04.10.2017 Views

Qualité Références n°74

Quels outils pour la performance et la qualité ?

Quels outils pour la performance et la qualité ?

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Octobre - Novembre - Décembre 2017 / Trimestriel / 20€ N° 74<br />

Pourquoi<br />

dématérialiser<br />

un document ?<br />

Pourquoi<br />

le PLM ?<br />

Pour quelles<br />

applications ?<br />

Quel logiciel<br />

QHSE ?<br />

Logiciels pour le management<br />

Quels outils pour la performance<br />

et la qualité ? 25<br />

PERFORMANCE :<br />

Management de projet : conduire le<br />

changement en temps de crise 22<br />

QUALITÉ :<br />

L’apport du Lean Manufacturing dans<br />

l’industrie 55


Besoin de réorganiser<br />

votre système <strong>Qualité</strong> ?<br />

Optez pour<br />

by isiware<br />

Logiciel QHSE<br />

Gestion documentaire Revues Evénements indésirables Audits Pénibilité<br />

Workflow graphique<br />

Cartographie Amélioration Continue<br />

Gestion des compétences<br />

Indicateurs<br />

Plans d’actions<br />

Gestion des risques<br />

www.normea.fr<br />

+33 (0)2 40 92 09 72 info@isiware.fr


ÉDITORIAL<br />

Digitaliser... et changer<br />

Près de 9 managers sur 10 (86 %) se disent très engagés dans le projet<br />

de leur entreprise. C’est ce que révèle l’Observatoire du management<br />

réalisé par Kantar TNS (ex-TNS Sofres) pour OasYs Mobilisation,<br />

cabinet de conseil et formation en management. Par ailleurs, 60 % des<br />

managers pensent que le changement est indispensable pour challenger<br />

les équipes. Pour 57 %, ils sentent bien armés pour le changement. En<br />

outre, les managers considèrent que la digitalisation est une opportunité<br />

pour leur entreprise (83 %) et simplifie le travail de leur équipe (75 %).<br />

Valérie Brenugat<br />

Rédactrice en chef<br />

Une autre étude conduite par le cabinet d’analyses Markess sur les «<br />

Tendances Clés du marché de la gestion des processus documentaires<br />

» présentée dans le cadre de la 12 e Edition de Solutions Demat’Expo et<br />

des Salons Solutions, note que la gestion des processus documentaires<br />

est encore loin d’être optimisée. Plus de 90%<br />

des décideurs interrogés jugent, en effet, devoir<br />

encore travailler sur cet aspect. Au-delà des documents,<br />

il est question avant tout d’optimiser des<br />

processus métiers.<br />

« Les managers considèrent que la<br />

digitalisation est une opportunité pour<br />

leur entreprise (83 %) et simplifie le<br />

travail de leur équipe (75 %). »<br />

Selon l’INSEE, en juin dernier, la production se<br />

replie dans l’industrie manufacturière (−0,9 %<br />

après +2,0 % en mai) ainsi que dans l’ensemble<br />

de l’industrie (−1,1 % après +1,9 %). Si le Lean Manufacturing est l’objet<br />

de critiques, il figure parmi les méthodes les plus utilisées pour dynamiser<br />

la productivité de l’industrie. Si l’Institut national de recherche et<br />

de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies<br />

professionnelles (INRS) ne se prononce pas pour ou contre le Lean, elle<br />

porte un regard critique sur les principes et la mise en œuvre de ce mode<br />

d’organisation et émet des conseils pratiques. Le Lean Manufacturing :<br />

quel mode d’emploi à adopter ou quelle leçon en tirer ?<br />

Envie de réagir ?<br />

@qualiteref<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

22 Boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 84 19 38 10<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

www.qualite-references.com<br />

/ Qualite.References<br />

/@qualiteref<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédactrice en chef :<br />

Valérie Brenugat<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Sonia Cheniti<br />

s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Emilie Bellenger<br />

abonnement@qualite-references.com<br />

Prix au numéro :<br />

20 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

58 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Impression :<br />

Pauker-Holding KFT<br />

11-15 Baross utca<br />

H -1407 Budapest - Hongrie<br />

N°ISSN :<br />

1293‐2949<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : 74<br />

Date : Octobre - Novembre -<br />

Décembre 2017<br />

RÉDACTION<br />

Ont contribué au numéro :<br />

Valérie Brenugat (MRJ), Francois<br />

Lormier (Calexa Group), Christophe<br />

Faurie (Cabinet Faurie), Jean-<br />

Marie Peretti (Essec Business<br />

School), Vincent Jamin (Docapost),<br />

Eric Caprioli (Caprioli & Associés),<br />

Emmanuel Faure (Locarchives),<br />

Jean-Michel Bérard (Esker), Maud<br />

Muller (Neopost France), Mehrad<br />

Rushenas (Avanteam), David<br />

Kinzelin (Qualios), Dominique Viot<br />

(Viot Consulting), Franck Bouchet<br />

( Zanini Auto Grup), Nicolas Ravat<br />

(Epur), Olivier Carlens (CMI),<br />

Richard Kaminski (Institut Lean<br />

France), Daniel Marco (GéoLean),<br />

Hubert Siegfriedt (Axium<br />

Performance), Simon Chevalier et<br />

Lydie Raveleau-Richet (FM Logistic<br />

France), Fabienne Fel (ESCP<br />

Europe).<br />

CRÉDITS<br />

Crédit photos :<br />

iStock, Shutterstock<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I3


Themis<br />

QHSE MANAGER<br />

LOGICIEL QHSE<br />

200+ fonctionnalités FullWeb<br />

Suivi, planication, analyse & reporting<br />

Gestion des évènements HSE<br />

Gestion des équipements & emplacements<br />

Suivi formations & habilitations<br />

MMR, EPI, Actions Correctives<br />

Document unique<br />

Compte pénibilité & exposition aux risques<br />

Plans de prévention<br />

Themis été choisi pour sa exibilité,<br />

a<br />

clarté et son évolutivité,<br />

sa mais aussi sa convivialité !<br />

Rendez-vous sans attendre sur<br />

www.themis-qhse.fr<br />

Éditeur du logiciel - www.dsdsystem.com<br />

+33 (0)3 20 51 47 29 - commercial@dsdsystem.com<br />

GMAO SAV Altair<br />

SERVICE E MANAGER<br />

QHSE<br />

Themis<br />

QHSE MANAGER


SOMMAIRE<br />

DOSSIER<br />

22<br />

Quels logiciels pour la performance et la<br />

qualité ?<br />

23 Copie fiable : numérisation et archivage à vocation probatoire,<br />

une chaîne de valeur désormais complète<br />

27 Docapost : un acteur innovant de dématérialisation<br />

30 Locarchives : de la numérisation à l’archive<br />

35 Esker et Neopost : experts de la dématérialisation des documents<br />

39 Avanteam et Qualios : de la dématérialisation au management<br />

43 Groupe Ponticelli Frères : la qualité en application<br />

45 Viot Consulting édite le logiciel AppQual<br />

48 Epur et Zanini Auto Grup : des clients de Viot Consulting<br />

51 CMI, Keonys et Dassault Systèmes : du PLM à la conduite du changement<br />

Éditorial<br />

03 Digitaliser... et changer<br />

Actualités<br />

08 Nouveau président du Conseil<br />

d’administration d’AFNOR<br />

08 Le loueur Salti certifié MASE<br />

Management de la<br />

performance<br />

11 Comment conduire le<br />

changement en temps de crise ?<br />

13 Cabinet Faurie et Essec<br />

Business School : de l’école à la<br />

conduite du changement<br />

58 FM Logistic France partage son<br />

expérience de l’amélioration<br />

continue<br />

Boite à Outils<br />

10 A lire, voir, écouter<br />

Les outils de la<br />

qualité<br />

55 Axium performance, Géo Lean<br />

et Institut Lean France : des<br />

spécialistes au service du Lean<br />

Manufacturing<br />

61 Lean Manufacturing : un état<br />

d’esprit<br />

Fabienne Fel, professeur en<br />

Management des Opérations à ESCP<br />

Magazine<br />

64 Agenda<br />

66 Index<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I5


LA PLATEFORME DE TRANSFORMATION NUMÉRIQUE<br />

des entreprises<br />

Documentation<br />

qualité<br />

Processus qualité<br />

Indicateurs de<br />

performance<br />

Portail Service<br />

clients / fournisseurs<br />

Mobilisation des<br />

collaborateurs<br />

COMME NOS 10 000 CLIENTS,<br />

VISEZ L’EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE AVEC<br />

www.moovapps.com


LES TEMPS FORTS<br />

MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

Conduire le changement en temps<br />

de crise p. 11 à 21<br />

Diplômé de l’École Centrale de Paris, de l’Insead et de l’université<br />

de Cambridge, Christophe Faurie a commencé sa carrière chez<br />

Dassault Systèmes, puis, après quelques années de management<br />

dans différents secteurs, il a fondé le Cabinet Faurie. Il a aussi<br />

publié plusieurs ouvrages sur le changement dont « J’ai pensé à<br />

tout... et pourtant ça ne marche pas », chez Kawa. Interview<br />

DOSSIER<br />

Quels outils pour la performance et<br />

la qualité ? p. 22 à 54<br />

Selon une étude conduite par le cabinet d’analyses Markess sur<br />

les « Tendances Clés du marché de la gestion des processus<br />

documentaires » présentée dans le cadre de la 12ème Edition de<br />

Solutions Demat’Expo et des Salons Solutions qui se tiendront<br />

du 26 au 28 Septembre 2017 à Paris Expo Porte de Versailles ,<br />

la gestion des processus documentaires est encore loin d’être<br />

optimisée. Plus de 90% des décideurs interrogés jugent en effet<br />

devoir encore travailler sur cet aspect. Au-delà des documents<br />

en tant que tels, il s’agit avant tout d’optimiser des processus<br />

métiers. Digitaliser les processus administratifs RH, généraliser<br />

la facturation électronique sont autant de chantiers à digitaliser,<br />

dans lesquels les documents occupent encore une place clé, mais<br />

surtout à améliorer la performance métier. Grâce aux centaines<br />

d’entretiens conduits au cours des derniers mois auprès de<br />

décideurs d’entreprises et d’organisations publiques et de<br />

prestataires du marché, les analystes de Markess ont identifié 5<br />

tendances, plus ou moins prononcées, qui devraient dessiner le<br />

marché des solutions associées à ces projets d’ici fin 2018.<br />

LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

Lean Manufacturing p. 55 à 63<br />

Richard Kaminski, directeur exécutif de l’institut Lean France,<br />

Daniel Marco, co-fondateur de Géo Lean et Hubert Siegfriedt,<br />

directeur commercial, coactionnaire chez Axium performance et<br />

Leanership consulting échangent sur les enjeux du Lean et livrent<br />

des conseils pratiques. Entretien<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I7


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

Rebondir et se réinventer<br />

L’ouvrage « Rebondir et se<br />

réinventer : la résilience des<br />

ETI industrielles » de Marie-<br />

Laure Cahier et Vincent Charlet<br />

est édité par Presses des<br />

Mines. Construit à partir de<br />

témoignages de dirigeants de<br />

PME et d’ETI, il étudie la capacité<br />

de ces entreprises industrielles<br />

à surmonter les chocs, à se<br />

redéployer et in fine à tirer parti<br />

des épisodes difficiles pour<br />

rebondir, en d’autres termes à<br />

faire preuve de « résilience ».<br />

www.la-fabrique.fr<br />

2 certifications pour Coreye<br />

Coreye a obtenu le statut de «<br />

Consulting Partner » AWS. Ce<br />

dernier est délivré aux sociétés de<br />

services qui aident les entreprises<br />

de toutes tailles à concevoir,<br />

migrer et gérer leurs charges de<br />

travail et applications sur AWS.<br />

La société a obtenu, par ailleurs,<br />

le statut de partenaire « Silver<br />

Cloud Platform » de Microsoft.<br />

Cette compétence répond à la<br />

demande croissante pour des<br />

solutions d’infrastructure et de<br />

SaaS s’appuyant sur Microsoft<br />

Azure.<br />

www.coreye.fr<br />

Doxis4 certifiée<br />

ISO 14641-1: 2012<br />

Avec la norme ISO 14641-1 2012,<br />

la solution Doxis4 de SER a atteint<br />

l’un des niveaux de sécurité les<br />

plus élevés possible pour les<br />

systèmes ECM. ISO 14641-1: 2012<br />

est basé sur la norme française<br />

AFNOR Z42-013 Systèmes<br />

d’Archivage Electronique<br />

(SAE), compilée par l’Aprogée.<br />

La certification a été délivrée<br />

par l’autorité de certification<br />

indépendante SP Certifications<br />

London à Lakson Technology<br />

Private Limited.<br />

www.ser-solutions.fr<br />

NOMINATION<br />

Nouveau président du<br />

Conseil d’administration<br />

d’AFNOR<br />

Le conseil d’administration d’AFNOR a élu Marc<br />

Ventre à sa présidence en juin dernier. Comme son<br />

prédécesseur, Claude Satinet, ancien DG de Citroën,<br />

Marc Ventre est issu du monde de l’industrie et plus<br />

particulièrement de la filière aéronautique.<br />

Marc Ventre est Président du<br />

Groupe des Industries Métallurgiques<br />

de la région parisienne<br />

(GIM) et Président du Conseil<br />

d’administration d’Ariane Group.<br />

Né en 1950, il est diplômé de l’Ecole<br />

Centrale de Paris et titulaire d’un Master<br />

of Sciences du Massachusetts Institute<br />

of Technology (Cambridge, USA). En<br />

40 ans de carrière, il se distingue dans la<br />

filière aéronautique et occupe plusieurs<br />

responsabilités au sein du groupe Safran<br />

: représentant de la Snecma aux Etats-<br />

CERTIFICATION<br />

Cette référence reconnue au niveau<br />

national prouve le haut niveau de<br />

performance de Salti en matière<br />

de sécurité, de santé et d’environnement.<br />

Les clients profitent ainsi du même niveau<br />

de services et d’exigences, dans toute la<br />

France.<br />

Depuis 2008, Salti a engagé une politique RSE<br />

qui place la prévention et la sécurité au cour<br />

de son projet d’entreprise. Dans un secteur<br />

des travaux publics réputé comme accidentogène,<br />

Salti a pris le parti de mettre en place<br />

des actions préventives, au-delà des contraintes<br />

légales imposées par la loi. La certification<br />

MASE exige de contrôler tous les systèmes de<br />

fonctionnement de l’entreprise via un audit.<br />

Unis, directeur de plusieurs usines en<br />

France, PDG d’Hispano-Suiza puis de<br />

Snecma Services, il devient Président-Directeur<br />

Général de Snecma en 2003 et,<br />

en 2006, Directeur Général Adjoint de<br />

Safran, en charge de la branche propulsion<br />

aéronautique et spatiale. En 2011, il<br />

est nommé Directeur Général Délégué,<br />

Opérations de Safran, poste qu’il a occupé<br />

jusqu’en avril 2015. •<br />

EN SAVOIR PLUS > www.afnor.org<br />

Le loueur Salti certifié MASE<br />

Salti, loueur responsable français de matériels pour les professionnels<br />

(élévation, manutention, énergie, travaux publics…), est depuis 2012<br />

le seul acteur français du marché à détenir la certification MASE 1 sur<br />

l’ensemble de son réseau d’agences.<br />

1<br />

Manuel d’Amélioration Sécurité des Entreprises<br />

Salti a ainsi doublé les audits internes par un<br />

audit externe pour 100% de ses agences. •<br />

EN SAVOIR PLUS > www.salti.fr<br />

C<br />

M<br />

J<br />

CM<br />

MJ<br />

CJ<br />

CMJ<br />

N<br />

8 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I9


BOITE À OUTILS À LIRE, VOIR, ÉCOUTER<br />

LE TRIANGLE du manager<br />

Aucun changement,<br />

aucune transformation,<br />

ne saurait aboutir si l’on<br />

ne tient pas compte des<br />

déterminants culturels<br />

qui agissent sur les salariés<br />

d’une entreprise.<br />

La compréhension du<br />

système social, à l’intérieur<br />

duquel les managers doivent agir, est tout<br />

aussi importante pour prévenir les risques liés<br />

aux évolutions que pour trouver les leviers de la<br />

motivation et de l’engagement, garants de la réussite<br />

et du succès des projets.<br />

C’est d’abord à cette réflexion qu’invite le livre<br />

« Le triangle du manager. Pour changer l’entreprise<br />

autrement » de Loïc Hislaire : la SNCF et<br />

ses cheminots forment une sorte de mille-feuille<br />

social fait de couches successives de logiques<br />

publiques et privées, parfois contradictoires et<br />

sources de conflits durables.<br />

Cette compréhension, fruit de nombreuses<br />

études, a conduit la SNCF à concevoir des<br />

démarches et des outils managériaux qui<br />

répondent à la complexité rencontrée et facilitent<br />

la mise en œuvre de plans d’action simples et efficaces.<br />

Ainsi, l’expérience acquise par la SNCF<br />

sera utile à tous les managers d’entreprises<br />

publiques ou privées.<br />

Diplômé en sociologie d’entreprise de l’Institut<br />

d’études politiques de Paris, Loïc Hislaire a été<br />

délégué général de l’UNIM (Union nationale des<br />

industries de manutention dans les ports français)<br />

où il a accompagné la réforme du régime<br />

d’emploi des dockers français pendant plus de dix<br />

ans, puis a occupé le poste de conseiller social du<br />

ministre de l’Équipement, des Transports et de la<br />

Mer, avant d’entrer, en 2007, à la SNCF comme<br />

directeur des relations sociales, pour en devenir<br />

DRH adjoint en 2010.<br />

« Le triangle du manager. Pour changer l’entreprise<br />

autrement », Loïc Hislaire, Cherche<br />

Midi, 192 p, 26 €.<br />

www.cherche-midi.com<br />

PATRONS en France<br />

Qu’ils soient grands, très grands, petits ou<br />

moyens, qu’ils travaillent dans le bâtiment, l’industrie,<br />

le commerce ou les services, les patrons<br />

sont au centre de cet ouvrage, produit d’une<br />

enquête collective menée par des chercheurs<br />

confirmés et par de jeunes sociologues, sur ce<br />

métier, sujet de polémique.<br />

À partir de trente-six entretiens commentés, il<br />

permet de comprendre qui sont les patrons en<br />

France, quelle place ils occupent dans la société<br />

française, quelle vision ils en ont. Il s’agit aussi<br />

de réfléchir sur les différences et les similitudes<br />

entre les mondes patronaux.<br />

Michel Offerlé, professeur à l’ENS, est notamment<br />

l’auteur de Sociologie des organisations<br />

patronales, La Découverte,<br />

2009, et Les Patrons des<br />

patrons. Histoire du Medef,<br />

Odile Jacob, 2013.<br />

« Patrons en France »,<br />

Michel Offerlé, La Découverte,<br />

400 p, 25 €.<br />

www.editionsladecouverte.fr<br />

LIBÉRER la compétitivité<br />

L’ouvrage « Libérer la compétitivité. Comment<br />

parvenir au sommet... et y rester » de Jérôme<br />

Barthélemy se fonde sur des recherches en management<br />

menées dans les meilleures universités<br />

et business schools du monde entier. Il remet en<br />

cause de nombreuses idées reçues et propose des<br />

pistes nouvelles pour améliorer la compétitivité<br />

des entreprises et les mener au succès.<br />

Illustrant son propos de nombreux cas concrets<br />

(3M, Apple, Boeing, Essilor, Google, IKEA,<br />

Michelin, NASA, Pfizer, Starbucks, Tesla,<br />

Vivendi, Virgin, YouTube, Zara…), son raisonnement<br />

s’articule autour de trois grands thèmes :<br />

- Faire de meilleurs choix stratégiques : pour<br />

connaître le succès, une entreprise doit faire<br />

des choix stratégiques qui la distinguent de ses<br />

concurrents.<br />

- Commettre moins d’erreurs : une entreprise<br />

peut facilement améliorer sa compétitivité en<br />

commettant moins d’erreurs que ses concurrents.<br />

- Changer les mentalités<br />

: les entreprises ne<br />

feront pas de meilleurs<br />

choix stratégiques et ne<br />

commettront pas moins<br />

d’erreurs sans un changement<br />

de mentalités.<br />

Ce livre a obtenu le prix<br />

EFMD-FNEGE 2017<br />

du Meilleur Ouvrage de Management, catégorie<br />

Essai.<br />

« Libérer la compétitivité. Comment parvenir<br />

au sommet... et y rester », Jérôme Barthélemy,<br />

Pearson, 224 p, 27 €.<br />

www.pearson.fr<br />

LA PAROLE LIBÉRÉE en entreprise<br />

Les médias<br />

font régulièrement<br />

leur «une»<br />

sur l’essor de<br />

l ’ économie<br />

collaborative.<br />

S’appuyant<br />

sur des piliers<br />

tels que la<br />

confiance, la transparence de l’information,<br />

la parole libérée et la responsabilisation,<br />

une nouvelle forme d’entreprise, qu’il<br />

est aussi possible de qualifier de «collaborative»,<br />

est en train de naître. C’est une véritable<br />

plongée dans les enjeux, la culture et<br />

les pratiques collaboratives des entreprises<br />

contemporaines que propose cet ouvrage<br />

collectif et inédit. Fruit d’une démarche<br />

d’écriture collaborative entre les principaux<br />

acteurs du développement de l’innovation<br />

managériale collaborative à la Française des<br />

Jeux (FDJ), son élaboration, véritable aventure<br />

humaine, a duré un an. Ce livre est<br />

destiné à ceux qui vivent, explorent, expérimentent<br />

ou veulent développer le collaboratif<br />

au quotidien.<br />

A partir de l’exemple concret de la FDJ,<br />

il présente à la fois une définition, une<br />

réflexion et un retour d’expérience<br />

(montrant aussi que l’accès à une entreprise<br />

pleinement «collaborative» est parfois<br />

semé d’embûches...) sur ce que peut être<br />

une entreprise de plus en plus collaborative<br />

qui «libère la parole» de ses salariés, dans<br />

une logique de promotion de l’autonomie,<br />

de la responsabilité, de la transversalité et,<br />

bien entendu, de la performance collective.<br />

« La parole libérée en entreprise. Les innovations<br />

managériales collaboratives de la<br />

FDJ », Jean-Yves Guillain, David Autissier,<br />

Eyrolles, 208 p, 28€.<br />

www.editions-eyrolles.com<br />

10 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Comment conduire<br />

le changement en temps de crise ?<br />

Dans le cabinet de conseil indépendant Calexa group, François<br />

Lormier est chargé de l’offre Conduite du changement avec<br />

l’ambition d’apporter plus d’agilité aux DRH. Convaincu que<br />

les pratiques agiles peuvent s’appliquer à tous les métiers de<br />

l’entreprise, il a commencé par accompagner des projets de<br />

migration d’outils informatiques. Il s’est ensuite intéressé aux<br />

thématiques agiles. Il a alors principalement participé à des<br />

projets de transformation agile au sein des DSI de grands groupes<br />

du secteur bancaire et des télécommunications.<br />

«<br />

Les<br />

Francois Lormier<br />

Consultant en conduite<br />

du changement<br />

espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes,<br />

ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux<br />

changements. » Cette citation de Darwin n’a jamais pris autant<br />

de sens qu’aujourd’hui, dans une société en constante évolution<br />

et face à un marché fortement concurrentiel. Pour rester dans la course,<br />

les organisations doivent innover en permanence, ce qui suppose une certaine<br />

ouverture au changement. Or, nous faisons face à un vrai fléau - la peur du<br />

changement. L’enjeu serait alors d’inverser la tendance pour considérer le changement<br />

comme une opportunité et non plus comme un frein à l’innovation.<br />

LE CHANGEMENT : UNE HISTOIRE DE CULTURE<br />

Lorsqu’il s’agit d’évoquer le changement, la plupart d’entre nous l’accueille<br />

avec appréhension tant il est synonyme de menace. Les causes d’un tel mode<br />

de pensée résideraient au niveau de notre culture. En effet, c’est tout notre<br />

système qu’il faut remettre en cause. Et cela a un impact direct au sein de nos<br />

organisations dans lesquelles conduire le changement, c’est chercher à minimiser<br />

les risques de rejet et à susciter l’adhésion des populations lorsqu’un<br />

changement survient. Pri s sous cet angle, le changement est perçu comme<br />

une conséquence négative que l’on doit à tout prix faire accepter en créant un<br />

sentiment d’urgence.<br />

Simplement lever les résistances ne suffit plus : ce qu’il faut changer avant tout,<br />

c’est notre culture pour arriver à instaurer une « culture du changement ». Il est<br />

là, le réel objectif d’une démarche de conduite du changement !<br />

UNE DÉMARCHE CLASSIQUE AVEC DES<br />

LIMITES<br />

La démarche dite « classique » de conduite du changement<br />

est celle que la plupart des experts utilisent ;<br />

elle comprend une première phase de diagnostic<br />

pour mesurer les impacts, évaluer l’aptitude au changement<br />

et ainsi préconiser des actions qui vont<br />

composer le plan d’accompagnement. Ensuite, la<br />

phase dite d’accompagnement au changement permet<br />

de mettre en œuvre les actions préconisées dans le<br />

plan d’accompagnement (principalement sur des axes<br />

de communication, de formation et/ou de coaching).<br />

Enfin, la phase de suivi vient mesurer les résultats et<br />

assure un pilotage tout au long du projet.<br />

Or, cette méthode de gestion de projet, comparable<br />

à la méthode « cycle en V », peut avoir des<br />

limites : il est ici question d’appliquer à la lettre les<br />

actions préconisées suivant un planning de déploiement<br />

bien défini. Cela engendre très vite un effet<br />

tunnel et laisse finalement peu de place aux changements…<br />

Notons également que dans la plupart<br />

des cas, le changement est imposé et les équipes ont<br />

le sentiment de le subir. C’est d’ailleurs un des principaux<br />

facteurs d’échec des projets. Nous voici au<br />

final confrontés à une méthode qui manque cruellement<br />

de réactivité et d’adaptabilité… N’est-ce pas le<br />

comble pour un projet de changement ? Comment<br />

alors mener le projet d’une manière plus adaptative,<br />

tout en impliquant les équipes impactées et arriver<br />

à instaurer cette culture du changement ?<br />

VERS UNE DÉMARCHE PLUS AGILE<br />

Puisque gérer le changement, c’est, avant tout s’intéresser<br />

aux problématiques humaines, pourquoi<br />

ne pas s’inspirer des méthodes agiles qui privilégient,<br />

entre autres, l’individu, la collaboration, la<br />

transparence et l’adaptation ?<br />

Rappelons d’abord que l’agilité a vu le jour dans le<br />

domaine de l’informatique comme solution pour<br />

faire face aux nombreux imprévus qu’implique un<br />

projet et ce, en opposition à cette méthode « cycle<br />

en V » jugée trop rigide. Il semble alors tout à fait<br />

naturel d’appliquer ces valeurs dans une démarche<br />

classique de conduite du changement.<br />

Plus concrètement, il s’agirait de mener le projet de<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I11


MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

Agilité et conduite du changement<br />

façon itérative ; cela permettrait d’inspecter ce qui a été réalisé et<br />

ainsi d’ajuster au mieux les actions. Ensuite, impliquer les collaborateurs<br />

dans les processus de décisions ferait d’eux des acteurs de<br />

leur changement ; on parle alors de « changement co-construit ».<br />

Enfin, la mise en place de rétrospective<br />

à la fin de chaque itération<br />

engendrerait l’amélioration continue,<br />

notion essentielle en agilité ;<br />

et puisque l’adaptation au changement<br />

fait partie intégrante des<br />

pratiques agiles, cette fameuse<br />

culture du changement se mettrait<br />

ainsi en place. Considérons alors<br />

que l’agilité serait au service de la conduite du changement.<br />

UN MANAGER AU SERVICE DE SON COLLABORATEUR<br />

Ce qui importe le plus en management, ce n’est pas le savoir-faire<br />

mais le savoir-être. En effet, au-delà de cet aspect « gestion de<br />

projet », c’est un nouvel état d’esprit dont il est question : remettre<br />

l’humain au cœur des discussions. Mais force est de constater que<br />

notre mode de management traditionnel, si bien ancré dans nos<br />

organisations, ne permet pas de l’appliquer… Egalement appelé<br />

« Nous assistons à l’émergence de nouvelles<br />

pratiques managériales telles que le<br />

Management 3.0, l’Entreprise Libérée,<br />

l’Innovation Jugaad, le Tribal Leadership et bien<br />

entendu le Management Agile. »<br />

« command & control », ce dernier privilégie les méthodes et<br />

les processus au détriment de ce qui fait la vraie valeur de nos<br />

organisations : les hommes et les femmes qui la composent. Et<br />

pour preuve, nous en avons même oublié que ce ne sont pas les<br />

méthodes qui font les projets, mais<br />

les individus.<br />

Nous faisons alors face à une (r)<br />

évolution du rôle du manager : il<br />

devient un « coach » au service<br />

de son collaborateur, veille à son<br />

bien-être et à son développement<br />

personnel ; on parle alors<br />

de « servant leadership ».<br />

Dans ce contexte, nous assistons à l’émergence de nouvelles<br />

pratiques managériales telles que le Management 3.0, l’Entreprise<br />

Libérée, l’Innovation Jugaad, le Tribal Leadership et, bien entendu,<br />

le Management Agile. Toutes ces approches œuvrent pour un objectif<br />

commun : rendre le salarié heureux. Selon une étude Harvard/<br />

MIT : « Les salariés heureux sont deux fois moins malades, six fois<br />

moins absents, neuf fois plus loyaux, 31% plus productifs et 55%<br />

plus créatifs. » Serait-ce finalement ça la clé de la réussite ?<br />

François Lormier<br />

12 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

INTERVIEW<br />

Cabinet Faurie et Essec Business School :<br />

de l’école à la conduite du changement<br />

Diplômé de l’École Centrale de Paris, de l’Insead et de l’université de Cambridge,<br />

Christophe Faurie a commencé sa carrière chez Dassault Systèmes, puis, après<br />

quelques années de management dans différents secteurs, il a fondé le Cabinet Faurie.<br />

Quant à Jean-Marie Peretti, professeur à l’Essec Business School, il est titulaire de la<br />

Chaire Essec du Changement et de la Chaire Essec de l’innovation managériale et de<br />

l’excellence opérationnelle. Echanges<br />

NOS INTERVENANTS :<br />

Christophe<br />

FAURIE,<br />

DIRIGEANT<br />

CABINET<br />

FAURIE<br />

Jean-Marie<br />

PERETTI,<br />

PROFESSEUR<br />

À L’ESSEC<br />

BUSINESS<br />

SCHOOL<br />

© DR<br />

© DR<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelles sont vos activités ?<br />

Christophe Faurie : Depuis plus de vingt ans, mon métier<br />

consiste à aider un dirigeant qui envisage un changement<br />

critique à bâtir le dispositif qui lui permettra<br />

d’atteindre l’objectif désiré. Exemple : pour un équipementier,<br />

faire fonctionner un processus de gestion de<br />

projets (« programmes ») qui garantisse la rentabilité du<br />

groupe (« target costing 1 ») ; pour un opérateur : fusionner<br />

des acquisitions en réalisant la plus value désirée ; relancer<br />

une PME sans moyens, après une quasi faillite ; lancer<br />

1 Le target costing (coût cible) est une méthode d’évaluation des<br />

coûts de production s’appuyant sur une analyse des fonctions attendues<br />

par les clients d’une entreprise.<br />

une activité d’édition de logiciel… Je travaille pour des<br />

multinationales, des PME, des start-up, le secteur public,<br />

et l’économie sociale. J’interviens presque toujours en situation<br />

de crise.<br />

La particularité de mon approche est de s’appuyer au<br />

maximum sur les ressources de l’entreprise. Un changement<br />

bien conçu n’a besoin que de peu de moyens. J’ai<br />

écrit 6 livres sur cette expérience.<br />

Jean-Marie Peretti : Professeur à l’Essec Business<br />

School, je suis titulaire de la « Chaire Essec du Changement<br />

» et de la « Chaire Essec de l’innovation managériale<br />

et de l’excellence opérationnelle », chaires<br />

de recherche financée par 12 entreprises. Les pro-<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I13


MANAGEMENT DE PERFORMANCE CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

grammes de recherche ont pour<br />

objectif d’améliorer l’aptitude au<br />

changement des entreprises et de<br />

leurs salariés, leur capacité de mener<br />

à bien les projets de changements<br />

et de réussir leur transformation.<br />

Q. R. : Pourquoi faut-il manager le projet<br />

de changement ?<br />

C.F. : Cela tient à une vérité évidente<br />

mais qui semble échapper à<br />

tout le monde. Les entreprises sont<br />

conçues pour<br />

« produire ». C’est à<br />

dire faire toujours<br />

la même chose (par<br />

exemple, fabriquer<br />

des voitures ou<br />

des médicaments<br />

qui respectent des normes…). Donc,<br />

elles doivent impérativement combattre<br />

tout aléa, tout changement. Ce<br />

« Le succès d’un projet de<br />

changement dépend de la<br />

qualité de sa conduite. »<br />

Jean-Marie Peretti<br />

qui fait que si le changement n’est pas<br />

managé, il échoue.<br />

J.M.P. : Le succès d’un projet de<br />

changement dépend de la qualité de<br />

sa conduite. Les projets de changement<br />

ont souvent des résultats très<br />

en deçà des attentes du fait de carences<br />

dans la conduite du changement.<br />

Le phénomène de saturation au changement<br />

est, aujourd’hui, visible dans<br />

certaines organisations. Le nombre<br />

de projets de changement et la charge<br />

de travail associée<br />

sont devenus si importants<br />

qu’ils ont<br />

produit des goulets<br />

d’étranglement auprès<br />

de certains responsables<br />

en charge<br />

de leur réalisation et ont accru les comportements<br />

de résistance ou de passivité<br />

chez les salariés concernés.<br />

Avec la multiplication des projets de<br />

changement dans le cadre d’un projet<br />

global de transformation digitale,<br />

la nécessité de développer des compétences<br />

internes en conduite du<br />

changement s’est imposée.<br />

Q. R. : A quelles crises les organisations<br />

sont-elles confrontées ?<br />

C.F. : On pourrait résumer ces crises<br />

par « panne de performance ». Les décisions<br />

stratégiques ne donnent rien,<br />

ou font perdre de l’argent. Par exemple,<br />

les études des universitaires montrent<br />

que la plupart des acquisitions sont des<br />

échecs, le capital risque a un très mauvais<br />

rendement, la productivité de l’informatique<br />

est nulle ou négative (paradoxe<br />

de Maslow), etc.<br />

J.M.P. : Les organisations vivent<br />

une période d’intense innovation radicale<br />

et de rupture avec leurs mo-<br />

Les chaires de recherche « Chaire Essec du Changement »<br />

et « Chaire Essec de l’innovation managériale et<br />

de l’excellence opérationnelle » sont financées par 12 entreprises.<br />

14 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

dèles d’affaire traditionnels. Le choc<br />

d’innovation crée des risques importants<br />

dans tous les champs du management.<br />

L’organisation a l’obligation<br />

de réussir sa transformation avec des<br />

contraintes de temps très fortes. La<br />

révolution numérique remet en cause<br />

tous les métiers et peut provoquer une<br />

crise sociale si l’organisation n’anticipe<br />

pas la transformation des métiers<br />

et n’accompagne pas les salariés.<br />

L’obsolescence des modèles d’affaires<br />

des organisations nécessite une transformation<br />

rapide qui met sous tension<br />

toute l’organisation avec les résistances<br />

et les risques qui en découlent.<br />

Q. R. : Par quelles étapes faut-il passer<br />

pour manager le changement ?<br />

C.F. : Il n’y a pas de seule bonne méthode.<br />

Il y a des techniques qui<br />

marchent pour certains et pas pour<br />

d’autres. Le changement est, aussi,<br />

énormément, une question de circonstances.<br />

Voir les techniques que j’emploie,<br />

plus bas.<br />

J.M.P. : Les modalités traditionnelles<br />

de conduite du changement développées<br />

dans la période 1978/2008<br />

se révèlent inadaptées dans le<br />

contexte des années 2008/2017 et<br />

l’approche de la démarche de la<br />

conduite du changement et de ses<br />

étapes s’est profondément transformée<br />

depuis 10 ans. Pendant 30 ans,<br />

le modèle instrumental, calqué sur la<br />

gestion de projet classique, a proposé<br />

un processus et des livrables. Les<br />

livrables étaient réalisés par des experts<br />

de la conduite du changement «<br />

en chambre » et adressés à des bénéficiaires<br />

en veillant à réduire les résistances<br />

au changement en expliquant<br />

le pourquoi, le quoi et le comment<br />

par des actions de communication,<br />

de formation et d’accompagnement<br />

opérationnel. Le bénéficiaire du<br />

changement est, certes, accompagné<br />

mais participe pas ou peu aux changements<br />

qui le concernent directement.<br />

Les récents travaux en gestion du<br />

changement mettent en avant un<br />

modèle agile qui reprend certaines<br />

étapes du modèle instrumental avec<br />

le souci de développer l’appropriation<br />

du changement par l’expérimentation.<br />

« En réalité, l’expérience montre que l’objectif principal du<br />

changement est l’optimisme. » Christophe Faurie<br />

Avec l’approche expérimentale du<br />

changement, on distingue trois<br />

phases avec des modalités mais aussi<br />

des unités d’analyse différentes. Les<br />

phases « Définir » et « Expérimenter »<br />

concernent un projet ou une grappe de<br />

projets dans le cadre d’un programme.<br />

La phase « Ancrer » ne se situe pas au<br />

niveau d’un projet mais de l’organisation<br />

dans son ensemble. Il s’agit de<br />

s’intéresser, dans cette troisième et<br />

dernière phase, à la manière dont les<br />

différents projets de changement s’insèrent<br />

dans une dynamique de transformation<br />

collective tant au niveau du<br />

projet global de l’entreprise que de la<br />

capacité à changer des individus et de<br />

l’entreprise.<br />

Q. R. : Quels sont les objectifs de la<br />

conduite du changement ?<br />

C.F. : Le premier objectif est de<br />

construire un dispositif qui permet de<br />

s’assurer que l’on va atteindre le but<br />

que l’on s’est fixé. Par exemple, que tel<br />

nouveau logiciel va bien permettre de<br />

faire les gains de productivité que l’on<br />

en attendait lorsqu’on l’a acheté. On<br />

peut appeler ce dispositif une « boucle<br />

de rétroaction ».<br />

En réalité, l’expérience montre que<br />

l’objectif principal du changement est<br />

l’optimisme. Martin Seligman définit<br />

l’optimisme comme la capacité à être<br />

stimulé par l’aléa. Une organisation<br />

optimiste est ultra performante.<br />

J.M.P. : L’objectif est l’appropriation<br />

par tous les acteurs concernés<br />

des nouvelles pratiques et outils<br />

dans le cadre du projet de changement.<br />

Toutes les entreprises ont pour<br />

mot d’ordre l’innovation. Pour passer<br />

du discours à l’action et faire en<br />

sorte que l’invention (nouveau procédé)<br />

passe au stade d’innovation<br />

(nouveau procédé adopté pour un<br />

usage), il faut embarquer les parties<br />

prenantes. Et le meilleur moyen pour<br />

embarquer les parties prenantes<br />

consiste à leur faire co-construire<br />

tout ou partie du dispositif. C’est<br />

une manière de les faire adhérer<br />

mais surtout de faire en sorte qu’elles<br />

puissent s’exprimer à propos de réalités<br />

qui les concernent directement<br />

et qui conditionnent leurs conditions<br />

de travail et/ou de vie quotidiennes.<br />

Q. R. : Quels outils utilisez-vous ?<br />

C.F. : J’utilise une boîte à outils de<br />

« méthodologies ambulatoires » issues<br />

des sciences du management ou des<br />

sciences humaines, mais je n’ai pas<br />

d’outil à proprement parler. Une méthodologie<br />

ambulatoire est une technique<br />

de résolution de problème (par<br />

exemple, analyse de la valeur, target<br />

costing, balanced scorecards 2 , stratégie<br />

en environnement incertain, etc.)<br />

ramenée à ses deux ou trois principes<br />

fondateurs. Ce qui permet au décideur<br />

de « penser sur ses jambes ».<br />

J.M.P. : Les outils sont adaptés à<br />

chaque phase. Pour la phase « Définir<br />

» réalisée en amont du projet ou<br />

tout au début, il s’agit de créer une<br />

intelligibilité du changement pour<br />

l’ensemble des parties prenantes<br />

afin que ces dernières prennent<br />

conscience du rôle qu’elles auront<br />

à jouer. Cette phase diagnostique<br />

2 Le tableau de bord équilibré (en anglais,<br />

Balanced Scorecard ou BSC) ou le tableau de<br />

bord prospectif (TBP) vise à mesurer les activités<br />

d’une entreprise en quatre points principaux<br />

: apprentissage, processus, clients et finances.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I15


MANAGEMENT DE PERFORMANCE CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

l’existant et transforme ce diagnostic<br />

en feuille de route opérationnelle.<br />

Pour la phase « Expérimenter », au<br />

cœur du modèle, deux cycles se combinent<br />

: un cycle d’ateliers et un cycle<br />

de pilotage. Le cycle d’ateliers consiste<br />

à proposer aux bénéficiaires du changement<br />

et/ou à leurs managers des ateliers<br />

participatifs, des expériences et<br />

des moments pédagogiques. Quant au<br />

cycle de pilotage, il réalise, à des périodicités<br />

différentes, des mesures du<br />

changement en cours de réalisation<br />

par des enquêtes (Baromètre ICAP<br />

qui évalue un taux d’information, de<br />

compréhension, d’adhésion et de participation)<br />

auprès des principaux intéressés<br />

et des forums sur les réseaux<br />

sociaux d’entreprise. Le cycle de pilotage<br />

donne des indications quant à la<br />

réalisation du changement par des mesures<br />

de terrain qui amènent les responsables<br />

du changement et les managers<br />

à proposer différents ateliers pour<br />

s’assurer d’une dynamique du changement…<br />

Enfin, la phase « Ancrer » est mise à<br />

jour régulièrement pour les différents<br />

projets de transformation dans l’entreprise.<br />

Q. R. : A quelles méthodes faites-vous<br />

appel ?<br />

C.F. : Le type de technique que j’emploie<br />

ressortit au « changement planifié<br />

» de Kurt Lewin. La technique classiquement<br />

utilisée par l’entreprise est<br />

le « changement dirigé ». C’est un changement<br />

imposé de haut en bas. Sauf s’il<br />

s’agit d’un changement simple, et bien<br />

compris (passage du franc à l’euro), il<br />

n’est pas adapté à la complexité de nos<br />

entreprises. Le changement planifié est<br />

formulé et piloté par « en haut » mais<br />

part d’une mise en forme des idées qui<br />

viennent « d’en bas ». Surtout, ce sont<br />

les opérationnels qui ont la responsabilité<br />

de concevoir le plan de mise en<br />

œuvre du changement. De cette façon,<br />

chacun est dans son domaine de compétence<br />

et de responsabilité.<br />

En pratique, le changement est divisé<br />

en trois étapes : préparation, plan d’action<br />

et mise en œuvre. La préparation<br />

se fait généralement par le biais d’un<br />

« projet périphérique ». Elle a pour but<br />

de comprendre l’organisation. Elle définit<br />

l’objectif quantifié du changement,<br />

les « hommes clés » (voir-ci dessous),<br />

la méthode pour le mener à bien,<br />

notamment la dizaine de sous-projets<br />

qui le constituent, le disposition d’animation<br />

du changement qui va détecter<br />

les amorces de crise et remettre le<br />

changement sur les rails, et le dispositif<br />

de contrôle de l’atteinte de l’objectif.<br />

Ensuite, un plan d’action détaillé<br />

est conçu avec les hommes clés.<br />

Finalement ce plan est mis en œuvre.<br />

Généralement par étapes de quelques<br />

mois. La gestion de projet, orientée résistance,<br />

est fondamentale dans le succès<br />

de cette phase. Les deux premières<br />

phases doivent être courtes.<br />

« Les méthodes de conduites<br />

du changement disponibles<br />

sont nombreuses et le choix<br />

doit être adapté aux projets<br />

de changement. » Jean-<br />

Marie Peretti<br />

J.M.P. : Les méthodes de conduites<br />

du changement disponibles sont nombreuses<br />

et le choix doit être adapté<br />

aux projets de changement. 40 outils<br />

sont utilisables dans les différentes<br />

étapes.<br />

Pour le diagnostic du changement,<br />

les 12 outils disponibles sont : la<br />

grille de cadrage de la conduite du<br />

changement, le dimensionnement<br />

de l’équipe de conduite du changement,<br />

l’atelier Speed boat 3 , les grands<br />

chiffres de la conduite du changement,<br />

les cartographies des changements<br />

et des acteurs, la carte des al-<br />

3 Il s’agit d’identifier des éléments facilitateurs<br />

et perturbateurs dans l’atteinte d’un<br />

objectif projet, de trouver des solutions pour<br />

amplifier les accélérateurs et pour minimiser<br />

ou gommer les freins lors des projets<br />

liés, la marguerite sociologique, les<br />

éléments identitaires, les tableaux<br />

des acteurs clés, la matrice DRAS 4 , le<br />

réseau du changement.<br />

Pour les impacts du changement et la<br />

feuille de route, on peut faire appel à<br />

des études d’impacts en cadrans, organisationnels,<br />

humains, sur la <strong>Qualité</strong><br />

de vie au travail (QVT) et à une<br />

feuille de route du changement.<br />

Pour la communication du changement,<br />

d’autres outils peuvent être<br />

utilisés : la matrice attractivité/crédibilité,<br />

le mix com, le plan de communication,<br />

le kit de communication<br />

et les pièges de la communication.<br />

Pour la formation au changement,<br />

des outils peuvent être employables :<br />

l’analyse des besoins pédagogiques,<br />

le plan de formation, la logistique de<br />

formation.<br />

Pour l’accompagnement du changement,<br />

on peut choisir parmi ces outils<br />

: les plans de transition et d’évolution<br />

managériale, les ateliers<br />

Codéveloppement et Métaphore, la<br />

gestion des relations sociales et des<br />

instances représentatives du personnel,<br />

l’arbre à personnages, le scénario<br />

rose / scénario noir,<br />

Pour le pilotage du changement, on<br />

peut utiliser le baromètre ICAP 5 ,<br />

l’enquête de verbatim, le tableau de<br />

bord de suivi des actions de CDC,<br />

l’analyse des risques et les indicateurs<br />

de transformation.<br />

Enfin, pour manager le changement<br />

dans la durée (pérennisation et ancrage),<br />

le modèle de Kotter, l’atelier<br />

Work Out 6 et la grille RACI 7 sont<br />

adaptés.<br />

4 Discours, Routines, Actions, Symboles.<br />

5 Le baromètre ICAP (Information, Compréhension,<br />

Adhésion, Participation) est un<br />

outil de mesure du changement.<br />

6 Une petite équipe liste les activités qu’elle<br />

réalise et les classe par ordre d’importance<br />

et de ressources consommées pour identifier<br />

celles qui peuvent être abandonnées pour<br />

laisser place à l’innovation.<br />

7 La méthode RACI (Responsible, Accountable,<br />

Consulted, Informed) consiste en l’élaboration<br />

d’un tableau ou d’une grille, dans<br />

laquelle est clairement indiqué qui fait quoi<br />

dans le projet donné.<br />

16 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Comment gérez-vous<br />

votre plan d’actions ?<br />

Découvrez les solutions QUALIOS.<br />

Non conformités<br />

Réclamations<br />

clients<br />

Plan<br />

d’actions<br />

Risques<br />

Compétences et<br />

Habilitations<br />

Enquêtes et<br />

évaluations<br />

clients/<br />

fournisseurs/<br />

internes<br />

Audits<br />

QualiosDoc<br />

La gestion de<br />

toute votre<br />

documentation<br />

Q<br />

Portails<br />

collaboratifs<br />

QualiosManager<br />

La gestion et création<br />

de formulaires et<br />

d’enregistrements<br />

Tableaux de bord<br />

Statistiques<br />

et indicateurs<br />

crédit photo : www.istockphoto.com - réalisation : naturel design<br />

www.qualios.com<br />

4, rue du Bois de La Champelle<br />

54500 VANDŒUVRE LES NANCY<br />

Tél. 33 (0)3 83 44 75 50<br />

Fax. 33 (0)3 83 44 75 51<br />

E-mail : contact@qualios.com<br />

Lauréat Prix France<br />

<strong>Qualité</strong> Performance 2014<br />

Certifié ISO9001<br />

depuis 2006<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I17


MANAGEMENT DE PERFORMANCE CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

J’ai pensé à tout ...et pourtant, ça ne marche pas !<br />

J’ai pensé à tout<br />

...et pourtant, ça ne marche pas !<br />

Les paradoxes du changement<br />

d’opinion. Peu nombreux, ils entraînent<br />

le reste de l’organisation. Si<br />

l’on conçoit et mène le changement<br />

avec ces « hommes clés », il se fera<br />

vite et sans difficultés.<br />

« La résistance au<br />

changement indique que<br />

le changement a été mal<br />

conçu ou passe à côté<br />

d’une question critique. »<br />

Christophe Faurie<br />

J.M.P. : Pour que les acteurs<br />

concernés s’approprient le changement,<br />

le baromètre ICAP doit être<br />

suivi en permanence en recueillant<br />

les données permettant de mesure<br />

chacun des taux d’information,<br />

de compréhension, d’adhésion<br />

et de participation en veillant à réduire<br />

les écarts de progression de<br />

ces taux, à mettre en place les actions<br />

correctives et à ancrer durablement<br />

le changement.<br />

Un livre de Christophe Faurie<br />

Une collection dirigée par Henri Kaufman<br />

Livre 2015-07-20 « J’ai pensé à tout à ...et tout... pourtant, ça et ne pourtant, marche pas !.indd ça 1ne marche pas ! » de Christophe Faurie. 29/07/2015 09:39:09<br />

Q. R. : Comment faut-il planifier les<br />

actions du changement pour lever les<br />

résistances ?<br />

C.F. : La résistance au changement<br />

indique que le changement a été mal<br />

conçu ou passe à côté d’une question<br />

critique. Par exemple, lorsqu’un<br />

spécialiste de l’électronique<br />

grand public s’est équipé d’un progiciel<br />

de gestion, il n’a pas vu que<br />

le paramétrage du progiciel ne permettait<br />

pas de traiter le cas, quantitativement<br />

négligeable mais financièrement<br />

considérable, des grandes<br />

surfaces. L’équipe d’intégration à la<br />

fois ne connaissait pas le métier, et<br />

brouillait les signaux d’alarme qu’envoyaient<br />

les opérationnels. De ce fait,<br />

ils étaient pris pour une manifestation<br />

d’obscurantisme.<br />

Une idée est fondamentale pour<br />

bien mener le changement. Comme<br />

l’expliquent le livre « The Tipping<br />

Point » ou les traités de communication,<br />

les groupes humains sont organisés<br />

en réseaux autour de leaders<br />

1<br />

Q. R. : Comment communiquer sur le<br />

changement ?<br />

C.F. : Tout d’abord, ce sont les actes<br />

qui parlent, pas les paroles. La communication<br />

du dirigeant est systématiquement<br />

interprétée à l’envers<br />

de ses intentions. Ce qui fait foi,<br />

c’est le bouche-à-oreille. Il est alimenté<br />

par quelques leaders d’opinion<br />

qui se méfient de la direction.<br />

Les livres de management appellent<br />

généralement la technique que j’emploie,<br />

la méthode du « stretch goal ».<br />

Il faut une bonne compréhension de<br />

la façon dont l’organisation perçoit<br />

sa situation, et en parle. Ensuite, on<br />

exprime le changement de manière<br />

indirecte, quantifiée, et hautement<br />

symbolique. Puis l’on doit laisser<br />

entendre pourquoi on va réussir.<br />

D’abord, parce que l’on a déjà fait<br />

des changements de cette difficulté.<br />

Et ensuite, parce que l’on s’est dotés<br />

des moyens de conduite du change-<br />

18 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

ment adaptés. Paradoxalement, plus<br />

un changement paraît difficile, plus<br />

il a de chances de réussir. C’est de là<br />

que vient le mot « stretch » : il s’agit<br />

d’un changement systémique.<br />

J.M.P. : La communication doit être<br />

multicanal et correspondre à chacune<br />

des phases et des étapes. Elle doit permettre<br />

à chacun des acteurs de comprendre<br />

le projet, d’en percevoir la<br />

nécessité pour l’organisation, les enjeux<br />

pour lui-même, et développer la<br />

confiance des salariés.<br />

Q. R. : Quels sont les modes de gestion<br />

projet pour conduire le changement en<br />

temps de crise ?<br />

C.F. : Edgar Schein explique qu’il n’y<br />

a pas de changement sans « anxiété<br />

de survie ». La crise, lorsqu’elle ne<br />

paralyse pas, est un facteur favorable<br />

au changement. Le Français, en particulier,<br />

réagit particulièrement bien<br />

à la crise. Mener un changement en<br />

temps de calme, demande, paradoxalement,<br />

de créer cette anxiété de<br />

survie. Pour cela, on ne joue pas sur<br />

la crainte, mais sur les aspirations.<br />

Pour le reste, les modes de gestion de<br />

projet ne diffèrent pas.<br />

« Les motifs d’échec de<br />

projets sont liés dans près de<br />

70 % des cas à des facteurs<br />

de non adhésion et de non<br />

appropriation. » Jean-Marie<br />

Peretti<br />

J.M.P. : Les motifs d’échec de projets<br />

sont liés, dans près de 70 % des<br />

cas à des facteurs de non adhésion<br />

et de non appropriation. En période<br />

de crise, la phase « Définition du projet<br />

» est essentielle. L’ensemble des<br />

acteurs concernés doivent prendre<br />

conscience de la nécessité du changement<br />

et du rôle qu’elles auront à<br />

jouer. Et le meilleur moyen pour embarquer<br />

tous les acteurs consiste à<br />

leur faire co-construire tout ou partie<br />

du dispositif.<br />

Q. R. : Comment mettre en place<br />

une équipe capable de conduire le<br />

changement ?<br />

C.F. : L’animation du changement est<br />

un facteur clé de réussite. Il est généralement<br />

oublié. C’est elle qui maîtrise la<br />

résistance au changement. Elle y parvient<br />

par un contrôle au plus près. Elle<br />

en fait, paradoxalement, un moteur<br />

du changement. Elle doit repérer les<br />

amorces de résistance au changement<br />

à temps, et comprendre comment en<br />

tirer parti. Principalement, elle travaille<br />

avec un petit nombre d’hommes<br />

clés. Un grand changement (multinationale)<br />

peut donc être mené avec une<br />

petite équipe d’animation. L’animateur<br />

du changement a un profil très particulier.<br />

Sa caractéristique principale est<br />

d’être un « donneur d’aide ». Toutes les<br />

entreprises possèdent ce type de personnes.<br />

(sans quoi elles ne fonctionneraient<br />

pas.)<br />

Pour les grands changements, il est<br />

utile d’avoir un « chef de projet », qui<br />

va personnifier le changement. C’est<br />

généralement quelqu’un que l’on qualifie<br />

« d’hybride » : bien intégré dans<br />

l’entreprise, mais qui a anticipé le<br />

changement.<br />

Enfin, le dirigeant doit être en ligne directe<br />

avec cette équipe. C’est grâce à<br />

elle qu’il comprend ce qui se passe sur<br />

le terrain, et qu’il agit, à distance. Il ne<br />

doit pas porter le changement à bouts<br />

de bras. Il doit être dans un rôle de dirigeant<br />

: il donne les orientations et<br />

tranche quand il le faut.<br />

J.M.P. : Au-delà des seuls process, il<br />

s’agit de mobiliser les acteurs dans les<br />

transformations en développant la capacité<br />

de penser autrement, de « sortir<br />

de la boîte » et de savoir diagnostiquer<br />

une situation de changement<br />

et en évaluer les impacts, s’approprier<br />

les principaux outils de la CdC 8 et les<br />

questions posées par le changement ;<br />

8 Conduite du Changement.<br />

rythme, cibles, parties prenantes, savoir<br />

accompagner les évolutions, actions<br />

ainsi que les acteurs impliqués,<br />

développer sa capacité à donner des<br />

repères et à instaurer la confiance aux<br />

équipes ;<br />

Internaliser la conduite du changement<br />

est essentiel. La capacité organisationnelle<br />

est une compétence stratégique.<br />

C’est un levier de motivation<br />

et d’implication des managers, un levier<br />

de réduction des coûts et les salariés<br />

sont désorientés par les changements<br />

menés par des consultants<br />

externes.<br />

Le métier d’expert du changement<br />

change. Il n’est plus celui qui propose<br />

des processus d’accompagnement et<br />

des dispositifs formatifs mais celui qui<br />

va construire un écosystème d’organisations<br />

agiles pour construire le business<br />

modèle de demain dans une logique<br />

de transformation.<br />

Q. R. : Quels conseils pouvez-vous<br />

donner à un manager de la qualité ?<br />

C.F. : D’une manière générale, ce qui<br />

fait échouer les changements est de<br />

croire qu’ils sont des problèmes techniques.<br />

Par exemple, on va confier le<br />

déploiement d’un système d’information<br />

à des informaticiens, ou une fusion<br />

à des financiers. En fait, ce qui<br />

les bloque est des craintes de type :<br />

ce projet est idiot, notre PDG est incompétent<br />

; je ne saurai pas utiliser<br />

ce logiciel, je vais perdre la face ; on<br />

nous cache quelque-chose de mauvais…<br />

L’équipe qui conduit le changement,<br />

doit attaquer ces craintes, indirectement<br />

en partant de ce qui est<br />

important pour les personnels et en<br />

montrant en quoi le changement permettra<br />

d’y répondre, si l’organisation<br />

fait correctement son travail. Laissé<br />

à lui même, un technicien ne va pas<br />

entendre ces angoisses. Il va adopter<br />

un discours technique qui mettra de<br />

l’huile sur le feu. D’où crise qui devient<br />

rapidement non maîtrisable.<br />

J.M.P. : Acquérir des compétences et<br />

les outils pour accompagner un pro-<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I19


MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

le processus de changement aux intéressés, il<br />

est nécessaire de mettre les acteurs en situation<br />

d’expérience du changement et d’échange de<br />

pratiques entre pairs et mises en situation.<br />

La discussion et la prise de décision en commun<br />

améliorent l’implication des salariés et<br />

suscite un mouvement collectif de changement<br />

des comportements.<br />

Q. R. : Quelles compétences et qualités le manager<br />

doit-il acquérir et développer ?<br />

C.F. : Le manager doit, avant tout, éviter de<br />

faire des erreurs : par exemple, de vouloir passer<br />

en force, ou de ne pas comprendre qu’il<br />

doit contrôler parfaitement le changement.<br />

Par ailleurs, il doit apprendre à repérer les<br />

gens qui ont le talent de conduire le changement,<br />

et s’associer à eux.<br />

Il doit apprendre à être « in quiet » (en deux<br />

mots). C’est à dire à être sur le qui-vive. Il doit<br />

aussi s’exercer à décoder les « paradoxes ». Les<br />

paradoxes correspondent à ce qui ne lui paraît<br />

pas normal. Cela signifie qu’un phénomène<br />

important ne correspond pas à la logique qu’il<br />

lui prête implicitement. Comprendre la logique<br />

réelle du phénomène permet de comprendre<br />

comment agir pour réussir un changement<br />

sans effort.<br />

Ouvrage « La parole libérée en entreprise : Les innovations managériales collaboratives<br />

de la FDJ » sous la direction de David Autissier et Jean-Yves Guillain.<br />

cessus expérientiel de conduite du<br />

changement.<br />

Q. R. : Sur quels points le manager<br />

doit-il être vigilant ?<br />

C.F. : Le changement présente le<br />

danger permanent que la résistance<br />

lui fasse faire marche arrière.<br />

Il faut repérer les gens qui<br />

semblent mal le vivre, et se proposer<br />

en donneur d’aide. Généralement<br />

ces gens sont au nombre de<br />

quatre ou cinq à un moment donné.<br />

Si l’on parvient à faire changer<br />

leur attitude, de la défiance à<br />

la confiance, cela envoie un signal<br />

fort à l’organisation.<br />

Par ailleurs, il faut être conscient<br />

que les comportements sont trompeurs.<br />

Par exemple, la plupart des<br />

gens qui protestent grossièrement,<br />

ne s’opposent pas au changement,<br />

mais ils cherchent à se placer<br />

en position de négociation favorable.<br />

En revanche d’autres, qui<br />

paraissent des alliés de fait, sont,<br />

au contraire, des ennemis. C’est le<br />

cas, paradoxalement, du management,<br />

et souvent du management<br />

supérieur. Ils perçoivent le changement<br />

comme ne pouvant rien<br />

leur apporter, sinon des tracas.<br />

J.M.P. : Le changement se concrétise<br />

dans les relations entre le manager<br />

et ses collaborateurs. Pour<br />

expliquer, incarner et faire vivre<br />

J.M.P. : Les compétences peuvent être regroupées<br />

en macro-compétences. La maîtrise des<br />

40 outils évoqués précédemment permet de<br />

conduire les changements. Les autres compétences<br />

concernent la réalisation du diagnostic<br />

du changement, la mesure des impacts du<br />

changement et la réalisation de la feuille de<br />

route, la communication du changement, la<br />

formation au changement, l’accompagnement<br />

du changement, le pilotage du changement,<br />

le management du changement dans la durée<br />

(pérennisation et ancrage). Ces compétences<br />

peuvent faire l’objet d’une certification. Le<br />

manager doit faire dans l’action et de manière<br />

collective en embarquant les acteurs compétents<br />

et constitutifs des systèmes mobilisés.<br />

Q. R. : Pouvez-vous donner des exemples<br />

d’application ? Quels ont été les résultats ?<br />

C.F. : Voici un exemple : un groupe industriel,<br />

une filiale, 6 usines, 2000 personnes. La société<br />

est dans le rouge depuis 10 ans (pays en<br />

20 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


CONDUIRE LE CHANGEMENT EN TEMPS DE CRISE<br />

MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

surcapacité), et la holding demande<br />

un gain de productivité de 20%, sous<br />

peine de fermeture. Travail avec les<br />

directeurs d’usine et le comité de direction<br />

autour d’une modélisation<br />

de l’activité, par un benchmarking<br />

entre usines du groupe, puis avec des<br />

usines étrangères. Ce travail a débouché,<br />

en 6 semaines, sur un plan<br />

de doublement de la productivité de<br />

la filiale. Il a été mis en œuvre sur<br />

deux ans.<br />

Autre application : un équipementier<br />

gagne un appel d’offres. Mais le projet<br />

(5 ans) est en pertes de 200 millions<br />

d’euros (m€). Une crise interne éclate.<br />

Le projet est divisé en dix sous-projets<br />

fonctionnels (achats, analyse de la valeur…).<br />

Chaque équipe de sous-projet<br />

fait des propositions de gains, et négocie<br />

avec les autres. En 4 semaines,<br />

un plan en résulte. Il remet le projet<br />

à l’équilibre. Il sera suivi par la direction<br />

générale et mis en œuvre sur<br />

deux ans.<br />

Enfin, une PME avec 10 m€ de chiffre<br />

d’affaires sort d’une quasi faillite à la<br />

suite d’une acquisition malheureuse.<br />

« Le changement présente le danger permanent que la résistance lui<br />

fasse faire marche arrière. » Christophe Faurie<br />

Le dirigeant, épuisé, envisage de fermer<br />

l’entreprise. Le travail réalisé<br />

avec lui montre que l’entreprise a un<br />

potentiel inexploité à la fois en termes<br />

de chiffre d’affaires (doublement possible)<br />

et de marge (passage de 3 à 10<br />

%). Seulement, pour le réaliser, il faut<br />

qu’il délègue une partie de ses pouvoirs<br />

à son équipe de direction, sans<br />

perte de contrôle. D’ailleurs, elle est<br />

d’un très bon niveau. Nous avons<br />

trouvé un moyen simple pour se faire.<br />

Le moyen simple était de faire la liste<br />

des problèmes que se posait le dirigeant<br />

et de demander au comité de direction<br />

les solutions qu’il proposait :<br />

par exemple, en termes de contrôle<br />

de la rentabilité des chantiers, ou<br />

de développement de deux marchés<br />

nouveaux. Les solutions étant pertinentes,<br />

il n’a plus eu qu’à en faire un<br />

suivi à distance. Et le plan a réussi.<br />

J.M.P. : Les entreprises partenaires<br />

des chaires Essec du Changement<br />

et de l’innovation managériale sont<br />

Ag2rLamondiale, Areva, CDB, CNP<br />

Assurances, Cneh, Covéa, Eurogroup,<br />

Française des Jeux, Groupama, La<br />

Poste, Monier, Renault, RTE, Sanofi,<br />

Sfr, Sncf et Société Générale.<br />

Par ailleurs, l’exemple de la FDJ 9 a été<br />

traité dans l’ouvrage « La parole libérée<br />

en entreprise : Les innovations managériales<br />

collaboratives de la FDJ »<br />

paru chez Eyrolles en mai 2017.<br />

Propos recueillis par<br />

Valérie Brenugat<br />

9 Française Des Jeux.<br />

Formation diplômante<br />

RESPONSABLE QUALITÉ<br />

SÉCURITÉ ENVIRONNEMENT<br />

ÉLIGIBLE CPF, TOUS SECTEURS D’ACTIVITÉ<br />

POUR CE TITRE INSCRIT AU COPANEF<br />

OBJECTIFS<br />

• Comprendre les enjeux QSE et les promouvoir à tous les niveaux de<br />

l’entreprise<br />

• Maîtriser la législation relative à la sécurité et l’environnement afin d’en<br />

repérer les contraintes et de les faire appliquer dans l’entreprise<br />

• Identifier et évaluer les risques et mettre sur pied une politique de<br />

prévention adaptée à l’entreprise<br />

• Connaître les principaux référentiels QSE afin de construire et piloter leur<br />

intégration<br />

• Maîtriser les principaux outils QSE et piloter des chantiers d’amélioration<br />

CESI entreprises référencé depuis<br />

07/01/2017 CESI SAS : n°0003173<br />

NOUVEAU CATALOGUE 2018<br />

CESI entreprises, et vos ambitions prennent forme.<br />

CAMPUS DE<br />

24FORMATION<br />

EN FRANCE, PROCHES DE VOTRE ENTREPRISE<br />

Aix-en-Provence - Angoulême - Arras - Brest - Bordeaux - Dijon<br />

Grenoble - La Rochelle - Le Mans - Lyon - Montpellier - Nancy - Nantes<br />

Nice - Orléans - Paris / Nanterre - Pau - Reims - Rouen - Saint-Nazaire<br />

Strasbourg - Toulouse<br />

contact@cesi.fr<br />

www.cesi-entreprises.fr<br />

Nos équipes sont à votre disposition pour vérifier avec vous les conditions et taux de prise en charge<br />

de votre OPCA (frais pédagogiques, rémunération du salarié en formation et frais divers).<br />

Le CESI : enseignement supérieur et formation professionnelle<br />

5 740<br />

diplômés<br />

QSE à ce jour<br />

CESI entreprises - juillet 2017<br />

CPF : Compte personnel de formation<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I21


DOSSIER<br />

Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

De la dématérialisation<br />

au PLM<br />

Selon une étude conduite par le<br />

cabinet d’analyses Markess sur les<br />

« Tendances Clés du marché de la<br />

gestion des processus documentaires<br />

» présentée dans le cadre de la 12 ème<br />

Edition de Solutions Demat’Expo et des<br />

Salons Solutions qui se tiennent du 26 au<br />

28 Septembre 2017 à Paris Expo Porte de<br />

Versailles, la gestion des processus documentaires<br />

est encore loin d’être optimisée.<br />

Plus de 90% des décideurs interrogés<br />

jugent, en effet, devoir encore travailler<br />

sur cet aspect. Au-delà des documents en<br />

tant que tels, il s’agit avant tout d’optimiser<br />

des processus métiers. Digitaliser les<br />

processus administratifs RH, généraliser<br />

la facturation électronique sont autant de<br />

chantiers à digitaliser, dans lesquels les<br />

documents occupent encore une place<br />

clé, mais surtout à améliorer la performance<br />

métier. Grâce aux centaines d’entretiens<br />

conduits au cours des derniers<br />

mois auprès de décideurs d’entreprises<br />

et d’organisations publiques et de prestataires<br />

du marché, les analystes de<br />

Markess ont identifié 5 tendances, plus<br />

ou moins prononcées, qui devraient dessiner<br />

le marché des solutions associées à<br />

ces projets d’ici fin 2018. Les décideurs<br />

métiers ont de nouvelles attentes vis-àvis<br />

des solutions de gestion des processus<br />

documentaire en fonctionnalités leur<br />

permettant de gérer des contenus ou des<br />

documents, qu’elles soient intégrées à leur<br />

solution métier ou en stand-alone. Ces<br />

solutions doivent aussi leur permettre de relever des défis comme l’automatisation<br />

des processus métiers. Autre point important : la sécurité des documents et processus<br />

associés. La mobilité est également un aspect essentiel permettant notamment de<br />

répondre aux enjeux d’instantanéité et de temps réel et d’ouvrir la gestion des processus<br />

documentaires au « front office » ou même aux tiers impliqués dans les dossiers associés.<br />

Par ailleurs, les décideurs interviewés expriment leurs besoins dans le domaine<br />

analytique à différents niveaux : gestion de la performance des processus, valorisation<br />

et contrôle des données. De plus, le «cloud» permet aux directions métiers de<br />

gagner en agilité et en autonomie tout en s’affranchissant de contraintes techniques.<br />

Ce marché des solutions de gestion des documents et des processus métiers doit donc<br />

intégrer ses besoins exprimés par les métiers. Ainsi, dans ce dossier, la dématérialisation<br />

des processus documentaires et métiers sera largement traitée. Mais les solutions<br />

de qualité et de PLM seront également abordées.<br />

© Docapost<br />

22 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Copie fiable : numérisation et archivage<br />

à vocation probatoire, une chaîne de<br />

valeur désormais complète<br />

La publication de la norme NF Z42-026 complète le référentiel de<br />

numérisation et d’archivage à vocation probatoire sur lequel s’appuie<br />

l’article 1379 du Code civil, pour déterminer le caractère présumé<br />

fiable d’une copie numérique. Cette évolution du Code civil constitue un<br />

véritable bond en avant pour la transition numérique des entreprises.<br />

Vincent JAMIN,<br />

directeur Division<br />

Dématérialisation,<br />

Services de<br />

Confiance,<br />

Docapost et<br />

administrateur de<br />

la Fédération des<br />

Tiers de Confiance<br />

du Numérique<br />

(FNTC)<br />

Eric CAPRIOLI,<br />

avocat à la Cour et Docteur<br />

en Droit et fondateur<br />

Caprioli & Associés,<br />

société d’avocats (Paris<br />

et Nice). Membre de la<br />

délégation française<br />

aux Nations Unies. Vice-<br />

Président de la Fédération<br />

des Tiers<br />

de Confiance du<br />

Numérique (FNTC).<br />

Avec la publication de la norme Afnor<br />

NF Z42-026 fixant les conditions<br />

de numérisation à vocation probatoire,<br />

tous les éléments sont désormais<br />

réunis pour concrétiser l’objectif d’une<br />

gestion zéro papier, y compris pour les situations<br />

susceptibles de générer des litiges. En reprenant<br />

à son compte le volet numérisation de la norme<br />

Z42-013, la nouvelle norme décrit le processus de<br />

reproduction numérique fidèle et fiable des originaux<br />

au format papier. Elle s’adresse aussi bien<br />

aux entreprises qu’aux opérateurs de numérisation.<br />

Pour résumer, la norme Z42-013 insistait sur<br />

la notion de modification irréversible du support<br />

de la copie. La norme Z42-026 s’intéresse quant à<br />

elle à l’intégrité de la reproduction, mais aussi à sa<br />

qualité, à sa conservation et à sa sécurisation. En<br />

matière d’intégrité par exemple, une copie fiable<br />

devra être garantie contre toute modification ultérieure<br />

par l’horodatage et par une signature électronique<br />

qualifiée au sens du règlement européen<br />

eIDAS du 23 juillet 2014. Cependant, la norme<br />

exige aussi de s’assurer de la parfaite lisibilité du<br />

document reproduit.<br />

UNE CHAÎNE DE CONFIANCE UNIQUE<br />

Ensemble, les deux référentiels forment une chaîne<br />

de confiance unique qui intègre toutes les activités<br />

de conservation numérique des documents,<br />

depuis leur dématérialisation, s’il s’agit d’originaux<br />

papier, jusqu’à leur archivage électronique.<br />

Et c’est précisément sur cette chaîne de confiance<br />

que s’appuie une évolution majeure de la législation,<br />

qui a fait entrer, par un décret publié le 5<br />

décembre dernier, le principe de la copie numérique<br />

fiable dans le Code civil (art. 1379). En vertu<br />

de ce principe, et sous réserve de satisfaire aux<br />

bonnes pratiques des normes NF Z42-026 et NF<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I23


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

Atelier de préparation et numérisation du site parisien de Docapost<br />

Z42-013, une copie numérique peut se voir attribuer la même<br />

force probante que l’original papier, ou digital, dont elle est la<br />

reproduction strictement fidèle et incorruptible.<br />

ACCÉLÉRER LA TRANSFORMATION DIGITALE<br />

Ce nouvel article du Code civil remplace un article 1348, élaboré<br />

dans les années 80, et qui définissait les conditions d’une copie<br />

numérique fidèle et durable, mais sans accorder à celle-ci une<br />

opposabilité équivalente à l’original papier. En instituant le<br />

principe de la copie numérique fiable, la rédaction de l’article<br />

1379 ne se borne pas à conférer au numérique la même<br />

valeur légale que le papier. Elle donne aussi aux entreprises<br />

la possibilité de se libérer de l’obligation de conservation des<br />

originaux. Ces derniers peuvent désormais être détruits, au<br />

terme ou avant leur délai de conservation légal, sans impact<br />

juridique pour l’entreprise. De ce point de vue, le texte confirme<br />

une jurisprudence déjà établie. Plusieurs décisions de Cours<br />

d’appel, notamment de Lyon (3 septembre 2015) et de Paris<br />

(11 février 2016) ont considéré une copie numérique réalisée<br />

conformément à la norme Z42-013 comme fiable, notamment<br />

lorsque l’entreprise se trouvait dans l’incapacité de produire le<br />

contrat original. Cette avancée majeure du Code civil met un<br />

terme à un entre-deux particulièrement inconfortable pour<br />

les entreprises, dont la transformation digitale restait freinée<br />

par les obligations légales. Dans la pratique, les entreprises<br />

devaient maintenir un double système d’archivage : numérique<br />

pour les besoins opérationnels ; physique pour la conformité<br />

réglementaire. Cette situation pesait également très lourd sur<br />

le coût d’archivage en vue d’éventuels litiges ou contrôles. La<br />

difficulté n’étant pas tant de conserver les documents, mais d’être<br />

en capacité de retrouver un document en particulier parmi<br />

des millions d’autres pour le présenter au juge dans les délais<br />

impartis.<br />

UNIFIER LES PROCESSUS DE REPRODUCTION<br />

ET DE CONSERVATION À VOCATION PROBATOIRE<br />

L’article 1379 du Code civil offre en définitive aux entreprises<br />

un cadre réglementaire unique pour unifier les processus de<br />

conservation documentaires, quels que soient la source et le<br />

niveau de risque associé. En retenant les critères techniques de<br />

« En instituant le principe de la copie numérique<br />

fiable, la rédaction de l’article 1379 ne se borne<br />

pas à conférer au numérique la même valeur<br />

légale que le papier. »<br />

numérisation fiable tels que définis dans les normes NF Z42-026<br />

et NF Z42-013, le texte fournit ainsi un cadre commun aux<br />

juges et aux entreprises pour conférer une vocation probatoire<br />

aux copies numériques. Combinées, ces normes définissent<br />

24 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quality Manager<br />

Efficace, intuitive, évolutive<br />

La solution QSE qui s’adapte à vos besoins<br />

Quality Manager aide des milliers d’utilisateurs à travers l’Europe, à maîtriser avec succès leurs systèmes de<br />

management et gagner en agilité et en conformité au niveau de leurs processus.<br />

Accédez depuis un portail interactif et personnalisable, à toutes les fonctionnalités nécessaires à un pilotage fiable et<br />

performant de votre système de management, quelques soient vos référentiels ou secteurs d’activité.<br />

Fonctionnalités<br />

Management intégré qualité, sécurité, environnement<br />

Gestion de cycle de vie des documents<br />

Planification et suivi des audits et revues<br />

Traitement des écarts, non-conformités et réclamations<br />

Suivi des plans d’actions avec relance automatique<br />

Risques professionnels et Document Unique<br />

Formations, habilitations et entretiens individuels<br />

Gestion des dossiers réglementaires<br />

Suivi et contrôle périodique des équipements<br />

Pilotage grâce aux tableaux de bord accessibles en temps-réel<br />

Points forts<br />

Solution éprouvée proposé par Avanteam, un des leaders<br />

du marché avec 380 clients et 450 000 utilisateurs en Europe.<br />

Accessible aux fonctionnels qui peuvent en toute autonomie<br />

personnaliser leur application ou créer leurs propres formulaires,<br />

workflows, vues, navigateurs et tableaux de bord.<br />

Compatible toutes normes et exigences sectorielles : ISO 9001,<br />

ISO 14001, OHSAS 18001, ISO 22000, EN 9100, ISO 26000, FDA<br />

21 CFR 11, etc.<br />

Puissante plateforme d’automatisation de processus, capable<br />

d’informatiser l’ensemble de vos processus opérationnels :<br />

absences, congés, missions, projets, helpdesk, entrée-sortie<br />

du personnel, demandes achats, factures fournisseurs, courrier.<br />

Solution web 2.0 disponible en mode licence et service (SaaS).<br />

Pour une démonstration personnalisée, contactez-nous au 01 34 58 73 73<br />

www.avanteam.fr


DOSSIER<br />

Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

une chaîne complète de confiance numérique reposant sur un<br />

ensemble de bonnes pratiques de journalisation. Document<br />

par document, chaque étape du processus doit faire l’objet d’un<br />

rapport d’exécution exhaustif.<br />

Celui-ci concerne non seulement la numérisation, l’indexation<br />

et l’archivage, mais aussi, dans le cas d’un original papier,<br />

la phase de préparation des documents en amont et son<br />

éventuelle destruction en aval. La copie numérique fiable<br />

traitée par cette chaîne de confiance peut ensuite être archivée<br />

électroniquement en même temps qu’une attestation de<br />

fiabilité numérique consolidant l’ensemble des rapports de<br />

traitement. Sous réserve d’avoir strictement respecté toutes<br />

ces étapes, le Code civil accorde à la copie fiable le statut<br />

de présomption légale simple. Cette disposition du Code<br />

civil permet de conférer une valeur de preuve à un fait non<br />

établi, mais vraisemblable sur la foi d’un ensemble de faits<br />

dûment établis. Sans rien imposer<br />

aux entreprises, le Code civil<br />

indique donc clairement la voie<br />

à suivre. Les entreprises qui se<br />

conformeront aux prescriptions<br />

des normes NF Z42-026 et NF<br />

Z42-013 pour la numérisation et l’archivage à vocation<br />

probatoire respecteront ainsi les exigences du décret d’application<br />

de l’article 1379. Elles pourront donc bénéficier<br />

de la présomption légale simple, c’est-à-dire qu’elles seront<br />

dispensées d’apporter la preuve par l’original de la fiabilité de<br />

la copie qu’elles présentent. En cas de contestation, c’est à la<br />

partie adverse qu’il appartiendra de démontrer le contraire,<br />

c’est-à-dire de présenter des éléments tendant à détruire la<br />

présomption de fiabilité.<br />

GARANTIR LE BÉNÉFICE DE LA PRÉSOMPTION<br />

LÉGALE SIMPLE<br />

Dans une perspective de réduction du risque juridique, ou<br />

de celui associé à l’image de l’entreprise, l’article 1379 du<br />

Code civil confère ainsi au respect des normes NF Z42-026 et<br />

NF Z42-013 un caractère bien plus critique qu’auparavant.<br />

Car la référence au régime de la présomption légale simple<br />

implique aussi son contraire. Selon le principe que la fiabilité<br />

d’un ensemble n’est pas supérieure à celle de la moins fiable<br />

de ses parties, le doute sur le respect d’une seule étape de la<br />

chaîne de confiance peut théoriquement induire la remise en<br />

cause de toute la chaîne. Dans ce cas, l’entreprise se trouve soit<br />

dans l’obligation de produire l’original papier si elle en dispose<br />

encore, soit exposée au risque de voir la copie présentée rétrogradée<br />

au rang de simple commencement de preuve. Le respect<br />

des normes de numérisation et d’archivage à vocation probatoire<br />

permet d’écarter toute approximation dans la mise en<br />

œuvre des exigences du décret d’application, et ce quel que<br />

« La conformité à la norme NF Z42-013 peut<br />

être attestée par la certification NF 461 –<br />

systèmes d’archivage électroniques. »<br />

soit l’importance ou la criticité juridique du document traité.<br />

L’invalidation du caractère fiable d’une copie en particulier<br />

peut non seulement avoir des conséquences immédiates sur le<br />

litige correspondant. Elle constitue aussi le début d’un faisceau<br />

de preuves contraires, pouvant conduire à la remise en cause<br />

de l’ensemble du dispositif de copie fiable mis en œuvre par<br />

l’entreprise. Et théoriquement à la contestation systématique<br />

de l’opposabilité des documents dans tous litiges à venir ou<br />

en cours.<br />

UN ENJEU DE CERTIFICATION ET DE FORMATION<br />

Les entreprises qui ont mis en œuvre la norme NF Z42-013 sans<br />

son volet « numérisation » sont paradoxalement les plus exposées<br />

à ce risque de remise en cause car faute d’en avoir l’utilité<br />

sur le plan juridique, ces entreprises n’ont pas nécessairement<br />

intégré le respect des procédures manuelles de préparation<br />

au traitement, ainsi que les obligations<br />

associées de journalisation.<br />

Or ces étapes sont aujourd’hui<br />

incontournables pour bénéficier de<br />

la présomption légale simple. Leur<br />

parfaite exécution compte autant<br />

dans le faisceau d’indices attestant de la copie fiable que le dispositif<br />

d’horodatage ou de cachet électronique. Pour les entreprises,<br />

et notamment pour celles qui disposent à la fois d’un<br />

réseau d’agences susceptibles de numériser des documents au<br />

fil de l’eau, et d’un centre de numérisation (externalisé ou non),<br />

la mise en œuvre de cette chaîne de confiance représente un<br />

double défi. Dans les centres de numérisation, les entreprises<br />

concernées ont tout intérêt à se conformer aux exigences de la<br />

norme NF Z42-026. En amont, et cela est également vrai pour<br />

les activités de numérisation décentralisées, le bénéfice de ces<br />

nouvelles dispositions du Code civil nécessitera aussi de former<br />

les utilisateurs, afin d’assurer le respect à toutes les étapes de la<br />

chaîne de confiance.<br />

DEPUIS 2012, LA CONFORMITÉ À LA NORME<br />

NF Z42-013 PEUT ÊTRE ATTESTÉE PAR LA<br />

CERTIFICATION<br />

NF 461 – systèmes d’archivage électroniques, qui couvre les<br />

activités des systèmes d’archivage électronique (SAE) internalisés<br />

ou opérés par un prestataire externe. Optionnellement,<br />

cette certification couvre également l’intégralité du processus<br />

de numérisation en plus de l’archivage à vocation probatoire.<br />

Il est donc important de vérifier le périmètre couvert par un<br />

opérateur certifié NF 461 afin de s’assurer de la garantie de<br />

conformité de l’ensemble de la chaîne de confiance de la copie<br />

numérique fiable.<br />

Vincent Jamin et Eric Caprioli<br />

26 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

INTERVIEW<br />

Docapost : un<br />

acteur innovant de<br />

dématérialisation<br />

Après avoir présenté l’activité de sa<br />

filiale, Vincent Jamin, directeur Division<br />

Dématérialisation Services de Confiance de<br />

Docapost et administrateur de la Fédération<br />

des Tiers de Confiance du Numérique<br />

(FNTC) s’exprime sur les challenges et<br />

les innovations de la dématérialisation.<br />

Précisions.<br />

Préparation du courrier entrant<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre activité ?<br />

