ON mag - Guide Hifi 2017
La Hifi, la vraie de vraie, faite pour durer. Comparatif, 9 cellules phono MM abordables pour booster votre platine vinyle. 34 amplis, enceintes, platines vinyles... à l'essai : Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse, Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth, Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure, Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA
La Hifi, la vraie de vraie, faite pour durer. Comparatif, 9 cellules phono MM abordables pour booster votre platine vinyle. 34 amplis, enceintes, platines vinyles... à l'essai : Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse, Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth, Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure, Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA
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<strong>mag</strong><br />
Edition <strong>2017</strong>/6<br />
9<br />
cellules phono MM<br />
abordables pour booster<br />
votre platine vinyle<br />
HIFI<br />
LA VRAIE DE VRAIE<br />
FAITE POUR DURER<br />
34 AMPLIS, ENCEINTES, PLATINES VINYLES... À L’ESSAI :<br />
Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse,<br />
Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth,<br />
Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure,<br />
Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA
Le tweeter dôme “Carbone” offre un<br />
niveau de précision inégalé.<br />
Le tweeter “Solid Body” a été conçu<br />
pour obtenir une clarté ultime, sans<br />
résonance.<br />
Le cône “Continuum TM ” basé<br />
sur une flexibilité controlée et<br />
optimisée offre une transparence<br />
et des détails exceptionnels.<br />
Le chassis en aluminium optimisé<br />
découplé “FST TM ” permet de limiter<br />
au maximum les résonances.<br />
La membrane “Aerofoil TM ”<br />
apporte une meilleure précision<br />
dans les basses fréquences.<br />
La nouvelle série 700<br />
Née de la série CM hautement récompensée à travers le monde, la nouvelle<br />
série 700 est la meilleure gamme d’enceintes jamais créée par Bowers &<br />
Wilkins dans cette catégorie. Inspirée de la série 800 Diamond, la série<br />
700 intègre des technologies révolutionnaires pour des performances<br />
acoustiques exceptionnelles. Enfin, leur design moderne aux lignes<br />
épurées conviendra parfaitement à votre intérieur.<br />
La nouvelle série 700 vous apporte le son studio, chez vous.<br />
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Pour tous renseignements : Bowers & Wilkins - 04 37 46 15 00 - info@bwgroup.fr
3 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - Spécial audiophile nomade <strong>2017</strong><br />
SOMMAIRE<br />
NOUVEAUTÈS<br />
p6 - Anthem STR, Audio-technica<br />
AT-LP3, Atoll PH100, Bowers & Wilkins<br />
700 Series, Dali Spektor, Focal Kanta n°2,<br />
McIntosh MA252, NuPrime CDP-9,<br />
Paradigm Persona, iFi Audio i<strong>ON</strong>E, Teac<br />
NR-7CD, Technics SL1200/1210GR,<br />
Triangle Australe EZ Max, Zavfino<br />
COMPARATIF<br />
p16 - 9 cellules phono MM abordables<br />
p20 - Ortofon 2M Red<br />
p22 - Grado Red 1<br />
p24 - Shure MX97XE<br />
p26 - Sumiko Pearl<br />
p28 - Nagaoka MP110<br />
p30 - Gold Note Vasari Red<br />
p32 - Audio-technica VM530EN<br />
p34 - Goldring 2100<br />
p36 - Clearaudio Performer V2<br />
AMPLIS INTÉGRÉS STÉRÉO<br />
p40 - Advance Acoustic BX1+AX1<br />
p44 - Ayon Scorpio<br />
p48 - Gato AMP-150<br />
p52 - Goldmund Metis 7<br />
p56 - Gryphon Diablo 120<br />
p60 - Micromega M-One M-150<br />
p64 - Nad C338<br />
p66 - Roksan Kandy K3<br />
p70 - Sugden A21-SE Signature<br />
p74 - Yamaha R-N803D<br />
p78 - YBA Passion IA350<br />
ENCEINTES ACOUSTIQUES<br />
p84 - Amphion Argon 3S<br />
p88 - ASA Baby Monitor<br />
p92 - Cabasse Antigua MC70<br />
p94 - Davis Balthus 90<br />
p98 - Harbeth Super HL5<br />
p102 - Kelinac 111 MG<br />
p106 - PMC Twenty 5-23<br />
p110 - Waterfall Victoria Evo<br />
PLATINES VINYLES<br />
p116 - Acoustic Signature Primus<br />
p120 - Elac Miracord 90 Anniversary<br />
p124 - Gold Note Valore 425 Lite<br />
p128 - Pro-Ject The Classic<br />
p132 - Transrotor Max<br />
ET AUSSI<br />
p138 - Marantz SA-10<br />
Gryphon Diablo 120 - en page 56<br />
Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par <strong>ON</strong>-Mag.fr.<br />
Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans<br />
restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf<br />
autorisation préalable de notre part.<br />
On participé à ce numéro :<br />
Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46<br />
Rédacteurs : Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin
Reference 7<br />
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Amplificateur CD Réseau / NR 7CD<br />
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équivalente à 96KHz/24bit<br />
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NOUVEAUTÉS<br />
Focal Kanta n°2 - en page 8
6 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
Triangle Australe EZ<br />
Toujours de l’esprit, oui, mais avec un maximum de plaisir<br />
Cette grande colonne constitue le point d’orgue de la série d’enceintes «Esprit EZ» du français Triangle.<br />
Pour ce modèle de référence, lancé un peu après le reste de la série, la marque voisine de Soissons,<br />
a voulu allonger et renforcer la réponse dans le grave et ajouter une troisième dimension à l’i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique. Pour cela, un troisième boomer de 16,5 cm est apparu en façade et un second tweeter<br />
à dôme métallique de 25 mm s’est installé à l’arrière. Afin d’offrir le même naturel sonore que sur les<br />
autres enceintes Triangle Esprit EZ, l’implantation de ces deux transducteurs supplémentaires ne s’est<br />
pas fait au petit bonheur la chance. Les acousticiens de la marque nous ont confié avoir réalisé un très<br />
gros travail d’optimisation notamment au niveau du filtre de l’enceinte. Prix : 3500 € la paire<br />
Teac NR-7CD<br />
Un air de vintage, mais<br />
ouvert à la musique<br />
connectée<br />
Teac revient à ses premiers amours de la hifi haut de gamme avec ce <strong>mag</strong>nifique appareil touten-un.<br />
Le châssis du NR-7CD est construit comme un petit coffre-fort à partir d’épaisses plaques<br />
d’aluminium. À l’avant il affiche deux beaux vumètres de chaque côté du tiroir de chargement du<br />
lecteur de CD intégré. À l’intérieur, l’appareil accueille des amplificateurs numériques IcePower<br />
de 2 x 100 watts sous 4 ohms, un lecteur réseau complet avec liaison Wi-Fi et Ethernet donnant<br />
accès aux webradios à Tidal et Qobuz, ainsi que des étages numériques compatibles PCM 32<br />
bits/384 kHz et DSD jusqu’à 2,8 MHz. Prix : 4000 €
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
7<br />
Zavfino 1877Phono<br />
Pour bien optimiser votre chaîne Hi-Fi<br />
Avoir du bon matériel <strong>Hifi</strong>, c’est déjà bien, mais pouvoir le faire fonctionner<br />
de façon optimisée est encore mieux. En effet, la disposition des enceintes<br />
dans la pièce d’écoute, l’utilisation de câbles et supports de qualité,<br />
les réglages d’une platine vinyle sont des éléments à ne pas négliger<br />
pour ne pas gâcher son investissement. Dans ce cadre, la marque<br />
canadienne Zavfino 1877Phono propose une gamme de produits qui parait<br />
particulièrement intéressante. Cela va des borniers plaqué or 24 carats à<br />
moins de 10 € l’unité, jusqu’au gros câble d’alimentation secteur blindé<br />
doté de conducteurs de prés de 6 mm2 à 1100 €, en passant par des<br />
palets presseurs pour platine vinyle, des fourches et fiches bananes pour<br />
le raccordement des enceintes, des câbles et cosses pour le câblage des<br />
cellules phono, des câbles de modulation ou encore des tapis amortissants<br />
pour plateau tourne-disque ainsi que des niveaux à bulle. Le catalogue est<br />
particulièrement vaste, avec des prix compétitifs et un souci de qualité qui<br />
semble permanent.<br />
Atoll PH100<br />
Préampli phono totalement<br />
discret et «made in France»<br />
Il ne paye pas de mine, il a l’air tout simple et pourtant il est très<br />
différent des préamplis phono d’entrée de gamme. En effet, ses<br />
circuits, sont entièrement réalisés en composants discrets, ce qui<br />
est une solution bien plus coûteuse et théoriquement beaucoup<br />
plus performante que d’utiliser des solutions toutes faites à<br />
partir d’amplis op. L’appareil possède en outre de nombreux<br />
réglages pour adapter sa sensibilité et sa charge aussi bien aux<br />
cellules à aimant mobile (MM), qu’à bobine mobile (MC). Le<br />
prix relativement accessible est une bonne surprise pour une<br />
fabrication 100 % française en petite série. Prix : 390 €<br />
Dali Spektor<br />
De la vraie hifi à prix d’ami<br />
Contrairement à ce que pourraient laisser penser<br />
certains monstres sacrés que vous trouverez en<br />
test dans les autres pages de ce guide, la <strong>Hifi</strong><br />
n’est pas uniquement réservée à des mordus qui y<br />
sacrifient toutes leurs économies ou à des esthètes<br />
fortunées. Il est aussi possible de trouver de bons<br />
petits produits accessibles à tout le monde. La<br />
preuve avec les enceintes de la série Spektor du<br />
danois Dali. Les ébénisteries sont réalisées dans les<br />
règles de l’art et les haut-parleurs sont de qualité.<br />
On y retrouve notamment des boomers utilisant<br />
des membranes exclusives à la marque, en pulpe<br />
de cellulose et fibre de bois. En outre, le travail<br />
d’optimisation acoustique, essentiel à une restitution<br />
sonore naturelle et musicale, a été effectué par des<br />
spécialistes aguerris de l’enceinte <strong>Hifi</strong>.<br />
À partir de 200 € la paire
8 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
Focal Kanta n°2<br />
L’enceinte haut de gamme qui réinvente les codes<br />
de l’acoustique et du design<br />
Le constructeur français a surpris et beaucoup fait parler de lui avec cette nouvelle enceinte haut de<br />
gamme Kanta n°2 qui signe certainement le début d’une nouvelle gamme de modèles. Son design est<br />
aussi innovant que sa conception. Certes, les haut-parleurs utilisent des technologies déjà rencontrées<br />
sur les précédentes réalisations du facteur de Saint-Étienne. Le tweeter est un de ces fameux modèles<br />
à dôme inversé en béryllium. Les boomers et le transducteur de médium sont dotés de membranes<br />
de type Flax en fibre de lin et de verre. Cependant, ils ont été spécialement étudiés et optimisés pour<br />
la série Kanta, tandis que le coffret est d’une conception fort innovante. Outre sa coque arrière en<br />
bois multiplis cintré, il est doté d’un baffle massif en polymère moulé, aux formes très travaillées, tant<br />
acoustiquement qu’esthétiquement, qui lui confère des performances et un style inédits.<br />
Prix : 7500 € la paire<br />
Nuprime CDP-9<br />
La source audionumérique<br />
Hi-res universelle<br />
Voici un appareil qui était très attendu. Il nous vient de chez NuPrime, le petit trublion de la hifi<br />
audiophile, créer par la même équipe autrefois à l’origine de NuForce. Le CDP-9 est à la fois un<br />
lecteur de CD, un convertisseur Hi-Res et un préamplificateur numérique très complet. Il fera un<br />
parfait tandem avec l’ampli STA-9 de la marque, délivrant 2 x 120 watts sous 8 ohms. Sa mécanique<br />
Philips est pilotée par un processeur ARM à partir d’algorithmes propriétaires qui optimisent la<br />
lecture pour un maximum de précision et un minimum de jitter. Ses convertisseurs gèrent les flux<br />
PCM jusqu’à une fréquence d’échantillonnage de 768 kHz et jusqu’en DSD512. La connectique<br />
comprend des entrées numériques USB, coaxiale, optique et AES/EBU ainsi que des sorties<br />
analogiques symétriques et asymétriques, sans oublier un étage de sortie casque haut de gamme.<br />
Prix : 1700 €
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
9<br />
Technics SL-1200/1210GR<br />
La version originale<br />
Les SL-1200GR (en finition argent)<br />
et SL-1210GR (en finition noire) sont<br />
les déclinaisons les plus récentes<br />
de l’iconique platine vinyle de<br />
Technics que beaucoup d’autres<br />
constructeurs se sont amusés à copier.<br />
C’est donc elle la version originale,<br />
d’une construction particulièrement<br />
haut de gamme avec son système à<br />
entrainement direct exclusif, utilisant<br />
un moteur sans noyau, son bras en<br />
«S» très léger et méticuleusement<br />
équilibré, son plateau en en<br />
aluminium et sa base lourde de type<br />
sandwich. Prix : 1500 €<br />
Paradigm Persona<br />
Enceintes Formule 1 de l’audio High End<br />
Paradigm n’a peut-être pas en France l’aura de marques comme Focal ou Bowers & Wilkins. Pourtant<br />
sa gamme Persona est une démonstration de haute technologie en matière d’acoustique High End<br />
comme très peu de constructeurs au monde en sont capables. Les lignes de ces enceintes fabriquées<br />
au Canada sont superbes. Leurs tweeters à dôme en alliage de béryllium Truextent ; les lentilles<br />
d’alignement de phase de leurs transducteurs de médium ; les ébénisteries composées de multiples<br />
panneaux cintrés et collés ; les moteurs allongés à double bobine et double spider de la colonne<br />
9H ainsi que ses amplis de 1400 watts intégrés avec correction acoustique ARC... tous dans ces<br />
enceintes force le respect et l’admiration. Prix : à partir de 9000 €
10 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
Bowers & Wilkins 700 Series<br />
Une série d’enceintes <strong>Hifi</strong> de référence qui se réinvente<br />
Dans le monde de la hifi, comme dans beaucoup d’autres domaines où la qualité prime, on reconnaît les<br />
bons produits à ceux qui durent. Ainsi la nouvelle série d’enceintes 700 du britannique Bowers & Wilkins<br />
est l’évolution de l’ancienne série CM. Extérieurement, pas grand-chose ne change en dehors de la teinte<br />
des boomers et transducteurs de médium qui passe du jaune au gris. Mais justement, ce changement<br />
ténu de teinte en façade est le signe de changements bien plus importants à l’intérieur. Les membranes<br />
grises sont en effet de type Continuum, à partir d’un matériau tressé inédit et exclusif, au lieu du Kevlar<br />
précédemment employé. De même, les charges tubulaires des tweeters débaflés ont été totalement<br />
retravaillées de l’intérieur. Elles n’utilisent plus de simple coque en zinc moulé et sont maintenant usinées<br />
dans des blocs d’aluminium massif. Les dômes des tweeters sont également nouveaux, en carbone,<br />
réalisés par dépôt en phase vapeur. Enfin, les woofers de certaines colonnes de la série 700 de B&W, sont<br />
maintenant dotés de membranes sandwich de type Aerofoil.<br />
Nous avons pu faire quelques écoutes comparatives de ces enceintes. Les enceintes B&W de la série CM<br />
étaient déjà très bonnes. Les B&W de la série 700 sont encore meilleures.<br />
Prix : à partir de 1000 € la paire<br />
iFi Audio i<strong>ON</strong>E<br />
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particulièrement intéressant. Outre son interface sans-fil, il accepte par ses entrées numériques<br />
(coaxiale et USB) des flux jusqu’à une fréquence d’échantillonnage de 384 kHz pour le PCM et 12,4<br />
MHz pour le DSD. Il est équipé en interne d’une puce de conversion Burr Brown et d’une horloge<br />
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© <strong>2017</strong> HARMAN International Industries, Incorporated. Tous droits réservés. JBL est une marque d’HARMAN International Industries, Incorporated, enregistrée aux<br />
États-Unis et/ou dans d’autres pays. La marque et les logos Bluetooth ® sont des marques déposées et sont détenues par Bluetooth SIG, Inc., et tout usage de ces marques<br />
par HARMAN International Industries, Incorporated se fait sous accord de licence. Les autres marques et noms commerciaux appartiennent à leurs détenteurs respectifs.<br />
Les caractéristiques, les spécifications et l’aspect sont susceptibles d’être modifiés sans préavis.
12 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
McIntosh MA252<br />
Sur un air mythique de tubes MC275<br />
Certes, l’appareil n’a pas les fameux vumètres bleus<br />
de McIntosh, mais ses promesses n’en sont pas moins<br />
enthousiasmantes. Prévu pour une sortie début 2018<br />
en France, Le MA252 sera le moins chers des amplis<br />
intégrés de la gamme McIntosh (hors modèles de la<br />
série Mini). S’inspirant du design du mythique bloc<br />
de puissance à tubes McIntosh MC275, cet appareil<br />
est hybride ce qui veut dire qu’il utilise un étage de<br />
préamplification à tubes et un étage de puissance à<br />
transistors. Sa puissance est annoncée pour 2 x 100<br />
watts sous 8 ohms. Prix : environ 5000 €<br />
Audio-technica AT-LP3<br />
Pas besoin d’être chère pour être<br />
une platine vinyle audiophile<br />
La marque Audio-technica, grande spécialiste des casques<br />
audio et cellules phono, est aussi une des plus grosses marques<br />
de platines vinyles. Elle avait déjà à son catalogue plusieurs<br />
platines à succès. Son modèle AT-LP120 proposé sous la barre des<br />
300 €, dans un style DJ, est par exemple une des plus grosses<br />
ventes du marché depuis de nombreuses années. Avec l’AT-<br />
LP3, la marque japonaise essaie de réitérer l’exploit, mais,<br />
cette fois-ci, avec un modèle aux tendances plus audiophiles.<br />
Cette platine vinyle n’a donc pas de réglage de pitch, ni<br />
d’éclairage stroboscopique et adopte un entraînement par<br />
courroie plutôt qu’un entraînement direct. Elle possède<br />
une base lourde en matériau synthétique amorti, un plateau<br />
tourne-disque en aluminium moulé et un tapis amortissant en<br />
caoutchouc de 4,5 mm d’épaisseur. Prix : 250 €<br />
Anthem STR<br />
Ampli stéréo haut de gamme avec correction acoustique ARC<br />
Les systèmes de correction acoustique,<br />
qui prennent en compte à la fois les<br />
caractéristiques de la salle d’écoute et celles<br />
des enceintes, peuvent apporter un gros<br />
plus à l’écoute, surtout à partir de sources<br />
audionumériques. Ils ont conquis depuis<br />
longtemps le monde du Home Cinéma.<br />
Aujourd’hui, tout ampli-tuner multicanal digne<br />
de ce nom se doit de proposer un système<br />
de calibrage acoustique automatique et<br />
performant.<br />
En revanche, dans le monde de la hifi, les<br />
systèmes de correction acoustique sont plus<br />
rares. Jusqu’à présent, seuls très peu de spécialistes en utilisaient (Lyngdorf, Devialet, Linn...). Mais les<br />
choses sont en train de changer. On le constate avec les appareils de chez Micromega et Yamaha (en tests<br />
dans ce guide) ou encore avec ce modèle STR de chez le canadien Anthem. Ce gros ampli intégré stéréo<br />
est capable de sortir 2 x 200 watts sous 8 Ohms et jusqu’à 550 watts par canal sous 2 ohms. Il est doté<br />
de nombreuses entrées numériques Hi-res, mais aussi d’une entrée pour platine vinyle qui peut s’adapter<br />
aux cellules MM et MC. Il utilise le système de correction acoustique ARC (Anthem Room Correction) déjà<br />
présent depuis longtemps dans les amplis Home Cinéma de la marque. Prix : 5800 €
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du signal<br />
tabilité dynamique<br />
ssance de sortie<br />
Son<br />
stabilité dynamique<br />
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Goldring 2100 - en page 34
16 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> <strong>Hifi</strong> <strong>2017</strong><br />
COMPARATIF<br />
9 cellules phono MM abordables<br />
pour booster la musicalité de votre platine vinyle<br />
Cela n’est plus un secret, le disque vinyle connait un nouvel essor, une nouvelle vitalité.<br />
Les ventes de platine suivent ce mouvement d’où l’émergence de nouvelles marques ou le<br />
retour de certaines autres. Pour faciliter l’achat, de plus en plus de fabricants proposent<br />
des packs complets : platine vinyle avec bras et cellule qu’il est possible de changer<br />
ensuite. D’autre part, il n’est pas rare que l’on ressorte une platine ancienne, un modèle<br />
de «papa» et qu’il faille lui poser une cellule neuve. Ce comparatif répond donc à cette<br />
double problématique. Il vous permettra de choisir la nouvelle compagne de vos galettes<br />
noires pour une platine ressortie d’un grenier, ou d’améliorer celle qui a été acquise avec<br />
une cellule de base.<br />
par Pierre-Yves Maton
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> <strong>Hifi</strong> <strong>2017</strong><br />
17<br />
Pour faire sonner vos vinyles, il n’y<br />
a pas de limite. Ce préampli Audio<br />
Research Reference Phono 3 à<br />
16 000 € est un must. Mais rassurezvous,<br />
il existe aussi des modèles à<br />
partir de quelques dizaines d’euros<br />
qui, comme pour les cellules, permettent<br />
déjà de se faire très plaisir.<br />
Des cellules phono à aimant mobile (MM)<br />
entre 100 et 340 € : faites votre choix<br />
Dans notre précédent <strong>Guide</strong> de la <strong>Hifi</strong>, nous<br />
avions donné beaucoup d’informations<br />
concernant les principaux paramètres pour un<br />
montage et un réglage optimal d’une cellule<br />
phono sur un bras de lecture. Ces conseils<br />
restent, bien entendu, d’actualité pour notre<br />
second comparatif même si les cellules que<br />
nous avons retenues ici sont beaucoup plus<br />
abordables, entre 100 et 340 €, et toutes à<br />
aimant mobile ou MM pour Moving Magnet<br />
(aimant mobile). Mais il est un point qui nous<br />
semble important de vous préciser, notamment<br />
pour le montage d’une de ces cellules sur des<br />
bras anciens et qui déterminera le résultat final.<br />
Et pour cela, il faut prendre en considération<br />
deux facteurs : la souplesse de la suspension<br />
ou compliance de la cellule et la masse du bras,<br />
son inertie.<br />
Quelques conseils pour bien choisir sa<br />
cellule phono en fonction du bras de<br />
lecture : une histoire de compliance et<br />
d’inertie<br />
Que ce soit avec des cellules à bobine mobile<br />
ou aimant mobile, nous avons toujours affaire à<br />
un système faisant intervenir un couple aimant<br />
et bobine pour transformer les ondulations<br />
gravées dans le microsillon du disque vinyle en<br />
signal électrique (l’inverse d’un haut-parleur par<br />
exemple). Les cellules de ce comparatif sont<br />
toutes à aimant mobile. Cela signifie qu’elle<br />
porte au bout de leur stylet ou porte-pointe<br />
un aimant jouant entre deux bobines fixes,<br />
à l’intérieur du corps de la cellule (pour une<br />
cellule MC, c’est le contraire : les bobines sont<br />
montées sur le bout du stylet mobile et les<br />
aimants sont fixes). L’autre extrémité du stylet<br />
portant le diamant en contact avec le sillon du<br />
disque vinyle.<br />
Ce stylet est rattaché à l’équipage mobile<br />
via une suspension, un coussinet cylindrique<br />
en caoutchouc, qui se révèle plus ou moins<br />
élastique (ce système pour une MC est<br />
beaucoup plus complexe d’où le prix plus<br />
élevé). C’est ce qu’il convient d’appeler la<br />
compliance de la cellule, une donnée qui va<br />
s’exprimer en «centimètre par dyne». Une<br />
cellule dont la suspension est très souple aura<br />
une compliance haute, par exemple, 20 x 10-6<br />
cm/dyne alors qu’une cellule raide va avoisiner<br />
les 5 x 10-6 cm/dyne (exemple d’une cellule<br />
Denon DL103 par exemple).<br />
D’un autre côté, les bras de lecture, suivant leur<br />
masse comme leur technologie (radial, unipivot,<br />
tangentiel), ont des inerties différentes. Un bras<br />
dit léger, donc à faible inertie conviendra à des<br />
cellules dites souples alors qu’un bras lourd<br />
conviendra plus à des modèles de cellules à<br />
faible compliance. Dans le cas où on monterait<br />
une cellule raide avec un bras trop léger, nous<br />
obtiendrons des résonances mal maitrisées<br />
avec comme conséquence une perte dans les<br />
fréquences graves et des bosses dans la courbe<br />
de réponse. Dans le cas contraire, la cellule<br />
dont la suspension serait très souple, serait «<br />
écrasée » par un bras trop lourd et la courbe de<br />
réponse, outre une usure prématurée, en serait<br />
tout autant déformée. La masse de la cellule<br />
a aussi son importance, mais il est à noter<br />
que celles des cellules de ce test sont quasi<br />
similaires (6 à 8 g) et donc n’est pas un critère<br />
pour choisir l’un ou l’autre de ces modèles.<br />
Connaitre la compliance est chose aisée<br />
puisqu’en général, cette donnée est fournie<br />
avec les spécifications de la cellule par le<br />
constructeur. Connaitre, en revanche, l’inertie<br />
du bras est beaucoup plus difficile. Pour<br />
effectuer un bon mariage, se tourner vers un<br />
spécialiste est recommandée. C’est lui qui<br />
saura si la cellule en vue sera un bon choix en<br />
fonction du bras.
18 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> <strong>Hifi</strong> <strong>2017</strong><br />
De l’utilité d’un préampli phono pour<br />
élever le niveau et de la correction RIAA<br />
pour rééquilibrer les fréquences<br />
D’autre part, les cellules phonolectrices ont<br />
toutes besoin d’un étage supplémentaire par<br />
rapport aux sources traditionnelles. C’est le<br />
préampli phono qui sert à la fois à accroitre leur<br />
niveau de sortie, et donc apporter un meilleur<br />
rapport signal/bruit, mais aussi et surtout<br />
à appliquer la courbe de correction RIAA.<br />
En effet, nos disques noirs sont tous gravés<br />
suivant une courbe d’égalisation normalisée<br />
depuis 1954 par la firme Recording Industry<br />
Association of America (RIAA). Cette courbe<br />
augmente le niveau des fréquences hautes par<br />
rapport aux graves, afin que le signal audio<br />
puisse être correctement gravé et tenir dans le<br />
microsillon d’un disque vinyle.<br />
Un préamplificateur phono, intégré à la<br />
platine vinyle (sur certains modèles d’entrée<br />
de gamme) à votre ampli <strong>Hifi</strong>, ou mieux en<br />
élément séparé, a donc le rôle d’inverser cette<br />
courbe RIAA pour obtenir une courbe de<br />
réponse la plus droite possible.<br />
Si votre platine vinyle ou votre chaîne HiFi<br />
ne possède pas de préampli phono, de<br />
nombreux modèles sont disponibles sur<br />
le marché. Il en existe à tous les prix : du<br />
Pro-Ject MM (uniquement pour les cellules<br />
MM à aimant mobile) à 80 € au <strong>mag</strong>nifique<br />
Audio Resarch Reference Phono 3 à 16 000 €.<br />
Choisir son étage phono est comme choisir<br />
son amplificateur. Il faut tenir compte de son<br />
budget et surtout procéder à une écoute<br />
comparative pour sélectionner l’appareil qui<br />
vous convient, musicalement parlant, le plus<br />
proche de vos aspirations. Là encore, les<br />
conseils d’un professionnel sont un vrai plus<br />
dans la démarche.<br />
Pour réaliser ce comparatif, nous avons pensé<br />
que plus le bras de lecture serait performant et<br />
plus les conditions de test seraient optimales.<br />
Nous avons décidé d’utiliser notre platine vinyle<br />
habituelle, une VPI Prime et son bras de lecture<br />
unipivot en carbone qui, de façon générale,<br />
accueille des cellules MC beaucoup plus<br />
onéreuses. Bien que le montage et les réglages<br />
furent plus fastidieux qu’avec une platine plus<br />
simple, ce choix a donné les meilleures chances<br />
à toutes les cellules de ce test pour exprimer<br />
au maximum leurs performances. Concernant<br />
notre préampli phono, nous avons conservé<br />
notre Jolida JD-9, un appareil à tubes d’un<br />
excellent rapport qualité/prix.<br />
Les compétitrices<br />
- Ortofon 2M RED : 105 €<br />
- Grado Red 1 : 120 €<br />
- Shure M97XE : 120 €<br />
- Sumiko Pearl : 140 €<br />
- Nagaoka MP110 : 160 €<br />
- Gold Note Vasari Red : 200 €<br />
- Audio-technica VM530EN : 200 €<br />
- Goldring 2100 : 200 €<br />
- Clearaudio Performer V2 : 340 €
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20 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
ORTOF<strong>ON</strong><br />
2M Red<br />
Ortofon est un pionnier de la cellule<br />
phono et un des plus grands spécialistes,<br />
leader du marché aujourd’hui aussi<br />
bien dans le domaine de la <strong>Hifi</strong> que du<br />
DJing. Ce constructeur danois équipe<br />
énormément de platines vinyles en<br />
première monte. Nous nous intéressons<br />
ici à un modèle d’entrée de sa gamme 2M,<br />
un modèle MM qui hérite d’un passé lourd<br />
d’innovations. par Pierre-Yves Maton<br />
La marque Ortofon va bientôt fêter un siècle<br />
d’existence. Créé au Danemark en 1918 par deux<br />
ingénieurs, Axel Petersen et Arnold Poulsen,<br />
Ortofon a commencé ses activités dans le monde<br />
du cinéma sous le nom d’Electrical Phono Film<br />
Company avant de se lancer trente plus tard dans<br />
celui de la <strong>Hifi</strong> avec sa première cellule pour platine<br />
vinyle (mono à l’époque). Dès 1951, Ortofon amena<br />
une pièce décisive à l’édifice en proposant la toute<br />
première cellule à bobine mobile au monde, la<br />
DSS661, et huit ans plus tard la première cellule SPU<br />
stéréo fit son apparition sur le marché avec pour<br />
la première fois un diamant à profil elliptique (au<br />
côté de la marque Decca). Ce fut le début d’une<br />
longue liste de modèles comme la cellule à aimant<br />
mobile M-15 à haut niveau de sortie : un succès<br />
international. Comme nous le voyons, nous avons<br />
affaire à une marque pionnière dans son domaine.<br />
La cellule phono Ortofon 2M Red est, l’entrée de<br />
gamme de la nouvelle série 2M de ce fabricant<br />
danois. Cette série a été conçue avec le concours<br />
du bureau d’études Moller Jensen Design comme<br />
d’autres modèles bien plus haut de gamme. La 2M<br />
Red possède comme les trois modèles de cette<br />
gamme un système <strong>mag</strong>nétique à aimant divisé<br />
(fendu), une technologie qui présente un double<br />
avantage. D’une part, la courbe de réponse est<br />
plus linéaire et, d’autre part, cette technique lui<br />
confère une sensibilité accrue puisqu’elle avoisine<br />
les 5.5 mV en sortie. Le corps de la cellule est<br />
taillé comme un diamant et sa couleur rouge vif lui<br />
permet de se distinguer de toute la concurrence. La<br />
taille du diamant est de type elliptique et en cas de<br />
changement du stylet, l’utilisateur peut grimper au<br />
sein de la série 2M en mettant celui de la 2M Blue<br />
ou la 2M Silver.<br />
105 €<br />
Notre avis<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique<br />
Niveau de sortie : 5.5 mV<br />
•Séparation des canaux : 22 dB à 1 kHz<br />
•Bande passante : 20 Hz à 25 kHz +/- 3 dB<br />
•Compliance : 20 x10-6cm/dyne<br />
•Résistance de charge : 47 kΩ<br />
•Poids : 7.2 g<br />
Écoute très claire et transparente<br />
Cette cellule est à ranger du côté des modèles<br />
hyper transparents avec un équilibre tonal<br />
légèrement remontant, qui donne une sorte de<br />
matité aux timbres. L’écoute est très claire, très<br />
dégraissée avec une foule de petits détails qui<br />
apparaissent au sein d’une scène sonore qui<br />
positionne chaque source sonore avec précision.<br />
C’est d’ailleurs assez curieux, car le modèle Ortofon<br />
Cadenza Bronze MC testé l’année dernière, dans<br />
notre guide <strong>Hifi</strong> 2016 faisait exactement le contraire,<br />
au niveau de la réponse en fréquence bien entendu.<br />
Avec cette 2M Red, c’est comme si nous étions tout<br />
le temps sur le fil du rasoir avec un haut du spectre<br />
extrêmement lumineux et un médium qui pourrait<br />
avoir un peu plus de matière.<br />
D’un autre côté, le grave est très sec tout en<br />
avouant une très belle précision. Le LP «Double<br />
Bass» qui unit Niels-Henning Orsted Pedersen et<br />
Sam Jones passe avec une superbe fluidité. On<br />
obtient beaucoup d’informations dans le jeu de ces<br />
deux musiciens et le bas du spectre ne traine pas<br />
une seconde. Le mordant des coups de baguettes<br />
sur les cymbales est plus qu’honorable, comme<br />
tout le jeu des balais sur la caisse claire du batteur<br />
Billy Higgins. L’i<strong>mag</strong>e focalise très bien les divers<br />
musiciens. La scène sonore pourrait cependant<br />
avoir un peu plus de profondeur.
22 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GRADO<br />
Red 1<br />
Conçu de façon artisanale et selon des traditions<br />
anciennes, à Brooklyn à côté de New York, cette<br />
cellule phono MM et digne de la réputation<br />
audiophile de Grado. C’est une vraie perle de<br />
musicalité pour améliorer, avec un budget serré,<br />
une platine vinyle. par Pierre-Yves Maton<br />
Que voilà aussi un grand nom dans le domaine des<br />
cellules phono. Même si elle n’a pas le passif d’une<br />
marque comme Ortofon, ou Shure, son histoire n’en<br />
ait pas moins parsemé de succès depuis sa création,<br />
en 1953. Grado, c’est aussi une histoire de famille,<br />
toujours installée dans les locaux à Brooklyn de<br />
l’ancienne épicerie de l’arrière grand-père originaire<br />
de Sicile. Jonathan Grado en est aujourd’hui à la<br />
tête. Son grand-père, Joseph Grado créateur de<br />
la société, sous l’approbation de Saul B. Marantz,<br />
se lança dans la fabrication de cellules à l’aube des<br />
années 50 en se tournant comme Ortofon vers la<br />
conception de modèles MC (à bobines mobiles).<br />
La cellule Red 1 que nous testons ici fait partie de la<br />
série d’entrée de gamme, «Prestige», chez Grado.<br />
Il s’agit en réalité d’une Blue 1 qui a subi une série<br />
de tests draconiens et dont les plus performantes<br />
deviennent de fait Red 1 (seulement 10 % des<br />
Blue 1 se transforment en Red 1). Elle répond à la<br />
technologie OTL Moving Iron propre à Grado. Avec<br />
ce système, le cantilever est un pivot fixe sur lequel<br />
est fixé à l’extrémité un élément miniature qui se<br />
déplace au sein des bobines. Le bénéfice est une<br />
distorsion plus faible et une réponse transitoire<br />
améliorée. Par rapport à l’ancienne génération,<br />
les nouvelles Blue 1 et Red 1 voient leur câblage<br />
interne utiliser du cuivre désoxygéné et la masse<br />
de l’équipage mobile réduite de 17 %. Toutes les<br />
cellules Grado, des modèles d’entrée de gamme<br />
aux plus onéreuses sont toutes, sans distinction,<br />
assemblées et testées chez Grado, à Brooklyn à<br />
côté de New York (États-Unis).<br />
Une restitution lumineuse, très fouillée et<br />
avec beaucoup d’humanité<br />
Cette nouvelle version Red 1 est, dès les premières<br />
notes, une incontestable réussite. Elle est fouillée<br />
dans le haut du spectre, précise sur les attaques<br />
de notes et dotée d’un pouvoir de localisation<br />
remarquable. On sent que cette cellule est très<br />
résolvante, mais surtout elle n’a pas son pareil (dans<br />
sa gamme de prix) pour éclairer la restitution sonore<br />
120 €<br />
Notre avis<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique<br />
•Cantilever : laiton<br />
•Principe : Moving Iron<br />
•Niveau de sortie : 5 mV<br />
•Séparation des canaux : 30 dB à 1 kHz<br />
•Bande passante : 10 Hz à 55 kHz +/- 3 dB<br />
•Compliance : 20 nm/N<br />
•Résistance de charge : 47 kΩ<br />
•Poids : 5,5 g<br />
d’une lumière qui embellit les timbres avec une<br />
rare élégance. Elle dispense en même temps une<br />
finesse et un raffinement qui sont ses principales<br />
qualités. Et d’ici à penser qu’elle conviendrait plus<br />
à des mélomanes amateurs de musique classique<br />
qu’à des fans de musique pop, et bien ce serait<br />
une belle erreur. Sur le disque d’Amy Winehouse<br />
«Frank», le son est très clair avec une scène sonore<br />
d’une ouverture et d’une aération <strong>mag</strong>nifiques.<br />
Nous nous surprenons encore à percevoir certaines<br />
sonorités : une flute en arrière plan, le grattement<br />
des cordes d’une guitare électrique, le bruit des<br />
clés de la flute... La Grado Red 1 est informative,<br />
mais jamais raide ou désincarnée. Certes, une<br />
Goldring 2100, une Gold Note Vasari fournira un<br />
niveau dans le bas plus impressionnant, mais la<br />
Grado Red 1 sonne juste et vrai.<br />
Sur le LP «Double Bass» avec Niels-Henning Orsted<br />
Pedersen et Sam Jones, un disque qui demande<br />
beaucoup de naturel dans le bas du spectre,<br />
c’est dégraissé dans le bas, mais pas pauvre<br />
pour autant. La guitare de Philip Catherine joue<br />
juste et ne tombe en aucun cas dans un excès de<br />
brillance. Tout reste mesuré et raffiné en étant d’une<br />
définition superbe.
