit<br />
Fabienne Fel, professeur en<br />
Management des Opérations à ESCP<br />
Magazine<br />
64 Agenda<br />
66 Index<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I5
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LES TEMPS FORTS<br />
MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />
Conduire le changement en temps<br />
de crise p. 11 à 21<br />
Diplômé de l’École Centrale de Paris, de l’Insead et de l’université<br />
de Cambridge, Christophe Faurie a commencé sa carrière chez<br />
Dassault Systèmes, puis, après quelques années de management<br />
dans différents secteurs, il a fondé le Cabinet Faurie. Il a aussi<br />
publié plusieurs ouvrages sur le changement dont « J’ai pensé à<br />
tout... et pourtant ça ne marche pas », chez Kawa. Interview<br />
DOSSIER<br />
Quels outils pour la performance et<br />
la qualité ? p. 22 à 54<br />
Selon une étude conduite par le cabinet d’analyses Markess sur<br />
les « Tendances Clés du marché de la gestion des processus<br />
documentaires » présentée dans le cadre de la 12ème Edition de<br />
Solutions Demat’Expo et des Salons Solutions qui se tiendront<br />
du 26 au 28 Septembre 2017 à Paris Expo Porte de Versailles ,<br />
la gestion des processus documentaires est encore loin d’être<br />
optimisée. Plus de 90% des décideurs interrogés jugent en effet<br />
devoir encore travailler sur cet aspect. Au-delà des documents<br />
en tant que tels, il s’agit avant tout d’optimiser des processus<br />
métiers. Digitaliser les processus administratifs RH, généraliser<br />
la facturation électronique sont autant de chantiers à digitaliser,<br />
dans lesquels les documents occupent encore une place clé, mais<br />
surtout à améliorer la performance métier. Grâce aux centaines<br />
d’entretiens conduits au cours des derniers mois auprès de<br />
décideurs d’entreprises et d’organisations publiques et de<br />
prestataires du marché, les analystes de Markess ont identifié 5<br />
tendances, plus ou moins prononcées, qui devraient dessiner le<br />
marché des solutions associées à ces projets d’ici fin 2018.<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
Lean Manufacturing p. 55 à 63<br />
Richard Kaminski, directeur exécutif de l’institut Lean France,<br />
Daniel Marco, co-fondateur de Géo Lean et Hubert Siegfriedt,<br />
directeur commercial, coactionnaire chez Axium performance et<br />
Leanership consulting échangent sur les enjeux du Lean et livrent<br />
des conseils pratiques. Entretien<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I7
ACTUALITÉS<br />
EN BREF<br />
Rebondir et se réinventer<br />
L’ouvrage « Rebondir et se<br />
réinventer : la résilience des<br />
ETI industrielles » de Marie-<br />
Laure Cahier et Vincent Charlet<br />
est édité par Presses des<br />
Mines. Construit à partir de<br />
témoignages de dirigeants de<br />
PME et d’ETI, il étudie la capacité<br />
de ces entreprises industrielles<br />
à surmonter les chocs, à se<br />
redéployer et in fine à tirer parti<br />
des épisodes difficiles pour<br />
rebondir, en d’autres termes à<br />
faire preuve de « résilience ».<br />
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2 certifications pour Coreye<br />
Coreye a obtenu le statut de «<br />
Consulting Partner » AWS. Ce<br />
dernier est délivré aux sociétés de<br />
services qui aident les entreprises<br />
de toutes tailles à concevoir,<br />
migrer et gérer leurs charges de<br />
travail et applications sur AWS.<br />
La société a obtenu, par ailleurs,<br />
le statut de partenaire « Silver<br />
Cloud Platform » de Microsoft.<br />
Cette compétence répond à la<br />
demande croissante pour des<br />
solutions d’infrastructure et de<br />
SaaS s’appuyant sur Microsoft<br />
Azure.<br />
www.coreye.fr<br />
Doxis4 certifiée<br />
ISO 14641-1: 2012<br />
Avec la norme ISO 14641-1 2012,<br />
la solution Doxis4 de SER a atteint<br />
l’un des niveaux de sécurité les<br />
plus élevés possible pour les<br />
systèmes ECM. ISO 14641-1: 2012<br />
est basé sur la norme française<br />
AFNOR Z42-013 Systèmes<br />
d’Archivage Electronique<br />
(SAE), compilée par l’Aprogée.<br />
La certification a été délivrée<br />
par l’autorité de certification<br />
indépendante SP Certifications<br />
London à Lakson Technology<br />
Private Limited.<br />
www.ser-solutions.fr<br />
NOMINATION<br />
Nouveau président du<br />
Conseil d’administration<br />
d’AFNOR<br />
Le conseil d’administration d’AFNOR a élu Marc<br />
Ventre à sa présidence en juin dernier. Comme son<br />
prédécesseur, Claude Satinet, ancien DG de Citroën,<br />
Marc Ventre est issu du monde de l’industrie et plus<br />
particulièrement de la filière aéronautique.<br />
Marc Ventre est Président du<br />
Groupe des Industries Métallurgiques<br />
de la région parisienne<br />
(GIM) et Président du Conseil<br />
d’administration d’Ariane Group.<br />
Né en 1950, il est diplômé de l’Ecole<br />
Centrale de Paris et titulaire d’un Master<br />
of Sciences du Massachusetts Institute<br />
of Technology (Cambridge, USA). En<br />
40 ans de carrière, il se distingue dans la<br />
filière aéronautique et occupe plusieurs<br />
responsabilités au sein du groupe Safran<br />
: représentant de la Snecma aux Etats-<br />
CERTIFICATION<br />
Cette référence reconnue au niveau<br />
national prouve le haut niveau de<br />
performance de Salti en matière<br />
de sécurité, de santé et d’environnement.<br />
Les clients profitent ainsi du même niveau<br />
de services et d’exigences, dans toute la<br />
France.<br />
Depuis 2008, Salti a engagé une politique RSE<br />
qui place la prévention et la sécurité au cour<br />
de son projet d’entreprise. Dans un secteur<br />
des travaux publics réputé comme accidentogène,<br />
Salti a pris le parti de mettre en place<br />
des actions préventives, au-delà des contraintes<br />
légales imposées par la loi. La certification<br />
MASE exige de contrôler tous les systèmes de<br />
fonctionnement de l’entreprise via un audit.<br />
Unis, directeur de plusieurs usines en<br />
France, PDG d’Hispano-Suiza puis de<br />
Snecma Services, il devient Président-Directeur<br />
Général de Snecma en 2003 et,<br />
en 2006, Directeur Général Adjoint de<br />
Safran, en charge de la branche propulsion<br />
aéronautique et spatiale. En 2011, il<br />
est nommé Directeur Général Délégué,<br />
Opérations de Safran, poste qu’il a occupé<br />
jusqu’en avril 2015. •<br />
EN SAVOIR PLUS > www.afnor.org<br />
Le loueur Salti certifié MASE<br />
Salti, loueur responsable français de matériels pour les professionnels<br />
(élévation, manutention, énergie, travaux publics…), est depuis 2012<br />
le seul acteur français du marché à détenir la certification MASE 1 sur<br />
l’ensemble de son réseau d’agences.<br />
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Manuel d’Amélioration Sécurité des Entreprises<br />
Salti a ainsi doublé les audits internes par un<br />
audit externe pour 100% de ses agences. •<br />
EN SAVOIR PLUS > www.salti.fr<br />
C<br />
M<br />
J<br />
CM<br />
MJ<br />
CJ<br />
CMJ<br />
N<br />
8 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I9
BOITE À OUTILS À LIRE, VOIR, ÉCOUTER<br />
LE TRIANGLE du manager<br />
Aucun changement,<br />
aucune transformation,<br />
ne saurait aboutir si l’on<br />
ne tient pas compte des<br />
déterminants culturels<br />
qui agissent sur les salariés<br />
d’une entreprise.<br />
La compréhension du<br />
système social, à l’intérieur<br />
duquel les managers doivent agir, est tout<br />
aussi importante pour prévenir les risques liés<br />
aux évolutions que pour trouver les leviers de la<br />
motivation et de l’engagement, garants de la réussite<br />
et du succès des projets.<br />
C’est d’abord à cette réflexion qu’invite le livre<br />
« Le triangle du manager. Pour changer l’entreprise<br />
autrement » de Loïc Hislaire : la SNCF et<br />
ses cheminots forment une sorte de mille-feuille<br />
social fait de couches successives de logiques<br />
publiques et privées, parfois contradictoires et<br />
sources de conflits durables.<br />
Cette compréhension, fruit de nombreuses<br />
études, a conduit la SNCF à concevoir des<br />
démarches et des outils managériaux qui<br />
répondent à la complexité rencontrée et facilitent<br />
la mise en œuvre de plans d’action simples et efficaces.<br />
Ainsi, l’expérience acquise par la SNCF<br />
sera utile à tous les managers d’entreprises<br />
publiques ou privées.<br />
Diplômé en sociologie d’entreprise de l’Institut<br />
d’études politiques de Paris, Loïc Hislaire a été<br />
délégué général de l’UNIM (Union nationale des<br />
industries de manutention dans les ports français)<br />
où il a accompagné la réforme du régime<br />
d’emploi des dockers français pendant plus de dix<br />
ans, puis a occupé le poste de conseiller social du<br />
ministre de l’Équipement, des Transports et de la<br />
Mer, avant d’entrer, en 2007, à la SNCF comme<br />
directeur des relations sociales, pour en devenir<br />
DRH adjoint en 2010.<br />
« Le triangle du manager. Pour changer l’entreprise<br />
autrement », Loïc Hislaire, Cherche<br />
Midi, 192 p, 26 €.<br />
www.cherche-midi.com<br />
PATRONS en France<br />
Qu’ils soient grands, très grands, petits ou<br />
moyens, qu’ils travaillent dans le bâtiment, l’industrie,<br />
le commerce ou les services, les patrons<br />
sont au centre de cet ouvrage, produit d’une<br />
enquête collective menée par des chercheurs<br />
confirmés et par de jeunes sociologues, sur ce<br />
métier, sujet de polémique.<br />
À partir de trente-six entretiens commentés, il<br />
permet de comprendre qui sont les patrons en<br />
France, quelle place ils occupent dans la société<br />
française, quelle vision ils en ont. Il s’agit aussi<br />
de réfléchir sur les différences et les similitudes<br />
entre les mondes patronaux.<br />
Michel Offerlé, professeur à l’ENS, est notamment<br />
l’auteur de Sociologie des organisations<br />
patronales, La Découverte,<br />
2009, et Les Patrons des<br />
patrons. Histoire du Medef,<br />
Odile Jacob, 2013.<br />
« Patrons en France »,<br />
Michel Offerlé, La Découverte,<br />
400 p, 25 €.<br />
www.editionsladecouverte.fr<br />
LIBÉRER la compétitivité<br />
L’ouvrage « Libérer la compétitivité. Comment<br />
parvenir au sommet... et y rester » de Jérôme<br />
Barthélemy se fonde sur des recherches en management<br />
menées dans les meilleures universités<br />
et business schools du monde entier. Il remet en<br />
cause de nombreuses idées reçues et propose des<br />
pistes nouvelles pour améliorer la compétitivité<br />
des entreprises et les mener au succès.<br />
Illustrant son propos de nombreux cas concrets<br />
(3M, Apple, Boeing, Essilor, Google, IKEA,<br />
Michelin, NASA, Pfizer, Starbucks, Tesla,<br />
Vivendi, Virgin, YouTube, Zara…), son raisonnement<br />
s’articule autour de trois grands thèmes :<br />
- Faire de meilleurs choix stratégiques : pour<br />
connaître le succès, une entreprise doit faire<br />
des choix stratégiques qui la distinguent de ses<br />
concurrents.<br />
- Commettre moins d’erreurs : une entreprise<br />
peut facilement améliorer sa compétitivité en<br />
commettant moins d’erreurs que ses concurrents.<br />
- Changer les mentalités<br />
: les entreprises ne<br />
feront pas de meilleurs<br />
choix stratégiques et ne<br />
commettront pas moins<br />
d’erreurs sans un changement<br />
de mentalités.<br />
Ce livre a obtenu le prix<br />
EFMD-FNEGE 2017<br />
du Meilleur Ouvrage de Management, catégorie<br />
Essai.<br />
« Libérer la compétitivité. Comment parvenir<br />
au sommet... et y rester », Jérôme Barthélemy,<br />
Pearson, 224 p, 27 €.<br />
www.pearson.fr<br />
LA PAROLE LIBÉRÉE en entreprise<br />
Les médias<br />
font régulièrement<br />
leur «une»<br />
sur l’essor de<br />
l ’ économie<br />
collaborative.<br />
S’appuyant<br />
sur des piliers<br />
tels que la<br />
confiance, la transparence de l’information,<br />
la parole libérée et la responsabilisation,<br />
une nouvelle forme d’entreprise, qu’il<br />
est aussi possible de qualifier de «collaborative»,<br />
est en train de naître. C’est une véritable<br />
plongée dans les enjeux, la culture et<br />
les pratiques collaboratives des entreprises<br />
contemporaines que propose cet ouvrage<br />
collectif et inédit. Fruit d’une démarche<br />
d’écriture collaborative entre les principaux<br />
acteurs du développement de l’innovation<br />
managériale collaborative à la Française des<br />
Jeux (FDJ), son élaboration, véritable aventure<br />
humaine, a duré un an. Ce livre est<br />
destiné à ceux qui vivent, explorent, expérimentent<br />
ou veulent développer le collaboratif<br />
au quotidien.<br />
A partir de l’exemple concret de la FDJ,<br />
il présente à la fois une définition, une<br />
réflexion et un retour d’expérience<br />
(montrant aussi que l’accès à une entreprise<br />
pleinement «collaborative» est parfois<br />
semé d’embûches...) sur ce que peut être<br />
une entreprise de plus en plus collaborative<br />
qui «libère la parole» de ses salariés, dans<br />
une logique de promotion de l’autonomie,<br />
de la responsabilité, de la transversalité et,<br />
bien entendu, de la performance collective.<br />
« La parole libérée en entreprise. Les innovations<br />
managériales collaboratives de la<br />
FDJ », Jean-Yves Guillain, David Autissier,<br />
Eyrolles, 208 p, 28€.<br />
www.editions-eyrolles.com<br />
10 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Comment conduire<br />
le changement en temps de crise ?<br />
Dans le cabinet de conseil indépendant Calexa group, François<br />
Lormier est chargé de l’offre Conduite du changement avec<br />
l’ambition d’apporter plus d’agilité aux DRH. Convaincu que<br />
les pratiques agiles peuvent s’appliquer à tous les métiers de<br />
l’entreprise, il a commencé par accompagner des projets de<br />
migration d’outils informatiques. Il s’est ensuite intéressé aux<br />
thématiques agiles. Il a alors principalement participé à des<br />
projets de transformation agile au sein des DSI de grands groupes<br />
du secteur bancaire et des télécommunications.<br />
«<br />
Les<br />
Francois Lormier<br />
Consultant en conduite<br />
du changement<br />
espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes,<br />
ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux<br />
changements. » Cette citation de Darwin n’a jamais pris autant<br />
de sens qu’aujourd’hui, dans une société en constante évolution<br />
et face à un marché fortement concurrentiel. Pour rester dans la course,<br />
les organisations doivent innover en permanence, ce qui suppose une certaine<br />
ouverture au changement. Or, nous faisons face à un vrai fléau - la peur du<br />
changement. L’enjeu serait alors d’inverser la tendance pour considérer le changement<br />
comme une opportunité et non plus comme un frein à l’innovation.<br />
LE CHANGEMENT : UNE HISTOIRE DE CULTURE<br />
Lorsqu’il s’agit d’évoquer le changement, la plupart d’entre nous l’accueille<br />
avec appréhension tant il est synonyme de menace. Les causes d’un tel mode<br />
de pensée résideraient au niveau de notre culture. En effet, c’est tout notre<br />
système qu’il faut remettre en cause. Et cela a un impact direct au sein de nos<br />
organisations dans lesquelles conduire le changement, c’est chercher à minimiser<br />
les risques de rejet et à susciter l’adhésion des populations lorsqu’un<br />
changement survient. Pri s sous cet angle, le changement est perçu comme<br />
une conséquence négative que l’on doit à tout prix faire accepter en créant un<br />
sentiment d’urgence.<br />
Simplement lever les résistances ne suffit plus : ce qu’il faut changer avant tout,<br />
c’est notre culture pour arriver à instaurer une « culture du changement ». Il est<br />
là, le réel objectif d’une démarche de conduite du changement !<br />
UNE DÉMARCHE CLASSIQUE AVEC DES<br />
LIMITES<br />
La démarche dite « classique » de conduite du changement<br />
est celle que la plupart des experts utilisent ;<br />
elle comprend une première phase de diagnostic<br />
pour mesurer les impacts, évaluer l’aptitude au changement<br />
et ainsi préconiser des actions qui vont<br />
composer le plan d’accompagnement. Ensuite, la<br />
phase dite d’accompagnement au changement permet<br />
de mettre en œuvre les actions préconisées dans le<br />
plan d’accompagnement (principalement sur des axes<br />
de communication, de formation et/ou de coaching).<br />
Enfin, la phase de suivi vient mesurer les résultats et<br />
assure un pilotage tout au long du projet.<br />
Or, cette méthode de gestion de projet, comparable<br />
à la méthode « cycle en V », peut avoir des<br />
limites : il est ici question d’appliquer à la lettre les<br />
actions préconisées suivant un planning de déploiement<br />
bien défini. Cela engendre très vite un effet<br />
tunnel et laisse finalement peu de place aux changements…<br />
Notons également que dans la plupart<br />
des cas, le changement est imposé et les équipes ont<br />
le sentiment de le subir. C’est d’ailleurs un des principaux<br />
facteurs d’échec des projets. Nous voici au<br />
final confrontés à une méthode qui manque cruellement<br />
de réactivité et d’adaptabilité… N’est-ce pas le<br />
comble pour un projet de changement ? Comment<br />
alors mener le projet d’une manière plus adaptative,<br />
tout en impliquant les équipes impactées et arriver<br />
à instaurer cette culture du changement ?<br />
VERS UNE DÉMARCHE PLUS AGILE<br />
Puisque gérer le changement, c’est, avant tout s’intéresser<br />
aux problématiques humaines, pourquoi<br />
ne pas s’inspirer des méthodes agiles qui privilégient,<br />
entre autres, l’individu, la collaboration, la<br />
transparence et l’adaptation ?<br />
Rappelons d’abord que l’agilité a vu le jour dans le<br />
domaine de l’informatique comme solution pour<br />
faire face aux nombreux imprévus qu’implique un<br />
projet et ce, en opposition à cette méthode « cycle<br />
en V » jugée trop rigide. Il semble alors tout à fait<br />
naturel d’appliquer ces valeurs dans une démarche<br />
classique de conduite du changement.<br />
Plus concrètement, il s’agirait de mener le projet de<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I11
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
Agilité et conduite du changement<br />
façon itérative ; cela permettrait d’inspecter ce qui a été réalisé et<br />
ainsi d’ajuster au mieux les actions. Ensuite, impliquer les collaborateurs<br />
dans les processus de décisions ferait d’eux des acteurs de<br />
leur changement ; on parle alors de « changement co-construit ».<br />
Enfin, la mise en place de rétrospective<br />
à la fin de chaque itération<br />
engendrerait l’amélioration continue,<br />
notion essentielle en agilité ;<br />
et puisque l’adaptation au changement<br />
fait partie intégrante des<br />
pratiques agiles, cette fameuse<br />
culture du changement se mettrait<br />
ainsi en place. Considérons alors<br />
que l’agilité serait au service de la conduite du changement.<br />
UN MANAGER AU SERVICE DE SON COLLABORATEUR<br />
Ce qui importe le plus en management, ce n’est pas le savoir-faire<br />
mais le savoir-être. En effet, au-delà de cet aspect « gestion de<br />
projet », c’est un nouvel état d’esprit dont il est question : remettre<br />
l’humain au cœur des discussions. Mais force est de constater que<br />
notre mode de management traditionnel, si bien ancré dans nos<br />
organisations, ne permet pas de l’appliquer… Egalement appelé<br />
« Nous assistons à l’émergence de nouvelles<br />
pratiques managériales telles que le<br />
Management 3.0, l’Entreprise Libérée,<br />
l’Innovation Jugaad, le Tribal Leadership et bien<br />
entendu le Management Agile. »<br />
« command & control », ce dernier privilégie les méthodes et<br />
les processus au détriment de ce qui fait la vraie valeur de nos<br />
organisations : les hommes et les femmes qui la composent. Et<br />
pour preuve, nous en avons même oublié que ce ne sont pas les<br />
méthodes qui font les projets, mais<br />
les individus.<br />
Nous faisons alors face à une (r)<br />
évolution du rôle du manager : il<br />
devient un « coach » au service<br />
de son collaborateur, veille à son<br />
bien-être et à son développement<br />
personnel ; on parle alors<br />
de « servant leadership ».<br />
Dans ce contexte, nous assistons à l’émergence de nouvelles<br />
pratiques managériales telles que le Management 3.0, l’Entreprise<br />
Libérée, l’Innovation Jugaad, le Tribal Leadership et, bien entendu,<br />
le Management Agile. Toutes ces approches œuvrent pour un objectif<br />
commun : rendre le salarié heureux. Selon une étude Harvard/<br />
MIT : « Les salariés heureux sont deux fois moins malades, six fois<br />
moins absents, neuf fois plus loyaux, 31% plus productifs et 55%<br />
plus créatifs. » Serait-ce finalement ça la clé de la réussite ?<br />
François Lormier<br />
12 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
INTERVIEW<br />
Cabinet Faurie et Essec Business School :<br />
de l’école à la conduite du changement<br />
Diplômé de l’École Centrale de Paris, de l’Insead et de l’université de Cambridge,<br />
Christophe Faurie a commencé sa carrière chez Dassault Systèmes, puis, après<br />
quelques années de management dans différents secteurs, il a fondé le Cabinet Faurie.<br />
Quant à Jean-Marie Peretti, professeur à l’Essec Business School, il est titulaire de la<br />
Chaire Essec du Changement et de la Chaire Essec de l’innovation managériale et de<br />
l’excellence opérationnelle. Echanges<br />
NOS INTERVENANTS :<br />
Christophe<br />
FAURIE,<br />
DIRIGEANT<br />
CABINET<br />
FAURIE<br />
Jean-Marie<br />
PERETTI,<br />
PROFESSEUR<br />
À L’ESSEC<br />
BUSINESS<br />
SCHOOL<br />
© DR<br />
© DR<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelles sont vos activités ?<br />
Christophe Faurie : Depuis plus de vingt ans, mon métier<br />
consiste à aider un dirigeant qui envisage un changement<br />
critique à bâtir le dispositif qui lui permettra<br />
d’atteindre l’objectif désiré. Exemple : pour un équipementier,<br />
faire fonctionner un processus de gestion de<br />
projets (« programmes ») qui garantisse la rentabilité du<br />
groupe (« target costing 1 ») ; pour un opérateur : fusionner<br />
des acquisitions en réalisant la plus value désirée ; relancer<br />
une PME sans moyens, après une quasi faillite ; lancer<br />
1 Le target costing (coût cible) est une méthode d’évaluation des<br />
coûts de production s’appuyant sur une analyse des fonctions attendues<br />
par les clients d’une entreprise.<br />
une activité d’édition de logiciel… Je travaille pour des<br />
multinationales, des PME, des start-up, le secteur public,<br />
et l’économie sociale. J’interviens presque toujours en situation<br />
de crise.<br />
La particularité de mon approche est de s’appuyer au<br />
maximum sur les ressources de l’entreprise. Un changement<br />
bien conçu n’a besoin que de peu de moyens. J’ai<br />
écrit 6 livres sur cette expérience.<br />
Jean-Marie Peretti : Professeur à l’Essec Business<br />
School, je suis titulaire de la « Chaire Essec du Changement<br />
» et de la « Chaire Essec de l’innovation managériale<br />
et de l’excellence opérationnelle », chaires<br />
de recherche financée par 12 entreprises. Les pro-<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I13
MANAGEMENT DE PERFORMANCE CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
grammes de recherche ont pour<br />
objectif d’améliorer l’aptitude au<br />
changement des entreprises et de<br />
leurs salariés, leur capacité de mener<br />
à bien les projets de changements<br />
et de réussir leur transformation.<br />
Q. R. : Pourquoi faut-il manager le projet<br />
de changement ?<br />
C.F. : Cela tient à une vérité évidente<br />
mais qui semble échapper à<br />
tout le monde. Les entreprises sont<br />
conçues pour<br />
« produire ». C’est à<br />
dire faire toujours<br />
la même chose (par<br />
exemple, fabriquer<br />
des voitures ou<br />
des médicaments<br />
qui respectent des normes…). Donc,<br />
elles doivent impérativement combattre<br />
tout aléa, tout changement. Ce<br />
« Le succès d’un projet de<br />
changement dépend de la<br />
qualité de sa conduite. »<br />
Jean-Marie Peretti<br />
qui fait que si le changement n’est pas<br />
managé, il échoue.<br />
J.M.P. : Le succès d’un projet de<br />
changement dépend de la qualité de<br />
sa conduite. Les projets de changement<br />
ont souvent des résultats très<br />
en deçà des attentes du fait de carences<br />
dans la conduite du changement.<br />
Le phénomène de saturation au changement<br />
est, aujourd’hui, visible dans<br />
certaines organisations. Le nombre<br />
de projets de changement et la charge<br />
de travail associée<br />
sont devenus si importants<br />
qu’ils ont<br />
produit des goulets<br />
d’étranglement auprès<br />
de certains responsables<br />
en charge<br />
de leur réalisation et ont accru les comportements<br />
de résistance ou de passivité<br />
chez les salariés concernés.<br />
Avec la multiplication des projets de<br />
changement dans le cadre d’un projet<br />
global de transformation digitale,<br />
la nécessité de développer des compétences<br />
internes en conduite du<br />
changement s’est imposée.<br />
Q. R. : A quelles crises les organisations<br />
sont-elles confrontées ?<br />
C.F. : On pourrait résumer ces crises<br />
par « panne de performance ». Les décisions<br />
stratégiques ne donnent rien,<br />
ou font perdre de l’argent. Par exemple,<br />
les études des universitaires montrent<br />
que la plupart des acquisitions sont des<br />
échecs, le capital risque a un très mauvais<br />
rendement, la productivité de l’informatique<br />
est nulle ou négative (paradoxe<br />
de Maslow), etc.<br />
J.M.P. : Les organisations vivent<br />
une période d’intense innovation radicale<br />
et de rupture avec leurs mo-<br />
Les chaires de recherche « Chaire Essec du Changement »<br />
et « Chaire Essec de l’innovation managériale et<br />
de l’excellence opérationnelle » sont financées par 12 entreprises.<br />
14 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
dèles d’affaire traditionnels. Le choc<br />