Vincent Jamin : Docapost, filiale du Groupe La Poste, accompagne<br />

les entreprises et les institutions dans leur transition<br />

numérique et mobile. Elle propose des solutions sur mesure<br />

ou clés en main, allant du conseil à la gestion déléguée de<br />

process, en passant par l’échange de données sécurisées, l’archivage<br />

électronique, la numérisation, la délivrance et la gestion<br />

d’identités numériques. Lors de la dématérialisation, on<br />

s’affranchit du papier et des contraintes géographiques pour<br />

être plus efficace. Quant à la division Dématérialisation de la<br />

BU Services de Confiance, elle apporte la chaine de confiance<br />

au client pour faire le pas dans la dématérialisation. Elle propose<br />

des services d’archivage électronique simple ou à vocation<br />

probatoire labellisé FNTC-TA en conformité avec la<br />

norme NF Z42-013.<br />

En outre, Docapost a renforcé son expertise dans la transformation<br />

digitale avec l’acquisition d’Ametix, société spécialisée<br />

dans le conseil numérique. Grâce à ce rachat, elle dispose<br />

d’une offre de services complète pour accompagner les grands<br />

projets de transformation digitale de ses clients.<br />

Q.R. : Quels sont les enjeux de la dématérialisation ?<br />

V. J. : Le respect de la conformité des process est le premier<br />

enjeu. Pour les clients, la dématérialisation permet d’augmenter<br />

la performance. Les clients attendent, en effet, des processus<br />

plus rapides utilisant moins d’énergie. Une augmentation<br />

de rendement leur permet ainsi de baisser leur coût.<br />

Sur le point financier, les clients veulent une augmentation de<br />

la trésorerie qui permet le recouvrement, la baisse de risque<br />

d’impayé et des litiges liés à la conformité et la défense de leur<br />

image de marque.<br />

Q.R. : Quelles sont les différentes étapes de dématérialisation ?<br />

V. J. : Cela commence par un enregistrement de l’arrivée de<br />

tout document avec la feuille de production où sont indiqués<br />

les clients et les tâches réalisées. La deuxième étape est la préparation<br />

des documents comme des tickets de caisse, des bons<br />

de livraison et des dossiers de livraison et des recommandés.<br />

Après, les documents papiers sont numérisés dans des scanners<br />

pour réaliser une copie numérique. Si certaines informations<br />

n’ont pas été reconnues automatiquement, un opérateur<br />

regarde le document lors de l’étape de vidéocodage. Avant<br />

l’arrivée de la copie fiable, le document papier avait une valeur<br />

très forte et était envoyé à des archiveurs papier. Maintenant,<br />

il est détruit selon des normes très rigoureuses.<br />

En outre, historiquement, Docapost ne travaille que sur des<br />

documents sensibles et de confiance et réalise de l’archivage<br />

électronique.<br />

Q.R. : Quels services sont à l’initiative de la dématérialisation ?<br />

V. J. : Les 2 acteurs principaux de la dématérialisation dans<br />

l’organisation sont la DSI et les services métiers. La DSI 1 demande<br />

des projets aux services métiers et les pilote. En outre,<br />

1 Direction des systèmes d’information.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I27


DOSSIER<br />

nos solutions sont intégrées dans le système<br />

d’information du client. Parfois les<br />

services transverses comme la sécurité et<br />

les archivistes, interviennent. Les métiers<br />

confrontés à la performance et la productivité<br />

sont, en effet, des moteurs de solutions<br />

pour atteindre les objectifs.<br />

Q.R. : Pourquoi les organisations installentelles<br />

une solution de dématérialisation ?<br />

V. J. : La raison économique est la première<br />

motivation. Les organisations<br />

veulent, en effet, être plus performantes.<br />

Autres raisons : la conformité et la qualité.<br />

Par exemple, suite à un audit interne,<br />

des failles ont été identifiées et les organisations<br />

veulent des solutions couvrant<br />

les risques. Ainsi, les outils de dématérialisation<br />

des documents permettent le<br />

contrôle d’accès et la complétude. L’outil<br />

de qualité garantit aussi que les obligations<br />

soient respectées dans des secteurs<br />

comme l’industrie pharmaceutique. La<br />

raison juridique motive également les<br />

qualiticiens car la dématérialisation favorise<br />

le respect des lois.<br />

Q.R. : Quelles sont les innovations dans le<br />

secteur de dématérialisation ?<br />

V. J. : L’innovation est la copie faible.<br />

Mais l’autre nouveauté est de proposer<br />

Chiffres clés<br />

Plus de 15 000 entreprises<br />

et administrations clientes<br />

dont plus de 80 % des<br />

entreprises du CAC 40 4 500<br />

collaborateurs dédiés aux<br />

secteurs et fonctions des<br />

entreprises 455 M€ de CA.<br />

Une numérisation avec contrôle page à page<br />

une solution globale intégrée avec archivage<br />

électronique. De plus, la solution répond<br />

à la norme NF Z 42-026 définissant<br />

et contrôlant les prestations de numérisation<br />

fidèle de documents sur support papier.<br />

Q.R. : Quels types de documents votre solution<br />

de dématérialisation traite-t-elle ?<br />

V. J. : Nous traitons tout<br />

type de document : nativement<br />

électronique,<br />

photo, base de données,<br />

comptes, bureautique,<br />

microfiche, microfilm…<br />

Q.R. : Quelles compétences<br />

doit-on avoir pour utiliser<br />

cette solution ?<br />

V. J. : La solution<br />

s’adapte aux métiers du<br />

client. L’interface IHM 2<br />

est conviviale. D’ailleurs,<br />

200 000 personnes utilisent<br />

nos solutions.<br />

Q.R. : Quels sont leurs atouts par rapport<br />

aux autres solutions sur le marché ?<br />

V. J. : Nos services de dématérialisation<br />

disposent de la signature électronique<br />

et des solutions de workflow. Nous<br />

avons donc un champ d’action plus large<br />

que nos concurrents avec les flux électroniques,<br />

la dématérialisation papier et<br />

l’interface Métiers souple pour les clients.<br />

Enfin, nous développons le coffrage électronique.<br />

Par ailleurs, Docapost s’attache à obtenir<br />

des certifications adaptées à ses<br />

2 Interactions homme-machines.<br />

offres, qui font référence sur les périmètres<br />

spécifiques à leurs métiers respectifs<br />

comme l’ISO 9001 et OHSAS<br />

18001. De plus, nous avons des partenaires<br />

très pointus techniquement.<br />

Notre pérennité dans le temps est également<br />

un atout avec notre archivage électronique<br />

et notre lien avec notre société<br />

mère Groupe La Poste. Cet actionnaire<br />

de référence apporte également une crédibilité.<br />

Ainsi, le client peut se projeter<br />

dans la durée avec Docapost. Par ailleurs,<br />

nous proposons différentes prestations<br />

avec un haut niveau de sécurité<br />

informatique.<br />

Zone de dématérialisation<br />

Q.R. : Cette solution peut-elle être couplée<br />

à d’autres solutions ?<br />

V. J. : Nos solutions peuvent être couplées<br />

à des solutions de workflow et de<br />

signature électronique. Avec le système<br />

d’information du client, l’intégration<br />

est réalisée en mode de projet avec des<br />

API 3 ou des webservices.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

3 API (Application Programming Interface)<br />

est une interface de programmation applicative.<br />

28 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


DOSSIER<br />

Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DIGITALISATION<br />

Locarchives : de la numérisation à l’archive<br />

Locarchives propose des solutions d’archivage et de dématérialisation afin d’accompagner<br />

les organisations dans la gestion quotidienne de leurs documents. Après avoir expliqué les<br />

enjeux, Emmanuel Faure, directeur Stratégie Marketing, présente les services de sa société et<br />

sa politique de développement.<br />

Emmanuel FAURE,<br />

directeur Stratégie Marketing<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre activité ?<br />

Emmanuel Faure : Depuis une quarantaine d’années, le<br />

métier d’origine de Locarchives est celui de prestataire de<br />

services même si notre société propose des logiciels installés<br />

chez le client ou vendus en mode SaaS. Nous conservons des<br />

archives papier pour les entreprises dans des entrepôts. Nous<br />

disposons aussi des logisticiens et des flottes de véhicules<br />

pour le transport, la livraison et l’indexation. De plus, nous<br />

offrons tous les services autour du document physique. Puis,<br />

nous sommes passés à une phase de numérisation, et enfin<br />

de dématérialisation avec une plateforme globale de dématérialisation,<br />

de gestion électronique et d’archivage probatoire.<br />

Mais le défaut de l’électronique réside dans la relative simplicité<br />

de la modification d’un document tel qu’une facture, un<br />

bulletin de salaire. Locarchives conserve les documents natifs<br />

numériques (contrat signé électroniquement, facture…<br />

dans son système d’archivage électronique à vocation probatoire,<br />

et préserve leur intégrité grâce à des procédés tels<br />

que l’horodatage, le chiffrement, la signature électronique…<br />

Elle archive, dans des journaux, l’ensemble des éléments de<br />

preuve qui pourront être fournis au juge en cas de besoin.<br />

Maintenant, nous travaillons avec des partenaires sur la gestion<br />

électronique des documents et des plateformes de dématérialisation<br />

des flux comme celle des bulletins de salaire.<br />

Cela nous permet de proposer une offre globale de dématérialisation<br />

et de conservation du document physique.<br />

Locarchives présente la double caractéristique : traiter le physique<br />

et l’électronique et gérer de façon efficace ce mix de document,<br />

quel que soit son format. Son approche est très tournée<br />

vers le document. On s’intéresse au format du document<br />

(électronique, papier), au besoin de consultation, de partage<br />

et d’accès à l’information, aux règles de gestion (la durée de<br />

conservation, l’engagement et la gestion de droit à l’oubli) et<br />

la valeur juridique du document. On peut conseiller une solution<br />

de dématérialisation plus efficace avec les processus<br />

associés, la maîtrise des risques et leurs coûts.<br />

30 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

La dématérialisation, des bénéfices<br />

concrets au service de la collaboration et de la mobilité<br />

© Shutterstock<br />

Q.R : Quelle est votre actualité ?<br />

E.F. : Une des caractéristiques du marché de la dématérialisation<br />

: sa dynamique est rythmée par les évolutions de la<br />

législation. Depuis l’année dernière, le code civil reconnait<br />

qu’une copie numérique effectuée selon des règles de gestion<br />

très spécifiques, aura la même force probante que son original<br />

papier.<br />

En réponse à cette avancée, nous proposons une solution<br />

permettant de réaliser des copies numériques dites fidèles<br />

ou fiables dans une chaîne de numérisation spécifiquement<br />

adaptée pour tracer tout le processus de numérisation et le<br />

verser dans notre système d’archivage électronique. Ainsi,<br />

si vous faites une copie d’un document dans ces conditions,<br />

vous pouvez potentiellement détruire l’original papier.<br />

Q.R : Quels sont les enjeux de la<br />

dématérialisation des documents tournée vers la<br />

gestion des dossiers ?<br />

E.F. : Voici les 3 enjeux majeurs : l’optimisation de l’efficacité<br />

et de la fiabilité des processus grâce à leur automatisation,<br />

la maîtrise des risques pour plus de conformité, et enfin<br />

la maîtrise des coûts. Aujourd’hui, la demande la plus fréquente<br />

concerne la numérisation de l’ensemble des dossiers<br />

du personnel. Or la numérisation des documents coûte cher<br />

(environ 10 centimes la page). La main d’œuvre représente<br />

un coût important car il y a beaucoup de travail de préparation<br />

en amont de la numérisation. Pour maîtriser les coûts,<br />

on identifie les documents les plus consultés et ceux entrant<br />

dans la gestion des processus courants afin de les numériser.<br />

Mais il est préférable de conserver certains documents sous<br />

format papier.<br />

« Mais il est préférable de conserver certains<br />

documents sous format papier. »<br />

Autre point important : la dématérialisation des processus.<br />

Aujourd’hui, c’est plus simple et efficace au quotidien quand<br />

les circuits de validation en interne sont dématérialisés et automatisés<br />

pour faciliter les contrôles de la qualité et de complétude<br />

ainsi que le suivi de la qualité des processus assuré<br />

par les KPI 1 .<br />

1 KPI (Key Performance Indicator) ou ICP (indicateurs clés de performance)<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I31


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

Q.R : Pourquoi les organisations installent-elles<br />

une solution de dématérialisation ?<br />

E.F. : Les organisations cherchent de l’efficacité et de la productivité<br />

avec la gestion des processus. Locarchives apporte<br />

la compréhension de la logique des processus documentaire<br />

et la maîtrise des risques. En fonction de la typologie du document,<br />

sa conservation est assurée : soit dans un système<br />

de gestion électronique de document si le document est « vivant<br />

», soit dans un système d’archivage électronique si le document<br />

engageant a un impact juridique important. Ils sont<br />

liés avec les systèmes d’information.<br />

Q.R : Quels services sont à l’initiative de la<br />

dématérialisation ?<br />

E.F. : La dynamique est liée à l’évolution réglementaire. Les<br />

services concernés comme celui des ressources humaines, réalisent<br />

beaucoup de tâches administratives liés aux documents.<br />

Par exemple, la loi El Khomri a donné un coup d’accélérateur<br />

dans la dématérialisation des bulletins de salaire dans les services<br />

des RH. Quant à la loi Macron, elle visait à dématérialiser<br />

des factures de l’Etat et a accéléré le processus dans les services<br />

comptables et financiers. Tous les métiers avec beaucoup<br />

des dossiers (contrats, location avec gestion de clients, maintenance)<br />

sont également concernés par la dématérialisation de<br />

flux ou des dossiers. Quant aux services <strong>Qualité</strong> et juridique,<br />

ils travaillent sur les projets de dématérialisation pour s’assurer<br />

de la bonne mise en place des processus.<br />

Nos solutions visent donc à être les plus intégrées possibles<br />

dans les modes de fonctionnement et d’organisation des<br />

clients. Néanmoins, les habitudes et les modes de travail<br />

changent, nécessitant un accompagnement des utilisateurs<br />

pour assurer la réussite du projet à long terme.<br />

Q.R : Quelles sont les innovations dans le secteur<br />

de dématérialisation ?<br />

E.F. : L’innovation est continue afin de garantir la lisibilité<br />

du document confié à long terme, son intégrité et la traçabilité<br />

des éléments de preuve. En ce moment, les éléments<br />

concernant la dématérialisation de contrats évoluent beaucoup,<br />

notamment autour des échanges dématérialisés et de<br />

la signature électronique. Mais ce ne sont pas des innovations<br />

de rupture.<br />

« Mais ce ne sont pas des innovations de rupture. »<br />

Q.R : Quels conseils pouvez-vous donner dans le<br />

choix d’une solution de dématérialisation ?<br />

E.F. : Mon conseil est de prendre le temps dans le choix des<br />

documents à dématérialiser. Par exemple, quels sont les services<br />

gérant encore massivement des documents papier ? Ou<br />

dans lesquels la gestion administrative est particulièrement<br />

lourde ? Nous accompagnons l’entreprise dans sa stratégie<br />

globale de dématérialisation pour co-construire une solution<br />

adaptée à son organisation et ses objectifs propres en<br />

fonction des documents à dématérialiser.<br />

Q.R : Quelles nouvelles solutions ou évolutions<br />

proposez-vous ?<br />

E.F. : Je dirai que la base de notre offre est sous la forme<br />

de triptyque. Trois outils majeurs co-existent et forment une<br />

plateforme de service de confiance :<br />

- la partie Capture et numérisation des documents concerne<br />

les documents en entrée : soit des documents nativement<br />

numériques qu’il faut intégrer depuis les systèmes d’information<br />

client, soit des documents papier à numériser ;<br />

- la gestion électronique des documents pour la gestion courante<br />

avec les workflows adaptés qui permettent d’automatiser<br />

les processus de gestion, voire des portails collaboratifs ;<br />

- le système d’archivage électronique ou physique pour les<br />

documents à haute valeur juridique comme les contrats.<br />

Ces 3 briques permettent de répondre à une grande partie<br />

des besoins de gestion des dossiers courants des entreprises.<br />

Derrière, on peut dématérialiser les flux spécifiques comme<br />

la paie et la facture.<br />

Q.R : A qui ces solutions sont-elles destinées ?<br />

E.F. : Elles s’adressent à tout type d’entreprise et à tout secteur.<br />

Locarchives travaille traditionnellement avec des<br />

grandes entreprises et des ETI. Mais certains secteurs sont<br />

en avance : la banque, la comptabilité, le juridique, la santé et<br />

les assurances. Côté métier, les services les plus utilisateurs<br />

sont les ressources humaines, la finance, le commercial pour<br />

la gestion des dossiers des clients et des prêts.<br />

« Mais certains secteurs sont en avance : la<br />

banque, la comptabilité, le juridique, la santé et les<br />

assurances. »<br />

Q.R : Quelles compétences doit-on avoir pour<br />

utiliser cette solution ? Demande-t-elle une<br />

formation ?<br />

E.F. : Tout changement d’organisation de l’entreprise nécessite<br />

une formation, un accompagnement et une conduite du<br />

changement. Ces solutions sont très intégrées dans le fonctionnement<br />

de l’entreprise et les applications métiers du<br />

client : par exemple, la gestion électronique des documents<br />

dans l’ERP, le système comptable de l’entreprise.<br />

32 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Business Transformation<br />

Suite de Signavio<br />

Process<br />

Manager<br />

Collaboration<br />

Hub<br />

Workflow<br />

Accelerator<br />

Process<br />

Intelligence<br />

www.signavio.com


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

Q.R : Quels sont leurs atouts par rapport aux<br />

autres solutions sur le marché ?<br />

E.F. : Locarchives dispose de 3 caractéristiques. La première<br />

est la forte connaissance et compréhension de tout ce<br />

qui touche aux documents et aux dossiers avec les processus<br />

associés (métiers…). Quant<br />

à notre deuxième spécificité,<br />

elle consiste en une importante<br />

connaissance de la réglementation<br />

et des exigences de conformité.<br />

Notre dernière particularité<br />

est la gestion harmonisée des<br />

documents physiques et électroniques.<br />

On aide donc nos clients à être plus efficace dans la<br />

gestion globale de tous leurs documents et de faire les bons<br />

choix pour gagner en performance et maîtriser les coûts.<br />

Q.R : Cette solution peut-elle être couplée à<br />

d’autres solutions ?<br />

E.F. : Nos solutions s’intègrent totalement dans les applications<br />

métiers des clients (ERP 2 , CRM 3 , SIRH 4 , SI 5 Santé) à la<br />

fois pour récupérer la production de leurs flux, avoir accès à<br />

leurs informations et aux documents archivés, tant numériques<br />

que physiques.<br />

« Pour un responsable de qualité, la<br />

dématérialisation des circuits de validation lui<br />

permet d’avoir de la visibilité sur la maîtrise du<br />

processus. »<br />

facilités. Les documents engageants peuvent être tracés. Les<br />

services de ressources humaines, par exemple, ont besoin de<br />

diffuser des documents à l’ensemble des salariés et de pouvoir<br />

prouver cette diffusion. Les qualiticiens peuvent avoir<br />

un suivi quotidien des indicateurs de performance, maitriser<br />

les délais et l’exécution des tâches<br />

et automatiser les alertes. Notre<br />

recommandation est de réaliser<br />

la dématérialisation morceau par<br />

morceau : par service ou typologie<br />

de documents selon les cas.<br />

Q.R : Qui sont vos clients ?<br />

E.F. : Notre clientèle est assez vaste. On travaille avec des<br />

grandes entreprises, des ETI et des PME. Les clients traditionnels<br />

sont les banques, les assurances, les mutuelles<br />

et l’industrie souvent réglementée (aéronautique, pharmaceutique,<br />

télécommunications). Mais parmi nos clients, figurent<br />

aussi les secteurs de la grande distribution et du<br />

luxe, des services aux entreprises (conseil, comptabilité, juridique),<br />

de la santé et de l’hospitalier. Nos solutions sont<br />

certifiées HDS 6 et notre solution de numérisation et d’archivage<br />

électronique à vocation probatoire est conforme à<br />

la norme NF Z 42-013.<br />

Q.R : En quoi cette solution contribue-t-elle<br />

à la qualité, l’agilité et la performance de<br />

l’organisation ?<br />

E.F. : Une plateforme permet d’avoir une vision à 360° des<br />

documents. Quel que soit le format, le risque associé et les<br />

règles de gestion des documents, l’utilisateur aura une vision<br />

complète d’un dossier et pourra automatiser les processus de<br />

traitement : s’assurer étape par étape que les tâches à accomplir<br />

sont bien exécutées et d’avoir des indicateurs de gestion<br />

qui donnent des délais moyens entre les étapes de gestion,<br />

pouvoir rerouter les tâches en cas d’absence. Pour un responsable<br />

de qualité, la dématérialisation des circuits de validation<br />

lui permet d’avoir de la visibilité sur la maîtrise du processus.<br />

Avec cette plateforme, les échanges en interne sont<br />

2 Un ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de<br />

Gestion Intégré) est un système d’information qui permet de gérer et<br />

suivre au quotidien, l’ensemble des informations et des services opérationnels<br />

d’une entreprise.<br />

3 Le Customer Relationship Management (CRM) ou la gestion de<br />

la relation client (GRC) est l’ensemble des outils et techniques destinés<br />

à capter, traiter, analyser les informations relatives aux clients et<br />

aux prospects, afin de les fidéliser en leur offrant le meilleur service<br />

4 Un Système d’Information Ressources Humaines (SIRH), couvre<br />

l’ensemble des processus de gestion d’une DRH, de la gestion des recrutements<br />

à celle des formations et des carrières.<br />

5 Les systèmes d’information.<br />

Q.R : Pouvez-vous donner des exemples<br />

d’application ?<br />

E.F. : La problématique de notre client, GRTgaz, était de<br />

fiabiliser ses données techniques afin d’établir un état des<br />

lieux complet de ses actifs et de se mettre en conformité<br />

par rapport à l’arrêté « multi-fluides » du 4 août 2006. Cela<br />

a nécessité de traiter des dossiers techniques concernant les<br />

canalisations et installations techniques, et d’organiser leur<br />

archivage.<br />

Locarchives a alors proposé à GRTgaz un accompagnement<br />

complet sur tous les aspects du projet, organisé en 3 étapes<br />

principales : identification, tri et classement des archives,<br />

gestion des process métiers et identification. Elle a mis à<br />

la disposition des équipes de GRTgaz, des archivistes techniciens<br />

qui ont analysé et traité chaque dossier. Ils ont ensuite<br />

numérisé ces documents et ont contrôlé la qualité de<br />

la numérisation. Puis ils ont intégré ces documents dans le<br />

système d’information du client afin d’avoir un accès facile<br />

à tout l’historique de dossiers. Ainsi, 12 personnes ont été<br />

mobilisées pour travailler chez eux pendant 18 mois. Résultat<br />

: 18 000 dossiers ont été traités.<br />

6 Hébergement des Données de Santé.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

34 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

INTERVIEW<br />

Esker et Neopost : experts de la<br />

dématérialisation des documents<br />

L’éditeur de solutions de dématérialisation Esker connait une croissance à l’international.<br />

Après avoir expliqué les objectifs de la dématérialisation, Jean-Michel Bérard, président du<br />

directoire et fondateur, présente les derniers développements de sa société. Quant à Neopost,<br />

il est le deuxième fournisseur mondial de solutions de traitement du courrier et un acteur clé<br />

des communications digitales. Il propose aux PME et aux grandes entreprises un large éventail<br />

de matériels, de logiciels et de services pour dématérialiser leurs communications avec leurs<br />

clients et leurs fournisseurs. Maud Muller, chef de produit Neotouch chez Neopost France<br />

explique l’évolution des services dans sa société. Précisions<br />

Jean-Michel BÉRARD,<br />

président du directoire et<br />

fondateur d’Esker<br />

Maud MULLER,<br />

chef de produit Neotouch<br />

chez Neopost France<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle sont votre activité et<br />

votre actualité ?<br />

Jean-Michel Bérard : Esker est un éditeur de logiciels en<br />

mode SaaS. Nous œuvrons principalement dans la dématérialisation<br />

de documents de gestion et de la supply chain 1 (factures<br />

et bons de commande).<br />

Dans un contexte de dématérialisation, l’entreprise demande<br />

à une autre société d’envoyer une facture de préférence en format<br />

électronique plutôt que par courrier. Après, le logiciel lit<br />

intelligemment le contenu de la facture mais les informations<br />

comme la date et le numéro de la facture, les montants (TTC,<br />

hors-taxe, détaillés), sont affichées différemment. Ces informations<br />

sont présentées à un opérateur qui les comptabilise<br />

et rajoute quelques informations. Puis l’image circule sur des<br />

écrans de téléphone ou d’ordinateur pour valider la facture.<br />

Cela fonctionne de la même manière pour les bons de commande<br />

de clients qui peuvent arriver sous forme de message<br />

EDI 2 , de mail ou de fax. L’usage du papier peut être limité dans<br />

les processus.<br />

1 Le supply chain signifie la chaîne logistique.<br />

2 Échange de Données Informatisé.<br />

La société cotée créée en 1985 a réalisé un chiffre d’affaires de 66 millions,<br />

l’année dernière. Elle emploie environ 500 employés. Une de nos<br />

caractéristiques est notre présence internationale et notre principale filiale<br />

située aux Etats-Unis représente 40 % de notre chiffre d’affaires.<br />

La France occupe, quant à elle, la deuxième place (38 % du chiffre d’affaires<br />