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24 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
SHURE<br />
M97XE<br />
Même si sa gamme est plus restreinte que celles d’Ortofon<br />
ou Audio-technica, Shure n’en reste pas moins un des<br />
grands spécialistes incontournables de la cellule phono<br />
pour la hifi ou pour les DJ. Son modèle haut de gamme<br />
M97XE développe une restitution pleine d’ampleur avec<br />
des basses profondes. par Pierre-Yves Maton<br />
Encore un grand spécialiste historique des cellules<br />
phonolectrices. Créé en 1925 par Sidney N. Shure,<br />
nous devons à cette marque américaine une des<br />
premières cellules stéréophoniques, avec celle<br />
de la marque allemande Elac, la fameuse M3D<br />
démontrant ainsi son pouvoir d’innovation au<br />
monde entier dans ce domaine. N’oublions pas<br />
que Shure s’est d’abord fait connaitre, car c’était<br />
l’un des quatre seuls fabricants de microphones aux<br />
USA dans les années 30.<br />
Un peu plus tard alors qu’Ortofon sortait sa<br />
première cellule munie d’un diamant de profil<br />
elliptique, Shure lui répondait en 1964 avec un<br />
modèle qui allait déchainer des passions parmi<br />
les amateurs de <strong>Hifi</strong>, la toute première V15 qui<br />
connu 3 ans plus tard, une évolution, modèle type<br />
II ou Supertrack, découlant de la découverte de<br />
nouveaux élastomères et de nouvelles techniques<br />
de travail sur l’aluminium dans le but d’améliorer<br />
une nouvelle notion : la trackabilité. Cette V15<br />
continuera sa vie jusqu’au milieu des années 1990<br />
avec la version type V, une référence plébiscitée par<br />
tous les professionnels.<br />
Aujourd’hui, Shure est surtout présent dans le<br />
monde des cellules pour DJ pour lequel elle<br />
propose six modèles. Elle n’en oublie pas pour<br />
autant la <strong>Hifi</strong> avec 3 modèles dont la M97XE, le<br />
haut de gamme de la marque, que nous testons ici.<br />
Cette cellule dispose d’un châssis et d’un cantilever<br />
en aluminium durci, un choix dicté pour réduire les<br />
vibrations parasites. D’autre part, elle est dotée<br />
d’un système de stabilisation unique (Dynamic<br />
Stabilizer) qui améliore son comportement avec des<br />
LP voilés par exemple. Une protection fixe évitera<br />
les dom<strong>mag</strong>es au diamant en cas de glissement sur<br />
le disque. Cette protection comprend également<br />
une mini-brosse qui nettoie le sillon avant le<br />
passage de la cellule.<br />
Notre avis<br />
120 €<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique<br />
•Cantilever en alliage d’aluminium<br />
•Niveau de sortie : 4 mV<br />
•Séparation des canaux : 25 dB<br />
•Compliance dynamique : non précisée<br />
•Résistance de charge : 47 kΩ<br />
•Poids : 6.6 g<br />
À l’écoute : le confort avant tout<br />
Écouter cette Shure M97XE juste après la 2M RED<br />
d’Ortofon ou, plus flagrant, une Grado Red 1, c’est<br />
totalement changer de registre. Autant l’Ortofon<br />
est très détaillée et dégraissée dans le bas du<br />
spectre et la Grado d’une finesse sublime, autant<br />
la Shure semble jouer la carte du confort d’écoute<br />
avec des basses très fournies et un haut du spectre,<br />
piqué certes, mais qui est légèrement descendant.<br />
Cette cellule a un côté quelque peu physiologique,<br />
car elle met en avant toute la région bas-médium,<br />
ce qui a comme conséquence une i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique d’une belle matière. Certes, on<br />
n’obtient pas la même définition, la même précision<br />
dans le positionnement des musiciens comme<br />
peuvent le faire une Nagaoka MP110, une Grado<br />
ou mieux une Audio-technica VM530EN, mais la<br />
Shure propose une belle mise en perspective de<br />
la scène sonore. Son caractère colle parfaitement<br />
avec le LP d’Amy Winehouse «Frank». Nous<br />
pouvons y découvrir que le timbre de la voix de<br />
cette chanteuse est bien respecté même si elle est<br />
légèrement mise en avant. Du coup, l’impression de<br />
présence scénique est parfaite. Le jeu du batteur<br />
est moins véloce et alerte en comparaison avec<br />
d’autres cellules, de ce côté elle est plus proche<br />
d’une Sumiko Pearl que d’une Goldring 2100.<br />
Cette Shure M97xE a donc pour elle une belle<br />
cohérence, un bel équilibre même si on regrette<br />
parfois qu’elle ne développe pas plus d’énergie sur<br />
l’ensemble du spectre. Elle conviendra bien plus à<br />
des mélomanes qu’à un public écoutant de la Pop<br />
ou de l’Electro.
26 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
140 €<br />
SUMIKO<br />
Pearl<br />
Moins connu que des marques comme Ortofon<br />
et Audio-technica, Sumiko est aujourd’hui un<br />
outsider de poids dans le domaine de la cellule<br />
phono. Il nous le prouve avec ce modèle MM<br />
Pearl qui peut se montrer vif comme l’éclair.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
Malgré son nom à consonance japonaise, la<br />
marque Sumiko est basée aux États-Unis, en<br />
Californie à proximité de San Francisco. Depuis<br />
quatre décennies, elle conçoit, fabrique et<br />
commercialise des cellules phono de très haute<br />
qualité tout en distribuant des marques aussi<br />
prestigieuses qu’Audio Research, Sonus Faber et<br />
Pro-Ject. Sumiko propose deux séries de cellules<br />
distinctes dont l’Oyster Series à laquelle appartient<br />
notre Pearl et la Reference Series composée de 4<br />
cellules MC haut de gamme dont la Palos Santos<br />
Presentation qui frise les 4500 $.<br />
Notre modèle Sumiko Pearl appartient donc à la<br />
série ne comptant que des cellules à aimant mobile<br />
après l’Oyster et la Black Pearl, une série beaucoup<br />
plus abordable que celles des modèles MC de<br />
ce fabricant. La Pearl est en réalité une version<br />
optimisée de la Black avec un diamant elliptique<br />
plus fin et des bobinages de meilleure qualité.<br />
Cette taille plus fine du diamant permettra à la<br />
cellule d’aller cueillir encore plus d’informations<br />
au fond du sillon de nos vinyles et les bobinages<br />
optimisés offriront une meilleure réponse en<br />
fréquence. De plus, notons que sa compliance est<br />
élevée grâce à une suspension plus souple, ce qui a<br />
comme effet une très large compatibilité avec des<br />
bras de lecture de faible ou forte inertie. Une cellule<br />
facile à vivre en quelque sorte.<br />
Notre avis<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique<br />
•Cantilever en alliage<br />
•Niveau de sortie : 3.5 mV<br />
•Séparation des canaux : 30 dB<br />
•Compliance : 15 x10-6cm/dyne<br />
•Résistance de charge : 47 kΩ<br />
•Poids : 6 g<br />
Une restitution sonore rapide, bien timbrée<br />
et qui a du poids<br />
Dès les premières minutes, nous ne pouvons que<br />
tomber sous le charme de cette petite Sumiko.<br />
Les timbres sont <strong>mag</strong>nifiques ; ils sont nuancés et<br />
argumentés à la fois. Sur le disque «La Folia» de<br />
Gregorio Paniagua, l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique montre<br />
une ampleur peu commune pour une cellule de<br />
ce prix. Sans avoir le mordant d’une Ortophon 2M<br />
RED ou encore d’une Audio Technica VM530EN,<br />
les clochettes du début brillent littéralement<br />
dans l’espace, ce qui nous montre un très bon<br />
suivi rythmique. Les coups de baguettes qui<br />
s’entrechoquent vont dans le même sens. La scène<br />
sonore est large, mais reste réaliste. Une impression<br />
de justesse plane autour de cette cellule dont on<br />
sent qu’elle est la petite sœur de modèles bien plus<br />
onéreux.<br />
C’est très aéré, limpide et d’une dynamique qui ne<br />
laisse rien trainer. Toutes les percussions sont fort<br />
bien retransmises, cette Sumiko Pearl est rapide<br />
comme l’éclair, mais elle sait le faire toujours en<br />
conservant une certaine finesse. Sur le LP de Carl<br />
Graig «Versus», le grave est <strong>mag</strong>nifiquement tenu.<br />
Il descend sans broncher, cette cellule passe les<br />
nappes de synthé sans oublier une belle ampleur.<br />
Contrairement à l’Ortofon ou la Grado Red 1,<br />
il faudra accompagner cette cellule d’un étage<br />
phono plutôt vif et alerte. Elle sera la compagne<br />
idéale pour de la musique classique ou du<br />
jazz, des musiques avec lesquelles, elle se sent<br />
particulièrement bien.
28 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
NAGAOKA<br />
MP110<br />
Relativement peu connue et d’une<br />
distribution assez confidentielle, Nagaoka<br />
est un constructeur japonais qui a pourtant<br />
presque 80 ans d’expérience à son actif<br />
dans le domaine des cellules et accessoires<br />
pour platines vinyles. Son modèle MM est<br />
d’une conception utilisant des matériaux<br />
haut de gamme tout en restant encore fort<br />
abordable. par Pierre-Yves Maton<br />
La marque japonaise Nagaoka s’est fait connaitre<br />
en France dans les années 80/90 grâce à ses<br />
cellules, mais aussi une grande variété d’accessoires<br />
pour platines et disques vinyles, une offre pas<br />
si fréquente à l’époque. Mais elle existe depuis<br />
bien plus longtemps puisque sa création remonte<br />
aux années 1940 avec une pléiade de cellules<br />
tant MM que MC. Sa réputation de sérieux et de<br />
professionnalisme n’est donc plus à faire.<br />
Toutes les cellules Nagaoka sont entièrement<br />
fabriquées au Japon Le récent retour de la marque<br />
en France est une bonne nouvelle comme nous le<br />
prouve cette MP110, un modèle qui remplace la<br />
très acclamée MP11.<br />
La Nagoaka MP110 est dotée comme les 5 autres<br />
cellules de la marque des matériaux les plus<br />
performants comme des aimants au Samarin/<br />
Cobalt avec un cantilever très léger en aluminium<br />
et son diamant est de type elliptique. Le corps en<br />
plastique de cette MP110 est renforcé par de la<br />
fibre de carbone avec une protection contre les<br />
interférences électriques extérieures afin de bien<br />
isoler les flux <strong>mag</strong>nétiques internes. Elle existe<br />
dans une version dotée du traditionnel système de<br />
monture 1/2 pouce. Il faudra juste faire attention au<br />
type de bras avec lequel cette cellule est montée,<br />
sa compliance assez faible demande un modèle<br />
d’une certaine masse. Mais que l’on se rassure, la<br />
majorité des bras actuels conviendront.<br />
À l’écoute : une très belle définition, des<br />
microdétails tout en restant bien équilibrée<br />
et homogène<br />
Cette cellule nous dévoile immédiatement une très<br />
belle définition, mais aussi un équilibre tonal très<br />
réussi. Elle n’est pas avare en microdétails, mais elle<br />
sait être définie tout en restant extrêmement bien<br />
équilibrée. Comparativement à Sumiko Pearl, le son<br />
devient plus ouvert, quitte à perdre en douceur.<br />
De plus, cette cellule i<strong>mag</strong>e très bien. Elle cumule<br />
des qualités de densité et de précision ; un juste<br />
équilibre qui la rend très sympathique à écouter.<br />
160 €<br />
Notre avis<br />
Spécifications<br />
•Diamant : pointe Elliptique<br />
•Cantilever : aluminium<br />
•Aimants : Samarium-Cobalt<br />
•Réponse en fréquence : 20 à 20 kHz<br />
•Séparation des canaux : 23 dB<br />
•Niveau de sortie : 5 mV<br />
•Charge : 47 kΩ<br />
•Compliance : 6.0 x10-6cm/dyne<br />
•Poids : 6.5 g<br />
Nous sentons que l’homogénéité est une de ses<br />
principales qualités. Elle joue avec le sillon d’une<br />
façon assez tranquille, sans se mettre en avant,<br />
mais toujours en gardant l’idée que la quantité<br />
d’informations retransmît est essentielle. Sur le<br />
LP de Carl Graig «Versus», nous restons étonnés<br />
de la profondeur de sa scène sonore. Le bas est<br />
musclé tout en proposant un niveau et une densité<br />
qui apportent un vrai confort à l’écoute. Bon, si<br />
on cherche la petite bête, le bas pourrait être plus<br />
tendu, mais il radoucit certains enregistrements<br />
quelque peu raides. En tout cas, avec ce disque<br />
noir, le son est à la fois riche et dénué d’agressivité.<br />
Nous avons décidé de passer un disque assez<br />
difficile, en l’occurrence «Infiniment» de Jacques<br />
Brel. Cet enregistrement ou cette gravure ne<br />
pardonne rien aux cellules qui ont tendance à faire<br />
remonter le haut du spectre, et bien avec cette<br />
Nagaoka MP110, le timbre de la voix de Jacques<br />
Brel passe admirablement. Elle est présente sans<br />
pour autant être mise en avant, ce qui nous laisse<br />
penser que les aigües sont bien équilibrés. Tous<br />
les instruments qui l’accompagnent bénéficient du<br />
même traitement. De plus, l’étalement des plans est<br />
parfait. Cette cellule est donc très polyvalente. Elle<br />
offrira un beau spectacle à de la musique moderne<br />
comme à des œuvres classiques ; une cellule facile à<br />
vivre en quelque sorte.
L ’ M U S I C A L<br />
LA GAMME OPTIC<strong>ON</strong><br />
Les grands tableaux appartiennent<br />
aux musées, les œuvres théâtrales<br />
méritent une belle scène et les œuvres<br />
musicales doivent être écoutées<br />
grâce à des enceintes acoustiques qui<br />
admirent l’art musical:<br />
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Chez DALI nous croyons que l’enceinte<br />
est la galerie d’art du son, la musique<br />
reste intacte, elle est reproduite tel que<br />
l’artiste l’a souhaité, mise en valeur<br />
dans sa présentation ; le spectre<br />
sonore est vaste ; les nuances et les<br />
timbres varient mais OPTIC<strong>ON</strong> est le<br />
canevas qui célèbre l’ensemble : un son<br />
éblouissant, manufacturé pour vous.<br />
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30 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GOLD NOTE<br />
200 €<br />
Notre avis<br />
Vasari Red<br />
Gold Note est une marque italienne qui monte très fort. Son<br />
approche de la HiFi peut sembler très traditionnelle. Mais elle<br />
en revisite concensiement les fondements, comme elle nous<br />
le montre avec sa petite cellule phono MM Vasari Gold qui<br />
nous a beaucoup séduits.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Conique<br />
•Cantilever : aluminium<br />
•Aimant : alnico<br />
•Réponse en fréquence : 15 à 25 kHz<br />
•Séparation des canaux : > 20 dB<br />
•Compliance : 10 x 10-6cm/dyne<br />
•Charge : 47 kΩ<br />
•Capacité de charge : non précisée<br />
•Poids : 7 g<br />
Ce fabricant italien se démarque par des produits<br />
d’une conception toujours originale et animée<br />
d’une immense passion pour la musique. De plus,<br />
c’est l’un des seuls, si ce n’est le seul constructeur<br />
italien à produire des platines vinyles , des modèles<br />
qui brillent toujours par une excellente musicalité et<br />
dont la conception étonne par l’ingéniosité.<br />
La cellule Gold Note d’aujourd’hui fait partie de<br />
la série MM Vasari. C’est la plus abordable après<br />
trois autres séries de modèles MC que sont les<br />
Donatello, Machiavelli et Tuscani. Cette gamme<br />
Vasari se décline en deux modèles : Red et Gold,<br />
c’est, entre autres, la taille du diamant qui fait la<br />
différence entre les deux. Notre modèle Red est<br />
fabriqué autour d’un corps en Delrin, une matière<br />
très inerte que Gold Note utilise dans beaucoup de<br />
cas de figure. La pointe est conique, c’est la seule<br />
de ce comparatif d’ailleurs à avoir adopté ce type<br />
de taille de diamant. Le cantilever est en aluminium<br />
et le circuit <strong>mag</strong>nétique en Alnico. C’est un corps<br />
ferro<strong>mag</strong>nétique connu en <strong>Hifi</strong>, notamment<br />
pour la fabrication des moteurs de haut-parleurs<br />
d’autrefois. La suspension de la Vasari Red, assez<br />
souple (10x10-6cm/dyne), permettra un usage sur<br />
des bras de moyenne et forte masse.<br />
À l’écoute, un «je-ne-sais-quoi» qui fait rimer<br />
la restitution sonore avec émotion<br />
Cette Gold Note Vasari Red est un peu notre<br />
«outsider» dans le sens où c’est la seule dont la<br />
marque n’est pas une spécialiste des cellules de très<br />
longue date. Gold Note est en effet parmi les plus<br />
jeunes. Sa naissance remonte à 1992. En outre, elle<br />
ne se spécialise pas uniquement dans les cellules,<br />
mais propose des platines, amplis (voir notre test du<br />
Gold Note S1 Anniversary), convertisseurs, lecteurs<br />
CD ou réseau et même des enceintes acoustiques.<br />
Mais que cela ne tienne, voyons voir ce que cette<br />
cellule italienne a dans le ventre. Sera-t-elle aussi<br />
nerveuse qu’un moteur de Ferrari ou aura-t-elle le<br />
confort d’une Maserati ? Eh bien, un peu des deux<br />
en fait. Et en plus, elle a le même charme que la<br />
conduite d’une voiture italienne, un «je-ne-saisquoi»<br />
d’attachant. Est-ce le rythme, est-ce la foison<br />
de détails qui font cet effet ? En tout cas, à l’écoute<br />
du LP de Joe Godard, la Gold Note Vasari Red<br />
donne immédiatement l’envie de taper du pied.<br />
Le bas du spectre n’est pas aussi nerveux qu’avec<br />
l’Audio-technica VM530EN ou la Goldring 2100,<br />
mais il est très entrainant. Difficile d’expliquer avec<br />
des mots cette sensation, la Vasari Red est variée,<br />
fouillée sans jamais se déparer d’une certaine<br />
émotion. La bande passante est étendue et les<br />
timbres sont d’une <strong>mag</strong>nifique richesse.<br />
Passant à une œuvre classique comme «Shéhérazade»<br />
de Ravel chantée par Régine Crespin, le résultat<br />
est de toute beauté. Nous obtenons en même<br />
temps le timbre juste de la voix de cette soprano et<br />
l’organisation de tout l’orchestre derrière elle. Cette<br />
cellule donne de la voix et le fait avec une grande<br />
élégance. Les timbres sont raffinés. La scène sonore<br />
d’une organisation parfaitement crédible. Les coups<br />
de timbale sont secs, bien déliés, ce qui démontre<br />
les qualités de dynamique de cette cellule pour qui,<br />
restitution sonore rime avec émotion.
La fi délité est rare.<br />
La haute fi délité<br />
l’est encore plus.<br />
AMPLIFICATEUR <strong>ON</strong>KYO A-9150.<br />
Onkyo redéfi nit la norme en matière de musicalité en entrée de gamme<br />
avec son amplifi cateur stéréo intégré A-9150. Associant des technologies<br />
uniques à une amplifi cation raffi née, le A-9150 offre une réponse<br />
transitoire exceptionnelle, une incroyable dynamique, une spatialisation<br />
très réaliste et une articulation nuancée de la musique analogique et<br />
numérique. Fruit de 70 années d’expérience dans la conception<br />
Hi-Fi, le A-9150 vous invite à redécouvrir toute la puissance de chaque<br />
performance musicale.<br />
Spécifications<br />
• 60 W/canal (4Ω, 20-20KHZ, 0,08% THD).<br />
• Alimentation H.C.P.S. à courant élevé et condensateurs exclusifs<br />
• Amplifi cation avec technologie Discrete Spectra Module<br />
• Filtre DIDRC et convertisseur N/A AKM 768kHz/32bits<br />
• Circuit dédié à l’entrée Phono MM/MC<br />
• Sortie Casque 6,3mm haute qualité avec amplifi cateur dédié<br />
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32 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
AUDIO-TECHNICA<br />
VM530EN<br />
La marque japonaise Audio-technica propose<br />
plusieurs dizaines de cellules pour platines<br />
vinyles dans une fourchette de prix allant de<br />
moins de 25 € à plus de 5000 €. Elle a donc des<br />
modèles pour tous les budgets et fournit aussi<br />
de nombreux constructeurs de platines vinyles<br />
en première monte. Cette année, elle a lancé<br />
pas moins d’une douzaine de nouvelles cellules<br />
sous la série VM dont fait partie l’Audiotechnica<br />
VM530EN de milieu de gamme que<br />
nous testons ici. par Pierre-Yves Maton<br />
Audio Technica est un acteur incontournable dans le<br />
domaine de l’analogique et plus précisément dans<br />
celui des cellules pour disques vinyles pour le grand<br />
public. Cette marque japonaise est également<br />
très prisée dans le monde professionnel grâce à<br />
un vrai savoir-faire, une vraie expérience dans les<br />
microphones et dans les casques audio, domaine<br />
où elle excelle. Nous avons d’ailleurs souvent salué<br />
les qualités de ses casques <strong>Hifi</strong> comme le luxueux<br />
modèle ATW-W1000Z dans notre dernier guide sur<br />
les casques et écouteurs, édition <strong>2017</strong> comme nous<br />
l’avons fait l’année dernière dans notre guide <strong>Hifi</strong><br />
2016 avec sa cellule haut de gamme AT-ART9.<br />
Aujourd’hui, nous nous attaquons à un modèle<br />
très abordable puisqu’il s’agit de la VM530 EN, un<br />
modèle qui fait partie de la toute dernière série<br />
VM de ce fabricant présentée pour la première<br />
fois au dernier salon du high-tech de Las Vegas.<br />
L’Audio-technica VM530 EN reprend en partie les<br />
technologies des modèles plus haut de gamme<br />
de ce constructeur comme la VM 740 ML dont<br />
elle garde le principe d’aimants doubles. En lieu<br />
et place d’un seul aimant, ce sont deux aimants<br />
qui sont disposés en forme de V afin d’assurer une<br />
meilleure séparation des canaux et une meilleure<br />
bande passante. Les bobines para-toroïdales<br />
reprennent des conducteurs en cuivre ultra pur<br />
PCOCC et une plaque de blindage insérée entre<br />
les deux bobines réduit la diaphonie entre les deux<br />
canaux de la stéréo.<br />
Une restitution sonore extrêmement<br />
franche, honnête et détaillée<br />
De la même façon qu’avec l’AT-ART9, cette petite<br />
cellule MM d’entrée de gamme de chez Audio<br />
Technica est extrêmement dynamique et fouillée.<br />
Elle n’a pas son pareil, en comparaison avec les<br />
autres cellules de ce comparatif, en matière de<br />
200 €<br />
Notre avis<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique Nude<br />
•Cantilever : aluminium<br />
•Niveau de sortie : 4 mV<br />
•Séparation des canaux : 27 dB<br />
•Compliance : 14 x10-6cm/dyne<br />
•Charge : 47 kΩ<br />
•Capacité de charge : 100-200 pF<br />
•Poids : 6.4 g<br />
vélocité. D’un son, très clair et transparent, elle est<br />
capable d’aller chercher la moindre information sur<br />
nos chères galettes noires. Il semble bien que cela<br />
soit une constante chez ce fabricant. La voix d’Amy<br />
Winehouse sur son dernier album «Frank» est posée<br />
assez haut et bénéficie dès lors d’une excellente<br />
localisation. Son batteur semble avoir fait une cure<br />
de vitamine, car on sent qu’il tape fort sur ses fûts.<br />
Le bas du spectre est particulièrement dégraissé<br />
avec une tension impressionnante. L’i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique est focalisante, un peu en avant,<br />
mais d’une clarté inouïe. Le nombre de détails et<br />
d’informations comme la dynamique font partie<br />
intégrante de la signature sonore de cette Audiotechnica<br />
VM 530 EN.<br />
Sur le disque «La Folia» de Paniaga, toutes les<br />
percussions (quelle que soit leur origine) nous<br />
offrent un festival de sonorité. Les cloches et autres<br />
instruments résonnent vraiment bien et avec une<br />
excellente rapidité. Sur ce plan, c’est la cellule la<br />
plus véloce de notre comparatif. L’équilibre tonal<br />
est légèrement remontant avec un haut du spectre<br />
un peu mat. Elle n’a pas la douceur d’une Sumiko<br />
Pearl ou encore d’une Goldring 2100, mais excelle<br />
en nervosité. Il n’y a pas mieux pour entendre tous<br />
les microdétails des prises de son, et tant pis si elles<br />
sont de moyenne qualité. L’Audio-Technica VM<br />
530 EN n’est pas là pour arranger les choses ; sa<br />
franchise rime avec honnêteté.
34 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GOLDRING<br />
2100<br />
Goldring, marque anglaise fort appréciée<br />
des audiophiles, a la réputation de proposer<br />
des cellules phono plutôt haut de gamme<br />
et coûteuses. Avec ce modèle MM, 2100,<br />
elle montre qu’elle sait aussi se rendre<br />
accessible sans faire de compromis sur les<br />
performances. par Pierre-Yves Maton<br />
Goldring remporte le prix de la longévité, car<br />
sa création remonte à 1906 par deux frères ; les<br />
Messieurs Scharf & Scharf, la société étant située à<br />
l’époque en Alle<strong>mag</strong>ne. Ils lancent leur première<br />
tête de lecture à aiguille pour gramophone sous le<br />
nom de Juwel Electro Soundbox et déménagent<br />
en Grande-Bretagne dès 1933. En 1954, Goldring<br />
sort une cellule à saphir réversible pour les 78 rpm<br />
ou les 33 et 45 rpm sous la référence 500. Cette<br />
cellule a «reluctance variable» démarre toute une<br />
série de modèles dont les 600, 700 et ensuite quatre<br />
cellules, Eroica, Epic, Excel et Elite prennent le relai<br />
à la fin des années 1980. Goldring se lance aussi<br />
dans la conception de deux platines vinyles, les GR1<br />
et GR2, des platines à courroie avec plateau antirésonance<br />
et socle en MDF avant de concevoir la<br />
série de cellules 2000 en 2009.<br />
La Goldring 2100 est la toute première cellule donc<br />
de cette série 2000 qui compte de 6 modèles en<br />
tout. De forme bombée, elle est dotée, comme ses<br />
sœurs, du principe Moving Iron, une technologie<br />
propriétaire qui associerait le son d’une cellule à<br />
bobine mobile (MC) avec la praticité d’un diamant<br />
remplaçable des cellules à aimant mobile (MM) ainsi<br />
que leur haute sensibilité. Elle emploie des aimants<br />
très puissants au cobalt/samarium et un cantilever<br />
en alliage fer/nickel très léger sur lequel est fixé un<br />
diamant taillé en forme elliptique. Il en résulte une<br />
sensibilité élevée de 6.5 mV, ce qui a l’avantage<br />
d’augmenter le rapport signal/bruit. Cette cellule<br />
Goldring est livrée dans une <strong>mag</strong>nifique boîte<br />
en métal et ses points de fixation se trouvent audessus<br />
du corps de la cellule. Deux vis BTR se fixent<br />
directement au corps de cette 2100.<br />
Des basses très profondes et une<br />
dynamique explosive<br />
Après l’Audio-Technica VM530EN, nous changeons<br />
littéralement de registre avec cette Goldring 2100.<br />
L’aigu est beaucoup plus doux comme si ils étaient<br />
lissés pour plus de confort. Cependant, n’allez pas<br />
i<strong>mag</strong>iner que cette cellule est asthénique, elle a une<br />
dynamique à couper le souffle (la plus véloce de ce<br />
200 €<br />
Notre avis<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique<br />
•Cantilever : fer/nickel<br />
•Aimant : samarium/cobalt<br />
•Niveau de sortie : 6.5 mV<br />
•Séparation des canaux : < 20 dB<br />
•Compliance : 20 x10-6cm/dyne<br />
•Charge : 47 kΩ<br />
•Capacité de charge : 100-200 pF<br />
•Poids : 8.4 g<br />
comparatif) qui n’en oublie pas une grande ampleur<br />
dans le grave. Ce dernier est même impressionnant.<br />
Lorsqu’on écoute l’album de Joe Goddard<br />
«Electroclines», un disque à résonance Funk/Electro,<br />
le synthé basse déboule avec un niveau incroyable.<br />
Le médium est plein tout en étant vif, ce qui offre<br />
du relief à la voix de la chanteuse Slo. De plus,<br />
cette cellule procure une i<strong>mag</strong>e stéréo large, d’une<br />
ampleur qui se rapproche d’un modèle plus haut de<br />
gamme. Il y a du relief, de la profondeur. Les plans<br />
ne sont pas projetés en avant, au contraire.<br />
Vu ces qualités, il nous a semblé judicieux de<br />
passer à un disque de musique classique comme<br />
les «Leçons des Ténèbres» de Marc Antoine<br />
Charpentie. La voix de haute-contre de René<br />
Jacobs est parfaitement positionnée en tessiture.<br />
L’équilibre tonal de cette Goldring est plutôt<br />
descendant, mais elle n’en oublie pas d’être vivante<br />
par sa rapidité et son suivi mélodique. La viole de<br />
gambe et le clavecin sont bien présents, et nous<br />
pouvons sans aucun effort suivre tout le jeu de ces<br />
musiciens. Même chose sur le LP de Steve Reich<br />
«WTC 9/11» et le morceau «Differents Trains». Nous<br />
i<strong>mag</strong>inons facilement la position de chaque violon.<br />
La Goldring 2100 donne une solidité au son en<br />
détachant et séparant chaque instrumentiste. Par<br />
certains côtés, elle ne fait pas dans la dentelle, mais<br />
on appréciera le caractère décisif qu’elle propose et<br />
ce sans aucune dureté.
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36 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
CLEARAUDIO<br />
Performer V2<br />
Clearaudio est un constructeur allemand qui<br />
incarne le sérieux, mais aussi le talent en matière<br />
de platine vinyle haut de gamme. Sa cellule phono<br />
MM, Performer V2, est une des plus abordable de sa<br />
gamme, mais déjà à plus de 300 €, et apporte une<br />
maîtrise sonore qui fait la différence. par Pierre-Yves Maton<br />
Notre avis<br />
Parler de lecture analogique sans évoquer le nom<br />
de Clearaudio serait une hérésie. Cette marque<br />
allemande a su s’imposer comme étant une<br />
des plus prestigieuses dans la conception et la<br />
réalisation de platine vinyle au monde. Pour en<br />
avoir testé plusieurs, nous pouvons dire que ses<br />
modèles se démarquent de la concurrence par un<br />
degré de finition, de fabrication et d’innovation<br />
que beaucoup envient. Cette affaire familiale a<br />
su toujours s’entourer des meilleurs ingénieurs<br />
et orfèvres afin d’atteindre ses objectifs, la<br />
reconnaissance planétaire pour cette marque est<br />
incontestable.<br />
La Performer V2 est la plus chère de toutes les<br />
cellules de ce comparatif, mais pas la plus onéreuse<br />
dans la gamme des cellules à aimant mobile de ce<br />
constructeur. Elle est même suivie de trois autres<br />
modèles (Artist V2, Virtuoso V2 et Maestro V2) et<br />
forme avec elles la nouvelle série V2 Clearaudio.<br />
Première représentante de cette série, la Performer<br />
V2 est habillée d’un <strong>mag</strong>nifique corps en ébène<br />
poli à la main afin de réduire les résonances<br />
mécaniques. Les autres recettes sont une réduction<br />
des plus efficaces de la masse mobile, une<br />
technique de polissage améliorée de la pointe et<br />
un amortissement très efficace de la cellule. Son<br />
cantilever est en aluminium et la taille du diamant<br />
de type elliptique. Cette cellule est même garantie<br />
deux ans par le fabricant, ce qui est assez rare.<br />
Une restitution sonore <strong>mag</strong>istralement<br />
maitrisée et juste<br />
Cette Clearaudio Performer V2 est la plus chère de<br />
toutes les cellules présentes dans notre comparatif.<br />
C’est une lourde responsabilité en quelque sorte,<br />
et il est évident qu’après quelques temps passés<br />
avec elle, cette dernière relève ce challenge sans<br />
difficulté. Assez rapidement, nous sentons qu’elle<br />
joue dans la cour des grandes cellules, tout d’abord<br />
d’une certaine douceur, mais qui, cependant,<br />
apporte de la matière à la restitution. Son registre<br />
médium est, manifestement, très bien charpenté,<br />
offrant beaucoup de densité sonore. Cette cellule<br />
phono Clearaudio transmet la musique avec une<br />
340 €<br />
Spécifications<br />
•Diamant : Elliptique<br />
•Cantilever : aluminium<br />
•Corps : Ébène<br />
•Réponse en fréquence : 23 Hz à 20 kHz<br />
•Séparation des canaux : > 26 dB<br />
•Niveau de sortie : 3.3 mV<br />
•Charge : 47 kΩ<br />
•Compliance : non précisée<br />
•Poids : 8.4 g<br />
sorte de sérénité et de tranquillité qui met l’accent<br />
sur la spatialisation et le relief des sources sonores.<br />
Avec le LP de Joe Goddard, les nappes de synthé<br />
prennent de l’épaisseur, du volume et perdent leurs<br />
sonorités purement électroniques. Les voix ont de la<br />
matière tout en étant parfaitement positionnées sur<br />
une scène sonore d’une excellente ampleur. Certes,<br />
on obtient plus de dynamique avec une Goldring<br />
2100, une Nagaoka MP110 et bien entendu une<br />
Audio-Technica VM530EN, mais l’avantage de cette<br />
Clearaudio est qu’elle a un relief sonore qu’aucune<br />
autre cellule de ce comparatif ne peut égaler.<br />
Sur le LP «Der Schauspieldirektor» de W.A Mozart,<br />
un opéra dirigé par Karl Böhm, nous avons apprécié<br />
en premier lieu la nature des timbres des différents<br />
instruments de l’orchestre. Cette cellule Clearaudio<br />
n’en fait pas trop, elle préfère une restitution<br />
élégante et équilibrée. Cet orchestre se déploie<br />
devant nous avec une belle notion d’ensemble.<br />
L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est tout en perspective<br />
avec un étagement des plans bien réalisé. La voix<br />
de soprano de Reri Grist est de toute beauté.<br />
Elle additionne des qualités de timbre et une<br />
présence scénique assez remarquable. Cependant,<br />
nous sommes encore plus surpris par l’arrivée<br />
de la soprano colorature Arleene Auger dont<br />
les modulations de sa voix sont beaucoup plus<br />
emphatiques. Le climat serein qu’installe cette<br />
cellule Clearaudio permet une lecture de ces deux<br />
chanteuses avec beaucoup d’émotion. Ces voix<br />
se détachent parfaitement de l’ensemble, et nous<br />
pouvons suivre leur registre d’expression, comme<br />
leur reprise de souffle avec un vrai bonheur.