d’innovation crée des risques importants<br />
dans tous les champs du management.<br />
L’organisation a l’obligation<br />
de réussir sa transformation avec des<br />
contraintes de temps très fortes. La<br />
révolution numérique remet en cause<br />
tous les métiers et peut provoquer une<br />
crise sociale si l’organisation n’anticipe<br />
pas la transformation des métiers<br />
et n’accompagne pas les salariés.<br />
L’obsolescence des modèles d’affaires<br />
des organisations nécessite une transformation<br />
rapide qui met sous tension<br />
toute l’organisation avec les résistances<br />
et les risques qui en découlent.<br />
Q. R. : Par quelles étapes faut-il passer<br />
pour manager le changement ?<br />
C.F. : Il n’y a pas de seule bonne méthode.<br />
Il y a des techniques qui<br />
marchent pour certains et pas pour<br />
d’autres. Le changement est, aussi,<br />
énormément, une question de circonstances.<br />
Voir les techniques que j’emploie,<br />
plus bas.<br />
J.M.P. : Les modalités traditionnelles<br />
de conduite du changement développées<br />
dans la période 1978/2008<br />
se révèlent inadaptées dans le<br />
contexte des années 2008/2017 et<br />
l’approche de la démarche de la<br />
conduite du changement et de ses<br />
étapes s’est profondément transformée<br />
depuis 10 ans. Pendant 30 ans,<br />
le modèle instrumental, calqué sur la<br />
gestion de projet classique, a proposé<br />
un processus et des livrables. Les<br />
livrables étaient réalisés par des experts<br />
de la conduite du changement «<br />
en chambre » et adressés à des bénéficiaires<br />
en veillant à réduire les résistances<br />
au changement en expliquant<br />
le pourquoi, le quoi et le comment<br />
par des actions de communication,<br />
de formation et d’accompagnement<br />
opérationnel. Le bénéficiaire du<br />
changement est, certes, accompagné<br />
mais participe pas ou peu aux changements<br />
qui le concernent directement.<br />
Les récents travaux en gestion du<br />
changement mettent en avant un<br />
modèle agile qui reprend certaines<br />
étapes du modèle instrumental avec<br />
le souci de développer l’appropriation<br />
du changement par l’expérimentation.<br />
« En réalité, l’expérience montre que l’objectif principal du<br />
changement est l’optimisme. » Christophe Faurie<br />
Avec l’approche expérimentale du<br />
changement, on distingue trois<br />
phases avec des modalités mais aussi<br />
des unités d’analyse différentes. Les<br />
phases « Définir » et « Expérimenter »<br />
concernent un projet ou une grappe de<br />
projets dans le cadre d’un programme.<br />
La phase « Ancrer » ne se situe pas au<br />
niveau d’un projet mais de l’organisation<br />
dans son ensemble. Il s’agit de<br />
s’intéresser, dans cette troisième et<br />
dernière phase, à la manière dont les<br />
différents projets de changement s’insèrent<br />
dans une dynamique de transformation<br />
collective tant au niveau du<br />
projet global de l’entreprise que de la<br />
capacité à changer des individus et de<br />
l’entreprise.<br />
Q. R. : Quels sont les objectifs de la<br />
conduite du changement ?<br />
C.F. : Le premier objectif est de<br />
construire un dispositif qui permet de<br />
s’assurer que l’on va atteindre le but<br />
que l’on s’est fixé. Par exemple, que tel<br />
nouveau logiciel va bien permettre de<br />
faire les gains de productivité que l’on<br />
en attendait lorsqu’on l’a acheté. On<br />
peut appeler ce dispositif une « boucle<br />
de rétroaction ».<br />
En réalité, l’expérience montre que<br />
l’objectif principal du changement est<br />
l’optimisme. Martin Seligman définit<br />
l’optimisme comme la capacité à être<br />
stimulé par l’aléa. Une organisation<br />
optimiste est ultra performante.<br />
J.M.P. : L’objectif est l’appropriation<br />
par tous les acteurs concernés<br />
des nouvelles pratiques et outils<br />
dans le cadre du projet de changement.<br />
Toutes les entreprises ont pour<br />
mot d’ordre l’innovation. Pour passer<br />
du discours à l’action et faire en<br />
sorte que l’invention (nouveau procédé)<br />
passe au stade d’innovation<br />
(nouveau procédé adopté pour un<br />
usage), il faut embarquer les parties<br />
prenantes. Et le meilleur moyen pour<br />
embarquer les parties prenantes<br />
consiste à leur faire co-construire<br />
tout ou partie du dispositif. C’est<br />
une manière de les faire adhérer<br />
mais surtout de faire en sorte qu’elles<br />
puissent s’exprimer à propos de réalités<br />
qui les concernent directement<br />
et qui conditionnent leurs conditions<br />
de travail et/ou de vie quotidiennes.<br />
Q. R. : Quels outils utilisez-vous ?<br />
C.F. : J’utilise une boîte à outils de<br />
« méthodologies ambulatoires » issues<br />
des sciences du management ou des<br />
sciences humaines, mais je n’ai pas<br />
d’outil à proprement parler. Une méthodologie<br />
ambulatoire est une technique<br />
de résolution de problème (par<br />
exemple, analyse de la valeur, target<br />
costing, balanced scorecards 2 , stratégie<br />
en environnement incertain, etc.)<br />
ramenée à ses deux ou trois principes<br />
fondateurs. Ce qui permet au décideur<br />
de « penser sur ses jambes ».<br />
J.M.P. : Les outils sont adaptés à<br />
chaque phase. Pour la phase « Définir<br />
» réalisée en amont du projet ou<br />
tout au début, il s’agit de créer une<br />
intelligibilité du changement pour<br />
l’ensemble des parties prenantes<br />
afin que ces dernières prennent<br />
conscience du rôle qu’elles auront<br />
à jouer. Cette phase diagnostique<br />
2 Le tableau de bord équilibré (en anglais,<br />
Balanced Scorecard ou BSC) ou le tableau de<br />
bord prospectif (TBP) vise à mesurer les activités<br />
d’une entreprise en quatre points principaux<br />
: apprentissage, processus, clients et finances.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I15
MANAGEMENT DE PERFORMANCE CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
l’existant et transforme ce diagnostic<br />
en feuille de route opérationnelle.<br />
Pour la phase « Expérimenter », au<br />
cœur du modèle, deux cycles se combinent<br />
: un cycle d’ateliers et un cycle<br />
de pilotage. Le cycle d’ateliers consiste<br />
à proposer aux bénéficiaires du changement<br />
et/ou à leurs managers des ateliers<br />
participatifs, des expériences et<br />
des moments pédagogiques. Quant au<br />
cycle de pilotage, il réalise, à des périodicités<br />
différentes, des mesures du<br />
changement en cours de réalisation<br />
par des enquêtes (Baromètre ICAP<br />
qui évalue un taux d’information, de<br />
compréhension, d’adhésion et de participation)<br />
auprès des principaux intéressés<br />
et des forums sur les réseaux<br />
sociaux d’entreprise. Le cycle de pilotage<br />
donne des indications quant à la<br />
réalisation du changement par des mesures<br />
de terrain qui amènent les responsables<br />
du changement et les managers<br />
à proposer différents ateliers pour<br />
s’assurer d’une dynamique du changement…<br />
Enfin, la phase « Ancrer » est mise à<br />
jour régulièrement pour les différents<br />
projets de transformation dans l’entreprise.<br />
Q. R. : A quelles méthodes faites-vous<br />
appel ?<br />
C.F. : Le type de technique que j’emploie<br />
ressortit au « changement planifié<br />
» de Kurt Lewin. La technique classiquement<br />
utilisée par l’entreprise est<br />
le « changement dirigé ». C’est un changement<br />
imposé de haut en bas. Sauf s’il<br />
s’agit d’un changement simple, et bien<br />
compris (passage du franc à l’euro), il<br />
n’est pas adapté à la complexité de nos<br />
entreprises. Le changement planifié est<br />
formulé et piloté par « en haut » mais<br />
part d’une mise en forme des idées qui<br />
viennent « d’en bas ». Surtout, ce sont<br />
les opérationnels qui ont la responsabilité<br />
de concevoir le plan de mise en<br />
œuvre du changement. De cette façon,<br />
chacun est dans son domaine de compétence<br />
et de responsabilité.<br />
En pratique, le changement est divisé<br />
en trois étapes : préparation, plan d’action<br />
et mise en œuvre. La préparation<br />
se fait généralement par le biais d’un<br />
« projet périphérique ». Elle a pour but<br />
de comprendre l’organisation. Elle définit<br />
l’objectif quantifié du changement,<br />
les « hommes clés » (voir-ci dessous),<br />
la méthode pour le mener à bien,<br />
notamment la dizaine de sous-projets<br />
qui le constituent, le disposition d’animation<br />
du changement qui va détecter<br />
les amorces de crise et remettre le<br />
changement sur les rails, et le dispositif<br />
de contrôle de l’atteinte de l’objectif.<br />
Ensuite, un plan d’action détaillé<br />
est conçu avec les hommes clés.<br />
Finalement ce plan est mis en œuvre.<br />
Généralement par étapes de quelques<br />
mois. La gestion de projet, orientée résistance,<br />
est fondamentale dans le succès<br />
de cette phase. Les deux premières<br />
phases doivent être courtes.<br />
« Les méthodes de conduites<br />
du changement disponibles<br />
sont nombreuses et le choix<br />
doit être adapté aux projets<br />
de changement. » Jean-<br />
Marie Peretti<br />
J.M.P. : Les méthodes de conduites<br />
du changement disponibles sont nombreuses<br />
et le choix doit être adapté<br />
aux projets de changement. 40 outils<br />
sont utilisables dans les différentes<br />
étapes.<br />
Pour le diagnostic du changement,<br />
les 12 outils disponibles sont : la<br />
grille de cadrage de la conduite du<br />
changement, le dimensionnement<br />
de l’équipe de conduite du changement,<br />
l’atelier Speed boat 3 , les grands<br />
chiffres de la conduite du changement,<br />
les cartographies des changements<br />
et des acteurs, la carte des al-<br />
3 Il s’agit d’identifier des éléments facilitateurs<br />
et perturbateurs dans l’atteinte d’un<br />
objectif projet, de trouver des solutions pour<br />
amplifier les accélérateurs et pour minimiser<br />
ou gommer les freins lors des projets<br />
liés, la marguerite sociologique, les<br />
éléments identitaires, les tableaux<br />
des acteurs clés, la matrice DRAS 4 , le<br />
réseau du changement.<br />
Pour les impacts du changement et la<br />
feuille de route, on peut faire appel à<br />
des études d’impacts en cadrans, organisationnels,<br />
humains, sur la <strong>Qualité</strong><br />
de vie au travail (QVT) et à une<br />
feuille de route du changement.<br />
Pour la communication du changement,<br />
d’autres outils peuvent être<br />
utilisés : la matrice attractivité/crédibilité,<br />
le mix com, le plan de communication,<br />
le kit de communication<br />
et les pièges de la communication.<br />
Pour la formation au changement,<br />
des outils peuvent être employables :<br />
l’analyse des besoins pédagogiques,<br />
le plan de formation, la logistique de<br />
formation.<br />
Pour l’accompagnement du changement,<br />
on peut choisir parmi ces outils<br />
: les plans de transition et d’évolution<br />
managériale, les ateliers<br />
Codéveloppement et Métaphore, la<br />
gestion des relations sociales et des<br />
instances représentatives du personnel,<br />
l’arbre à personnages, le scénario<br />
rose / scénario noir,<br />
Pour le pilotage du changement, on<br />
peut utiliser le baromètre ICAP 5 ,<br />
l’enquête de verbatim, le tableau de<br />
bord de suivi des actions de CDC,<br />
l’analyse des risques et les indicateurs<br />
de transformation.<br />
Enfin, pour manager le changement<br />
dans la durée (pérennisation et ancrage),<br />
le modèle de Kotter, l’atelier<br />
Work Out 6 et la grille RACI 7 sont<br />
adaptés.<br />
4 Discours, Routines, Actions, Symboles.<br />
5 Le baromètre ICAP (Information, Compréhension,<br />
Adhésion, Participation) est un<br />
outil de mesure du changement.<br />
6 Une petite équipe liste les activités qu’elle<br />
réalise et les classe par ordre d’importance<br />
et de ressources consommées pour identifier<br />
celles qui peuvent être abandonnées pour<br />
laisser place à l’innovation.<br />
7 La méthode RACI (Responsible, Accountable,<br />
Consulted, Informed) consiste en l’élaboration<br />
d’un tableau ou d’une grille, dans<br />
laquelle est clairement indiqué qui fait quoi<br />
dans le projet donné.<br />
16 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I17
MANAGEMENT DE PERFORMANCE CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
J’ai pensé à tout ...et pourtant, ça ne marche pas !<br />
J’ai pensé à tout<br />
...et pourtant, ça ne marche pas !<br />
Les paradoxes du changement<br />
d’opinion. Peu nombreux, ils entraînent<br />
le reste de l’organisation. Si<br />
l’on conçoit et mène le changement<br />
avec ces « hommes clés », il se fera<br />
vite et sans difficultés.<br />
« La résistance au<br />
changement indique que<br />
le changement a été mal<br />
conçu ou passe à côté<br />
d’une question critique. »<br />
Christophe Faurie<br />
J.M.P. : Pour que les acteurs<br />
concernés s’approprient le changement,<br />
le baromètre ICAP doit être<br />
suivi en permanence en recueillant<br />
les données permettant de mesure<br />
chacun des taux d’information,<br />
de compréhension, d’adhésion<br />
et de participation en veillant à réduire<br />
les écarts de progression de<br />
ces taux, à mettre en place les actions<br />
correctives et à ancrer durablement<br />
le changement.<br />
Un livre de Christophe Faurie<br />
Une collection dirigée par Henri Kaufman<br />
Livre 2015-07-20 « J’ai pensé à tout à ...et tout... pourtant, ça et ne pourtant, marche pas !.indd ça 1ne marche pas ! » de Christophe Faurie. 29/07/2015 09:39:09<br />
Q. R. : Comment faut-il planifier les<br />
actions du changement pour lever les<br />
résistances ?<br />
C.F. : La résistance au changement<br />
indique que le changement a été mal<br />
conçu ou passe à côté d’une question<br />
critique. Par exemple, lorsqu’un<br />
spécialiste de l’électronique<br />
grand public s’est équipé d’un progiciel<br />
de gestion, il n’a pas vu que<br />
le paramétrage du progiciel ne permettait<br />
pas de traiter le cas, quantitativement<br />
négligeable mais financièrement<br />
considérable, des grandes<br />
surfaces. L’équipe d’intégration à la<br />
fois ne connaissait pas le métier, et<br />
brouillait les signaux d’alarme qu’envoyaient<br />
les opérationnels. De ce fait,<br />
ils étaient pris pour une manifestation<br />
d’obscurantisme.<br />
Une idée est fondamentale pour<br />
bien mener le changement. Comme<br />
l’expliquent le livre « The Tipping<br />
Point » ou les traités de communication,<br />
les groupes humains sont organisés<br />
en réseaux autour de leaders<br />
1<br />
Q. R. : Comment communiquer sur le<br />
changement ?<br />
C.F. : Tout d’abord, ce sont les actes<br />
qui parlent, pas les paroles. La communication<br />
du dirigeant est systématiquement<br />
interprétée à l’envers<br />
de ses intentions. Ce qui fait foi,<br />
c’est le bouche-à-oreille. Il est alimenté<br />
par quelques leaders d’opinion<br />
qui se méfient de la direction.<br />
Les livres de management appellent<br />
généralement la technique que j’emploie,<br />
la méthode du « stretch goal ».<br />
Il faut une bonne compréhension de<br />
la façon dont l’organisation perçoit<br />
sa situation, et en parle. Ensuite, on<br />
exprime le changement de manière<br />
indirecte, quantifiée, et hautement<br />
symbolique. Puis l’on doit laisser<br />
entendre pourquoi on va réussir.<br />
D’abord, parce que l’on a déjà fait<br />
des changements de cette difficulté.<br />
Et ensuite, parce que l’on s’est dotés<br />
des moyens de conduite du change-<br />
18 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
ment adaptés. Paradoxalement, plus<br />
un changement paraît difficile, plus<br />
il a de chances de réussir. C’est de là<br />
que vient le mot « stretch » : il s’agit<br />
d’un changement systémique.<br />
J.M.P. : La communication doit être<br />
multicanal et correspondre à chacune<br />
des phases et des étapes. Elle doit permettre<br />
à chacun des acteurs de comprendre<br />
le projet, d’en percevoir la<br />
nécessité pour l’organisation, les enjeux<br />
pour lui-même, et développer la<br />
confiance des salariés.<br />
Q. R. : Quels sont les modes de gestion<br />
projet pour conduire le changement en<br />
temps de crise ?<br />
C.F. : Edgar Schein explique qu’il n’y<br />
a pas de changement sans « anxiété<br />
de survie ». La crise, lorsqu’elle ne<br />
paralyse pas, est un facteur favorable<br />
au changement. Le Français, en particulier,<br />
réagit particulièrement bien<br />
à la crise. Mener un changement en<br />
temps de calme, demande, paradoxalement,<br />
de créer cette anxiété de<br />
survie. Pour cela, on ne joue pas sur<br />
la crainte, mais sur les aspirations.<br />
Pour le reste, les modes de gestion de<br />
projet ne diffèrent pas.<br />
« Les motifs d’échec de<br />
projets sont liés dans près de<br />
70 % des cas à des facteurs<br />
de non adhésion et de non<br />
appropriation. » Jean-Marie<br />
Peretti<br />
J.M.P. : Les motifs d’échec de projets<br />
sont liés, dans près de 70 % des<br />
cas à des facteurs de non adhésion<br />
et de non appropriation. En période<br />
de crise, la phase « Définition du projet<br />
» est essentielle. L’ensemble des<br />
acteurs concernés doivent prendre<br />
conscience de la nécessité du changement<br />
et du rôle qu’elles auront à<br />
jouer. Et le meilleur moyen pour embarquer<br />
tous les acteurs consiste à<br />
leur faire co-construire tout ou partie<br />
du dispositif.<br />
Q. R. : Comment mettre en place<br />
une équipe capable de conduire le<br />
changement ?<br />
C.F. : L’animation du changement est<br />
un facteur clé de réussite. Il est généralement<br />
oublié. C’est elle qui maîtrise la<br />
résistance au changement. Elle y parvient<br />
par un contrôle au plus près. Elle<br />
en fait, paradoxalement, un moteur<br />
du changement. Elle doit repérer les<br />
amorces de résistance au changement<br />
à temps, et comprendre comment en<br />
tirer parti. Principalement, elle travaille<br />
avec un petit nombre d’hommes<br />
clés. Un grand changement (multinationale)<br />
peut donc être mené avec une<br />
petite équipe d’animation. L’animateur<br />
du changement a un profil très particulier.<br />
Sa caractéristique principale est<br />
d’être un « donneur d’aide ». Toutes les<br />
entreprises possèdent ce type de personnes.<br />
(sans quoi elles ne fonctionneraient<br />
pas.)<br />
Pour les grands changements, il est<br />
utile d’avoir un « chef de projet », qui<br />
va personnifier le changement. C’est<br />
généralement quelqu’un que l’on qualifie<br />
« d’hybride » : bien intégré dans<br />
l’entreprise, mais qui a anticipé le<br />
changement.<br />
Enfin, le dirigeant doit être en ligne directe<br />
avec cette équipe. C’est grâce à<br />
elle qu’il comprend ce qui se passe sur<br />
le terrain, et qu’il agit, à distance. Il ne<br />
doit pas porter le changement à bouts<br />
de bras. Il doit être dans un rôle de dirigeant<br />
: il donne les orientations et<br />
tranche quand il le faut.<br />
J.M.P. : Au-delà des seuls process, il<br />
s’agit de mobiliser les acteurs dans les<br />
transformations en développant la capacité<br />
de penser autrement, de « sortir<br />
de la boîte » et de savoir diagnostiquer<br />
une situation de changement<br />
et en évaluer les impacts, s’approprier<br />
les principaux outils de la CdC 8 et les<br />
questions posées par le changement ;<br />
8 Conduite du Changement.<br />
rythme, cibles, parties prenantes, savoir<br />
accompagner les évolutions, actions<br />
ainsi que les acteurs impliqués,<br />
développer sa capacité à donner des<br />
repères et à instaurer la confiance aux<br />
équipes ;<br />
Internaliser la conduite du changement<br />
est essentiel. La capacité organisationnelle<br />
est une compétence stratégique.<br />
C’est un levier de motivation<br />
et d’implication des managers, un levier<br />
de réduction des coûts et les salariés<br />
sont désorientés par les changements<br />
menés par des consultants<br />
externes.<br />
Le métier d’expert du changement<br />
change. Il n’est plus celui qui propose<br />
des processus d’accompagnement et<br />
des dispositifs formatifs mais celui qui<br />
va construire un écosystème d’organisations<br />
agiles pour construire le business<br />
modèle de demain dans une logique<br />
de transformation.<br />
Q. R. : Quels conseils pouvez-vous<br />
donner à un manager de la qualité ?<br />
C.F. : D’une manière générale, ce qui<br />
fait échouer les changements est de<br />
croire qu’ils sont des problèmes techniques.<br />
Par exemple, on va confier le<br />
déploiement d’un système d’information<br />
à des informaticiens, ou une fusion<br />
à des financiers. En fait, ce qui<br />
les bloque est des craintes de type :<br />
ce projet est idiot, notre PDG est incompétent<br />
; je ne saurai pas utiliser<br />
ce logiciel, je vais perdre la face ; on<br />
nous cache quelque-chose de mauvais…<br />
L’équipe qui conduit le changement,<br />
doit attaquer ces craintes, indirectement<br />
en partant de ce qui est<br />
important pour les personnels et en<br />
montrant en quoi le changement permettra<br />
d’y répondre, si l’organisation<br />
fait correctement son travail. Laissé<br />
à lui même, un technicien ne va pas<br />
entendre ces angoisses. Il va adopter<br />
un discours technique qui mettra de<br />
l’huile sur le feu. D’où crise qui devient<br />
rapidement non maîtrisable.<br />
J.M.P. : Acquérir des compétences et<br />
les outils pour accompagner un pro-<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I19
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
le processus de changement aux intéressés, il<br />
est nécessaire de mettre les acteurs en situation<br />
d’expérience du changement et d’échange de<br />
pratiques entre pairs et mises en situation.<br />
La discussion et la prise de décision en commun<br />
améliorent l’implication des salariés et<br />
suscite un mouvement collectif de changement<br />
des comportements.<br />
Q. R. : Quelles compétences et qualités le manager<br />
doit-il acquérir et développer ?<br />
C.F. : Le manager doit, avant tout, éviter de<br />
faire des erreurs : par exemple, de vouloir passer<br />
en force, ou de ne pas comprendre qu’il<br />
doit contrôler parfaitement le changement.<br />
Par ailleurs, il doit apprendre à repérer les<br />
gens qui ont le talent de conduire le changement,<br />
et s’associer à eux.<br />
Il doit apprendre à être « in quiet » (en deux<br />
mots). C’est à dire à être sur le qui-vive. Il doit<br />
aussi s’exercer à décoder les « paradoxes ». Les<br />
paradoxes correspondent à ce qui ne lui paraît<br />
pas normal. Cela signifie qu’un phénomène<br />
important ne correspond pas à la logique qu’il<br />
lui prête implicitement. Comprendre la logique<br />
réelle du phénomène permet de comprendre<br />
comment agir pour réussir un changement<br />
sans effort.<br />
Ouvrage « La parole libérée en entreprise : Les innovations managériales collaboratives<br />
de la FDJ » sous la direction de David Autissier et Jean-Yves Guillain.<br />
cessus expérientiel de conduite du<br />
changement.<br />
Q. R. : Sur quels points le manager<br />
doit-il être vigilant ?<br />
C.F. : Le changement présente le<br />
danger permanent que la résistance<br />
lui fasse faire marche arrière.<br />
Il faut repérer les gens qui<br />
semblent mal le vivre, et se proposer<br />
en donneur d’aide. Généralement<br />
ces gens sont au nombre de<br />
quatre ou cinq à un moment donné.<br />
Si l’on parvient à faire changer<br />
leur attitude, de la défiance à<br />
la confiance, cela envoie un signal<br />
fort à l’organisation.<br />
Par ailleurs, il faut être conscient<br />
que les comportements sont trompeurs.<br />
Par exemple, la plupart des<br />
gens qui protestent grossièrement,<br />
ne s’opposent pas au changement,<br />
mais ils cherchent à se placer<br />
en position de négociation favorable.<br />
En revanche d’autres, qui<br />
paraissent des alliés de fait, sont,<br />
au contraire, des ennemis. C’est le<br />
cas, paradoxalement, du management,<br />
et souvent du management<br />
supérieur. Ils perçoivent le changement<br />
comme ne pouvant rien<br />
leur apporter, sinon des tracas.<br />
J.M.P. : Le changement se concrétise<br />
dans les relations entre le manager<br />
et ses collaborateurs. Pour<br />
expliquer, incarner et faire vivre<br />
J.M.P. : Les compétences peuvent être regroupées<br />
en macro-compétences. La maîtrise des<br />
40 outils évoqués précédemment permet de<br />
conduire les changements. Les autres compétences<br />
concernent la réalisation du diagnostic<br />
du changement, la mesure des impacts du<br />
changement et la réalisation de la feuille de<br />
route, la communication du changement, la<br />
formation au changement, l’accompagnement<br />
du changement, le pilotage du changement,<br />
le management du changement dans la durée<br />
(pérennisation et ancrage). Ces compétences<br />
peuvent faire l’objet d’une certification. Le<br />
manager doit faire dans l’action et de manière<br />
collective en embarquant les acteurs compétents<br />
et constitutifs des systèmes mobilisés.<br />
Q. R. : Pouvez-vous donner des exemples<br />
d’application ? Quels ont été les résultats ?<br />
C.F. : Voici un exemple : un groupe industriel,<br />
une filiale, 6 usines, 2000 personnes. La société<br />
est dans le rouge depuis 10 ans (pays en<br />
20 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />
MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />
surcapacité), et la holding demande<br />
un gain de productivité de 20%, sous<br />
peine de fermeture. Travail avec les<br />
directeurs d’usine et le comité de direction<br />
autour d’une modélisation<br />
de l’activité, par un benchmarking<br />
entre usines du groupe, puis avec des<br />
usines étrangères. Ce travail a débouché,<br />
en 6 semaines, sur un plan<br />
de doublement de la productivité de<br />
la filiale. Il a été mis en œuvre sur<br />
deux ans.<br />
Autre application : un équipementier<br />