mondial). Par ailleurs, nous sommes présents en Australie, en<br />

Asie du Sud-Est, au Canada et dans tous les pays européens. Récemment,<br />

la société a enregistré une progression de 14 % de son chiffre<br />

d’affaires. Enfin, elle a obtenu le label « Great place to work ».<br />

Maud Muller : Depuis le 1 er janvier dernier, Neopost France accompagne<br />

les entreprises sur deux sujets d’actualités majeurs : la<br />

facture électronique vers le portail Chorus Pro et la dématérialisation<br />

des documents RH, notamment les bulletins de paie.<br />

Ces deux actualités font, en effet, échos aux nouvelles applications<br />

réglementaires : la Loi Macron qui vise à rendre obligatoire la facture<br />

électronique vis-à-vis de l’Etat pour les ETI au 1 er janvier 2018<br />

puis pour les TPE-PME d’ici janvier 2020, ainsi que la loi Travail<br />

qui facilite la dématérialisation des bulletins de paie et créé un cadre<br />

plus favorable avec le Compte Personnel d’Activité.<br />

Dans ce contexte, deux solutions en mode SaaS permettent d’accompagner<br />

les entreprises dans cette démarche : Neotouch Facture<br />

et NeoboxRH.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I35


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

Q.R. : Quels sont les enjeux de la<br />

dématérialisation ?<br />

J.M.B. : Le premier enjeu le moins significatif<br />

est l’économie de matière (papier, imprimante,<br />

encre). Il permet de couvrir presque<br />

le coût du projet. Le deuxième enjeu est le<br />

gain de productivité. Ainsi, la productivité<br />

des services administratifs et financiers<br />

a doublé grâce aux activités de dématérialisation.<br />

Par exemple, quand une personne<br />

pouvait traiter 250 factures de fournisseurs,<br />

elle peut maintenant en traiter 500. Donc<br />

cela permet un retour sur investissement.<br />

Après, avec l’échange de données électroniques,<br />

il est possible de réduire l’empreinte<br />

carbone. Autre amélioration : celle de la relation<br />

avec le client et le fournisseur. Les fournisseurs<br />

savent, en effet, à tout moment si<br />

la facture a été reçue et quand et comment<br />

elle sera payée. Quant aux clients, ils savent<br />

à quelle étape de traitement le bon de commande<br />

qu’ils ont envoyé se trouve. Cela permet<br />

donc d’avoir une bonne visibilité sur le<br />

processus d’achat et de facturation… Cela<br />

contribue aussi à l’amélioration de la relation<br />

entre le client et le fournisseur ainsi que<br />

celle du moral des salariés car des tâches<br />

à plus haute valeur ajoutée leur sont alors<br />

confiées : plus de conseils et de négociations<br />

avec les fournisseurs.<br />

M.M. : Les enjeux de la dématérialisation<br />

sont nombreux. Le cadre réglementaire est<br />

souvent celui qui a le plus d’impact sur l’ensemble<br />

des catégories d’entreprises.<br />

Parmi les autres enjeux rencontrés chez nos<br />

clients, les principaux sont : la réduction des<br />

coûts (affranchissement notamment), l’optimisation<br />

des délais (de paiement, de traitement,<br />

de recrutement), l’amélioration des<br />

processus métier et des traitements opérés<br />

par les collaborateurs (facilité et exhaustivité<br />

d’envoi, meilleur suivi), ainsi que la satisfaction<br />

et l’amélioration de la relation client/<br />

fournisseur ou collaborateur. La dématérialisation<br />

des bulletins de paie ou du contrat de<br />

travail permet notamment de répondre aux<br />

attentes des nouvelles générations, d’améliorer<br />

l’attractivité de sa marque employeur et<br />

de recentrer les métiers sur des tâches à plus<br />

forte valeur ajoutée.<br />

Un tableau de bord « Factures de fournisseurs ».<br />

Q.R. : Pourquoi les organisations<br />

installent-elles une solution de<br />

dématérialisation ?<br />

J.M.B. : Les organisations veulent faire des<br />

économies. Mais à l’usage, elles se rendent<br />

compte que l’outil devient indispensable car<br />

il améliore la relation avec le client et le fournisseur<br />

ainsi que le travail de leurs collaborateurs.<br />

Elles l’achètent d’abord parce qu’elles<br />

attendent un retour sur investissement et<br />

après, elles apprécient la visibilité sur les processus.<br />

« Elles l’achètent d’abord parce<br />

qu’elles attendent un retour sur<br />

investissement et après, elles<br />

apprécient la visibilité sur les<br />

processus. » Jean-Michel Bérard<br />

M.M. : Pour répondre à ces enjeux réglementaires,<br />

d’optimisation de leurs processus et/<br />

ou gains de productivité.<br />

Q.R. : Quels services sont à l’initiative<br />

de la dématérialisation ?<br />

J.M.B. : Les directeurs financiers et les responsables<br />

de la comptabilité sont les initiateurs.<br />

En revanche, les services informatiques<br />

sont rarement des offreurs de solutions. Ils<br />

proposent souvent des systèmes d’archivage<br />

électronique ou des outils informatiques<br />

mais ils ne sont pas appropriés pour la gestion<br />

des factures et des bons de commande.<br />

Quant au service de la qualité, il est utilisateur.<br />

Si la qualité tend vers la relation avec<br />

le client, une amélioration significative de la<br />

qualité est constatée parce-que par exemple,<br />

les bons de commande sont traités plus vite.<br />

Moins d’erreurs de saisie, de livraison et de<br />

facturation sont également notées. Donc une<br />

meilleure qualité est remarquée sur la supply<br />

chain. Mais elle ne concerne pas que le<br />

produit mais aussi sur le service délivré au<br />

client. Donc cela est complémentaire à une<br />

démarche qualité. Dès qu’un bon de commande<br />

ou une facture connait l’approbation,<br />

presque tous les employés de l’entreprise sont<br />

appelés à utiliser le produit. D’ailleurs, une<br />

application est proposée sur les téléphones<br />

mobiles quand ils doivent donner occasionnellement<br />

leur avis.<br />

M.M. : Les projets de dématérialisation sont<br />

majoritairement portés par les métiers, la direction<br />

financière ou la direction des ressources<br />

humaines en ce qui concernent nos<br />

offres. La DSI est, quant à elle, impliquée<br />

pour s’assurer de la faisabilité du projet et des<br />

impacts associés.<br />

Toutefois, la direction générale porte la stratégie<br />

et donne l’impulsion aux métiers pour<br />

moderniser les processus et les digitaliser.<br />

« L’Etat et le législateur œuvrent<br />

en faveur de la dématérialisation et<br />

les lois s’accélèrent ces dernières<br />

années. » Maud Muller<br />

Q.R. : Quelles sont les innovations<br />

dans le secteur de dématérialisation<br />

?<br />

J.M.B. : La transition progressive des<br />

échanges en mode électronique est, en partie,<br />

initiée par le gouvernement exigeant des<br />

fournisseurs de recevoir des factures au format<br />

électronique comme l’EDI. Par ailleurs,<br />

Esker travaille beaucoup sur le paiement des<br />

factures, le factoring 3 et le reverse factoring 4 .<br />

M.M. : L’Etat et le législateur œuvrent en<br />

3 Transfert d’une créance commerciale à<br />

une société spécialisée - factor ou société d’affacturage<br />

- qui se charge de son recouvrement<br />

et en garantie la bonne fin.<br />

4 L’affacturage inversé (reverse factoring),<br />

est une solution de financement à court terme<br />

généralement destinée aux fournisseurs d’un<br />

grand client.<br />

36 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

faveur de la dématérialisation et les lois<br />

s’accélèrent ces dernières années. Après<br />

l’ordonnance du 26 juin 2014, sur la dématérialisation<br />

des factures à destination de la<br />

sphère publique, et la loi Travail (loi n° 2016-<br />

1088 du 8 août 2016) concernant la dématérialisation<br />

des bulletins de paie, des nouveautés<br />

réglementaires sont parues concernent la<br />

possibilité de détruire des originaux papiers.<br />

En effet, entré en vigueur le 1er octobre 2016,<br />

l’article 1379 du code civil permet de conférer<br />

la même valeur probante à un original<br />

écrit et à sa copie numérique. Le décret d’application<br />

n°2016-1673 du 5 décembre 2016 est<br />

venu préciser les modalités relatives à la copie<br />

fiable.<br />

Le 22 mars dernier, un nouvel arrêté est venu<br />

compléter ce dispositif pour préciser les modalités<br />

de la numérisation des factures papiers<br />

en vue de conserver uniquement une<br />

copie numérique, en application de l’article<br />

L. 102 B du livre des procédures fiscales.<br />

Neopost France suit de près ces innovations.<br />

Au-delà de la mise en place de procédés,<br />

une analyse du risque et du contexte client<br />

doivent être réalisés avant de détruire les documents<br />

originaux. La mise en place d’un<br />

système d’archivage électronique des factures<br />

est déjà la première étape, qu’il est possible de<br />

réaliser grâce à Neotouch Facture.<br />

Portail Facture Neotouch<br />

Q.R. : Quels conseils pouvez-vous<br />

donner dans le choix d’une solution de<br />

dématérialisation ?<br />

J.M.B. : Il est préférable d’acheter une solution<br />

qui fait « le tout en un ». Les solutions en<br />

cloud permettent, en effet, de ne pas acheter<br />

du matériel et des logiciels et leurs utilisations<br />

sont plus simples. De plus, il faut mieux avoir<br />

une approche métier et chercher une solution<br />

qui règle le problème de A à Z plutôt que d’assembler<br />

des composants.<br />

« Esker se penche surtout sur<br />

les solutions B to G avec les<br />

gouvernements qui disposent des<br />

systèmes différents. » Jean-Michel<br />

Bérard<br />

M.M. : L’Etat et le législateur œuvrent en<br />

faveur de la dématérialisation et les lois<br />

s’accélèrent ces dernières années. Après<br />

l’ordonnance du 26 juin 2014, sur la dématérialisation<br />

des factures à destination de la<br />

sphère publique, et la loi Travail (loi n° 2016-<br />

1088 du 8 août 2016) concernant la dématérialisation<br />

des bulletins de paie, des nouveautés<br />

réglementaires sont parues concernent la<br />

possibilité de détruire des originaux papiers.<br />

En effet, entré en vigueur le 1er octobre 2016,<br />

l’article 1379 du code civil permet de conférer<br />

la même valeur probante à un original<br />

écrit et à sa copie numérique. Le décret d’application<br />

n°2016-1673 du 5 décembre 2016<br />

est venu préciser les modalités relatives à la<br />

copie fiable.<br />

Le 22 mars dernier, un nouvel arrêté est venu<br />

compléter ce dispositif pour préciser les modalités<br />

de la numérisation des factures papiers<br />

en vue de conserver uniquement une<br />

copie numérique, en application de l’article<br />

L. 102 B du livre des procédures fiscales.<br />

Neopost France suit de près ces innovations.<br />

Au-delà de la mise en place de procédés,<br />

une analyse du risque et du contexte client<br />

doivent être réalisés avant de détruire les documents<br />

originaux. La mise en place d’un<br />

système d’archivage électronique des factures<br />

est déjà la première étape, qu’il est possible<br />

de réaliser grâce à Neotouch Facture.<br />

Q.R. : Quelles nouvelles solutions ou<br />

évolutions proposez-vous ?<br />

J.M.B. : Esker se penche surtout sur les solutions<br />

B to G 5 avec les gouvernements qui<br />

5 Business to Government signifie « Professionnel<br />

à gouvernement ».<br />

disposent des systèmes différents. Elle accompagne<br />

aussi le client dans la dématérialisation<br />

électronique. Parallèlement, elle développe<br />

le financement et le paiement des<br />

factures ainsi que la relance.<br />

M.M. : NeoboxRH et Neotouch Facture<br />

permettent d’accompagner toute catégorie<br />

d’entreprise, de la grande entreprise à la<br />

TPE, vers la dématérialisation des factures et<br />

des documents RH en toute simplicité, fiabilité<br />

et agilité.<br />

Q.R. : Quels types de documents<br />

votre solution de dématérialisation<br />

traite-t-elle ?<br />

J.M.B. : Les factures et les bons de commande<br />

sont traités essentiellement mais les<br />

relances et les documents annexes comme<br />

les bons de livraison et les avis de paiement<br />

peuvent également subir ces opérations.<br />

Tableau de bord « Facture clients »<br />

M.M. : Neotouch Facture permet de dématérialiser<br />

les factures clients et fournisseurs.<br />

Quant à NeoboxRH, il s’adresse au dossier<br />

collaborateur, en dématérialisant les bulletins<br />

de paie, les communications RH et les<br />

contrats de travail...<br />

Q.R. : A qui ces solutions sont-elles<br />

destinées ?<br />

J.M.B. : Toutes les entreprises ayant des volumes<br />

d’échanges de document significatif<br />

entre leurs clients et leurs fournisseurs<br />

sont concernées : surtout des sociétés industrielles<br />

ou de distribution qui travaillent avec<br />

un nombre important de clients. Mais l’industrie<br />

aéronautique ou la banque sont rarement<br />

intéressées mais plutôt les industries<br />

pharmaceutiques et agroalimentaires et la<br />

distribution B to B.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I37


DOSSIER<br />

Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

M.M. : A toutes les entreprises, ETI, PME<br />

ou TPE. La force commerciale de Neopost<br />

France est présente sur l’ensemble du territoire<br />

français pour répondre aux besoins<br />

de toutes catégories d’entreprises et secteur<br />

d’activité.<br />

Q.R. : Quels sont les atouts de vos<br />

solutions par rapport aux autres<br />

produits sur le marché ?<br />

J.M.B. : Nous sommes en mode SaaS 6 depuis<br />

12 ans. Nous avons donc une grande<br />

plateforme robuste qui gère 50 millions<br />

de documents par mois. De plus, nous<br />

sommes très actifs dans le secteur du SAP 7 .<br />

Par ailleurs, notre présence mondiale est<br />

très utile pour les multinationales. Ainsi,<br />

nous avons assuré des déploiements de nos<br />

solutions dans des groupes comme BASF,<br />

Philips et Honeywell.<br />

M.M. : Les solutions de Neopost France<br />

répondent à des problématiques globales<br />

et accompagnent les clients sur l’ensemble<br />

de la chaine de traitement du document :<br />

de la composition, regroupement, enrichissement<br />

du document, quel que soit le<br />

flux (papier ou électronique).<br />

Q.R. : Vos solutions peuvent-elles<br />

être couplées à d’autres solutions ?<br />

Lesquelles ?<br />

J.M.B. : En général, elles sont toujours<br />

couplées avec d’autres solutions. L’incontournable<br />

est le système de comptabilité. En<br />

outre, les solutions peuvent être branchées<br />

sur des portails, des CRM 8 et des systèmes<br />

de paiement, de production et d’archivage.<br />

6 Le logiciel en tant que service ou software<br />

as a service (SaaS) est un modèle d’exploitation<br />

commerciale des logiciels dans lequel<br />

ceux-ci sont installés sur des serveurs distants.<br />

7 SAP (Systems, Applications and Products<br />

for data processing en anglais) désigne un<br />

progiciel de gestion intégré développé et commercialisé<br />

par l’éditeur de ce produit.<br />

8 La gestion des relations avec les clients, en<br />

anglais customer relationship management<br />

(CRM), est l’ensemble des outils et techniques<br />

destinés à capter, traiter, analyser les informations<br />

relatives aux clients dans le but de les fidéliser<br />

en leur offrant le meilleur service.<br />

M.M. : Ces solutions peuvent en effet être<br />

couplées à des solutions en amont : de la<br />

préparation à la composition documentaire.<br />

Les entreprises ont parfois besoin<br />

d’outils pour composer ou recomposer<br />

leurs factures ou bulletins de paie, pour gérer<br />

les flux entre les envois externalisés et<br />

ceux imprimés sur site. A titre d’exemple,<br />

les bulletins de paie peuvent être remis en<br />

main propre pour certains sites, envoyés en<br />

papier pour d’autres sites ou envoyés dans<br />

un coffre-fort électronique pour ceux dématérialisés.<br />

Pour répondre à ses enjeux, Neopost France<br />

propose la solution OMS-500, qui se couple<br />

aux solutions Neotouch Facture et NeoboxRH<br />

afin de couvrir toute la chaine de<br />

traitement des factures et bulletins de paie.<br />

Q.R. : En quoi cette solution<br />

contribue-t-elle à la qualité,<br />

l’agilité et la performance de<br />

l’organisation ?<br />

J.M.B. : En apportant une visibilité complète<br />

sur les processus. N’importe qui peut<br />

consulter le système à n’importe quel moment<br />

et savoir à quels stades sont les documents.<br />

M.M. : OMS-500, Neotouch Facture et<br />

NeoboxRH répondent à ces enjeux de qualité,<br />

agilité et performance en permettant<br />

de s’adapter aux flux et canaux d’envoi de<br />

notre client et de ses destinataires (client,<br />

collaborateurs). En traitant aussi bien du<br />

flux papier qu’électronique, nous répondons<br />

aux attentes de souplesse attendues<br />

par nos clients. En nous confiant le traitement<br />

de leurs flux documentaires, les entreprises<br />

se déchargent de missions à faible<br />

valeur ajoutée et peuvent se recentrer sur<br />

leur cœur de métier. Le suivi en temps réel,<br />

natif dans nos solutions, leur assure une<br />

fiabilité des traitements et d’agir plus rapidement<br />

sur les factures en rejets ou en retard<br />

de paiement, par exemple.<br />

Q.R. : Pouvez-vous donner des<br />

exemples d’application ?<br />

J.M.B. : BatiSanté, spécialiste de la conformité<br />

et de la sécurité du bâtiment, a confié<br />

à Esker l’envoi de ses 100 000 factures et<br />

lettres de relance annuelles. La solution<br />

d’externalisation du courrier Esker a été<br />

mise en place de manière progressive, tout<br />

d’abord pour les lettres de relances et ensuite<br />

pour la facturation qui peuvent désormais<br />

être envoyées en un seul clic. Les factures<br />

sont récupérées automatiquement par<br />

la solution Esker qui assure l’impression, le<br />

regroupement par Syndic, la mise sous pli,<br />

l’affranchissement et la remise en poste.<br />

Parmi les nombreux bénéfices, BatiSanté<br />

a ainsi pu constater : un gain de temps de<br />

40 jours et d’importants gains de productivité<br />

grâce à la suppression des tâches manuelles<br />

pour les équipes de BatiSanté, une<br />

diminution des coûts significative grâce à la<br />

réduction des équipements d’impression et<br />

de stockage, des coûts de main d’œuvre, et<br />

des frais d’affranchissement et une amélioration<br />

des délais de règlement avec l’envoi<br />

plus rapide des factures et lettres de relance.<br />

M.M. : Ces solutions répondent à tout type<br />

de structure, ETI, TPE, PME et quel que<br />

soit leur secteur d’activité.<br />

Nos métiers historiques d’équipement en<br />

matériel de salles courriers (machine à affranchir<br />

et mises sous plis), nous permet<br />

d’accompagner au plus près nos clients<br />

dans leur transition digitale.<br />

DJO France, filiale française de DJO, Global<br />

un des leaders mondiaux des dispositifs<br />

médicaux basée à Bayonne compte 200<br />

collaborateurs et 15 000 clients. Elle réalise<br />

près de 90 M€ de CA en 2016. Elle a cherché<br />

une solution d’externalisation de ses factures<br />

pour ne plus avoir à gérer cette tâche<br />

manuellement. L’entreprise cherchait une<br />

solution permettant d’envoyer à la fois des<br />

factures papier et électroniques pour être<br />

en phase avec l’évolution de la règlementation<br />

qui pousse à la dématérialisation. Résultats<br />

: 3 mois après la mise en production,<br />

75 % des factures (sur 32 000 factures<br />

clients mensuelles) sont au format électronique<br />

et 1/2 ETP 9 est libéré pour des tâches<br />

à plus forte valeur ajoutée.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

9 Equivalent temps plein.<br />

38 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

LOGICIEL<br />

Avanteam et Qualios : de la<br />

dématérialisation au management<br />

Mehrad Rushenas, directeur associé d’Avanteam, met en avant les dernières évolutions de<br />

sa solution de management Avanteam Quality Manager et présente ses applications. Quant à<br />

David Kinzelin, responsable commercial de Qualios, il annonce le lancement de la version 8.0<br />

du logiciel Qualios tout en expliquant ses objectifs. Interview croisé.<br />

David KINZELIN,<br />

responsable<br />

commercial de<br />

Qualios<br />

Mehrad<br />

RUSHENAS,<br />

directeur associé<br />

d’Avanteam<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre<br />

activité ?<br />

David Kinzelin : Notre activité est la<br />

conception, la commercialisation, la<br />

mise en œuvre et la maintenance du logiciel<br />

de management Qualios.<br />

Mehrad Rushenas : Editeur de solutions<br />

de gestion de documents et de processus<br />

métiers, nous proposons :<br />

- logiciels de management de la qualité<br />

et de la performance : ISO 9001,<br />

ISO 14001, OHSAS 18001, MASE, HAS,<br />

HACCP, FDA 21 CFR 11, etc.<br />

- dématérialisation et automatisation<br />

des processus collaboratifs : contrats,<br />

achats, factures fournisseurs, congés,<br />

absences, entrée-sortie du personnel,<br />

ressources.<br />

Q.R . : Quelle est votre actualité ?<br />

D.K. : Notre principale actualité est la<br />

sortie en novembre 2017 de la version 8.0<br />

du logiciel Qualios.<br />

M.R. : Avanteam Mobile est une application<br />

mobile disponible pour tout<br />

terminal iOS, Android ou Windows<br />

Phone qui permet à un utilisateur<br />

sur le terrain d’avoir un accès sécurisé<br />

à ses processus, documents et<br />

tâches, y compris en mode déconnecté.<br />

Les applications potentielles sont nombreuses<br />

: Audit ou inspection sur le<br />

terrain, Déclaration d’incident, Fiche<br />

d’intervention, Compte rendu de visite<br />

commerciale, Rapport d’activité journalier,<br />

Suivi de chantier ou de prestations,<br />

Etat des lieux, Contrôle propreté<br />

d’immeubles, Notes de frais,<br />

Demande congé, Visite médicale à<br />

domicile, Expertise d’assurance, Relevé<br />

d’heures, Main courante, etc.<br />

Le Symposium 2017 Avanteam 1 a été<br />

organisé le 22 juin dernier au Pavillon<br />

d’Armenonville. Son programme<br />

comprenait la présentation des dernières<br />

innovations produits et des témoignages<br />

clients.<br />

Q.R . : Quels conseils pouvez-vous<br />

donner dans le choix d’un logiciel de<br />

qualité ?<br />

1 La vidéo de la journée est consultable :<br />

https://www.youtube.com/watch?v=4w_<br />

H9AcCZKI<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I39


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

Editeur Avanteam<br />

D.K. : Les principaux conseils que nous pouvons donner à<br />

un organisme cherchant un logiciel de gestion des systèmes<br />

qualité, peuvent se résumer à ces quatre thèmes suivants :<br />

- Une recherche facile de l’information en temps réel au<br />

travers de moteurs de recherche et de tableaux de bord<br />

performants ;<br />

- Une traçabilité des actions ;<br />

- Des outils d’analyse (tableaux de bord, graphes) en<br />

temps réel, notamment pour l’analyse des causes, la gestion<br />

des risques, le suivi des plans d’actions etc.<br />

- Un « scoring » (ce qui « marche » et ce qui ne « marche pas<br />

») afin d’orienter les efforts pour rendre le management<br />

plus efficient.<br />

M.R. : Voici 10 conseils pour bien choisir sa solution de<br />

management QSE 2 . Le premier critère est la couverture<br />

fonctionnelle. Avec Avanteam Quality Manager, vous pouvez<br />

répondre de façon simple et modulaire à l’ensemble des<br />

besoins de management de la qualité et de la performance,<br />

notamment : gestion du cycle de vie des documents, planification<br />

et suivi des audits et revues, traitement des écarts,<br />

non-conformités et réclamations, suivi des plans d’actions<br />

avec relance automatique, gestion des risques professionnels<br />

et opérationnels, formations, habilitations et entre-<br />

2 http://www.avanteam.fr/fr/Logiciels/Solutions-Avanteam/10-critères-pour-bien-choisir-sa-solution-<strong>Qualité</strong><br />

tiens individuels, suivi et contrôle périodique des équipements,<br />

pilotage grâce aux tableaux de bord accessibles en<br />

temps-réel et solution de management intégré qualité, sécurité,<br />

environnement. Quant aux autres critères, ils concernent<br />

la compatibilité avec les normes ISO et exigences<br />

métiers, la facilité d’utilisation et déploiement de la solution,<br />

la souplesse de paramétrage et le support de l’organisation,<br />

l’intégration avec l’existant (base de données, système<br />

de gestion, CRM, ERP…), les capacités d’évolution et à simplifier<br />

la complexité, les outils de pilotage et de reporting et<br />

les expertises métiers.<br />

Q.R . : Quels nouveaux logiciels ou évolutions proposez-vous ?<br />

D.K. : La version 8.0 du logiciel Qualios qui sort en novembre<br />

2017 comportera les évolutions suivantes portant à la<br />

fois sur l’ergonomie et la gestion de la sécurité :<br />

- Nouvelle ergonomie des portails avec des bandeaux de<br />

navigation en mode « flat design » ;<br />

- Application mobiles et tablettes : Qualios Web Application<br />

;<br />

- Redéveloppement de la gestion des mots de passe : nombre<br />

maximum d’essais de connexion, obligation de modification,<br />

gestion de la péremption à intervalles définis,<br />

réinitialisation par mots de passe aléatoires, gestion du «<br />

mot de passe oublié » depuis la page de connexion ;<br />

40 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

- Module d’Audit Trail : traçabilité des actions dans le logiciel,<br />

versionning des enregistrements 3 ;<br />

- Notification des alertes en temps réel ;<br />

- Module de signature électronique «<br />

authentique, infalsifiable, non réutilisable,<br />

inaltérable et irrévocable<br />

» par la technologie de chiffrement<br />

des documents en cryptographie<br />

asymétrique.<br />

M.R. : Avanteam Quality Manager intègre<br />

les améliorations suivantes comme<br />

l’accès en mobilité depuis tout terminal<br />

tout terminal iOS, Android ou<br />

Windows et les fonctionnalités collaboratives<br />

étendues grâce à Avanteam<br />

Team Connect. Autres évolutions : la<br />

gestion native des modes de révision de la suite Office et la<br />

rédaction collaborative de Google Drive, le bouton de comparaison<br />

visuelle de versions N et N-1 d’un document.<br />

Q.R . : A qui ce logiciel est-il destiné ?<br />

D.K. : Le logiciel Qualios est destiné aux organismes (entreprises,<br />

collectivités publiques, associations, etc.) de toutes<br />

tailles qui souhaitent augmenter leur performance par un<br />

outil de management en travail collaboratif orienté « zéro<br />

papier » et fournissant des informations fiables, synthétiques<br />

et en temps réel.<br />

M.R. : Avanteam Quality Manager équipe des sociétés de<br />

toutes tailles, allant de la PME régionale à la multinationale,<br />

quels que soient leurs secteurs d’activités : agroalimentaire,<br />

assurance et mutuelle, bâtiment et construction, banque<br />

et finance, commerce et distribution, administration et<br />

collectivités, énergie, industrie, cosmétique, chimie, pharmacie,<br />

santé, services, transport et logistique.<br />

Q.R . : Quels objectifs ce logiciel a-t-il ?<br />

D.K. : Le logiciel Qualios a deux principaux objectifs. Le<br />

premier est d’implanter au sein d’un organisme une gestion<br />

documentaire performante en mode « push ». Le second est<br />

d’optimiser la gestion de ses processus : traçabilité des actions,<br />

gestion des plans d’actions, analyse des résultats et indicateurs<br />

par des tableaux de bord personnalisables.<br />

M.R. : Ce logiciel présente ses objectifs : gestion de cycle<br />

de vie des documents, planification et suivi des audits<br />

et revues, traitement des écarts, non-conformités et récla-<br />

3 Le versionning des enregistrements sert à garder une trace des<br />

saisies successives sur un enregistrement d’un formulaire.<br />

« Avanteam Quality Manager<br />

intègre les améliorations<br />

suivantes comme l’accès en<br />

mobilité depuis tout terminal<br />

tout terminal iOS, Android ou<br />

Windows et les fonctionnalités<br />

collaboratives étendues grâce<br />

à Avanteam Team Connect. »<br />

Mehrad Rushenas<br />

mations, suivi des plans d’actions avec relance automatique<br />

et risques professionnels et Document Unique. Ses<br />

autres buts : formations, habilitations et entretiens individuels,<br />

suivi et contrôle périodique des<br />

équipements, pilotage grâce aux tableaux<br />

de bord accessibles en temps-réel<br />

et solution de management intégré<br />

qualité, sécurité, environnement.<br />

Q.R . : Quels sont leurs atouts par rapport<br />

aux autres logiciels sur le marché ?<br />

D.K. : La souplesse, la puissance et la<br />

simplicité du paramétrage des portails,<br />

des formulaires et des tableaux<br />

de bord permettent d’avoir un système<br />

d’information réellement adapté au système de management<br />

de l’organisme.<br />

M.R. : Le logiciel a ses avantages : une architecture moderne<br />

et ergonomique, un support des terminaux mobiles<br />

et la possibilité pour les clients de s’approprier l’outil<br />

et d’être autonome dans la gestion et l’évolution de leur<br />

application grâce à l’atelier Process Studio accessible à un<br />

homme métier.<br />

Q.R . : Ce logiciel peut-il être couplé à d’autres solutions ?<br />

D.K. : Le logiciel Qualios peut être couplé avec d’autres logiciels<br />

au travers de « web services » : gestion des annuaires<br />

LDAP 4 , connexion ODBC/JDBC 5 , import/export d’enregistrements,<br />

import/export documentaire.<br />

M.R. : Avanteam propose, en standard, différents connecteurs<br />

permettant d’interfacer les systèmes de gestion,<br />

CRM et ERP comme SAP, PeopleSoft, Oracle, Sage, Cegid,<br />

Microsoft Dynamics, etc. Une interface d’échange dynamique<br />

avec les suites bureautiques est également fournie<br />

en standard pour optimiser la gestion dynamique et collaborative<br />

des documents en interaction avec vos processus<br />

: création de documents à partir de modèles Word, courrier<br />

de réponse automatique à une réclamation client, etc.<br />

Q.R . : Quelles compétences doit-on avoir pour utiliser ce<br />

logiciel ? Demande-t-il une formation ?<br />

4 Le LDAP signifie Lightweight Directory Access Protocol (LDAP).<br />

Ce protocole permet l’interrogation et la modification des services<br />

d’annuaire.<br />

5 ODBC (sigle de Open Database Connectivity) et JDBC (Java DataBase<br />

Connectivity) sont des normes de communication entre bases<br />

de données relationnelles.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I41