La performance<br />
au-delà<br />
des attentes.<br />
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AB et le nouveau convertisseur analogique/numérique apportent<br />
transparence et précision pour une nouvelle expérience musicale.<br />
Polyvalent, ce nouvel intégré saura satisfaire les passionnés de<br />
vinyles et les amateurs de musique dématérialisée. La série 15<br />
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PuceEI=MEssyfE:QmEPortEUS(EIEpour<br />
dongleE(luetoothEouEmoduleEaudioEWifii<br />
aEPréampliEjighE:ndmEcinqEentréesEnumériques<br />
dontEuneEI:SW:(UEetEuneEentréeEstéréoEanalogiquem<br />
sortiesERFImEXLREetEnumériqueEoptiquei<br />
•<br />
•<br />
aEFonceptionEhybrideEFlassEIh)m<br />
IlimentationElinéaireEavecEtransfo<br />
toroidaliE:ntréesEXLREetERFI<br />
•<br />
aEImpliEdeEpuissance<br />
stéréoEéx.éfWm<br />
bridgeableEmonoEéyfWi<br />
•<br />
STIay<br />
Xyy€ETTF<br />
aEPréamplificateurEjighE:ndm<br />
éEentréesEanalogiquesERFIm<br />
etE.EentréeEPhonoEMMEWEMFi<br />
•<br />
jPIay<br />
Xyy€ETTF<br />
aEImpliEcasqueEpureEFlasseEIm<br />
qEsortiesEcasquesiEgestionEdesEimpédances<br />
deEcasquesEdeE.XEàE.fffEOhmsi<br />
•<br />
N:XTEIU)'O<br />
distributeurWimportateurEdeENuprimeEn@rancegE<br />
Fontact+EnextiaudioNwanadooifr<br />
http+WWnextaaudioiblogspotifrWEE<br />
•<br />
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F)Pay<br />
.Xyy€ETTF<br />
aELecteurEF)EhauteEperformancemEPréamplim<br />
ImpliEcasquemE)IFEUS(EqéEbitsWLX•EkjzEetE)S)ER.éEnatifi<br />
FonversionEF)EauEformatESP)'@EàELX•EkjzEetEjusqudàE)S)ER.éi<br />
sEentréesEnumériquesmEdongleE(luetoothEIptaXmEsortieEpréampliERFIEetEXLRi<br />
•<br />
ordinary<br />
beyond<br />
l<br />
lEbeyondEordinaryE1EIuEdelàEdeEldordinaire<br />
ImpliEintégréEstéréoE)IFEUS(<br />
PFMEqéWq•smE)S)EéRXEnatifm<br />
conceptionEhybrideEFlassEIh)<br />
éx.ffWEsousE•EOhmsi<br />
FléE(luetoothEIptaXmEsEentréesEnumériquesm<br />
uneEentréeEanalogiqueEetEuneEsortieERFIi
AMPLIFICATEURS<br />
STÉRÉO<br />
Sugden A21SE - en page 70
40 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
ADVANCE PARIS<br />
PX1 + BX1<br />
La marque française Advance Acoustic est connue pour sa foison d’appareils<br />
très complets, répondant aux besoins actuels des audiophiles pour un budget<br />
toujours très raisonnable. Elle a récemment lancé une nouvelle gamme<br />
d’électroniques au format mini sous le nom d’Advance Paris. Aboutissement de<br />
20 ans d’expérience, cette série <strong>Hifi</strong> se complète petit à petit avec des appareils<br />
de plus en plus aboutis, ce nouveau préampli PX1 et son bloc de puissance BX1<br />
en sont un bel exemple.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
1900 €<br />
Advance Acoustic est bien connue des amateurs de<br />
<strong>Hifi</strong> pour ses créations toujours proposées à un prix<br />
d’approche tout en se fixant le cap de fournir des<br />
appareils fort complets. Créée en 1985 à Toulouse,<br />
cette firme fut ensuite rachetée et déménagea dans<br />
la région parisienne. Il y a deux ans, elle a lancé une<br />
série de produits sous l’estampille Advance Paris,<br />
une «French Touch» bien appréciée à l’international,<br />
la marque «Paris» étant un atout manifestement.<br />
De là est née la gamme d’électroniques premium,<br />
Smart Line, avec d’abord des blocs de puissance<br />
X-A1200, un lecteur de CD à tubes X-CD1000 et<br />
un intégré X-i1000. Un convertisseur avec volume<br />
ajustable DX1 et un amplificateur intégré AX1<br />
suivirent. Le préamplificateur PX1 et son bloc<br />
de puissance BX1 sont les derniers nés de cette<br />
gamme.<br />
Préampli PX1 : plus complet... impensable ?<br />
Toujours dans la même culture de conception,<br />
ce préamplificateur PX1 est un des plus complets<br />
qu’il nous ait été donné de voir surtout à ce prix.<br />
Esthétiquement, il reprend les standards de la<br />
marque avec un châssis en métal et une face avant<br />
transparente en méthacrylate qui laisse deviner<br />
toutes les indications du petit afficheur placé au plus<br />
près du bouton de volume. Cette commande sert<br />
aussi de sélecteur de source comme pour régler<br />
un certain nombre de paramètres audio : balance,<br />
tonalités aigus et graves, Loudness, l’activation de<br />
la mise en veille après 30 minutes d’inactivité. Il<br />
offre également deux modes de fonctionnement<br />
:le premier dit «Discrete» qui utilise un montage de<br />
plusieurs transistors J-Fet en parallèle ou «Class A»<br />
qui fait appel à des transistors bipolaires polarisés<br />
en classe A comme le nom l’indique.<br />
En bas à gauche de la face avant, se trouve le<br />
bouton de sortie de veille (l’interrupteur général<br />
étant placé à arrière), il est à côté de deux sorties<br />
casque au standard mini-jack.<br />
Advance Paris a pensé aux mordus des casques<br />
audio. Aussi, sous l’appareil, nous avons un réglage<br />
de gain comme d’impédance pour chacune des<br />
sorties afin d’adapter au mieux le PX1 à chaque<br />
modèle de casque connecté.<br />
Question connectique, Advance Paris nous a<br />
vraiment gâtés. Nous ne comptons pas moins de 8<br />
entrées analogiques Ligne dont une symétrique XLR<br />
qu’accompagne une neuvième dédiée, elle, à une<br />
platine vinyle. Là aussi, nous avons le choix entre<br />
les trois types de cellules phono lectrices : MM, MC<br />
haut niveau et MC bas niveau comme un réglage de<br />
la bonne capacitance d’entrée.<br />
Mais ce n’est pas fini, loin de là. Le PX1 offre
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
41<br />
également 6 entrées numériques : 3 optiques<br />
Toslink, une coaxiale RCA, un port USB A pour un<br />
utilitaire de stockage, une USB B pour ordinateur<br />
et enfin un port femelle pour que soit inséré un<br />
récepteur Bluetooth AptX optionnel (100 €).<br />
Côté sortie, on se régale aussi avec une «Rec Out»,<br />
une double sortie «Preamp Out» (RCA et XLR), une<br />
sortie filtrée passe-bas pour caisson de grave et une<br />
passe-haut, chacune avec réglage de fréquence de<br />
coupure.<br />
Tout cela dans un seul coffret<br />
Sous le capot du PX1, on constate une implantation<br />
rationnelle de toute l’électronique qui est, pour<br />
la partie audio, répartie en trois circuits montés<br />
comme un échafaudage avec la carte d’entrée en<br />
bas, celle des sorties au centre et en haut celle<br />
destinée au tout numérique. Cette dernière est<br />
occupée par une puce de réception AKM AK4118A<br />
supportant des flux jusqu’à 24 bits/192 kHz en PCM.<br />
Elle est suivie d’une puce de conversion Wolfson<br />
WM8740 tandis que les signaux sont recalés sur<br />
l’entrée USB B par un contrôleur XMOS XS1-L8A-64.<br />
Mais le plus impressionnant est le sérieux des<br />
sections d’alimentations. Le PX1 possède, non pas<br />
un seul transformateur EI, mais deux, totalement<br />
blindés au moyen de plaques de mumétal, une<br />
solution onéreuse, mais idéale pour se prémunir de<br />
toutes interférences.<br />
BX1 : ou l’art de la puissance maîtrisée<br />
Ce bloc de puissance stéréophonique complète<br />
à merveille le préamplificateur PX1 même si son<br />
châssis est légèrement plus massif. Comme le PX1,<br />
il est disponible en deux finitions : châssis blanc<br />
avec vumètres à fond bleus ou châssis noir avec les<br />
mêmes afficheurs, mais à fond noir et indications<br />
bleues. Derrière la face en méthacrylate, nous<br />
pouvons y lire les indications suivantes : Input RCA<br />
ou XLR, Speaker Off, A, B ou A+B et enfin une Led<br />
«High Bias». La face arrière reprend sous forme de<br />
connectique tous les choix précités avec une des<br />
entrées RCA et XLR que l’on sélectionne par un petit<br />
commutateur. Viennent ensuite<br />
les 8 bornes haut-parleurs pour<br />
l’utilisation d’une ou deux paires<br />
d’enceintes acoustiques ou le<br />
bicâblage. Et on découvre un<br />
petit commutateur Off/On High<br />
Bias. Le BX1 fonctionne de base<br />
en classe A/B, mais une fois<br />
ce commutateur enclenché,<br />
il fonctionnera dans un mode<br />
assimilable à la classe A sur une<br />
plus large plage de ses premiers<br />
watts.<br />
Ce bloc intègre un gros<br />
transformateur torique de<br />
480 VA placé à la verticale et en plein milieu de<br />
l’appareil. Le courant redressé est ensuite filtré<br />
par 4 gros condensateurs de 6 800µF soit au total<br />
une valeur de 27 200µF. De part et d’autre de la<br />
structure de l’appareil, les deux cartes de puissance<br />
viennent prendre appui sur des dissipateurs de<br />
chaleur qui assurent aux 8 transistors bipolaires<br />
Toshiba un maintien à une bonne température de<br />
fonctionnement. On note également que peu de<br />
composants sont traversés par le signal audio, ce<br />
qui est un gage de qualité tant sur la transparence<br />
Spécifications Advance PX1<br />
•Entrées analogiques : 8 entrées haut niveau (7 RCA + 1<br />
XLR) + 1 phono MM et MC<br />
•Entrées numériques : 1 x USB B + 1 USB A + 3 Toslink et 1<br />
RCA coaxiale<br />
•Sorties : 1 REC Out, 1 Sub Out (75/150 Hz), 1 Pre out Hi-<br />
Pass (75/150 Hz), 1 Pre Out sur RCA et XLR<br />
•Sortie casque : 2 mini-jack<br />
•Commande trigger in et out<br />
•Compatibilité : 24 bits/192 KHz PCM<br />
•Dimensions : 230 x 120 x 280 mm (LxHxP)<br />
•Poids : 5.3 kg<br />
•Prix : 1000 €<br />
Spécifications Advance BX1<br />
•Puissance : 2 x 105 watts (8 Ω) et 2 x 150 watts (4 Ω)<br />
•Bande passante : 10 Hz à 50 kHz (- 3 dB)<br />
•Dimensions : 230 x 160 x 309 mm (HxLxP)<br />
•Poids : 8.5 kg<br />
•Prix : 900 €<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
42 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
que sur la réponse transitoire. D’autre part, une<br />
seconde alimentation à découpage cette fois se<br />
consacre à la façade, au rétroéclairage des vumètres<br />
afin de ne pas polluer les tensions d’amplifications.<br />
La conception mécanique est elle aussi, bien<br />
réalisée. Nous avons entre les mains, un ampli bien<br />
conçu et bien fabriqué, ce qui par rapport au prix<br />
est assez étonnant.<br />
Une restitution sonore libre et évidente<br />
Tout d’abord, nous nous sommes amusés, puisque<br />
cet ensemble permet de choisir le principe de<br />
fonctionnement du préampli et de l’ampli. Nous<br />
avons opté pour le mode «Discrete» pour le PX1<br />
et «High Bias» pour le BX1. La combinaison des<br />
deux nous a semblé à la fois bien transparente et<br />
non dépourvue d’une certaine matière sonore. Les<br />
essais ont été effectués sur nos enceintes Grand Cru<br />
Horizon comme sur des Amphion Argon 3S, nous<br />
apprécions ces deux enceintes pour leur neutralité<br />
et leur parfaite mise en phase, ce qui laisse le<br />
champ libre à une belle définition et une absence<br />
de colorations trompeuses.<br />
L’ensemble PX1 + BX1 déploie assez rapidement<br />
une aptitude à proposer une écoute que nous<br />
pourrions qualifier de « facile ». Elle est, à la fois,<br />
détaillée, précise et en même temps ne se détourne<br />
pas d’un son analogique, un son qui loin d’arrondir<br />
les angles demeure vif et clair. Les aigus sont assez<br />
bien dessinés et apportent une palette de couleurs<br />
riche et variée aux instruments. Ils sont rejoints par<br />
un médium dont la présence scénique est flagrante.<br />
Sans tomber dans une sonorité propre aux appareils<br />
à tubes, le couple Advance Paris n’est en aucune<br />
manière décharnée et maigre. Le cocktail est bien<br />
réussi entre transparence et densité. Et si vous allez<br />
chercher le bas du spectre pour voir ce que cet<br />
ensemble a dans le ventre, méfiez-vous des niveaux<br />
et de la propreté dans ce registre, ils sont tout<br />
simplement terrifiants.<br />
Le disque de Gregory Porter «Liquid Spirit» et<br />
le tout premier morceau ‘No Love Dying’ (flac<br />
24 bits/44.1 k Hz) nous prouve l’aptitude de cet<br />
ensemble à offrir une i<strong>mag</strong>e stéréophonique bien<br />
dessinée. Gregory Porter a cette voix de gorge<br />
chaude qui lui appartient et le saxo ténor de<br />
Tivon Pennicot sonne admirablement bien. Nous<br />
percevons parfaitement toutes les subtilités sonores<br />
de cet instrument comme la nature du souffle de ce<br />
musicien et tous les bruits de clés. Sur le morceau<br />
«Liquid Spirit», nous restons agréablement surpris<br />
de la dynamique de l’ensemble. Même à des<br />
niveaux forts, le jeu du bassiste sur les cordes de<br />
son instrument reste parfaitement identifiable. Les<br />
coups de baguettes sur les cymbales du batteur<br />
frappent l’espace même si nous aurions désiré un<br />
meilleur suivi mélodique, une lumière dans le haut<br />
plus intense.<br />
Sur le fichier «A Trace Of Grace» de Monteverdi (24<br />
bits/96 kHz chez Carpe Diem Records) joué d’une<br />
part par un trio baroque composé de Guillemette<br />
Laurens (mezzo-soprane), Bruno Helstroffer<br />
(théorbe), Fanny Paccoud (violon, alto baroque) et<br />
d’un second, jazz cette fois, avec Michel Godard<br />
(serpent), Gavino Murgia (saxophone) et Steve<br />
Swallow (guitare basse) nous restons enthousiasmés<br />
tout d’abord par la justesse des timbres de chaque<br />
instrument comme de l’émotion reproduite par la<br />
chanteuse mezzo-soprano. De plus, nous parvenons<br />
parfaitement à entendre toutes les réverbérations<br />
de la salle dans laquelle a eu lieu l’enregistrement.<br />
Les sons directs et réfléchis sont parfaitement<br />
identifiables et construisent un espace sonore très<br />
crédible. Les attaques de notes du violon baroque<br />
comme du serpent joué par Michel Godard sont<br />
bien soulignées. C’est spontané et permet de bien<br />
localiser chaque source sonore. Sur ce morceau,<br />
c’est un sans faute.<br />
Conclusion<br />
C’est un couple d’électroniques qui, manifestement,<br />
met du cœur à jouer de la musique. Il a une<br />
approche enthousiaste qu’il sait faire partager et<br />
transmettre. Certains préféreront un son avec plus<br />
de tempérament, mais celui des PX1 et BX1 associe<br />
une transparence et une rapidité assez exemplaires.<br />
Des appareils avec lesquels on ne se pose pas de<br />
question, qui se laisse écouter sans frustration.<br />
À l’i<strong>mag</strong>e de leurs possibilités et ouvertures aux<br />
modes de consommation actuels.
7000i 5.1 Slim<br />
Le nouveau caisson de basse autonome<br />
de la Série 7000i le plus mince que nous<br />
ayons produit .<br />
Style et Substance<br />
La série 7000i est une gamme de haut-parleurs <strong>mag</strong>nifiquement conçue où l’accent<br />
est mis sur l’obtention de la meilleure qualité de son produite par de petites enceintes<br />
sans renier sur leur esthétique.<br />
Ce résultat est obtenu en produisant le maximum de basses possible dans un<br />
caisson ce qui nous a permis de réaliser des enceintes beaucoup plus minimalistes<br />
pour les canaux avant et surround.<br />
Rendez-vous sur notre site www.qacoustics.fr pour<br />
plus d’informations.
44 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
AY<strong>ON</strong><br />
Scorpio<br />
Après les amplificateurs <strong>Hifi</strong> de la gamme Orion (II et III), voici venir le<br />
temps de la série Scorpio qui se décline en version «intégré» ou en blocs<br />
monophoniques. Cette nouvelle référence chez le fabricant autrichien Ayon<br />
est en quelque sorte la version ultime d’un amplificateur à tubes qui avait<br />
déjà fait beaucoup d’adeptes. Plus simple, le port USB ayant été retiré, cet<br />
amplificateur a bénéficié d’optimisations significatives avec comme objectif<br />
une plus grande musicalité.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
3500 €<br />
La société autrichienne Ayon est assez jeune<br />
puisque sa création remonte au début des années<br />
2000. À sa tête, un grand connaisseur des tubes,<br />
Gerhard Hirt, qui sur le site de la marque explique<br />
ses choix pour cette technologie d’amplification.<br />
Pour lui, les circuits à tubes sont supérieurs, car ils<br />
sont en général beaucoup plus simples et utilisent<br />
de fait moins de composants. Le son est moins<br />
dégradé et la fiabilité bien supérieure. D’autre part,<br />
il affirme que les distorsions des amplificateurs de<br />
ce type sont significativement moins agressives<br />
(distorsions harmoniques paires) que leurs frères à<br />
transistors. Toujours sur le site de la marque, nous<br />
pouvons y lire que, pour lui, les amplificateurs à<br />
tubes nécessitent moins de contre-réaction, ce qui a<br />
tendance à les rendre plus réactifs.<br />
Mais tout cela cache en réalité une véritable<br />
passion pour les tubes. Gérard Hirt ne se contente<br />
pas d’utiliser des modèles déjà vendus dans le<br />
commerce, tant pour les étages de puissance<br />
que pour ceux d’entrée et les drivers, il n’hésite<br />
pas à créer ses propres triodes dans les usines<br />
en République Tchèque de la marque. Ainsi des<br />
modèles tels que les 62B et 82B, tous basés sur les<br />
fameux 300B, sortent des ateliers Ayon. Concernant<br />
les KT88 dont est équipé notre Scorpio, ces tubes<br />
de puissance sont le fruit d’une collaboration<br />
fructueuse avec le fabricant chinois Shuguang qui<br />
les fabrique pour Ayon sur cahier des charges.<br />
Un ampli au look «essentiel»<br />
Faire le tour du Scorpio est rapide, en faire l’éloge<br />
du design est une autre affaire. Il semble taillé dans<br />
du métal brut et rien n’est fait pour séduire l’œil<br />
manifestement. Le châssis est bâti en aluminium<br />
de forte épaisseur, choisi pour ses propriétés<br />
anti-vibratoires et a<strong>mag</strong>nétique, il est totalement<br />
assemblé à la main chez Ayon. La face avant est<br />
tout aussi sobre pour ne pas dire «rustique». Elle<br />
ne compte qu’un potentiomètre de volume et le<br />
sélecteur de source, la télécommande ne reprend<br />
que le contrôle du premier bouton. Une rangée de<br />
led est placée à la droite du sélecteur de source,
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
45<br />
elle indique également si la fonction Mute est<br />
enclenchée et si l’appareil fonctionne en mode<br />
triode ou pentode.<br />
L’arrière est du même tonneau avec 5 paires de<br />
prises RCA pour les entrées Ligne, le double<br />
bornier hautparleurs avec des prises dorées à<br />
l’or, le commutateur qui commande le mode de<br />
fonctionnement (pentode ou triode) à côté duquel<br />
se trouve un petit trou permettant de réinitialiser le<br />
réglage de «Bias» automatique.<br />
Sur le dessus de l’appareil, trois énormes cylindres<br />
occupent une bonne partie. Il s’agit des deux<br />
transformateurs de sortie et celui de l’alimentation.<br />
Interrogés, les ingénieurs de chez Ayon nous ont<br />
précisé qu’il s’agissait de transformateurs type EI,<br />
tous sont plongés dans un mélange particulier à<br />
base de résine époxy. Pour eux, c’est la meilleure<br />
matière pour amortir et empêcher toutes vibrations<br />
parasites et une excellente isolation face aux<br />
interférences RFI/EMI.<br />
Lorsque nous sortons l’appareil de son emballage,<br />
nous avons aussi en main 7 tubes : un pour le gain<br />
en entrée, deux drivers et quatre KT88 marqués<br />
Ayon. Ces derniers sont basés sur les fameux<br />
modèles Black Treasure Shuguang. Nous avons pu<br />
lire dans un article paru sur le Web que ces tubes<br />
verraient leur enveloppe en verre recouverte de<br />
particules de carbone (Shuguang parle d’un alliage<br />
de polymère) afin de mieux concentrer les électrons<br />
dans l’anode. Un autre matériau serait aussi utilisé :<br />
Super Alloy, qui aiderait à maintenir les paramètres<br />
électriques des tubes pour une plus grande<br />
longévité. Ayon a porté également une attention<br />
particulière aux socles de ces tubes qui sont traités<br />
au béryllium avec des contacts en cuivre très pur.<br />
Les trois autres doubles triodes 12AU7 ou ECC82<br />
(déphaseur et gain) sont de la même origine et donc<br />
fabriqués par le chinois Shuguang.<br />
une puissance plus importante. Le mode pentode<br />
permet de son côté d’obtenir plus de puissance au<br />
cas où les enceintes à alimenter le réclameraient.<br />
Écoute : triode ou pentode, au choix<br />
Cette capacité de travailler en mode pentode ou<br />
triode Classe A est fort sympathique. En effet, pour<br />
avoir fait, au début du séjour de cet ampli au sein<br />
de notre système, un rapide essai des deux types<br />
d’amplifications, la différence entre elles n’est pas<br />
une simple vue de l’esprit, bien au contraire. Autant<br />
en configuration triode, le Scorpio nous a emballés<br />
et subjugués par sa transparence, sa clarté, sa<br />
précision notamment dans le haut du spectre qui<br />
s’est enrichi d’une lumière que nous ne rencontrons<br />
que trop rarement avec des amplificateurs à tubes,<br />
autant le mode pentode a lui aussi ses avantages.<br />
Plus majestueux, plus puissant, il sait envelopper<br />
les notes d’une aura tout en proposant une scène<br />
sonore que domine la profondeur et le détourage.<br />
En mesure de produire un bas du spectre avec<br />
plus d’emphase et de niveau, le Scorpio en mode<br />
pentode est séduisant par sa force tranquille alors<br />
qu’en triode, il viendra vous chatouiller les oreilles<br />
par un côté nuancé qui est le fruit d’un très haut<br />
pouvoir d’analyse du message sonore. Que voilà<br />
un beau dilemme pour parler du même ampli.<br />
Nous avons donc pris la décision de comparer les<br />
mêmes sources sonores suivant les deux modes de<br />
fonctionnement de l’appareil.<br />
Un intérieur bien rempli et bien conçu<br />
Une fois la plaque du dessous retirée, le Scorpio<br />
montre ses entrailles. Malgré un câblage apparent<br />
assez conséquent, Ayon a minimisé celui dans<br />
lequel les signaux audio sont transportés. Deux<br />
transformateurs sont placés au plus près de la<br />
prise secteur. Le petit sert au filtrage du secteur<br />
tandis que l’autre, plus gros, alimente de façon<br />
indépendante (5V) le circuit de contrôle des tubes,<br />
l’auto-bias, le système de conversion triode/<br />
pentode comme les Leds et le logo Ayon.<br />
Comme déjà énoncé, le Scorpio peut fonctionner<br />
dans les deux modes triode et pentode. Dans<br />
le premier cas, il développe 2 x 30 watts, dans<br />
le second sa puissance grimpe jusqu’à 2 x 45<br />
watts toujours à partir d’un montage push-pull de<br />
quatre KT88. Le mode triode du Scorpio permet à<br />
l’utilisateur de s’approcher de près de la fameuse<br />
musicalité des montages Classe A Single Ended (1<br />
seul tube pas canal) que propose les bien connus<br />
amplis à tubes 300B, 845 et autre, mais ici avec
46 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
Allez c’est le mode pentode qui commence (il<br />
en faut bien un). Sur le disque de Rogers Waters<br />
«Amused To Death», une certaine douceur habille<br />
la restitution. Le haut du spectre est légèrement<br />
lissé, avec un équilibre descendant, mais qui n’en<br />
oublie pas d’être piqué. Ce disque qui fourmille de<br />
mille petits bruits passe admirablement bien. Les<br />
notes basses, le bruit du tonnerre qui gronde en<br />
arrière-plan du morceau «Perfect Sense» prennent<br />
une réelle consistance. La voix de Roger Waters<br />
se plante entre les enceintes avec un contour<br />
<strong>mag</strong>nifique, une i<strong>mag</strong>e en 3D se dessine. Les<br />
congas rythment ce morceau avec discrétion, mais<br />
cependant on perçoit bien leur présence et leur<br />
tonalité. En mode pentode, le Scorpio matérialise<br />
beaucoup la restitution. Il donne de l’épaisseur au<br />
son, sans oublier d’être dynamique et puissant.<br />
Sur le deuxième acte de la «Traviata» de Verdi<br />
chanté par Montserrat Caballé et Carlo Bergonzi,<br />
nous sommes emballés par, tout d’abord, les<br />
timbres chaudement enveloppés et la profondeur<br />
de la scène sonore. La musique coule de source<br />
nous montrant une belle cohérence des timbres<br />
nous prouvant que le registre médium est<br />
particulièrement travaillé et précis. Nous sommes à<br />
l’opposé d’une écoute décharnée et sèche, bien au<br />
contraire. Et c’est là que nous allons passer en mode<br />
triode pour juger les apports de cette Classe A sur<br />
nos morceaux écoutés.<br />
Dès les premières notes de la «Traviata», le son<br />
s’éclaircit d’une façon assez hallucinante. La voix<br />
de Montserrat Caballé se pare d’une aura de clarté<br />
bien supérieure, cela la rend encore plus expressive<br />
et nuancée. Toutes ses intonations et son jeu de voix<br />
sont nettement plus perceptibles, elle est beaucoup<br />
plus vivante comme tous les autres chanteurs de<br />
cet enregistrement. Alors si les timbres bénéficient<br />
de plus de lumière, c’est également tout l’orchestre<br />
qui est plus lisible. Le positionnement de chaque<br />
interprète est bien plus précis, mais avec une mise<br />
en relief encore bien plus réaliste.<br />
Reprenant le disque de Rogers Waters «Amused<br />
to Death», en mode triode cette fois-ci, nous<br />
parvenons à entendre des sonorités, qui certes<br />
étaient perceptibles en mode pentode, mais<br />
là qui prennent une autre forme de vie. C’est<br />
particulièrement perceptible et flagrant sur le<br />
morceau «Late Home Tonigh», le chant des oiseaux<br />
en arrière-plan est nettement plus localisable dans<br />
l’espace. Le grave a, de son côté, énormément<br />
gagné en puissance et en tenue. Il va chatouiller les<br />
notes les plus basses avec un net gain en précision.<br />
Les timbres se sont éclaircis comme si nous avions<br />
retiré un voile entre nous et les enceintes. Rarement<br />
nous avions entendu une telle transparence, une<br />
telle précision dans le haut du spectre de la part<br />
d’un ampli à tubes.<br />
Conclusion<br />
Voilà le temps difficile de l’appréciation générale.<br />
Il faut conserver à l’esprit que chez <strong>ON</strong> Mag, tout<br />
compte dans notre classement : design, fabrication,<br />
équipement, ergonomie et son. Sur les quatre<br />
premiers critères, ce n’est pas gagné. Cet ampli ne<br />
remporte pas le prix de beauté, et il est sommaire<br />
quant à ses possibilités. Il est, certes bien fabriqué,<br />
mais beaucoup d’audiophiles ont, aujourd’hui, plus<br />
de besoins. En revanche sur le seul plan sonore,<br />
c’est vraiment un amplificateur exceptionnel, surtout<br />
en mode triode. Piqué dans le haut, tout en densité<br />
et qui sait dessiner une scène sonore d’une ampleur<br />
peu commune à ce tarif, il demeure une référence<br />
sonore dans sa gamme de prix.<br />
Spécifications<br />
•Connectique : 4 entrées Ligne<br />
•Puissance : 2 x 30 watts en triode Classe A, 2 x 45 watts<br />
en pentode, sous 8Ω<br />
•Tubes : 4 x KT88 + 3 x 12AU7<br />
•Bande passante : 15 Hz à 50 kHz<br />
•Sensibilité d’entrée : 500 mV<br />
•Impédance d’entrée : 100 KΩ à 1 1 kHz<br />
•Dimensions : 46 x 34 x 26 cm (LxHxP)<br />
•Poids : 29 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
EXPECT GREAT SOUND<br />
Signature Series<br />
Enceintes hi-fi made in U.S. pour système home cinema<br />
Conçue pour apporter l’expérience théâtrale grandiose du son surround dans<br />
le confort de votre salon, la Série Signature s’aligne sur la tradition de pure<br />
hi-fi américaine signée Polk. Cette série est dotée de la certification haute<br />
résolution, d’une conception Dynamic Balance des haut-parleurs, de tweeters<br />
en térylène, de cônes en polypropylène renforcé au mica, ainsi que de fil tres<br />
passifs de précision. Grâce aux grilles <strong>mag</strong>nétiques anti-diffraction, au boîtier<br />
en MDF sans résonance et à la technologie Power Port exclusive, ces enceintes<br />
délivrent un son optimisé pour obtenir la meilleure restitution possible des<br />
films, des émissions de TV et de votre musique. Polk – expect great sound.<br />
www.polkaudio.com
48 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GATO<br />
AMP-150<br />
Carrossé comme une voiture italienne, cet ampli HiFi haut de gamme, Gato<br />
AMP-150, en a aussi dans le moteur. Les watts annoncés sont bien en dessous<br />
de la puissance subjective que cet intégré danois offre, ce qui ne lui enlève<br />
rien en matière d’élégance et de fruité sonore.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
7000 €<br />
Gato fête cette année sa dixième année d’existence.<br />
À la genèse de Gato Audio, plusieurs talents<br />
se sont réunis pour former cette société dont la<br />
principale vocation, outre de créer des éléments<br />
Haute-Fidélité très performants, était également de<br />
proposer des produits dont le design ne pourrait<br />
laisser personne indifférent. Avouons en regardant<br />
l’AMP150 que ce pari est largement gagné. Mais<br />
qui est derrière Gato Audio ? En 2007 plusieurs<br />
ingénieurs se sont réunis pour se lancer dans cette<br />
aventure. Il y a Frederik Johansen, Kresten Dinesen,<br />
Rasmus Holm des ingénieurs à qui l’on doit déjà<br />
les marques Holfi, Thule Audio et enfin Gamu T.<br />
Un certain Poul Rossing compose aussi ce groupe.<br />
Ce personnage commença ses activités dès les<br />
années 50 en travaillant avec son père. Il devint<br />
par la suite distributeur de grandes marques audio<br />
(Audio Research, Luxman, B&W…) et finit par créer<br />
sa marque danoise Avance qui ne connut pas un<br />
immense succès commercial. Il apporte toute son<br />
expérience marketing à Gato Audio, sa vision du<br />
marché et des attentes des audiophiles dont nous<br />
voyons les résultats avec cet ampli intégré AMP-150<br />
qui sait être beau et bon à la fois.<br />
L’intégré Gato AMP-150 : où comment ne<br />
pas fondre à ses formes<br />
Le Gato AMP-150 est troublant avec ses galbes<br />
sensuels qu’il doit, à la fois, aux profils de demis<br />
cylindres des deux dissipateurs de chaleur qui<br />
forment les flancs de l’appareil comme à sa face<br />
avant en plein milieu de laquelle trône une sorte<br />
de hublot lumineux. C’est en réalité un compteur à<br />
aiguille qui a un double rôle. Tout d’abord, il indique<br />
la source connectée et là encore une fois c’est<br />
inhabituel, car au lieu de lire par exemple : source<br />
1, 2, 3, ce sont de petites icônes lumineuses qui<br />
indiquent celle traitée. Certes, il faut s’y habituer,<br />
mais cela vient assez vite. Cette même aiguille sert<br />
aussi pour indiquer le niveau de puissance atteint,<br />
un peu à la manière d’un compteur automobile.<br />
Viennent ensuite, à droite, la commande volume<br />
qui fait intervenir un processeur Burr-Brown, Gato<br />
Audio a préféré cette solution à un potentiomètre<br />
à piste traditionnel, et à gauche le commutateur<br />
des entrées par relais. Ces deux grosses molettes<br />
en aluminium massif sont hyper douces au toucher,<br />
le Gato AMP-150 est non seulement agréable à<br />
regarder, mais aussi à utiliser.<br />
À cela s’ajoute, une première touche Mute et<br />
une seconde, plus inhabituelle, marquée Heat.<br />
D’après ce que nous avons pu comprendre, cette<br />
touche permet au Gato AMP-150 d’atteindre<br />
plus rapidement sa bonne température de<br />
fonctionnement. Enclencher cette touche fait<br />
intervenir un petit transformateur, situé à côté de<br />
l’alimentation de cet intégré. Il booste les transistors<br />
de sortie jusqu’à ce qu’ils atteignent la température<br />
de fonctionnement idéale.
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
49<br />
À l’arrière de l’appareil, nous avons 5 entrées<br />
asymétriques par RCA dorées à et une entrée<br />
asymétrique XLR accompagnée de la double sortie<br />
(préamp out, caisson de grave) par XLR et RCA.<br />
Pour activer le mode préamp-out, il suffit juste d’une<br />
pression de plus de deux secondes sur la touche<br />
Mute. Juste en dessous, un petit orifice cache la<br />
possibilité de régler la luminosité de l’afficheur<br />
rond de la face avant. Les sorties enceintes sont<br />
disposées aux deux extrémités : ce sont des bornes<br />
WBT Nextgen de dernière génération de très haute<br />
qualité.<br />
Cet ampli intégré Gato de luxe est accompagné<br />
d’une télécommande. Là aussi elle est de<br />
toute beauté, toute en métal et d’une parfaite<br />
ergonomie.<br />
Est-ce que le ra<strong>mag</strong>e vaut le plu<strong>mag</strong>e ?<br />
Avec les puissances données, nous ne nous<br />
doutions pas de ce que nous allions découvrir<br />
à l’intérieur du Gato AMP-150. Sous le capot<br />
de cet ampli intégré, tout part d’un très gros<br />
transformateur torique de la marque Noratel<br />
avec alimentations distinctes pour les étages de<br />
puissance, de préamplification, du circuit digital<br />
de commande de volume et de toute la gestion<br />
électronique (refroidissement des étages de<br />
sortie). Nous avons beau chercher la valeur de<br />
ce transformateur torique, et même demander<br />
des informations à l’importateur national de ce<br />
composant, nous n’avons eu aucune réponse.<br />
En revanche et toujours concernant la section<br />
d’alimentation, nous avons découvert, cachés sous<br />
une sorte de capot, deux énormes condensateurs<br />
Kemet (Aluminium Electrolytic) de 22 000 µF pour<br />
une tension de 63 VDC.<br />
La section préampli comme les diverses<br />
alimentations linéaires et circuits de protection<br />
sont tous installés sur trois circuits imprimés double<br />
face en fibre de verre à pistes épaisses en cuivre.<br />
Le montage des circuits de puissance de cet<br />
amplificateur, que Gato Audio a baptisé Twinfet,<br />
repose sur le choix de deux gros transistors PolarHT<br />
HiperFET MOSFET IXYS (2 par canal) avec un<br />
premier étage driver à base de transistors J-FET<br />
(Junction Field Effect Transistor). Il s’agit d’un<br />
montage Push-Pull particulier faisant appel à ces<br />
deux MOSFET parfaitement assortis et polarisés<br />
de façon identique, ce qui va linéariser les signaux<br />
en sortie. Frederik Johansen avait déjà travaillé à<br />
l’élaboration de ce circuit du temps où il travaillait<br />
pour GamuT, il l’a repris pour la conception des<br />
amplificateurs Gato Audio. De tels transistors ne<br />
sont pas utilisés en <strong>Hifi</strong> d’une façon générale, le<br />
concepteur a dû chercher du côté de l’industrie<br />
automobile pour les trouver. Le courant d’offset<br />
est surveillé en permanence avec extinction de<br />
l’AMP-150 en cas de surcharge ou autres anomalies<br />
de fonctionnement. Et pour finir ce tableau déjà<br />
prometteur pour la suite, le câblage a été réduit à<br />
sa plus simple expression, afin de ne pas nuire à la<br />
qualité de l’ensemble.<br />
Écoute : je t’aime, un peu, beaucoup, à la<br />
folie<br />
Inutile de vous dire que nous avons été impatients<br />
de brancher cet intégré sur notre système de<br />
référence et rapidement nous avons été largement<br />
conquis par les performances sonores de ce Gato<br />
AMP-150. Il a tout et sait tout faire. Il serait difficile<br />
de détailler chacune de ses qualités tant elles<br />
forment un ensemble qui laisse passer avant tout<br />
Spécifications<br />
•Puissance : 2 x 150 W RMS/8Ω et 2 x 250 W RMS/4Ω<br />
•Connectique : 5 entrées ligne 4 x RCA + 1 XLR Neutrik, 2<br />
sorties (1 RCA + 1 XLR Neutrik)<br />
•Impédance d’entrée : 20 kΩ RCA et 40 kΩ XLR<br />
•Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz +/- 0.5 dB, et 2 Hz<br />
à 100 kHz +/- 3 dB<br />
•Impédance sortie préampli : 100 Ω RCA et 200 Ω XLR<br />
•Distorsion Haromique totale : < 0.05%<br />
•Rapport signal/bruit : > 100 dB pondéré<br />
•Dimensions : 325 x 105 x 430 mm (LxHxP)<br />
•Poids : 13.8 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
50 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
toutes les émotions de la musique.<br />
Tout d’abord, et un peu à la manière d’un<br />
amplificateur à tubes, cet intégré fait preuve d’une<br />
suavité dans l’établissement et la texture des<br />
timbres. Il nappe le haut du spectre d’une sorte<br />
de douceur et de consistance qui offre, en même<br />
temps, une parfaite différenciation des timbres.<br />
C’est doux, mais doté d’une vie incroyable. D’autre<br />
part, tous les registres s’articulent à merveille, ne<br />
laissant apparaître aucune coloration, ou effet<br />
flatteur à l’horizon. Il se dégage de cet appareil une<br />
sorte de souplesse dans l’écoute que nous devons<br />
à une abondance de détails qui n’exclut pas un<br />
très large pouvoir expressif. C’est transparent sans<br />
être froid, c’est chaud sans être mou. L’équilibre<br />
spectral est parfaitement équilibré et les notions de<br />
dynamique, de vélocité n’en sont pas mis à l’écart.<br />
Le médium additionne une excellente texture<br />
des timbres et une analyse poussée. Lorsque<br />
l’on écoute le CD de Claude Nougaro «La Note<br />
Bleue» (Blue Note), nous tombons immédiatement<br />
sous le charme de la voix si chantante de Claude<br />
Nougaro. Il a une présence scénique qui touche<br />
à un réalisme rarement rencontré. Le duo avec<br />
Natalie Dessay et sa voix de soprano est <strong>mag</strong>nifique<br />
d’humanité, car cet ampli HiFi de luxe développe<br />
un sens rythmique et mélodique hors du commun<br />
; un réalisme sonore qui nous fait réellement vibrer.<br />
Le haut du spectre n’est pas en reste. La touche<br />
personnelle du guitariste Nelson Veras dont nous<br />
percevons à la fois l’étendue harmonique de<br />
son instrument comme la trompette bouchée de<br />
Stéphane Belmondo nous confirme l’homogénéité<br />
qu’est capable de développer cet intégré. C’est tout<br />
simplement beau et chantant, avec lui ce sont les<br />
émotions qui priment.<br />
Quant à elle, l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique conjugue un<br />
espace sonore aux dimensions réalistes à un fort<br />
pouvoir de focalisation. Sur le fichier (16 bits/44 kHz)<br />
«Dixit Dominus» de Vivaldi joué par l’orchestre La<br />
Nuova Musica que dirige David Bates, on assiste<br />
à une mise en place fort bien proportionnée.<br />
Sans déborder du cadre des enceintes, la scène<br />
sonore sait jouer entre profondeur des sources et<br />
étagement des divers plans. Nous pouvons suivre<br />
toutes les lignes mélodiques, l’accompagnement<br />
avec détails et facilité. Elles sont nullement<br />
masquées par le chant de Lucy Crowe ou plusieurs<br />
ténors qui font leur entrée dans le passage tout en<br />
subtibilité «Duet Tecum Principum in Die Virtutis».<br />
Le rang des violons comme le souffle de l’orgue<br />
en arrière-plan reste parfaitement détaillé. Nous<br />
ne pouvons que tomber sous le charme de cette<br />
reproduction qui allie la transparence et toute la<br />
richesse de cet enregistrement.<br />
Conclusion<br />
Pour conclure, avouons que nous avons réellement<br />
adoré cet appareil. Il est séduisant à l’œil, cela<br />
se voit immédiatement, mais lorsqu’il se met à<br />
chanter, c’est encore mieux. Il cumule des qualités<br />
de transparence, de douceur et d’homogénéité<br />
qui forme un message sonore vivant et bourré<br />
d’émotions. Un appareil qui ne pouvait, pour nous,<br />
échapper à une récompense chez <strong>ON</strong> Mag.