gagne un appel d’offres. Mais le projet<br />
(5 ans) est en pertes de 200 millions<br />
d’euros (m€). Une crise interne éclate.<br />
Le projet est divisé en dix sous-projets<br />
fonctionnels (achats, analyse de la valeur…).<br />
Chaque équipe de sous-projet<br />
fait des propositions de gains, et négocie<br />
avec les autres. En 4 semaines,<br />
un plan en résulte. Il remet le projet<br />
à l’équilibre. Il sera suivi par la direction<br />
générale et mis en œuvre sur<br />
deux ans.<br />
Enfin, une PME avec 10 m€ de chiffre<br />
d’affaires sort d’une quasi faillite à la<br />
suite d’une acquisition malheureuse.<br />
« Le changement présente le danger permanent que la résistance lui<br />
fasse faire marche arrière. » Christophe Faurie<br />
Le dirigeant, épuisé, envisage de fermer<br />
l’entreprise. Le travail réalisé<br />
avec lui montre que l’entreprise a un<br />
potentiel inexploité à la fois en termes<br />
de chiffre d’affaires (doublement possible)<br />
et de marge (passage de 3 à 10<br />
%). Seulement, pour le réaliser, il faut<br />
qu’il délègue une partie de ses pouvoirs<br />
à son équipe de direction, sans<br />
perte de contrôle. D’ailleurs, elle est<br />
d’un très bon niveau. Nous avons<br />
trouvé un moyen simple pour se faire.<br />
Le moyen simple était de faire la liste<br />
des problèmes que se posait le dirigeant<br />
et de demander au comité de direction<br />
les solutions qu’il proposait :<br />
par exemple, en termes de contrôle<br />
de la rentabilité des chantiers, ou<br />
de développement de deux marchés<br />
nouveaux. Les solutions étant pertinentes,<br />
il n’a plus eu qu’à en faire un<br />
suivi à distance. Et le plan a réussi.<br />
J.M.P. : Les entreprises partenaires<br />
des chaires Essec du Changement<br />
et de l’innovation managériale sont<br />
Ag2rLamondiale, Areva, CDB, CNP<br />
Assurances, Cneh, Covéa, Eurogroup,<br />
Française des Jeux, Groupama, La<br />
Poste, Monier, Renault, RTE, Sanofi,<br />
Sfr, Sncf et Société Générale.<br />
Par ailleurs, l’exemple de la FDJ 9 a été<br />
traité dans l’ouvrage « La parole libérée<br />
en entreprise : Les innovations managériales<br />
collaboratives de la FDJ »<br />
paru chez Eyrolles en mai 2017.<br />
Propos recueillis par<br />
Valérie Brenugat<br />
9 Française Des Jeux.<br />
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l’entreprise<br />
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repérer les contraintes et de les faire appliquer dans l’entreprise<br />
• Identifier et évaluer les risques et mettre sur pied une politique de<br />
prévention adaptée à l’entreprise<br />
• Connaître les principaux référentiels QSE afin de construire et piloter leur<br />
intégration<br />
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I21
DOSSIER<br />
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
De la dématérialisation<br />
au PLM<br />
Selon une étude conduite par le<br />
cabinet d’analyses Markess sur les<br />
« Tendances Clés du marché de la<br />
gestion des processus documentaires<br />
» présentée dans le cadre de la 12 ème<br />
Edition de Solutions Demat’Expo et des<br />
Salons Solutions qui se tiennent du 26 au<br />
28 Septembre 2017 à Paris Expo Porte de<br />
Versailles, la gestion des processus documentaires<br />
est encore loin d’être optimisée.<br />
Plus de 90% des décideurs interrogés<br />
jugent, en effet, devoir encore travailler<br />
sur cet aspect. Au-delà des documents en<br />
tant que tels, il s’agit avant tout d’optimiser<br />
des processus métiers. Digitaliser les<br />
processus administratifs RH, généraliser<br />
la facturation électronique sont autant de<br />
chantiers à digitaliser, dans lesquels les<br />
documents occupent encore une place<br />
clé, mais surtout à améliorer la performance<br />
métier. Grâce aux centaines d’entretiens<br />
conduits au cours des derniers<br />
mois auprès de décideurs d’entreprises<br />
et d’organisations publiques et de prestataires<br />
du marché, les analystes de<br />
Markess ont identifié 5 tendances, plus<br />
ou moins prononcées, qui devraient dessiner<br />
le marché des solutions associées à<br />
ces projets d’ici fin 2018. Les décideurs<br />
métiers ont de nouvelles attentes vis-àvis<br />
des solutions de gestion des processus<br />
documentaire en fonctionnalités leur<br />
permettant de gérer des contenus ou des<br />
documents, qu’elles soient intégrées à leur<br />
solution métier ou en stand-alone. Ces<br />
solutions doivent aussi leur permettre de relever des défis comme l’automatisation<br />
des processus métiers. Autre point important : la sécurité des documents et processus<br />
associés. La mobilité est également un aspect essentiel permettant notamment de<br />
répondre aux enjeux d’instantanéité et de temps réel et d’ouvrir la gestion des processus<br />
documentaires au « front office » ou même aux tiers impliqués dans les dossiers associés.<br />
Par ailleurs, les décideurs interviewés expriment leurs besoins dans le domaine<br />
analytique à différents niveaux : gestion de la performance des processus, valorisation<br />
et contrôle des données. De plus, le «cloud» permet aux directions métiers de<br />
gagner en agilité et en autonomie tout en s’affranchissant de contraintes techniques.<br />
Ce marché des solutions de gestion des documents et des processus métiers doit donc<br />
intégrer ses besoins exprimés par les métiers. Ainsi, dans ce dossier, la dématérialisation<br />
des processus documentaires et métiers sera largement traitée. Mais les solutions<br />
de qualité et de PLM seront également abordées.<br />
© Docapost<br />
22 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Copie fiable : numérisation et archivage<br />
à vocation probatoire, une chaîne de<br />
valeur désormais complète<br />
La publication de la norme NF Z42-026 complète le référentiel de<br />
numérisation et d’archivage à vocation probatoire sur lequel s’appuie<br />
l’article 1379 du Code civil, pour déterminer le caractère présumé<br />
fiable d’une copie numérique. Cette évolution du Code civil constitue un<br />
véritable bond en avant pour la transition numérique des entreprises.<br />
Vincent JAMIN,<br />
directeur Division<br />
Dématérialisation,<br />
Services de<br />
Confiance,<br />
Docapost et<br />
administrateur de<br />
la Fédération des<br />
Tiers de Confiance<br />
du Numérique<br />
(FNTC)<br />
Eric CAPRIOLI,<br />
avocat à la Cour et Docteur<br />
en Droit et fondateur<br />
Caprioli & Associés,<br />
société d’avocats (Paris<br />
et Nice). Membre de la<br />
délégation française<br />
aux Nations Unies. Vice-<br />
Président de la Fédération<br />
des Tiers<br />
de Confiance du<br />
Numérique (FNTC).<br />
Avec la publication de la norme Afnor<br />
NF Z42-026 fixant les conditions<br />
de numérisation à vocation probatoire,<br />
tous les éléments sont désormais<br />
réunis pour concrétiser l’objectif d’une<br />
gestion zéro papier, y compris pour les situations<br />
susceptibles de générer des litiges. En reprenant<br />
à son compte le volet numérisation de la norme<br />
Z42-013, la nouvelle norme décrit le processus de<br />
reproduction numérique fidèle et fiable des originaux<br />
au format papier. Elle s’adresse aussi bien<br />
aux entreprises qu’aux opérateurs de numérisation.<br />
Pour résumer, la norme Z42-013 insistait sur<br />
la notion de modification irréversible du support<br />
de la copie. La norme Z42-026 s’intéresse quant à<br />
elle à l’intégrité de la reproduction, mais aussi à sa<br />
qualité, à sa conservation et à sa sécurisation. En<br />
matière d’intégrité par exemple, une copie fiable<br />
devra être garantie contre toute modification ultérieure<br />
par l’horodatage et par une signature électronique<br />
qualifiée au sens du règlement européen<br />
eIDAS du 23 juillet 2014. Cependant, la norme<br />
exige aussi de s’assurer de la parfaite lisibilité du<br />
document reproduit.<br />
UNE CHAÎNE DE CONFIANCE UNIQUE<br />
Ensemble, les deux référentiels forment une chaîne<br />
de confiance unique qui intègre toutes les activités<br />
de conservation numérique des documents,<br />
depuis leur dématérialisation, s’il s’agit d’originaux<br />
papier, jusqu’à leur archivage électronique.<br />
Et c’est précisément sur cette chaîne de confiance<br />
que s’appuie une évolution majeure de la législation,<br />
qui a fait entrer, par un décret publié le 5<br />
décembre dernier, le principe de la copie numérique<br />
fiable dans le Code civil (art. 1379). En vertu<br />
de ce principe, et sous réserve de satisfaire aux<br />
bonnes pratiques des normes NF Z42-026 et NF<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I23
DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
Atelier de préparation et numérisation du site parisien de Docapost<br />
Z42-013, une copie numérique peut se voir attribuer la même<br />
force probante que l’original papier, ou digital, dont elle est la<br />
reproduction strictement fidèle et incorruptible.<br />
ACCÉLÉRER LA TRANSFORMATION DIGITALE<br />
Ce nouvel article du Code civil remplace un article 1348, élaboré<br />
dans les années 80, et qui définissait les conditions d’une copie<br />
numérique fidèle et durable, mais sans accorder à celle-ci une<br />
opposabilité équivalente à l’original papier. En instituant le<br />
principe de la copie numérique fiable, la rédaction de l’article<br />
1379 ne se borne pas à conférer au numérique la même<br />
valeur légale que le papier. Elle donne aussi aux entreprises<br />
la possibilité de se libérer de l’obligation de conservation des<br />
originaux. Ces derniers peuvent désormais être détruits, au<br />
terme ou avant leur délai de conservation légal, sans impact<br />
juridique pour l’entreprise. De ce point de vue, le texte confirme<br />
une jurisprudence déjà établie. Plusieurs décisions de Cours<br />
d’appel, notamment de Lyon (3 septembre 2015) et de Paris<br />
(11 février 2016) ont considéré une copie numérique réalisée<br />
conformément à la norme Z42-013 comme fiable, notamment<br />
lorsque l’entreprise se trouvait dans l’incapacité de produire le<br />
contrat original. Cette avancée majeure du Code civil met un<br />
terme à un entre-deux particulièrement inconfortable pour<br />
les entreprises, dont la transformation digitale restait freinée<br />
par les obligations légales. Dans la pratique, les entreprises<br />
devaient maintenir un double système d’archivage : numérique<br />
pour les besoins opérationnels ; physique pour la conformité<br />
réglementaire. Cette situation pesait également très lourd sur<br />
le coût d’archivage en vue d’éventuels litiges ou contrôles. La<br />
difficulté n’étant pas tant de conserver les documents, mais d’être<br />
en capacité de retrouver un document en particulier parmi<br />
des millions d’autres pour le présenter au juge dans les délais<br />
impartis.<br />
UNIFIER LES PROCESSUS DE REPRODUCTION<br />
ET DE CONSERVATION À VOCATION PROBATOIRE<br />
L’article 1379 du Code civil offre en définitive aux entreprises<br />
un cadre réglementaire unique pour unifier les processus de<br />
conservation documentaires, quels que soient la source et le<br />
niveau de risque associé. En retenant les critères techniques de<br />
« En instituant le principe de la copie numérique<br />
fiable, la rédaction de l’article 1379 ne se borne<br />
pas à conférer au numérique la même valeur<br />
légale que le papier. »<br />
numérisation fiable tels que définis dans les normes NF Z42-026<br />
et NF Z42-013, le texte fournit ainsi un cadre commun aux<br />
juges et aux entreprises pour conférer une vocation probatoire<br />
aux copies numériques. Combinées, ces normes définissent<br />
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une chaîne complète de confiance numérique reposant sur un<br />
ensemble de bonnes pratiques de journalisation. Document<br />
par document, chaque étape du processus doit faire l’objet d’un<br />
rapport d’exécution exhaustif.<br />
Celui-ci concerne non seulement la numérisation, l’indexation<br />
et l’archivage, mais aussi, dans le cas d’un original papier,<br />
la phase de préparation des documents en amont et son<br />
éventuelle destruction en aval. La copie numérique fiable<br />
traitée par cette chaîne de confiance peut ensuite être archivée<br />
électroniquement en même temps qu’une attestation de<br />
fiabilité numérique consolidant l’ensemble des rapports de<br />
traitement. Sous réserve d’avoir strictement respecté toutes<br />
ces étapes, le Code civil accorde à la copie fiable le statut<br />
de présomption légale simple. Cette disposition du Code<br />
civil permet de conférer une valeur de preuve à un fait non<br />
établi, mais vraisemblable sur la foi d’un ensemble de faits<br />
dûment établis. Sans rien imposer<br />
aux entreprises, le Code civil<br />
indique donc clairement la voie<br />
à suivre. Les entreprises qui se<br />
conformeront aux prescriptions<br />
des normes NF Z42-026 et NF<br />
Z42-013 pour la numérisation et l’archivage à vocation<br />
probatoire respecteront ainsi les exigences du décret d’application<br />
de l’article 1379. Elles pourront donc bénéficier<br />
de la présomption légale simple, c’est-à-dire qu’elles seront<br />
dispensées d’apporter la preuve par l’original de la fiabilité de<br />
la copie qu’elles présentent. En cas de contestation, c’est à la<br />
partie adverse qu’il appartiendra de démontrer le contraire,<br />
c’est-à-dire de présenter des éléments tendant à détruire la<br />
présomption de fiabilité.<br />
GARANTIR LE BÉNÉFICE DE LA PRÉSOMPTION<br />
LÉGALE SIMPLE<br />
Dans une perspective de réduction du risque juridique, ou<br />
de celui associé à l’image de l’entreprise, l’article 1379 du<br />
Code civil confère ainsi au respect des normes NF Z42-026 et<br />
NF Z42-013 un caractère bien plus critique qu’auparavant.<br />
Car la référence au régime de la présomption légale simple<br />
implique aussi son contraire. Selon le principe que la fiabilité<br />
d’un ensemble n’est pas supérieure à celle de la moins fiable<br />
de ses parties, le doute sur le respect d’une seule étape de la<br />
chaîne de confiance peut théoriquement induire la remise en<br />
cause de toute la chaîne. Dans ce cas, l’entreprise se trouve soit<br />
dans l’obligation de produire l’original papier si elle en dispose<br />
encore, soit exposée au risque de voir la copie présentée rétrogradée<br />
au rang de simple commencement de preuve. Le respect<br />
des normes de numérisation et d’archivage à vocation probatoire<br />
permet d’écarter toute approximation dans la mise en<br />
œuvre des exigences du décret d’application, et ce quel que<br />
« La conformité à la norme NF Z42-013 peut<br />
être attestée par la certification NF 461 –<br />
systèmes d’archivage électroniques. »<br />
soit l’importance ou la criticité juridique du document traité.<br />
L’invalidation du caractère fiable d’une copie en particulier<br />
peut non seulement avoir des conséquences immédiates sur le<br />
litige correspondant. Elle constitue aussi le début d’un faisceau<br />
de preuves contraires, pouvant conduire à la remise en cause<br />
de l’ensemble du dispositif de copie fiable mis en œuvre par<br />
l’entreprise. Et théoriquement à la contestation systématique<br />
de l’opposabilité des documents dans tous litiges à venir ou<br />
en cours.<br />
UN ENJEU DE CERTIFICATION ET DE FORMATION<br />
Les entreprises qui ont mis en œuvre la norme NF Z42-013 sans<br />
son volet « numérisation » sont paradoxalement les plus exposées<br />
à ce risque de remise en cause car faute d’en avoir l’utilité<br />
sur le plan juridique, ces entreprises n’ont pas nécessairement<br />
intégré le respect des procédures manuelles de préparation<br />
au traitement, ainsi que les obligations<br />
associées de journalisation.<br />
Or ces étapes sont aujourd’hui<br />
incontournables pour bénéficier de<br />
la présomption légale simple. Leur<br />
parfaite exécution compte autant<br />
dans le faisceau d’indices attestant de la copie fiable que le dispositif<br />
d’horodatage ou de cachet électronique. Pour les entreprises,<br />
et notamment pour celles qui disposent à la fois d’un<br />
réseau d’agences susceptibles de numériser des documents au<br />
fil de l’eau, et d’un centre de numérisation (externalisé ou non),<br />
la mise en œuvre de cette chaîne de confiance représente un<br />
double défi. Dans les centres de numérisation, les entreprises<br />
concernées ont tout intérêt à se conformer aux exigences de la<br />
norme NF Z42-026. En amont, et cela est également vrai pour<br />
les activités de numérisation décentralisées, le bénéfice de ces<br />
nouvelles dispositions du Code civil nécessitera aussi de former<br />
les utilisateurs, afin d’assurer le respect à toutes les étapes de la<br />
chaîne de confiance.<br />
DEPUIS 2012, LA CONFORMITÉ À LA NORME<br />
NF Z42-013 PEUT ÊTRE ATTESTÉE PAR LA<br />
CERTIFICATION<br />
NF 461 – systèmes d’archivage électroniques, qui couvre les<br />
activités des systèmes d’archivage électronique (SAE) internalisés<br />
ou opérés par un prestataire externe. Optionnellement,<br />
cette certification couvre également l’intégralité du processus<br />
de numérisation en plus de l’archivage à vocation probatoire.<br />
Il est donc important de vérifier le périmètre couvert par un<br />
opérateur certifié NF 461 afin de s’assurer de la garantie de<br />
conformité de l’ensemble de la chaîne de confiance de la copie<br />
numérique fiable.<br />
Vincent Jamin et Eric Caprioli<br />
26 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
INTERVIEW<br />
Docapost : un<br />
acteur innovant de<br />
dématérialisation<br />
Après avoir présenté l’activité de sa<br />
filiale, Vincent Jamin, directeur Division<br />
Dématérialisation Services de Confiance de<br />
Docapost et administrateur de la Fédération<br />
des Tiers de Confiance du Numérique<br />
(FNTC) s’exprime sur les challenges et<br />
les innovations de la dématérialisation.<br />
Précisions.<br />
Préparation du courrier entrant<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre activité ?<br />
Vincent Jamin : Docapost, filiale du Groupe La Poste, accompagne<br />
les entreprises et les institutions dans leur transition<br />
numérique et mobile. Elle propose des solutions sur mesure<br />
ou clés en main, allant du conseil à la gestion déléguée de<br />
process, en passant par l’échange de données sécurisées, l’archivage<br />
électronique, la numérisation, la délivrance et la gestion<br />
d’identités numériques. Lors de la dématérialisation, on<br />
s’affranchit du papier et des contraintes géographiques pour<br />
être plus efficace. Quant à la division Dématérialisation de la<br />
BU Services de Confiance, elle apporte la chaine de confiance<br />
au client pour faire le pas dans la dématérialisation. Elle propose<br />
des services d’archivage électronique simple ou à vocation<br />
probatoire labellisé FNTC-TA en conformité avec la<br />
norme NF Z42-013.<br />
En outre, Docapost a renforcé son expertise dans la transformation<br />
digitale avec l’acquisition d’Ametix, société spécialisée<br />
dans le conseil numérique. Grâce à ce rachat, elle dispose<br />
d’une offre de services complète pour accompagner les grands<br />
projets de transformation digitale de ses clients.<br />
Q.R. : Quels sont les enjeux de la dématérialisation ?<br />
V. J. : Le respect de la conformité des process est le premier<br />
enjeu. Pour les clients, la dématérialisation permet d’augmenter<br />
la performance. Les clients attendent, en effet, des processus<br />
plus rapides utilisant moins d’énergie. Une augmentation<br />
de rendement leur permet ainsi de baisser leur coût.<br />
Sur le point financier, les clients veulent une augmentation de<br />
la trésorerie qui permet le recouvrement, la baisse de risque<br />
d’impayé et des litiges liés à la conformité et la défense de leur<br />
image de marque.<br />
Q.R. : Quelles sont les différentes étapes de dématérialisation ?<br />
V. J. : Cela commence par un enregistrement de l’arrivée de<br />
tout document avec la feuille de production où sont indiqués<br />
les clients et les tâches réalisées. La deuxième étape est la préparation<br />
des documents comme des tickets de caisse, des bons<br />
de livraison et des dossiers de livraison et des recommandés.<br />
Après, les documents papiers sont numérisés dans des scanners<br />
pour réaliser une copie numérique. Si certaines informations<br />
n’ont pas été reconnues automatiquement, un opérateur<br />
regarde le document lors de l’étape de vidéocodage. Avant<br />
l’arrivée de la copie fiable, le document papier avait une valeur<br />
très forte et était envoyé à des archiveurs papier. Maintenant,<br />
il est détruit selon des normes très rigoureuses.<br />
En outre, historiquement, Docapost ne travaille que sur des<br />
documents sensibles et de confiance et réalise de l’archivage<br />
électronique.<br />
Q.R. : Quels services sont à l’initiative de la dématérialisation ?<br />
V. J. : Les 2 acteurs principaux de la dématérialisation dans<br />
l’organisation sont la DSI et les services métiers. La DSI 1 demande<br />
des projets aux services métiers et les pilote. En outre,<br />
1 Direction des systèmes d’information.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I27
DOSSIER<br />
nos solutions sont intégrées dans le système<br />
d’information du client. Parfois les<br />
services transverses comme la sécurité et<br />
les archivistes, interviennent. Les métiers<br />
confrontés à la performance et la productivité<br />
sont, en effet, des moteurs de solutions<br />
pour atteindre les objectifs.<br />
Q.R. : Pourquoi les organisations installentelles<br />
une solution de dématérialisation ?<br />
V. J. : La raison économique est la première<br />
motivation. Les organisations<br />
veulent, en effet, être plus performantes.<br />
Autres raisons : la conformité et la qualité.<br />
Par exemple, suite à un audit interne,<br />
des failles ont été identifiées et les organisations<br />
veulent des solutions couvrant<br />
les risques. Ainsi, les outils de dématérialisation<br />
des documents permettent le<br />
contrôle d’accès et la complétude. L’outil<br />
de qualité garantit aussi que les obligations<br />
soient respectées dans des secteurs<br />
comme l’industrie pharmaceutique. La<br />
raison juridique motive également les<br />
qualiticiens car la dématérialisation favorise<br />
le respect des lois.<br />
Q.R. : Quelles sont les innovations dans le<br />
secteur de dématérialisation ?<br />
V. J. : L’innovation est la copie faible.<br />
Mais l’autre nouveauté est de proposer<br />
Chiffres clés<br />
Plus de 15 000 entreprises<br />
et administrations clientes<br />
dont plus de 80 % des<br />
entreprises du CAC 40 4 500<br />
collaborateurs dédiés aux<br />
secteurs et fonctions des<br />
entreprises 455 M€ de CA.<br />
Une numérisation avec contrôle page à page<br />
une solution globale intégrée avec archivage<br />
électronique. De plus, la solution répond<br />
à la norme NF Z 42-026 définissant<br />
et contrôlant les prestations de numérisation<br />
fidèle de documents sur support papier.<br />
Q.R. : Quels types de documents votre solution<br />
de dématérialisation traite-t-elle ?<br />
V. J. : Nous traitons tout<br />
type de document : nativement<br />
électronique,<br />
photo, base de données,<br />
comptes, bureautique,<br />
microfiche, microfilm…<br />
Q.R. : Quelles compétences<br />
doit-on avoir pour utiliser<br />
cette solution ?<br />
V. J. : La solution<br />
s’adapte aux métiers du<br />
client. L’interface IHM 2<br />
est conviviale. D’ailleurs,<br />
200 000 personnes utilisent<br />
nos solutions.<br />
Q.R. : Quels sont leurs atouts par rapport<br />
aux autres solutions sur le marché ?<br />
V. J. : Nos services de dématérialisation<br />
disposent de la signature électronique<br />
et des solutions de workflow. Nous<br />
avons donc un champ d’action plus large<br />
que nos concurrents avec les flux électroniques,<br />
la dématérialisation papier et<br />
l’interface Métiers souple pour les clients.<br />
Enfin, nous développons le coffrage électronique.<br />
Par ailleurs, Docapost s’attache à obtenir<br />
des certifications adaptées à ses<br />
2 Interactions homme-machines.<br />
offres, qui font référence sur les périmètres<br />
spécifiques à leurs métiers respectifs<br />
comme l’ISO 9001 et OHSAS<br />
18001. De plus, nous avons des partenaires<br />
très pointus techniquement.<br />
Notre pérennité dans le temps est également<br />
un atout avec notre archivage électronique<br />
et notre lien avec notre société<br />
mère Groupe La Poste. Cet actionnaire<br />
de référence apporte également une crédibilité.<br />
Ainsi, le client peut se projeter<br />
dans la durée avec Docapost. Par ailleurs,<br />
nous proposons différentes prestations<br />
avec un haut niveau de sécurité<br />
informatique.<br />
Zone de dématérialisation<br />
Q.R. : Cette solution peut-elle être couplée<br />
à d’autres solutions ?<br />
V. J. : Nos solutions peuvent être couplées<br />
à des solutions de workflow et de<br />
signature électronique. Avec le système<br />
d’information du client, l’intégration<br />
est réalisée en mode de projet avec des<br />
API 3 ou des webservices.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
3 API (Application Programming Interface)<br />
est une interface de programmation applicative.<br />
28 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
DOSSIER<br />
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DIGITALISATION<br />
Locarchives : de la numérisation à l’archive<br />
Locarchives propose des solutions d’archivage et de dématérialisation afin d’accompagner<br />
les organisations dans la gestion quotidienne de leurs documents. Après avoir expliqué les<br />
enjeux, Emmanuel Faure, directeur Stratégie Marketing, présente les services de sa société et<br />
sa politique de développement.<br />
Emmanuel FAURE,<br />
directeur Stratégie Marketing<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre activité ?<br />
Emmanuel Faure : Depuis une quarantaine d’années, le<br />
métier d’origine de Locarchives est celui de prestataire de<br />