DOSSIER Quels logiciels pour la qualité et la performance ?<br />

Portail Qualios<br />

D.K. : Le logiciel Qualios est destiné à être pris en main et<br />

administré par des fonctionnels (essentiellement des responsables<br />

QHSE) après une formation initiale de 6 jours.<br />

M.R. : Ce logiciel nécessite aucune compétence particulière<br />

pour l’utilisateur. En revanche, pour l’administrateur<br />

fonctionnel, une formation de 1 à 3 jours est prévue<br />

afin de lui permettre de gérer son application et intervenir<br />

dans la personnalisation des formulaires, workflows, navigateurs,<br />

vues, rapports graphiques et le portail.<br />

Q.R . : En quoi ce logiciel contribue-t-il à la qualité, l’agilité<br />

et à la performance de l’organisation ?<br />

D.K. : Le logiciel Qualios permet à un organisme d’avoir<br />

une gestion documentaire performante (le bon document<br />

au bon moment) et une optimisation de la gestion des processus<br />

et des risques pour identifier et porter les efforts sur<br />

les 20 % de causes occasionnant 80 % des effets (loi de Pareto).<br />

M.R. : Solution collaborative, Quality Manager permet à<br />

chacun au sein de l’entreprise de<br />

participer activement à la démarche<br />

de performance et d’amélioration<br />

continue grâce à des fonctions<br />

avancées telles que la rédaction et<br />

la validation collaborative des documents,<br />

le workflow graphique<br />

pour accélérer les traitements et<br />

relancer les intervenants en cas de<br />

retard ou Avanteam Team Connect pour échanger et partager<br />

autour de vos idées, documents et dossiers.<br />

Les bénéfices sont les suivants :<br />

- simplifier la saisie et l’analyse des événements et incidents<br />

grâce aux formulaires électroniques en ligne ;<br />

- accélérer le traitement des plans d’actions avec un système<br />

de workflow qui prévient les intervenants des<br />

tâches qui les attentent et les relance automatiquement<br />

en cas de retard ;<br />

- suivre en temps-réel l’avancement des dossiers pour savoir<br />

à tout moment ce qui a été réalisé et ce qui reste à<br />

faire : quoi ? qui ? quand ? comment ? pourquoi ?<br />

Q.R . : Qui sont vos clients ?<br />

« Le logiciel Qualios est destiné à être<br />

pris en main et administré par des<br />

fonctionnels (essentiellement des<br />

responsables QHSE) après une formation<br />

initiale de 6 jours. » David Kinzelin<br />

D.K. : Nos clients 6 sont des organismes (entreprises, collectivités<br />

publiques, établissements de santé associations<br />

etc.) de toutes tailles et dans beaucoup de secteurs d’activité.<br />

La majorité de nos clients utilise ce logiciel pour la<br />

gestion du SMQ : gestion des non conformités, gestion des<br />

réclamations, gestion des risques, gestion des compétences<br />

et habilitations, gestions des évaluations clients/fournisseurs,<br />

gestion des audits et bien sûr gestion des plans<br />

d’actions.<br />

M.R. : Avanteam compte 520 clients dont plus de 30% du<br />

CAC 40 comme Air France, Areva, Bolloré, Lafarge, Lagardère<br />

Active, Expanscience, KFC, Total, … mais aussi de<br />

plus en plus de PME/PMI Aplix,<br />

JST Transformateurs, Sebia, Silab,<br />

… grâce à son offre en mode SaaS.<br />

Nos clients proviennent des secteurs<br />

aussi variés que l’agroalimentaire,<br />

la banque et l’assurance,<br />

les collectivités, l’industrie, la chimie,<br />

la pharmacie, la santé, les services,<br />

les télécoms et les transports.<br />

Notre suite logicielle est aussi bien utilisée par les petites et<br />

moyennes entreprises que par les grandes-comptes.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

6 Une liste de références est disponible sur le site Internet à l’adresse<br />

http://www.qualios.com/fr/references.html.<br />

42 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

INDUSTRIE<br />

Groupe Ponticelli Frères :<br />

la qualité en application<br />

En 2009, le Groupe Ponticelli Frères choisit la solution Quality Manager d’Avanteam dans<br />

le cadre d’une consultation pour un projet qualité. La souplesse et la capacité d’évolution<br />

de l’outil sont les atouts retenus par le Groupe pour leur permettre d’envisager une<br />

harmonisation progressive de leur système de management qualité.<br />

© DR<br />

Outil d’aide en ligne<br />

Le premier enjeu de cette collaboration avec<br />

Avanteam concernait la gestion de la boucle<br />

d’amélioration continue. Le Groupe Ponticelli<br />

Frères avait besoin d’un outil pour le traitement<br />

local des événements : retours client, écarts,<br />

audits, actions, propositions d’amélioration. Pour<br />

chacun de ces processus, il a eu la possibilité de les<br />

adapter et ainsi de personnaliser l’application Quality<br />

Manager. Par exemple, pour la gestion des retours<br />

client, le niveau de détail fourni dans la description<br />

d’un retour enclenche automatiquement, grâce au<br />

workflow intégré, un traitement et des analyses adaptés.<br />

Cette première application est une réponse à un<br />

besoin de centralisation et de transversalité.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I43


DOSSIER<br />

Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

Un groupe de services<br />

industriels<br />

Le Groupe Ponticelli Frères est une entreprise<br />

familiale créée en 1921 initialement spécialisée<br />

dans les activités délicates de montage et<br />

d’entretien des cheminées industrielles. Au<br />

cours des années, les activités de l’entreprise<br />

ont évolué vers les métiers de la tuyauterie<br />

et de la mécanique. Aujourd’hui, le groupe est<br />

un acteur majeur des services à l’industrie,<br />

principalement dans les secteurs du pétrole, de<br />

la pétrochimie et de la production d’énergie.<br />

Dans un second temps, le groupe a souhaité mettre en<br />

place une solution logicielle pour gérer sa bibliothèque<br />

documentaire. La fonction principale de l’application de<br />

GED Avanteam est d’aider les entreprises à mieux gérer<br />

le cycle de vie de leurs documents, de la validation à l’archivage<br />

en passant par une diffusion contrôlée auprès<br />

des utilisateurs. La couverture fonctionnelle de cette<br />

application répondait une nouvelle fois aux enjeux de ce<br />

nouveau projet : garantir la maîtrise documentaire, faciliter<br />

la diffusion ainsi que l’accès à la documentation.<br />

UNE COLLABORATION EN 2 TEMPS<br />

Quality Manager repose sur un socle unique de gestion<br />

des documents et processus métiers offrant la possibilité<br />

de créer plusieurs applications. Cela simplifie la maintenabilité<br />

des applications mais aussi la formation des utilisateurs.<br />

Le Groupe Ponticelli Frères ayant bien compris<br />

ce principe, a déployé d’autres applications comme l’outil<br />

d’aide en ligne pour les nouveaux utilisateurs.<br />

Aujourd’hui, le groupe a réussi son pari d’intégrer un<br />

système unique de management QSE au sein de l’ensemble<br />

du Groupe et ainsi de fournir auprès des 1000 utilisateurs<br />

une visibilité en temps réel sur la vie du système. Des<br />

projets d’évolution sont déjà en cours tels que la gestion<br />

des risques professionnels, le Document Unique ou encore<br />

le déploiement de certaines applications en mobilité avec<br />

Avanteam Mobile. ●<br />

44 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

QHSE<br />

Viot Consulting édite le logiciel AppQual<br />

Viot Consulting est un cabinet conseil en management de la qualité et l’éditeur du logiciel<br />

QHSE AppQual. Dominique Viot, son gérant, présente son logiciel. Interview<br />

Dominique VIOT<br />

dirigeant de Viot<br />

Consulting<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est votre activité ?<br />

Dominique Viot : Viot Consulting est à la fois un cabinet<br />

conseil en management de la qualité depuis 2003 et<br />

l’éditeur du logiciel QHSE AppQual depuis 2009. L’activité<br />

de conseil contribue à avoir un logiciel réellement<br />

adapté au besoin des responsables QHSE.<br />

Q.R. : Quelle est votre actualité ?<br />

D.V. : AppQual évolue régulièrement pour prendre en<br />

compte les idées d’amélioration remontées par les clients.<br />

Par exemple, nous avons intégré dernièrement la possibilité<br />

d’enregistrer des 5 Pourquoi dans les constats.<br />

Q.R. : Quels conseils pouvez-vous donner dans<br />

le choix d’un logiciel de qualité ?<br />

D.V. : Il y a plusieurs critères à prendre en compte. Le premier<br />

à mon avis est la facilité d’utilisation afin que le maximum<br />

de responsables utilise l’outil et que l’on ne perde<br />

pas de temps. Il faut regarder les possibilités de paramétrages<br />

afin que l’outil puisse s’adapter à l’activité du client<br />

et pas l’inverse. Le paramétrage doit pouvoir évoluer<br />

en fonction des évolutions de l’entreprise ou du périmètre<br />

d’utilisation. Le coût est évidemment un critère important<br />

en prenant en compte le coût complet. L’avantage<br />

d’un logiciel web est de ne nécessiter aucun investissement<br />

complémentaire au logiciel (serveurs, sauvegardes,<br />

…) et d’être utilisable avec un simple navigateur Internet<br />

sans avoir à réinstaller quoi que ce soit lorsque l’on change<br />

d’ordinateur. Si le client a des filiales ou des centres de<br />

production à l’étranger le logiciel doit être multi-langue.<br />

AppQual est disponible en français, anglais, allemand,<br />

hollandais, italien, espagnol, portugais et polonais.<br />

Q.R. : Quels nouveaux logiciels ou évolutions<br />

proposez-vous ?<br />

D.V. : AppQual est le seul logiciel que nous proposons<br />

mais il est complet. Les évolutions régulières (plusieurs<br />

fois par an) permettent de suivre les demandes des clients<br />

et d’en faire bénéficier chacun. Par exemple, la prochaine<br />

version intègrera la possibilité d’envoyer un ren-<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I45


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

dez-vous Outlook en même temps que l’on affecte une<br />

action à un responsable, la possibilité d’attacher plusieurs<br />

fichiers en une seule fois au lieu d’attacher un fichier<br />

un par un, la possibilité de choisir un formulaire 6M ou<br />

7M au lieu du traditionnel 5M d’Ishikawa, etc…<br />

Q.R. : A qui ce logiciel est-il destiné ?<br />

D.V. : AppQual s’adresse à toutes les entreprises qui<br />

gèrent des actions, des non-conformités et des plans<br />

d’amélioration, des audits, etc… et de la documentation.<br />

L’étendue des possibilités de paramétrage permet<br />

de s’adapter à tout type d’activité comme par exemple,<br />

le service comptabilité d’Orange, l’activité transport de<br />

Geodis ou la gestion des évènements de sureté ou sécurité<br />

de l’aéroport d’Ajaccio. AppQual est destiné aussi<br />

bien aux services <strong>Qualité</strong> que Sécurité, Environnement<br />

ou Hygiène. On peut même gérer des projets.<br />

Q.R. : Quels objectifs ce logiciel a-t-il ?<br />

D.V. : Le principal objectif est de faire gagner du temps<br />

aux responsables QHSE : gain de temps en saisie (par exemple,<br />

les responsables mettent à jour, eux-mêmes, leurs<br />

actions) et en analyse (le menu Indicateurs permet d’exploiter<br />

facilement les données enregistrées).<br />

l’on sait utiliser un ordinateur et aller sur Internet.<br />

Q.R. : En quoi ce logiciel contribue-t-il à<br />

la qualité, l’agilité et à la performance de<br />

l’organisation ?<br />

D.V. : Dans un premier temps l’analyse simple des<br />

données enregistrées permet d’identifier les causes principales<br />

de non-conformités pour les traiter en priorités.<br />

Le fait que les actions soient toutes enregistrées permet<br />

de ne pas en oublier et les relances automatiques permettent<br />

d’accélérer leur traitement.<br />

Q.R. : Qui sont vos clients ?<br />

D.V. : Mes clients sont dans différents secteurs et de toute<br />

taille. Les principaux sont Orange (service comptabilité),<br />

Geodis (activité transport France et Europe), Albea<br />

(service qualité France et Europe), Aéroport d’Ajaccio<br />

(service qualité), Zanini (équipementier automobile),<br />

Epur (traitement des déchets) et Seriplast (plasturgiste<br />

spécialisé en flacons pour cosmétiques).<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

« Le principal objectif est de faire gagner du<br />

temps aux responsables QHSE. »<br />

Q.R. : Quels sont leurs atouts par rapport aux<br />

autres logiciels sur le marché ?<br />

D.V. : Son principal atout est sa facilité d’utilisation : il<br />

est très intuitif et cela facilite son utilisation par tous les<br />

responsables. Son autre principale qualité est son faible<br />

coût de mise en place et d’utilisation. Enfin, complet, il<br />

couvre tous les besoin d’un responsable QHSE.<br />

AppQual est utilisable avec tous les<br />

appareils ayant un navigateur Internet.<br />

Q.R. : Ce logiciel peut-il être couplé à d’autres<br />

solutions ? Lesquelles ?<br />

D.V. : On peut interfacer AppQual avec la GPAO 1 ou<br />

l’ERP de l’entreprise pour éviter des saisies en double,<br />

par exemple. Cela nécessite une étude au cas par cas.<br />

Q.R. : Quelles compétences doit-on avoir<br />

pour utiliser ce logiciel ? Demande-t-il une<br />

formation ?<br />

D.V. : Il n’y aucune compétence particulière dès lors que<br />

1 Gestion de la production assistée par ordinateur.<br />

46 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


PUBLI REPORTAGE DOSSIER<br />

Comment<br />

transformer<br />

efficacement<br />

son organisation<br />

?<br />

Les organisations sont constamment sollicitées par des fournisseurs<br />

de solutions IT pour simplifier leur quotidien. On<br />

entend très souvent parler de transformation digitale, conduite<br />

du changement ou encore transformation d’entreprise.<br />

Quels sont vraiment les enjeux et défis qui se cachent derrière<br />

cette initiative ?<br />

Le constat est simple : à chaque problème, sa solution.<br />

Mais lorsqu’on parle de solutions informatiques, nous<br />

sommes vite noyés dans un nombre incalculable d’informations<br />

plus ou moins pertinentes. Nous allons essayer<br />

de découvrir pourquoi et comment transformer votre organisation.<br />

COMMENÇONS PAR UN ÉTAT DES LIEUX :<br />

Les défis que les organisations actuelles doivent relever s’articulent<br />

notamment autour de la rentabilité et de la rapidité<br />

d’exécution. Par exemple, un groupe international doit pouvoir<br />

assurer une communication claire et sécurisée entre ses<br />

différentes unités commerciales. Cependant, les organisations<br />

doivent également faire face à :<br />

· la réticence des équipes face au changement<br />

· l’harmonisation des processus métier<br />

· un besoin de transparence de la communication<br />

· une gestion sécurisée des données<br />

On parle ainsi de plus en plus de transformation digitale,<br />

de partage de données sur le cloud ou encore du rôle<br />

prépondérant que le Directeur des Systèmes d’Information<br />

(DSI) doit jouer.<br />

QUELLES SOLUTIONS PEUT-ON APPORTER AU DSI ?<br />

Quel DSI n’a jamais rêvé d’une solution de gestion des processus<br />

métier capable de réconcilier le département IT et<br />

l’opérationnel ? Bénéficier de modélisations de processus<br />

claires et pouvoir les partager facilement avec les départements<br />

concernés est un luxe dont il est difficile de se passer.<br />

Pourtant les solutions qui allient sécurité des données, rapidité<br />

de partage et expérience utilisateur agréable ne sont<br />

pas légion !<br />

Aujourd’hui, un DSI a besoin d’aligner la stratégie technologique<br />

de l’organisation avec les utilisateurs métiers. Il<br />

travaille dans un environnement de développement technologique<br />

très rapide, où les managers d’équipe peuvent<br />

cependant parfois bloquer l’innovation.<br />

C’est pourquoi, un DSI a besoin d’un langage commun<br />

que chaque département de l’organisation entière peut<br />

appréhender et maîtriser. D’ailleurs, la notation BPMN 2.0<br />

(Business Process Model and Notation) assure un résultat<br />

cohérent et conforme aux conventions de modélisation des<br />

processus métier.<br />

Ensuite, un DSI doit pouvoir proposer à ses collaborateurs<br />

une solution de gestion des processus métier claire et transparente.<br />

Une bonne communication sur les statuts des processus<br />

actuels et cibles permet d’éviter toute confusion. Les<br />

rôles sont définis, les responsabilités attribuées et les projets<br />

gagnent en efficacité.<br />

Enfin, un outil d’analyse qui permet de comprendre les<br />

données générées lors de votre conduite du changement<br />

permet de mettre en lumière les points à améliorer et les zones<br />

bloquantes de vos processus métier. Ainsi, pour mener<br />

à bien une conduite du changement, une approche moderne<br />

de la gestion des processus métier paraît tout à fait adaptée.<br />

Signavio accompagne d’ailleurs les DSI et tous les autres clients<br />

dans leurs projets de transformation. Nous pouvons<br />

organiser des démos sur demande et vous proposer du contenu<br />

réellement adapté à votre business plan.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I47


DOSSIER<br />

Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

APPLICATION<br />

Epur et Zanini Auto Grup : des clients de<br />

Viot Consulting<br />

L’entreprise, Epur, assure la gestion globale de tout type de déchets (collecte, tri, traitement,<br />

transit). Quant à la société Zanini Auto Grup, elle fabrique et décore les enjoliveurs de roues<br />

pour les grands constructeurs automobiles. Nicolas Ravat, responsable d’agence Epur Centre<br />

et superviseur QHSE d’Epur et Franck Bouchet, responsable <strong>Qualité</strong> Sécurité Environnement<br />

de Zanini Auto Grup témoignent sur l’utilisation des logiciels de qualité. Interview croisé<br />

Franck Bouchet,<br />

responsable <strong>Qualité</strong> Sécurité<br />

Environnement de Zanini Auto Grup<br />

Nicolas Ravat,<br />

responsable d’agence Epur Centre<br />

et superviseur QHSE<br />

Injection des enjoliveurs de roues pour automobile<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quel est votre parcours<br />

professionnel ?<br />

Franck Bouchet : Issu d’une formation supérieure en<br />

plasturgie, j’ai, par la suite, évolué chez les grands équipementiers<br />

automobiles de rang 2 de la plastics vallée en<br />

tant que métrologue, qualité projet et responsable qualité.<br />

Nicolas Ravat : J’ai commencé en bureau d’études QHSE 1<br />

(audit, dossier ICPE 2 , réglementation), puis je suis devenu<br />

responsable de 5 licences professionnelles en alternance.<br />

Ensuite, j’ai été responsable QHSE, puis responsable d’un<br />

service QHSE. Aujourd’hui, j’occupe un poste de responsable<br />

d’agence et de superviseur QHSE du groupe Epur.<br />

Q.R. : Quels conseils pouvez-vous donner dans le<br />

choix de logiciels de qualité ?<br />

F. B. : Qu’il soit le plus conviviale possible afin que tous<br />

les acteurs de l’entreprise se l’approprient et surtout afin<br />

qu’ils y trouvent leurs intérêts.<br />

N. R. : Personnellement, je recherche des outils simples<br />

d’utilisation, avec un bon rapport qualité prix et une réelle<br />

valeur ajoutée. Etant dans une PME, il ne nous est pas possible<br />

de mettre en place des logiciels trop chronophages en<br />

termes de mise à jour et d’utilisation. Et le coût d’utilisation<br />

est aussi un paramètre important dans le choix.<br />

Q.R. : Pourquoi avez-vous choisi le logiciel de<br />

Viot Consulting ?<br />

F.B. : Parce que c’est celui qui allie à la fois convivialité,<br />

simplicité et modularité.<br />

N. R. : Après avoir recherché et rencontré des fournisseurs<br />

de logiciel, nous avons conclu que ce logiciel était parfaitement<br />

dimensionné pour notre société que ce soit au niveau<br />

de sa simplicité d’utilisation, de son coût et de sa simplicité<br />

de mise en place. De plus, nous notons une très bonne<br />

réactivité du fournisseur et une écoute sur les évolutions<br />

possibles du logiciel.<br />

© DR<br />

1 <strong>Qualité</strong>, hygiène, sécurité, environnement.<br />

2 Une installation classée pour la protection de l’environnement.<br />

48 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

© DR<br />

« APPQUAL ne nécessite pas d’installation<br />

compliquée sur votre ordinateur ou serveurs<br />

car il est accessible directement depuis votre<br />

navigateur internet. » Franck Bouchet<br />

Compactage métaux<br />

Q.R. : Utilisez-vous d’autres logiciels de<br />

management pour la qualité et la performance ?<br />

F.B. : Non car la modularité du logiciel de Viot Consulting<br />

permet d’affecter des tâches autres que des suivis de plan<br />

d’actions (indicateurs, support d’audits, GED…).<br />

N. R. : Non, nous n’avons pas d’autres logiciels.<br />

Q.R. : A qui ces logiciels sont-ils destinés ?<br />

« Personnellement, je recherche des outils simples<br />

d’utilisation, avec un bon rapport qualité prix et une<br />

réelle valeur ajoutée. » Nicolas Ravat<br />

F.B. : Concernant APPQUAL, je le destine aux responsables<br />

de services en priorité mais sa simplicité permet également<br />

de le destiner aux autres acteurs de l’entreprise, ce qui n’est<br />

pas toujours possible de faire avec les autres logiciels.<br />

N. R. : A l’ensemble du personnel avec comme priorité le<br />

service QHSE et les pilotes de processus.<br />

Q.R. : Quels objectifs ces logiciels ont-t-ils ?<br />

F. B. : Pour APPQUAL, il a comme objectifs : d’apporter<br />

de la maitrise dans le suivi des plans d’actions notamment<br />

et surtout de permettre une mesure de l’efficacité de ces actions.<br />

N. R. : Ils nous apportent une organisation structurée, un<br />

suivi très précis des évènements avec des alertes et des indicateurs<br />

de suivi pour alimenter nos tableaux de bord.<br />

Q.R. : Quels sont leurs atouts par rapport aux<br />

autres logiciels sur le marché ?<br />

F. B. : APPQUAL ne nécessite pas d’installation compliquée<br />

sur votre ordinateur ou serveurs car il est accessible directement<br />

depuis votre navigateur internet. Autre point important<br />

: il est possible de mettre à jour ce logiciel en fonction<br />

de vos besoins en adressant vos doléances directement à Mr<br />

Viot. Ces avantages peuvent être moins évidents sur d’autres<br />

logiciels des autres maisons d’éditions.<br />

N. R. : Je reprendrai la simplicité d’utilisation et la facilité de<br />

prise en main. Autre atout de ce logiciel : je trouve parfaitement<br />

adapté le rapport qualité/prix à une PME.<br />

Q.R. : Ces logiciels peuvent-il être couplés à<br />

d’autres solutions ? Lesquelles ?<br />

F. B. : Aux logiciels d’AMDEC 3 par exemple, en organisant<br />

les plans d’actions qui découlent des diverses séances de travail.<br />

N. R. : Pour ma part, ce logiciel est suffisant par rapport aux<br />

besoins de notre société et nous permet d’apporter une vision<br />

claire de la gestion des non-conformités vis-à-vis de nos<br />

clients, des administrations et des éco-organismes.<br />

Q.R. : Avez-vous des difficultés à utiliser ces<br />

logiciels ?<br />

F. B. : Concernant APPQUAL, pas vraiment du fait de sa<br />

simplicité.<br />

N. R. : Il faut bien structurer l’organisation dans le logiciel<br />

dès le départ car après, c’est assez long de revenir en arrière,<br />

surtout quand on est multi-site. Sinon, nous n’avons pas rencontré<br />

de difficultés particulières.<br />

Q.R. : En quoi ces logiciels contribuent-t-ils à<br />

la qualité, l’agilité et à la performance de votre<br />

entreprise ?<br />

F. B. : Ils apportent de la maitrise sur de nombreux points et<br />

pas seulement au niveau du service <strong>Qualité</strong>.<br />

N. R. : Etant triplement certifiés, ICPE et en partenariat avec<br />

plusieurs éco-organismes, nous avons énormément d’audits<br />

dans une année. Le logiciel nous permet donc de suivre<br />

l’avancement des plans d’actions et nous assure une relance<br />

automatique des responsables d’actions. Il nous permet aussi<br />

de suivre les non-conformités clients, les non conformités<br />

exutoires… De plus, avec cet outil, il est possible de sortir des<br />

indicateurs et des statistiques pour nos revues de direction et<br />

d’être vraiment dans une démarche d’amélioration continue.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

3 Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I49


PUBLI REPORTAGE<br />

Numérisation fiable et<br />

destruction des originaux :<br />

vers la fin du papier ?<br />

Hervé Streiff,<br />

Directeur Projet Solutions<br />

Digitales, Locarchives<br />

QUELS SONT LES APPORTS DE LA NOUVELLE NORME<br />

NF Z 42-026 ?<br />

Après l’article 1379 du Code Civil et son décret d’application<br />

sur la fiabilité des copies, la norme NF Z 42-026 précise<br />

les modalités de production de copies fiables : numérisation<br />

assurant la fiabilité et l’intégrité des copies, et pérennisation<br />

dans un Système d’Archivage Electronique (SAE). Sous ces<br />

deux conditions, la destruction des originaux papiers devient<br />

envisageable.<br />

La norme NF Z 42-026 (bonnes pratiques pour obtenir des<br />

copies fiables) anticipe l’évolution de la NF Z 42-013 (règles<br />

de préservation de la pérennité des copies). Les prestataires<br />

actuellement certifiés NF Z 42-013 (chaîne de numérisation<br />

ET SAE à vocation probatoire) sont qualifiés pour la<br />

numérisation fiable.<br />

4 CRITÈRES POUR METTRE EN ŒUVRE UNE SOLUTION<br />

DE NUMÉRISATION FIABLE<br />

• Qualification de la chaîne de numérisation : test des<br />

capacités des outils de production par profil de documents<br />

et identification des risques sur la fidélité : résolution,<br />

colorimétrie…<br />

• Justification de la fiabilité de la numérisation : procès-verbal<br />

formalisant les résultats de la qualification<br />

(définition du lot, livrables, contrôles…)<br />

• Conformité : traçabilité de l’ensemble des opérations<br />

(pré et post numérisation, numérisation…) pour constituer<br />

des pistes d’audit<br />

• Intégrité des copies numériques : scellement, horodatage<br />

et conservation dans un aussi longtemps que<br />

l’original dans un SAE à vocation probatoire, avec<br />

l’attestation de numérisation encapsulant les<br />

éléments de preuve.<br />

LES ENTREPRISES PEUVENT DONC DÈS MAINTENANT<br />

DÉTRUIRE LEURS DOCUMENTS PAPIER ?<br />

La législation ouvre effectivement la perspective de la destruction<br />

après numérisation. Il est pourtant prudent d’observer l’interprétation<br />

des juges sur les cas qui leur seront soumis.<br />

Pour l’entreprise, c’est l’opportunité de s’interroger sur les risques<br />

propres à chaque type de documents. Les copies de pièces<br />

justificatives peuvent être détruites après les contrôles qualité<br />

post-numérisation. Pour les contrats d’un montant élevé, les documents<br />

RH…, il est pertinent de conserver les deux formats. En<br />

cas de destruction, l’entreprise pourra travailler avec l’autre version…<br />

et la produire devant un tribunal si besoin.<br />

LA NORME NF Z 42-026 PROPOSE 4 CAS D’USAGE AFIN<br />

D’ORIENTER LES ENTREPRISES VERS LE BON CHOIX<br />

DE NUMÉRISATION :<br />

• Quelle est la nature des documents à numériser ?<br />

S’agit-il d’un flux (courriers entrants…) ou d’un stock<br />

d’archives ?<br />

• De quelle manière la numérisation est-t-elle réalisée ?<br />

En mode centralisé, en interne ou chez un prestataire,<br />

ou décentralisé, par exemple au guichet d’une banque<br />

ou d’une administration ?<br />

En fonction de vos moyens, vous pouvez réaliser vous-même<br />

la numérisation et externaliser l’archivage électronique<br />

à un prestataire, ou l’inverse. Vous pouvez aussi confier l’ensemble<br />

de la prestation à un professionnel de la dématérialisation<br />

et de la gestion des documents.<br />

Ainsi, tout est en place pour envisager la destruction du<br />

papier lorsque cela est opportun et source d’économies. Attention<br />

toutefois à ne pas envisager la destruction immédiate<br />

de façon doctrinaire, mieux vaut mettre en œuvre la<br />

numérisation fiable ET conserver le papier quelques années,<br />

le temps de valider les processus et que les avis juridiques<br />

sur la destruction soient stabilisés. Une destruction anticipée<br />

sera ensuite possible lorsque les risques opérationnels<br />

et juridiques seront maîtrisés.<br />

50 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

DOSSIER<br />

DÉFENSE<br />

CMI, Keonys et Dassault Systèmes : du PLM<br />

à la conduite du changement<br />

Keonys a accompagné le groupe belge CMI dans le conseil et l’implémentation des solutions de<br />