PerformanceDC<br />
InnovationBasic<br />
ConceptDarkWood<br />
www.clearaudio.fr
52 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GOLDMUND<br />
Metis 7<br />
Lancée en 2011 la série d’amplificateurs Metis de Goldmund, très identifiable<br />
par sa belle cohérence en terme de design, vient de voir un ovni débarquer en<br />
son sein faisant oublier les modèles analogiques de cette gamme purement<br />
et simplement. Ce nouvel intégré stéréo Metis 7 suit le virage vers le tout<br />
numérique que Goldmund a enclenché depuis plusieurs années, un mouvement<br />
qui manifestement s’accélère.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
9900 €<br />
Ampli intégré Metis 7 : faire mieux avec<br />
moins<br />
Lancée en 2011, la ligne Metis restait d’une<br />
certaine cohérence en tout cas esthétique avec le<br />
préamplificateur stéréo Metis 2, le bloc de puissance<br />
stéréophonique Metis 3, ces deux appareils ayant<br />
donné naissance au modèle intégré Metis 5<br />
associant au sein d’un même châssis les circuits de<br />
ces deux appareils séparés avec pas moins de trois<br />
alimentations distinctes.<br />
Mais, le tout nouveau Metis 7 rompt définitivement<br />
avec les 2, 3 et 5 autant sur le design que sur la<br />
connectique et le fonctionnement. Il n’offre en<br />
effet que 3 entrées actives : une unique entrée<br />
analogique, une USB asynchrone et le choix entre<br />
une numérique coaxiale RCA et une numérique<br />
optique Toslink, c’est tout. C’est un peu court à<br />
notre goût, mais va dans le sens des productions<br />
actuelles qui privilégient les sources numériques<br />
dématérialisées avant toute chose.<br />
Le châssis est également différent de l’ancienne<br />
génération ; on ne trouve plus de radiateur de<br />
dissipation thermique sur la face arrière par<br />
exemple mais seulement la connectique d’entrée,<br />
une prise de raccordement au courant secteur<br />
IEC avec interrupteur, un port RS232 pour une<br />
insertion dans un système domotique et les<br />
prises (acceptant fourche et banane) servant à<br />
la connexion des enceintes acoustiques. Avec le<br />
Metis 7, c’est le coffret lui-même qui fera office de<br />
dissipateur thermique, une raison pour laquelle, très<br />
certainement, la face avant, toujours en aluminium<br />
au standard de la marque, est rejointe par un capot<br />
en métal plus léger qui doit jouer un rôle dans<br />
la dissipation de chaleur dégagée par l’appareil<br />
(comme le socle de l’appareil).<br />
Sur cette même face avant, nous ne trouvons que le<br />
potentiomètre de réglage de volume, et une petite<br />
clé pour sélectionner les 3/4 entrées. L’appareil<br />
repose sur 4 pieds/cônes réglables en métal. Ils<br />
assurent l’isolation mécanique et l’évacuation des<br />
vibrations de l’appareil.<br />
A l’intérieur de l’appareil, un seul transformateur<br />
torique est placé à gauche des circuits qui sont au<br />
nombre de 3 : une interface d’entrée, une pour le<br />
traitement audio avec DSP et un large circuit avec<br />
les modules d’amplification Telos. Les transistors de<br />
puissance polarisés en Classe A/B sont directement<br />
reliés mécaniquement à la base du châssis pour un<br />
maintien optimal en température. La structure est<br />
toujours de type DC Coupled avec un minimum de<br />
composants sur le trajet du signal, une version du<br />
circuit JOB que Goldmund ne cesse d’améliorer
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
53<br />
reçues. De l’avis de la marque, c’est le niveau de<br />
technologie mis en œuvre qui l’emporte sur celui<br />
du nombre de composants d’un appareil et sur ce<br />
plan, la marque démontre parfaitement que son<br />
savoir-faire légendaire n’est pas qu’une simple vue<br />
de l’esprit. Passer à l’écoute nous semble donc bien<br />
plus pertinent et un Goldmund Metis 5, équipant<br />
notre habituel système d’écoute, va nous permettre<br />
de juger de l’apport musical de ce nouveau Metis 7.<br />
C’est ce qui prime, n’est-ce pas ?<br />
Ecoute Goldmund Metis 7 : un intégré stéréo<br />
qui défit les lois du genre<br />
depuis le début de son introduction. D’après ce<br />
que nous avons pu apprendre, il s’agirait d’un circuit<br />
tout à fait similaire à celui du bloc de puissance<br />
monophonique Telos 360, un montage qui équipe<br />
également certaines enceintes actives Goldmund.<br />
Cette impression est confirmée par la présence<br />
d’inscription : tweeter et woofer sur la carte<br />
principale elle-même.<br />
Un traitement numérique de fond<br />
Concernant les étages d’entrée, cela se complique<br />
un peu. Les entrées numériques sont capables<br />
d’accepter des flux jusqu’à 32 bits/384 kHz en<br />
PCM et DSD sous PCM (DoP = DSD over PCM).<br />
Ces données sont downsamplés en 24 bits/96 kHz<br />
grâce à un circuit SRC (Sample Rate Converter)<br />
avant d’être traité par un DSP programmable<br />
Analog Devices afin de recevoir le traitement<br />
numérique acoustique Goldmund qui en fera la<br />
signature sonore. C’est la raison pour laquelle<br />
d’ailleurs l’entrée analogique, elle-même, est<br />
convertie en numérique afin de bénéficier du même<br />
traitement que les flux numériques. Pour les avoir<br />
questionnés sur le sujet, c’est un choix partisan des<br />
ingénieurs de Goldmund afin obtenir une parfaite<br />
continuité dans la qualité du traitement audio du<br />
début à la fin de la chaîne, de l’entrée aux étages<br />
d’amplification, comme de faire travailler le Metis<br />
7 à ce taux et fréquence d’échantillonnage précis.<br />
Nous n’allons pas nous interroger sur l’aspect<br />
technique de l’appareil, car le dénuement du<br />
Metis 7 par rapport au Metis 5 est difficilement<br />
compréhensible au premier abord. Comment cet<br />
intégré peut faire mieux en disposant de moins de<br />
composants ? Et c’est là que Goldmund va nous<br />
prouver toujours qu’il faut se méfier des idées<br />
Après quelques minutes d’écoute, il est évident que<br />
le Goldmund Metis 7 dépasse sur la totalité des<br />
critères musicaux le Métis 5 d’ancienne génération.<br />
Le son est épuré de tout artifice pour en obtenir<br />
l’essence la plus pure. La restitution est tellement<br />
plus fluide, plus déliée, plus proche de la réalité en<br />
fait avec ce nouveau Metis 7 que son prédécesseur<br />
devient quelque peu pataud et étriqué à côté.<br />
La finesse dans le haut du spectre, pourtant<br />
une marque de fabrique Goldmund, atteint des<br />
sommets difficilement envisageables pour un ampli<br />
intégré. Le son file haut comme s’il était libéré d’une<br />
entrave i<strong>mag</strong>inaire, c’est aérien, vif et d’une justesse<br />
inouïe. Le médium/grave jouit, lui aussi, d’une<br />
aisance et d’une matérialité assez inattendue pour<br />
un appareil d’une telle transparence. Et le grave<br />
de ce Goldmund Metis 7 est non seulement ferme<br />
Spécifications<br />
•Connectique numérique : 1x USB B, 1x optique Toslink ou<br />
1x coaxiale RCA (SPD/IF 75Ω)<br />
Compatibilité format numérique : 32 bits/384 kHz et DSD<br />
sous PCM<br />
•Connectique analogique : 1x RCA stéréo (conversion A/D<br />
pour correction par DSP)<br />
•Puissance : 2 x 190 watts sous 8 Ω<br />
•Bande passante : 20 Hz à 20 kHz, +/-5 dB<br />
•DHT+B : < 0.08% (de 20 Hz à 20 kHz, à 30 Vrms)<br />
•Plage dynamique : > 100 dB à 22 kHz<br />
•Gain : 35 dB<br />
•Facteur d’amortissement : 220 à 1 kHz, 8Ω<br />
•Dimensions : 44 x 35 x 10.6 cm (LxPxH)<br />
•Poids : 10 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
54 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
et léger mais également le niveau auquel il peut<br />
descendre est vertigineux. Il y a de la profondeur,<br />
des détails sur les attaques des notes, des subtilités<br />
passées sous silence avec le Metis 5.<br />
L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique, elle aussi, est nettement<br />
plus aérée comme décorseté. Les plans sont<br />
non seulement mieux répartis, mais gagnent en<br />
relief. Il y a plus d’air entre les différentes sources<br />
sonores, comme si on avait nettoyé la scène sonore<br />
pour la rendre encore plus lisible. En écoutant le<br />
<strong>mag</strong>nifique morceau « Amen » de Léonard Cohen,<br />
c’est flagrant. Sa voix est aussi rocailleuse, mais elle<br />
se rapproche de nous en gagnant en netteté. C’est<br />
un peu comme s’il pénétrait dans la pièce d’écoute<br />
animée par une nouvelle présence. Chaque tonalité<br />
de sa voix prend une autre tournure, relevant<br />
d’un cran l’impression de nonchalance mêlée à la<br />
sérénité que dégage cet interprète de 80 ans. Çà<br />
module énormément plus, donnant un relief sonore<br />
bien plus réaliste. Même impression concernant<br />
les différents chœurs féminins joués par les Weeb<br />
Sisters. Les voix sont bien mieux détaillées et<br />
bien plus précises en timbre, les modulations et<br />
différences de hauteur de sons apparaissent enfin,<br />
leur conférant une toute nouvelle vie. Là aussi,<br />
leur présence scénique est grandement améliorée<br />
comme si elles étaient plus proches. Un nuage a<br />
totalement disparu, rendant de l’éclat comme du<br />
réalisme à la restitution. La basse électrique atteint<br />
des niveaux inconnus juste là. Elle fait trembler les<br />
murs tout en conservant un <strong>mag</strong>istral maintien. Sur<br />
ce point, l’écrasante supériorité du Metis 7 est de<br />
même nature que sur le reste du spectre.<br />
Mais en dehors de cette comparaison avec son<br />
prédécesseur qui va s’arrêter là, comment se<br />
comporte ce Metis 7 d’une façon générale ? Déjà,<br />
et ce très rapidement, nous retrouvons les gènes<br />
Goldmund en matière de finesse et d’élégance<br />
sonore. Sur ce point, les produits de la marque sont<br />
incomparables. L’écoute devient comme « évidente<br />
», avec un établissement des timbres <strong>mag</strong>nifique, et<br />
une neutralité exemplaire. Le Metis 7 s’écoute avec<br />
une facilité déconcertante tant il est fluide et suit<br />
la musique avec une rare souplesse et une sublime<br />
distinction. Mais il sait aussi se montrer onctueux<br />
et sensuel en déployant même de la chaleur sur les<br />
bois d’un orchestre par exemple, comme sur les<br />
terrifiants coups d’une cymbale une minute après.<br />
Aussi bien à l’écoute de la Symphonie N°1 de<br />
Malher, dirigée par Ivan Fischer (SACD), surtout le<br />
quatrième mouvement aux sonorités tumultueuses<br />
et énergiques, qu’à celle de la <strong>mag</strong>nifique tessiture<br />
de la voix d’Emma Bell chantant un Aria d’Haendel,<br />
cet intégré nous dévoile une richesse sonore<br />
extraordinaire. Les graves sont beaux tout en étant<br />
puissants. Le milieu du spectre est enrichi de mille<br />
détails et souligne chaque écart de niveau avec un<br />
réalisme que l’on ne peut prendre en défaut une<br />
seule seconde. Le haut du spectre est vif sans briller<br />
artificiellement. Il apporte une lumière juste aux<br />
timbres et à toutes les harmoniques supérieures<br />
des instruments. Même sur le vinyle de London<br />
Grammar « If You Wait », d’autres subtilités dans<br />
le jeu des musiciens apparaissent et la voix de la<br />
chanteuse devient encore plus émouvante. La basse<br />
électrique est totalement dégraissée et descend<br />
bas sans aucune contracture. Franchement, le son<br />
devient tellement naturel qu’il est difficile d’en<br />
décrire tous les aspects.<br />
Conclusion<br />
Même si ce Goldmund Metis 7 est proposé à un<br />
prix élevé (pour un intégré avec seulement trois<br />
entrées), il va être tout de même difficile de lui<br />
trouver un véritable concurrent sur le plan sonore,<br />
et plus particulièrement sur son élégance et sa<br />
justesse naturelle. Golldmund est une marque<br />
particulièrement attachante parce qu’elle réussit<br />
tout ce qu’elle touche et nous ravit à chaque<br />
nouvelle création.
56 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GRYPH<strong>ON</strong><br />
Diablo 120<br />
Digne descendant du Diablo 300 et remplaçant l’ampli HiFi au nom évocateur<br />
d’Attila, le tout dernier Gryphon Audio Designs Diablo 120 est né, comme le dit<br />
le dicton, avec une cuillère en argent dans ses circuits (son prix dépasse 10 000<br />
€). Magnifiquement dessiné et construit, cet intégré stéréo de très haut niveau va<br />
faire chavirer plus d’un cœur d’audiophile tant il offre une musicalité capiteuse<br />
tout en étant d’une vélocité extraordinaire.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
10680 €<br />
Flemming Rasmussen, diplômé en peinture et arts<br />
graphiques, puis importateur de produits haut de<br />
gamme grâce à sa société 2R Marketing, avait-il la<br />
moindre idée du succès qu’il allait rencontrer avec<br />
la marque Gryphon Audio Designs qu’il lança en<br />
1985 ? Pas certain, mais force est de constater que<br />
32 ans plus tard, Gryphon Audio Designs compte<br />
parmi les marques les plus emblématiques de la <strong>Hifi</strong><br />
High End. Pour notre part, elle le mérite largement<br />
aussi bien par ses choix techniques que la régularité<br />
qualitative de ses productions. Sa toute première<br />
création fut le simple, mais très convaincant<br />
préamplificateur pour cellules analogiques Head<br />
Amp, un produit couronné d’un tel succès à travers<br />
le monde que Flemming Rasmussen décida dès le<br />
début des années 90 de se consacrer uniquement<br />
au design des produits de son cru.<br />
Bien des blocs d’amplificateurs mono ou stéréo en<br />
Classe A à très large bande passante, capables de<br />
driver tous types d’enceintes, des préamplificateurs<br />
«dual mono», des lecteurs CD, dont le design<br />
et la musicalité trouvent encore aujourd’hui une<br />
continuité, ont participé à cette reconnaissance<br />
acquise au fil du temps. Le tout premier intégré de<br />
la marque vit le jour en1996 sous le nom de Tabu, il<br />
fut remplacé en 2009 par l’Attila pour être lui-même<br />
détrôné par ce nouveau Gryphon Diablo 120, une<br />
émanation du fameux modèle Diablo 300 dont il<br />
reprend bien des aspects techniques et esthétiques.<br />
La forme dicte la fonction<br />
Le Gryphon Diablo 120 reprend non seulement<br />
les canons esthétiques de son grand-frère, mais<br />
aussi techniques. Il respire la solidité, mais aussi<br />
la modernité. Les proportions de l’appareil sont<br />
idéales comme l’allure générale qui marie de façon<br />
élégante le métal et l’Altuglas. Mais ces proportions
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
57<br />
et l’architecture de l’appareil répondent à des<br />
exigences techniques dont nous ne tarderons pas<br />
à en comprendre le sens à l’écoute. La face avant<br />
illustre parfaitement ce subtil mélange, car formée<br />
par de larges plaques d’Altuglas que coupe en leur<br />
milieu un radiateur en métal, elle abrite en réalité<br />
tout le système de commande de l’appareil qui<br />
s’active par un simple effleurement de la main. Il n’y<br />
a pas à dire, c’est plutôt sympa.<br />
Nous avons donc à gauche de l’écran de contrôle<br />
la touche de sortie de veille, une fonction «mute»<br />
et les deux niveaux de puissance tandis qu’à droite<br />
de ce même afficheur, nous pouvons choisir la<br />
source à écouter tout en ayant accès au menu de<br />
l’appareil. Là, plusieurs possibilités s’offrent à nous<br />
: choix de la luminosité de l’écran (100%, 75%, 50%,<br />
25% et Off), assignation d’un nom à chaque entrée,<br />
possibilité de passer le Diablo 120 en simple bloc<br />
de puissance (By Pass) pour une intégration dans<br />
un système audio-vidéo, modification du niveau<br />
maximal ou mémorisation de celui par défaut lors<br />
de l’allu<strong>mag</strong>e de l’appareil, tout cela en jouant sur<br />
l’ensemble des touches tactiles de la face avant.<br />
Le paramétrage de l’appareil est un peu fastidieux,<br />
mais il participe une fois réalisé à une ergonomie<br />
que nous ne rencontrons que trop rarement sur un<br />
ampli HiFi intégré. Ces commandes sont secondées<br />
par une télécommande simple, mais d’un design<br />
très original ; décidément Mr Flemming Rasmussen<br />
est un esthète dans l’âme.<br />
La face arrière en tôle épaisse nous offre une<br />
connectique riche, mais surtout de haute qualité.<br />
Nous comptons 6 entrées analogiques dont sur XLR<br />
Neutrik et cinq sur paires de RCA à isolant Teflon<br />
et plaquées or. S’ajoutent à cela deux paires de<br />
borniers haut-parleurs massifs pouvant accepter<br />
tous types de terminaisons. Ce sont les mêmes qui<br />
équipent tous les blocs de puissance de la marque<br />
tout simplement. Juste au-dessus de la connectique<br />
droite et gauche, un large espace permet l’ajout<br />
, soit d’un module de conversion numérique avec<br />
quatre entrées (USB, BNC coaxiale, AES/EBU et<br />
optique Toslink), soit d’une section phono PS2 pour<br />
cellules MM et MC.<br />
Taillé pour satisfaire toutes les enceintes<br />
À l’intérieur du Gryphon Diablo 120, une fois<br />
retirées les 16 vis du capot largement ajouré, nous<br />
découvrons avec admiration les entrailles de la bête.<br />
Il est clair que, comme pour le modèle Diablo 300,<br />
le concepteur a choisi une configuration en vrai<br />
double mono, un montage de type fil droit avec du<br />
gain. Tout l’espace du milieu est partagé entre une<br />
carte épaisse quatre couches abritant les étages<br />
d’entrée et un transformateur Holmgren à double<br />
enroulement secondaire d’une capacité de 1200<br />
VA. Ce dernier est réalisé sur cahier des charges<br />
propre à Gryphon. C’est très certainement la pièce<br />
de l’appareil qui en fait son poids de 26 kg tant elle<br />
est imposante. Placées à la verticale et accolées à<br />
deux dissipateurs de chaleur surdimensionnés qui<br />
forment les côtés droit et gauche, nous tombons sur<br />
les deux circuits d’amplification, toujours disposés<br />
sur d’épais circuits époxy à piste en cuivre de 70 µm.<br />
À la différence du modèle Diablo 300, ce 120<br />
Spécifications<br />
•Connectique : 5 entrées analogiques dont<br />
1 symétrique en XLR<br />
•Option Dac : PCM/DSD avec 1 USB, 1 BNC S/PDIF,<br />
1 AES/EBU, 1 optique<br />
•Option Phono : MM et MC<br />
•Puissance: 2 x 120 W sous 8Ω, 2 x 240 W sous 4Ω,<br />
2 x 440 W sous 2Ω<br />
•Impédance de sortie : 0.03 Ω<br />
•Bande passante (-3 dB): 0.1 Hz à 250 kHz<br />
•Capacité en courant : 2 x 60,000 μF<br />
•Gain : +38 dB<br />
•Rapport signal/bruit : > 85 dB<br />
•Distorsion : < 1% à 120 W<br />
•Impédance d’entrée : symétrique 40 KΩ,<br />
asymétrique 8KΩ<br />
•Fonction bypass pour intégration dans un système<br />
Home Cinéma<br />
•Dimensions : 48 x 17.5 x 42 cm (LxHxP)<br />
•Poids : 26,2 kg<br />
•Prix : 10 680 € (option Dac 4 080 €, option Phono 2 150 €)
58 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
dispose de deux paires de transistors bipolaires<br />
Sanken (à la place de quatre) par canal, raison pour<br />
laquelle la puissance est de moitié par rapport<br />
au grand-frère. Idem pour le filtrage, assuré par<br />
pas moins de 12 (6 par canal) condensateurs<br />
Nichikon de 10 000 µF chacun, la capacité étant au<br />
total à 60 000 µF par canal. Les quatre transistors<br />
fonctionnent en Classe AB sans que soit ajoutée<br />
une quelconque contre-réaction, une technique<br />
chère à Gryphon. Autre pièce maîtresse pour un<br />
intégré ou un préampli : la commande de volume.<br />
Là aussi, Gryphon a fait preuve d’audace et de<br />
sérieux. Il s’agit d’un atténuateur passif géré par un<br />
microprocesseur qui, à chaque pas, ne fait intervenir<br />
que 6 résistances au maximum limitant toute perte<br />
de qualité du signal audio. Tout ce système de<br />
commande comme l’écran est alimenté séparément<br />
des circuits d’amplification, une façon d’éliminer les<br />
risques d’interférences. Et effectivement, lorsque<br />
nous activons la commande de volume ou le<br />
changement de source, aucun bruit parasite n’est<br />
perceptible en cours d’écoute.<br />
Plus que de simples options<br />
Comme dit plus haut, le Diablo 120 peut s’enrichir,<br />
d’une section DAC ou d’une section phono. Le<br />
module DAC est issu du convertisseur très haut<br />
de gamme Kalliope. Il compte 4 entrées distinctes<br />
avec une USB asynchrone, 1 symétrique AES/EBU<br />
par XLR, une S/PDIF par une BNC 75 Ω et enfin une<br />
optique Toslink. La résolution maximale grimpe<br />
jusqu’à 32 bits/384 kHz en PCM et accepte aussi les<br />
flux DSD en mode natif. Ce module 120 DAC est<br />
configuré autour d’une puce Sabre ES9018 tandis<br />
que tous les étages de sortie bénéficient d’une<br />
véritable topologie double mono fonctionnant en<br />
pure Classe A.<br />
Basé sur le légendaire préampli phono Legato, le<br />
module additionnel pour cellules phonolectrice<br />
du Diablo 120 ne comprend que des composants<br />
de très haut niveau. Quatre petits inverseurs<br />
permettent un réglage fin suivant le type de<br />
cellule utilisée. Ils permettent une adaptation en<br />
gain et impédance aux cellules MM et MC. Nous<br />
retrouvons, là aussi, une architecture des circuits de<br />
type double mono pour une parfaite séparation des<br />
canaux avec transistors bipolaires en sortie.<br />
Écoute : chaleur et humanité<br />
Nous avons pu conserver ce Gryphon Diablo 120<br />
quelque temps ce qui nous a permis de l’essayer<br />
avec différentes sources bien entendu, mais aussi en<br />
simple intégré analogique ou avec sa section Dac.<br />
Si Flemming Rasmussen n’a pas hésité à appeler<br />
cet ampli Diablo, souhaitait-il faire référence à son<br />
caractère puissant et musclé ? Son alimentation<br />
surdimensionnée et son impédance basse en sortie<br />
vont, il est vrai, dans ce sens.<br />
Et bien, autant dire que ce Diablo 120 est bien plus<br />
que cela. Il se montre aussi envoutant, capiteux,<br />
riche en timbre, énormément plus délicat donc<br />
que son nom ne le suggère. Si cet ampli sait<br />
affectivement piloter tous types d’enceintes, cela<br />
se sent dès que l’on pousse le niveau, il tient<br />
bon le cap sans la moindre marque de faiblesse<br />
ou de gêne. Assez rapidement, nous le sentons<br />
doué d’une véritable propension à matérialiser le<br />
message sonore ; il installe une scène sonore tout<br />
en profondeur et d’une présence tactile <strong>mag</strong>nifique.<br />
Avec lui, il y a du poids et de la chair sur chaque<br />
note, la restitution sonore devenant beaucoup<br />
plus charnelle et vivante, ce qui nous rapproche<br />
d’un son purement analogique. Les timbres sont<br />
<strong>mag</strong>nifiquement restitués, le nombre de nuances et
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
59<br />
micro-détails de la restitution concourent largement<br />
à cet effet de réalisme. Le Gryphon Diablo 120 est<br />
généreux sur ce point avec un haut du spectre doux<br />
et chaud qui se déploie parfaitement avec un grave<br />
tonique et d’une profondeur abyssale.<br />
L’analyse du message sonore est très poussée, mais<br />
sans pour autant devenir froide, car sa transparence<br />
ne tombe pas dans une sorte de caricature qui<br />
mettrait une partie du spectre en avant au risque<br />
de dénaturer la justesse des timbres. Il est évident<br />
que le haut du spectre, fouillé et nuancé s’articule<br />
avec un médium plein et charnu. L’exemple nous en<br />
est fourni par l’écoute des Concertos pour Violon<br />
Opus 7 du compositeur baroque Jean-Marie Leclair,<br />
joué et dirigé par Fabio Biondi (24 bits/88,2kHz)<br />
et l’orchestre Europa Galante. Le jeu en soliste du<br />
violoniste Fabio Biondi, comme ses ornements et<br />
phrasés musicaux sont particulièrement soulignés<br />
par le Diablo 120 qui montre à cet effet beaucoup<br />
de nuance. Cet amplificateur sait souligner avec<br />
discrétion et cohérence la sonorité de ce violon<br />
baroque comme l’alto, le violoncelle ou encore de<br />
la violone (grande viole). L’i<strong>mag</strong>e stéréo organise<br />
chaque rang d’instruments au sein d’une scène<br />
sonore parfaitement structurée. Nous employons<br />
souvent le terme d’holographique, avec cet ampli<br />
il prend une signification toute différente. Il y a de<br />
l’air entre chaque musicien avec une profondeur<br />
de champ vraiment remarquable. En plus, tout se<br />
passe dans une ambiance que berce une certaine<br />
douceur, nous donnant l’impression d’un appareil<br />
fonctionnement en pure Classe A.<br />
Nous retrouvons ce velouté sur le piano<br />
accompagnant Claude Nougaro sur son titre<br />
«Eau Douce» de son album «La Note Bleue». Le<br />
timbre de la voix de cet interprète est parfaitement<br />
reproduit. Son accent comme son grain légèrement<br />
roulant se retrouve <strong>mag</strong>nifié par cet ampli. Puis les<br />
morsures des coups de baguettes sur les cymbales<br />
de la batterie offrent un réalisme supplémentaire<br />
comme le piano qui ne cesse d’osciller entre<br />
douceur et vivacité. C’est clair, précis, mais pas<br />
étincelant, ce qui se traduirait par une coloration<br />
dans le haut du spectre. Le Gryphon Diablo 120<br />
humanise la restitution avec ce côté chaud et lisse.<br />
Nous sommes également agréablement surpris<br />
pour ne pas dire charmé par l’apparition de la<br />
cantatrice Natalie Dessay dans le morceau «Autour<br />
de Minuit», une composition de Thelonious Monk.<br />
La véracité des différents timbres, l’homogénéité<br />
de la scène sonore qui accuse une profondeur et un<br />
sens de du rythme indéfectible, tout joue pour que<br />
l’émotion soit au cœur de cette écoute.<br />
Pour voir un peu ce que ce Gryphon Diablo 120 a<br />
sous le pied rien de tel que «Hey Now» du LP «If<br />
You Wait» du groupe London Grammar. La basse<br />
électrique déboule dans notre pièce avec un niveau<br />
et une tenue superbes. Cet ampli tient les enceintes<br />
avec une parfaite maîtrise. Le bas est fourni, puissant<br />
tout en ne bavant à aucun instant. Au milieu de ce<br />
tumulte, le jeu du batteur reste parfaitement lisible<br />
comme celui du guitariste. Nous avons terminé nos<br />
écoutes avec le tout dernier Carl Graig, «Versus»,<br />
qui mélange avec bonheur et force une partition<br />
purement électro avec un orchestre classique<br />
joué par Les Siècles conduit par l’iconoclaste chef<br />
d’orchestre François-Xavier Roth. Le Gryphon Diablo<br />
120 tient le bas du spectre avec une fermeté et un<br />
niveau que seuls les amplis à l’alimentation bien<br />
réalisée peuvent faire. Malgré un volume fort, il n’en<br />
oublie pas le moindre détail ou la moindre sonorité<br />
ajoutée ci ou là, des sons électroniques qui se<br />
mêlent à tous les instruments classiques acoustiques<br />
cette fois. Le pouvoir de séparation, comme celui<br />
de positionner chaque source sonore dans l’espace<br />
confine au génie. Même avec de la musique<br />
électronique que coupent des accords de piano<br />
virulents ou encore un rang d’instruments à vent, cet<br />
intégré arrive à parfaitement distinguer chaque note<br />
tout en lui offrant une palette de couleurs juste et<br />
variée. Il lui arrive d’être violent, bousculant même<br />
si la musique le demande, mais il sait le faire avec<br />
classe et distinction.<br />
Conclusion<br />
Inutile de dire que ne ce furent pas les seules<br />
pièces musicales que nous avons mises entre<br />
nos oreilles. Le Gryphon Diablo 120 est le genre<br />
d’amplificateur qui nous fait replonger dans toute<br />
notre discographie pour redécouvrir chaque titre<br />
ou album. En résumé, ce Diablo 120 a tout pour<br />
lui : fabrication, puissance, vélocité et qualité des<br />
timbres : un appareil qui nous a bouleversés tant il<br />
offre une musicalité chantante tout en étant vraie.<br />
Un must à découvrir.<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
60 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
MICROMEGA<br />
M-One M-150<br />
6200 €<br />
Nous vous avions annoncé le lancement de l’ampli HiFi haut de gamme Micromega M-One 150<br />
il y a peu. Voici le temps de l’analyse de ce surdoué, «made in France», qui comme son petit<br />
frère Micomega M-One 100, que nous avons testé il y a un an, nous a totalement enchantés.<br />
Il est annoncé comme plus puissant, c’est un fait, mais surtout il intègre la correction électroacoustique<br />
M.A.R.S que nous avons pu essayer dans deux configurations totalement différentes<br />
et dont l’efficacité nous a réellement convaincues.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
Dans notre dernier guide <strong>Hifi</strong> 2016, nous avions<br />
décerné notre Cœur d’Or au modèle M-One<br />
100 tant ce dernier était complet en matière de<br />
connectique tout en étant capable de reproduire<br />
la musique avec une droiture comme une rapidité<br />
surprenante : le son Micromega que nous<br />
apprécions. Il a, d’ailleurs, été salué en recevant<br />
un grand nombre de prix de la presse française<br />
et étrangère. À cette époque, nous savions déjà<br />
qu’un grand frère était en gestation, son lancement<br />
étant prévu pour cette année. Outre une puissance<br />
accrue, celui-ci ajoute le système de correction<br />
acoustique M.A.R.S (pour le M-One 100, elle est en<br />
option pour 1000 €).<br />
Même ergonomie et fonctionnalités<br />
Le M-One 150 est, comme son petit frère, non<br />
seulement très complet quant à son nombre<br />
d’entrées et d’une ergonomie très travaillée. Pour<br />
l’esthétique, c’est le cabinet Pineau & le Porcher qui<br />
en a dessiné le châssis à la fois élégant et surtout<br />
devant refléter le haut niveau de technologie de<br />
l’appareil : le pari est totalement réussi. Le coffret<br />
usiné dans un bloc d’aluminium massif peut se parer<br />
d’une multitude de finitions. Disponible en finition<br />
aluminium ou en noir dans sa version la plus simple,<br />
le M-One 150 est proposé en plusieurs finitions<br />
laquées en option. Mais l’accquéreur peut aussi<br />
personnaliser son appareil avec d’autres habillages<br />
avec des matériaux tels que le cuir ou le carbone via<br />
un réseau d’artisans français.<br />
Afin de pouvoir être utilisé à l’horizontale ou à<br />
la verticale (fixé contre un mur), le M-One 150 se<br />
voit aussi doté d’un double panneau d’affichage<br />
(devant et au-dessus) qui changent suivant<br />
son positionnement, la taille des icônes et des<br />
caractères pouvant être réglée via la télécommande,<br />
cela permet un meilleur confort de lecture, quelle<br />
que soit la distance à laquelle on se trouve de<br />
l’appareil. Pour éviter le triste spectacle des câbles<br />
et des connecteurs surtout lorsque l’appareil sera<br />
fixé contre un mur, toute la face arrière comprenant<br />
l’ensemble de la connectique est déportée vers<br />
l’intérieur de quelques centimètres.<br />
Une belle télécommande est fournie tandis qu’une<br />
application sur iOS et Android est aujourd’hui<br />
disponible pour que cet intégré puisse piloté depuis<br />
le réseau domestique. L’appli propose notamment<br />
le streaming des radios Internet ou la lecture de<br />
fichiers musicaux depuis un disque NAS en réseau.<br />
Une multitude d’entrées analogiques<br />
et numériques<br />
La connectique est la même que sur M-100. Elle<br />
compte une entrée phono MM et MC, deux entrées<br />
Ligne analogiques (RCA et XLR) ainsi que quatre<br />
entrées numériques : USB B asynchrone, optique,<br />
coaxiale et AES/EBU. La résolution numérique peut
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
61<br />
monter (selon l’entrée) jusqu’à 32<br />
bits/768 kHz en PCM. L’USB accepte<br />
même les DSD jusqu’à 11.2MHz pour.<br />
On peut aussi noter la présence de<br />
deux entrées I2S au format HDMI.<br />
Celles-ci ne sont pas utilisables pour<br />
l’instant, annoncées comme réservées<br />
à de futurs produits Micromega.<br />
En plus des sorties pour enceintes,<br />
nous avons également une sortie Preout<br />
par XLR et une seconde sortie,<br />
cette fois sur RCA, pour un caisson de<br />
grave. Ajoutons enfin la présence d’une prise minijack<br />
sur le devant de l’appareil pour l’utilisation d’un<br />
casque.<br />
Un trajet du signal totalement en symétrique<br />
Le M-One 150 est capable de délivrer 2 x 150<br />
watts sous 8 ohms et 2 x 300 sous 4 ohms. Le gain<br />
en puissance par rapport au M-100 est assuré<br />
par la présence de 2 transistors supplémentaires,<br />
passant de deux à quatre par canal et fonctionnant<br />
en parallèle. Ces transistors bipolaires de type<br />
ThermalTrack à diode de compensation (<strong>ON</strong><br />
Semiconducteur) sont précédés d’autres transistors<br />
<strong>ON</strong> Semi Conductor, en l’occurrence des modèles<br />
2SA1507/2SC3902, ce qui permet l’alimentation<br />
d’enceintes dont l’impédance descend très bas.<br />
Les étages de puissance sont montés sur une sorte<br />
de rail traversant l’appareil de part en part. C’est<br />
en réalité un tunnel de refroidissement avec une<br />
ventilation extrêmement silencieuse donnant sur les<br />
flancs gauche et droit.<br />
L’alimentation ou plutôt les deux alimentations<br />
ont été aussi boostées par rapport au M-100<br />
tout en comptant toujours 6 condensateurs<br />
électrochimiques de 470µF/200V et nous retrouvons<br />
toujours le principe des alimentations à découpage<br />
à résonance LLC (inductance, inductance, capacité).<br />
Comme nous le voyons, Micromega a marié une<br />
technologie traditionnelle tout en symétrique avec<br />
ses étages de puissance en Classe AB et un principe<br />
d’alimentation à découpage plus actuel afin de tirer<br />
le meilleur des deux.<br />
M.A.R.S. : un système de correction<br />
acoustique hyper efficace<br />
système complet, c’est-à-dire : enceintes et pièces.<br />
Elle joue sur trois critères : réponse impulsionnelle,<br />
réponse en fréquence et alignement temporel des<br />
enceintes, puis en effet, elle gomme les résonances<br />
de votre pièce sur la plage de fréquences comprises<br />
entre 20 et 350 Hz.<br />
La mise en œuvre est on ne peut plus simple. Il<br />
suffit de brancher le microphone et de commander<br />
la correction à partir du menu de l’appareil.<br />
L’opération ne dure qu’une dizaine de minutes et<br />
change vraiment la donne. Chaque M-One 150 est<br />
fourni avec son propre microphone basé sur un<br />
modèle omnidirectionnel Daytona EMM6 qui, avant<br />
d’être livré, a subi des modifications pour être le<br />
plus efficace possible avec les deux amplis de cette<br />
série Micromega M-One. Deux types de correction<br />
sont sélectionnables depuis le menu : Auto qui<br />
limite les résonances de la pièce tout en gardant la<br />
courbe de réponse en fréquences des enceintes et<br />
puis Flat, qui elle, fait le même type de correction<br />
Spécifications<br />
•Puissance : 2 x 150 (8 Ω) et 2 x 300 (4 Ω)<br />
•Distorsion DHT : < à 0.001%<br />
•Facteur d’amortissement : sup à 500<br />
•Entrées analogiques : 1 RCA Phono (MM et MC), 1 RCA<br />
Ligne + 1 XLR<br />
Entrées numériques : USB B, optique, coaxiale, AES/EBU<br />
•Dimensions : 430 x 350 x 56 mm (LxPxH)<br />
•Poids : 9.3 kg<br />
Notre avis<br />
De plus, ce M-One 150 dispose nativement d’un<br />
système de correction appelé M.A.R.S qui corrigera<br />
les défauts de votre système audio grâce à trois<br />
mesures (dans l’axe, à votre position d’écoute,<br />
puis 20 cm à droite et 20 cm à gauche de ce même<br />
point). Cette correction prend en compte votre<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
62 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
que la précédente, mais corrige également la<br />
réponse dans les basses fréquences. Nous avons,<br />
bien entendu, essayé les deux.<br />
Écoute : bienvenu sur la planète M.A.R.S<br />
Nous n’avons pas eu l’occasion de faire un<br />
comparatif direct entre le Micromega M-100 et le<br />
nouveau Micromega M-150. Cependant, nous y<br />
retrouvons le même caractère vif et transparent<br />
qu’embellit un aigu fin, très détaillé, et ce sans<br />
aucune coloration. Ce haut du spectre reste tout<br />
aussi soyeux et d’une cruelle précision qui fait<br />
remonter tous les détails des prises de son. Les<br />
fréquences graves que nous avions trouvées<br />
puissantes tout en ne débordant pas une seconde<br />
de leur rôle sont toujours présentes. Au fil des<br />
écoutes, il nous est même apparu que ces dernières<br />
avaient gagné en charpente et en assise, ce qui a<br />
comme effet une scène sonore encore plus ample,<br />
mais toujours aussi précise. Nous retrouvons le<br />
fameux son Micromega, un son vif et très rapide et<br />
du genre à ne pas se laisser déborder. En cela, le<br />
M-150 s’éloigne, par exemple, d’un Gato AMP-150<br />
ou encore d’un Diablo 120 de chez Gryphon que<br />
nous pourrions comparer à des appareils à tubes<br />
pour leur suavité et leur texture des timbres. Les<br />
médiums du Micromega M-One 150 présentent<br />
néanmoins une belle nature, ce qui laisse s’exprimer<br />
dans toute leur étendue les timbres des divers<br />
instruments ou voix reproduits. Et la dynamique<br />
appuie le tout, cet ampli a une santé de fer et n’a<br />
peur de rien. Le Micromega M-150 est taillé pour<br />
aller vite et bien, tout cela sans fioritures ou effets<br />
artificiels.<br />
Mais ce qui nous a le plus intéressés, ce sont les<br />
apports de la correction M.A.R.S que propose<br />
cet intégré. Nous avons comparé les résultats<br />
sans correction ou avec, en mode Auto ou Flat,<br />
et choisir celle qui nous satisfaisait le plus, en<br />
l’occurrence ce fut la position Auto. Nous avons<br />
écouté le LP de Michel Jonaz avec le fameux<br />
morceau «Le Temps Passé» de «la Ballade de Mister<br />
Swing», un enregistrement avec une remontée<br />
accidentelle de 15 dB dans le bas du spectre. Avec<br />
la correction M.A.R.S., la voix de Michel Jonaz est<br />
plus précise, plus humaine comme si elle s’incarnait<br />
bien mieux dans l’espace. La structure de l’i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique est encore mieux maîtrisée. Chaque<br />
source sonore est placée de façon bien plus<br />
rigoureuse, elle gagne en densité et en largeur. Les<br />
détails des congas ; son des peaux et de la frappe ;<br />
deviennent plus réalistes, nous y gagnons sur tous<br />
les tableaux.<br />
Même constatation sur le morceau «Old Home<br />
Movie» de la musique du film «Arizona Dream» de<br />
Goran Bregovic. Les cloches ou autres instruments<br />
à percussion, d’un son très cristallin, apparaissent<br />
avec encore plus de précision. Les harmoniques<br />
supérieures semblent grandir, comme si elles se<br />
paraient d’une richesse bien plus grande. L’attaque<br />
et les extinctions de notes sont bien plus franches,<br />
avec en plus une mise en relief poussée à son<br />
paroxysme. Sur ce morceau, est enregistré un<br />
sous-grave assez impressionnant et bien avec la<br />
correction M.A.R.S, il peut se développer dans notre<br />
pièce dans toute sa splendeur, mais là aussi sans<br />
aucune résonance parasite. Le bas du spectre gagne<br />
donc en propreté et en netteté, à tel point qu’en<br />
revenant à la position Correction Off, ce morceau<br />
semble perdre toute sa suavité et son réalisme en<br />
matière d’i<strong>mag</strong>e sonore.<br />
Conclusion<br />
Micromega signe encore une fois un sans-faute sur<br />
le design, les fonctionnalités et la musicalité de son<br />
nouvel intégré. Pouvait-on i<strong>mag</strong>iner autre chose<br />
en réalité ? Dans notre pièce, nos enceintes Grand<br />
Cru Horizon se sont senties parfaitement à l’aise et<br />
<strong>mag</strong>nifiquement tenues. Cet ampli <strong>Hifi</strong> intégré est<br />
une réussite sur tous les plans.