services même si notre société propose des logiciels installés<br />
chez le client ou vendus en mode SaaS. Nous conservons des<br />
archives papier pour les entreprises dans des entrepôts. Nous<br />
disposons aussi des logisticiens et des flottes de véhicules<br />
pour le transport, la livraison et l’indexation. De plus, nous<br />
offrons tous les services autour du document physique. Puis,<br />
nous sommes passés à une phase de numérisation, et enfin<br />
de dématérialisation avec une plateforme globale de dématérialisation,<br />
de gestion électronique et d’archivage probatoire.<br />
Mais le défaut de l’électronique réside dans la relative simplicité<br />
de la modification d’un document tel qu’une facture, un<br />
bulletin de salaire. Locarchives conserve les documents natifs<br />
numériques (contrat signé électroniquement, facture…<br />
dans son système d’archivage électronique à vocation probatoire,<br />
et préserve leur intégrité grâce à des procédés tels<br />
que l’horodatage, le chiffrement, la signature électronique…<br />
Elle archive, dans des journaux, l’ensemble des éléments de<br />
preuve qui pourront être fournis au juge en cas de besoin.<br />
Maintenant, nous travaillons avec des partenaires sur la gestion<br />
électronique des documents et des plateformes de dématérialisation<br />
des flux comme celle des bulletins de salaire.<br />
Cela nous permet de proposer une offre globale de dématérialisation<br />
et de conservation du document physique.<br />
Locarchives présente la double caractéristique : traiter le physique<br />
et l’électronique et gérer de façon efficace ce mix de document,<br />
quel que soit son format. Son approche est très tournée<br />
vers le document. On s’intéresse au format du document<br />
(électronique, papier), au besoin de consultation, de partage<br />
et d’accès à l’information, aux règles de gestion (la durée de<br />
conservation, l’engagement et la gestion de droit à l’oubli) et<br />
la valeur juridique du document. On peut conseiller une solution<br />
de dématérialisation plus efficace avec les processus<br />
associés, la maîtrise des risques et leurs coûts.<br />
30 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
La dématérialisation, des bénéfices<br />
concrets au service de la collaboration et de la mobilité<br />
© Shutterstock<br />
Q.R : Quelle est votre actualité ?<br />
E.F. : Une des caractéristiques du marché de la dématérialisation<br />
: sa dynamique est rythmée par les évolutions de la<br />
législation. Depuis l’année dernière, le code civil reconnait<br />
qu’une copie numérique effectuée selon des règles de gestion<br />
très spécifiques, aura la même force probante que son original<br />
papier.<br />
En réponse à cette avancée, nous proposons une solution<br />
permettant de réaliser des copies numériques dites fidèles<br />
ou fiables dans une chaîne de numérisation spécifiquement<br />
adaptée pour tracer tout le processus de numérisation et le<br />
verser dans notre système d’archivage électronique. Ainsi,<br />
si vous faites une copie d’un document dans ces conditions,<br />
vous pouvez potentiellement détruire l’original papier.<br />
Q.R : Quels sont les enjeux de la<br />
dématérialisation des documents tournée vers la<br />
gestion des dossiers ?<br />
E.F. : Voici les 3 enjeux majeurs : l’optimisation de l’efficacité<br />
et de la fiabilité des processus grâce à leur automatisation,<br />
la maîtrise des risques pour plus de conformité, et enfin<br />
la maîtrise des coûts. Aujourd’hui, la demande la plus fréquente<br />
concerne la numérisation de l’ensemble des dossiers<br />
du personnel. Or la numérisation des documents coûte cher<br />
(environ 10 centimes la page). La main d’œuvre représente<br />
un coût important car il y a beaucoup de travail de préparation<br />
en amont de la numérisation. Pour maîtriser les coûts,<br />
on identifie les documents les plus consultés et ceux entrant<br />
dans la gestion des processus courants afin de les numériser.<br />
Mais il est préférable de conserver certains documents sous<br />
format papier.<br />
« Mais il est préférable de conserver certains<br />
documents sous format papier. »<br />
Autre point important : la dématérialisation des processus.<br />
Aujourd’hui, c’est plus simple et efficace au quotidien quand<br />
les circuits de validation en interne sont dématérialisés et automatisés<br />
pour faciliter les contrôles de la qualité et de complétude<br />
ainsi que le suivi de la qualité des processus assuré<br />
par les KPI 1 .<br />
1 KPI (Key Performance Indicator) ou ICP (indicateurs clés de performance)<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I31
DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
Q.R : Pourquoi les organisations installent-elles<br />
une solution de dématérialisation ?<br />
E.F. : Les organisations cherchent de l’efficacité et de la productivité<br />
avec la gestion des processus. Locarchives apporte<br />
la compréhension de la logique des processus documentaire<br />
et la maîtrise des risques. En fonction de la typologie du document,<br />
sa conservation est assurée : soit dans un système<br />
de gestion électronique de document si le document est « vivant<br />
», soit dans un système d’archivage électronique si le document<br />
engageant a un impact juridique important. Ils sont<br />
liés avec les systèmes d’information.<br />
Q.R : Quels services sont à l’initiative de la<br />
dématérialisation ?<br />
E.F. : La dynamique est liée à l’évolution réglementaire. Les<br />
services concernés comme celui des ressources humaines, réalisent<br />
beaucoup de tâches administratives liés aux documents.<br />
Par exemple, la loi El Khomri a donné un coup d’accélérateur<br />
dans la dématérialisation des bulletins de salaire dans les services<br />
des RH. Quant à la loi Macron, elle visait à dématérialiser<br />
des factures de l’Etat et a accéléré le processus dans les services<br />
comptables et financiers. Tous les métiers avec beaucoup<br />
des dossiers (contrats, location avec gestion de clients, maintenance)<br />
sont également concernés par la dématérialisation de<br />
flux ou des dossiers. Quant aux services <strong>Qualité</strong> et juridique,<br />
ils travaillent sur les projets de dématérialisation pour s’assurer<br />
de la bonne mise en place des processus.<br />
Nos solutions visent donc à être les plus intégrées possibles<br />
dans les modes de fonctionnement et d’organisation des<br />
clients. Néanmoins, les habitudes et les modes de travail<br />
changent, nécessitant un accompagnement des utilisateurs<br />
pour assurer la réussite du projet à long terme.<br />
Q.R : Quelles sont les innovations dans le secteur<br />
de dématérialisation ?<br />
E.F. : L’innovation est continue afin de garantir la lisibilité<br />
du document confié à long terme, son intégrité et la traçabilité<br />
des éléments de preuve. En ce moment, les éléments<br />
concernant la dématérialisation de contrats évoluent beaucoup,<br />
notamment autour des échanges dématérialisés et de<br />
la signature électronique. Mais ce ne sont pas des innovations<br />
de rupture.<br />
« Mais ce ne sont pas des innovations de rupture. »<br />
Q.R : Quels conseils pouvez-vous donner dans le<br />
choix d’une solution de dématérialisation ?<br />
E.F. : Mon conseil est de prendre le temps dans le choix des<br />
documents à dématérialiser. Par exemple, quels sont les services<br />
gérant encore massivement des documents papier ? Ou<br />
dans lesquels la gestion administrative est particulièrement<br />
lourde ? Nous accompagnons l’entreprise dans sa stratégie<br />
globale de dématérialisation pour co-construire une solution<br />
adaptée à son organisation et ses objectifs propres en<br />
fonction des documents à dématérialiser.<br />
Q.R : Quelles nouvelles solutions ou évolutions<br />
proposez-vous ?<br />
E.F. : Je dirai que la base de notre offre est sous la forme<br />
de triptyque. Trois outils majeurs co-existent et forment une<br />
plateforme de service de confiance :<br />
- la partie Capture et numérisation des documents concerne<br />
les documents en entrée : soit des documents nativement<br />
numériques qu’il faut intégrer depuis les systèmes d’information<br />
client, soit des documents papier à numériser ;<br />
- la gestion électronique des documents pour la gestion courante<br />
avec les workflows adaptés qui permettent d’automatiser<br />
les processus de gestion, voire des portails collaboratifs ;<br />
- le système d’archivage électronique ou physique pour les<br />
documents à haute valeur juridique comme les contrats.<br />
Ces 3 briques permettent de répondre à une grande partie<br />
des besoins de gestion des dossiers courants des entreprises.<br />
Derrière, on peut dématérialiser les flux spécifiques comme<br />
la paie et la facture.<br />
Q.R : A qui ces solutions sont-elles destinées ?<br />
E.F. : Elles s’adressent à tout type d’entreprise et à tout secteur.<br />
Locarchives travaille traditionnellement avec des<br />
grandes entreprises et des ETI. Mais certains secteurs sont<br />
en avance : la banque, la comptabilité, le juridique, la santé et<br />
les assurances. Côté métier, les services les plus utilisateurs<br />
sont les ressources humaines, la finance, le commercial pour<br />
la gestion des dossiers des clients et des prêts.<br />
« Mais certains secteurs sont en avance : la<br />
banque, la comptabilité, le juridique, la santé et les<br />
assurances. »<br />
Q.R : Quelles compétences doit-on avoir pour<br />
utiliser cette solution ? Demande-t-elle une<br />
formation ?<br />
E.F. : Tout changement d’organisation de l’entreprise nécessite<br />
une formation, un accompagnement et une conduite du<br />
changement. Ces solutions sont très intégrées dans le fonctionnement<br />
de l’entreprise et les applications métiers du<br />
client : par exemple, la gestion électronique des documents<br />
dans l’ERP, le système comptable de l’entreprise.<br />
32 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Business Transformation<br />
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Process<br />
Manager<br />
Collaboration<br />
Hub<br />
Workflow<br />
Accelerator<br />
Process<br />
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DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
Q.R : Quels sont leurs atouts par rapport aux<br />
autres solutions sur le marché ?<br />
E.F. : Locarchives dispose de 3 caractéristiques. La première<br />
est la forte connaissance et compréhension de tout ce<br />
qui touche aux documents et aux dossiers avec les processus<br />
associés (métiers…). Quant<br />
à notre deuxième spécificité,<br />
elle consiste en une importante<br />
connaissance de la réglementation<br />
et des exigences de conformité.<br />
Notre dernière particularité<br />
est la gestion harmonisée des<br />
documents physiques et électroniques.<br />
On aide donc nos clients à être plus efficace dans la<br />
gestion globale de tous leurs documents et de faire les bons<br />
choix pour gagner en performance et maîtriser les coûts.<br />
Q.R : Cette solution peut-elle être couplée à<br />
d’autres solutions ?<br />
E.F. : Nos solutions s’intègrent totalement dans les applications<br />
métiers des clients (ERP 2 , CRM 3 , SIRH 4 , SI 5 Santé) à la<br />
fois pour récupérer la production de leurs flux, avoir accès à<br />
leurs informations et aux documents archivés, tant numériques<br />
que physiques.<br />
« Pour un responsable de qualité, la<br />
dématérialisation des circuits de validation lui<br />
permet d’avoir de la visibilité sur la maîtrise du<br />
processus. »<br />
facilités. Les documents engageants peuvent être tracés. Les<br />
services de ressources humaines, par exemple, ont besoin de<br />
diffuser des documents à l’ensemble des salariés et de pouvoir<br />
prouver cette diffusion. Les qualiticiens peuvent avoir<br />
un suivi quotidien des indicateurs de performance, maitriser<br />
les délais et l’exécution des tâches<br />
et automatiser les alertes. Notre<br />
recommandation est de réaliser<br />
la dématérialisation morceau par<br />
morceau : par service ou typologie<br />
de documents selon les cas.<br />
Q.R : Qui sont vos clients ?<br />
E.F. : Notre clientèle est assez vaste. On travaille avec des<br />
grandes entreprises, des ETI et des PME. Les clients traditionnels<br />
sont les banques, les assurances, les mutuelles<br />
et l’industrie souvent réglementée (aéronautique, pharmaceutique,<br />
télécommunications). Mais parmi nos clients, figurent<br />
aussi les secteurs de la grande distribution et du<br />
luxe, des services aux entreprises (conseil, comptabilité, juridique),<br />
de la santé et de l’hospitalier. Nos solutions sont<br />
certifiées HDS 6 et notre solution de numérisation et d’archivage<br />
électronique à vocation probatoire est conforme à<br />
la norme NF Z 42-013.<br />
Q.R : En quoi cette solution contribue-t-elle<br />
à la qualité, l’agilité et la performance de<br />
l’organisation ?<br />
E.F. : Une plateforme permet d’avoir une vision à 360° des<br />
documents. Quel que soit le format, le risque associé et les<br />
règles de gestion des documents, l’utilisateur aura une vision<br />
complète d’un dossier et pourra automatiser les processus de<br />
traitement : s’assurer étape par étape que les tâches à accomplir<br />
sont bien exécutées et d’avoir des indicateurs de gestion<br />
qui donnent des délais moyens entre les étapes de gestion,<br />
pouvoir rerouter les tâches en cas d’absence. Pour un responsable<br />
de qualité, la dématérialisation des circuits de validation<br />
lui permet d’avoir de la visibilité sur la maîtrise du processus.<br />
Avec cette plateforme, les échanges en interne sont<br />
2 Un ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de<br />
Gestion Intégré) est un système d’information qui permet de gérer et<br />
suivre au quotidien, l’ensemble des informations et des services opérationnels<br />
d’une entreprise.<br />
3 Le Customer Relationship Management (CRM) ou la gestion de<br />
la relation client (GRC) est l’ensemble des outils et techniques destinés<br />
à capter, traiter, analyser les informations relatives aux clients et<br />
aux prospects, afin de les fidéliser en leur offrant le meilleur service<br />
4 Un Système d’Information Ressources Humaines (SIRH), couvre<br />
l’ensemble des processus de gestion d’une DRH, de la gestion des recrutements<br />
à celle des formations et des carrières.<br />
5 Les systèmes d’information.<br />
Q.R : Pouvez-vous donner des exemples<br />
d’application ?<br />
E.F. : La problématique de notre client, GRTgaz, était de<br />
fiabiliser ses données techniques afin d’établir un état des<br />
lieux complet de ses actifs et de se mettre en conformité<br />
par rapport à l’arrêté « multi-fluides » du 4 août 2006. Cela<br />
a nécessité de traiter des dossiers techniques concernant les<br />
canalisations et installations techniques, et d’organiser leur<br />
archivage.<br />
Locarchives a alors proposé à GRTgaz un accompagnement<br />
complet sur tous les aspects du projet, organisé en 3 étapes<br />
principales : identification, tri et classement des archives,<br />
gestion des process métiers et identification. Elle a mis à<br />
la disposition des équipes de GRTgaz, des archivistes techniciens<br />
qui ont analysé et traité chaque dossier. Ils ont ensuite<br />
numérisé ces documents et ont contrôlé la qualité de<br />
la numérisation. Puis ils ont intégré ces documents dans le<br />
système d’information du client afin d’avoir un accès facile<br />
à tout l’historique de dossiers. Ainsi, 12 personnes ont été<br />
mobilisées pour travailler chez eux pendant 18 mois. Résultat<br />
: 18 000 dossiers ont été traités.<br />
6 Hébergement des Données de Santé.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
34 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
INTERVIEW<br />
Esker et Neopost : experts de la<br />
dématérialisation des documents<br />
L’éditeur de solutions de dématérialisation Esker connait une croissance à l’international.<br />
Après avoir expliqué les objectifs de la dématérialisation, Jean-Michel Bérard, président du<br />
directoire et fondateur, présente les derniers développements de sa société. Quant à Neopost,<br />
il est le deuxième fournisseur mondial de solutions de traitement du courrier et un acteur clé<br />
des communications digitales. Il propose aux PME et aux grandes entreprises un large éventail<br />
de matériels, de logiciels et de services pour dématérialiser leurs communications avec leurs<br />
clients et leurs fournisseurs. Maud Muller, chef de produit Neotouch chez Neopost France<br />
explique l’évolution des services dans sa société. Précisions<br />
Jean-Michel BÉRARD,<br />
président du directoire et<br />
fondateur d’Esker<br />
Maud MULLER,<br />
chef de produit Neotouch<br />
chez Neopost France<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle sont votre activité et<br />
votre actualité ?<br />
Jean-Michel Bérard : Esker est un éditeur de logiciels en<br />
mode SaaS. Nous œuvrons principalement dans la dématérialisation<br />
de documents de gestion et de la supply chain 1 (factures<br />
et bons de commande).<br />
Dans un contexte de dématérialisation, l’entreprise demande<br />
à une autre société d’envoyer une facture de préférence en format<br />
électronique plutôt que par courrier. Après, le logiciel lit<br />
intelligemment le contenu de la facture mais les informations<br />
comme la date et le numéro de la facture, les montants (TTC,<br />
hors-taxe, détaillés), sont affichées différemment. Ces informations<br />
sont présentées à un opérateur qui les comptabilise<br />
et rajoute quelques informations. Puis l’image circule sur des<br />
écrans de téléphone ou d’ordinateur pour valider la facture.<br />
Cela fonctionne de la même manière pour les bons de commande<br />
de clients qui peuvent arriver sous forme de message<br />
EDI 2 , de mail ou de fax. L’usage du papier peut être limité dans<br />
les processus.<br />
1 Le supply chain signifie la chaîne logistique.<br />
2 Échange de Données Informatisé.<br />
La société cotée créée en 1985 a réalisé un chiffre d’affaires de 66 millions,<br />
l’année dernière. Elle emploie environ 500 employés. Une de nos<br />
caractéristiques est notre présence internationale et notre principale filiale<br />
située aux Etats-Unis représente 40 % de notre chiffre d’affaires.<br />
La France occupe, quant à elle, la deuxième place (38 % du chiffre d’affaires<br />
mondial). Par ailleurs, nous sommes présents en Australie, en<br />
Asie du Sud-Est, au Canada et dans tous les pays européens. Récemment,<br />
la société a enregistré une progression de 14 % de son chiffre<br />
d’affaires. Enfin, elle a obtenu le label « Great place to work ».<br />
Maud Muller : Depuis le 1 er janvier dernier, Neopost France accompagne<br />
les entreprises sur deux sujets d’actualités majeurs : la<br />
facture électronique vers le portail Chorus Pro et la dématérialisation<br />
des documents RH, notamment les bulletins de paie.<br />
Ces deux actualités font, en effet, échos aux nouvelles applications<br />
réglementaires : la Loi Macron qui vise à rendre obligatoire la facture<br />
électronique vis-à-vis de l’Etat pour les ETI au 1 er janvier 2018<br />
puis pour les TPE-PME d’ici janvier 2020, ainsi que la loi Travail<br />
qui facilite la dématérialisation des bulletins de paie et créé un cadre<br />
plus favorable avec le Compte Personnel d’Activité.<br />
Dans ce contexte, deux solutions en mode SaaS permettent d’accompagner<br />
les entreprises dans cette démarche : Neotouch Facture<br />
et NeoboxRH.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I35
DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
Q.R. : Quels sont les enjeux de la<br />
dématérialisation ?<br />
J.M.B. : Le premier enjeu le moins significatif<br />
est l’économie de matière (papier, imprimante,<br />
encre). Il permet de couvrir presque<br />
le coût du projet. Le deuxième enjeu est le<br />
gain de productivité. Ainsi, la productivité<br />
des services administratifs et financiers<br />
a doublé grâce aux activités de dématérialisation.<br />
Par exemple, quand une personne<br />
pouvait traiter 250 factures de fournisseurs,<br />
elle peut maintenant en traiter 500. Donc<br />
cela permet un retour sur investissement.<br />
Après, avec l’échange de données électroniques,<br />
il est possible de réduire l’empreinte<br />
carbone. Autre amélioration : celle de la relation<br />
avec le client et le fournisseur. Les fournisseurs<br />
savent, en effet, à tout moment si<br />
la facture a été reçue et quand et comment<br />
elle sera payée. Quant aux clients, ils savent<br />
à quelle étape de traitement le bon de commande<br />
qu’ils ont envoyé se trouve. Cela permet<br />
donc d’avoir une bonne visibilité sur le<br />
processus d’achat et de facturation… Cela<br />
contribue aussi à l’amélioration de la relation<br />
entre le client et le fournisseur ainsi que<br />
celle du moral des salariés car des tâches<br />
à plus haute valeur ajoutée leur sont alors<br />
confiées : plus de conseils et de négociations<br />
avec les fournisseurs.<br />
M.M. : Les enjeux de la dématérialisation<br />
sont nombreux. Le cadre réglementaire est<br />
souvent celui qui a le plus d’impact sur l’ensemble<br />
des catégories d’entreprises.<br />
Parmi les autres enjeux rencontrés chez nos<br />
clients, les principaux sont : la réduction des<br />
coûts (affranchissement notamment), l’optimisation<br />
des délais (de paiement, de traitement,<br />
de recrutement), l’amélioration des<br />
processus métier et des traitements opérés<br />
par les collaborateurs (facilité et exhaustivité<br />
d’envoi, meilleur suivi), ainsi que la satisfaction<br />
et l’amélioration de la relation client/<br />
fournisseur ou collaborateur. La dématérialisation<br />
des bulletins de paie ou du contrat de<br />
travail permet notamment de répondre aux<br />
attentes des nouvelles générations, d’améliorer<br />
l’attractivité de sa marque employeur et<br />
de recentrer les métiers sur des tâches à plus<br />
forte valeur ajoutée.<br />
Un tableau de bord « Factures de fournisseurs ».<br />
Q.R. : Pourquoi les organisations<br />
installent-elles une solution de<br />
dématérialisation ?<br />
J.M.B. : Les organisations veulent faire des<br />
économies. Mais à l’usage, elles se rendent<br />
compte que l’outil devient indispensable car<br />
il améliore la relation avec le client et le fournisseur<br />
ainsi que le travail de leurs collaborateurs.<br />
Elles l’achètent d’abord parce qu’elles<br />
attendent un retour sur investissement et<br />
après, elles apprécient la visibilité sur les processus.<br />
« Elles l’achètent d’abord parce<br />
qu’elles attendent un retour sur<br />
investissement et après, elles<br />
apprécient la visibilité sur les<br />
processus. » Jean-Michel Bérard<br />
M.M. : Pour répondre à ces enjeux réglementaires,<br />
d’optimisation de leurs processus et/<br />
ou gains de productivité.<br />
Q.R. : Quels services sont à l’initiative<br />
de la dématérialisation ?<br />
J.M.B. : Les directeurs financiers et les responsables<br />
de la comptabilité sont les initiateurs.<br />
En revanche, les services informatiques<br />
sont rarement des offreurs de solutions. Ils<br />
proposent souvent des systèmes d’archivage<br />
électronique ou des outils informatiques<br />
mais ils ne sont pas appropriés pour la gestion<br />
des factures et des bons de commande.<br />
Quant au service de la qualité, il est utilisateur.<br />
Si la qualité tend vers la relation avec<br />
le client, une amélioration significative de la<br />
qualité est constatée parce-que par exemple,<br />
les bons de commande sont traités plus vite.<br />
Moins d’erreurs de saisie, de livraison et de<br />
facturation sont également notées. Donc une<br />
meilleure qualité est remarquée sur la supply<br />
chain. Mais elle ne concerne pas que le<br />
produit mais aussi sur le service délivré au<br />
client. Donc cela est complémentaire à une<br />
démarche qualité. Dès qu’un bon de commande<br />
ou une facture connait l’approbation,<br />
presque tous les employés de l’entreprise sont<br />
appelés à utiliser le produit. D’ailleurs, une<br />
application est proposée sur les téléphones<br />
mobiles quand ils doivent donner occasionnellement<br />
leur avis.<br />
M.M. : Les projets de dématérialisation sont<br />
majoritairement portés par les métiers, la direction<br />
financière ou la direction des ressources<br />
humaines en ce qui concernent nos<br />
offres. La DSI est, quant à elle, impliquée<br />
pour s’assurer de la faisabilité du projet et des<br />
impacts associés.<br />
Toutefois, la direction générale porte la stratégie<br />
et donne l’impulsion aux métiers pour<br />
moderniser les processus et les digitaliser.<br />
« L’Etat et le législateur œuvrent<br />
en faveur de la dématérialisation et<br />
les lois s’accélèrent ces dernières<br />
années. » Maud Muller<br />
Q.R. : Quelles sont les innovations<br />
dans le secteur de dématérialisation<br />
?<br />
J.M.B. : La transition progressive des<br />
échanges en mode électronique est, en partie,<br />
initiée par le gouvernement exigeant des<br />
fournisseurs de recevoir des factures au format<br />
électronique comme l’EDI. Par ailleurs,<br />
Esker travaille beaucoup sur le paiement des<br />
factures, le factoring 3 et le reverse factoring 4 .<br />
M.M. : L’Etat et le législateur œuvrent en<br />
3 Transfert d’une créance commerciale à<br />
une société spécialisée - factor ou société d’affacturage<br />
- qui se charge de son recouvrement<br />
et en garantie la bonne fin.<br />
4 L’affacturage inversé (reverse factoring),<br />
est une solution de financement à court terme<br />
généralement destinée aux fournisseurs d’un<br />
grand client.<br />
36 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
faveur de la dématérialisation et les lois<br />
s’accélèrent ces dernières années. Après<br />
l’ordonnance du 26 juin 2014, sur la dématérialisation<br />
des factures à destination de la<br />
sphère publique, et la loi Travail (loi n° 2016-<br />