Dassault Systèmes. Olivier Carlens, Deputy Group Chief Technology Officer de CMI explique le<br />

choix de certains logiciels de management et leur contribution à la performance de sa société.<br />

Gros plan sur le PLM 1 .<br />

1 « Product Lifecycle Management » (PLM) signifie « gestion du cycle de vie des produits ».<br />

Olivier CARLENS,<br />

Deputy Group Chief<br />

Technology Officer<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelle est l’activité de votre<br />

société ?<br />

Olivier Carlens : Les activités de CMI couvrent différents<br />

domaines : défense, industrie, énergie, environnement<br />

et maintenance. Les logiciels Catia et Enovia de<br />

Dassault Systèmes qui sont vendus, mis en place et déployés<br />

avec l’aide de Keonys sont utilisés au sein du secteur<br />

défense dont l’activité principale est le design et la<br />

fabrication de tourelles de véhicules blindés.<br />

Q.R. : Quel est votre parcours professionnel ?<br />

O.C. : J’ai commencé mon parcours professionnel en<br />

tant qu’officier dans l’armée belge. Puis j’ai occupé successivement<br />

des postes dans l’industrie de la défense<br />

belge : FN Herstal et Mecar.<br />

Q.R. : Quels logiciels de PLM et de management<br />

utilisez-vous ?<br />

O.C. : Le logiciel PLM Enovia V6 a été utilisé pour une<br />

gestion de configuration de nos produits. Nous avions<br />

décidé d’une stratégie de développement de produits<br />

par plateforme. La gestion de configuration étant devenue<br />

plus complexe, nous sommes passés de Smarteam<br />

à Enovia. Auparavant, nous avions migré de Catia<br />

V5 vers Catia V6 car cette version permettait une<br />

meilleure collaboration au niveau des équipes et la con-<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I51


DOSSIER Quels logiciels pour la performance et la qualité ?<br />

« Les informations<br />

générées par<br />

Enovia sont<br />

réutilisées par SAP<br />

dans le cadre des<br />

processus achats,<br />

qualité et de<br />

production. »<br />

duite d’activités de design en parallèle. Dans cette logique<br />

de configuration, Enovia, l’extension naturelle de<br />

Catia V6, a été choisie car elle permettait une gestion<br />

cohérente des configurations et des informations sur<br />

les produits que nous développons.<br />

Le système d’information est donc basé sur différents<br />

systèmes d’information dont Enovia et SAP. Les informations<br />

générées par Enovia<br />

sont, en effet, réutilisées<br />

par SAP pour la gestion des<br />

achats, de la qualité et de la<br />

production. Enovia est un<br />

système plus dédié à la gestion<br />

des informations sur les<br />

produits et peut être complété<br />

par les modules 3D de Catia<br />

permettant de gérer des informations<br />

provenant d’autres<br />

systèmes de design car nos<br />

produits qui sont des tourelles<br />

pour des véhicules blindés, disposent d’éléments<br />

mécaniques et électroniques. Avec Catia et Enovia,<br />

nous pouvons avoir une traçabilité de la conception<br />

jusqu’au SAP. Si le logiciel de PLM garantit une gestion<br />

du design du produit et de la configuration, la qualité<br />

est gérée principalement sur des modules <strong>Qualité</strong><br />

du logiciel ERP 1 , SAP.<br />

Q.R. : Pourquoi avez-vous choisi ces logiciels et<br />

Keonys ?<br />

O.C. : Nous avons choisi d’abord les produits Dassault<br />

Systèmes dans les années 2000. Catia V5 était alors un<br />

leader sur le marché et Dassault Systèmes nous avait<br />

fait la meilleure proposition tant technique que commerciale.<br />

Après, nous avons commencé par travailler<br />

avec cette société pour continuer avec Keonys qui assure<br />

un suivi et un service de plus grande proximité. Nous<br />

avions sélectionné principalement Enovia pour son intégration<br />

avec Catia.<br />

Les logiciels Enovia et Catia n’ont pas la même finalité<br />

que SAP. Les premiers étant respectivement un PLM,<br />

un outil de conception 3D alors que SAP est un ERP.<br />

1 Un ERP (Enterprise Resource Planning) ou PGI (Progiciel de<br />

Gestion Intégré) est un système d’information qui permet de gérer<br />

et suivre au quotidien, l’ensemble des informations et des services<br />

opérationnels d’une entreprise.<br />

Le groupe a décidé que l’ERP pour l’ensemble du groupe<br />

serait SAP alors que les différents secteurs peuvent<br />

sélectionner les PLM et outils de conception 3D qui<br />

sont les plus adaptés à leurs besoins.<br />

Q.R. : Avez-vous eu des difficultés à utiliser ces<br />

solutions ?<br />

O.C. : La mise en place de solutions informatiques<br />

nécessite un projet de management de changement organisationnel.<br />

Le déploiement n’a pas été toujours un<br />

long fleuve tranquille.<br />

Q.R. : En quoi ces solutions contribuent-t-elles à<br />

la qualité, l’agilité et à la performance de votre<br />

entreprise ?<br />

O.C. : Les systèmes Catia et Enovia permettent la mise<br />

en place des processus collaboratif et de vérification<br />

de validation du design qui est plus efficace et de meilleure<br />

qualité que des systèmes entièrement basés sur<br />

des processus papier suite à la création de plans. Catia<br />

V6 et Enovia V6 assurent une excellente traçabilité<br />

de modifications et de changement et permettent à<br />

différentes équipes importantes (environ 120 personnes)<br />

de travailler ensemble sur un même design. Cela<br />

nécessite des processus organisationnels qui supportent<br />

les équipes de design et de configuration.<br />

Mais les informations<br />

« Le déploiement<br />

n’a pas été toujours<br />

un long fleuve<br />

tranquille. »<br />

étaient accessibles aux différents<br />

services au-delà des<br />

équipes d’ingénierie par un<br />

système d’autorisation et de<br />

droits d’accès. De plus, cela<br />

permet d’améliorer l’ingénierie<br />

concourante au niveau de l’entreprise. Ainsi,<br />

toute l’entreprise a accès en temps réel à l’information<br />

concernant le design et ses modifications. Le service<br />

d’ingénierie est donc fournisseur d’informations<br />

dont les autres départements sont clients. Les services<br />

Achats et <strong>Qualité</strong> en sont les principaux bénéficiaires.<br />

Enfin, des processus permettent d’effectuer des contrôles<br />

et des validations aux différents niveaux et d’automatiser<br />

la traçabilité et des activités concernant la qualité<br />

et le design.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

52 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


PUBLI REPORTAGE<br />

Fusionnez vos outils de gestion<br />

de maintenance et QHSE pour catalyser<br />

votre management qualité.<br />

Pour que le management de la qualité soit<br />

efficace, il doit être connecté avec chaque<br />

service, chaque fonction de l’entreprise.<br />

Mais c’est avec le service maintenance que<br />

la mise en place d’une synergie est la plus<br />

cruciale.<br />

Pour l’atteindre, une des meilleures solutions est de se doter<br />

d’un logiciel disposant de la double compétence GMAO<br />

et QHSE. C’est par exemple le cas du logiciel Themis QHSE<br />

Manager, édité par DSDSystem. « Nous développons une<br />

gamme de logiciel pour l’industrie et les services, commente<br />

Bernard Decoster, fondateur de DSDSystem. Parmi ceux-ci,<br />

la GMAO Altair Enterprise et le logiciel QHSE Themis. Chacun<br />

peut compléter l’autre sous forme d’un module 100% intégré.<br />

Cela signifie qu’ils peuvent travailler en parfaite synergie,<br />

dans le sens de la norme ISO 9001. »<br />

PLANIFIER ET AGIR PLUS EFFICACEMENT<br />

La mise en place de nouvelles mesures QHSE ou la réalisation<br />

d’actions correctives met régulièrement le service maintenance,<br />

que ce soit pour des travaux neufs ou des modifications<br />

matérielles.<br />

Disposer d’un seul logiciel pour gérer les ressources, tant<br />

matérielles qu’humaines, est un véritable atout pour avoir<br />

une approche processus efficace. Chaque responsable de<br />

service (maintenance, QHSE, magasin…) dirige ses propres<br />

ressources, mais également se coordonner quand cela<br />

est nécessaire.<br />

FACILITER L’AMÉLIORATION CONTINUE<br />

Les services QHSE et maintenance sont parmi les seuls qui<br />

entretiennent un contact permanent et global avec l’installation,<br />

chacun dans leur domaine de compétence. Leur<br />

complémentarité et leur implication commune sont une des<br />

clés de voute de la démarche ISO 9000.<br />

La démarche qualité est essentielle à l’amélioration continue<br />

de la maintenance, et le pouls pris par le travail de<br />

la maintenance au quotidien permet à son tour au service<br />

qualité d’évaluer la santé de l’installation, ce qui est essentiel<br />

pour définir les axes d’amélioration requis.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I53


PUBLI REPORTAGE<br />

SUIVRE AVEC PLUS DE FACILITÉ DES POSTES À RISQUE<br />

Dans la plupart des domaines d’activité, la maintenance représente<br />

les postes les plus à risque de l’entreprise, associé à<br />

une imprévisibilité plus forte. C’est également un des services<br />

ou les habilitations et formations sont les plus sensibles<br />

à suivre. Une parfaite intégration du management de la<br />

maintenance et de celle de la qualité est là aussi un atout<br />

non négligeable.<br />

A PROPOS DE THEMIS QHSE MANAGER<br />

Themis QHSE Manager est un logiciel de gestion de la qualité,<br />

de la santé, de la sécurité et de l’environnement développé<br />

à parti d’une technologie web native. Fruit de 15<br />

ans de développements continus, la technologie de Themis<br />

est utilisée quotidiennement par plus de 500 sites industriels<br />

et tertiaires dans le monde entier, l’accompagnant dans<br />

leur démarche qualité/ISO 9001.<br />

Parmi les fonctions essentielles du logiciel, on peut citer : la<br />

gestion des audits, inspection, analyse, règlementation, certifications<br />

ISO, MMR, conformité des équipements, DUER,<br />

coûts, KPI, tableaux de bord…<br />

Le module GMAO de Themis intègre enfin toutes les fonctionnalités<br />

de gestion de maintenance préventive et curative,<br />

mutualisant avec le reste du logiciel la gestion des données<br />

de base (équipements, emplacements, main d’œuvre…), le<br />

planning, les achats et stocks ainsi que l’application mobile.


Lean Manufacturing<br />

LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

INTERVIEW<br />

Axium performance, Géo Lean et Institut<br />

Lean France : des spécialistes au service<br />

du Lean Manufacturing<br />

Trois experts, Richard Kaminski, directeur exécutif de l’institut Lean France, Daniel Marco,<br />

co-fondateur de Géo Lean et Hubert Siegfriedt, directeur commercial, coactionnaire chez<br />

Axium performance et Leanership consulting échangent sur les enjeux du Lean et livrent des<br />

conseils pratiques. Entretien<br />

Richard KAMINSKI,<br />

directeur exécutif de l’Institut<br />

Lean France<br />

Daniel MARCO,<br />

co-fondateur<br />

de GéoLean<br />

Hubert SIEGFRIEDT,<br />

directeur commercial, coactionnaire chez Axium<br />

performance et Leanership consulting (spécialiste<br />

du lean management en maintenance)<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelles sont vos activités ?<br />

Richard Kaminski : L’institut Lean France est le représentant<br />

français du Lean Global Network créé par les « découvreurs<br />

» du concept Lean (MIT à Boston). Son objectif est<br />

donc la promotion du Lean à travers des conférences (internationales,<br />

nationales et régionales), des Master Classes, de<br />

l’édition, la librairie et l’animation de communautés.<br />

Daniel Marco : GéoLean est une société française spécialisée<br />

dans l’installation de systèmes Lean. Mon associé<br />

et moi-même, nous avons fait le constat d’un manque de<br />

savoir-faire dans la mise en œuvre du Lean en entreprise.<br />

L’offre existante se limite, en effet, au conseil et à la formation<br />

théorique. Or, le Lean est, avant tout, une démarche<br />

pratique, une action sur le terrain. GéoLean a mis au point<br />

le métier d’installateur de Lean qui, associée à une vision<br />

stratégique et humaine, est à l’opposé du conseil. Ce savoir-faire<br />

lui permet de s’engager sur des résultats sur le<br />

plan économique en obtenant des gains importants et sur le<br />

plan social en améliorant le travail et en remportant l’adhésion<br />

des salariés pour des changements durables.<br />

Hubert Siegfriedt : Axium performance est une société<br />

de conseil expert en lean management, spécialisée dans les<br />

industries de process.<br />

Q.R. : En quoi le Lean Manufacturing contribue-t-il à la qualité<br />

et à la performance de l’industrie ?<br />

R.K. : Le Management Lean a pour premier objectif de<br />

développer la valeur pour les clients, à travers une meilleure<br />

compréhension des besoins des utilisateurs. Ceci se<br />

construit à partir du développement des personnes autour<br />

du Kaizen (Lean = Kaizen + Respect ; cf le site Toyota). Ces<br />

deux piliers : Juste à temps et Arrêt premier défaut constitue<br />

les moyens de détecter les problèmes et d’arrêter leur<br />

transmission aux postes suivants. Ceci concerne en premier<br />

lieu la non qualité. L’alerte qualité transmise par l’Andon<br />

peut arrêter toute une usine en cas de problème non résolu<br />

dans le temps imparti. La qualité dans une entreprise pratiquant<br />

le management Lean est au centre des préoccupations<br />

de toute l’entreprise, et pas seulement des « responsables<br />

qualité ».<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I55


LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

D.M. : Le Lean est, à ce jour, la meilleure réponse à l’exigence de<br />

qualité. Ce système est entièrement tourné vers le client. Il est<br />

issu du système de production de Toyota, créé par le constructeur<br />

dans les années 1950. Or, Toyota a construit, en grande partie,<br />

son succès et sa réputation sur son système qualité. Le principe<br />

majeur de la qualité dans le Lean est « stop and notify ». Cela<br />

signifie qu’aucun défaut ne doit passer au poste suivant, il doit<br />

être traité au plus tôt. Ce principe va s’appliquer à de nombreux<br />

outils, mais surtout, il constitue une philosophie de la production<br />

: la qualité est au centre de toutes les préoccupations, du management<br />

comme des opérateurs.<br />

« La qualité dans une entreprise pratiquant le<br />

management Lean est au centre des préoccupations<br />

de toute l’entreprise, et pas seulement des «<br />

responsables qualité. » Richard Kaminski<br />

En même temps, un système Lean est un moteur à améliorer<br />

l’existant dans un environnement qui bouge. Avec la fin de la<br />

mass production, le marché est beaucoup plus segmenté. Le Lean<br />

est une réponse à cette complexification. Elle donne à l’entreprise<br />

la flexibilité nécessaire pour s’adapter à la demande client en<br />

créant des séries plus petites et plus rapides. Cela réduit le temps<br />

de traversée de chaque pièce dans l’usine, les stocks, les encours<br />

et les surfaces. Les gains s’échelonnent généralement entre 15 et<br />

50 % tandis qu’en matière de qualité, on obtient une réduction<br />

sensible des PPM 1 et des réclamations clients.<br />

H.S. : Le Lean, au-delà de l’outil, est une philosophie qui met<br />

l’employé terrain au centre de la démarche. Il permet de maitriser<br />

les processus pour obtenir les résultats en mettant la qualité<br />

du produit et des processus en priorité.<br />

« Le Lean, au-delà de l’outil, est une philosophie qui<br />

met l’employé terrain au centre de la démarche. »<br />

Hubert Siegfriedt<br />

Q.R. : Quels outils le manager doit-il utiliser ?<br />

R.K. : Travailler sur le gemba (le terrain) et développer au quotidien<br />

ces équipes pour mieux résoudre les problèmes et faire vivre<br />

l’amélioration continue.<br />

H.S : Tout dépend du besoin, il existe plus de 70 outils à la disposition<br />

des gens voulant mettre en place du Lean, tous ne sont<br />

1 Le ppm ou partie par millions mesure le nombre de pièces nonconformes<br />

par millions de pièces produites.<br />

Doing Center, l’usine Lean<br />

et centre de formation de GéoLean.<br />

pas nécessaires. Néanmoins, il y a un commencement que nous<br />

appelons les basiques qui sont immuables : Standardisation, 5S,<br />

Management visuel pour obtenir l’implication du personnel.<br />

Q.R. : Quels conseils pouvez-vous donner à un manager ?<br />

R.K. : Le manager doit transformer son approche en passant du<br />

« command and control » au développement des personnes et à<br />

l’animation de l’amélioration continue quotidienne.<br />

D.M. : Le Lean implique la mise en place de systèmes complets<br />

pour atteindre des résultats significatifs et pérennes. L’engagement<br />

des dirigeants doit être total. Ils définissent les objectifs<br />

et le suivi des résultats. Pour cela, il leur faut une vision sur le<br />

moyen terme : transformer l’organisation nécessite du temps,<br />

souvent entre 3 à 5 ans sachant que les premiers gains apparaissent<br />

6 mois minimum après l’application de la méthode.<br />

« Le Lean implique la mise en place de systèmes<br />

complets pour atteindre des résultats significatifs et<br />

pérennes. » Daniel Marco<br />

Une fois, la direction donnée, le meilleur conseil à donner au<br />

manager est d’aller sur le terrain. Il doit voir les faits et les vraies<br />

pièces. Il doit parler aux personnes qui ont détecté les défauts<br />

et essayé de comprendre leur vision. Si la direction donne l’impulsion<br />

stratégique, c’est l’opérateur qui apporte la solution sur<br />

le terrain. Ce n’est qu’en rétablissant un échange entre les cols<br />

blancs et les cols bleus que les entreprises peuvent se réorganiser.<br />

H.S. : Je conseille de croire en installant un responsable Lean et<br />

en déléguant la mise en œuvre que cela fonctionnera. Le responsable<br />

1 du Lean management est le directeur, puis ces N-1.<br />

Q.R. : Sur quels points le manager doit-il être vigilant ?<br />

R.K. : La vigilance porte sur le point ci-dessus. C’est sur le gemba<br />

que se crée la valeur et c’est donc<br />

là que le manager Lean agit.<br />

D.M. : Il faut se méfier des files d’attente interminables de sujets à<br />

traiter, en particulier de sujets qualité. La rapidité de l’action implique<br />

de prioritiser les tâches à accomplir en fonction de ce qui<br />

est le plus important pour le client si on n’a pas la capacité à tout<br />

56 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Demetrescoux-Custo.indd 1 21/11/14 11:20<br />

LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

traiter de front. Le manager doit également être vigilant à ne pas<br />

laisser un aléa devenir une opération ou un processus standard.<br />

H.S. : Le manager ne doit pas confondre vitesse et précipitation.<br />

Comme indiqué, le Lean management est une philosophie<br />

qui a des étapes de mise en œuvre. Croire que l’utilisation<br />

des outils sans soutien permettra d’y arriver est une erreur majeure.<br />

Q.R. : Quelles compétences le manager<br />

doit-il acquérir ?<br />

du<br />

Lean<br />

R.K. : Outre l’écoute et l’empathie avec ses<br />

équipes, le manager Lean Un contenu directement doit opérationnel comprendre au quotidien.<br />

Radu dEMETRESCOuXla<br />

Une présentation synthétique et visuelle.<br />

BERnaRd CORRE<br />

Les points clés français et en anglais.<br />

FRançOiS HiCTER<br />

KOSHi iiYaMa<br />

notion de valeur pour le client.<br />

FRançOiS JOuBERT<br />

Quels sont les fondements sur lesquels repose la pratique du Lean ?<br />

HuBERT SiEGFRiEdT<br />

Comment piloter la démarche pour atteindre les objectifs stratégiques de<br />

Les consultants associés<br />

l’entreprise ? Comment associer le personnel pour garantir la réussite du<br />

d’Axium Performance SAS ont<br />

Lean Management ? Comment « tirer » les flux et répondre au mieux aux<br />

tous une une longue expérience<br />

D.M. : Le manager doit besoins des connaître clients ? Quels outils spécifiques utiliser dans les activités outils de management dans du<br />

des<br />

entreprises prestigieuses :<br />

support ? Peut-on faire du Lean en amont de la production ?<br />

PSA, Valéo, Thomson, Rolex,<br />

Salomon, Canon, Häagen-Dazs,<br />

découvrez 67 outils indispensables pour introduire et déployer le Lean<br />

Dow Chemical, OSRAM, Hill-Rom…<br />

Management dans votre organisation, et améliorer ses performances<br />

Avant de fonder leur propre<br />

Lean, à savoir les méthodes de résolution cabinet en 2006, des<br />

la plupart<br />

en y associant vos collaborateurs.<br />

d’entre eux ont commencé leur<br />

carrière de consultant chez<br />

Axium Performance SAS est une société de consulting qui aide les<br />

Kaizen Institute.<br />

entreprises à augmenter leurs résultats financiers par une amélioration<br />

systématique et durable leur performance opérationnelle.<br />

problèmes et de recherche des causes initiales,<br />

Forts de leur expérience du terrain, nos consultants experts dispensent une<br />

gamme complète de formations aux outils du Lean, à travers notre pôle de<br />

formation Lean University<br />

et pouvoir les combiner. Il doit également avoir<br />

® .<br />

www.axium-performance.com<br />

www.lean-university.com<br />

les postures Lean permettant d’être réactif face<br />

édition hors commerce<br />

aux aléas. Le manager doit avoir un certain<br />

talent pour la communication afin de sensibiliser<br />

et entraîner les équipes. Il doit développer<br />

sa réactivité afin de refuser l’aléa, sa persistance<br />

dans la rechercher des causes et leur<br />

traitement, enfin sa capacité à faire des tris en<br />

fonction des besoins du client.<br />

H.S. : J’espère qu’il n’a pas ou plus à les acquérir : présence sur le<br />

terrain, empathie, remise en question, patience.<br />

Q.R. : Quelles difficultés la mise en œuvre cette méthode présentet-elle<br />

?<br />

R.K. : Le dirigeant ne s’approprie pas les pratiques Lean et de<br />

ce fait les activités Lean restent partielles, restreintes à quelques<br />

personnes ou activités, mais pas stratégiques. L’approche « outils<br />

» en est un bon exemple et ne permet pas de pérenniser les résultats<br />

sur la durée.<br />

D.M. : La principale difficulté est de changer les postures, c’est-àdire<br />

de changer la vision de la production. Il ne faut plus compter<br />

sur un contrôle final de tous les aspects du produit en bout de<br />

ligne, mais intégrer l’idée d’un contrôle à chaque étape. Cela signifie<br />

modifier la notion de la performance à chaque poste de<br />

travail. Le défaut doit « vivre » le moins longtemps possible dans<br />

Lean<br />

du<br />

Lean<br />

l’entreprise, il doit être éradiqué le plus tôt possible. C’est vraiment<br />

la posture la plus difficile à acquérir en ce qui concerne la<br />

qualité.<br />

H.S. : Une mauvaise compréhension de la philosophie, l’utilisation<br />

unique d’outils résultats ; du one shot sans impliquer les utilisateurs.<br />

Q.R. : Quelles lectures conseillez-vous au manager ?<br />

R.K. : Le « management Lean » de Michael Ballé (Pearson),<br />

« The Lean Strategy » de Dan Jones, M. Ballé,<br />

J. Chaize et O. Fiume (Macgraw Hill).<br />

D.M. : Le premier, le « Toyota production system , a été publié en<br />

1988 par de Taiichi On, l’ingénieur industriel qui est considéré<br />

comme le père du système Lean. C’est la source.<br />

H.S. : « La boite à outils du lean » et « Le lean<br />

management » de Radu Demetrescoux et un<br />

collectif pour comprendre le rôle et les outils.<br />

Sinon pour comprendre facilement le chemin,<br />

je conseille toujours « Le but » d’E.M. Goldratt<br />

qui est une vulgarisation très réussie de la mise<br />

Avec 6 vidéos en œuvre<br />

d’approfondissement<br />

J Radu dEMETRESCOuX<br />

Coordinateur de l’ouvrage<br />

J Bernard CORRE<br />

J François HiCTER<br />

J Koshi iiYaMa<br />

J François JOuBERT<br />

J Hubert SiEGFRiEdT<br />

L’ouvrage « La boite à outils du<br />

lean » de Radu Demetrescoux<br />

Q.R. : Pouvez-vous donner un exemple<br />

d’application ?<br />

R.K. : La littérature regorge d’exemples d’application,<br />

dont le dernier livre sorti («The Lean<br />

Strategy ») dont tous les exemples sont français.<br />

D.M. : Généralement, l’application d’un système<br />

de Lean management procure des gains<br />

systématiquement de l’ordre de 20 à 30 % à<br />

chaque étape du processus. Mais le plus important, peut-être,<br />

réside dans la dynamique d’amélioration continue et de réussite<br />

positive que suscite l’installation du Lean avec des niveaux<br />

de qualité de quelques PPM par an ou encore des stocks très<br />

faibles en comparaison des entreprises évoluant dans le même<br />

secteur. GéoLean a installé des systèmes Lean complets pour<br />

des centaines de grandes entreprises internationales possédant<br />

de 3 à 150 sites.<br />

H.S. : La société de produits chocolatés, Carembar&co, sortait<br />

d’un PSE 2 et risquait la fermeture, en 4 ans l’usine de Strasbourg<br />

est passé de l’usine aux résultats les plus mauvais à premier<br />

de la classe. En moyenne, après une période de mise en<br />

place de l’esprit Lean, les résultats en SQCDME (Sécurité, qualité,<br />

cout, délais, motivation et environnement) se chiffre en %<br />

à 2 chiffres.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

2 Plan de sauvegarde de l’emploi<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I57


LES OUTILS DE LA QUALITÉ Lean Manufacturing<br />

APPLICATION<br />

FM Logistic France partage son<br />

expérience de l’amélioration continue<br />

Simon Chevalier, chef de projets Amélioration Continue et Lydie Raveleau-Richet, directeur<br />