| GT Series |<br />
MADE TO PERFORM<br />
• RCS B 349125072 Crédit Photo : C.H. Bernardot / Shutterstock. Photos et illustrations non contractuelles.<br />
GT1<br />
GT2-HD<br />
GT3<br />
GT1-HD GT2-HD GT3-HD GT-CENTER-HD GT-SW2<br />
GT1-HD<br />
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64 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> HiFi <strong>2017</strong><br />
NAD<br />
C338<br />
700 €<br />
Nad c’est la marque, à l’origine britannique, qui lança en 1978 le 3020, un petit ampli<br />
audiophile abordable qui devint l’intégré stéréo le plus vendu de l’histoire de la Hi-Fi, avec<br />
plus d’un million d’exemplaires écoulés. Le C 338 essaie de réitérer l’exploit de son illustre<br />
aïeul. Il se veut à la fois simple et résolument moderne, universel, ouvert à la musique en<br />
réseau grâce à son récepteur Chromecast intégré tout en offrant des performances sans<br />
faille à un prix très raisonnable...<br />
par Pierre Stemmelin<br />
Esthétiquement, l’appareil ne renie pas ses origines.<br />
Le Nad C 338 garde le design extrêmement sobre<br />
et intemporel, habituel aux petits intégrés de la<br />
marque. Sur sa façade en plastique gris foncé, on ne<br />
trouve qu’un afficheur central et cinq boutons : une<br />
touche de mise en veille, deux pour sélectionner<br />
la source, un potentiomètre de volume et, unique<br />
excentricité, un bouton «Bass EQ». La petite<br />
télécommande n’ajoute pas grand-chose : juste une<br />
touche «Dim» pour ajuster l’intensité lumineuse de<br />
l’afficheur et trois boutons pour zapper de morceau,<br />
mettre en pause ou activer la lecture de musique.<br />
Un choix de sources adapté aux temps<br />
modernes : Chromecast, Bluetooth et phono<br />
Le panneau arrière du Nad C338, même s’il<br />
reste assez épuré, dévoile un peu plus l’aspect<br />
contemporain de l’appareil. Il possède deux entrées<br />
Ligne traditionnelles pour les «vieilles» sources<br />
analogiques, ainsi qu’une paire de RCA plus borne<br />
de mise à la masse destinées à un platine vinyle<br />
équipée d’une cellule à aimant mobile (MM).<br />
Viennent ensuite les premiers signes d’ouverture aux<br />
temps modernes avec quatre entrées numériques<br />
: deux optiques Toslink et deux coaxiales sur RCA<br />
repérés par des bagues oranges.<br />
Enfin, s’ajoutent pas moins de trois antennes pour<br />
les sources sans-fil. Le Nad C338 possède en effet<br />
un récepteur Bluetooth et une liaison Wi-Fi. D’après<br />
ce qu’annoncent ses géniteurs, il serait le premier<br />
amplificateur Hi-Fi à intégrer le module Chromecast<br />
de Google. Cela donne la possibilité de piloter la<br />
lecture de musique depuis un navigateur Chrome<br />
installé sur un ordinateur (PC ou Mac), mais aussi<br />
depuis un smartphone ou une tablette, qu’il soit<br />
sous iOS ou Android. De nombreuses applications<br />
proposent la fonction Chromecast que ce soit pour<br />
les webradios ou les services de musique en ligne<br />
comme Deezer, Qobuz, Spotify et naturellement<br />
Google Music. Après avoir lancé la lecture depuis un<br />
smartphone ou la tablette, ce n’est plus ce dernier<br />
qui assure le streaming, mais le lecteur Chromecast<br />
intégré au Nad C338 qui prend la connexion en<br />
direct, évitant ainsi les interférences et d’occuper<br />
le périphérique. Il est même possible de lire des<br />
fichiers de musique stockés sur le réseau local en<br />
mode DLNA en utilisant par exemple l’application<br />
BubbleUPnP.<br />
Le tableau de connectique est donc assez<br />
complet avec pour seuls absents un port USB pour<br />
ordinateur et une prise réseau Ethernet.<br />
Des circuits d’amplification résolument du<br />
troisième millénaire<br />
Sous le capot du Nad C338, les circuits ressemblent<br />
beaucoup à ceux que l’on trouve chez... Bluesound<br />
et notamment sur le petit ampli réseau Bluesound<br />
Powernode 2 (900 €) que nous avons testé l’an<br />
dernier. C’est normal, car Nad et Bluesound font<br />
partie du même groupe canadien, Lenbrook Audio.<br />
On se demande d’ailleurs pourquoi le Nad C338<br />
n’est pas compatible avec le système de pilotage<br />
audio multiroom BluOS. C’est pourtant la mode en<br />
ce moment d’unifier les gammes. On le voit chez<br />
Yamaha avec MusicCast, Denon/Marantz avec Heos,<br />
ou Onkyo/Pioneer avec FireConnect. Peut-être<br />
une raison de coût ? Si l’on voulait être méchant,<br />
on dirait que le C338 est un Bluesound habillé du<br />
costume rassurant des vieux appareils Nad. Mais il<br />
n’y a pas de raison de l’être. Les circuits audio de
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> HiFi <strong>2017</strong><br />
65<br />
Bluesound viennent à l’origine de chez Nad (il faut<br />
rendre à César ce qui lui appartient) et cet ampli<br />
intégré C338 semble avoir été conçu pour offrir les<br />
meilleures performances sonores.<br />
Le châssis est tout d’abord formé d’épaisses<br />
tôles pliées qui confèrent à ce petit appareil<br />
une étonnante rigidité et robustesse qui le<br />
prémunissent des interférences extérieures.<br />
Les circuits à l’intérieur sont très proprement<br />
ordonnés et optimisés. Ils emploient des recettes<br />
résolument modernes : alimentation à découpage<br />
et amplification numérique. On remarque en étage<br />
d’entrée analogique un circuit phono semi-blindé<br />
de très belle facture utilisant un ampli Op 1652<br />
de chez Texas Instruments. Du côté numérique se<br />
trouve un convertisseur Burr Brown PCM1796 (24<br />
bits/192 kHz). Enfin, la section de puissance est un<br />
module HybridDigital de Hypex. Portant la référence<br />
UcD102, il est spécialement customisé pour le Nad<br />
C338.<br />
Tout cela n’a rien à voir avec la conception des<br />
anciens amplis Nad, cependant on retrouve les<br />
caractéristiques qui ont fait la réputation de la<br />
marque : des capacités dynamiques très élevées.<br />
Même si la puissance en régime continu n’est que<br />
de 2 x 50 watts sous 8 Ω, elle monte à 80 watts en<br />
régime dynamique, toujours sous 8 Ω, et jusqu’à<br />
210 watts sous 2 Ω. La capacité en courant va même<br />
jusqu’à 18 A sous 1 Ω ! Cela promet des étincelles à<br />
l’écoute.<br />
À l’écoute : une santé d’enfer<br />
Dynamique, énergie et vitalité ont toujours été<br />
à l’écoute les signes distinctifs des bons petits<br />
amplificateurs intégrés Nad et ils s’appliquent<br />
parfaitement à ce nouveau modèle. Les<br />
technologies évoluent, mais la personnalité reste.<br />
Le C338 affiche une santé d’enfer sur tous les<br />
styles de musique, tout en étant capable de fournir<br />
des niveaux sonores très élevés et donner une<br />
impression de puissance sans commune mesure<br />
avec ses 2 x 50 watts annoncés. À partir de grosses<br />
enceintes, équipées de boomers de 20 cm de<br />
diamètre, nous l’avons entendu délivrer des nappes<br />
de basses à faire frémir, capables de faire vibrer le<br />
canapé et la vaisselle.<br />
Certes, la restitution à partir de sources Bluetooth<br />
ou de services de musique en ligne par Le Wi-<br />
Fi n’est pas toujours d’une parfaite définition. On<br />
aimerait aussi globalement que le Nad C338 se<br />
montre un poil plus riche en timbres dans le registre<br />
médium, afin d’afficher un peu plus de douceur et<br />
d’onctuosité. Sur ce point, il a peut-être un tout<br />
petit peu perdu par rapport aux modèles purement<br />
analogiques de Nad. Par contre, pour ce qui est de<br />
l’énergie, de la présence dans le bas du spectre,<br />
avec un registre grave qui cogne vite et fort, il nous<br />
semble aller encore plus loin que ses prédécesseurs.<br />
L’équilibre tonal légèrement en cloche, favorisant<br />
le registre médium, laisse place ici un aspect plus<br />
physiologique et à des extrémités du spectre mieux<br />
explorées. L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est quant à elle<br />
toujours très large, donnant de la place à chaque<br />
intervenant sonore. Malgré son énergie débordante<br />
et vivifiante, le Nad C338, quelque soit le niveau<br />
sonore, délivre toujours un son très propre, bien<br />
placé et mordant, affichant une excellente maitrise<br />
même sur des enceintes ou des morceaux de<br />
musique difficiles.<br />
Spécifications<br />
•Ampli de 2 x 50 watts sous 8 Ω en régime continu<br />
•Capacités dynamiques : 80 W/8 Ω, 150 W/4 Ω, 210 W/2 Ω,<br />
18 A/1 Ω<br />
•Rapport S/B et DHT : 98 dB(A), 0.03 %<br />
•Entrées : 2x Ligne, Phono MM, 2x numériques optiques,<br />
2x numériques coaxiales, Bluetooth, Wi-Fi (Chromecast et<br />
Spotify Connect)<br />
•Consommation en veille :
66 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
ROKSAN<br />
Kandy K3 INT<br />
Grâce à son alimentation surdimensionnée et son montage symétrique, ses 2 x<br />
300 watts sous 4 ohms, l’intégré Kandy K3 INT du fabricant britannique Roksan<br />
est paré à toutes situations, même les plus difficiles. Cette capacité lui donne une<br />
esthétique sonore bien identifiable, une signature que beaucoup d’audiophiles<br />
vont apprécier comme son grand nombre d’entrées dont une phono MM et une<br />
liaison sans-fil Bluetooth. Un intégré à coups de foudre ? par Pierre-Yves Maton<br />
1600 €<br />
La marque britannique Roksan, sous la direction de<br />
ses créateurs M. Touraj Loghaddam et l’ingénieur<br />
M. Tufan Hashemi , arrive sur le marché de la <strong>Hifi</strong><br />
en 1985 avec une platine vinyle dont nous pouvons<br />
dire qu’elle était en avance sur son temps. La Xerxès<br />
(nom d’un grand roi Perse du Ve siècle et fils de<br />
Darius 1er) bousculait en effet quelque peu les idées<br />
répandues à l’époque avec notamment l’adoption<br />
quasi généralisée des contre-platines suspendues.<br />
La conception de cette Xerxès, toujours présente<br />
dans le catalogue Roksan aujourd’hui sous une<br />
forme encore plus aboutie sous l’appellation 20<br />
Plus, partait de l’idée qu’une masse flottante ou<br />
suspendue ne pouvait prétendre effectuer une<br />
lecture de précision. En un mot, la Xerxès faisait<br />
appel à des principes totalement étrangers aux<br />
Thorens, Linn, Ariston, Pink Triange de l’époque.<br />
Ce fut, très certainement, la toute première platine<br />
lourde et amortie. Puis vint le premier bras de<br />
lecture de la marque avec le modèle Artemiz<br />
accompagné rapidement par de sa cellule Shirza.<br />
Ils furent suivis du Tabriz et de la cellule Corus deux<br />
ans plus tard.<br />
Les premières électroniques Roksan firent leur<br />
apparition en 1990 avec l’intégré ROK S1, puis il<br />
fallut attendre 10 ans pour voir émerger la série<br />
plus abordable Kandy dont l’intégré K3, que nous<br />
testons ici, est un digne héritier. Le modèle Kandy<br />
MKIII, puis le Kandy LIII arrivèrent juste avant le<br />
K2 que remplace aujourd’hui notre intégré de<br />
ce test. La puissance comme la capacité à tenir<br />
des enceintes difficiles ont été augmentées, des<br />
nouveaux transistors de puissance remplaçant ceux<br />
du précédent amplificateur. Ce Kandy K3 INT se<br />
voit aussi doter d’une nouvelle connexion sans-fil<br />
Bluetooth tout en conservant une section phono<br />
MM d’origine ; modernité et tradition sont ainsi<br />
réunies au sein du même appareil.<br />
Construit comme un tank ou un char de<br />
guerre Perse<br />
Si le Kandy K2 INT reprenait en partie les canons<br />
esthétiques des autres électroniques Roksan,<br />
notamment ceux de la série Caspian aux formes<br />
douces, le Kandy K3 INT est, de ce côté, bien<br />
plus austère. Il en est fini des boutons aux formes<br />
arrondies et chromes rutilants habillant la face avant,<br />
la sobriété est désormais de rigueur. Néanmoins,<br />
ce Roksan K3 INT est disponible avec trois finitions
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
67<br />
différentes : anthracite (noir), charbon de bois<br />
(marron), ou opium (gris clair) comme tous les autres<br />
éléments de cette série qui compte un lecteur CD,<br />
un bloc de puissance et un convertisseur.<br />
La construction ne fait pas dans la dentelle,<br />
toute l’électronique est placée dans un châssis<br />
en tôle emboutie et façade en aluminium de 6<br />
mm d’épaisseur aux couleurs précitées. Sur cette<br />
dernière, deux boutons-poussoirs «»<br />
permettent de choisir entre les 5 entrées RCA dont<br />
une destinée à corriger la courbe RIAA d’une cellule<br />
phono à aimant mobile (MM).<br />
Une touche «Mode» met le Roksan K3 INT en<br />
service, une pression supplémentaire baisse le<br />
niveau d’écoute de 20 dB (mute), la mise en route<br />
générale de l’appareil se situe sous l’appareil, sur le<br />
côté gauche. Une écoute plus intimiste est possible<br />
grâce à la présence d’une sortie pour un casque<br />
sur prise Jack 3.5 mm installée à proximité du<br />
bouton de volume comme la mise en fonction de la<br />
connexion sans-fil via le protocole Bluetooth AptX<br />
ou SBC.<br />
À l’arrière de l’appareil, en plus de toute la<br />
connectique d’entrée et des bornes de sorties pour<br />
les enceintes (acceptant fiches banane, fourches<br />
et fil nu), le Rokasan K3 INT arbore deux paires de<br />
RCA dont l’une sert d’entrée pour l’amplification<br />
directe des canaux avant d’un ampli audio-vidéo,<br />
les deux autres transformant l’appareil en simple<br />
préamplificateur, et ceci pour l’adjonction d’un bloc<br />
de puissance en plus.<br />
Un puissant moteur de course<br />
Une fois le lourd capot ajouré retiré, l’intérieur<br />
du Roksan Kandy K3 INT ne se différencie pas<br />
franchement de son prédécesseur. Nous retrouvons<br />
toujours un large transformateur torique à double<br />
enroulement de 550 VA à très faible bruit afin d’offrir<br />
une puissance plus que confortable puisque Roksan<br />
annonce 2 x 150 W sous 8 ohms et 2 x 300 sous 4<br />
ohms. Preuve s’il en est besoin que l’appareil est<br />
très bien conçu. La réserve de puissance instantanée<br />
est donnée par un bon nombre de capacités, dont<br />
deux principales de marque Samwha de 8200 µ/80V.<br />
Les circuits de sortie sont totalement symétriques et<br />
on n’y dénombre pas moins de 8 transistors MOS-<br />
FET Vishay IRPF240 (4 paires par canal). Ils sont tous<br />
fixés à un grand dissipateur de chaleur qui coupe<br />
visuellement l’appareil en deux. Le transformateur<br />
est lui solidement fixé sur le côté gauche de<br />
l’appareil, il est tout de même découplé du socle<br />
par une matière amortissante.<br />
Les entrées sont commutées par de multiples<br />
relais Axicom gérés par un microprocesseur et les<br />
connecteurs sont directement soudés sur le circuit<br />
époxy contenant l’intégralité des composants qu’ils<br />
fussent discrets ou CMS. Cependant, les étages<br />
d’entrée et de sortie sont soigneusement séparés<br />
pour éviter toutes interférences entre les circuits. On<br />
note également de nombreuses protections et le<br />
potentiomètre du type Alps est couplé à un moteur<br />
pour une utilisation depuis la télécommande fournie<br />
avec l’appareil.<br />
Même si l’esthétique du K3 INT n’est pas dès plus<br />
flamboyante, l’intérieur donne un sentiment de<br />
solidité et de puissance maîtrisée, c’est bien ce que<br />
nous avons retrouvé à l’écoute d’ailleurs.<br />
Écoute : du punch et de la tenue<br />
Si vous avez des enfants en bas âge, éloignezles<br />
de vos enceintes parce qu’avec cet intégré ça<br />
va décoiffer ferme. L’impression de solidité, de<br />
puissance à la merci d’un simple potentiomètre de<br />
volume devient, aux premières notes, une réalité<br />
bien tangible. La Roksan Kandy K3 INT en a sous<br />
le pied, c’est indéniable et très certainement l’effet<br />
voulu par les concepteurs. Bien entendu, ce n’est<br />
Spécifications<br />
•Puissance : 2x150 W sous 8Ω et 2x300 W sous 4Ω<br />
•Alimentation : transformateur torique 550VA ultra<br />
faible bruit<br />
•Connectique : 5 entrées Ligne, 1 Phono MM, 1 Bypass, 1<br />
AV, 1 sortie jack 3.5 mm casque, 1 sortie pre-out<br />
•Prise antenne Bluetooth : SBC et AptX<br />
•Dimensions : 432 x 102 x 380 mm (LxHxP)<br />
•Poids : 14 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
68 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
pas l’unique qualité de cet appareil qui sait aussi<br />
se montrer charmeur sans pour autant parsemer la<br />
restitution sonore de mille colorations. Non, c’est<br />
bien le contraire qui se passe. Le K3 se montre<br />
même, au niveau de son équilibre spectral, plutôt<br />
timide avec des aigües plutôt sages et quelque<br />
peu en retrait. Sa force, il la tire d’un médium<br />
particulièrement dense où se mêlent une souplesse<br />
des textures et un pouvoir poussé d’analyse des<br />
harmoniques. Il est profondément supporté par<br />
un bas du spectre, un grave, d’une tonicité et<br />
d’un niveau assez époustouflant. Sans être trop<br />
bodybuildé, ce registre apporte à la reproduction<br />
sonore toute une assise assez remarquable pour un<br />
amplificateur intégré de ce prix.<br />
Tout cela combiné participe à une scène sonore<br />
qui nous invite au voyage musical. L’introduction<br />
de l’opéra «La Tosca» de Puccini dirigé par Lorin<br />
Maazel (Decca 16 bits/44 kHz) explose sous le rang<br />
des cors et autres instruments à vent que suit celui<br />
des violons. La voix de basse de Silvio Maionica,<br />
celle de baryton d’Alfredo Mariotti et de ténor de<br />
Franco Correli occupent l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />
sans se chevaucher une seule seconde. Elles sont<br />
très expressives avec le coffre et la puissance<br />
expressive que demandent ces tessitures. De plus,<br />
on obtient également une excellente impression<br />
d’espace. Le son n’est, en aucune manière, étriqué<br />
et coincé entre les enceintes. Bien au contraire,<br />
il remplit la pièce d’écoute et les montées en<br />
puissance des voix passent admirablement bien.<br />
C’est très contrasté et l’ensemble a beaucoup de<br />
reliefs, ce qui opère une écoute très en matière.<br />
Nous regrettons juste que les aigües n’ait pas<br />
la même précision, le Kandy K3 INT n’est pas le<br />
genre d’ampli lumineux et flamboyant. Il concentre<br />
l’essentiel de son interprétation dans un médium<br />
chargé et un bas tonitruant.<br />
L’excellente prise de son du disque «Ragas and<br />
Sagas» de Jan Garbarek (ECM 16 bits/44 kHz)<br />
où se mêlent la voix d’Ustad Fateh Ali Khan et le<br />
saxophone du compositeur, tout passe à merveille<br />
avec de nombreux détails rendus. Cet amplificateur<br />
sait positionner chaque musicien et n’est pas<br />
avare en micro-informations. Cet amplificateur<br />
met en évidence le côté aérien de ce disque sans<br />
en oublier les impacts francs de la batterie. Le<br />
message de Jan Garbarek qui semble jouer au loin<br />
n’est pas obscurci par la section de basse et les<br />
tablas dont nous pouvons presque voir toutes les<br />
subtilités du percussionniste. On retient aussi cette<br />
impression de présence avec «The Living Road «<br />
de la chanteuse Lhasa (tôt Ou tard 16 bits/44 kHz).<br />
Les timbres sont légèrement ronds, ce qui colle<br />
parfaitement avec la voix de cette chanteuse. Les<br />
diverses cloches ou marimbas de ce disque sont<br />
restitués avec un bel impact mais aussi avec de la<br />
matière. Sur cet aspect l’ampli intégré Roksan ne<br />
manque pas de consistance, quitte parfois à en<br />
oublier une plus grande lumière sur toute la partie<br />
haute du spectre.<br />
Conclusion<br />
Le nouvel intégré Roksan Kandy K3 INT a su nous<br />
montrer une capacité de contrôle supérieure à<br />
beaucoup de ses concurrents. Par certains côtés, il<br />
joue comme un appareil à tubes avec une aptitude à<br />
passer des messages complexes sans broncher une<br />
seule seconde. Pour ceux qui aiment entendre le<br />
mordant d’un violon ancien, ils seront un peu déçus<br />
mais en revanche, les audiophiles préférant une<br />
personnalité sonore très incarnée y trouveront leur<br />
compte.
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70 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
SUGDEN<br />
A21 SE Siganture<br />
Cet ampli intégré <strong>Hifi</strong>, de la série Signature, est le dernier-né d’une longue<br />
lignée de A21 dont l’origine remonte aux années 1960. Il hérite de toutes les<br />
améliorations et optimisations continues que Sugden a su apporter à un modèle<br />
mythique au cours des cinquante dernières années ! Comme nous pouvions<br />
nous y attendre, les résultats sont là ; bienvenue dans le monde de la pure<br />
Classe A et sa musicalité légendaire.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
3100 €<br />
La création de la marque anglaise Sugden remonte<br />
à 1967, à l’époque où un jeune ingénieur James<br />
E. Sugden conçoit du matériel de test pour des<br />
universités. Mais sa passion le pousse également à<br />
se pencher sur la reproduction musicale et il crée<br />
cette même année le premier amplificateur en Pure<br />
Classe A et la première mouture du A21 dont le<br />
design avec son cadre en bois était alors pour le<br />
moins rudimentaire.<br />
Sugden fut ensuite rachetée, en 1981, par Tony<br />
Miller, un homme d’affaires à la source, qui<br />
décida de conserver le nom de Sudgen comme<br />
un étendard de qualité et avouons que l’idée fut<br />
excellente comme celle d’ailleurs de ne pas changer<br />
le mode de fonctionnement du A21 d’origine, seuls<br />
le design et la qualité des composants ont subi de<br />
notables améliorations.<br />
Il a fallu attendre les années 2000 pour voir<br />
apparaître des modèles plus «modernes» avec les<br />
A21 AI (avec étage phono) et AL (uniquement avec<br />
des entrées Ligne). En 2015 sort le A21 SE et en<br />
<strong>2017</strong>, notre A21 SE Signature, une sorte de modèle<br />
anniversaire fêtant les cinquante ans de la marque.<br />
Cet appareil appartient à la série d’entrée de<br />
gamme de Sugden qui comprend également le<br />
A21, le plus petit ampli intégré de la marque, un<br />
lecteur CD Fusion 21 et un étage phono externe<br />
A21 Phono Stage.<br />
Un design tout en sobriété et élégance<br />
intemporelle<br />
Extérieurement, le A21SE et notre A21SE<br />
Signature d’aujourd’hui sont semblables (à part<br />
le nom Signature sérigraphié sur la face avant).<br />
LES différences portent sur le changement de<br />
certains composants internes passifs, moins<br />
inductifs et certaines astuces techniques tirées des<br />
amplificateurs de les séries haut de gamme Master<br />
Class et Sapphire. Le A21 SE Signature a toujours<br />
le même châssis en aluminium massif disponible<br />
en deux finitions : noir graphite ou titane. La face<br />
avant, d’une épaisseur d’un centimètre accueille les<br />
mêmes fonctions avec un commutateur de source (5<br />
au total), le contrôle de volume et le bouton de mise<br />
en marche. L’arrière de l’appareil est aussi simple<br />
avec toutes les prises d’entrées dorées à l’or fin et<br />
deux sorties (Pre-Out et Tape-Out) et enfin quatre<br />
belles bornes HP.<br />
Les flancs sont constitués de deux larges<br />
dissipateurs de chaleur dont la taille a été<br />
augmentée de 50% en comparaison au petit<br />
frère (A21 «tout court»), nécessaire aux 10 watts<br />
supplémentaires qu’il dégage. Le A21 SE Signature<br />
offre une plus grande capacité en courant avec une<br />
impédance plus basse, la question de la dissipation<br />
de chaleur était donc primordiale. Ajoutons juste
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
71<br />
qu’au-dessous de la prise d’alimentation secteur<br />
femelle IEC, un petit port permet l’alimentation de<br />
l’étage phono disponnible en option.<br />
L’appareil, dont la simplicité rime avec qualité<br />
musicale, est livré avec une télécommande basique<br />
toute en plastique, le seul point que nous pouvons<br />
regretter. Pour le reste, l’impression de solidité<br />
qu’inspire notre intégré d’aujourd’hui tranche<br />
radicalement avec certains modèles anciens dont<br />
l’allure faisait quelque peu bricolage.<br />
Un moteur à couple élevé<br />
Sous le capot, l’intérieur du Sugden A21 SE<br />
Signature laisse voir une implantation très<br />
rationnelle avec les étages d’entrées de type<br />
cascode ramenées au plus près du potentiomètre<br />
de volume Alps motorisé à pistes appariées. Ces<br />
étages reçoivent les tensions nécessaires après<br />
régulation et un gain élevé d’un circuit spécifique<br />
implanté sur le même circuit. Ce dernier est<br />
alimenté par un enroulement spécifique du gros<br />
transformateur placé en plein milieu de l’appareil.<br />
L’ayant démonté, il s’agit d’un modèle de 500 VA<br />
fait par la marque Noratel sur cahier des charges de<br />
Sudgen et découplés du châssis pour éviter toutes<br />
interférences vibratoires. Deux autres enroulements<br />
desservent individuellement les deux circuits de<br />
puissance (droit et gauche). Tous les circuits de<br />
commutation des sources par relais sont soudés sur<br />
une carte à part, au plus près des prises, le trajet de<br />
la modulation des étages d’entrée étant assuré par<br />
des 4 câbles blindés vers la section préampli.<br />
Du pur et vrai Single-Ended<br />
Vient ensuite le cœur de la bête avec ses deux<br />
étages de puissance. Accolés aux deux radiateurs,<br />
ils sont toujours bâtis autour de 4 transistors NPN<br />
Epitaxial Sanken 2SC3284 montés en Single-<br />
Ended qui offre à l’appareil une puissance de 2<br />
x 30 watts sous 8 Ω et 10 de plus sous 4 Ω. Cette<br />
puissance peut paraître quelque peu limitée, mais<br />
subjectivement elle donne l’impression d’aller<br />
beaucoup plus loin, à l’i<strong>mag</strong>e des amplificateurs à<br />
tubes. La bande passante allant de 6 Hz à 280 KHz<br />
comme le taux de distorsion inférieur à 0.006 % y<br />
sont pour quelque chose. La réserve de puissance<br />
en instantanée est assurée, entre autres, par 4 gros<br />
condensateurs Samwha de 10 000 µF sous 50 V.<br />
Pour expliquer quelque peu ce qu’est un montage<br />
Pure Classe A Single-Ended, i<strong>mag</strong>inez des<br />
transistors fonctionnant tout le temps à plein régime<br />
d’où le fait que l’appareil chauffe, car il transforme<br />
l’énergie non utilisée en chaleur. L’avantage par<br />
rapport à un habituel montage Push-Pull type classe<br />
A/B est une sensation de dynamique bien plus<br />
importante, un fonctionnement linéaire quelque soit<br />
le niveau et pas de distorsion de «commutation»<br />
des transistors. Ce type de montage est plus délicat<br />
à bien concevoir qu’un amplificateur traditionnel.<br />
Le choix des composants est essentiel comme la<br />
qualité du montage et faisons confiance à Sudgen<br />
sur ces points. Les appareils sont tous fabriqués,<br />
testés à maintes reprises avec envoi par une seule et<br />
même personne en Angleterre.<br />
Écoute : la délicieuse musicalité de la pure<br />
Class A<br />
Alors la première chose à dire, sur cet ampli Sugden<br />
A21SE Signature, est qu’il ne faut absolument pas<br />
se fier à la puissance annoncée par le constructeur,<br />
c’est-à-dire 30 watts sous 8 Ω. Certes, certaines<br />
enceintes à bas rendement (en dessous de 90<br />
dB) ou à la courbe d’impédance très torturée<br />
qui emmène les amplis dans des zones de<br />
fonctionnement critiques ne conviendront pas à<br />
cet ampli. Mais avouons qu’aujourd’hui la presque<br />
totalité des enceintes et dans une pièce d’habitation<br />
normale vont se réjouir d’être gentiment bousculées<br />
par le A21 SE Signature. Avec nos Grand Cru<br />
Horizon comme avec des Amphion Argon 3S et<br />
dans une salle d’écoute d’une vingtaine de mètres<br />
carrés, les niveaux atteints sont plus que satisfaisants<br />
Spécifications<br />
•Puissance : 2 x 30 watts sous 8 Ω et 2 x 40 watts sous 4 Ω<br />
•Connectique : 5 entrées Ligne + 1 x Pre-Out et 1 Tape-Out<br />
•Rapport Signal/bruit : > 60 dB<br />
•Une télécommande RC5<br />
•Dimensions : 430 x 360 x 115 mm (LxPxH)<br />
•Poids : 15 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
72 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
pour un usage domestique.<br />
Dans ce genre de configuration, c’est la modulation,<br />
les attaques de notes comme la rapidité qui<br />
prennent toute leur importance. Avec ce Sugden,<br />
nous sommes totalement conquis. Il brille sans être<br />
trop étincelant, il est vif sans devenir agressif ou<br />
mat, en un mot, il est présent sans l’être trop.<br />
En effet, le Sugden A21SE Signature est le genre<br />
d’ampli que l’on pose, que l’on branche (en faisant<br />
quelque peu attention à la qualité de la source<br />
comme des câbles) et qui distille immédiatement<br />
une musicalité chantante, riche et bourrée<br />
d’énergie. Sur «Ein Heldenleben» (Le Héros) de<br />
R, Strauss dirigé par Herbert von Karajan (LP)<br />
les timbres sont surprenants de vie et tout à fait<br />
réjouissants. Ce Sugden assoit aussi une i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique à la fois précise et consistante et<br />
le filé des notes est d’une rare fluidité. Voilà un<br />
ampli qui fait ou plutôt restitue la musique avec<br />
un respect des nuances et une élégance rarement<br />
rencontrée dans cette gamme de prix. Nous ne<br />
pouvons rien lui reprocher si ce n’est une légère<br />
tendance à enjoliver les choses, notamment sur<br />
le violon du soliste Michel Schalbé, mais il sait le<br />
faire avec une telle subtilité et une telle aptitude à<br />
captiver l’attention que nous lui pardonnons tout<br />
de suite. Il déploie toutes les subtilités du jeu de<br />
ce musicien, ce qui nous éloigne de beaucoup<br />
d’ampli au son aseptisé et froid, une tendance qui<br />
privilégie normalement une fausse transparence.<br />
Nous percevons également toute la perspective que<br />
met le chef d’orchestre dans la disposition sonore<br />
de certains rangs d’instruments comme les cuivres<br />
qui semblent venir de loin, à l’inverse des bois qui<br />
occupent la scène sonore au début de cette œuvre.<br />
Tout est structuré avec minutie avec un placement<br />
de chaque pupitre dans l’espace de la salle de<br />
concerts.<br />
Nous retrouvons cette parfaite organisation spatiale<br />
avec le disque «We Get Request» du trio d’Oscar<br />
Peterson dans lequel ce pianiste commence<br />
en caressant son instrument avec beaucoup de<br />
douceur comme s’il jouait sur du velours. Le filé<br />
des cymbales du batteur siffle dans l’air dénotant<br />
de fait une parfaite extinction des notes. Et si l’on<br />
s’attend à un ampli un peu court dans le grave, et<br />
bien c’est tout le contraire. La contrebasse est à la<br />
fois ronde et chaloupée. Elle donne la juste mesure<br />
à cet orchestre de jazz sans alourdir la restitution<br />
mais au contraire en la dotant d’un base solide qui<br />
laisse tout le reste du spectre s’exprimer le plus<br />
naturellement possible. De plus, l’ensemble jouit<br />
d’un médium extrêmement charnel pour ne pas dire<br />
sensuel qui nous fait vivre cet instant musical avec<br />
délectation. Il pourrait nous faire penser à certains<br />
amplificateurs à tubes avec un médium bien plein et<br />
cette aptitude à incarner les instruments, le Sugden<br />
gardant pour lui un éclat dans le haut du spectre<br />
qui n’appartient qu’à lui. Lumineux et gracieux, il<br />
enchante tout disque CD ou vinyle.<br />
Conclusion<br />
Comme vous l’aurez compris, Cette édition<br />
Signature du Sugden A21 SE est une pure merveille<br />
audiophile. Nous ne pouvons rien lui reprocher si<br />
ce n’est que tout mélomane qui aura l’occasion<br />
de l’écouter aura une envie irrépressible de le<br />
conserver dans son système. Cet ampli <strong>Hifi</strong> sait<br />
être clair et charnu comme rapide et consistant : un<br />
cocktail explosif de qualités musicales multiples qui<br />
mérite un cœur d’Or de <strong>ON</strong> <strong>mag</strong>.