1088 du 8 août 2016) concernant la dématérialisation<br />
des bulletins de paie, des nouveautés<br />
réglementaires sont parues concernent la<br />
possibilité de détruire des originaux papiers.<br />
En effet, entré en vigueur le 1er octobre 2016,<br />
l’article 1379 du code civil permet de conférer<br />
la même valeur probante à un original<br />
écrit et à sa copie numérique. Le décret d’application<br />
n°2016-1673 du 5 décembre 2016 est<br />
venu préciser les modalités relatives à la copie<br />
fiable.<br />
Le 22 mars dernier, un nouvel arrêté est venu<br />
compléter ce dispositif pour préciser les modalités<br />
de la numérisation des factures papiers<br />
en vue de conserver uniquement une<br />
copie numérique, en application de l’article<br />
L. 102 B du livre des procédures fiscales.<br />
Neopost France suit de près ces innovations.<br />
Au-delà de la mise en place de procédés,<br />
une analyse du risque et du contexte client<br />
doivent être réalisés avant de détruire les documents<br />
originaux. La mise en place d’un<br />
système d’archivage électronique des factures<br />
est déjà la première étape, qu’il est possible de<br />
réaliser grâce à Neotouch Facture.<br />
Portail Facture Neotouch<br />
Q.R. : Quels conseils pouvez-vous<br />
donner dans le choix d’une solution de<br />
dématérialisation ?<br />
J.M.B. : Il est préférable d’acheter une solution<br />
qui fait « le tout en un ». Les solutions en<br />
cloud permettent, en effet, de ne pas acheter<br />
du matériel et des logiciels et leurs utilisations<br />
sont plus simples. De plus, il faut mieux avoir<br />
une approche métier et chercher une solution<br />
qui règle le problème de A à Z plutôt que d’assembler<br />
des composants.<br />
« Esker se penche surtout sur<br />
les solutions B to G avec les<br />
gouvernements qui disposent des<br />
systèmes différents. » Jean-Michel<br />
Bérard<br />
M.M. : L’Etat et le législateur œuvrent en<br />
faveur de la dématérialisation et les lois<br />
s’accélèrent ces dernières années. Après<br />
l’ordonnance du 26 juin 2014, sur la dématérialisation<br />
des factures à destination de la<br />
sphère publique, et la loi Travail (loi n° 2016-<br />
1088 du 8 août 2016) concernant la dématérialisation<br />
des bulletins de paie, des nouveautés<br />
réglementaires sont parues concernent la<br />
possibilité de détruire des originaux papiers.<br />
En effet, entré en vigueur le 1er octobre 2016,<br />
l’article 1379 du code civil permet de conférer<br />
la même valeur probante à un original<br />
écrit et à sa copie numérique. Le décret d’application<br />
n°2016-1673 du 5 décembre 2016<br />
est venu préciser les modalités relatives à la<br />
copie fiable.<br />
Le 22 mars dernier, un nouvel arrêté est venu<br />
compléter ce dispositif pour préciser les modalités<br />
de la numérisation des factures papiers<br />
en vue de conserver uniquement une<br />
copie numérique, en application de l’article<br />
L. 102 B du livre des procédures fiscales.<br />
Neopost France suit de près ces innovations.<br />
Au-delà de la mise en place de procédés,<br />
une analyse du risque et du contexte client<br />
doivent être réalisés avant de détruire les documents<br />
originaux. La mise en place d’un<br />
système d’archivage électronique des factures<br />
est déjà la première étape, qu’il est possible<br />
de réaliser grâce à Neotouch Facture.<br />
Q.R. : Quelles nouvelles solutions ou<br />
évolutions proposez-vous ?<br />
J.M.B. : Esker se penche surtout sur les solutions<br />
B to G 5 avec les gouvernements qui<br />
5 Business to Government signifie « Professionnel<br />
à gouvernement ».<br />
disposent des systèmes différents. Elle accompagne<br />
aussi le client dans la dématérialisation<br />
électronique. Parallèlement, elle développe<br />
le financement et le paiement des<br />
factures ainsi que la relance.<br />
M.M. : NeoboxRH et Neotouch Facture<br />
permettent d’accompagner toute catégorie<br />
d’entreprise, de la grande entreprise à la<br />
TPE, vers la dématérialisation des factures et<br />
des documents RH en toute simplicité, fiabilité<br />
et agilité.<br />
Q.R. : Quels types de documents<br />
votre solution de dématérialisation<br />
traite-t-elle ?<br />
J.M.B. : Les factures et les bons de commande<br />
sont traités essentiellement mais les<br />
relances et les documents annexes comme<br />
les bons de livraison et les avis de paiement<br />
peuvent également subir ces opérations.<br />
Tableau de bord « Facture clients »<br />
M.M. : Neotouch Facture permet de dématérialiser<br />
les factures clients et fournisseurs.<br />
Quant à NeoboxRH, il s’adresse au dossier<br />
collaborateur, en dématérialisant les bulletins<br />
de paie, les communications RH et les<br />
contrats de travail...<br />
Q.R. : A qui ces solutions sont-elles<br />
destinées ?<br />
J.M.B. : Toutes les entreprises ayant des volumes<br />
d’échanges de document significatif<br />
entre leurs clients et leurs fournisseurs<br />
sont concernées : surtout des sociétés industrielles<br />
ou de distribution qui travaillent avec<br />
un nombre important de clients. Mais l’industrie<br />
aéronautique ou la banque sont rarement<br />
intéressées mais plutôt les industries<br />
pharmaceutiques et agroalimentaires et la<br />
distribution B to B.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I37
DOSSIER<br />
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
M.M. : A toutes les entreprises, ETI, PME<br />
ou TPE. La force commerciale de Neopost<br />
France est présente sur l’ensemble du territoire<br />
français pour répondre aux besoins<br />
de toutes catégories d’entreprises et secteur<br />
d’activité.<br />
Q.R. : Quels sont les atouts de vos<br />
solutions par rapport aux autres<br />
produits sur le marché ?<br />
J.M.B. : Nous sommes en mode SaaS 6 depuis<br />
12 ans. Nous avons donc une grande<br />
plateforme robuste qui gère 50 millions<br />
de documents par mois. De plus, nous<br />
sommes très actifs dans le secteur du SAP 7 .<br />
Par ailleurs, notre présence mondiale est<br />
très utile pour les multinationales. Ainsi,<br />
nous avons assuré des déploiements de nos<br />
solutions dans des groupes comme BASF,<br />
Philips et Honeywell.<br />
M.M. : Les solutions de Neopost France<br />
répondent à des problématiques globales<br />
et accompagnent les clients sur l’ensemble<br />
de la chaine de traitement du document :<br />
de la composition, regroupement, enrichissement<br />
du document, quel que soit le<br />
flux (papier ou électronique).<br />
Q.R. : Vos solutions peuvent-elles<br />
être couplées à d’autres solutions ?<br />
Lesquelles ?<br />
J.M.B. : En général, elles sont toujours<br />
couplées avec d’autres solutions. L’incontournable<br />
est le système de comptabilité. En<br />
outre, les solutions peuvent être branchées<br />
sur des portails, des CRM 8 et des systèmes<br />
de paiement, de production et d’archivage.<br />
6 Le logiciel en tant que service ou software<br />
as a service (SaaS) est un modèle d’exploitation<br />
commerciale des logiciels dans lequel<br />
ceux-ci sont installés sur des serveurs distants.<br />
7 SAP (Systems, Applications and Products<br />
for data processing en anglais) désigne un<br />
progiciel de gestion intégré développé et commercialisé<br />
par l’éditeur de ce produit.<br />
8 La gestion des relations avec les clients, en<br />
anglais customer relationship management<br />
(CRM), est l’ensemble des outils et techniques<br />
destinés à capter, traiter, analyser les informations<br />
relatives aux clients dans le but de les fidéliser<br />
en leur offrant le meilleur service.<br />
M.M. : Ces solutions peuvent en effet être<br />
couplées à des solutions en amont : de la<br />
préparation à la composition documentaire.<br />
Les entreprises ont parfois besoin<br />
d’outils pour composer ou recomposer<br />
leurs factures ou bulletins de paie, pour gérer<br />
les flux entre les envois externalisés et<br />
ceux imprimés sur site. A titre d’exemple,<br />
les bulletins de paie peuvent être remis en<br />
main propre pour certains sites, envoyés en<br />
papier pour d’autres sites ou envoyés dans<br />
un coffre-fort électronique pour ceux dématérialisés.<br />
Pour répondre à ses enjeux, Neopost France<br />
propose la solution OMS-500, qui se couple<br />
aux solutions Neotouch Facture et NeoboxRH<br />
afin de couvrir toute la chaine de<br />
traitement des factures et bulletins de paie.<br />
Q.R. : En quoi cette solution<br />
contribue-t-elle à la qualité,<br />
l’agilité et la performance de<br />
l’organisation ?<br />
J.M.B. : En apportant une visibilité complète<br />
sur les processus. N’importe qui peut<br />
consulter le système à n’importe quel moment<br />
et savoir à quels stades sont les documents.<br />
M.M. : OMS-500, Neotouch Facture et<br />
NeoboxRH répondent à ces enjeux de qualité,<br />
agilité et performance en permettant<br />
de s’adapter aux flux et canaux d’envoi de<br />
notre client et de ses destinataires (client,<br />
collaborateurs). En traitant aussi bien du<br />
flux papier qu’électronique, nous répondons<br />
aux attentes de souplesse attendues<br />
par nos clients. En nous confiant le traitement<br />
de leurs flux documentaires, les entreprises<br />
se déchargent de missions à faible<br />
valeur ajoutée et peuvent se recentrer sur<br />
leur cœur de métier. Le suivi en temps réel,<br />
natif dans nos solutions, leur assure une<br />
fiabilité des traitements et d’agir plus rapidement<br />
sur les factures en rejets ou en retard<br />
de paiement, par exemple.<br />
Q.R. : Pouvez-vous donner des<br />
exemples d’application ?<br />
J.M.B. : BatiSanté, spécialiste de la conformité<br />
et de la sécurité du bâtiment, a confié<br />
à Esker l’envoi de ses 100 000 factures et<br />
lettres de relance annuelles. La solution<br />
d’externalisation du courrier Esker a été<br />
mise en place de manière progressive, tout<br />
d’abord pour les lettres de relances et ensuite<br />
pour la facturation qui peuvent désormais<br />
être envoyées en un seul clic. Les factures<br />
sont récupérées automatiquement par<br />
la solution Esker qui assure l’impression, le<br />
regroupement par Syndic, la mise sous pli,<br />
l’affranchissement et la remise en poste.<br />
Parmi les nombreux bénéfices, BatiSanté<br />
a ainsi pu constater : un gain de temps de<br />
40 jours et d’importants gains de productivité<br />
grâce à la suppression des tâches manuelles<br />
pour les équipes de BatiSanté, une<br />
diminution des coûts significative grâce à la<br />
réduction des équipements d’impression et<br />
de stockage, des coûts de main d’œuvre, et<br />
des frais d’affranchissement et une amélioration<br />
des délais de règlement avec l’envoi<br />
plus rapide des factures et lettres de relance.<br />
M.M. : Ces solutions répondent à tout type<br />
de structure, ETI, TPE, PME et quel que<br />
soit leur secteur d’activité.<br />
Nos métiers historiques d’équipement en<br />
matériel de salles courriers (machine à affranchir<br />
et mises sous plis), nous permet<br />
d’accompagner au plus près nos clients<br />
dans leur transition digitale.<br />
DJO France, filiale française de DJO, Global<br />
un des leaders mondiaux des dispositifs<br />
médicaux basée à Bayonne compte 200<br />
collaborateurs et 15 000 clients. Elle réalise<br />
près de 90 M€ de CA en 2016. Elle a cherché<br />
une solution d’externalisation de ses factures<br />
pour ne plus avoir à gérer cette tâche<br />
manuellement. L’entreprise cherchait une<br />
solution permettant d’envoyer à la fois des<br />
factures papier et électroniques pour être<br />
en phase avec l’évolution de la règlementation<br />
qui pousse à la dématérialisation. Résultats<br />
: 3 mois après la mise en production,<br />
75 % des factures (sur 32 000 factures<br />
clients mensuelles) sont au format électronique<br />
et 1/2 ETP 9 est libéré pour des tâches<br />
à plus forte valeur ajoutée.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
9 Equivalent temps plein.<br />
38 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
LOGICIEL<br />
Avanteam et Qualios : de la<br />
dématérialisation au management<br />
Mehrad Rushenas, directeur associé d’Avanteam, met en avant les dernières évolutions de<br />
sa solution de management Avanteam Quality Manager et présente ses applications. Quant à<br />
David Kinzelin, responsable commercial de Qualios, il annonce le lancement de la version 8.0<br />
du logiciel Qualios tout en expliquant ses objectifs. Interview croisé.<br />
David KINZELIN,<br />
responsable<br />
commercial de<br />
Qualios<br />
Mehrad<br />
RUSHENAS,<br />
directeur associé<br />
d’Avanteam<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre<br />
activité ?<br />
David Kinzelin : Notre activité est la<br />
conception, la commercialisation, la<br />
mise en œuvre et la maintenance du logiciel<br />
de management Qualios.<br />
Mehrad Rushenas : Editeur de solutions<br />
de gestion de documents et de processus<br />
métiers, nous proposons :<br />
- logiciels de management de la qualité<br />
et de la performance : ISO 9001,<br />
ISO 14001, OHSAS 18001, MASE, HAS,<br />
HACCP, FDA 21 CFR 11, etc.<br />
- dématérialisation et automatisation<br />
des processus collaboratifs : contrats,<br />
achats, factures fournisseurs, congés,<br />
absences, entrée-sortie du personnel,<br />
ressources.<br />
Q.R . : Quelle est votre actualité ?<br />
D.K. : Notre principale actualité est la<br />
sortie en novembre 2017 de la version 8.0<br />
du logiciel Qualios.<br />
M.R. : Avanteam Mobile est une application<br />
mobile disponible pour tout<br />
terminal iOS, Android ou Windows<br />
Phone qui permet à un utilisateur<br />
sur le terrain d’avoir un accès sécurisé<br />
à ses processus, documents et<br />
tâches, y compris en mode déconnecté.<br />
Les applications potentielles sont nombreuses<br />
: Audit ou inspection sur le<br />
terrain, Déclaration d’incident, Fiche<br />
d’intervention, Compte rendu de visite<br />
commerciale, Rapport d’activité journalier,<br />
Suivi de chantier ou de prestations,<br />
Etat des lieux, Contrôle propreté<br />
d’immeubles, Notes de frais,<br />
Demande congé, Visite médicale à<br />
domicile, Expertise d’assurance, Relevé<br />
d’heures, Main courante, etc.<br />
Le Symposium 2017 Avanteam 1 a été<br />
organisé le 22 juin dernier au Pavillon<br />
d’Armenonville. Son programme<br />
comprenait la présentation des dernières<br />
innovations produits et des témoignages<br />
clients.<br />
Q.R . : Quels conseils pouvez-vous<br />
donner dans le choix d’un logiciel de<br />
qualité ?<br />
1 La vidéo de la journée est consultable :<br />
https://www.youtube.com/watch?v=4w_<br />
H9AcCZKI<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I39
DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
Editeur Avanteam<br />
D.K. : Les principaux conseils que nous pouvons donner à<br />
un organisme cherchant un logiciel de gestion des systèmes<br />
qualité, peuvent se résumer à ces quatre thèmes suivants :<br />
- Une recherche facile de l’information en temps réel au<br />
travers de moteurs de recherche et de tableaux de bord<br />
performants ;<br />
- Une traçabilité des actions ;<br />
- Des outils d’analyse (tableaux de bord, graphes) en<br />
temps réel, notamment pour l’analyse des causes, la gestion<br />
des risques, le suivi des plans d’actions etc.<br />
- Un « scoring » (ce qui « marche » et ce qui ne « marche pas<br />
») afin d’orienter les efforts pour rendre le management<br />
plus efficient.<br />
M.R. : Voici 10 conseils pour bien choisir sa solution de<br />
management QSE 2 . Le premier critère est la couverture<br />
fonctionnelle. Avec Avanteam Quality Manager, vous pouvez<br />
répondre de façon simple et modulaire à l’ensemble des<br />
besoins de management de la qualité et de la performance,<br />
notamment : gestion du cycle de vie des documents, planification<br />
et suivi des audits et revues, traitement des écarts,<br />
non-conformités et réclamations, suivi des plans d’actions<br />
avec relance automatique, gestion des risques professionnels<br />
et opérationnels, formations, habilitations et entre-<br />
2 http://www.avanteam.fr/fr/Logiciels/Solutions-Avanteam/10-critères-pour-bien-choisir-sa-solution-<strong>Qualité</strong><br />
tiens individuels, suivi et contrôle périodique des équipements,<br />
pilotage grâce aux tableaux de bord accessibles en<br />
temps-réel et solution de management intégré qualité, sécurité,<br />
environnement. Quant aux autres critères, ils concernent<br />
la compatibilité avec les normes ISO et exigences<br />
métiers, la facilité d’utilisation et déploiement de la solution,<br />
la souplesse de paramétrage et le support de l’organisation,<br />
l’intégration avec l’existant (base de données, système<br />
de gestion, CRM, ERP…), les capacités d’évolution et à simplifier<br />
la complexité, les outils de pilotage et de reporting et<br />
les expertises métiers.<br />
Q.R . : Quels nouveaux logiciels ou évolutions proposez-vous ?<br />
D.K. : La version 8.0 du logiciel Qualios qui sort en novembre<br />
2017 comportera les évolutions suivantes portant à la<br />
fois sur l’ergonomie et la gestion de la sécurité :<br />
- Nouvelle ergonomie des portails avec des bandeaux de<br />
navigation en mode « flat design » ;<br />
- Application mobiles et tablettes : Qualios Web Application<br />
;<br />
- Redéveloppement de la gestion des mots de passe : nombre<br />
maximum d’essais de connexion, obligation de modification,<br />
gestion de la péremption à intervalles définis,<br />
réinitialisation par mots de passe aléatoires, gestion du «<br />
mot de passe oublié » depuis la page de connexion ;<br />
40 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
- Module d’Audit Trail : traçabilité des actions dans le logiciel,<br />
versionning des enregistrements 3 ;<br />
- Notification des alertes en temps réel ;<br />
- Module de signature électronique «<br />
authentique, infalsifiable, non réutilisable,<br />
inaltérable et irrévocable<br />
» par la technologie de chiffrement<br />
des documents en cryptographie<br />
asymétrique.<br />
M.R. : Avanteam Quality Manager intègre<br />
les améliorations suivantes comme<br />
l’accès en mobilité depuis tout terminal<br />
tout terminal iOS, Android ou<br />
Windows et les fonctionnalités collaboratives<br />
étendues grâce à Avanteam<br />
Team Connect. Autres évolutions : la<br />
gestion native des modes de révision de la suite Office et la<br />
rédaction collaborative de Google Drive, le bouton de comparaison<br />
visuelle de versions N et N-1 d’un document.<br />
Q.R . : A qui ce logiciel est-il destiné ?<br />
D.K. : Le logiciel Qualios est destiné aux organismes (entreprises,<br />
collectivités publiques, associations, etc.) de toutes<br />
tailles qui souhaitent augmenter leur performance par un<br />
outil de management en travail collaboratif orienté « zéro<br />
papier » et fournissant des informations fiables, synthétiques<br />
et en temps réel.<br />
M.R. : Avanteam Quality Manager équipe des sociétés de<br />
toutes tailles, allant de la PME régionale à la multinationale,<br />
quels que soient leurs secteurs d’activités : agroalimentaire,<br />
assurance et mutuelle, bâtiment et construction, banque<br />
et finance, commerce et distribution, administration et<br />
collectivités, énergie, industrie, cosmétique, chimie, pharmacie,<br />
santé, services, transport et logistique.<br />
Q.R . : Quels objectifs ce logiciel a-t-il ?<br />
D.K. : Le logiciel Qualios a deux principaux objectifs. Le<br />
premier est d’implanter au sein d’un organisme une gestion<br />
documentaire performante en mode « push ». Le second est<br />
d’optimiser la gestion de ses processus : traçabilité des actions,<br />
gestion des plans d’actions, analyse des résultats et indicateurs<br />
par des tableaux de bord personnalisables.<br />
M.R. : Ce logiciel présente ses objectifs : gestion de cycle<br />
de vie des documents, planification et suivi des audits<br />
et revues, traitement des écarts, non-conformités et récla-<br />
3 Le versionning des enregistrements sert à garder une trace des<br />
saisies successives sur un enregistrement d’un formulaire.<br />
« Avanteam Quality Manager<br />
intègre les améliorations<br />
suivantes comme l’accès en<br />
mobilité depuis tout terminal<br />
tout terminal iOS, Android ou<br />
Windows et les fonctionnalités<br />
collaboratives étendues grâce<br />
à Avanteam Team Connect. »<br />
Mehrad Rushenas<br />
mations, suivi des plans d’actions avec relance automatique<br />
et risques professionnels et Document Unique. Ses<br />
autres buts : formations, habilitations et entretiens individuels,<br />
suivi et contrôle périodique des<br />
équipements, pilotage grâce aux tableaux<br />
de bord accessibles en temps-réel<br />
et solution de management intégré<br />
qualité, sécurité, environnement.<br />
Q.R . : Quels sont leurs atouts par rapport<br />
aux autres logiciels sur le marché ?<br />
D.K. : La souplesse, la puissance et la<br />
simplicité du paramétrage des portails,<br />
des formulaires et des tableaux<br />
de bord permettent d’avoir un système<br />
d’information réellement adapté au système de management<br />
de l’organisme.<br />
M.R. : Le logiciel a ses avantages : une architecture moderne<br />
et ergonomique, un support des terminaux mobiles<br />
et la possibilité pour les clients de s’approprier l’outil<br />
et d’être autonome dans la gestion et l’évolution de leur<br />
application grâce à l’atelier Process Studio accessible à un<br />
homme métier.<br />
Q.R . : Ce logiciel peut-il être couplé à d’autres solutions ?<br />
D.K. : Le logiciel Qualios peut être couplé avec d’autres logiciels<br />
au travers de « web services » : gestion des annuaires<br />
LDAP 4 , connexion ODBC/JDBC 5 , import/export d’enregistrements,<br />
import/export documentaire.<br />
M.R. : Avanteam propose, en standard, différents connecteurs<br />
permettant d’interfacer les systèmes de gestion,<br />
CRM et ERP comme SAP, PeopleSoft, Oracle, Sage, Cegid,<br />
Microsoft Dynamics, etc. Une interface d’échange dynamique<br />
avec les suites bureautiques est également fournie<br />
en standard pour optimiser la gestion dynamique et collaborative<br />
des documents en interaction avec vos processus<br />
: création de documents à partir de modèles Word, courrier<br />
de réponse automatique à une réclamation client, etc.<br />
Q.R . : Quelles compétences doit-on avoir pour utiliser ce<br />
logiciel ? Demande-t-il une formation ?<br />
4 Le LDAP signifie Lightweight Directory Access Protocol (LDAP).<br />
Ce protocole permet l’interrogation et la modification des services<br />
d’annuaire.<br />
5 ODBC (sigle de Open Database Connectivity) et JDBC (Java DataBase<br />
Connectivity) sont des normes de communication entre bases<br />
de données relationnelles.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I41
DOSSIER Quels logiciels pour la qualité et la performance ?<br />
Portail Qualios<br />
D.K. : Le logiciel Qualios est destiné à être pris en main et<br />
administré par des fonctionnels (essentiellement des responsables<br />
QHSE) après une formation initiale de 6 jours.<br />
M.R. : Ce logiciel nécessite aucune compétence particulière<br />
pour l’utilisateur. En revanche, pour l’administrateur<br />
fonctionnel, une formation de 1 à 3 jours est prévue<br />
afin de lui permettre de gérer son application et intervenir<br />
dans la personnalisation des formulaires, workflows, navigateurs,<br />
vues, rapports graphiques et le portail.<br />
Q.R . : En quoi ce logiciel contribue-t-il à la qualité, l’agilité<br />
et à la performance de l’organisation ?<br />
D.K. : Le logiciel Qualios permet à un organisme d’avoir<br />
une gestion documentaire performante (le bon document<br />
au bon moment) et une optimisation de la gestion des processus<br />
et des risques pour identifier et porter les efforts sur<br />
les 20 % de causes occasionnant 80 % des effets (loi de Pareto).<br />
M.R. : Solution collaborative, Quality Manager permet à<br />
chacun au sein de l’entreprise de<br />
participer activement à la démarche<br />
de performance et d’amélioration<br />
continue grâce à des fonctions<br />
avancées telles que la rédaction et<br />
la validation collaborative des documents,<br />
le workflow graphique<br />
pour accélérer les traitements et<br />
relancer les intervenants en cas de<br />
retard ou Avanteam Team Connect pour échanger et partager<br />
autour de vos idées, documents et dossiers.<br />
Les bénéfices sont les suivants :<br />
- simplifier la saisie et l’analyse des événements et incidents<br />
grâce aux formulaires électroniques en ligne ;<br />
- accélérer le traitement des plans d’actions avec un système<br />
de workflow qui prévient les intervenants des<br />
tâches qui les attentent et les relance automatiquement<br />
en cas de retard ;<br />
- suivre en temps-réel l’avancement des dossiers pour savoir<br />
à tout moment ce qui a été réalisé et ce qui reste à<br />
faire : quoi ? qui ? quand ? comment ? pourquoi ?<br />
Q.R . : Qui sont vos clients ?<br />
« Le logiciel Qualios est destiné à être<br />
pris en main et administré par des<br />
fonctionnels (essentiellement des<br />
responsables QHSE) après une formation<br />
initiale de 6 jours. » David Kinzelin<br />
D.K. : Nos clients 6 sont des organismes (entreprises, collectivités<br />
publiques, établissements de santé associations<br />
etc.) de toutes tailles et dans beaucoup de secteurs d’activité.<br />
La majorité de nos clients utilise ce logiciel pour la<br />
gestion du SMQ : gestion des non conformités, gestion des<br />
réclamations, gestion des risques, gestion des compétences<br />
et habilitations, gestions des évaluations clients/fournisseurs,<br />
gestion des audits et bien sûr gestion des plans<br />
d’actions.<br />
M.R. : Avanteam compte 520 clients dont plus de 30% du<br />
CAC 40 comme Air France, Areva, Bolloré, Lafarge, Lagardère<br />
Active, Expanscience, KFC, Total, … mais aussi de<br />
plus en plus de PME/PMI Aplix,<br />
JST Transformateurs, Sebia, Silab,<br />