Amélioration Continue, QHSE, Sureté et Douanes expliquent leur stratégie d’amélioration<br />

continue et livrent leurs conseils.<br />

Lydie<br />

RAVELEAU-<br />

RICHET<br />

Directeur<br />

Amélioration<br />

Continue,<br />

QHSE, Sureté et<br />

Douanes<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> : Quelles sont<br />

vos activités ?<br />

Simon Chevalier et Lydie Raveleau-Richet<br />

: FM Logistic France est<br />

une filiale du groupe FM Logistic, un acteur<br />

international de référence dans les<br />

métiers de l’entreposage, du transport et<br />

du conditionnement. L’entreprise est experte<br />

sur les marchés des produits de<br />

grande consommation, de la distribution,<br />

de la parfumerie/beauté, de l’industrie et<br />

de la santé, pour qui elle assure le pilotage<br />

et l’optimisation des flux.<br />

Q.R. : Comment avez-vous appliqué<br />

le Lean Manufacturing dans votre<br />

société ?<br />

S. C. et L. R.R. : Tout d’abord, nous préférons<br />

parler d’amélioration continue<br />

plutôt que de Lean Manufacturing. Cela<br />

correspond d’une part davantage à notre<br />

état d’esprit et, d’autre part, nous permet<br />

de travailler sur les flux à la fois opérationnels<br />

mais aussi administratifs.<br />

Notre stratégie Amélioration Continue<br />

s’appuie sur 3 piliers : l’intelligence collective,<br />

le juste nécessaire et la remise en<br />

cause permanente.<br />

Simon<br />

CHEVALIER<br />

Chef de projets<br />

Amélioration<br />

Continue<br />

Concrètement, cela s’est traduit par une<br />

méthodologie « MOVE » appliquée sur 80<br />

% de nos activités manutention et conditionnement,<br />

et sur plus d’une vingtaine de<br />

nos plateformes. Un travail par « percée »<br />

mené par une forte coopération entre la Direction<br />

Amélioration Continue et les opérationnels<br />

de nos sites.<br />

Ainsi, nous avons réalisé l’animation de<br />

nombreux groupes de travail sur des thématiques<br />

très différentes (atelier Kaizen<br />

pour la gestion opérationnelle du pooling 1 ,<br />

chantier 5S sur les postes de pilotage ou encore<br />

réflexion plus poussée sur un nouvel<br />

outil de préconisation de quais).<br />

Des diagnostics de performance (méthodologie<br />

MOVE) sur plusieurs semaines ont<br />

aussi permis de dégager un plan d’amélioration<br />

valorisé avec des échéances précises<br />

visant à optimiser les performances (qualité,<br />

sécurité et productivité) et anticiper les<br />

attentes des clients.<br />

L’amélioration continue est également un<br />

levier de motivation avec le déploiement<br />

1 Le pooling propose une mutualisation des<br />

moyens de transport pour optimiser le chargement<br />

des véhicules et réduire les coûts.<br />

d’un programme de certification White<br />

/Yellow Belt / Green Belt à destination<br />

des chefs d’équipe et responsables d’exploitation.<br />

« Notre stratégie Amélioration<br />

Continue s’appuie sur 3 piliers :<br />

l’intelligence coll ective, le<br />

juste nécessaire et la remise en<br />

cause permanente. »<br />

Q.R. : Pourquoi avez-vous choisi<br />

cette méthode ?<br />

S. C. et L. R.R. : L’amélioration continue<br />

ne peut imprégner la culture d’une<br />

entreprise que si elle s’inscrit dans ses<br />

axes stratégiques (les diagnostics de<br />

performances participent à la recherche<br />

de l’excellence opérationnelle) mais<br />

aussi si elle associe l’ensemble des collaborateurs<br />

(ateliers participatifs 5S /<br />

Kaizen, programme de certification<br />

Yellow Green Belt). En 2012, l’amélioration<br />

continue est ainsi devenue l’un des<br />

10 chantiers stratégiques de l’entreprise.<br />

Q.R. : Quels ont été les<br />

résultats ?<br />

S. C. et L. R.R. : Plus de 100 White /<br />

Yellow / Green belts ont été décernées<br />

depuis 2015 et récompensent la mise en<br />

place d’un projet sur l’activité du collaborateur.<br />

Ce dernier doit, à chaque<br />

fois, démontrer que son projet a apporté<br />

de la valeur, d’un point de vue financier<br />

mais également sur les conditions<br />

de travail.<br />

58 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

Par ailleurs, les différents diagnostics de<br />

performances ainsi que les efforts engagés<br />

par les équipes opérationnelles pour<br />

conduire les plans d’actions amélioration<br />

continue ont contribué à améliorer<br />

la rentabilité de nos activités et à anticiper<br />

les attentes de nos clients.<br />

En synthèse, nos principaux résultats<br />

sont les suivants :<br />

- 500 managers formés aux outils de<br />

Lean Management et 300 collaborateurs<br />

impliqués dans les groupes de<br />

travail ;<br />

- Une équipe Amélioration Continue<br />

certifiée Black Belt ;<br />

- Une dynamique de management<br />

visuel en animation sur 24 de nos<br />

plateformes ;<br />

- Plus d’une quinzaine de chantiers<br />

5S réalisés ;<br />

- Un challenge national « Eureka »<br />

sur les idées innovantes.<br />

Q.R. : En quoi le Lean<br />

Manufacturing contribue-t-il à<br />

la qualité et à la performance de<br />

l’industrie ?<br />

S. C. et L. R.R. : Le Lean systématise<br />

la mesure, et de fait, la résolution des<br />

causes racines expliquant un éventuel<br />

écart par rapport à un standard. C’est en<br />

ce sens qu’il a une très forte contribution<br />

à la qualité et à la performance de toute<br />

activité. La mobilisation de tous passe<br />

par la recherche de gaspillage et de non<br />

valeur ajoutée à la fois dans les process et<br />

dans les méthodes de travail.<br />

Par ailleurs, l’implication croissante<br />

des collaborateurs, notamment par les<br />

groupes de travail ou par l’intermédiaire<br />

des unités autonomes<br />

(UAP = Unité autonome<br />

de production)<br />

les responsabilise vis-àvis<br />

des objectifs clients<br />

et du savoir-faire et ainsi<br />

contribue naturellement<br />

à l’excellence opérationnelle.<br />

Q.R. : Quelles difficultés la mise en<br />

œuvre cette méthode présente-telle<br />

?<br />

S. C. et L. R.R. : La mise en œuvre d’une<br />

telle méthode est longue et nécessite<br />

d’être portée par la Direction Générale<br />

afin de s’assurer de la collaboration de<br />

l’ensemble des services (opérations, commerce,<br />

IT, process, R&D).<br />

Q.R. : Quels outils le manager<br />

doit-il utiliser ?<br />

S. C. et L. R.R. : Les outils les plus<br />

simples sont généralement les plus efficaces<br />

: flowchart 2 , analyses de déroulement,<br />

diagrammes spaghetti 3 , 5S, Gemba<br />

walking 4 , SMED, management visuel…<br />

mais aussi la méthodologie de résolution<br />

des problèmes (MRP) avec les 5 pourquoi,<br />

l’Ishikawa 5 , le Gantt …<br />

Q.R. : Quels conseils pouvez-vous<br />

donner à un manager ?<br />

S. C. et L. R.R. : D’être humble et de<br />

ne pas donner de leçons … mais d’être<br />

opiniâtre et de savoir argumenter s’il<br />

est intimement persuadé que certains<br />

changements sont nécessaires. Le manager<br />

doit savoir mettre « ses lunettes<br />

Lean » et ainsi regarder d’une autre façon<br />

son activité : cela nécessite une certaine<br />

prise de recul. Il doit impérative-<br />

2 Organigramme ou diagramme de flux.<br />

3 Le diagramme spaghetti a pour but de retracer<br />

le flux physique d’une personne ou de pièces.<br />

4 Le Gemba Walking est une activité des<br />

managers qui consiste à aller sur le terrain<br />

pour rechercher les gaspillages et les opportunités<br />

d’amélioration.<br />

5 Le diagramme d’Ishikawa représente de façon<br />

graphique les causes aboutissant à un effet.<br />

ment travailler en bonne intelligence et<br />

en coopération avec l’ensemble des entités<br />

de l’entreprise : opérations, commerce,<br />

IT, R&D.<br />

« Le manager doit impérativement<br />

travailler en bonne intelligence et<br />

en coopération ave c l’ensemble<br />

des entités de l’entreprise :<br />

opérations, commerce, IT, R&D. »<br />

Q.R. : Sur quels points le manager<br />

doit-il être vigilant ?<br />

S. C. et L. R.R. : Le manager doit être<br />

vigilant sur le suivi des actions. L’activité<br />

opérationnelle est extrêmement prenante<br />

et il est objectivement très difficile<br />

pour un manager opérationnel de mener<br />

à bien rapidement un plan d’actions<br />

Amélioration Continue. Il faut donc l’aider<br />

et l’accompagner, mais sans le déposséder<br />

du plan d’actions. Le manager doit<br />

veiller également au planning des actions<br />

nécessitant des évolutions informatiques.<br />

Enfin, il doit inclure son équipe dans la<br />

réalisation des actions.<br />

Q.R. : Quelles compétences le<br />

manager doit-il acquérir ?<br />

S. C. et L. R.R. : Connaissance du métier,<br />

capacités de calcul et de mise en forme,<br />

maîtrise des outils Lean et <strong>Qualité</strong> totale…<br />

Q.R. : Quelles qualités le manager<br />

doit-il développer ?<br />

S. C. et L. R.R. : Les capacités d’observation<br />

du terrain et d’écoute, l’humilité et<br />

la volonté de découvrir de nouveaux process<br />

ou organisations.<br />

Il doit également être précis afin d’être<br />

crédible.<br />

Q.R. : Quelles lectures conseillezvous<br />

au manager ?<br />

S. C. et L. R.R. : La lecture de « The<br />

Goal » de Eliyahu M. Goldratt reste pertinente,<br />

même si le livre a 30 ans.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I59


Lean Manufacturing<br />

LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Lean Manufacturing : un état d’esprit<br />

Professeur de Management des Opérations à ESCP Europe, Fabienne Fel dirige la Chaire<br />

« Une usine pour le futur », en partenariat avec Safran et la Fondation d’Entreprise Michelin.<br />

Avant d’enseigner le Lean Manufacturing, elle a participé au lancement de cette démarche<br />

chez un constructeur automobile français, où elle occupait le poste de responsable de la<br />

logistique et de l’ordonnancement.<br />

Fabienne Fel,<br />

professeur en<br />

Management des<br />

Opérations, directrice<br />

scientifique de la chaire<br />

«Une Usine pour le Futur»<br />

Le Lean Manufacturing, méthode d’amélioration des<br />

performances globales de l’entreprise, est connu<br />

du monde occidental depuis la fin des années 80,<br />

soit plus de 30 ans … et fait pourtant toujours l’objet<br />

de recherches. Pourquoi ? Parce que loin d’être une simple<br />

démarche technique, le Lean Manufacturing est une véritable<br />

culture d’entreprise qui rompt avec le modèle dominant de la<br />

communication top-down, et pose toujours problème à nombre<br />

d’entreprises.<br />

UN PEU D’HISTOIRE…<br />

Le Lean Manufacturing a été porté à la connaissance du grand<br />

public par l e best-seller de Womack et Jones, Le système qui<br />

va changer le monde (1) . Ces deux chercheurs du MIT (Massachussetts<br />

Institute of Technology) ont publié cet ouvrage<br />

après avoir comparé les performances des constructeurs<br />

automobiles mondiaux, et conclu à la supériorité du Toyota<br />

Production System (TPS), développé entre les années 50<br />

et 70 chez ce constructeur. La parution du livre a provoqué<br />

une vive émotion dans le monde industriel, notamment<br />

auprès du secteur automobile qui a été le premier à s’emparer<br />

de cette nouvelle approche. Le Lean s’est ensuite étendu à<br />

d’autres secteurs industriels, puis, dans les années 2000, aux<br />

entreprises de service ainsi que, plus récemment, au secteur<br />

hospitalier, sous le terme de Lean Management.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I61


LES OUTILS DE LA QUALITÉ Lean Manufacturing<br />

LES FONDAMENTAUX DU LEAN MANUFACTURING<br />

Les principes du Lean Manufacturing, que l’on appelait<br />

à l’époque « Juste à temps », sont simples : il s’agit<br />

tout simplement d’éliminer les gaspillages au sein des<br />

processus, ces gaspillages (ou mudas en japonais) étant<br />

définis comme les actions sans valeur ajoutée pour<br />

lesquelles le client n’est pas prêt à payer. Ces gaspillages<br />

sont aujourd’hui classés en 8 catégories, à savoir :<br />

- Les manutentions, durant lesquelles aucune<br />

transformation n’est apportée au produit ; il<br />

s’agit donc de rapprocher dans la mesure du<br />

possible les postes de travail les uns des autres.<br />

- Les stocks, qui immobilisent de la trésorerie<br />

et de l’espace… attention cependant, les<br />

stocks sont là pour assurer la continuité de la<br />

production, notamment en cas de panne, de<br />

problème qualité, ou de changement de série.<br />

Les réduire signifie avoir tout d’abord avoir<br />

supprimé les causes de stocks, et nous commençons,<br />

ici, à entrevoir la nécessité d’une démarche<br />

d’ensemble !<br />

- Les mouvements inutiles, le personnel n’apportant<br />

pas de valeur au produit lorsqu’il est<br />

obligé de se déplacer d’une machine à l’autre.<br />

- Les attentes, qu’il<br />

s’agisse de celles<br />

des machines, des<br />

pièces (en stock)<br />

ou du personnel.<br />

- La surproduction,<br />

synonyme<br />

de stocks (encore<br />

une fois), voire<br />

d’obsolescence et<br />

de péremption.<br />

La surproduction est, généralement, la conséquence<br />

de plusieurs dysfonctionnements : des<br />

programmes de fabrication basés sur des prévisions,<br />

incluant, qui plus est, des quantités minimums<br />

de lancement pour « amortir » les temps<br />

de changement des séries. Le travail en flux<br />

tiré, caractéristique du Lean, exige au contraire<br />

une production basée sur la demande réelle du<br />

client… mais pour que celui-ci soit livré dans<br />

les temps, il faut avoir amélioré la réactivité du<br />

processus, et donc supprimé tous les dysfonctionnements<br />

responsables des stocks.<br />

- Les sur-spécifications, telles que des tolérances<br />

plus strictes que celles qui seraient acceptables<br />

par le client.<br />

« Un autre avantage, mis en avant<br />

par Michelin, par exemple, est<br />

l’opportunité générée par la mise en<br />

place d’une démarche Lean de développer<br />

l’empowerment des salariés, opérateurs et<br />

managers. »<br />

- Les défauts, et naturellement la non-qualité<br />

au sens large.<br />

- Enfin, le 8 ème gaspillage est la mauvaise utilisation<br />

des contributions du personnel. Il ne<br />

figurait pas dans la liste initiale des mudas,<br />

basée uniquement sur l’analyse technique des<br />

types de dysfonctionnements ; mais de par<br />

son ampleur, le déploiement d’une démarche<br />

Lean Manufacturing nécessite l’implication<br />

de tous, à tous les niveaux. Et c’est bien la participation<br />

et la responsabilisation de tous les<br />

acteurs qui ont permis à certaines entreprises<br />

une amélioration spectaculaire de leurs résultats<br />

opérationnels ; a contrario, les sociétés qui<br />

ne réussissent pas à impliquer et faire adhérer<br />

leur personnel à la démarche connaissent immanquablement<br />

des déceptions.<br />

LES AVANTAGES DU LEAN MANUFACTURING<br />

On a, longtemps, pensé que le premier avantage du<br />

Lean Manufacturing était la réduction des stocks, et<br />

donc celle du BFR 1 ; mais il ne s’agit que de la partie<br />

émergée de l’iceberg, car pour réduire les stocks,<br />

il faut éliminer tous les<br />

gaspillages ; et c’est bien<br />

l’élimination de ces mudas<br />

qui va générer les<br />

gains les plus importants.<br />

Certaines entreprises affichent<br />

des résultats spectaculaires,<br />

des temps de<br />

changements de série réduits<br />

de 2 heures à 10 minutes,<br />

des taux de défauts<br />

divisés par 10 ou plus, une réactivité de quelques<br />

heures au lieu de plusieurs semaines, et une productivité<br />

beaucoup plus importante, les opérateurs consacrant<br />

leur temps à des tâches à valeur ajoutée, au lieu<br />

de réaliser des actions qui n’en apportaient aucune.<br />

Un autre avantage, mis en avant par Michelin, par<br />

exemple, est l’opportunité générée par la mise en place<br />

d’une démarche Lean de développer l’empowerment<br />

des salariés, opérateurs et managers.<br />

UNE DÉMARCHE D’AMÉLIORATION CONTINUE<br />

L’implémentation d’une démarche Lean fait appel à<br />

1 Besoin en fond de roulement.<br />

62 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


Lean Manufacturing<br />

LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

de nombreux outils plus organisationnels que réellement<br />

techniques, tels que le SMED, le 5S, la TPM,<br />

le TQM, la théorie des contraintes, etc…. Il s’agit de<br />

fluidifier le plus possible le processus de production<br />

en appliquant des démarches de résolution de problèmes,<br />

dans une volonté d’amélioration continue.<br />

Si la formation technique à ces outils est indispensable,<br />

elle n’est cependant pas suffisante pour en assurer<br />

le bon déploiement. Une production fluide signifie<br />

un processus géré de façon autonome par des<br />

« L’efficacité du Lean Manufacturing a<br />

largement été démontrée dans les entreprises<br />

qui l’ont réellement intégré dans leur culture<br />

d’entreprise. »<br />

équipes d’opérateurs<br />

polyvalents et pluridisciplinaires<br />

; ces équipes<br />

sont responsables tant<br />

des quantités fabriquées<br />

que de la qualité<br />

de la production, de la<br />

bonne marche des machines<br />

et de la tenue<br />

des délais.<br />

Il s’agit donc de passer du modèle taylorien à un<br />

fonctionnement qui responsabilise l’ensemble des<br />

opérateurs, leur donnant les clés pour régler en<br />

équipe l’ensemble des problèmes qui peuvent survenir.<br />

Au-delà de la formation, c’est bien d’un changement<br />

d’état d’esprit dont il est ici question ; il<br />

ne peut avoir lieu que si le management donne aux<br />

équipes la possibilité et l’envie d’agir de façon beaucoup<br />

plus autonome que par le passé. Dans cet idéal<br />

à atteindre, l’opérateur voit ses domaines d’intervention<br />

s’élargir, il devient un acteur de l’amélioration<br />

de sa structure de travail, et ce, d’autant plus<br />

facilement, que ses propositions d’amélioration sont<br />

prises en compte et étudiées. Les réunions d’équipe<br />

sont fréquentes mais courtes et visuelles, se déroulant<br />

autour de graphiques affichés à proximité des<br />

machines pour suivre les indicateurs de progrès, et<br />

réfléchir ensemble aux moyens de progresser encore.<br />

Dans ce cadre, le rôle du manager d’équipe évolue<br />

en parallèle, son rôle devient celui d’un facilitateur<br />

au service de son équipe, c’est à lui que revient la<br />

mission indispensable d’interface avec les services<br />

connexes (Méthodes, <strong>Qualité</strong> ou Maintenance) pour<br />

traiter les problèmes qui ne peuvent être résolus par<br />

l’équipe elle-même.<br />

Ce changement ne peut, bien sûr, se produire que<br />

s’il est soutenu de façon pérenne par la Direction<br />

Générale, à qui il appartient de placer le Lean au<br />

premier rang de la stratégie d’entreprise et de donner<br />

les moyens nécessaires à l’accompagnement du<br />

changement.<br />

UNE RÉALITÉ PLUS NUANCÉE<br />

Les recherches actuelles montrent néanmoins que<br />

toutes les entreprises ne parviennent pas à obtenir<br />

les résultats attendus. Les raisons les plus couramment<br />

observées sont les suivantes : des politiques<br />

court-termistes, amenant à abandonner trop rapidement<br />

le déploiement du Lean en l’absence de résultats<br />

immédiats ; le<br />

manque de formation<br />

et de compétences spécifiques<br />

; une vision<br />

trop technique du Lean<br />

par le management, qui<br />

privilégie les outils en<br />

omettant d’instaurer le<br />

climat de confiance nécessaire<br />

à leur succès.<br />

Et, plus largement, la difficulté du management à<br />

adopter un mode de communication qui ne soit pas<br />

simplement top-down, mais qui prenne réellement<br />

en compte les idées d’amélioration suggérées par les<br />

opérateurs. En effet, une mise en œuvre décidée par<br />

le top-management n’entraînera pas l’adhésion du<br />

middle-management, ni a fortiori celle des équipes<br />

(qui se désintéresseront du projet), si le mode de<br />

communication ne change pas dans l’entreprise.<br />

En conclusion, l’efficacité du Lean Manufacturing<br />

a largement été démontrée dans les entreprises qui<br />

l’ont réellement intégré dans leur culture d’entreprise,<br />

car la difficulté de la méthode est davantage<br />

managériale que technique. Certaines de ces entreprises<br />

n’ont pas réussi du premier coup, et ont dû tirer<br />

les enseignements d’un premier échec, ou d’une<br />

réussite insuffisante, avant de parvenir à des résultats<br />

satisfaisants. Le Lean Management, qui intéresse<br />

aujourd’hui les entreprises de services et le<br />

secteur hospitalier, nécessite de la même façon une<br />

véritable remise en cause des schémas classiques de<br />

communication, dans une volonté d’amélioration<br />

continue.<br />

Fabienne Fel<br />

(1) Le système qui va changer le monde, J.P. Womack, D.T<br />

Jones et D. Roos, Dunod, Paris, 1993 (pour l’édition française)<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017 I63


AGENDA<br />

OCTOBRE<br />

Du 2 au 3<br />

Formation QAL : mise en place<br />

d’une démarche qualité<br />

Objectifs :<br />

- acquérir une méthodologie simple et<br />

efficace pour mettre en place une démarche<br />

qualité.<br />

Public :<br />

- toute personne ayant en charge de mettre en<br />

place une démarche qualité.<br />

- responsables, animateurs, pilotes d’une<br />

démarche.<br />

Arles<br />

http://ira.eu<br />

Du 9 au 10<br />

Formation Responsables<br />

<strong>Qualité</strong> : communiquez<br />

Efficacement<br />

Objectifs :<br />

- acquérir les méthodes et outils permettant<br />

de mieux communiquer à l’oral comme à<br />

l’écrit<br />

- utiliser les outils de la qualité pour communiquer<br />

efficacement<br />

Pré-requis :<br />

- connaître le contenu des normes ISO : 9001,<br />

14001<br />

Profils :<br />

- responsable <strong>Qualité</strong>, ingénieurs <strong>Qualité</strong><br />

Paris<br />

www.demos.fr<br />

Du 17 au 18<br />

Mobility for Business<br />

Vitrine de la mobilité professionnelle sous<br />

toutes ses formes, le salon des solutions et<br />

des applications mobiles réunit plus d’une<br />

centaine de sociétés leaders dans leur<br />

domaine et 4 000 visiteurs / acheteurs en recherche<br />

de solutions innovantes et concrètes.<br />

Les thèmes abordés sont le développement<br />

d’applications, les terminaux & périphériques,<br />

marketing mobile / online mobile, géolocalisation,<br />

gestion de tournée, Traçabilité,<br />

Logistique, Internet des objets, M2M, security<br />

for business, CRM et ERP mobile et communication<br />

et collaboratif.<br />

Porte de Versailles, Paris<br />

www.mobility-for-business.com<br />

NOVEMBRE<br />

Du 7 au 9<br />

Preventica Strasbourg<br />

La qualité de vie au travail et le bien-être sont<br />

aujourd’hui considérés par près de la moitié<br />

des salariés comme des critères essentiels<br />

de motivation dans leur travail. Elle devient<br />

un enjeu primordial pour les DRH, les<br />

managers afin d’augmenter la performance.<br />

Rendez-vous pour découvrir les solutions<br />

proposées autour des grandes thématiques<br />

de la qualité de vie au travail.<br />

Parc des Expositions Du Wacken, Strasbourg<br />

www.preventica.com<br />

Du 15 au 16<br />

Cloud Expo Europe Paris<br />

150 fournisseurs nationaux et internationaux<br />

exposeront au salon Cloud Expo Europe, Paris<br />

(co-organisé avec Data Centre World, Paris).<br />

Plus de 250 sessions de conférences organisées<br />

par les acteurs du Cloud auront lieu au<br />

sein d’un théâtre principal (300 personnes) et<br />

des 5 théâtres de conférences. Les thèmes<br />

abordés sont les suivants : virtualisation des<br />

Infrastructures et stockage de données, Big<br />

Data & Analytique, objets connectés, innovations<br />

Cloud et fournisseurs de services,<br />

sécurité et gouvernance, fintech, finance &<br />

technologies bancaires.<br />

Paris, Porte de Versailles<br />

www.cloudexpoeurope.fr<br />

Le 29<br />

Production Temps Réel Paris<br />

Avec les rendez-vous Experts du pilotage de<br />

l’entreprise industrielle, sur une journée, les<br />

décideurs peuvent savoir comment et avec<br />

quels partenaires techniques améliorer leur<br />

performance industrielle et digitale.<br />

Tour Cœur Défense, Courbevoie<br />

www.production-temps-reel.com<br />

DÉCEMBRE<br />

Le 1<br />

Formation Intégrer la<br />

performance dans son système<br />

de management de la qualité<br />

Objectifs :<br />

- Cette formation permet de comprendre<br />

et interpréter les exigences de la norme ISO<br />

9001 sur les notions de performance, d’intégrer<br />

la performance dans l’approche processus<br />

et de disposer d’outils et de méthodes<br />

pour piloter la performance de son SMQ.<br />

Profil<br />

- Toute personne impliquée dans un SMQ<br />

version 2015 : Responsables qualité / Directeurs<br />

qualité / Pilotes de processus / Animateurs<br />

<strong>Qualité</strong><br />

Lyon<br />

www.boutique-formation.afnor.org<br />

Du 18 au 19<br />

Formation Lean Manufacturing<br />

Objectifs :<br />

- simplifier l’ensemble des activités et satisfaire<br />

pleinement la demande des clients ;<br />

- réduire les délais de fabrication et augmenter<br />

sa capacité de production ;<br />

- supprimer les goulots d’étranglement,<br />

réduire les stocks d’encours, de produits finis<br />

et diminuer le besoin en fonds de roulement ;<br />

- impliquer chacun dans la maîtrise de la<br />

qualité et l’augmentation de la productivité.<br />

Profils :<br />

- responsable de production, responsable<br />

des méthodes, ingénieur en production, ingénieur<br />

des méthodes.<br />

- Lean manager, responsable de l’amélioration<br />

continue, responsable qualité.<br />

- Toute personne impliquée dans le pilotage<br />

et la mise en œuvre d’un projet Lean.<br />

Paris<br />

www.cegos.fr<br />

Retrouvez toutes les dates<br />

de manifestations sur :<br />

www.qualite-references.com/agendas<br />

64 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°74 • Octobre - Novembre - Décembre 2017


INDEX<br />

Au sommaire du<br />

prochain numéro :<br />

DOSSIER<br />

• Le point sur le marché de la certification en<br />

2017<br />

MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

• Égalité Homme-Femme : label égalité<br />

professionnelle, certification EDGE... Effet de<br />

mode ou tendance de fond ?<br />

• Management de projet : conduire le<br />

changement en temps de crise<br />

LES OUTILS DE LA QUALITÉ<br />

• Optimiser ses processus grâce au 6 Sigma<br />

• Lean Manufacturing : l’apport de la<br />

démarche Lean dans l’industrie<br />

LA BOITE À OUTILS DU MANAGER<br />

• Conseils, fiches pratiques et outils du<br />

manager<br />

Index des associations, organismes et sociétés cités :<br />

AFNORP 8<br />

AVANTEAMP 25, 39<br />

AXIUM PERFORMANCEP 55<br />

CABINET FAURIEP 13<br />

CALEXA GROUPP 11<br />

CESI ENTREPRISES P 21<br />

CMIP 51<br />

DOCAPOSTP 23<br />

DSD SYSTEM P 4<br />

EPUR P 48<br />

ESKERP 35<br />

ESSEC BUSINESS SCHOOLP 13<br />

FELIX INFORMATIQUE P 9<br />

FM LOGISTICP 58<br />

GEO LEANP 55<br />

GROUPE PONTICELLI FRERESP 43<br />

INSTITUT LEAN FRANCEP 55<br />

ISIWARE 2 ÈME DE COUVERTURE<br />

ESCP EUROPEP 61<br />

ESSECP 13<br />

LOCARCHIVES P 30,31,32<br />

NEOPOSTP 35<br />

QUALIOSP 17, 39<br />

QUALNET 4 ÈME DE COUVERTURE<br />

SIGNAVIOP 33<br />

VIOT CONSULTINGP 44, 45<br />

VISIATIV P 6<br />

ZANINI AUTO GRUPP 48<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

EN SAVOIR PLUS > www.qualite-references.com


EXPOSITION • CONFÉRENCES • TABLES RONDES • ATELIERS • RENDEZ-VOUS PROJETS<br />

26 * • 27 • 28<br />

septembre 2017<br />

PARIS EXPO<br />

PORTE DE VERSAILLES<br />

E X P O S I T I O N<br />

C O N F É R E N C E S<br />

TABLES RONDES<br />

A T E L I E R S<br />

RENDEZ-VOUS<br />

PROJETS<br />

Réservez dès maintenant<br />

votre badge gratuit !<br />

2017<br />

V o t r e m e i l l e u r o u t i l d e d é v e l o p p e m e n t c o m m e r c i a l !<br />

Le salon des progiciels de gestion intégrés<br />

Le salon des solutions de BI et de Big Data<br />

Le salon des solutions de dématérialisation<br />

Le salon des nouvelles solutions achats<br />

Le salon des solutions pour la vente,<br />

le marketing et la relation-clients<br />

& applications<br />

Le salon des solutions et applications<br />

sur Power Systems<br />

en partenariat avec<br />

@SalonsSolution1<br />

#salonssolutions<br />

MC SalonsSolutions<br />

w w w.salons-solutions.com


QualNet.<br />

1er éditeur de logiciels français<br />

certifié en version 2015*<br />

* source AFNOR<br />

version 2015<br />

VOS PROCESSUS<br />

SONT-ILS VRAIMENT<br />

OPTIMISÉS ?<br />

...sinon, il y a QualNet.<br />

GED & applications métier<br />

Vous seriez surpris de la performance<br />

et de la productivité<br />

de vos processus !<br />

+33 (0)2 48 70 70 34<br />

info@qualnet.fr<br />

m. Blog | Le Mag<br />

QualNet.<br />

www.qualnet.fr<br />

http://mag.qualnet.fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!