NOUVELLE GAMME<br />
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L’alliance d’un son incroyable et d’un design élégant,<br />
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74 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
YAMAHA<br />
800 €<br />
R-N803D<br />
Venant de la gamme purement hifi de ce fabricant japonais, ce nouvel ampli intégré<br />
Yamaha R-N830D n’en oublie pas les attentes des audiophiles qui souhaitent jouir des<br />
multiples possibilités modernes de connexion avec ou sans-fil et de streaming depuis le<br />
Web. Il est compatible avec le système de pilotage audio multiroom MusicCast propre à<br />
la marque. Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’il inaugure aussi le système de<br />
correction acoustique de la pièce, YPAO, jusque là inédit sur les amplis purement hifi.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
Avec la série A-S (A-S3000, 2100, 1100...), Yamaha<br />
avait signé d’une façon assez élégante son retour<br />
dans le monde la <strong>Hifi</strong> pure et dure. Nous avions,<br />
d’ailleurs, fait l’éloge du A-S1100 saluant à la fois<br />
la musicalité de cet intégré comme la présence de<br />
deux beaux vumètres qui n’étaient pas sans nous<br />
rappeler une époque de la <strong>Hifi</strong> que nos jeunes<br />
lecteurs n’ont guère connue.<br />
Le système de correction YPAO pour la<br />
première fois sur un ampli <strong>Hifi</strong><br />
Cette série A-S vient juste de voir arriver un petitfrère,<br />
le R-N803D qui associe tous les avantages<br />
du système de diffusion audio multiroom Yamaha<br />
MusicCast (pilotable par une application sur iOS<br />
et Android) avec un petit plus : un système de<br />
correction acoustique. Le R-N830D est donc le tout<br />
premier amplificateur <strong>Hifi</strong> de la marque équipé<br />
de la technologie d’autocalibration YPAO R.S.C<br />
(Yamaha Parametric Room Acoustic Optimiser<br />
Reflected Sound Control) pour un parfait ajustement<br />
sonore suivant les caractéristiques de la salle<br />
d’écoute (dimensions, matériaux, murs et position<br />
des enceintes...). Une fois les mesures prises à<br />
l’aide du microphone fourni, ce système corrige les<br />
défauts de courbe de réponse. L’opération ne dure<br />
guère plus d’une minute, et reste facile à faire pour<br />
le néophyte. Réservé auparavant aux amplificateurs<br />
Home Cinéma, ce système de correction fait son<br />
entrée, pour la première fois, dans les intégrés<br />
dédiés à la <strong>Hifi</strong> et seulement à la <strong>Hifi</strong>. Est-ce un plus<br />
musicalement ? Pour répondre à cette question,<br />
nous l’avons vérifié nous-mêmes sur notre système<br />
et dans notre pièce d’écoute habituelle.<br />
Il ne lui manque rien<br />
Pour le reste, ce Yamaha R-N830D n’offre pas moins<br />
de 5 entrées analogiques dont une pour platine<br />
vinyle équipée d’une cellule à aimant mobile (MM).<br />
On retrouve également des entrées numériques<br />
au nombre de quatre avec deux coaxiales et deux<br />
liaisons par fibre optique. Mais comme Yamaha a<br />
une belle expérience des solutions Home Cinéma,<br />
cet intégré possède aussi une sortie pour caisson de<br />
grave : un plus dans certaines installations. À cela<br />
s’ajoute un port USB A en façade pour un iDevice,<br />
et une sortie casque au standard jack 6.35 mm.<br />
De plus, le R-N803D offre deux modes de<br />
connexion au réseau domestique et au Web : Wifi<br />
et Ethernet RJ45. Une fois connecté et l’application<br />
MusicCast Controler téléchargée sur la tablette ou<br />
le smarphone de votre choix, le R-N803D propose<br />
une multitude de possibilités. Cette interface<br />
propriétaire multiroom de Yamaha permet d’utiliser<br />
les services de musique en ligne tels que Deezer,<br />
Tidal, Qobuz, Naptser, Spotify (pour ne parler que<br />
des plus connus en France) ainsi que d’écouter<br />
d’innombrables radios en ligne. De plus, il est<br />
également possible de profiter des fichiers musicaux<br />
qu’ils viennent d’un NAS comme d’un ordinateur<br />
relié au réseau domestique.
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
75<br />
Un côté puriste, mais confortable<br />
Outre le système d’autocalibration YPAO, le Yamaha<br />
R-N803D propose un certain degré de confort à son<br />
utilisateur s’il veut jouer sur la musicalité. S’offrent<br />
à lui les emblématiques touches plates pour jouer<br />
sur les aigus, les graves et même enclencher un<br />
Loudness pour les écoutes à bas niveau. Mais les<br />
plus puristes se serviront de la touche «Pure Direct»,<br />
une fonction qui désactive les réglages manuels et<br />
qui éteint même l’afficheur de l’appareil pour une<br />
écoute encore plus naturelle.<br />
Cet ampli, très complet comme nous le voyons,<br />
hérite de l’architecture Top-Art exclusive à la marque<br />
(Total Purity Audio Reproduction Technology). Il<br />
s’agit d’un montage symétrique à base d’un double<br />
push-pull de 8 transistors bipolaires (Sanken A1694<br />
et C4467) montés sur des ailettes en aluminium<br />
extrudé. Le tout repose sur un robuste châssis<br />
dans une sorte de résine afin d’éloigner toutes<br />
interférences mécaniques à ce bloc de puissance.<br />
L’alimentation, sur mesure, est assurée par un<br />
transformateur EI de forte capacité (505,20 VA) et<br />
l’ensemble des condensateurs atteint une valeur<br />
de 12000 pF/71V. La structure de ce circuit a été<br />
pensée, par Yamaha, pour offrir un minimum de<br />
trajet au signal audio traversant l’appareil.<br />
Au plus proche des prises d’entrée, le R-N803D<br />
bénéficie d’un contrôleur de réseau haut de gamme<br />
signé de la marque pour un très faible jitter. Il est<br />
accompagné d’une puce de conversion Sabre ESS<br />
9006AS. Sont ainsi acceptés et traités les signaux<br />
numériques Hi-Res jusqu’à 24 bits/192 kHz et DSD<br />
2.8 et 5.6 MHz. Globalement, la construction de cet<br />
intégré est sobre et nette. Elle n’atteint pas le degré<br />
de finition d’un Gato Audio ou encore d’un Sugden,<br />
mais le prix n’est pas le même et il est clair que<br />
tout a été bien pesé entre «audiophilie» et confort<br />
d’utilisation.<br />
Écoute : l’ampli aux multiples sonorités<br />
Dans un premier temps, nous avons écouté cet<br />
intégré dans sa forme le plus pure avec plusieurs<br />
sources. Nos enceintes colonnes Grand Cru Audio<br />
Horizon, comme nos petites Amphion Argons 3S<br />
n’ont en rien effrayé cet ampli Yamaha : il en a sous<br />
le capot, c’est assez évident.<br />
Pour entamer nos essais, nous n’avons joué sur<br />
aucun réglage manuel et pas enclenché la fonction<br />
Pure Audio. Dans ces conditions, le Yamaha<br />
R-N803D est à ranger dans les amplificateurs qui<br />
jouent quelque peu sur certaines colorations (en<br />
haut et en bas du spectre), mais cela lui donne un<br />
côté hyper vivant et dynamique. Les aigus sont<br />
légèrement extravertis avec une remontée dans<br />
les hautes fréquences, idem pour le grave qui<br />
avoue quelques largeurs en trop. Du coup, on<br />
obtient une i<strong>mag</strong>e stéréo assez intéressante qui<br />
oscille entre focalisation et profondeur. Le nombre<br />
de détails participe à ce sentiment, ce Yamaha se<br />
montrant assez pointu sur ce point. Il a un petit côté<br />
«loudness» qui rend la restitution joyeuse à défaut<br />
d’être totalement naturelle. Peu importe le plaisir<br />
est là, c’est le principal dans cette gamme de prix.<br />
Mais une fois la position Pure Audio enclenchée,<br />
le jeu se calme énormément. La restitution devient<br />
plus naturelle, avec un meilleur équilibre tonal et<br />
Spécifications<br />
•Entrées analogiques : 1 phono, 1 CD + 3 entrées Ligne<br />
•Entrées numériques : 2 optiques, 2 coaxiales<br />
•Sortie analogique : 2 Tape Out + 1 caisson de grave<br />
•Liaison sans fil : Wifi, Airplay, Bluetooth<br />
•Liaison réseau filaire : port Ethernet DNLA 1.5<br />
•Compatibilité : MP3, WMA, AAC, WAV, ALAC, AIFF et DSD<br />
•Résolution : PCM 24 bits/192 kHz et DSD 2.8 et 5.6 MHz<br />
•Radio : FM/DAB<br />
•Système de correction acoustique exclusif YPAO<br />
•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω<br />
•Dimensions : 435 x 151 x 392 mm (LxHxP)<br />
•Poids : 11 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
76 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
c’est sous cette forme que nous avons continué nos<br />
essais. Les graves sont généreux, mais bien secs en<br />
même temps. Le médium devient plus charnu, ce<br />
qui a tendance à bien adoucir le message.<br />
L’écoute du LP du compositeur Arvo Pärt «Frates et<br />
Tabula Rasa» joué par le violoniste Gil Shaham nous<br />
montre bien la palette de couleurs que cet ampli<br />
est capable d’apporter à la restitution. Le haut du<br />
spectre est assez fouillé, piqué et précis. C’est clair,<br />
transparent, mais d’une sonorité toujours un peu du<br />
même acabit. La scène sonore positionne bien les<br />
différents instrumentistes, avec une disposition de<br />
chacun d’entre eux très précise. Cela peut manquer<br />
quelque peu de consistance, de matière grâce à<br />
un médium qui serait encore mieux travaillé, mais<br />
le résultat obtenu dans ces conditions est assez<br />
surprenant de vivacité.<br />
Passant à de la musique plus moderne avec le CD<br />
de Lea Michele «Believer», nous retrouvons la même<br />
verve, la même clarté tout en laissant le timbre de<br />
cette chanteuse à sa juste place. Sa voix est très<br />
présente au sein d’une scène sonore parfaitement<br />
dessinée même si elle se place toujours en avant par<br />
rapport à l’auditeur. Le grave de la batterie est sec<br />
et s’exécute sans broncher une seconde. Il sait être<br />
présent, mais pas envahissant. Le Yamaha RN-803D<br />
est à ranger dans le clan des amplis dynamiques<br />
et musclés. C’est une caractéristique que nous<br />
avions déjà constatée, le contraire par exemple d’un<br />
intégré à tubes sur ce plan.<br />
Enfin, nous avons lancé la procédure d’autocalibrage<br />
puis enclenché le système de correction<br />
acoustique YPAO. Et là, sur les mêmes morceaux, la<br />
différence s’avère moins flagrante que ce que nous<br />
aurions i<strong>mag</strong>iné. Néanmoins, Léa Michele apparait<br />
encore plus présente avec plus de grain sur sa voix<br />
pourtant assez puissante. L’i<strong>mag</strong>e a quelque peu<br />
gagné en consistance, mettant l’étalement des<br />
divers plans sonores bien plus en perspective. Sur<br />
un morceau d’électro du groupe Trenmøller «The<br />
Dream» du disque Lost, les basses descendent<br />
avec un soupçon de franchise supplémentaire, mais<br />
dans notre pièce et avec un système bien réglé, ce<br />
n’est un gros changement non plus. Les différences<br />
avec et sans correction se portent bien plus sur<br />
le haut du spectre qui se calme pour atteindre<br />
une meilleure justesse de timbre. Le R-803D reste<br />
identique quant à sa dynamique, il donne une sorte<br />
d’impulsion bien vivace à la musique, mélangeant<br />
avec bonheur rapidité et tenue en puissance. Nous<br />
avons tenté d’aller le chercher dans ses moindres<br />
retranchements, et avouons que cet intégré tient<br />
la route sans aucun souci. Voilà un ampli qui saura<br />
vous étonner par sa vitalité.<br />
Conclusion<br />
Comme le disait une publicité amusante pour une<br />
barre chocolatée : «c’est de la dynamite !» C’est<br />
comme cela que nous aurions envie de décrire<br />
ce que fait ce Yamaha RN-803D. Il a un caractère<br />
«punchy» qui va en étonner plus d’un et sa<br />
transparence sera toujours une source de plaisir, car<br />
nous faisant entendre des sonorités laissées pour<br />
compte par d’autres dans cette gamme de prix.<br />
Dans le cadre d’une installation hifi et d’une pièce<br />
d’écoute bien optimisée, le système de correction<br />
acoustique YPAO ne sera pas toujours d’une très<br />
grande utilité. Par contre, si votre salle d’écoute<br />
présente des défauts et surtout si vous ne pouvez<br />
placer vos enceintes dans les meilleures conditions<br />
son action sera beaucoup plus intéressante.
78 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
YBA<br />
Passion IA350<br />
5300 €<br />
La marque d’électroniques hifi haut de gamme YBA propose plusieurs gammes d’appareils<br />
dont cette série Passion. L’ampli intégré stéréo IA350 reflète bien le savoir-faire et l’approche<br />
très puriste de son créateur français, Yves-Bernard André, avec cette touche d’artisan du son.<br />
L’YBA Passion IA350 étant d’une fabrication exemplaire, il sonne bien et possède une section<br />
de conversion analogique/numérique très complète.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
La marque YBA est née en 1981. Mais son fondateur,<br />
Yves-Bernard André, a démarré ses activités dans la<br />
hifi dès le début des années 70. Il détient toujours<br />
divers brevets de ses créations de cette époque.<br />
YBA a été racheté en partie par le groupe chinois<br />
Shanling en 2009. Cette opération lui a donnée<br />
de nouveaux moyens de production. Cependant,<br />
Yves-Bernard André reste maître à bord pour tout<br />
ce qui concerne la conception et le choix drastique<br />
des composants qu’ils viennent de France ou<br />
d’ailleurs. On peut même aller plus loin en précisant<br />
qu’aucune électronique ne peut voir le jour sans une<br />
approbation totale du concepteur qui en surveille<br />
tous les aspects.<br />
Nous vous avions déjà présenté l’année dernière<br />
l’ampli <strong>Hifi</strong> A100 qui avait d’ailleurs remporté une<br />
de nos récompenses. Cette année, nous nous<br />
attaquons à un autre amplificateur intégré de la<br />
série YBA Passion donc bien plus haut de gamme<br />
et qui offre une véritable section de conversion qui<br />
accepte la quasi-totalité des sources numériques<br />
d’aujourd’hui<br />
Comme un air de musique<br />
Entre les amplificateurs des anciennes séries et cette<br />
nouvelle offre sous l’égide de Shanling, le design<br />
des appareils YBA a peu changé, si ce n’est par une<br />
touche quelque peu plus moderne. Mais il n’en<br />
reste pas moins qu’un YBA se reconnait au premier<br />
coup d’œil, mélangeant avec raffinement tradition et<br />
modernité. Le Passion IA350 ne déroge pas à cette<br />
règle qui reflète bien le côté «passionnel» de son<br />
créateur. La face avant est toujours aussi dépouillée<br />
avec une plaque en aluminium épaisse (9 mm)<br />
avec comme seuls compagnons deux sélecteurs ;<br />
celui de droite pour le volume et celui de gauche<br />
pour la sélection des sources. En plein centre<br />
trône un afficheur ovale OLED qui donne tous les<br />
renseignements nécessaires aux fonctions en cours<br />
et réglages associés. Cette face avant domine un<br />
châssis, lui aussi en aluminium, l’ensemble reposant<br />
comme d’habitude chez ce fabricant sur 3 pieds<br />
dont deux sont amortis tandis que le troisième<br />
(devant) se termine par une boule métallique<br />
servant de point de fuite aux vibrations parasites.<br />
Le YBA Passion IA350 est livré avec une belle<br />
télécommande qui peut piloter d’autres appareils<br />
de la marque. Et ne cherchez pas le bouton de mise<br />
sous tension, il est caché sous l’appareil à droite.<br />
Une face arrière bien complète avec<br />
une section audionumériques Hi-Res et<br />
débrayable<br />
Il suffit de retourner l’YBA Passion IA350 pour<br />
s’apercevoir que cet intégré est fort complet, il ne<br />
lui manque que des fonctions réseau et une entrée<br />
phono pour rivaliser, avec les meilleurs concurrents.<br />
Nous avons donc une prise secteur IEC avec<br />
indication de la phase pour le sens du branchement<br />
secteur (ce qui est rare). Les borniers haut-parleurs<br />
sont de belle qualité avec des protections afin<br />
d’éviter les mauvais contacts. Après une paire de<br />
RCA qui servent au raccordement d’une seconde<br />
unité de puissance ou encore un caisson de grave,<br />
on trouve trois entrées analogiques avec deux paires<br />
de RCA et une paire symétrique par XLR. À droite,<br />
toute la section numérique montre ses atouts avec
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
79<br />
une sortie coaxiale, collée au plus près de pas moins<br />
de quatre entrées digitales : USB B, USB A, coaxiale,<br />
et AES/EBU.<br />
On note également un petit inverseur qui permet<br />
de désactiver (ou activer) l’alimentation de cette<br />
section de conversion si l’utilisateur désire éviter<br />
toutes interférences lors d’une utilisation purement<br />
analogique. La partie numérique se répartit sur<br />
deux cartes filles fixées l’une à l’autre. Nous avons<br />
les entrées USB B et A. La première faire appel à<br />
une interface asynchrone Xmos secondée par deux<br />
horloges pour réduire au maximum le jitter. En<br />
dessous, une puce Circus Logic CS4398 assure la<br />
conversion de toutes les entrées avec une résolution<br />
en PCM allant jusqu’à 24 bits /192 kHz. Si l’utilisateur<br />
souhaite écouter du DSD, il pourra le faire, mais<br />
sous DoP (DSD sous PCM). Cette section numérique<br />
bénéficie de sa propre alimentation (que l’on<br />
peut donc désactiver ou activer à sa guise) placée<br />
entre les deux autres transformateurs servant tout<br />
l’analogique.<br />
Sous le capot, un moteur puissant en double<br />
mono symétrique, avec la «french touch» de<br />
Yves-Bernard André<br />
Nous arrivons à toute la partie dite de puissance<br />
de l’appareil. Notons que le courant arrivant est<br />
redressé et filtré par deux sections d’alimentation<br />
totalement séparées et similaires (comme dans<br />
une configuration en vrai double mono). Le cœur<br />
du YBA Passion IA350 tourne autour d’un montage<br />
propre à Yves-Bernard André dit Alpha. Nous avons<br />
quatre paires de transistors bipolaires NJW21193 et<br />
194 qui sont fixés à un dissipateur de chaleur assez<br />
imposant. Le contrôle du volume passe par une<br />
puce Burr Brown PGA2320 en numérique avant de<br />
transférer les signaux analogiques vers les étages<br />
de gain qui sont polarisés en Classe A. Depuis<br />
bien des années, le concepteur revendique ce type<br />
de schéma pour sa linéarité et son absence de<br />
distorsion ; une sorte de signature sonore propre<br />
à la Classe A avec un minimum de contre-réaction.<br />
De plus, on remarque certains composants passifs<br />
de toute première qualité comme des résistances<br />
estampillées YBA et fabriquées spécialement pour<br />
la marque. Nous repérons également de petits<br />
morceaux de bois collés sur certains composants,<br />
là aussi la patte du concepteur se reconnait par<br />
son désir d’optimiser de façon assez personnelle le<br />
schéma.<br />
La conception double mono et symétrique fait<br />
appel à deux gros transformateurs en double C<br />
de 320 VA. L’originalité du Passion IA350, pour des<br />
raisons évidentes de lutte contre toute forme de<br />
vibration parasite, est que ces deux transformateurs<br />
sont fixés de façon assez souple, ou plutôt amortis<br />
par des pieds en caoutchouc. Chacun est coiffé<br />
d’une protection. Yves-Bernard André affirme que<br />
le choix de ce type de transformateurs élimine les<br />
phénomènes liés à la microphonie. Chacun utilise<br />
une centaine de plaques à grains orientés qui sont<br />
enduites de vernis isolant, puis imprégnés sous vide<br />
pendant au moins 2 jours.<br />
Pour le filtrage et la réserve de puissance<br />
instantanée, sont installés sur une carte fille pas<br />
moins de six gros condensateurs BC Components<br />
de 4700 µF chacun. Le montage et la fabrication<br />
laissent apparaître une maîtrise de tous les<br />
paramètres pour faire de cet YBA Passion IA350 un<br />
intégré ultra performant.<br />
A l’écoute du YBA Passion IA350 : douceur,<br />
contraste sonore et rapidité de tous les<br />
instants<br />
Voilà un ampli qui sait manier plusieurs qualités au<br />
sein d’un message sonore à la fois détaillé, profond<br />
Spécifications<br />
•Puissance : 2 x 115 W sous 8 Ω et 2 x 160 watts sous 4 Ω<br />
•Connectique analogique : 3 (2 RCA et 1 XLR)<br />
•Connectique numérique : 1 x AES/EBU, 1 coaxiale et 1 x<br />
USB B (24/192 kHz)<br />
•Connectique iDevice : 1 x USB A<br />
•Distorsion : < 0.03%<br />
•Réponse en fréquence : 20Hz à 20 kHz<br />
•Rapport signal/bruit : > 95 dB<br />
•Dimensions : 43 x 38 x 10.8 cm (LxPxH)<br />
•Poids : 15.4 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
80 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
et précis. Nous avons pu l’écouter bien rôdé et<br />
avec diverses sources, il a fait feux de tout bois avec<br />
nos enceintes colonnes Grand Cru Horizon leur<br />
donnant de la rapidité, du grain sur les notes, le<br />
tout bercé d’un bas bien musclé et en même temps<br />
sans aucune maigreur. Cet ampli se démarque assez<br />
vite par le contraste qu’il s’emploie à donner à la<br />
restitution, un contraste non dépourvu d’une densité<br />
et d’une richesse harmonique assez étonnantes. Il<br />
est comme une voix qui s’exprime avec conviction<br />
et parée d’une excellente homogénéité. Comme<br />
nous l’avons déjà mentionné, les nouveaux YBA<br />
ont beaucoup gagné en confort d’écoute avec<br />
des timbres plus riches, plus complets, mais qui ne<br />
tombent jamais dans un excès de mollesse ou de<br />
monotonie.<br />
La transparence arrive à un niveau assez<br />
exceptionnel avec cet YBA Passion IA350 sans<br />
oublier tout ce qui fait la richesse et la diversité<br />
des timbres. Ce côté ouvert ne soufre en aucun<br />
cas d’une quelconque froideur. Il nous semble bien<br />
qu’Yves-Bernard André a réussi le pari du mariage,<br />
souvent difficile, entre précision et homogénéité.<br />
Nous pouvons jouir de cet équilibre, cette finesse<br />
avec le Quator Arod jouant des œuvres de<br />
Mendelson, les Quartets OP.13, où cet orchestre<br />
se déploie parfaitement dans l’espace, remplissant<br />
notre pièce sans perte d’énergie sur toute la<br />
largeur de la bande passante. Ce quatuor qui réunit<br />
Jordan Victoria au violon suivi au même instrument<br />
d’Alexandre Vu et soutenu par l’alto Corentin<br />
Apparailly et au violoncelle par Samy Rachid passe<br />
à la perfection. On a toutes la richesse harmonique,<br />
toutes les couleurs de deux violonistes avec en léger<br />
arrière-plan les deux autres instrumentistes. C’est<br />
transparent, mais pas froid, au contraire la profusion<br />
de détails donne une restitution vive et enjouée.<br />
Puis nous retrouvons la chanteuse suédoise<br />
d’origine ougandaise Jaquee (Jaqueline Nakiri<br />
Nalubale), et son tout dernier album «Fly High».<br />
Assez inclassable quant à son genre de musique,<br />
sa voix puissante passe admirablement bien. L’YBA<br />
Passion IA350 sait souligner avec conviction tous<br />
les phrasés, les intonations de son chant, le tout<br />
au beau milieu d’un ensemble de musique et de<br />
musiciens hétéroclites. Les claquements de doigts<br />
du morceau «Fly High» se détachent parfaitement<br />
au milieu d’un déluge de sonorités aussi multiples<br />
que variées. La basse est hyper énergique, en<br />
cela elle se rapproche d’un son très Rap avec une<br />
ligne synthé basse puissante. Mais la voix de cette<br />
chanteuse apparait toujours au premier plan avec un<br />
positionnement très holographique.<br />
Puis nous avons retrouvé le tout dernier MC Solaar<br />
et son morceau «Sonotone». Même si le niveau de<br />
grave est impressionnant, cet ampli YBA différencie<br />
tous les plans sonores avec un <strong>mag</strong>nifique contraste<br />
qui donne à la restitution une superbe modulation,<br />
fruit d’une belle précision, tant sur la scène sonore<br />
que sur la nature de chaque sonorité.<br />
Conclusion<br />
Yves-Bernard André signe encore là une belle<br />
réussite. En plus de sa fonctionnalité élargie<br />
(ouverture au numérique), l’YBA Passion IA350<br />
transporte de la joie, de la vivacité et nous transmet<br />
une excellente richesse tonale qui, s’ajoutant à<br />
une rapidité de tous les instants, nous a réellement<br />
conquis.
<strong>ON</strong> Magazine c’est aussi...
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Equipé d’un amplificateur en 2x80W en classe D,<br />
LN05A diffuse un son rond, chalereux et détaillé,<br />
propre à TRIANGLE. Avec un volume relativement<br />
contenu (90cm de Hauteur pour 16.5 cm de<br />
largeur), ces enceintes délivrent une puissance<br />
surprenante pour leur taille.<br />
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ENCEINTES<br />
ACOUSTIQUES<br />
Waterfall Victoria Evo - en page 110
84 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
AMPHI<strong>ON</strong><br />
Argon 3S<br />
2150 €<br />
Directement dérivée du modèle professionnel One18, une enceinte «monitoring» très<br />
appréciée chez les pros, la nouvelle enceinte de bibliothèque Amphion Argon 3S reprend le<br />
concept d’un haut-parleur passif en lieu et place de l’évent bass-reflex des anciens modèles 3.<br />
Le gain dans le grave est net, il s’ajoute désormais à des timbres superbement naturels : une<br />
signature sonore propre à cette marque finlandaise.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
La marque finlandaise Amphion est encore discrète<br />
et pourtant sa notoriété s’étend de plus en plus<br />
dans le milieu professionnel. Que ce soient des<br />
studios d’enregistrement, de mixage ou même pour<br />
certains compositeurs de musique, les enceintes<br />
Amphion séduisent par une restitution très naturelle<br />
mais aussi par leur aptitude à être écoutées des<br />
heures durant sans fatigue ou lassitude.<br />
Adieu le bass-reflex, vive le radiateur passif<br />
Sur les enceintes Anphion Argon un gros travail<br />
a été effectué sur la charge du haut-parleur de<br />
médium/grave. Après de nombreux essais et mises<br />
au point, l’évent bass-reflex fait place aujourd’hui à<br />
un transducteur passif placé à l’arrière de l’enceinte.<br />
Comment cela fonctionne-t’il ? Un transducteur<br />
passif (ou radiateur passif) est un haut-parleur sans<br />
sa partie moteur, il est composé uniquement d’un<br />
châssis, d’une membrane et de ses suspensions.<br />
Il ne peut donc pas être utilisé seul, puisqu’il est<br />
incapable de vibrer seul. Il doit être entrainé par<br />
un haut-parleur actif, disposé en face avant dans<br />
notre cas. Ce dernier produit donc des pressions et<br />
dépressions d’air à l’intérieur de la caisse, elles vont<br />
entrainer les mouvements en piston de ce radiateur<br />
passif qui jouera exactement le même rôle qu’un<br />
évent mais en plus performant.<br />
Cette technique présente l’avantage d‘abaisser le<br />
taux de distorsions tout en apportant une bande
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
85<br />
passante plus large : les effets recherchés par Anssi<br />
Hyvönen le concepteur des enceintes Amphion.<br />
Les principes acoustiques Amphion<br />
Ainsi sur les enceintes Argon 3S, nous trouvons<br />
à l’arrière un transducteur de 16.5 cm passif à<br />
membrane en aluminium, la même qui équipe le<br />
haut-parleur actif de devant.<br />
En dehors de cette nouvelle technique de charge,<br />
les Argon 3S ne diffèrent pas fondamentalement de<br />
leurs prédécesseurs. Le coffret est toujours formé<br />
par des parois en MDF haute densité de 3 cm<br />
d’épaisseur. En les regardant de près, on s’aperçoit<br />
qu’il s’agit d’un assemblage de trois plaques d’un<br />
centimètre d’épaisseur chacune collées ensemble<br />
sous haute pression. La rigidité de l’ensemble est<br />
totale. A l’intérieur, nous découvrons une plaque<br />
supplémentaire à orifice multi-trous juste derrière le<br />
haut-parleur médium/grave. Suivant les informations<br />
données par Anssi Hyvönen en personne, son rôle<br />
n’est pas seulement de rigidifier le coffret mais de<br />
contrôler les flux d’air internes et ce, suite à des<br />
calculs menés par la section R&D d’une grande<br />
Université située en Suisse.<br />
Sur la face avant, nous retrouvons un tweeter avec<br />
un dôme en titane d’origine SEAS mais modifié<br />
pour Amphion. Ce transducteur est au centre d’un<br />
guide d’ondes (ou pavillon) de même diamètre<br />
que le haut-parleur de médium/grave, une pièce<br />
fabriquée également en MDF. Elle permet une mise<br />
en phase verticale avec le centre du haut-parleur de<br />
médium/grave comme de pouvoir faire travailler le<br />
tweeter à des fréquences très basses.<br />
Juste en dessous et parfaitement dans l’axe, nous<br />
avons le haut-parleur de médium/grave de 16,5 cm<br />
de diamètre à membrane aluminium et suspension<br />
souple en demi-rouleau. Son châssis en métal<br />
injecté comme la bobine en aluminium de 26 mm<br />
de diamètre et son circuit <strong>mag</strong>nétique de très<br />
forte capacité sont une promesse à des transitoires<br />
extrêmement rapides comme une tenue en<br />
puissance sans faille. Ce haut-parleur est également<br />
d’origine SEAS, venant de la série Prestige de ce<br />
fabricant Norvégien mais adapté spécialement pour<br />
les enceintes Amphion.<br />
se situe en dessous de celles où l’oreille sera la plus<br />
sensible aux problèmes de phase ou de variations<br />
de niveau par exemple.<br />
Ensuite un gros travail a été fait pour que les deux<br />
transducteurs actifs se marient au mieux malgré<br />
cette fréquence de coupure très basse. Et c’est là<br />
que l’adoption d’un guide d’onde pour le tweeter,<br />
un pavillon qui a le même diamètre que le hautparleur<br />
de médium/grave, va jouer tout son rôle<br />
et permettre une parfaite mise en phase des deux<br />
transducteur.<br />
Le filtre a été à son tour conçu spécialement pour<br />
cette mise en œuvre. Ses borniers sont d’origine<br />
Argento Audio Il ne comprend que des bobines à<br />
air et de condensateurs jaunes estampillés Amphion<br />
et d’un très haut niveau de qualité.<br />
Grâce à ce montage particulier, l’incidence de la<br />
pièce d’écoute serait beaucoup moindre qu’avec<br />
des enceintes plus traditionnelles.<br />
Les Amphion Argon 3S à l’écoute : une vraie<br />
promesse de plaisir tenue<br />
La mise en place des Argons 3S s’est effectuée<br />
avec une facilité déconcertante comme nous le<br />
supposions avec les principes acoustiques de ces<br />
enceintes. Posées sur des pieds, certes lourds et<br />
inertes, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour<br />
obtenir une i<strong>mag</strong>e stéréo crédible et une qualité<br />
de timbre empreinte d’une très belle justesse. En<br />
Spécifications<br />
•Principe de fonctionnement : 2 voies, enceinte close avec<br />
radiateur passif arrière<br />
•Tweeter : 25 mm en titane<br />
•Médium/grave : 16,5 cm aluminium<br />
•Fréquence de coupure : 1600 Hz<br />
•Impédance nominale : 8 Ohms<br />
•Sensibilité : 87 dB<br />
•Réponse en fréquence : 30 à 25 000 Hz<br />
•Puissance recommandée : 20 à 150 W<br />
•Dimensions : 380 x 191 x 305 mm (H x L x P)<br />
•Poids : 12 kg<br />
•Prix : 2 150 € la paire (couleurs : blanc et noir standard et<br />
grilles/pavillon en couleurs) et 2 350 € en Noyer plaqué<br />
Une directivité contrôlée<br />
Enfin, nous en arrivons à la technique U.D.D. pour<br />
«Uniformly Directive Diffusion», un principe propre<br />
à Amphion portant sur l’incidence de la pièce<br />
d’écoute et le résultat final dans un salon. Tout<br />
d’abord, la fréquence de coupure entre les deux<br />
transducteurs actifs est fixée à 1600 Hz, ce qui<br />
très bas par rapport à ce qui est fait par d’autres<br />
constructeurs (environ 3 kHz). Cette zone de<br />
recouvrement n’a pas été choisie par hasard. Elle<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
86 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
revanche, le rendement somme toute un peu faible<br />
ou moyen (87 dB) demande un amplificateur un peu<br />
musclé si l’on veut atteindre des niveaux sonores<br />
élevés dans une pièce de belles dimensions.<br />
A l’écoute, ces Argons 3S se révèlent rapidement<br />
comme étant des enceintes «phasées», c’est-àdire<br />
avec une excellente linéarité de la bande<br />
passante et surtout une totale absence de son<br />
typé. Le rendu sonore est extrêmement cohérent<br />
et joue avec un naturel qui n’est pas sans nous<br />
faire penser par exemple à des Acoustics Energy<br />
REF1 ou encore des Grand Cru Essentiel. Cette<br />
absence de son de caisse fait rentrer ces Argon<br />
3S dans le camp des transducteurs parfaitement<br />
maîtrisés et soucieux du vrai caractère de chaque<br />
instrument. Même constatation avec les éléments<br />
placés en amont, les Argons 3S en dévoilent les<br />
plus subtiles différences, ce qui dénote un caractère<br />
transparent et dépourvu de colorations. De plus,<br />
elles offrent une scène sonore très réaliste avec<br />
un rendu holographique remarquable. Cette vraie<br />
transparence s’accompagne donc d’une belle<br />
densité sonore : deux qualités qui ensembles offrent<br />
une écoute vivante et d’une belle assise.<br />
Le haut du spectre est fourni mais empreint d’une<br />
douceur et d’une matérialité qui sont les signatures<br />
sonores des Amphion. Le son coule de source avec<br />
une très belle limpidité et clarté mais sans jamais<br />
devenir crispant ou excessif. Le médium, lui aussi,<br />
est d’une très belle facture comme nous le prouve<br />
l’écoute du SACD des œuvres de W.A Mozart et<br />
M. Haydn jouées par Rachel Podger au violon et<br />
Jane Rogers au violon alto. Les timbres de ces deux<br />
instruments sont réellement <strong>mag</strong>nifiques : un doux<br />
mélange de boisé et de mordant que les Argons<br />
3S s’évertuent à nous restituer avec une exactitude<br />
remarquable. La différence de tessiture de ces deux<br />
instruments à cordes frottées est formellement<br />
reconnaissable même lors de passages complexes.<br />
Nous ressentons bien la ligne mélodique<br />
différenciée de chacun de ces deux instruments<br />
comme le jeu plus ou moins appuyé de chacune de<br />
ces deux musiciennes. Comme dit plus haut, l’i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique est très crédible avec un placement<br />
de chaque instrument parfaitement calculé dans un<br />
espace sonore bien rempli. Les timbres sont justes<br />
avec des attaques de notes bien restituées. Le côté<br />
Monitoring des Amphion et leur capacité naturelle<br />
de retranscrire les moindres détails est un voyage<br />
très personnel dans ces œuvres.<br />
Puis sur l’excellent vinyle «Transformer» de Lou Reed<br />
et son fameux morceau «Walk on the Wild Side», la<br />
ligne mélodique de la contrebasse d’Herbie Flowers<br />
doublée d’une basse électrique est parfaitement<br />
soutenue par les Amphion Argons 3S. Certes,<br />
nous avons affaire ici à des enceintes de format<br />
bibliothèque, le niveau dans le bas ne pourra jamais<br />
se comparer avec celui de grosses colonnes, mais<br />
à défaut de descendre très bas, ces enceintes ont<br />
une souplesse et une légèreté dans ce registre qui<br />
font rapidement oublier leur limitation naturelle. La<br />
voix de Lou Reed est, par exemple, d’une parfaite<br />
exactitude. Il émane de ce chanteur pop-rock une<br />
rare émotion que soutient le léger jeu du violoniste<br />
situé en arrière-plan. Idem pour le saxophone de<br />
Ronnie Ross qui semble s’avancer vers le devant<br />
de la scène au fur et à mesure que le niveau de<br />
son instrument monte. Nous sentons bien tous les<br />
contrastes de niveau dans le jeu de ce musicien<br />
comme son phrasé. Le son est rapide, rythmé et la<br />
batterie, ramenée à l’essentiel dans ce morceau,<br />
est parfaitement bien rendue. Nous écoutons ce<br />
morceau avec l’aisance que procurent des modèles<br />
beaucoup plus onéreux tant la musicalité sonne<br />
vraie et laisse place à son âme jazzy.<br />
Conclusion<br />
Qu’ajouter à tout ce qui vient d’être énoncé si ce<br />
n’est que ces Amphion Argon 3S sont de petites<br />
merveilles sonores tant nous sentons qu’elles<br />
ont été conçues dans un esprit de rigueur et de<br />
neutralité qui transforme chaque écoute en un<br />
pur moment de plaisir. Certes, elles ne sont pas<br />
faites pour sonoriser de grands espaces mais,<br />
en revanche, elles ont la capacité d’apporter ce<br />
réalisme qui nous fait voyager à chaque morceau de<br />
musique entendue. Elles sauront toujours dénicher<br />
ce petit plus qui rendra les écoutes toujours variées ;<br />
une vraie promesse de plaisir.