… grâce à son offre en mode SaaS.<br />
Nos clients proviennent des secteurs<br />
aussi variés que l’agroalimentaire,<br />
la banque et l’assurance,<br />
les collectivités, l’industrie, la chimie,<br />
la pharmacie, la santé, les services,<br />
les télécoms et les transports.<br />
Notre suite logicielle est aussi bien utilisée par les petites et<br />
moyennes entreprises que par les grandes-comptes.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
6 Une liste de références est disponible sur le site Internet à l’adresse<br />
http://www.qualios.com/fr/references.html.<br />
42 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
INDUSTRIE<br />
Groupe Ponticelli Frères :<br />
la qualité en application<br />
En 2009, le Groupe Ponticelli Frères choisit la solution Quality Manager d’Avanteam dans<br />
le cadre d’une consultation pour un projet qualité. La souplesse et la capacité d’évolution<br />
de l’outil sont les atouts retenus par le Groupe pour leur permettre d’envisager une<br />
harmonisation progressive de leur système de management qualité.<br />
© DR<br />
Outil d’aide en ligne<br />
Le premier enjeu de cette collaboration avec<br />
Avanteam concernait la gestion de la boucle<br />
d’amélioration continue. Le Groupe Ponticelli<br />
Frères avait besoin d’un outil pour le traitement<br />
local des événements : retours client, écarts,<br />
audits, actions, propositions d’amélioration. Pour<br />
chacun de ces processus, il a eu la possibilité de les<br />
adapter et ainsi de personnaliser l’application Quality<br />
Manager. Par exemple, pour la gestion des retours<br />
client, le niveau de détail fourni dans la description<br />
d’un retour enclenche automatiquement, grâce au<br />
workflow intégré, un traitement et des analyses adaptés.<br />
Cette première application est une réponse à un<br />
besoin de centralisation et de transversalité.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I43
DOSSIER<br />
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
Un groupe de services<br />
industriels<br />
Le Groupe Ponticelli Frères est une entreprise<br />
familiale créée en 1921 initialement spécialisée<br />
dans les activités délicates de montage et<br />
d’entretien des cheminées industrielles. Au<br />
cours des années, les activités de l’entreprise<br />
ont évolué vers les métiers de la tuyauterie<br />
et de la mécanique. Aujourd’hui, le groupe est<br />
un acteur majeur des services à l’industrie,<br />
principalement dans les secteurs du pétrole, de<br />
la pétrochimie et de la production d’énergie.<br />
Dans un second temps, le groupe a souhaité mettre en<br />
place une solution logicielle pour gérer sa bibliothèque<br />
documentaire. La fonction principale de l’application de<br />
GED Avanteam est d’aider les entreprises à mieux gérer<br />
le cycle de vie de leurs documents, de la validation à l’archivage<br />
en passant par une diffusion contrôlée auprès<br />
des utilisateurs. La couverture fonctionnelle de cette<br />
application répondait une nouvelle fois aux enjeux de ce<br />
nouveau projet : garantir la maîtrise documentaire, faciliter<br />
la diffusion ainsi que l’accès à la documentation.<br />
UNE COLLABORATION EN 2 TEMPS<br />
Quality Manager repose sur un socle unique de gestion<br />
des documents et processus métiers offrant la possibilité<br />
de créer plusieurs applications. Cela simplifie la maintenabilité<br />
des applications mais aussi la formation des utilisateurs.<br />
Le Groupe Ponticelli Frères ayant bien compris<br />
ce principe, a déployé d’autres applications comme l’outil<br />
d’aide en ligne pour les nouveaux utilisateurs.<br />
Aujourd’hui, le groupe a réussi son pari d’intégrer un<br />
système unique de management QSE au sein de l’ensemble<br />
du Groupe et ainsi de fournir auprès des 1000 utilisateurs<br />
une visibilité en temps réel sur la vie du système. Des<br />
projets d’évolution sont déjà en cours tels que la gestion<br />
des risques professionnels, le Document Unique ou encore<br />
le déploiement de certaines applications en mobilité avec<br />
Avanteam Mobile. ●<br />
44 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
QHSE<br />
Viot Consulting édite le logiciel AppQual<br />
Viot Consulting est un cabinet conseil en management de la qualité et l’éditeur du logiciel<br />
QHSE AppQual. Dominique Viot, son gérant, présente son logiciel. Interview<br />
Dominique VIOT<br />
dirigeant de Viot<br />
Consulting<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre activité ?<br />
Dominique Viot : Viot Consulting est à la fois un cabinet<br />
conseil en management de la qualité depuis 2003 et<br />
l’éditeur du logiciel QHSE AppQual depuis 2009. L’activité<br />
de conseil contribue à avoir un logiciel réellement<br />
adapté au besoin des responsables QHSE.<br />
Q.R. : Quelle est votre actualité ?<br />
D.V. : AppQual évolue régulièrement pour prendre en<br />
compte les idées d’amélioration remontées par les clients.<br />
Par exemple, nous avons intégré dernièrement la possibilité<br />
d’enregistrer des 5 Pourquoi dans les constats.<br />
Q.R. : Quels conseils pouvez-vous donner dans<br />
le choix d’un logiciel de qualité ?<br />
D.V. : Il y a plusieurs critères à prendre en compte. Le premier<br />
à mon avis est la facilité d’utilisation afin que le maximum<br />
de responsables utilise l’outil et que l’on ne perde<br />
pas de temps. Il faut regarder les possibilités de paramétrages<br />
afin que l’outil puisse s’adapter à l’activité du client<br />
et pas l’inverse. Le paramétrage doit pouvoir évoluer<br />
en fonction des évolutions de l’entreprise ou du périmètre<br />
d’utilisation. Le coût est évidemment un critère important<br />
en prenant en compte le coût complet. L’avantage<br />
d’un logiciel web est de ne nécessiter aucun investissement<br />
complémentaire au logiciel (serveurs, sauvegardes,<br />
…) et d’être utilisable avec un simple navigateur Internet<br />
sans avoir à réinstaller quoi que ce soit lorsque l’on change<br />
d’ordinateur. Si le client a des filiales ou des centres de<br />
production à l’étranger le logiciel doit être multi-langue.<br />
AppQual est disponible en français, anglais, allemand,<br />
hollandais, italien, espagnol, portugais et polonais.<br />
Q.R. : Quels nouveaux logiciels ou évolutions<br />
proposez-vous ?<br />
D.V. : AppQual est le seul logiciel que nous proposons<br />
mais il est complet. Les évolutions régulières (plusieurs<br />
fois par an) permettent de suivre les demandes des clients<br />
et d’en faire bénéficier chacun. Par exemple, la prochaine<br />
version intègrera la possibilité d’envoyer un ren-<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I45
DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
dez-vous Outlook en même temps que l’on affecte une<br />
action à un responsable, la possibilité d’attacher plusieurs<br />
fichiers en une seule fois au lieu d’attacher un fichier<br />
un par un, la possibilité de choisir un formulaire 6M ou<br />
7M au lieu du traditionnel 5M d’Ishikawa, etc…<br />
Q.R. : A qui ce logiciel est-il destiné ?<br />
D.V. : AppQual s’adresse à toutes les entreprises qui<br />
gèrent des actions, des non-conformités et des plans<br />
d’amélioration, des audits, etc… et de la documentation.<br />
L’étendue des possibilités de paramétrage permet<br />
de s’adapter à tout type d’activité comme par exemple,<br />
le service comptabilité d’Orange, l’activité transport de<br />
Geodis ou la gestion des évènements de sureté ou sécurité<br />
de l’aéroport d’Ajaccio. AppQual est destiné aussi<br />
bien aux services <strong>Qualité</strong> que Sécurité, Environnement<br />
ou Hygiène. On peut même gérer des projets.<br />
Q.R. : Quels objectifs ce logiciel a-t-il ?<br />
D.V. : Le principal objectif est de faire gagner du temps<br />
aux responsables QHSE : gain de temps en saisie (par exemple,<br />
les responsables mettent à jour, eux-mêmes, leurs<br />
actions) et en analyse (le menu Indicateurs permet d’exploiter<br />
facilement les données enregistrées).<br />
l’on sait utiliser un ordinateur et aller sur Internet.<br />
Q.R. : En quoi ce logiciel contribue-t-il à<br />
la qualité, l’agilité et à la performance de<br />
l’organisation ?<br />
D.V. : Dans un premier temps l’analyse simple des<br />
données enregistrées permet d’identifier les causes principales<br />
de non-conformités pour les traiter en priorités.<br />
Le fait que les actions soient toutes enregistrées permet<br />
de ne pas en oublier et les relances automatiques permettent<br />
d’accélérer leur traitement.<br />
Q.R. : Qui sont vos clients ?<br />
D.V. : Mes clients sont dans différents secteurs et de toute<br />
taille. Les principaux sont Orange (service comptabilité),<br />
Geodis (activité transport France et Europe), Albea<br />
(service qualité France et Europe), Aéroport d’Ajaccio<br />
(service qualité), Zanini (équipementier automobile),<br />
Epur (traitement des déchets) et Seriplast (plasturgiste<br />
spécialisé en flacons pour cosmétiques).<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
« Le principal objectif est de faire gagner du<br />
temps aux responsables QHSE. »<br />
Q.R. : Quels sont leurs atouts par rapport aux<br />
autres logiciels sur le marché ?<br />
D.V. : Son principal atout est sa facilité d’utilisation : il<br />
est très intuitif et cela facilite son utilisation par tous les<br />
responsables. Son autre principale qualité est son faible<br />
coût de mise en place et d’utilisation. Enfin, complet, il<br />
couvre tous les besoin d’un responsable QHSE.<br />
AppQual est utilisable avec tous les<br />
appareils ayant un navigateur Internet.<br />
Q.R. : Ce logiciel peut-il être couplé à d’autres<br />
solutions ? Lesquelles ?<br />
D.V. : On peut interfacer AppQual avec la GPAO 1 ou<br />
l’ERP de l’entreprise pour éviter des saisies en double,<br />
par exemple. Cela nécessite une étude au cas par cas.<br />
Q.R. : Quelles compétences doit-on avoir<br />
pour utiliser ce logiciel ? Demande-t-il une<br />
formation ?<br />
D.V. : Il n’y aucune compétence particulière dès lors que<br />
1 Gestion de la production assistée par ordinateur.<br />
46 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
PUBLI REPORTAGE DOSSIER<br />
Comment<br />
transformer<br />
efficacement<br />
son organisation<br />
?<br />
Les organisations sont constamment sollicitées par des fournisseurs<br />
de solutions IT pour simplifier leur quotidien. On<br />
entend très souvent parler de transformation digitale, conduite<br />
du changement ou encore transformation d’entreprise.<br />
Quels sont vraiment les enjeux et défis qui se cachent derrière<br />
cette initiative ?<br />
Le constat est simple : à chaque problème, sa solution.<br />
Mais lorsqu’on parle de solutions informatiques, nous<br />
sommes vite noyés dans un nombre incalculable d’informations<br />
plus ou moins pertinentes. Nous allons essayer<br />
de découvrir pourquoi et comment transformer votre organisation.<br />
COMMENÇONS PAR UN ÉTAT DES LIEUX :<br />
Les défis que les organisations actuelles doivent relever s’articulent<br />
notamment autour de la rentabilité et de la rapidité<br />
d’exécution. Par exemple, un groupe international doit pouvoir<br />
assurer une communication claire et sécurisée entre ses<br />
différentes unités commerciales. Cependant, les organisations<br />
doivent également faire face à :<br />
· la réticence des équipes face au changement<br />
· l’harmonisation des processus métier<br />
· un besoin de transparence de la communication<br />
· une gestion sécurisée des données<br />
On parle ainsi de plus en plus de transformation digitale,<br />
de partage de données sur le cloud ou encore du rôle<br />
prépondérant que le Directeur des Systèmes d’Information<br />
(DSI) doit jouer.<br />
QUELLES SOLUTIONS PEUT-ON APPORTER AU DSI ?<br />
Quel DSI n’a jamais rêvé d’une solution de gestion des processus<br />
métier capable de réconcilier le département IT et<br />
l’opérationnel ? Bénéficier de modélisations de processus<br />
claires et pouvoir les partager facilement avec les départements<br />
concernés est un luxe dont il est difficile de se passer.<br />
Pourtant les solutions qui allient sécurité des données, rapidité<br />
de partage et expérience utilisateur agréable ne sont<br />
pas légion !<br />
Aujourd’hui, un DSI a besoin d’aligner la stratégie technologique<br />
de l’organisation avec les utilisateurs métiers. Il<br />
travaille dans un environnement de développement technologique<br />
très rapide, où les managers d’équipe peuvent<br />
cependant parfois bloquer l’innovation.<br />
C’est pourquoi, un DSI a besoin d’un langage commun<br />
que chaque département de l’organisation entière peut<br />
appréhender et maîtriser. D’ailleurs, la notation BPMN 2.0<br />
(Business Process Model and Notation) assure un résultat<br />
cohérent et conforme aux conventions de modélisation des<br />
processus métier.<br />
Ensuite, un DSI doit pouvoir proposer à ses collaborateurs<br />
une solution de gestion des processus métier claire et transparente.<br />
Une bonne communication sur les statuts des processus<br />
actuels et cibles permet d’éviter toute confusion. Les<br />
rôles sont définis, les responsabilités attribuées et les projets<br />
gagnent en efficacité.<br />
Enfin, un outil d’analyse qui permet de comprendre les<br />
données générées lors de votre conduite du changement<br />
permet de mettre en lumière les points à améliorer et les zones<br />
bloquantes de vos processus métier. Ainsi, pour mener<br />
à bien une conduite du changement, une approche moderne<br />
de la gestion des processus métier paraît tout à fait adaptée.<br />
Signavio accompagne d’ailleurs les DSI et tous les autres clients<br />
dans leurs projets de transformation. Nous pouvons<br />
organiser des démos sur demande et vous proposer du contenu<br />
réellement adapté à votre business plan.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I47
DOSSIER<br />
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
APPLICATION<br />
Epur et Zanini Auto Grup : des clients de<br />
Viot Consulting<br />
L’entreprise, Epur, assure la gestion globale de tout type de déchets (collecte, tri, traitement,<br />
transit). Quant à la société Zanini Auto Grup, elle fabrique et décore les enjoliveurs de roues<br />
pour les grands constructeurs automobiles. Nicolas Ravat, responsable d’agence Epur Centre<br />
et superviseur QHSE d’Epur et Franck Bouchet, responsable <strong>Qualité</strong> Sécurité Environnement<br />
de Zanini Auto Grup témoignent sur l’utilisation des logiciels de qualité. Interview croisé<br />
Franck Bouchet,<br />
responsable <strong>Qualité</strong> Sécurité<br />
Environnement de Zanini Auto Grup<br />
Nicolas Ravat,<br />
responsable d’agence Epur Centre<br />
et superviseur QHSE<br />
Injection des enjoliveurs de roues pour automobile<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quel est votre parcours<br />
professionnel ?<br />
Franck Bouchet : Issu d’une formation supérieure en<br />
plasturgie, j’ai, par la suite, évolué chez les grands équipementiers<br />
automobiles de rang 2 de la plastics vallée en<br />
tant que métrologue, qualité projet et responsable qualité.<br />
Nicolas Ravat : J’ai commencé en bureau d’études QHSE 1<br />
(audit, dossier ICPE 2 , réglementation), puis je suis devenu<br />
responsable de 5 licences professionnelles en alternance.<br />
Ensuite, j’ai été responsable QHSE, puis responsable d’un<br />
service QHSE. Aujourd’hui, j’occupe un poste de responsable<br />
d’agence et de superviseur QHSE du groupe Epur.<br />
Q.R. : Quels conseils pouvez-vous donner dans le<br />
choix de logiciels de qualité ?<br />
F. B. : Qu’il soit le plus conviviale possible afin que tous<br />
les acteurs de l’entreprise se l’approprient et surtout afin<br />
qu’ils y trouvent leurs intérêts.<br />
N. R. : Personnellement, je recherche des outils simples<br />
d’utilisation, avec un bon rapport qualité prix et une réelle<br />
valeur ajoutée. Etant dans une PME, il ne nous est pas possible<br />
de mettre en place des logiciels trop chronophages en<br />
termes de mise à jour et d’utilisation. Et le coût d’utilisation<br />
est aussi un paramètre important dans le choix.<br />
Q.R. : Pourquoi avez-vous choisi le logiciel de<br />
Viot Consulting ?<br />
F.B. : Parce que c’est celui qui allie à la fois convivialité,<br />
simplicité et modularité.<br />
N. R. : Après avoir recherché et rencontré des fournisseurs<br />
de logiciel, nous avons conclu que ce logiciel était parfaitement<br />
dimensionné pour notre société que ce soit au niveau<br />
de sa simplicité d’utilisation, de son coût et de sa simplicité<br />
de mise en place. De plus, nous notons une très bonne<br />
réactivité du fournisseur et une écoute sur les évolutions<br />
possibles du logiciel.<br />
© DR<br />
1 <strong>Qualité</strong>, hygiène, sécurité, environnement.<br />
2 Une installation classée pour la protection de l’environnement.<br />
48 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
© DR<br />
« APPQUAL ne nécessite pas d’installation<br />
compliquée sur votre ordinateur ou serveurs<br />
car il est accessible directement depuis votre<br />
navigateur internet. » Franck Bouchet<br />
Compactage métaux<br />
Q.R. : Utilisez-vous d’autres logiciels de<br />
management pour la qualité et la performance ?<br />
F.B. : Non car la modularité du logiciel de Viot Consulting<br />
permet d’affecter des tâches autres que des suivis de plan<br />
d’actions (indicateurs, support d’audits, GED…).<br />
N. R. : Non, nous n’avons pas d’autres logiciels.<br />
Q.R. : A qui ces logiciels sont-ils destinés ?<br />
« Personnellement, je recherche des outils simples<br />
d’utilisation, avec un bon rapport qualité prix et une<br />
réelle valeur ajoutée. » Nicolas Ravat<br />
F.B. : Concernant APPQUAL, je le destine aux responsables<br />
de services en priorité mais sa simplicité permet également<br />
de le destiner aux autres acteurs de l’entreprise, ce qui n’est<br />
pas toujours possible de faire avec les autres logiciels.<br />
N. R. : A l’ensemble du personnel avec comme priorité le<br />
service QHSE et les pilotes de processus.<br />
Q.R. : Quels objectifs ces logiciels ont-t-ils ?<br />
F. B. : Pour APPQUAL, il a comme objectifs : d’apporter<br />
de la maitrise dans le suivi des plans d’actions notamment<br />
et surtout de permettre une mesure de l’efficacité de ces actions.<br />
N. R. : Ils nous apportent une organisation structurée, un<br />
suivi très précis des évènements avec des alertes et des indicateurs<br />
de suivi pour alimenter nos tableaux de bord.<br />
Q.R. : Quels sont leurs atouts par rapport aux<br />
autres logiciels sur le marché ?<br />
F. B. : APPQUAL ne nécessite pas d’installation compliquée<br />
sur votre ordinateur ou serveurs car il est accessible directement<br />
depuis votre navigateur internet. Autre point important<br />
: il est possible de mettre à jour ce logiciel en fonction<br />
de vos besoins en adressant vos doléances directement à Mr<br />
Viot. Ces avantages peuvent être moins évidents sur d’autres<br />
logiciels des autres maisons d’éditions.<br />
N. R. : Je reprendrai la simplicité d’utilisation et la facilité de<br />
prise en main. Autre atout de ce logiciel : je trouve parfaitement<br />
adapté le rapport qualité/prix à une PME.<br />
Q.R. : Ces logiciels peuvent-il être couplés à<br />
d’autres solutions ? Lesquelles ?<br />
F. B. : Aux logiciels d’AMDEC 3 par exemple, en organisant<br />
les plans d’actions qui découlent des diverses séances de travail.<br />
N. R. : Pour ma part, ce logiciel est suffisant par rapport aux<br />
besoins de notre société et nous permet d’apporter une vision<br />
claire de la gestion des non-conformités vis-à-vis de nos<br />
clients, des administrations et des éco-organismes.<br />
Q.R. : Avez-vous des difficultés à utiliser ces<br />
logiciels ?<br />
F. B. : Concernant APPQUAL, pas vraiment du fait de sa<br />
simplicité.<br />
N. R. : Il faut bien structurer l’organisation dans le logiciel<br />
dès le départ car après, c’est assez long de revenir en arrière,<br />
surtout quand on est multi-site. Sinon, nous n’avons pas rencontré<br />
de difficultés particulières.<br />
Q.R. : En quoi ces logiciels contribuent-t-ils à<br />
la qualité, l’agilité et à la performance de votre<br />
entreprise ?<br />
F. B. : Ils apportent de la maitrise sur de nombreux points et<br />
pas seulement au niveau du service <strong>Qualité</strong>.<br />
N. R. : Etant triplement certifiés, ICPE et en partenariat avec<br />
plusieurs éco-organismes, nous avons énormément d’audits<br />
dans une année. Le logiciel nous permet donc de suivre<br />
l’avancement des plans d’actions et nous assure une relance<br />
automatique des responsables d’actions. Il nous permet aussi<br />
de suivre les non-conformités clients, les non conformités<br />
exutoires… De plus, avec cet outil, il est possible de sortir des<br />
indicateurs et des statistiques pour nos revues de direction et<br />
d’être vraiment dans une démarche d’amélioration continue.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
3 Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I49
PUBLI REPORTAGE<br />
Numérisation fiable et<br />
destruction des originaux :<br />
vers la fin du papier ?<br />
Hervé Streiff,<br />
Directeur Projet Solutions<br />
Digitales, Locarchives<br />
QUELS SONT LES APPORTS DE LA NOUVELLE NORME<br />
NF Z 42-026 ?<br />
Après l’article 1379 du Code Civil et son décret d’application<br />
sur la fiabilité des copies, la norme NF Z 42-026 précise<br />
les modalités de production de copies fiables : numérisation<br />
assurant la fiabilité et l’intégrité des copies, et pérennisation<br />
dans un Système d’Archivage Electronique (SAE). Sous ces<br />
deux conditions, la destruction des originaux papiers devient<br />
envisageable.<br />
La norme NF Z 42-026 (bonnes pratiques pour obtenir des<br />
copies fiables) anticipe l’évolution de la NF Z 42-013 (règles<br />
de préservation de la pérennité des copies). Les prestataires<br />
actuellement certifiés NF Z 42-013 (chaîne de numérisation<br />
ET SAE à vocation probatoire) sont qualifiés pour la<br />
numérisation fiable.<br />
4 CRITÈRES POUR METTRE EN ŒUVRE UNE SOLUTION<br />
DE NUMÉRISATION FIABLE<br />
• Qualification de la chaîne de numérisation : test des<br />
capacités des outils de production par profil de documents<br />
et identification des risques sur la fidélité : résolution,<br />
colorimétrie…<br />
• Justification de la fiabilité de la numérisation : procès-verbal<br />
formalisant les résultats de la qualification<br />
(définition du lot, livrables, contrôles…)<br />
• Conformité : traçabilité de l’ensemble des opérations<br />
(pré et post numérisation, numérisation…) pour constituer<br />
des pistes d’audit<br />
• Intégrité des copies numériques : scellement, horodatage<br />
et conservation dans un aussi longtemps que<br />
l’original dans un SAE à vocation probatoire, avec<br />
l’attestation de numérisation encapsulant les<br />
éléments de preuve.<br />
LES ENTREPRISES PEUVENT DONC DÈS MAINTENANT<br />
DÉTRUIRE LEURS DOCUMENTS PAPIER ?<br />
La législation ouvre effectivement la perspective de la destruction<br />
après numérisation. Il est pourtant prudent d’observer l’interprétation<br />
des juges sur les cas qui leur seront soumis.<br />
Pour l’entreprise, c’est l’opportunité de s’interroger sur les risques<br />
propres à chaque type de documents. Les copies de pièces<br />
justificatives peuvent être détruites après les contrôles qualité<br />
post-numérisation. Pour les contrats d’un montant élevé, les documents<br />
RH…, il est pertinent de conserver les deux formats. En<br />
cas de destruction, l’entreprise pourra travailler avec l’autre version…<br />
et la produire devant un tribunal si besoin.<br />
LA NORME NF Z 42-026 PROPOSE 4 CAS D’USAGE AFIN<br />
D’ORIENTER LES ENTREPRISES VERS LE BON CHOIX<br />
DE NUMÉRISATION :<br />
• Quelle est la nature des documents à numériser ?<br />
S’agit-il d’un flux (courriers entrants…) ou d’un stock<br />
d’archives ?<br />
• De quelle manière la numérisation est-t-elle réalisée ?<br />
En mode centralisé, en interne ou chez un prestataire,<br />
ou décentralisé, par exemple au guichet d’une banque<br />
ou d’une administration ?<br />
En fonction de vos moyens, vous pouvez réaliser vous-même<br />
la numérisation et externaliser l’archivage électronique<br />
à un prestataire, ou l’inverse. Vous pouvez aussi confier l’ensemble<br />
de la prestation à un professionnel de la dématérialisation<br />
et de la gestion des documents.<br />
Ainsi, tout est en place pour envisager la destruction du<br />
papier lorsque cela est opportun et source d’économies. Attention<br />
toutefois à ne pas envisager la destruction immédiate<br />
de façon doctrinaire, mieux vaut mettre en œuvre la<br />
numérisation fiable ET conserver le papier quelques années,<br />
le temps de valider les processus et que les avis juridiques<br />
sur la destruction soient stabilisés. Une destruction anticipée<br />
sera ensuite possible lorsque les risques opérationnels<br />
et juridiques seront maîtrisés.<br />
50 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
DOSSIER<br />
DÉFENSE<br />
CMI, Keonys et Dassault Systèmes : du PLM<br />
à la conduite du changement<br />
Keonys a accompagné le groupe belge CMI dans le conseil et l’implémentation des solutions de<br />
Dassault Systèmes. Olivier Carlens, Deputy Group Chief Technology Officer de CMI explique le<br />
choix de certains logiciels de management et leur contribution à la performance de sa société.<br />
Gros plan sur le PLM 1 .<br />
1 « Product Lifecycle Management » (PLM) signifie « gestion du cycle de vie des produits ».<br />
Olivier CARLENS,<br />
Deputy Group Chief<br />
Technology Officer<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est l’activité de votre<br />
société ?<br />
Olivier Carlens : Les activités de CMI couvrent différents<br />
domaines : défense, industrie, énergie, environnement<br />
et maintenance. Les logiciels Catia et Enovia de<br />
Dassault Systèmes qui sont vendus, mis en place et déployés<br />
avec l’aide de Keonys sont utilisés au sein du secteur<br />
défense dont l’activité principale est le design et la<br />
fabrication de tourelles de véhicules blindés.<br />
Q.R. : Quel est votre parcours professionnel ?<br />
O.C. : J’ai commencé mon parcours professionnel en<br />
tant qu’officier dans l’armée belge. Puis j’ai occupé successivement<br />
des postes dans l’industrie de la défense<br />
belge : FN Herstal et Mecar.<br />
Q.R. : Quels logiciels de PLM et de management<br />
utilisez-vous ?<br />
O.C. : Le logiciel PLM Enovia V6 a été utilisé pour une<br />
gestion de configuration de nos produits. Nous avions<br />
décidé d’une stratégie de développement de produits<br />
par plateforme. La gestion de configuration étant devenue<br />
plus complexe, nous sommes passés de Smarteam<br />
à Enovia. Auparavant, nous avions migré de Catia<br />
V5 vers Catia V6 car cette version permettait une<br />
meilleure collaboration au niveau des équipes et la con-<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I51
DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />
« Les informations<br />
générées par<br />
Enovia sont<br />
réutilisées par SAP<br />
dans le cadre des<br />
processus achats,<br />
qualité et de<br />
production. »<br />
duite d’activités de design en parallèle. Dans cette logique<br />
de configuration, Enovia, l’extension naturelle de<br />
Catia V6, a été choisie car elle permettait une gestion<br />
cohérente des configurations et des informations sur<br />
les produits que nous développons.<br />
Le système d’information est donc basé sur différents<br />
systèmes d’information dont Enovia et SAP. Les informations<br />
générées par Enovia<br />
sont, en effet, réutilisées<br />
par SAP pour la gestion des<br />
achats, de la qualité et de la<br />
production. Enovia est un<br />
système plus dédié à la gestion<br />
des informations sur les<br />
produits et peut être complété<br />
par les modules 3D de Catia<br />
permettant de gérer des informations<br />
provenant d’autres<br />
systèmes de design car nos<br />
produits qui sont des tourelles<br />
pour des véhicules blindés, disposent d’éléments<br />
mécaniques et électroniques. Avec Catia et Enovia,<br />
nous pouvons avoir une traçabilité de la conception<br />
jusqu’au SAP. Si le logiciel de PLM garantit une gestion<br />
du design du produit et de la configuration, la qualité<br />
est gérée principalement sur des modules <strong>Qualité</strong><br />
du logiciel ERP 1 , SAP.<br />
Q.R. : Pourquoi avez-vous choisi ces logiciels et<br />
Keonys ?<br />
O.C. : Nous avons choisi d’abord les produits Dassault<br />
Systèmes dans les années 2000. Catia V5 était alors un<br />
leader sur le marché et Dassault Systèmes nous avait<br />
fait la meilleure proposition tant technique que commerciale.<br />
Après, nous avons commencé par travailler<br />
avec cette société pour continuer avec Keonys qui assure<br />
un suivi et un service de plus grande proximité. Nous<br />
avions sélectionné principalement Enovia pour son intégration<br />
avec Catia.<br />
Les logiciels Enovia et Catia n’ont pas la même finalité<br />
que SAP. Les premiers étant respectivement un PLM,<br />
un outil de conception 3D alors que SAP est un ERP.<br />
1 Un ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de<br />
Gestion Intégré) est un système d’information qui permet de gérer<br />
et suivre au quotidien, l’ensemble des informations et des services<br />
opérationnels d’une entreprise.<br />
Le groupe a décidé que l’ERP pour l’ensemble du groupe<br />
serait SAP alors que les différents secteurs peuvent<br />
sélectionner les PLM et outils de conception 3D qui<br />
sont les plus adaptés à leurs besoins.<br />
Q.R. : Avez-vous eu des difficultés à utiliser ces<br />
solutions ?<br />
O.C. : La mise en place de solutions informatiques<br />
nécessite un projet de management de changement organisationnel.<br />
Le déploiement n’a pas été toujours un<br />
long fleuve tranquille.<br />
Q.R. : En quoi ces solutions contribuent-t-elles à<br />
la qualité, l’agilité et à la performance de votre<br />
entreprise ?<br />
O.C. : Les systèmes Catia et Enovia permettent la mise<br />
en place des processus collaboratif et de vérification<br />
de validation du design qui est plus efficace et de meilleure<br />
qualité que des systèmes entièrement basés sur<br />
des processus papier suite à la création de plans. Catia<br />
V6 et Enovia V6 assurent une excellente traçabilité<br />
de modifications et de changement et permettent à<br />
différentes équipes importantes (environ 120 personnes)<br />
de travailler ensemble sur un même design. Cela<br />
nécessite des processus organisationnels qui supportent<br />
les équipes de design et de configuration.<br />
Mais les informations<br />
« Le déploiement<br />
n’a pas été toujours<br />
un long fleuve<br />
tranquille. »<br />
étaient accessibles aux différents<br />
services au-delà des<br />
équipes d’ingénierie par un<br />
système d’autorisation et de<br />
droits d’accès. De plus, cela<br />
permet d’améliorer l’ingénierie<br />
concourante au niveau de l’entreprise. Ainsi,<br />
toute l’entreprise a accès en temps réel à l’information<br />
concernant le design et ses modifications. Le service<br />
d’ingénierie est donc fournisseur d’informations<br />
dont les autres départements sont clients. Les services<br />
Achats et <strong>Qualité</strong> en sont les principaux bénéficiaires.<br />
Enfin, des processus permettent d’effectuer des contrôles<br />
et des validations aux différents niveaux et d’automatiser<br />
la traçabilité et des activités concernant la qualité<br />
et le design.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
52 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
PUBLI REPORTAGE<br />
Fusionnez vos outils de gestion<br />
de maintenance et QHSE pour catalyser<br />
votre management qualité.<br />
Pour que le management de la qualité soit<br />
efficace, il doit être connecté avec chaque<br />
service, chaque fonction de l’entreprise.<br />
Mais c’est avec le service maintenance que<br />
la mise en place d’une synergie est la plus<br />
cruciale.<br />
Pour l’atteindre, une des meilleures solutions est de se doter<br />
d’un logiciel disposant de la double compétence GMAO<br />
et QHSE. C’est par exemple le cas du logiciel Themis QHSE<br />
Manager, édité par DSDSystem. « Nous développons une<br />
gamme de logiciel pour l’industrie et les services, commente<br />
Bernard Decoster, fondateur de DSDSystem. Parmi ceux-ci,<br />
la GMAO Altair Enterprise et le logiciel QHSE Themis. Chacun<br />
peut compléter l’autre sous forme d’un module 100% intégré.<br />
Cela signifie qu’ils peuvent travailler en parfaite synergie,<br />
dans le sens de la norme ISO 9001. »<br />
PLANIFIER ET AGIR PLUS EFFICACEMENT<br />
La mise en place de nouvelles mesures QHSE ou la réalisation<br />
d’actions correctives met régulièrement le service maintenance,<br />
que ce soit pour des travaux neufs ou des modifications<br />
matérielles.<br />
Disposer d’un seul logiciel pour gérer les ressources, tant<br />
matérielles qu’humaines, est un véritable atout pour avoir<br />
une approche processus efficace. Chaque responsable de<br />
service (maintenance, QHSE, magasin…) dirige ses propres<br />
ressources, mais également se coordonner quand cela<br />
est nécessaire.<br />
FACILITER L’AMÉLIORATION CONTINUE<br />
Les services QHSE et maintenance sont parmi les seuls qui<br />
entretiennent un contact permanent et global avec l’installation,<br />
chacun dans leur domaine de compétence. Leur<br />
complémentarité et leur implication commune sont une des<br />
clés de voute de la démarche ISO 9000.<br />
La démarche qualité est essentielle à l’amélioration continue<br />
de la maintenance, et le pouls pris par le travail de<br />
la maintenance au quotidien permet à son tour au service<br />
qualité d’évaluer la santé de l’installation, ce qui est essentiel<br />
pour définir les axes d’amélioration requis.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I53
PUBLI REPORTAGE<br />
SUIVRE AVEC PLUS DE FACILITÉ DES POSTES À RISQUE<br />
Dans la plupart des domaines d’activité, la maintenance représente<br />
les postes les plus à risque de l’entreprise, associé à<br />
une imprévisibilité plus forte. C’est également un des services<br />
ou les habilitations et formations sont les plus sensibles<br />
à suivre. Une parfaite intégration du management de la<br />
maintenance et de celle de la qualité est là aussi un atout<br />
non négligeable.<br />
A PROPOS DE THEMIS QHSE MANAGER<br />
Themis QHSE Manager est un logiciel de gestion de la qualité,<br />
de la santé, de la sécurité et de l’environnement développé<br />
à parti d’une technologie web native. Fruit de 15<br />
ans de développements continus, la technologie de Themis<br />
est utilisée quotidiennement par plus de 500 sites industriels<br />
et tertiaires dans le monde entier, l’accompagnant dans<br />
leur démarche qualité/ISO 9001.<br />
Parmi les fonctions essentielles du logiciel, on peut citer : la<br />
gestion des audits, inspection, analyse, règlementation, certifications<br />
ISO, MMR, conformité des équipements, DUER,<br />
coûts, KPI, tableaux de bord…<br />
Le module GMAO de Themis intègre enfin toutes les fonctionnalités<br />
de gestion de maintenance préventive et curative,<br />
mutualisant avec le reste du logiciel la gestion des données<br />
de base (équipements, emplacements, main d’œuvre…), le<br />
planning, les achats et stocks ainsi que l’application mobile.
Lean Manufacturing<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
INTERVIEW<br />
Axium performance, Géo Lean et Institut<br />
Lean France : des spécialistes au service<br />
du Lean Manufacturing<br />
Trois experts, Richard Kaminski, directeur exécutif de l’institut Lean France, Daniel Marco,<br />
co-fondateur de Géo Lean et Hubert Siegfriedt, directeur commercial, coactionnaire chez<br />
Axium performance et Leanership consulting échangent sur les enjeux du Lean et livrent des<br />
conseils pratiques. Entretien<br />
Richard KAMINSKI,<br />
directeur exécutif de l’Institut<br />
Lean France<br />
Daniel MARCO,<br />
co-fondateur<br />
de GéoLean<br />
Hubert SIEGFRIEDT,<br />
directeur commercial, coactionnaire chez Axium<br />
performance et Leanership consulting (spécialiste<br />
du lean management en maintenance)<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelles sont vos activités ?<br />
Richard Kaminski : L’institut Lean France est le représentant<br />
français du Lean Global Network créé par les « découvreurs<br />
» du concept Lean (MIT à Boston). Son objectif est<br />
donc la promotion du Lean à travers des conférences (internationales,<br />
nationales et régionales), des Master Classes, de<br />
l’édition, la librairie et l’animation de communautés.<br />
Daniel Marco : GéoLean est une société française spécialisée<br />
dans l’installation de systèmes Lean. Mon associé<br />
et moi-même, nous avons fait le constat d’un manque de<br />
savoir-faire dans la mise en œuvre du Lean en entreprise.<br />
L’offre existante se limite, en effet, au conseil et à la formation<br />
théorique. Or, le Lean est, avant tout, une démarche<br />
pratique, une action sur le terrain. GéoLean a mis au point<br />
le métier d’installateur de Lean qui, associée à une vision<br />
stratégique et humaine, est à l’opposé du conseil. Ce savoir-faire<br />
lui permet de s’engager sur des résultats sur le<br />
plan économique en obtenant des gains importants et sur le<br />
plan social en améliorant le travail et en remportant l’adhésion<br />
des salariés pour des changements durables.<br />
Hubert Siegfriedt : Axium performance est une société<br />
de conseil expert en lean management, spécialisée dans les<br />
industries de process.<br />
Q.R. : En quoi le Lean Manufacturing contribue-t-il à la qualité<br />
et à la performance de l’industrie ?<br />
R.K. : Le Management Lean a pour premier objectif de<br />
développer la valeur pour les clients, à travers une meilleure<br />
compréhension des besoins des utilisateurs. Ceci se<br />
construit à partir du développement des personnes autour<br />
du Kaizen (Lean = Kaizen + Respect ; cf le site Toyota). Ces<br />
deux piliers : Juste à temps et Arrêt premier défaut constitue<br />
les moyens de détecter les problèmes et d’arrêter leur<br />
transmission aux postes suivants. Ceci concerne en premier<br />
lieu la non qualité. L’alerte qualité transmise par l’Andon<br />
peut arrêter toute une usine en cas de problème non résolu<br />
dans le temps imparti. La qualité dans une entreprise pratiquant<br />
le management Lean est au centre des préoccupations<br />
de toute l’entreprise, et pas seulement des « responsables<br />
qualité ».<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I55
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
D.M. : Le Lean est, à ce jour, la meilleure réponse à l’exigence de<br />
qualité. Ce système est entièrement tourné vers le client. Il est<br />
issu du système de production de Toyota, créé par le constructeur<br />
dans les années 1950. Or, Toyota a construit, en grande partie,<br />
son succès et sa réputation sur son système qualité. Le principe<br />
majeur de la qualité dans le Lean est « stop and notify ». Cela<br />
signifie qu’aucun défaut ne doit passer au poste suivant, il doit<br />
être traité au plus tôt. Ce principe va s’appliquer à de nombreux<br />
outils, mais surtout, il constitue une philosophie de la production<br />
: la qualité est au centre de toutes les préoccupations, du management<br />
comme des opérateurs.<br />
« La qualité dans une entreprise pratiquant le<br />
management Lean est au centre des préoccupations<br />
de toute l’entreprise, et pas seulement des «<br />
responsables qualité. » Richard Kaminski<br />
En même temps, un système Lean est un moteur à améliorer<br />
l’existant dans un environnement qui bouge. Avec la fin de la<br />
mass production, le marché est beaucoup plus segmenté. Le Lean<br />
est une réponse à cette complexification. Elle donne à l’entreprise<br />
la flexibilité nécessaire pour s’adapter à la demande client en<br />
créant des séries plus petites et plus rapides. Cela réduit le temps<br />
de traversée de chaque pièce dans l’usine, les stocks, les encours<br />
et les surfaces. Les gains s’échelonnent généralement entre 15 et<br />
50 % tandis qu’en matière de qualité, on obtient une réduction<br />
sensible des PPM 1 et des réclamations clients.<br />
H.S. : Le Lean, au-delà de l’outil, est une philosophie qui met<br />
l’employé terrain au centre de la démarche. Il permet de maitriser<br />
les processus pour obtenir les résultats en mettant la qualité<br />
du produit et des processus en priorité.<br />
« Le Lean, au-delà de l’outil, est une philosophie qui<br />
met l’employé terrain au centre de la démarche. »<br />
Hubert Siegfriedt<br />
Q.R. : Quels outils le manager doit-il utiliser ?<br />
R.K. : Travailler sur le gemba (le terrain) et développer au quotidien<br />
ces équipes pour mieux résoudre les problèmes et faire vivre<br />
l’amélioration continue.<br />
H.S : Tout dépend du besoin, il existe plus de 70 outils à la disposition<br />
des gens voulant mettre en place du Lean, tous ne sont<br />
1 Le ppm ou partie par millions mesure le nombre de pièces nonconformes<br />
par millions de pièces produites.<br />
Doing Center, l’usine Lean<br />
et centre de formation de GéoLean.<br />
pas nécessaires. Néanmoins, il y a un commencement que nous<br />
appelons les basiques qui sont immuables : Standardisation, 5S,<br />
Management visuel pour obtenir l’implication du personnel.<br />
Q.R. : Quels conseils pouvez-vous donner à un manager ?<br />
R.K. : Le manager doit transformer son approche en passant du<br />
« command and control » au développement des personnes et à<br />
l’animation de l’amélioration continue quotidienne.<br />
D.M. : Le Lean implique la mise en place de systèmes complets<br />
pour atteindre des résultats significatifs et pérennes. L’engagement<br />
des dirigeants doit être total. Ils définissent les objectifs<br />
et le suivi des résultats. Pour cela, il leur faut une vision sur le<br />
moyen terme : transformer l’organisation nécessite du temps,<br />
souvent entre 3 à 5 ans sachant que les premiers gains apparaissent<br />
6 mois minimum après l’application de la méthode.<br />
« Le Lean implique la mise en place de systèmes<br />
complets pour atteindre des résultats significatifs et<br />
pérennes. » Daniel Marco<br />
Une fois, la direction donnée, le meilleur conseil à donner au<br />
manager est d’aller sur le terrain. Il doit voir les faits et les vraies<br />
pièces. Il doit parler aux personnes qui ont détecté les défauts<br />
et essayé de comprendre leur vision. Si la direction donne l’impulsion<br />
stratégique, c’est l’opérateur qui apporte la solution sur<br />
le terrain. Ce n’est qu’en rétablissant un échange entre les cols<br />
blancs et les cols bleus que les entreprises peuvent se réorganiser.<br />
H.S. : Je conseille de croire en installant un responsable Lean et<br />
en déléguant la mise en œuvre que cela fonctionnera. Le responsable<br />
1 du Lean management est le directeur, puis ces N-1.<br />
Q.R. : Sur quels points le manager doit-il être vigilant ?<br />
R.K. : La vigilance porte sur le point ci-dessus. C’est sur le gemba<br />
que se crée la valeur et c’est donc<br />
là que le manager Lean agit.<br />
D.M. : Il faut se méfier des files d’attente interminables de sujets à<br />
traiter, en particulier de sujets qualité. La rapidité de l’action implique<br />
de prioritiser les tâches à accomplir en fonction de ce qui<br />
est le plus important pour le client si on n’a pas la capacité à tout<br />
56 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Demetrescoux-Custo.indd 1 21/11/14 11:20<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
traiter de front. Le manager doit également être vigilant à ne pas<br />
laisser un aléa devenir une opération ou un processus standard.<br />
H.S. : Le manager ne doit pas confondre vitesse et précipitation.<br />
Comme indiqué, le Lean management est une philosophie<br />
qui a des étapes de mise en œuvre. Croire que l’utilisation<br />
des outils sans soutien permettra d’y arriver est une erreur majeure.<br />
Q.R. : Quelles compétences le manager<br />
doit-il acquérir ?<br />
du<br />
Lean<br />
R.K. : Outre l’écoute et l’empathie avec ses<br />
équipes, le manager Lean Un contenu directement doit opérationnel comprendre au quotidien.<br />
Radu dEMETRESCOuXla<br />
Une présentation synthétique et visuelle.<br />
BERnaRd CORRE<br />
Les points clés français et en anglais.<br />
FRançOiS HiCTER<br />
KOSHi iiYaMa<br />
notion de valeur pour le client.<br />
FRançOiS JOuBERT<br />
Quels sont les fondements sur lesquels repose la pratique du Lean ?<br />
HuBERT SiEGFRiEdT<br />
Comment piloter la démarche pour atteindre les objectifs stratégiques de<br />
Les consultants associés<br />
l’entreprise ? Comment associer le personnel pour garantir la réussite du<br />
d’Axium Performance SAS ont<br />
Lean Management ? Comment « tirer » les flux et répondre au mieux aux<br />
tous une une longue expérience<br />
D.M. : Le manager doit besoins des connaître clients ? Quels outils spécifiques utiliser dans les activités outils de management dans du<br />
des<br />
entreprises prestigieuses :<br />
support ? Peut-on faire du Lean en amont de la production ?<br />
PSA, Valéo, Thomson, Rolex,<br />
Salomon, Canon, Häagen-Dazs,<br />
découvrez 67 outils indispensables pour introduire et déployer le Lean<br />
Dow Chemical, OSRAM, Hill-Rom…<br />
Management dans votre organisation, et améliorer ses performances<br />
Avant de fonder leur propre<br />
Lean, à savoir les méthodes de résolution cabinet en 2006, des<br />
la plupart<br />
en y associant vos collaborateurs.<br />
d’entre eux ont commencé leur<br />
carrière de consultant chez<br />
Axium Performance SAS est une société de consulting qui aide les<br />
Kaizen Institute.<br />
entreprises à augmenter leurs résultats financiers par une amélioration<br />
systématique et durable leur performance opérationnelle.<br />
problèmes et de recherche des causes initiales,<br />
Forts de leur expérience du terrain, nos consultants experts dispensent une<br />
gamme complète de formations aux outils du Lean, à travers notre pôle de<br />
formation Lean University<br />
et pouvoir les combiner. Il doit également avoir<br />
® .<br />
www.axium-performance.com<br />
www.lean-university.com<br />
les postures Lean permettant d’être réactif face<br />
édition hors commerce<br />
aux aléas. Le manager doit avoir un certain<br />
talent pour la communication afin de sensibiliser<br />
et entraîner les équipes. Il doit développer<br />
sa réactivité afin de refuser l’aléa, sa persistance<br />
dans la rechercher des causes et leur<br />
traitement, enfin sa capacité à faire des tris en<br />
fonction des besoins du client.<br />
H.S. : J’espère qu’il n’a pas ou plus à les acquérir : présence sur le<br />
terrain, empathie, remise en question, patience.<br />
Q.R. : Quelles difficultés la mise en œuvre cette méthode présentet-elle<br />
?<br />
R.K. : Le dirigeant ne s’approprie pas les pratiques Lean et de<br />
ce fait les activités Lean restent partielles, restreintes à quelques<br />
personnes ou activités, mais pas stratégiques. L’approche « outils<br />
» en est un bon exemple et ne permet pas de pérenniser les résultats<br />
sur la durée.<br />
D.M. : La principale difficulté est de changer les postures, c’est-àdire<br />
de changer la vision de la production. Il ne faut plus compter<br />
sur un contrôle final de tous les aspects du produit en bout de<br />
ligne, mais intégrer l’idée d’un contrôle à chaque étape. Cela signifie<br />
modifier la notion de la performance à chaque poste de<br />
travail. Le défaut doit « vivre » le moins longtemps possible dans<br />
Lean<br />
du<br />
Lean<br />
l’entreprise, il doit être éradiqué le plus tôt possible. C’est vraiment<br />
la posture la plus difficile à acquérir en ce qui concerne la<br />
qualité.<br />
H.S. : Une mauvaise compréhension de la philosophie, l’utilisation<br />
unique d’outils résultats ; du one shot sans impliquer les utilisateurs.<br />
Q.R. : Quelles lectures conseillez-vous au manager ?<br />
R.K. : Le « management Lean » de Michael Ballé (Pearson),<br />
« The Lean Strategy » de Dan Jones, M. Ballé,<br />
J. Chaize et O. Fiume (Macgraw Hill).<br />
D.M. : Le premier, le « Toyota production system , a été publié en<br />
1988 par de Taiichi On, l’ingénieur industriel qui est considéré<br />
comme le père du système Lean. C’est la source.<br />
H.S. : « La boite à outils du lean » et « Le lean<br />
management » de Radu Demetrescoux et un<br />
collectif pour comprendre le rôle et les outils.<br />
Sinon pour comprendre facilement le chemin,<br />
je conseille toujours « Le but » d’E.M. Goldratt<br />
qui est une vulgarisation très réussie de la mise<br />
Avec 6 vidéos en œuvre<br />
d’approfondissement<br />
J Radu dEMETRESCOuX<br />
Coordinateur de l’ouvrage<br />
J Bernard CORRE<br />
J François HiCTER<br />
J Koshi iiYaMa<br />
J François JOuBERT<br />
J Hubert SiEGFRiEdT<br />
L’ouvrage « La boite à outils du<br />
lean » de Radu Demetrescoux<br />
Q.R. : Pouvez-vous donner un exemple<br />
d’application ?<br />
R.K. : La littérature regorge d’exemples d’application,<br />
dont le dernier livre sorti («The Lean<br />
Strategy ») dont tous les exemples sont français.<br />
D.M. : Généralement, l’application d’un système<br />
de Lean management procure des gains<br />
systématiquement de l’ordre de 20 à 30 % à<br />
chaque étape du processus. Mais le plus important, peut-être,<br />
réside dans la dynamique d’amélioration continue et de réussite<br />
positive que suscite l’installation du Lean avec des niveaux<br />
de qualité de quelques PPM par an ou encore des stocks très<br />
faibles en comparaison des entreprises évoluant dans le même<br />
secteur. GéoLean a installé des systèmes Lean complets pour<br />
des centaines de grandes entreprises internationales possédant<br />
de 3 à 150 sites.<br />
H.S. : La société de produits chocolatés, Carembar&co, sortait<br />
d’un PSE 2 et risquait la fermeture, en 4 ans l’usine de Strasbourg<br />
est passé de l’usine aux résultats les plus mauvais à premier<br />
de la classe. En moyenne, après une période de mise en<br />
place de l’esprit Lean, les résultats en SQCDME (Sécurité, qualité,<br />
cout, délais, motivation et environnement) se chiffre en %<br />
à 2 chiffres.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
2 Plan de sauvegarde de l’emploi<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I57
LES OUTILS DE LA QUALITÉ Lean Manufacturing<br />
APPLICATION<br />
FM Logistic France partage son<br />
expérience de l’amélioration continue<br />
Simon Chevalier, chef de projets Amélioration Continue et Lydie Raveleau-Richet, directeur<br />
Amélioration Continue, QHSE, Sureté et Douanes expliquent leur stratégie d’amélioration<br />
continue et livrent leurs conseils.<br />
Lydie<br />
RAVELEAU-<br />
RICHET<br />
Directeur<br />
Amélioration<br />
Continue,<br />
QHSE, Sureté et<br />
Douanes<br />
<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelles sont<br />
vos activités ?<br />
Simon Chevalier et Lydie Raveleau-Richet<br />
: FM Logistic France est<br />
une filiale du groupe FM Logistic, un acteur<br />
international de référence dans les<br />
métiers de l’entreposage, du transport et<br />
du conditionnement. L’entreprise est experte<br />
sur les marchés des produits de<br />
grande consommation, de la distribution,<br />
de la parfumerie/beauté, de l’industrie et<br />
de la santé, pour qui elle assure le pilotage<br />
et l’optimisation des flux.<br />
Q.R. : Comment avez-vous appliqué<br />
le Lean Manufacturing dans votre<br />
société ?<br />
S. C. et L. R.R. : Tout d’abord, nous préférons<br />
parler d’amélioration continue<br />
plutôt que de Lean Manufacturing. Cela<br />
correspond d’une part davantage à notre<br />
état d’esprit et, d’autre part, nous permet<br />
de travailler sur les flux à la fois opérationnels<br />
mais aussi administratifs.<br />
Notre stratégie Amélioration Continue<br />