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PARIS
88 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
ASA<br />
2150 €<br />
Monitor Baby<br />
L’enceinte Monitor Baby est la dernière création du constructeur française ASA. Ce modèle<br />
hérite de plus de 27 ans d’expérience du concepteur Philippe Bernard qui privilégie avant tout<br />
une approche « artisanale » où chaque enceinte est le fruit d’un travail très accompli. D’un<br />
format bibliothèque, la Monitor Baby en étonnera plus d’un par son ampleur et sa capacité à<br />
remplir une salle d’écoute. par Pierre-Yves Maton<br />
Asa pour Atelier de Synergie Acoustique est<br />
typiquement un concepteur et fabricant d’enceintes<br />
acoustiques faites sur mesure. À sa tête, Philippe<br />
Bernard, un artisan acousticien qui s’est fait<br />
connaître dans les années 90 par un modèle Monitor<br />
qui avait bien fait parler de lui à cette époque.<br />
Depuis, la gamme que propose ASA s’est largement<br />
étoffée avec 3 autres modèles bibliothèque : la<br />
Monitor Standard, la Monitor Pro et enfin notre<br />
ASA Monitor Baby tandis qu’un caisson de grave<br />
actif en bois massif a également fait son apparition.<br />
Cette Monitor Baby est donc la dernière création<br />
de cet artisan/luthier des enceintes dont la vocation<br />
est de combler les mélomanes et audiophiles avec<br />
une enceinte compacte, très soignée, à un prix<br />
raisonnable. Des supports, spécialement conçus,<br />
pour elles sont également au catalogue. Optimisés<br />
et anti-résonants, ils sont disponibles en diverses<br />
finitions suivant celui de l’enceinte : ivoire clair, gris<br />
clair, rouge ruby et noire : leur prix : 700 € la paire.<br />
Une construction artisanale avec une<br />
ébénisterie aux parois très épaisses et deux<br />
haut-parleurs SEAS collés au plus près<br />
Comme vous l’avez compris, les ASA Monitor<br />
Baby sont des enceintes à poser sur des supports<br />
(de la qualité de ces pieds jouera le résultat final).<br />
Leurs dimensions : 37 x 25 x 33 cm (HxLxP) sont<br />
assez imposantes d’ailleurs pour des modèles que
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
89<br />
l’on qualifie de bibliothèque ou compacts. Elles<br />
prennent leur place dans la pièce et ne se font pas<br />
visuellement oublier. Le coffret est fait à partir de<br />
MDF d’une épaisseur assez conséquente de 28<br />
mm. La face avant qui reçoit les deux hauts parleurs<br />
avoue même une sur-épaisseur de 5 mm par rapport<br />
aux autres parois. Le tweeter est un modèle du<br />
fabricant norvégien SEAS, un dôme souple de<br />
2.5 cm de diamètre, qui a été modifié suivant les<br />
directives de Philippe Bernard par le fabricant.<br />
Il empiète légèrement sur un autre haut-parleur<br />
SEAS, cette fois un boomer de 18 cm à membrane<br />
à pulpe de cellulose (papier) qui est décompressé<br />
par un évent bass-reflex débouchant en face<br />
avant. Nous n’en saurons pas plus sur ce qui a été<br />
effectué par SEAS pour ces deux HP, mais il est<br />
important de préciser qu’ils sont appairés en mesure<br />
comme en son avant montage. Le principe de ce<br />
rapprochement physique de ces deux HP est dicté<br />
par la volonté de mettre un médium/grave de belle<br />
dimension dans un volume restreint et en même<br />
temps d’obtenir une source sonore plus ponctuelle.<br />
Un filtre coulé dans la résine utilisant des<br />
composants triés sur le volet<br />
Le filtre de l’enceinte, lui aussi, ne pourra être passé<br />
sous notre inspection puisqu’il est coulé dans de la<br />
résine. Ils utilisent des condensateurs SCR (marque<br />
reconnue pour la qualité de ses productions) et<br />
des selfs-inductions en fil de 2 mm de section. Les<br />
filtres sont mesurés et appairés avant montage dans<br />
ce bloc de résine, qui évite tous phénomènes de<br />
vibrations néfastes au résultat final. Les connecteurs<br />
acceptent tout type de fiches et même du câble nu<br />
de forte section (6 mm2). Sachez que contrairement<br />
à beaucoup de marques d’enceintes, tout est<br />
ici fabriqué en France : de l’assemblage des<br />
ébénisteries au montage final. Les ASA Monitor<br />
Baby sont disponibles en plusieurs finitions (à<br />
l’i<strong>mag</strong>e des supports Asa) : ivoire clair, noire laquée,<br />
rouge Ruby et gris clair. De quoi satisfaire tous les<br />
intérieurs donc. Il convient de saluer le travail de<br />
Philippe Bernard qui ne cède pas à la facilité dans<br />
aucun domaine et propose donc un produit 100%<br />
«Made In France», ce qui devient de plus en plus<br />
précieux.<br />
Kiseki Blue N.S et étage phono Jolida. Question<br />
ampli, nous avons essayé ces enceintes avec un<br />
YBA IA350 de la série Passion comme avec le tout<br />
dernier Micromega M-One 150, le tout restant<br />
câblé en Esprit Audio Eterna. Alors, et malgré<br />
leur appellation bibliothèque, ou compactes, les<br />
ASA Monitor Baby sont tout d’abord d’une taille<br />
imposante dans cette catégorie et demandent<br />
également un placement dégagé quelque peu des<br />
murs arrière si l’on veut bénéficier de toutes leurs<br />
qualités en matière d’i<strong>mag</strong>e stéréophonique ; ce<br />
que nous avons fait. Parce que tout d’abord, c’est<br />
sur ce plan qu’elles nous ont surpris le plus. Elles<br />
sont capables de développer une scène sonore<br />
ample, large et dotée d’une belle profondeur. Les<br />
aigus sont finement ciselés, avec beaucoup de<br />
détails et d’informations, même s’ils ont une légère<br />
coloration et pourraient être un poil plus fruités.<br />
Du coup, l’équilibre tonal est un peu physiologique<br />
avec un registre médium un peu en retrait par<br />
rapport à cette prépondérance du haut du spectre<br />
tandis que le bas médium/grave est, lui, d’un<br />
niveau impressionnant pour la taille de l’enceinte.<br />
Parallèlement, nous sentons que nous pouvons<br />
leur demander la lune en ce qui concerne le niveau<br />
sonore. Les ASA Monitor Baby et malgré leur nom<br />
savent encaisser des niveaux sonores très élevés<br />
sans broncher une seule seconde.<br />
Leur définition et transparence dans le haut<br />
trouvent toute leur <strong>mag</strong>nificence sur le dernier<br />
disque des sœurs Ibeyi, «Ash». Les voix de ces<br />
Spécifications<br />
•Type : enceinte 2 voies bass-reflex<br />
•Tweeter à dôme souple de 25 mm et boomer de 18 cm à<br />
membrane en papier traité, accordé par un évent frontal<br />
•Sensibilité : 89 dB/1W/1M<br />
•Puissance admissible : 90 Watts<br />
•Impédance : 8 Ω<br />
•Dimensions : 37 x 25 x 33 cm (HxLxP)<br />
•Poids : 12 kg pièce<br />
Notre avis<br />
À l’écoute : des enceintes énergiques et<br />
spontanées<br />
L’écoute de ces ASA Monitor Baby s’est effectuée<br />
dans notre installation avec plusieurs sources :<br />
lecteur réseau Lumin, platine vinyle VPI + cellule<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
90 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
deux compositrices et chanteuses, pleines de<br />
créativité, sont parfaitement placées au centre<br />
d’un espace sonore très bien construit. Nous<br />
parvenons à parfaitement entendre tous les petits<br />
sons qui parsèment ce disque. Les percussions,<br />
de multiples origines, sont bien reproduites avec<br />
fermeté et décision. Nous sentons que le son ne<br />
traine pas du tout, les Monitor Baby savent tenir<br />
tout cela sans aucune confusion, ni durcissement.<br />
En passant par le disque du film «Arizona Dream» et<br />
plus particulièrement le morceau acoustique «Old<br />
Home» de Goran Bregovic, le bas est toujours bien<br />
tenu. Il y a dans ce morceau une note sous-grave,<br />
mais avec les Baby, elle est extrêmement discrète.<br />
D’autres enceintes compactes, comme les Amphion<br />
Argons 3S, font mieux sur ce point permettant de<br />
percevoir plus facilement cette note, non dans toute<br />
son amplitude, certes, mais de façon plus nette.<br />
Les ASA Monitor Baby ont donc un bas médium/<br />
grave bien construit, avec du tonus, de la répartie,<br />
mais il ne faut pas non plus leur<br />
demander de descendre au fin<br />
fond des infra-graves.<br />
En passant sur le LP de Arvo<br />
Pärt, «Tabula Rasa» et le<br />
morceau «Frates» joué par le<br />
soliste Gil Shaman et l’orchestre<br />
Gothenburg Symphony<br />
Orchestra. Les violons et plus<br />
particulièrement celui du soliste<br />
sont bien piqués avec un beau<br />
filé dans le haut même s’il est<br />
un peu répétitif. Ces enceintes<br />
montrent leur caractère pointu<br />
et chatouilleux sur ce plan. Il<br />
conviendra donc de les marier<br />
avec un ampli plutôt assez<br />
doux, un ampli à tube devrait<br />
faire des merveilles comme<br />
des câbles allant dans le même<br />
sens. Sur ce disque, on obtient<br />
une belle profondeur des<br />
champs sonores avec certains<br />
sons se détachant vraiment en<br />
arrière-plan, qui se perçoivent<br />
sans aucune difficulté. Tous les<br />
phrasés et accents du soliste au<br />
violon sont bien mis en avant<br />
avec une belle attaque de note<br />
et une franchise que nous avions déjà découverte<br />
sur d’autres morceaux de musique. Les ASA Monitor<br />
Baby sont vivantes, très extraverties et rapides.<br />
La technique qui consiste à rapprocher les deux<br />
sources sonores porte admirablement ses fruits.<br />
Nous ne pouvons qu’être conquis par une certaine<br />
homogénéité du placement de cet orchestre où<br />
chacun a sa place sans aucune confusion.<br />
Conclusion<br />
Les Asa Monitor Baby sont donc des enceintes qu’il<br />
conviendra de chouchouter quelque peu sur le plan<br />
des sources comme sur celui de l’ampli. Leur vision<br />
vivante et spontanée de la musique demande que<br />
nous leur cherchions les meilleurs compromis, les<br />
meilleurs mariages au niveau de leur association<br />
avec les autres appareils qui vont l’entourer. Leur<br />
joie à reproduire de la musique se démarque assez<br />
vite, à l’utilisateur de savoir les apprivoiser.
Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par<br />
<strong>mag</strong>.fr<br />
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92 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
CABASSE<br />
Antigua MC170<br />
550 €<br />
Cabasse est une des plus vieilles dames de la hifi française et, malgré quelques accidents de<br />
la vie, elle garde toujours bon pied, bon œil. Elle propose une très vaste gamme d’enceintes<br />
hifi et homme cinéma pour tous les budgets, d’une conception toujours fort sérieuse.<br />
par Pierre Stemmelin<br />
Cabasse est une des marques les plus<br />
emblématiques de la <strong>Hifi</strong> française et aussi une<br />
des plus anciennes. Elle a été fondée en 1950 par<br />
Georges Cabasse, descendant d’une célèbre famille<br />
de luthiers, et a marqué l’histoire de l’acoustique<br />
par de nombreuses innovations et réalisations<br />
prestigieuses. Parmi ses faits d’armes les plus<br />
glorieux, on peut citer l’équipement en hautparleurs<br />
du cinéma le Grand Rex à Paris dans les<br />
années 50, de la Géode en 1984 (toujours à Paris) ou<br />
encore du porte-avion Charles de Gaulle en 1998.<br />
Le parcours de Cabasse n’a pas toujours été un long<br />
fleuve tranquille. Il a été marqué en 2006 par son<br />
rachat par le japonais Canon puis en 2014 par Awox<br />
une société française spécialisée dans les objets<br />
connectés. Cependant, Cabasse a su conserver<br />
son ADN. Christophe Cabasse, fils de Georges, est<br />
aujourd’hui un de ses piliers en qualité de directeur<br />
des ventes et du marketing international. La marque<br />
est également restée fidèle à son port d’attache<br />
en Bretagne. Son laboratoire de recherche et une<br />
partie de sa production sont toujours localisés<br />
dans son centre acoustique, installé prés de Brest,<br />
surplombant l’envoutante baie de la mer d’Iroise.<br />
Une «grosse» enceinte compacte avec<br />
médium/aigu fidèle à l’esprit de Source à<br />
Cohérence Spatiale<br />
En ce qui concerne les technologies, Cabasse reste<br />
également attaché à certains concepts, notamment<br />
celui de «Source à Cohérence Spatiale» (SCS) mis<br />
au point à l’origine (en 1993) pour des réalisations<br />
ultra haut de gamme, décliné aujourd’hui sous<br />
sa forme la plus aboutie sur des ovnis High End,<br />
comme l’Océan ou la Sphère, mais aussi, en version<br />
simplifiée sur tout le reste de la gamme comme<br />
nous le voyons ici avec l’Antigua MC170 équipé<br />
d’un transducteur coaxial assez particulier.<br />
Cette Cabasse MC170 est une assez grosse
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
93<br />
enceinte pour un modèle dit «compact» ou «de<br />
bibliothèque». Il s’agit d’un modèle trois voies,<br />
accordé en bass-reflex par un évent tubulaire<br />
dorsal. Elle est revêtue d’un vinyle imitant les<br />
veinures du bois, en finition ébène noir ou chêne<br />
clair. Son ébénisterie est réalisée en panneaux de<br />
médium de 13 mm d’épaisseur. Sa réalisation est<br />
sérieuse et soignée. Malgré le prix très raisonnable<br />
de cette enceinte, elle bénéficie déjà d’attentions<br />
particulières. Elle comporte un cadre de renfort<br />
interne, des flancs galbés et tous ses éléments<br />
rapportés sont vissés sur inserts métalliques. On<br />
peut aussi ajouter, au chapitre des bons points, les<br />
solides grilles métalliques amovibles de protection<br />
des haut-parleurs, maintenues par des aimants<br />
invisibles<br />
Mais le plus intéressant se situe dans les hautparleurs<br />
qui sont propres à Cabasse. Le boomer de<br />
17 cm de diamètre est doté d’un beau saladier en<br />
matériau synthétique moulé et d’une membrane en<br />
polypropylène avec revêtement avant métallisé et<br />
texturé afin d’obtenir une meilleure rigidité et une<br />
meilleure maîtrise des résonances.<br />
Le module médium/aigu reprend de son côté le<br />
fameux principe SCS, cher à Cabasse, puisque c’est<br />
un transducteur coaxial. Il est composé d’un cône<br />
d’environ 10 cm de diamètre, en polypropylène, qui<br />
assure la reproduction du registre médium entre<br />
700 Hz et 3,6 kHz, avec en son centre une sorte<br />
d’ogive qui porte le tweeter, pour les aigus, à dôme<br />
textile de 25 mm, logé dans une amorce de pavillon.<br />
Ce transducteur de médium/aigu bénéficie de sa<br />
propre charge close. À l’intérieur de l’enceinte, cette<br />
charge est isolée du reste du volume par un capot<br />
métallique.<br />
Une restitution franche et directe avec un<br />
grave qui sait rouler des mécaniques<br />
Il faut garder à l’esprit que les Cabasse Antigua<br />
MC170 sont des enceintes hifi relativement<br />
abordables. On ne peut naturellement en attendre<br />
la même définition, les mêmes qualités de timbre<br />
et la même propreté dans le grave que les modèles<br />
bien plus coûteux que nous avons testés par ailleurs.<br />
Néanmoins, elles affichent déjà des performances<br />
de haut niveau, avec notamment une très bonne<br />
tenue en puissance et une dynamique importante.<br />
Leur équilibre tonal est relativement physiologique<br />
avec un grave assez charnu qui a à la fois la pêche et<br />
du corps.<br />
Lors de leur test des Cabasse Antigua MC170, nos<br />
confrères du <strong>mag</strong>azine Les Numériques ont noté<br />
aux mesures une remontée assez importante dans<br />
les aigus, se manifestant à l’écoute par un haut du<br />
spectre trop présent. Il semblerait que ce point<br />
ait été amélioré. Lors de nos essais, nous n’avons<br />
pas perçu d’acidité ou agressivité dans ce registre.<br />
Certes, ces enceintes pourraient avoir un peu plus<br />
de corps et de fruité dans le médium et elles ne<br />
font pas toujours dans la dentelle et la délicatesse,<br />
mais elles sont plutôt douces dans les aigus. Elles<br />
savent en même temps se montrer très franches et<br />
directes. Elles sont un peu directives, mais une fois<br />
bien positionnées, elles sont en mesure de délivrer<br />
une i<strong>mag</strong>e stéréophonique d’une belle ampleur et<br />
avec beaucoup de relief.<br />
Le son n’a rien de répétitif. Au contraire, en<br />
changeant de morceau de musique, on constate<br />
immédiatement les variations d’atmosphères. En ce<br />
sens, les Cabasse Antigua MC170 font preuve d’une<br />
belle expressivité. Avec elles, la musique est vivante,<br />
changeante, tantôt très douce comme une berceuse<br />
et à d’autres moments beaucoup plus énergique et<br />
vivifiante. Il n’y a aucun risque de s’ennuyer avec un<br />
petit ronron sans saveur et une restitution trop lisse.<br />
Les Antigua MC170 laissent parler les musiciens et<br />
les chanteurs avec une approche très «live», sans<br />
filtre.<br />
Conclusion<br />
Les Cabasse Antigua MC170 sont des enceintes qui<br />
peuvent faire preuve d’une belle énergie, délivrer<br />
une puissance acoustique importante et un bas du<br />
spectre généreux. Elles demandent un peu d’espace<br />
pour s’exprimer (à partir de 20 m2 et 3 m de recul).<br />
Elles sont faites pour ceux qui recherchent une<br />
restitution franche et ample. Loin d’une approche<br />
policée, elles savent montrer du tempérament.<br />
Spécifications<br />
•Enceinte compacte, 3 voies accordées en bass-reflex<br />
•Transducteurs : boomer (17NT20) de 17 cm, médium/aigu<br />
coaxial (10T15MC) de 10 cm avec tweeter à dôme de 25 mm<br />
•Fréquences de coupure du filtre : 700 et 3 600 Hz<br />
•Bande passante : 60 à 20 000 Hz<br />
•Efficacité : 88 dB/1 W/1 m<br />
•Impédance nominale : 8 ohms<br />
•Impédance minimale : 3,2 ohms<br />
•Puissance nominale : 75 W<br />
•Puissance admissible crête : 550 W<br />
•Dimensions : 40 x 23 x 30 cm<br />
•Poids : 9 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
94 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
DAVIS ACOUSTICS<br />
Balthus 90<br />
La société française Davis Acoustics fêtait ses<br />
30 ans d’existence en 2016 et nous promettait<br />
à ce titre un renouveau de sa gamme<br />
d’enceintes acoustiques ; la série Balthus en<br />
étant l’un des tout premiers exemples. Le<br />
modèle 90 testé aujourd’hui couronne cette<br />
toute nouvelle série. Elle est équipée de deux<br />
boomers de 21 cm pour le grave, idéal pour<br />
des pièces d’écoute de bonnes dimensions.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
1400 €<br />
Davis Acoustics est un acteur incontournable de<br />
la <strong>Hifi</strong> française. Cette société, lancée par Michel<br />
Visan en 1986, commença ses activités par la<br />
conception et la réalisation de haut-parleurs haut<br />
de gamme. Puis deux ans plus tard, les premiers kits<br />
d’enceintes à monter soi-même dont la fameuse<br />
MV7 bien connue des bricoleurs expérimentés, fit<br />
leur apparition. Il fallut ensuite attendre 1993 pour<br />
voir apparaitre la toute première enceinte montée<br />
dans les ateliers de la marque, une enceinte très<br />
remarquée grâce à son haut-parleur médium/<br />
grave d’un jaune vif, une couleur qui tranchait<br />
avec toutes les productions de cette période. Et<br />
le choix de cette dernière n’était pas le fruit d’une<br />
quelconque volonté esthétique, mais plutôt de la<br />
conception d’une membrane à base de Kevlar, une<br />
fibre synthétique dotée d’excellentes propriétés<br />
mécaniques.<br />
Nous devons effectivement la paternité de ce<br />
type de membrane à Michel Visan qui fut le tout<br />
premier à l’utiliser pour ses haut-parleurs. C’est<br />
d’ailleurs devenu une marque de fabrique de Davis<br />
Acoustics même si cette société propose également<br />
des haut-parleurs à membranes en papier, ou<br />
encore carbone, fibre de verre… Aujourd’hui,<br />
Davis Acoustics travaille en étroite collaboration<br />
avec de nombreux constructeurs d’enceintes<br />
acoustiques pour lesquels cette firme conçoit et<br />
fabrique des haut-parleurs uniques et de très haut<br />
niveau. Olivier Visan, fils de Michel, désormais en<br />
charge de l’entreprise, a annoncé que 2016 devait<br />
être une année cruciale pour Davis Acoustics.<br />
Nous en avons vu les premiers effets avec la sortie<br />
de l’enceinte Renoir puis de trois modèles d’une<br />
nouvelle série beaucoup plus abordable appelée<br />
Balthus. Un modèle bibliothèque, une centrale et<br />
des « surround » devraient les rejoindre d’ici peu,<br />
le but étant de proposer une solution homogène<br />
pour le Home Cinéma comme pour la Hi-fi. D’autre<br />
part, une autre série, plus haut de gamme portant<br />
le nom du peintre Courbet devrait bientôt faire ses<br />
premiers pas.<br />
Une gamme équilibrée<br />
Pour l’instant, cette série Davis Acoustics Balthus<br />
ne compte que trois modèles : 50, 70 et 90. Ils ont<br />
en tous en commun la partie médium/aigu avec<br />
l’adoption d’un transducteur de 13 cm à membrane<br />
Kevlar de 5ème génération, un médium associé à<br />
un tweeter à dôme souple en tissu. Seuls le nombre<br />
et la taille des transducteurs de grave changent<br />
suivant le modèle, le choix entre eux ne sera donc<br />
guidé que par les conditions d’écoute. Le modèle
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
95<br />
50 ne comprend qu’un unique boomer de 17 cm<br />
, il conviendra bien à une pièce ne dépassant pas<br />
les 20 m². La 70, avec ses deux boomers de 17 cm,<br />
s’avère parfaitement adaptée à une salle allant de<br />
20 à 30 m² tandis la Balthus 90 et ses deux boomers<br />
de 21 cm est conçue pour un lieu d’écoute de plus<br />
grande dimension : entre 25 et 50 m². La puissance<br />
admissible de chaque modèle répond à leur<br />
utilisation et installation.<br />
Une grande colonne au design classique<br />
et épuré<br />
La Davis Acoustics Balthus 90, que nous testons ici,<br />
est donc une grande colonne de 108 cm de haut<br />
pour une largeur de 23 cm et une profondeur de<br />
32.5. Pour cette nouvelle gamme, Davis Acoustics<br />
a choisi de créer des enceintes aux formes<br />
plus épurées, des formes qui permettront une<br />
intégration facile dans tous types d’intérieurs. Deux<br />
finitions sont disponibles pour le corps de l’enceinte<br />
: frêne noir et noyer, une fine plaque laquée noire<br />
ajoutée à la face avant affine la silhouette de<br />
l’ensemble. De plus et afin que ces Balthus 90<br />
puissent se positionner aussi bien sur un plancher<br />
que sur du carrelage, le dessous de l’enceinte est<br />
tapissé de matière absorbante tandis que quatre<br />
inserts permettent d’y ajouter des pointes de<br />
découplage. Le bornier arrière ne permet pas de<br />
bi-câblage ou bi-amplification, néanmoins les prises<br />
haut-parleurs sont de belle facture et acceptent<br />
fiches banane ou fil nu.<br />
Une parfaite séparation des transducteurs<br />
Le haut de cette colonne est occupé par les deux<br />
haut-parleurs couvrant toute la partie médium/<br />
aigu, de 400 Hz à 30 kHz pour être exact. Ces<br />
deux transducteurs jouissent de leur propre<br />
compartiment grâce à une séparation physique du<br />
reste du coffret, évitant de fait les retours d’ondes<br />
des deux transducteurs de grave sur l’arrière de la<br />
membrane du médium. De plus, ces deux HP sont<br />
placés au plus près l’un de l’autre pour obtenir une<br />
source sonore la plus ponctuelle possible.<br />
La véritable nouveauté de cette gamme Balthus<br />
est son tout nouveau transducteur de médium de<br />
13 cm à membrane Kevlar. La particularité de ce<br />
nouveau modèle est l’absence du traitement de<br />
surface au latex des anciennes générations de 13 cm<br />
grâce à un principe de fabrication gardé secret par<br />
le fabricant. Nous en déduisons que tout d’abord,<br />
la membrane a gagné en légèreté, en vélocité et<br />
en linéarité, l’ogive centrale que nous retrouvions<br />
sur les anciennes générations n’étant du coup plus<br />
nécessaire. Ce nouveau transducteur de médium,<br />
repris sur tous les modèles de cette gamme, est<br />
alimenté par un circuit <strong>mag</strong>nétique puissant,<br />
garantissant de fait des niveaux d’écoute assez forts<br />
sans signe de distorsion tandis que la suspension<br />
de type demi-rouleau en caoutchouc assure des<br />
déplacements homogènes de la membrane.<br />
Juste au-dessus, nous trouvons le tweeter à dôme<br />
souple en tissu de 25 mm de diamètre avec bobine<br />
de même diamètre. Ce dôme traité va se faire<br />
remarquer par un son d’une excellence finesse sans<br />
que pour autant sa sonorité en devienne fatigante<br />
à la longue. Son circuit <strong>mag</strong>nétique est, lui aussi, de<br />
forte puissance.<br />
Deux boomers de 21 cm pour des graves<br />
profonds<br />
En dessous de 400 Hz, ce sont deux 21 cm qui<br />
prennent le relai. Là, Davis Acoustics a fait le choix<br />
d’une membrane rigide et légère en pulpe de<br />
cellulose (papier) visant une meilleure vélocité, mais<br />
aussi un bon rendement. Il était important que ces<br />
nouvelles enceintes, esthétiquement plus faciles à<br />
intégrer aux intérieurs modernes, ne pèchent pas<br />
par un mauvais rendement. Elles peuvent donc<br />
facilement fonctionner avec des électroniques<br />
de puissance raisonnable tout en acceptant des<br />
Spécifications<br />
•Type : enceinte colonne, 3 voies, bass–reflex<br />
Haut-parleur : 1x tweeter dôme tissu 25 mm, 1x médium 13<br />
cm Kevlar et 2x 21 cm grave en pulpe de cellulose<br />
Fréquence de coupure : 400 Hz et 4 kHz<br />
Sensibilité : 93 dB<br />
Puissance admissible : 250 W<br />
Impédance : 4/8 Ω<br />
Bande passante : 30 à 20 kHz<br />
Dimensions : 108 x 23 x 32.5 cm (HxLxP)<br />
Poids : 26 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
96 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
de l’ensemble. Le filtre reprend une architecture<br />
similaire à celle employée pour les modèles Davis<br />
Matisse et Vinci, il est placé au plus près du bornier<br />
de connexion.<br />
Les Davis Acoustics Balthus à l’écoute :<br />
soyeuses, mais surtout riches et variées<br />
niveaux sonores impressionnants. Atteindre plus<br />
de 90 dB de rendement même avec de tels hautparleurs<br />
fut le challenge à relever et manifestement<br />
le pari est gagné. Les Balthus 90 affichent une<br />
sensibilité de 93 dB, un amplificateur de moyenne<br />
puissance devrait permettre de les faire fonctionner<br />
sans problème. Ces deux boomers de 21 cm sont<br />
également équipés de suspension demi-rouleau en<br />
matière synthétique et à regarder la taille du circuit<br />
<strong>mag</strong>nétique un bon contrôle des déplacements<br />
des membranes ne devrait poser aucun problème.<br />
L’évent de décompression de la charge acoustique<br />
débouche tout en bas de l’enceinte, en dessous<br />
des deux 21 cm, il aura son rôle à jouer sur le<br />
rendement de l’enceinte comme sur la profondeur<br />
du grave. Tout le coffret est réalisé en MDF avec<br />
des renforts internes afin d’éviter les fameux « son<br />
de caisse » préjudiciables à l’homogénéité sonore<br />
Les Balthus 90 n’ont pas bénéficié des meilleures<br />
conditions d’écoute, en tout cas au niveau de la<br />
salle dans laquelle elles ont été testées. Nous<br />
aurions souhaité une pièce bien plus vaste que nos<br />
20 m² pour tirer le meilleur parti de ces colonnes.<br />
Néanmoins, elles se sont bien mariées avec notre<br />
amplificateur intégré Goldmund Metis 5 comme de<br />
nos câbles Esprit Audio Eterna. Dès les premières<br />
mesures, ces Balthus 90 déploient un haut du<br />
spectre extrêmement lumineux et soyeux. C’est<br />
très certainement dû au choix du dôme tissu, des<br />
tweeters qui la plupart du temps sont capables<br />
de ce genre de prouesse. Mais ils ne sont pas les<br />
seuls à exprimer cette énergie et cette clarté, les<br />
médiums qui les rejoignent semblent bien du même<br />
acabit.<br />
Même si l’écoute est quelque peu flatteuse, nous lui<br />
pardonnons bien volonté cet aspect, car elle n’en<br />
devient que plus vivante et réjouissante. Le bas du<br />
spectre, et en prenant toutes les précautions qu’il<br />
convient, c’est-à-dire en décalant bien ces Balthus<br />
90 des coins de la pièce et en utilisant les pointes<br />
de découplage fournies suit bien le mouvement.<br />
Et même si on sent quelques toniques dans le bas<br />
médium/haut grave, c’est tout à fait acceptable<br />
et peu gênant. Au contraire, ce grave profond et<br />
dense forge une i<strong>mag</strong>e stéréophonique d’une<br />
ampleur remarquable, une qualité doublée d’un<br />
pouvoir de focalisation bien agréable par la très<br />
bonne définition opérée par le reste du spectre. Les<br />
instruments comme les interprètes ont du corps et<br />
de la voix, ils sont bien installés au sein d’une scène<br />
sonore large et ample.<br />
Cette aptitude a dessiner à une i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique aux contours bien réalistes se<br />
retrouve sur l’album de Mark Lockeart, «In Deep»<br />
(Flac 16 bits/44kHz). Ce saxophoniste de jazz<br />
talentueux est parfaitement entouré pour ce<br />
disque de Dave Priseman à la trompette, Liam<br />
Noble au piano, Jasper Holby à la contrebasse et<br />
David Smith à la batterie. Le saxo trône au beau<br />
milieu d’une scène sonore bien remplie tout en<br />
se partageant l’espace avec la trompette, parfois<br />
bouchée de Dave Priseman. Nous ressentons une<br />
très belle impression de matière : les instruments<br />
ont du corps, mais aussi du détail. La reproduction<br />
des bruits de bouche ou encore ceux des clés<br />
fermant ou ouvrant les « cheminées » comme de
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
97<br />
la puissance du Selmer Ténor de Mark Lockeart<br />
n’est pas étrangère à cette impression de réalisme.<br />
Juste derrière ces deux instrumentistes, le son du<br />
batteur est sec, sans trainage et nous suivons sans<br />
aucune difficulté tout son jeu entre les divers fûts<br />
et cymbales. Globalement le son est piqué, bien<br />
nerveux, mais ne bouscule pas les choses pour<br />
autant. On se réjouit de la quantité d’informations<br />
qui ne se fait pas au prix d’une quelconque raideur.<br />
Nous reconnaissons l’excellent travail d’intégration<br />
entre un tweeter à dôme et ce nouveau médium à<br />
membrane Kevlar.<br />
Retournant au fichier 16 bits/44kHz «100th Window»<br />
du groupe Massive Attack, nous retrouvons<br />
cette scène sonore tout en relief avec une belle<br />
profondeur d’écoute et une localisation de chaque<br />
source sonore. Mais ce qui surprend le plus pour<br />
des enceintes dans cette gamme de prix, c’est<br />
qu’elles restent très généreuses quant à la richesse<br />
de toutes les sonorités. Ce disque de musique<br />
électronique pourrait devenir quelque peu fade,<br />
mais les Balthus 90 savent mettre en valeur tous<br />
les instruments et relever tous les effets de studio<br />
rajoutés. Elles nous font découvrir bien des subtilités<br />
dans le travail de l’ingénieur du son. À certains<br />
moments, des sons semblent venir de loin pour se<br />
rapprocher de nous, juste avant de nous envelopper<br />
totalement. La précision se marie ici avec une<br />
mise en relief des instruments vraiment superbes.<br />
Les Davis Balthus 90, et même sur des musiques<br />
électroniques, arrivent à nous étonner par leur<br />
richesse dans le médium/aigu, une qualité rendant<br />
vivantes et variées les musiques de tout type. Le<br />
grave, sur cet album, n’en fait pas trop même lors<br />
des passages les plus chargés en instruments ou en<br />
sonorités multiples. Nous sentons bien que malgré<br />
les deux 21 cm, Davis Acoustics n’a pas cédé à la<br />
tentation de gonfler artificiellement ce registre.<br />
Même si des précautions sont à prendre notamment<br />
sur les dimensions de la salle d’écoute, le choix de<br />
ces deux haut-parleurs est excellent. Ils n’entachent<br />
pas un haut du spectre clair et hyper défini grâce à<br />
une rapidité et une dynamique parfaitement dosées.<br />
Conclusion<br />
Bel exploit de ce fabricant français qui propose<br />
une gamme d’enceintes abordables très équilibrée<br />
et homogène. Ses trois modèles sont destinés à<br />
des usages différents, des lieux d’écoute différents<br />
surtout, le principal restant que le médium/aigu<br />
reste de même nature à travers les Balthus 50 et<br />
70, car il a su nous faire vivre la musique avec une<br />
joie presque instinctive et une richesse de sonorités<br />
qui illumine tous les enregistrements. De plus ces<br />
Balthus 90 savent se montrer définies, mais elles le<br />
font avec une distinction certaine : une belle réussite<br />
sur tous les plans.