s’appuie sur 3 piliers : l’intelligence collective,<br />
le juste nécessaire et la remise en<br />
cause permanente.<br />
Simon<br />
CHEVALIER<br />
Chef de projets<br />
Amélioration<br />
Continue<br />
Concrètement, cela s’est traduit par une<br />
méthodologie « MOVE » appliquée sur 80<br />
% de nos activités manutention et conditionnement,<br />
et sur plus d’une vingtaine de<br />
nos plateformes. Un travail par « percée »<br />
mené par une forte coopération entre la Direction<br />
Amélioration Continue et les opérationnels<br />
de nos sites.<br />
Ainsi, nous avons réalisé l’animation de<br />
nombreux groupes de travail sur des thématiques<br />
très différentes (atelier Kaizen<br />
pour la gestion opérationnelle du pooling 1 ,<br />
chantier 5S sur les postes de pilotage ou encore<br />
réflexion plus poussée sur un nouvel<br />
outil de préconisation de quais).<br />
Des diagnostics de performance (méthodologie<br />
MOVE) sur plusieurs semaines ont<br />
aussi permis de dégager un plan d’amélioration<br />
valorisé avec des échéances précises<br />
visant à optimiser les performances (qualité,<br />
sécurité et productivité) et anticiper les<br />
attentes des clients.<br />
L’amélioration continue est également un<br />
levier de motivation avec le déploiement<br />
1 Le pooling propose une mutualisation des<br />
moyens de transport pour optimiser le chargement<br />
des véhicules et réduire les coûts.<br />
d’un programme de certification White<br />
/Yellow Belt / Green Belt à destination<br />
des chefs d’équipe et responsables d’exploitation.<br />
« Notre stratégie Amélioration<br />
Continue s’appuie sur 3 piliers :<br />
l’intelligence coll ective, le<br />
juste nécessaire et la remise en<br />
cause permanente. »<br />
Q.R. : Pourquoi avez-vous choisi<br />
cette méthode ?<br />
S. C. et L. R.R. : L’amélioration continue<br />
ne peut imprégner la culture d’une<br />
entreprise que si elle s’inscrit dans ses<br />
axes stratégiques (les diagnostics de<br />
performances participent à la recherche<br />
de l’excellence opérationnelle) mais<br />
aussi si elle associe l’ensemble des collaborateurs<br />
(ateliers participatifs 5S /<br />
Kaizen, programme de certification<br />
Yellow Green Belt). En 2012, l’amélioration<br />
continue est ainsi devenue l’un des<br />
10 chantiers stratégiques de l’entreprise.<br />
Q.R. : Quels ont été les<br />
résultats ?<br />
S. C. et L. R.R. : Plus de 100 White /<br />
Yellow / Green belts ont été décernées<br />
depuis 2015 et récompensent la mise en<br />
place d’un projet sur l’activité du collaborateur.<br />
Ce dernier doit, à chaque<br />
fois, démontrer que son projet a apporté<br />
de la valeur, d’un point de vue financier<br />
mais également sur les conditions<br />
de travail.<br />
58 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
Par ailleurs, les différents diagnostics de<br />
performances ainsi que les efforts engagés<br />
par les équipes opérationnelles pour<br />
conduire les plans d’actions amélioration<br />
continue ont contribué à améliorer<br />
la rentabilité de nos activités et à anticiper<br />
les attentes de nos clients.<br />
En synthèse, nos principaux résultats<br />
sont les suivants :<br />
- 500 managers formés aux outils de<br />
Lean Management et 300 collaborateurs<br />
impliqués dans les groupes de<br />
travail ;<br />
- Une équipe Amélioration Continue<br />
certifiée Black Belt ;<br />
- Une dynamique de management<br />
visuel en animation sur 24 de nos<br />
plateformes ;<br />
- Plus d’une quinzaine de chantiers<br />
5S réalisés ;<br />
- Un challenge national « Eureka »<br />
sur les idées innovantes.<br />
Q.R. : En quoi le Lean<br />
Manufacturing contribue-t-il à<br />
la qualité et à la performance de<br />
l’industrie ?<br />
S. C. et L. R.R. : Le Lean systématise<br />
la mesure, et de fait, la résolution des<br />
causes racines expliquant un éventuel<br />
écart par rapport à un standard. C’est en<br />
ce sens qu’il a une très forte contribution<br />
à la qualité et à la performance de toute<br />
activité. La mobilisation de tous passe<br />
par la recherche de gaspillage et de non<br />
valeur ajoutée à la fois dans les process et<br />
dans les méthodes de travail.<br />
Par ailleurs, l’implication croissante<br />
des collaborateurs, notamment par les<br />
groupes de travail ou par l’intermédiaire<br />
des unités autonomes<br />
(UAP = Unité autonome<br />
de production)<br />
les responsabilise vis-àvis<br />
des objectifs clients<br />
et du savoir-faire et ainsi<br />
contribue naturellement<br />
à l’excellence opérationnelle.<br />
Q.R. : Quelles difficultés la mise en<br />
œuvre cette méthode présente-telle<br />
?<br />
S. C. et L. R.R. : La mise en œuvre d’une<br />
telle méthode est longue et nécessite<br />
d’être portée par la Direction Générale<br />
afin de s’assurer de la collaboration de<br />
l’ensemble des services (opérations, commerce,<br />
IT, process, R&D).<br />
Q.R. : Quels outils le manager<br />
doit-il utiliser ?<br />
S. C. et L. R.R. : Les outils les plus<br />
simples sont généralement les plus efficaces<br />
: flowchart 2 , analyses de déroulement,<br />
diagrammes spaghetti 3 , 5S, Gemba<br />
walking 4 , SMED, management visuel…<br />
mais aussi la méthodologie de résolution<br />
des problèmes (MRP) avec les 5 pourquoi,<br />
l’Ishikawa 5 , le Gantt …<br />
Q.R. : Quels conseils pouvez-vous<br />
donner à un manager ?<br />
S. C. et L. R.R. : D’être humble et de<br />
ne pas donner de leçons … mais d’être<br />
opiniâtre et de savoir argumenter s’il<br />
est intimement persuadé que certains<br />
changements sont nécessaires. Le manager<br />
doit savoir mettre « ses lunettes<br />
Lean » et ainsi regarder d’une autre façon<br />
son activité : cela nécessite une certaine<br />
prise de recul. Il doit impérative-<br />
2 Organigramme ou diagramme de flux.<br />
3 Le diagramme spaghetti a pour but de retracer<br />
le flux physique d’une personne ou de pièces.<br />
4 Le Gemba Walking est une activité des<br />
managers qui consiste à aller sur le terrain<br />
pour rechercher les gaspillages et les opportunités<br />
d’amélioration.<br />
5 Le diagramme d’Ishikawa représente de façon<br />
graphique les causes aboutissant à un effet.<br />
ment travailler en bonne intelligence et<br />
en coopération avec l’ensemble des entités<br />
de l’entreprise : opérations, commerce,<br />
IT, R&D.<br />
« Le manager doit impérativement<br />
travailler en bonne intelligence et<br />
en coopération ave c l’ensemble<br />
des entités de l’entreprise :<br />
opérations, commerce, IT, R&D. »<br />
Q.R. : Sur quels points le manager<br />
doit-il être vigilant ?<br />
S. C. et L. R.R. : Le manager doit être<br />
vigilant sur le suivi des actions. L’activité<br />
opérationnelle est extrêmement prenante<br />
et il est objectivement très difficile<br />
pour un manager opérationnel de mener<br />
à bien rapidement un plan d’actions<br />
Amélioration Continue. Il faut donc l’aider<br />
et l’accompagner, mais sans le déposséder<br />
du plan d’actions. Le manager doit<br />
veiller également au planning des actions<br />
nécessitant des évolutions informatiques.<br />
Enfin, il doit inclure son équipe dans la<br />
réalisation des actions.<br />
Q.R. : Quelles compétences le<br />
manager doit-il acquérir ?<br />
S. C. et L. R.R. : Connaissance du métier,<br />
capacités de calcul et de mise en forme,<br />
maîtrise des outils Lean et <strong>Qualité</strong> totale…<br />
Q.R. : Quelles qualités le manager<br />
doit-il développer ?<br />
S. C. et L. R.R. : Les capacités d’observation<br />
du terrain et d’écoute, l’humilité et<br />
la volonté de découvrir de nouveaux process<br />
ou organisations.<br />
Il doit également être précis afin d’être<br />
crédible.<br />
Q.R. : Quelles lectures conseillezvous<br />
au manager ?<br />
S. C. et L. R.R. : La lecture de « The<br />
Goal » de Eliyahu M. Goldratt reste pertinente,<br />
même si le livre a 30 ans.<br />
Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I59
Lean Manufacturing<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Lean Manufacturing : un état d’esprit<br />
Professeur de Management des Opérations à ESCP Europe, Fabienne Fel dirige la Chaire<br />
« Une usine pour le futur », en partenariat avec Safran et la Fondation d’Entreprise Michelin.<br />
Avant d’enseigner le Lean Manufacturing, elle a participé au lancement de cette démarche<br />
chez un constructeur automobile français, où elle occupait le poste de responsable de la<br />
logistique et de l’ordonnancement.<br />
Fabienne Fel,<br />
professeur en<br />
Management des<br />
Opérations, directrice<br />
scientifique de la chaire<br />
«Une Usine pour le Futur»<br />
Le Lean Manufacturing, méthode d’amélioration des<br />
performances globales de l’entreprise, est connu<br />
du monde occidental depuis la fin des années 80,<br />
soit plus de 30 ans … et fait pourtant toujours l’objet<br />
de recherches. Pourquoi ? Parce que loin d’être une simple<br />
démarche technique, le Lean Manufacturing est une véritable<br />
culture d’entreprise qui rompt avec le modèle dominant de la<br />
communication top-down, et pose toujours problème à nombre<br />
d’entreprises.<br />
UN PEU D’HISTOIRE…<br />
Le Lean Manufacturing a été porté à la connaissance du grand<br />
public par l e best-seller de Womack et Jones, Le système qui<br />
va changer le monde (1) . Ces deux chercheurs du MIT (Massachussetts<br />
Institute of Technology) ont publié cet ouvrage<br />
après avoir comparé les performances des constructeurs<br />
automobiles mondiaux, et conclu à la supériorité du Toyota<br />
Production System (TPS), développé entre les années 50<br />
et 70 chez ce constructeur. La parution du livre a provoqué<br />
une vive émotion dans le monde industriel, notamment<br />
auprès du secteur automobile qui a été le premier à s’emparer<br />
de cette nouvelle approche. Le Lean s’est ensuite étendu à<br />
d’autres secteurs industriels, puis, dans les années 2000, aux<br />
entreprises de service ainsi que, plus récemment, au secteur<br />
hospitalier, sous le terme de Lean Management.<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I61
LES OUTILS DE LA QUALITÉ Lean Manufacturing<br />
LES FONDAMENTAUX DU LEAN MANUFACTURING<br />
Les principes du Lean Manufacturing, que l’on appelait<br />
à l’époque « Juste à temps », sont simples : il s’agit<br />
tout simplement d’éliminer les gaspillages au sein des<br />
processus, ces gaspillages (ou mudas en japonais) étant<br />
définis comme les actions sans valeur ajoutée pour<br />
lesquelles le client n’est pas prêt à payer. Ces gaspillages<br />
sont aujourd’hui classés en 8 catégories, à savoir :<br />
- Les manutentions, durant lesquelles aucune<br />
transformation n’est apportée au produit ; il<br />
s’agit donc de rapprocher dans la mesure du<br />
possible les postes de travail les uns des autres.<br />
- Les stocks, qui immobilisent de la trésorerie<br />
et de l’espace… attention cependant, les<br />
stocks sont là pour assurer la continuité de la<br />
production, notamment en cas de panne, de<br />
problème qualité, ou de changement de série.<br />
Les réduire signifie avoir tout d’abord avoir<br />
supprimé les causes de stocks, et nous commençons,<br />
ici, à entrevoir la nécessité d’une démarche<br />
d’ensemble !<br />
- Les mouvements inutiles, le personnel n’apportant<br />
pas de valeur au produit lorsqu’il est<br />
obligé de se déplacer d’une machine à l’autre.<br />
- Les attentes, qu’il<br />
s’agisse de celles<br />
des machines, des<br />
pièces (en stock)<br />
ou du personnel.<br />
- La surproduction,<br />
synonyme<br />
de stocks (encore<br />
une fois), voire<br />
d’obsolescence et<br />
de péremption.<br />
La surproduction est, généralement, la conséquence<br />
de plusieurs dysfonctionnements : des<br />
programmes de fabrication basés sur des prévisions,<br />
incluant, qui plus est, des quantités minimums<br />
de lancement pour « amortir » les temps<br />
de changement des séries. Le travail en flux<br />
tiré, caractéristique du Lean, exige au contraire<br />
une production basée sur la demande réelle du<br />
client… mais pour que celui-ci soit livré dans<br />
les temps, il faut avoir amélioré la réactivité du<br />
processus, et donc supprimé tous les dysfonctionnements<br />
responsables des stocks.<br />
- Les sur-spécifications, telles que des tolérances<br />
plus strictes que celles qui seraient acceptables<br />
par le client.<br />
« Un autre avantage, mis en avant<br />
par Michelin, par exemple, est<br />
l’opportunité générée par la mise en<br />
place d’une démarche Lean de développer<br />
l’empowerment des salariés, opérateurs et<br />
managers. »<br />
- Les défauts, et naturellement la non-qualité<br />
au sens large.<br />
- Enfin, le 8 ème gaspillage est la mauvaise utilisation<br />
des contributions du personnel. Il ne<br />
figurait pas dans la liste initiale des mudas,<br />
basée uniquement sur l’analyse technique des<br />
types de dysfonctionnements ; mais de par<br />
son ampleur, le déploiement d’une démarche<br />
Lean Manufacturing nécessite l’implication<br />
de tous, à tous les niveaux. Et c’est bien la participation<br />
et la responsabilisation de tous les<br />
acteurs qui ont permis à certaines entreprises<br />
une amélioration spectaculaire de leurs résultats<br />
opérationnels ; a contrario, les sociétés qui<br />
ne réussissent pas à impliquer et faire adhérer<br />
leur personnel à la démarche connaissent immanquablement<br />
des déceptions.<br />
LES AVANTAGES DU LEAN MANUFACTURING<br />
On a, longtemps, pensé que le premier avantage du<br />
Lean Manufacturing était la réduction des stocks, et<br />
donc celle du BFR 1 ; mais il ne s’agit que de la partie<br />
émergée de l’iceberg, car pour réduire les stocks,<br />
il faut éliminer tous les<br />
gaspillages ; et c’est bien<br />
l’élimination de ces mudas<br />
qui va générer les<br />
gains les plus importants.<br />
Certaines entreprises affichent<br />
des résultats spectaculaires,<br />
des temps de<br />
changements de série réduits<br />
de 2 heures à 10 minutes,<br />
des taux de défauts<br />
divisés par 10 ou plus, une réactivité de quelques<br />
heures au lieu de plusieurs semaines, et une productivité<br />
beaucoup plus importante, les opérateurs consacrant<br />
leur temps à des tâches à valeur ajoutée, au lieu<br />
de réaliser des actions qui n’en apportaient aucune.<br />
Un autre avantage, mis en avant par Michelin, par<br />
exemple, est l’opportunité générée par la mise en place<br />
d’une démarche Lean de développer l’empowerment<br />
des salariés, opérateurs et managers.<br />
UNE DÉMARCHE D’AMÉLIORATION CONTINUE<br />
L’implémentation d’une démarche Lean fait appel à<br />
1 Besoin en fond de roulement.<br />
62 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
Lean Manufacturing<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
de nombreux outils plus organisationnels que réellement<br />
techniques, tels que le SMED, le 5S, la TPM,<br />
le TQM, la théorie des contraintes, etc…. Il s’agit de<br />
fluidifier le plus possible le processus de production<br />
en appliquant des démarches de résolution de problèmes,<br />
dans une volonté d’amélioration continue.<br />
Si la formation technique à ces outils est indispensable,<br />
elle n’est cependant pas suffisante pour en assurer<br />
le bon déploiement. Une production fluide signifie<br />
un processus géré de façon autonome par des<br />
« L’efficacité du Lean Manufacturing a<br />
largement été démontrée dans les entreprises<br />
qui l’ont réellement intégré dans leur culture<br />
d’entreprise. »<br />
équipes d’opérateurs<br />
polyvalents et pluridisciplinaires<br />
; ces équipes<br />
sont responsables tant<br />
des quantités fabriquées<br />
que de la qualité<br />
de la production, de la<br />
bonne marche des machines<br />
et de la tenue<br />
des délais.<br />
Il s’agit donc de passer du modèle taylorien à un<br />
fonctionnement qui responsabilise l’ensemble des<br />
opérateurs, leur donnant les clés pour régler en<br />
équipe l’ensemble des problèmes qui peuvent survenir.<br />
Au-delà de la formation, c’est bien d’un changement<br />
d’état d’esprit dont il est ici question ; il<br />
ne peut avoir lieu que si le management donne aux<br />
équipes la possibilité et l’envie d’agir de façon beaucoup<br />
plus autonome que par le passé. Dans cet idéal<br />
à atteindre, l’opérateur voit ses domaines d’intervention<br />
s’élargir, il devient un acteur de l’amélioration<br />
de sa structure de travail, et ce, d’autant plus<br />
facilement, que ses propositions d’amélioration sont<br />
prises en compte et étudiées. Les réunions d’équipe<br />
sont fréquentes mais courtes et visuelles, se déroulant<br />
autour de graphiques affichés à proximité des<br />
machines pour suivre les indicateurs de progrès, et<br />
réfléchir ensemble aux moyens de progresser encore.<br />
Dans ce cadre, le rôle du manager d’équipe évolue<br />
en parallèle, son rôle devient celui d’un facilitateur<br />
au service de son équipe, c’est à lui que revient la<br />
mission indispensable d’interface avec les services<br />
connexes (Méthodes, <strong>Qualité</strong> ou Maintenance) pour<br />
traiter les problèmes qui ne peuvent être résolus par<br />
l’équipe elle-même.<br />
Ce changement ne peut, bien sûr, se produire que<br />
s’il est soutenu de façon pérenne par la Direction<br />
Générale, à qui il appartient de placer le Lean au<br />
premier rang de la stratégie d’entreprise et de donner<br />
les moyens nécessaires à l’accompagnement du<br />
changement.<br />
UNE RÉALITÉ PLUS NUANCÉE<br />
Les recherches actuelles montrent néanmoins que<br />
toutes les entreprises ne parviennent pas à obtenir<br />
les résultats attendus. Les raisons les plus couramment<br />
observées sont les suivantes : des politiques<br />
court-termistes, amenant à abandonner trop rapidement<br />
le déploiement du Lean en l’absence de résultats<br />
immédiats ; le<br />
manque de formation<br />
et de compétences spécifiques<br />
; une vision<br />
trop technique du Lean<br />
par le management, qui<br />
privilégie les outils en<br />
omettant d’instaurer le<br />
climat de confiance nécessaire<br />
à leur succès.<br />
Et, plus largement, la difficulté du management à<br />
adopter un mode de communication qui ne soit pas<br />
simplement top-down, mais qui prenne réellement<br />
en compte les idées d’amélioration suggérées par les<br />
opérateurs. En effet, une mise en œuvre décidée par<br />
le top-management n’entraînera pas l’adhésion du<br />
middle-management, ni a fortiori celle des équipes<br />
(qui se désintéresseront du projet), si le mode de<br />
communication ne change pas dans l’entreprise.<br />
En conclusion, l’efficacité du Lean Manufacturing<br />
a largement été démontrée dans les entreprises qui<br />
l’ont réellement intégré dans leur culture d’entreprise,<br />
car la difficulté de la méthode est davantage<br />
managériale que technique. Certaines de ces entreprises<br />
n’ont pas réussi du premier coup, et ont dû tirer<br />
les enseignements d’un premier échec, ou d’une<br />
réussite insuffisante, avant de parvenir à des résultats<br />
satisfaisants. Le Lean Management, qui intéresse<br />
aujourd’hui les entreprises de services et le<br />
secteur hospitalier, nécessite de la même façon une<br />
véritable remise en cause des schémas classiques de<br />
communication, dans une volonté d’amélioration<br />
continue.<br />
Fabienne Fel<br />
(1) Le système qui va changer le monde, J.P. Womack, D.T<br />
Jones et D. Roos, Dunod, Paris, 1993 (pour l’édition française)<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I63
AGENDA<br />
OCTOBRE<br />
Du 2 au 3<br />
Formation QAL : mise en place<br />
d’une démarche qualité<br />
Objectifs :<br />
- acquérir une méthodologie simple et<br />
efficace pour mettre en place une démarche<br />
qualité.<br />
Public :<br />
- toute personne ayant en charge de mettre en<br />
place une démarche qualité.<br />
- responsables, animateurs, pilotes d’une<br />
démarche.<br />
Arles<br />
http://ira.eu<br />
Du 9 au 10<br />
Formation Responsables<br />
<strong>Qualité</strong> : communiquez<br />
Efficacement<br />
Objectifs :<br />
- acquérir les méthodes et outils permettant<br />
de mieux communiquer à l’oral comme à<br />
l’écrit<br />
- utiliser les outils de la qualité pour communiquer<br />
efficacement<br />
Pré-requis :<br />
- connaître le contenu des normes ISO : 9001,<br />
14001<br />
Profils :<br />
- responsable <strong>Qualité</strong>, ingénieurs <strong>Qualité</strong><br />
Paris<br />
www.demos.fr<br />
Du 17 au 18<br />
Mobility for Business<br />
Vitrine de la mobilité professionnelle sous<br />
toutes ses formes, le salon des solutions et<br />
des applications mobiles réunit plus d’une<br />
centaine de sociétés leaders dans leur<br />
domaine et 4 000 visiteurs / acheteurs en recherche<br />
de solutions innovantes et concrètes.<br />
Les thèmes abordés sont le développement<br />
d’applications, les terminaux & périphériques,<br />
marketing mobile / online mobile, géolocalisation,<br />
gestion de tournée, Traçabilité,<br />
Logistique, Internet des objets, M2M, security<br />
for business, CRM et ERP mobile et communication<br />
et collaboratif.<br />
Porte de Versailles, Paris<br />
www.mobility-for-business.com<br />
NOVEMBRE<br />
Du 7 au 9<br />
Preventica Strasbourg<br />
La qualité de vie au travail et le bien-être sont<br />
aujourd’hui considérés par près de la moitié<br />
des salariés comme des critères essentiels<br />
de motivation dans leur travail. Elle devient<br />
un enjeu primordial pour les DRH, les<br />
managers afin d’augmenter la performance.<br />
Rendez-vous pour découvrir les solutions<br />
proposées autour des grandes thématiques<br />
de la qualité de vie au travail.<br />
Parc des Expositions Du Wacken, Strasbourg<br />
www.preventica.com<br />
Du 15 au 16<br />
Cloud Expo Europe Paris<br />
150 fournisseurs nationaux et internationaux<br />
exposeront au salon Cloud Expo Europe, Paris<br />
(co-organisé avec Data Centre World, Paris).<br />
Plus de 250 sessions de conférences organisées<br />
par les acteurs du Cloud auront lieu au<br />
sein d’un théâtre principal (300 personnes) et<br />
des 5 théâtres de conférences. Les thèmes<br />
abordés sont les suivants : virtualisation des<br />
Infrastructures et stockage de données, Big<br />
Data & Analytique, objets connectés, innovations<br />
Cloud et fournisseurs de services,<br />
sécurité et gouvernance, fintech, finance &<br />
technologies bancaires.<br />
Paris, Porte de Versailles<br />
www.cloudexpoeurope.fr<br />
Le 29<br />
Production Temps Réel Paris<br />
Avec les rendez-vous Experts du pilotage de<br />
l’entreprise industrielle, sur une journée, les<br />
décideurs peuvent savoir comment et avec<br />
quels partenaires techniques améliorer leur<br />
performance industrielle et digitale.<br />
Tour Cœur Défense, Courbevoie<br />
www.production-temps-reel.com<br />
DÉCEMBRE<br />
Le 1<br />
Formation Intégrer la<br />
performance dans son système<br />
de management de la qualité<br />
Objectifs :<br />
- Cette formation permet de comprendre<br />
et interpréter les exigences de la norme ISO<br />
9001 sur les notions de performance, d’intégrer<br />
la performance dans l’approche processus<br />
et de disposer d’outils et de méthodes<br />
pour piloter la performance de son SMQ.<br />
Profil<br />
- Toute personne impliquée dans un SMQ<br />
version 2015 : Responsables qualité / Directeurs<br />
qualité / Pilotes de processus / Animateurs<br />
<strong>Qualité</strong><br />
Lyon<br />
www.boutique-formation.afnor.org<br />
Du 18 au 19<br />
Formation Lean Manufacturing<br />
Objectifs :<br />
- simplifier l’ensemble des activités et satisfaire<br />
pleinement la demande des clients ;<br />
- réduire les délais de fabrication et augmenter<br />
sa capacité de production ;<br />
- supprimer les goulots d’étranglement,<br />
réduire les stocks d’encours, de produits finis<br />
et diminuer le besoin en fonds de roulement ;<br />
- impliquer chacun dans la maîtrise de la<br />
qualité et l’augmentation de la productivité.<br />
Profils :<br />
- responsable de production, responsable<br />
des méthodes, ingénieur en production, ingénieur<br />
des méthodes.<br />
- Lean manager, responsable de l’amélioration<br />
continue, responsable qualité.<br />
- Toute personne impliquée dans le pilotage<br />
et la mise en œuvre d’un projet Lean.<br />
Paris<br />
www.cegos.fr<br />
Retrouvez toutes les dates<br />
de manifestations sur :<br />
www.qualite-references.com/agendas<br />
64 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017
INDEX<br />
Au sommaire du<br />
prochain numéro :<br />
DOSSIER<br />
• Le point sur le marché de la certification en<br />
2017<br />
MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />
• Égalité Homme-Femme : label égalité<br />
professionnelle, certification EDGE... Effet de<br />
mode ou tendance de fond ?<br />
• Management de projet : conduire le<br />
changement en temps de crise<br />
LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />
• Optimiser ses processus grâce au 6 Sigma<br />
• Lean Manufacturing : l’apport de la<br />
démarche Lean dans l’industrie<br />
LA BOITE À OUTILS DU MANAGER<br />
• Conseils, fiches pratiques et outils du<br />
manager<br />
Index des associations, organismes et sociétés cités :<br />
AFNORP 8<br />
AVANTEAMP 25, 39<br />
AXIUM PERFORMANCEP 55<br />
CABINET FAURIEP 13<br />
CALEXA GROUPP 11<br />
CESI ENTREPRISES P 21<br />
CMIP 51<br />
DOCAPOSTP 23<br />
DSD SYSTEM P 4<br />
EPUR P 48<br />
ESKERP 35<br />
ESSEC BUSINESS SCHOOLP 13<br />
FELIX INFORMATIQUE P 9<br />
FM LOGISTICP 58<br />
GEO LEANP 55<br />
GROUPE PONTICELLI FRERESP 43<br />
INSTITUT LEAN FRANCEP 55<br />
ISIWARE 2 ÈME DE COUVERTURE<br />
ESCP EUROPEP 61<br />
ESSECP 13<br />
LOCARCHIVES P 30,31,32<br />
NEOPOSTP 35<br />
QUALIOSP 17, 39<br />
QUALNET 4 ÈME DE COUVERTURE<br />
SIGNAVIOP 33<br />
VIOT CONSULTINGP 44, 45<br />
VISIATIV P 6<br />
ZANINI AUTO GRUPP 48<br />
Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />
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