98 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
HARBETH<br />
Super HL5 Plus<br />
L’enceinte Super HL5 Plus est la 7ème<br />
génération du best-seller du constructeur<br />
anglais Harbeth HL créée en 1977 par Duddley<br />
Harwood. Cette nouvelle mouture conserve<br />
toute la philosophie de conception qui a fait<br />
le succès mondial de cette enceinte depuis<br />
40 ans. Alan Shaw a apporté plus encore de<br />
maturité musicale à cette nouvelle version<br />
grâce à des modifications sur le filtrage.<br />
Comme d’habitude avec Harbeth, il a été<br />
impossible d’avoir les détails de cette mise à<br />
jour, mais peu importe l’écoute de ces Super<br />
HL5 Plus les place comme des références<br />
incontournables dans leur gamme de prix.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
4250 €<br />
Sans refaire toute l’histoire de la genèse de Harbeth,<br />
une marque née d’un ingénieur H.D Harwood<br />
qui fut directeur du département recherche en<br />
acoustique au sein de la BBC (British Broadcasting<br />
Corporation), un petit retour vers le passé n’est pas<br />
inutile pour bien cerner l’héritage qui en façonne<br />
toutes les productions. La BBC, cette institution<br />
toute britannique incorporait dans les années 50/60<br />
un département de R&D dont l’objectif consistait<br />
à concevoir des modèles d’enceintes « monitoring<br />
» qui devaient répondre en tout point aux besoins<br />
spécifiques du broadcasting et donc suivant<br />
un cahier des charges drastique et des normes<br />
techniques de construction très sévère qu’élabora<br />
en partie H.D. Harwood.<br />
Ce service de R&D de la BBC a donné naissance à<br />
toute une gamme de petites et moyennes enceintes<br />
qui allaient devenir au fil du temps des références<br />
absolue de la Haute Fidélité anglaise. Parmi les plus<br />
connues, nous pouvons citer les légendaires LS35/A<br />
comme leurs grandes sœurs, les LS5/9 suivies<br />
en 1993 des LS5/12A.C’est grâce cette équipe<br />
d’ingénieurs de La BBC que le premier haut-parleur<br />
à membrane en matériaux synthétiques (bextrene)<br />
vit le jour remplaçant pour la première fois la pulpe<br />
de cellulose. Le principe de coffret à résonances<br />
contrôlées que nous retrouvons encore aujourd’hui<br />
chez les Harbeth Super HL5 Plus fut également mis<br />
au point pour la première fois au monde à cette<br />
époque.<br />
Dans un deuxième temps, en 1977 pour être précis,<br />
H.D Harwood lança sa propre marque sous le<br />
nom de Harbteh, une contraction de Harwood et<br />
Elisabeth son épouse. La série LS d’enceintes de<br />
monitoring pour la BBC devint HL chez Harbeth<br />
et la toute première HL MKI vit le jour cette même
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
99<br />
année. Depuis cette date, cette enceinte, deux voix<br />
au départ, a subi un grand nombre d’améliorations<br />
que nous devons à H.D Harwood jusqu’en 1987,<br />
l’année où Alan Shaw racheta la marque. Ce<br />
nouveau technicien et mélomane n’a eu de cesse de<br />
travailler sur ce modèle, apportant à chaque étape<br />
un plus musical indéniable. La HL MK1 devint MK2<br />
(1979), MK3 (1983), MK4 (1986), puis HL5 (1988) et<br />
c’est à partir du modèle Super HL5 (2001) qu’elle<br />
devint une véritable 3 voies avec l’apparition d’un<br />
super tweeter situé en haut de l’enceinte. Notre<br />
modèle Plus d’aujourd’hui est sorti, lui, en 2014<br />
après d’autres modifications sur le filtrage pour être<br />
précis.<br />
Une ébénisterie aux résonances contrôlées.<br />
Esthétiquement, aucun changement n’est<br />
apparent sur cette enceinte Harbeth Super HL5<br />
Plus par rapport aux modèles précédents. Nous<br />
retrouvons exactement le même format «two cubic<br />
foot» calculé pour la BBC en son temps, ce qui<br />
lui offre un volume interne de pas moins de 50<br />
litres. La constitution de son ébénisterie est toute<br />
particulière, car formée de plaques minces en MDF<br />
(1,5 cm d’épaisseur) assemblées de façon étudiée<br />
pour une absence de coloration parasite. On<br />
pourrait s’étonner de la faible épaisseur des parois<br />
de ce coffret par rapport à bien d’autres enceintes<br />
qui se vantent d’avoir des caisses d’absolue rigidité,<br />
mais pour Alan Shaw et suite à des études déjà<br />
menées par H.D Harwood en son temps, il en est<br />
tout autre. Cet ingénieur reste convaincu que de<br />
toute façon un coffret résonnera inéluctablement<br />
à fort niveau, il est donc plus judicieux de<br />
contrôler son comportement mécanique par un<br />
amortissement parfaitement étudié (larges plaques<br />
de mousse et plaque de bitume) afin que ces<br />
mêmes résonances interviennent le plus possible<br />
bas en fréquence.<br />
Et ceci se vérifie parfaitement à l’oreille, car, comme<br />
vous le verrez plus bas, les Harbeth Super HL5<br />
Plus sont à l’écoute d’une propreté et d’une clarté<br />
remarquables. Ces ébénisteries sont disponnibles<br />
en plusieurs essences de placage de bois véritable<br />
dont le cerisier, l’eucalyptus ou en bois de rose. À<br />
l’arrière, un double bornier permet, si l’auditeur le<br />
souhaite, de bicâbler les enceintes. D’origine les<br />
Super HL5 Plus sont livrées avec de petites barres<br />
de métal servant de straps, il sera judicieux de les<br />
changer par du câble de qualité. D’autre part, ces<br />
enceintes Harbeth doivent être posées sur des<br />
pieds afin de les mettre à hauteur d’oreille, nous ne<br />
serons que vous conseiller les modèles en bois <strong>Hifi</strong><br />
Racks, également fabriquer au Royaume Uni, qui<br />
sont parfaitement étudiés pour elles (750 € la paire).<br />
débouche vers l’avant. Le haut-parleur médium/<br />
grave est un 20 cm de diamètre avec une membrane<br />
«Radial» de dernière génération. À son arrivée,<br />
Alan Shaw avait effectivement lancé un projet de<br />
recherche, en collaboration avec un département de<br />
recherche universitaire et soutenue financièrement<br />
par le gouvernement anglais, afin de remplacer<br />
le polypropylène largement utilisé auparavant.<br />
Au nouveau cône en composite polymère mis au<br />
point il donna le nom de Radia pour «Research and<br />
Development In Advanced Loudspeakers». Celui<br />
qui équipe les Super HL5 Plus est du type Radial 2,<br />
avec un cône bénéficiant de propriétés mécaniques<br />
(comportement en piston) encore améliorées<br />
éliminant certains accidents dans sa courbe de<br />
réponse. Nous avons contacté Harbeth pour en<br />
savoir plus sur la nouvelle composition de ce HP,<br />
nous n’avons reçu aucune réponse. Il semble que le<br />
profil comme la composition de la suspension aient<br />
subi quelques changements, mais rien n’est sûr :<br />
certains secrets ne traverseront la Manche.<br />
Au dessus au-delà de 3.1 kHz, c’est un premier<br />
tweeter qui prend le relai. Sans aucune indication<br />
sur ce HP, nous en déduisons au fil de nos lectures<br />
qu’il s’agit d’un Seas avec un dôme en aluminium<br />
de 27 mm très fin mue par une bobine de 25 mm<br />
avec refroidissement par un liquide ferro-fluidé.<br />
Il est doté d’une grille en métal finement ajourée<br />
pour en assurer une protection. Juste au dessus<br />
de ce dernier un second tweeter ou super tweeter<br />
a été ajouté dès le modèle Super HL5. Là aussi,<br />
aucune indication ne nous permet d’en connaitre la<br />
provenance, mais nous pensons qu’il s’agit là aussi<br />
d’un Seas avec un dôme en titane de 20 mm, placé<br />
au centre d’un petit guide d’onde pour une diffusion<br />
Spécifications<br />
•Type : enceinte 3 voies, bass-reflex<br />
•Haut-parleurs : boomer de 20 cm de type Radial2, tweeter<br />
à dôme de 27 mm, super-tweeter à dôme de 20 mm<br />
•Fréquence de coupure : 3.3 kHz et 12 kHz<br />
•Réponse en fréquence : 40 Hz à 20 kHz à +/-3 dB<br />
•Impédance nominale : 6 ohms<br />
•Sensibilité : 86 dB/1 W/1 m<br />
•Puissance admissible : 150 watts<br />
•Dimensions : 635 x 322 x 300 mm (HxLxP)<br />
•Poids : 15,8 kg (l’unité)<br />
•Prix : à partir de 4 250 € la paire en cerisier, 4 400 € en<br />
eucalyptus, 4 500 € en bois de rose<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Design/finition<br />
Une trois voies parfaitement filtrée<br />
Les Harbeth Super HL5 Plus sont des enceintes<br />
trois voies avec une charge bass-reflex dont l’évent<br />
Performances<br />
Musicalité
100 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
le rachat de nombreuses entreprises<br />
audio par de grands groupes financiers<br />
internationaux.<br />
Ecoute : richesse et véracité des<br />
timbres<br />
contrôlée. Ce super tweeter commence à travailler<br />
dès 12 kHz et assure de ce fait une reproduction<br />
idéale des harmoniques supérieures.<br />
Mais c’est très certainement le filtre qui a subi le<br />
plus de changement. Là aussi, guère d’informations<br />
nous sont parvenues. À le regarder, il s’agirait<br />
d’un modèle à pente raide de 18 dB par octave,<br />
entre le 2ème et 3ème ordre, l’important est de<br />
savoir que ce nouveau filtre a été conçu à l’oreille<br />
par Alan Shaw lui-même et toutes les avancées<br />
technologiques de modélisation des filtres. Le<br />
câblage a été également revu. Les Super HL5 Plus<br />
reprend un modèle Van Damme avec des brins en<br />
cuivre ultra purs OFC, de la même génération que<br />
ceux qui équipent la 40.2. Cette Super HL5 Plus<br />
représente donc un savoir-faire de quarante années,<br />
obtenu par une ingéniosité probante et une passion<br />
pour la vraie Haute Fidélité, une philosophie sans<br />
concession même au niveau esthétique. L’héritage<br />
des modèles sortis dès les années 70 est donc<br />
parfaitement conservé, une qualité qu’il n’est pas<br />
rare de retrouver chez nos amis anglais, mais qui<br />
a tendance à se perdre avec la mondialisation et<br />
Plus que toute autres enceintes, les<br />
Harbeth Super HL5 + demandent une<br />
attention toute particulière quant à<br />
leur installation. Tout d’abord, elles<br />
doivent être posées sur des supports<br />
adaptés d’une cinquantaine de<br />
centimètres et là le choix du modèle<br />
à retenir devra être judicieux. Suivant<br />
les conseils de l’importateur, nous les<br />
avons placées sur des Skylan non sans<br />
avoir intercalé des petites rondelles<br />
en métal sur le plateau supérieur.<br />
Des pieds en bois Hi-Fi Racks<br />
spécialement conçus pour les Harbeth<br />
sont également un choix encore plus<br />
pertinent. D’autre part, il est apparu<br />
en cherchant le placement idéal<br />
(dans notre pièce de 20 mètres carré)<br />
qu’elles offraient la meilleure i<strong>mag</strong>e<br />
stéréophonique assez écartée l’une de<br />
l’autre et bien dirigées vers l’auditeur.<br />
Le mariage avec notre amplificateur<br />
Goldmund et nos câbles Esprit Audio<br />
Eterna comme avec nos différentes<br />
sources que ce soit en analogique<br />
avec une platine vinyl VPI + cellule<br />
phono Kiseki Blues NS et un préampli<br />
phono Jolida à tubes ou notre lecteur réseau Lumin<br />
S1 fut, dès les premières notes, parfait !<br />
En effet et de façon instantanée, ce qui surprend le<br />
plus avec ces Harbeth Super HL5+ se trouve dans<br />
la richesse et la diversité parfaitement évidentes<br />
des timbres. Le son remplit notre pièce d’écoute<br />
avec une sorte d’aisance et de facilité jubilatoires.<br />
C’est vivant, jouissif avec un sentiment d’unité, une<br />
intégration de chaque transducteur délivrant de<br />
concert un message sonore d’une cohérente et<br />
homogénéité parfaites. Nous avons, par certains<br />
côtés l’impression d’avoir affaire à une enceinte<br />
électrostatique tant les différentes sonorités<br />
sont d’une exquise transparence et rapidité.<br />
Nous ne cessons d’être surpris par le pouvoir de<br />
différenciation de ces enceintes qui apportent une<br />
analyse du message musical hors norme, et cette<br />
qualité se fait aussi grâce à une délicatesse dans<br />
le haut du spectre qui nous laisse sans voix. Sans<br />
projeter la restitution en avant, le super tweeter<br />
trouve toute sa raison d’être, car il dote les Super<br />
HL5 Plus d’une lisibilité dans le haut extraordinaire.<br />
De plus, ce transducteur doit aussi concourir à la
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
101<br />
qualité de l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />
qui, à la fois, dépasse le simple cadre<br />
des enceintes, mais offre aussi une<br />
scène sonore à hauteur d’homme sans<br />
tassement des plans sonores. Bien<br />
au contraire, nous pouvons localiser<br />
chaque source sonore au millimètre<br />
dans un espace musicale parfaitement<br />
construit. Le grave s’exprime, lui aussi,<br />
sans aucune contrainte. Il est charnu<br />
tout en restant ferme et défini. Il ne<br />
souffre en tout cas d’aucune lourdeur<br />
qui aurait tendance à masquer le reste<br />
du signal. Tout est réussi dans cette<br />
Harbeth manifestement.<br />
Cette i<strong>mag</strong>e aussi haute que large se<br />
retrouve parfaitement avec le disque<br />
de la batteuse new-yorkaise Marilyn<br />
Mazur Celestial Circle (ECM 16 bits/44<br />
kHz). La voix de la chanteuse Josephine<br />
Cronholm se place devant nous comme<br />
si nous étions assis au concert devant<br />
l’orchestre. Ce disque est intéressant<br />
à plus d’un titre, car Marilyn Mazur joue avec un<br />
nombre impressionnant d’instruments à percussion<br />
(batterie, cloche tubulaire, tambour à eau, clave...).<br />
Chaque instrument nous est proposé avec sa<br />
sonorité propre grâce à un pouvoir matérialisant et<br />
une foule de détails. Nous sentons parfaitement la<br />
nature de chacun d’entre eux : le côté cinglant des<br />
cymbales, la profondeur des maribas ou encore le<br />
claquement des claves. C’est un véritable festival<br />
sonore tant le message apparaît dans toute sa<br />
complexité spectrale et un mordant sur les attaques<br />
de notes sublime. On a vraiment une impression de<br />
matière et l’écoute est hyper lisible.<br />
Nous confirmant les qualités de couleurs dont<br />
sont capables les Harbeth Super HL5 Plus,<br />
l’écoute Goldberg-Variations BWV 988 de Johann<br />
Sebastien Bach par le Gaede Trio (SACD) est<br />
un pur moment de plaisir. D’un côté la partition<br />
de chaque instrument à cordes (violon, alto et<br />
violoncelle) est parfaitement identifiable et de<br />
l’autre l’équilibre spectral est d’une finesse, d’une<br />
lumière inouïes. Non seulement les timbres sont<br />
fruités et chatoyants, mais nous ne sentons aucune<br />
raideur ou froideur dans leur reproduction. De<br />
plus, l’extinction, le prolongement dans le temps<br />
et l’espace de chacun de ces instruments nous<br />
procurent un sentiment de véracité et de justesse<br />
qui est tout à l’honneur des Super HL5 Plus. Sans<br />
oublier les caractéristiques propres à une enceinte<br />
monitoring, elles agrègent aussi une légèreté de ton<br />
superbe. Les notes appuyées comme frottées avec<br />
délicatesse se différencient sans problème. De plus,<br />
chaque instrument tient parfaitement sa place dans<br />
une scène sonore crédible et bien proportionnée.<br />
Continuant nos investigations, l’écoute du disque<br />
(16 bits/44 kHz) de la musique du film American<br />
Beauty écrit par Thomas Newman nous confirme<br />
à la fois le pouvoir d’analyse des Harbeth. Là<br />
aussi, la profusion d’instruments à percussion est<br />
un vrai bonheur tant ces enceintes arrivent à les<br />
faire chanter. Le son est très rapide sans aucun<br />
aspect rentre-dedans. Sur le morceau Power of<br />
Denial, le grave qui descend très bas s’impose<br />
avec une excellente tenue, il laisse également<br />
toute latitude à une cloche à gauche de la scène<br />
sonore dont on perçoit toutes les moindres<br />
nuances. L’extinction des notes de cet instrument<br />
se prolonge <strong>mag</strong>nifiquement sans qu’aucune de<br />
ses sonorités ne soit noyée dans la masse. Même<br />
constatation avec les fichiers audio du disque<br />
d’Arnaud Rebotini et Christian Zanesi, Frontières, un<br />
album assez fourni en grave, mais qui n’en oublie<br />
d’être pourvu de mille effets et autres sons Electro.<br />
Les Harbteh distinguent chaque note avec une<br />
précision redoutable. Le niveau du bas est plus que<br />
satisfaisant, il est surtout de toute beauté. Jamais en<br />
avant, il reste détaillé et puissant.<br />
Conclusion<br />
Les Harbeth Super HL5 Plus nous ont totalement et<br />
intégralement conquis. Avec elles, c’est de la Haute<br />
Fidélité dans le sens le plus noble du terme, loin des<br />
productions plus modernes et souvent bien moins<br />
musicales. Riches, fouillées, agréables et justes, elles<br />
donnent à la restitution une vie, un sens du rythme<br />
hors norme. Alan Shaw dit de ses enceintes qu’elles<br />
sont « pour la vie », nous le croyons bien volontiers.
102 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
KELINAC<br />
KEL 111 MG<br />
La marque française Kelinac, spécialiste des enceintes HiFi audiophiles, vient d’apporter quelques<br />
modifications à sa gamme MG dont fait partie le modèle de bibliothèque KEL 111MG que nous<br />
testons ici. Des optimisations ont été effectuées notamment au plan filtrage, mais la qualité de<br />
fabrication « artisanale » dans le bon sens du terme demeure inchangée. La conception de cette<br />
enceinte bibliothèque où chaque détail compte reste une marque de fabrique chez ce constructeur,<br />
voyons si le reste suit ?<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
1600 €<br />
Kelinac est encore assez jeune, car<br />
ce manufacturier dirigé par Patrice<br />
Nicoleau a vu le jour en l’an 2000<br />
dans les Yvelines, à Chambourcy<br />
pour être exact. Rapidement, ses<br />
productions ont été auréolées de<br />
succès, la communauté audiophile<br />
leur reconnaissant d’indéniables<br />
qualités de transparence, de rapidité<br />
; une signature sonore que nous<br />
allons retrouver avec le modèle testé<br />
aujourd’hui.<br />
Kelinac propose aujourd’hui trois<br />
séries d’enceintes acoustiques<br />
réparties entre 900 € la paire pour<br />
l’entrée de gamme, la KEL 111 G, et 8<br />
000 € pour le bateau amiral, la KEL 914<br />
MG. Cette gamme compte deux voies<br />
centrales et même des voies arrière<br />
pour une installation Home Cinéma.<br />
La KEL111 MG n’est pas une<br />
nouveauté en soi, mais le fruit d’une<br />
maturation du modèle 111 G sortie<br />
au milieu des années 2000. En effet,<br />
Patrice Nicoleau optimise, peaufine<br />
et fait évoluer ses modèles. Cela<br />
passe par des changements de<br />
haut-parleurs, de bornes HP ou plus<br />
récemment par une optimisation du<br />
système de filtrage de type Linkwitz-<br />
Riley auquel il reste fidèle.<br />
De la technologie, mais aussi<br />
une fabrication artisanale faite<br />
avec amour<br />
La Kelinac KEL111 MG est la première<br />
de la gamme MG de Kelinac. Son<br />
format, ses dimensions en font<br />
l’enceinte bibliothèque idéale qui<br />
sera donc à poser sur des pieds d’une<br />
soixantaine de centimètres afin de<br />
les placer à bonne hauteur d’oreille.<br />
L’ébénisterie est élégante, la meilleure<br />
preuve est que la version merisier<br />
que nous avons eue nous éloigne de
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 103<br />
toutes les productions industrielles que nous avons<br />
l’habitude de voir. Le coffret est réalisé en panneaux<br />
de MDF de 19 mm d’épaisseur que recouvre,<br />
chanfrein de la face avant incluse, un placage en<br />
bois naturel.<br />
Il est également possible de les obtenir en version<br />
laquée noire ou blanche au même prix. Si vous<br />
désirez une laque d’une autre couleur, c’est possible<br />
en choisissant votre teinte sur le nuancier RAL. Il<br />
vous en coûtera 300 € de plus.<br />
Nous avons été agréablement surpris de la qualité<br />
de fabrication de l’ébénisterie qui est, de surcroit,<br />
plaquée de la même façon à l’extérieur comme à<br />
l’intérieur. C’est une technique pour obtenir une<br />
meilleure homogénéité de rigidité entre les deux<br />
faces des parois. Enfin, l’amortissement interne de<br />
la charge est assuré par des plaques de feutre de 2<br />
cm d’épaisseur, elles tapissent tout l’intérieur de la<br />
caisse.<br />
À l’arrière, une petite plaque en métal supporte<br />
les deux connecteurs de liaison. Patrice Nicoleau a<br />
abandonné le double bornier des premiers modèles<br />
pour deux prises très coûteuses que sont des WBT<br />
Nexten 0710CU en cuivre.<br />
Deux haut-parleurs de marque française<br />
Audax<br />
Le concepteur est, depuis le début de son activité,<br />
resté fidèle à la marque Audax qui renaît de ses<br />
cendres depuis 2007 et recommence à proposer des<br />
haut-parleurs de son cru. Patrice Nicoleau explique<br />
son affinité avec ces haut-parleurs français par la<br />
clarté et la transparence qu’ils apportent à l’écoute.<br />
Tout en haut de l’enceinte KEL111MG, nous avons<br />
un tweeter TW025A20MG. Il est doté d’un dôme<br />
de 25 mm en <strong>mag</strong>nésium avec un puissant moteur<br />
en néodyme. Son excellent rendement (94 dB),<br />
son temps de réaction très court comme sa faible<br />
directivité (-2 dB, à 30°, à 20 kHz) ont poussé Patrice<br />
Nicoleau à porter son choix sur ce modèle. Il fallait<br />
donc choisir pour les registres médium et grave un<br />
transducteur qui aille dans le même sens. C’est donc<br />
un second Audax qui se charge des fréquences en<br />
dessous de 2000 kHz, un modèle de 13 cm avec<br />
membrane en Kevlar/carbone tressé HM130C0.<br />
Sa suspension en demi-rouleau à forte élongation<br />
comme son puissant moteur avec chambre de<br />
décompression arrière et son saladier en Zamac<br />
conviennent parfaitement bien, tant pour sa tenue<br />
en puissance que pour son accord avec le tweeter.<br />
La nouveauté de cette version MG de l’enceinte<br />
Kelinac KEL111 se trouve au niveau du filtre. Tout en<br />
restant fidèle au schéma Linkwitz-Riley, la fréquence<br />
de coupure a été ramenée à 2000 Hz au lieu des 2.5<br />
kHz et la sensibilité a été, elle aussi, baissée. Cette<br />
optimisation a permis, d’après Patrice Nicoleau,<br />
d’obtenir un niveau de grave plus important tout en<br />
supprimant certaines irrégularités de la membrane<br />
en Kevlar carbone vers les 2500 Hz.<br />
Cette petite enceinte Kelinac KEL111 MG est<br />
manifestement le fruit de beaucoup d’attention<br />
quant à sa construction. Le placage bois est parfait<br />
comme nous l’avons déjà souligné. Et nous avons<br />
observé également l’utilisation de boulons à tête<br />
Torke à la place des simples vis à bois, un câblage<br />
interne de liaison rigide de 2.5 m² en cuivre pur<br />
désoxygéné et des composants du filtre dont des<br />
bobines à air et des condensateurs polypropylènes<br />
SCR de haut niveau. Un beau travail pour ces<br />
enceintes 100% «Made in France».<br />
Kelinac KEL111 MG : rapide comme l’éclair<br />
Ah, il y a un point que nous n‘avons pas abordé<br />
durant le descriptif des KEL 111 MG ; son principe<br />
de charge. Ce sont donc des enceintes bass-reflex<br />
avec évent de décompression qui débouche à<br />
l’avant. Ceci permet donc de les placer relativement<br />
près du mur (tout dépend de sa consistance), une<br />
distance entre 15 et 20 cm peut suffire. Les Kelinac<br />
KEL 111 MG se sont donc installées dans notre<br />
système d’écoute avec une facilité déconcertante.<br />
Tous les critiques qui ont déjà eu des Kelinac<br />
s’accordent tous à décerner à ces enceintes de<br />
remarquables qualités de transparence et de clarté.<br />
Nous ne les démentirons pas, c’est chose acquise.<br />
Ces petites enceintes, posées sur des supports<br />
Dynaudio de 20 kg pièce, nous ont montrées<br />
qu’elles éprouvaient une joie certaine à passer de la<br />
musique.<br />
Elles sont transparentes, vives, alertes et d’un très<br />
haut pouvoir de résolution. L’aigu est fin et ciselé.<br />
Il ne fera aucun cadeau aux autres éléments de la<br />
chaine HiFi s’ils montrent une quelconque trace<br />
Spécifications<br />
•Technologie : 2 voies, bass-reflex<br />
•Haut-parleurs : tweeter à dôme de 25 mm en <strong>mag</strong>nésium,<br />
boomer de 13 cm à membrane carbone tressé<br />
•Réponse en fréquence : 50 Hz – 28 kHz<br />
•Efficacité : 89 dB<br />
•Impédance nominale : 8 Ω<br />
•Fréquence de coupure : 2 kHz<br />
•Puissance admissible nominale : 80W<br />
•Dimensions : 34 x 20 x 26 cm (HxLxP)<br />
•Poids : 8 kg pièce<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
104 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
d’agressivité ou de coloration abusive. C’est un peu<br />
le prix à payer pour des enceintes « caméléon » qui<br />
ne transforment rien de ce qui ce passe en amont.<br />
On aura donc la bonne idée de les marier avec<br />
une source, une électronique et des câbles qui ne<br />
brillent pas dans les hautes fréquences sous peine<br />
d’obtenir un résultat un poil trop pointu.<br />
Pour fêter l’arrivée de ces enceintes Kelinac, rien de<br />
mieux que le tout dernier London Grammar «Thruth<br />
Is a Beautifull Thing» en version 24 bits/44 kHz. Ce<br />
nouvel album, à consonance pop atmosphérique<br />
quasi religieuse comme l’a écrit un critique musical,<br />
nous offre l’opportunité de mieux cerner ces KEL<br />
111 MG. Tout d’abord la voix d’HAnnah Reid,<br />
elle est d’une clarté, d’une précision inouïes.<br />
Nous sentons que ces enceintes vont privilégier<br />
manifestement un pouvoir de définition qui permet<br />
une parfaite localisation des interprètes à un espace<br />
sonore plus spacieux. De plus, nous ne sommes<br />
pas en reste quant à la qualité du grave qui reste<br />
parfaitement digne d’une enceinte de ce gabarit. À<br />
défaut de descendre aussi bas qu’une colonne où<br />
même qu’une Amphion Argon 3S ou qu’une Athom<br />
GT1 HD (dont le prix est plus élevé), les 111 MG<br />
montrent une assise et une nervosité dans le bas qui<br />
est, la plupart, du temps, préférable à un bas trop «<br />
boum boum ». Même chose sur le dernier Hyphen<br />
Hyphen, «Times and Lives, l’album live Paris 2016»,<br />
la voix de Santa, à sonorité soul, une voix beaucoup<br />
plus expansive et forte que la précédente passe,<br />
là aussi, très bien. Ses montées en puissance sont<br />
parfaitement suivies par les Kelinac KEL111 MG.<br />
Il n’y a aucun tassement de dynamique, bien au<br />
contraire, ces enceintes répondent au quart de tour<br />
au moindre changement de modulation. La basse<br />
électrique suit parfaitement avec un niveau tout à<br />
fait honorable pour des enceintes de bibliothèque<br />
et elles nous démontrent, avec cet album,<br />
qu’elles gèrent le bas avec fermeté. Décidément,<br />
ces enceintes diffusent une joie de vivre et une<br />
spontanéité qui en font tout leur charme, elles sont<br />
pétillantes à souhait.<br />
Sur le plan des timbres, les Kelinac KEL111 MG<br />
savent aussi y faire. Leur caractère très vif donne<br />
par exemple à l’œuvre «Violin Concertos op 7»<br />
du compositeur Jean-Marie Leclair un excellent<br />
mordant. Les attaques de notes sont franches et<br />
d’une très belle précision. Les timbres ne sont<br />
pas chatoyants, mais ils ont pour eux une linéarité<br />
et un équilibre parfait. On préférera cela à des<br />
enceintes à profil physiologiques qui ont tendance<br />
à faire trop remonter les extrêmes de la bande<br />
passante. Les Kelinac se montrent plus éveillées,<br />
quitte à aller piquer légèrement le haut du spectre.<br />
Néanmoins, ces instruments à cordes peuvent<br />
s’exprimer dans toute leur étendue spectrale, et<br />
le suivi des partitions est assez étonnant. La scène<br />
sonore est bien placée entre les enceintes et nous<br />
dispense un beau placement des divers musiciens.<br />
Même constatation sur «l’Oboenwerke» de J.S<br />
Bach joué par l’Hermitage Chamber Orchestra et<br />
dirigé par Alexei Utkin (DSD 2.8 MHz). C’est très<br />
enlevé notamment sur l’Allegro BWV1055. Ces<br />
enceintes « timbrent » plutôt bien avec beaucoup<br />
de neutralité. Elles ont un sens du rythme indéniable<br />
qui rend toute écoute extrêmement vivante et<br />
enthousiasmante.<br />
Conclusion<br />
Outre leur qualité de fabrication qui ne laisse rien au<br />
hasard, les Kelinac 111 MG offrent réellement un vrai<br />
plaisir d’écoute. Loin d’être des enceintes calmes<br />
par un excès de douceur, elles savent réveiller<br />
la musique comme peu de modèles dans cette<br />
gamme de prix. Elles dégagent une sorte de pureté<br />
sonore qui sera une source intarissable de plaisir<br />
musical. Tout leur va et elles se démènent sur tous<br />
styles de musique. De vraies pépites sonores en un<br />
mot qu’il faudra amadouer avec une électronique<br />
qui saura en faire sa compagne dans leur voyage en<br />
musique.
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106 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
PMC<br />
4100 €<br />
Twenty5-23<br />
Si la première série Twenty fêtait les vingt ans, la nouvelle Twenty 5 incarne <strong>mag</strong>nifiquement le<br />
quart de siècle de la marque britannique PMC, une marque bien connue du monde professionnel<br />
et audiophile. En cinq années, bien des paramètres des Twenty ont été améliorés, les concepteurs<br />
ayant tout de même conservé le principe de charge ATL (pour Advanced Transmission Line) avec<br />
notamment un nouveau évent laminaire baptisé naturellement Laminair. Ce principe acoustique<br />
peu usité permet sous un format somme toute réduit d’offrir une ampleur sonore assez étonnante.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
Les succès de PMC sont à l’initiative d’un ingénieur<br />
du son, Peter Thomas qui, après avoir quitté le<br />
studio d’enregistrement Maida Vale de la BBC,<br />
décida de lancer, en 1990, sa propre marque<br />
d’enceintes acoustiques et de monitoring. Il fut<br />
rejoint par Adrian Loader, un autre ingénieur du<br />
son issu de la société anglaise d’enregistrement<br />
FWO Bauch. Sans nul doute que le monitor BB5, le<br />
seul monitor conçu pour la BBC par Peter Thomas<br />
donna ensuite naissance aux différentes enceintes<br />
sorties sous le nom de PMC tel que la toute<br />
première LB, suivi un peu plus tard des modèles<br />
AB1/2, TB1/2… Récemment, cette équipe a été<br />
rejointe par un autre ingénieur, Olivier Thomas,<br />
dont le parcours professionnel dans le milieu de<br />
la F1 et plus précisément dans l’optimisation de<br />
l’aérodynamisme des voitures est une aubaine. En<br />
effet, si le lien n’est pas évident entre le milieu de<br />
voitures de course et celui l’acoustique, il trouve<br />
néanmoins tout son sens avec le principe de charge<br />
acoustique propriétaire, à ligne de transmission, ou<br />
ATL que PMC perfectionne depuis le début de ses<br />
créations.<br />
ATL : un principe de charge acoustique à<br />
ligne de transmission, original et performant.<br />
L’un des principes de base de toutes les enceintes<br />
PMC est l’adoption d’un principe de charge<br />
acoustique dit à ligne de transmission ou encore<br />
ATL pour Advanced Transmission Ligne. Ce principe<br />
qui remonte à plusieurs décennies (des marques<br />
comme Klipsch, 3A ouTDL l’ont utilisé), repose sur<br />
une sorte de labyrinthe acoustique parfaitement<br />
accordé (généralement en quart d’onde) qui sert de<br />
charge arrière au haut-parleur de grave. Il procure<br />
à l’enceinte une réponse en fréquence beaucoup<br />
plus importante dans le bas du spectre. Et si cela<br />
semble simple sur le papier, la technique de ligne<br />
de transmission est exigeante sur plusieurs points.<br />
Le woofer doit avoir un très bon comportement<br />
mécanique comme le réglage de la longueur<br />
du labyrinthe bien calculée et l’amortissement<br />
parfaitement optimisé. En effet, cet amortissement<br />
permet de diminuer les distorsions harmoniques<br />
à la fréquence de résonance du haut-parleur plus
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 107<br />
celle de la ligne de transmission créant de fait des<br />
résonances parasites. Un amortissement bien étudié<br />
réduit l’amplitude de ces perturbations tout en<br />
optimisant la réponse globale.<br />
Toutes ces raisons font que beaucoup de fabricants<br />
préfèrent adopter des charges bass-reflex, plus<br />
aisées et économiques à concevoir.<br />
PMC, n’a donc pas choisi la voie de la facilité mais<br />
persévère et perfectionne sa technologie depuis<br />
maintenant 25 ans. Dans le cas de la colonne PMC<br />
Twenty 5-23, le constructeur a tapissé toutes les<br />
parois internes des ébénisteries d’une sorte de<br />
mousse synthétique de type alvéolaire, de celle<br />
que l’on retrouve parfois pour insonoriser les pièces<br />
d’écoute. La structure des caisses est en outre<br />
fortement renforcée et rigidifiée par la présence des<br />
parois internes formant le labyrinthe de la ligne de<br />
transmission ATL.<br />
Deux embouchures d’évents laminaires/<br />
tubulaires ultra optimisés pour un<br />
écoulement sans remous des flux d’air<br />
Comme indiqué plus haut, cette nouvelle série<br />
Twenty5 succède à la Twenty, de nombreuses<br />
améliorations ayant été apportées à cette nouvelle<br />
génération d’enceintes Hi-Fi. Tout d’abord, et<br />
cela explique le chiffre «2» de la référence 5-23,<br />
les modèles colonnes (5-23, 5-24 et 5-26) arborent<br />
maintenant deux évents laminaires tout à fait<br />
spéciaux qui sont le fruit des recherches d’Olivier<br />
Thomas sur la réduction des turbulences en sortie<br />
d’évent. A y regarder de plus près, nous voyons<br />
bien que ces évents se sont enrichis de pièces<br />
verticales placées suivant un dessin très étudié. Ces<br />
séparateurs vont réguler la vitesse d’écoulement de<br />
l’air en sortie opérant une plus grande rapidité et<br />
une dynamique bien supérieure. Cette technique<br />
a été, dans un premier temps, développée pour<br />
le modèle monitoring très haut de gamme PMC<br />
QB1, elle se décline maintenant sur les modèles<br />
d’enceintes Hi-fi pour le grand public.<br />
D’autre part, le haut-parleur de médium/grave de la<br />
PMC Twenty 5-23 a été, lui aussi, largement refondu.<br />
Même s’il reste de dimensions similaires (14 cm de<br />
diamètre) aux anciens HP de la gamme Twenty avec<br />
un saladier en alliage léger moulé sous pression très<br />
rigide, sa membrane est très différente.<br />
PMC qui était un farouche adepte de la pulpe de<br />
cellulose a conçu, en collaboration avec SEAS, son<br />
partenaire Danois de toujours, un tout nouveau<br />
diaphragme appelé G’Weave. Il s’agit là, et c’est<br />
une véritable rupture pour cette marque, d’un cône<br />
à base de fibre de verre et de papier. Plus rigide<br />
et résistant que le papier utilisé seul, ce nouveau<br />
transducteur peut fournir des niveaux de pression<br />
plus élevés grâce à des excursions bien plus<br />
grandes.<br />
Une refonte de la grille du tweeter et un<br />
nouveau piédestal<br />
Le tweeter est toujours un dôme souple de 27 mm<br />
de diamètre conçu en étroite collaboration avec<br />
SEAS (Sonolex). Il est très similaire aux modèles<br />
d’avant si ce n’est une modification de la grille de<br />
protection, celle-ci améliorant la dispersion. Il est<br />
doté également d’une nouvelle chambre arrière<br />
décompression et d’un refroidissement à base de<br />
ferrofluide.<br />
On notera également que l’embase de l’enceinte<br />
a aussi été remaniée. PMC a en effet amélioré<br />
l’empiétement grâce à l’ajout d’un système<br />
d’absorption des vibrations. Il est formé de deux<br />
barres en métal de 1 cm d’épaisseur qui se fixent<br />
sous l’enceinte non sans leur avoir intercalé 4<br />
rondelles de liège. Ces barres se terminent par des<br />
pointes de découplage réglables par le dessus.<br />
Ainsi, suivant la distance et la hauteur du point<br />
d’écoute, il est possible de régler l’inclinaison vers<br />
l’arrière des Twenty5-23.<br />
Enfin, le bornier fait partie, lui aussi, des<br />
améliorations apportées à cette nouvelle série<br />
Twenty5. Toujours adossées à une large plaque en<br />
métal chromé, les bornes + et – sont désormais<br />
faites à partir d’un alliage de cuivre et de rhodium.<br />
En dévissant cette large plaque, le filtre de 4ème<br />
ordre apparaît. Il ne comprend que des éléments<br />
de haute qualité comme des condensateurs au<br />
polypropylène MKP, des résistances Vishay et<br />
des selfs sur noyau de forte puissance. Tous ces<br />
composants sont montés sur une unique carte en<br />
Spécifications<br />
•Type : colonne deux voies à Ligne de Transmission (ATL)<br />
•Fréquence de coupure : 1.8kHz<br />
• Haut-parleurs : 1 x 14 cm cône g-weave + 1 dôme souple<br />
27 mm (Sonolex)<br />
•Longueur de la ligne de transmission : 2.4 m<br />
•Rendement : 86.5 dB/1W/1m<br />
•Impédance : 8 Ω<br />
•Réponse en fréquence : 28 Hz à 25 kHz<br />
•Dimensions : 907 x 162 x 330 mm (HxLxP)<br />
•Poids : 15kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
108 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
fibre de verre et reliés entre eux par des pistes de<br />
fortes épaisseurs. Seul l’habillage des ébénisteries<br />
ne change pas avec 4 finitions disponibles : laquée<br />
noire ou placage bois (chêne, noyer, Amarone). Les<br />
parois internes sont également plaquées. Grâce à<br />
leur technologie de charge, les colonnes Twenty5-23<br />
restent de dimensions extrêmement compactes :<br />
90 x 132 x 160 cm, malgré un niveau dans le bas du<br />
spectre digne d’une enceinte de bien plus large<br />
format.<br />
Ecoute PMC Twenty5-23 : précision dans<br />
l’aigu et percussion dans le grave<br />
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous<br />
apparaît judicieux de donner quelques conseils<br />
ou recommandations quant à l’installation de<br />
ces petites colonnes afin de découvrir tout<br />
leur potentiel. Tout d’abord et après quelques<br />
essais, il nous est apparu pertinent de ne pas<br />
coller les Twenty 5-23 contre les murs arrière<br />
même si les évents laminaires débouchent vers<br />
l’avant. Une distance de 30 cm a été idéale pour<br />
qu’elles fournissent un équilibre tonal totalement<br />
satisfaisant. D’autre part l’angle doit être<br />
relativement fermé vers l’auditeur, c’est ainsi que<br />
l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique se concrétise au mieux et<br />
ce sans perdre en largeur. Troisième et dernier point<br />
directement en rapport avec le rendement somme<br />
toute modeste de 86.5 dB des PMC Twenty 5-23, on<br />
serait tenté de penser qu’il leur faut un amplificateur<br />
d’une puissance élevée. Assez curieusement, nous<br />
n’avons pas eu besoin de pousser de beaucoup<br />
notre amplificateur même face à nos colonnes<br />
habituelles, des enceintes d’un gabarit beaucoup<br />
plus imposant mais aussi d’un meilleur rendement.<br />
Nous i<strong>mag</strong>inons sans peine qu’un mariage avec un<br />
amplificateur entre 30 et 50 watts bien pourvu en<br />
alimentation devrait parfaitement convenir à ces<br />
enceintes. Un modèle à tube par exemple serait un<br />
excellent choix, comme un transistor disposant d’un<br />
bon courant de sortie leur apportaient un surcroit de<br />
densité sonore.<br />
En dehors de tous ces points, les PMC Twenty<br />
5-23 nous révèlent assez rapidement un équilibre<br />
tonal plutôt empreint d’une excellente clarté et<br />
d’une précision qui les rendent non seulement<br />
transparentes mais aussi bien atrayantes. Le haut du<br />
spectre est lumineux et d’une précision redoutable.<br />
Il n’a pas son pareil pour mettre en lumière les<br />
différentes tessitures de voix ou encore toutes les<br />
subtilités du jeu d’un violoniste. La voix de mezzosoprano<br />
d’Anne Sofie von Otter interprétant l’aria<br />
Where Shall I Fly du compositeur Haendel, pièce<br />
de son drame musical Hercules (Decca) reflète bien<br />
les capacités de ces enceintes en matière de suivi<br />
mélodique. La présence d’Anne-Sofie est bien<br />
marquée entre les deux enceintes, nous dévoilant<br />
une scène sonore découpée au couteau. Le rang<br />
des violons placé juste derrière cette cantatrice ne
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
109<br />
souffre d’aucune confusion : les Twenty 5-23 savent<br />
parfaitement organiser une i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />
stable et ample. Même constatation sur les Cantatas<br />
de Bach BWV 51 interprétées par Natalie Dessay.<br />
Sa voix de soprano, une voix capable de s’envoler<br />
vers des notes les plus hautes, exprime avec ces<br />
enceintes toute la richesse d’une tessiture assez<br />
unique. Les Twenty5-23 sont donc pourvues d’un<br />
haut du spectre très fourni et que rien ne semble<br />
assombrir. On devra juste, devant une telle<br />
profusion de détails et d’informations, faire attention<br />
au mariage avec des électroniques et câbles qui<br />
iraient dans le même sens. En tout cas, la musique<br />
s’écoute avec une grande facilité et l’impression<br />
d’être proche des interprètes est bien réelle. C’est<br />
très certainement la vocation professionnelle de<br />
PMC qui se répercute sur les modèles Hi-Fi pour le<br />
grand public.<br />
Ce piqué dans le haut ne s’enfuit pas à l’écoute<br />
du disque Baker’s Holiday (fichier 24 bits/192 kHz)<br />
du génial Chet Baker et sa voix si particulière.<br />
L’orchestre qui compte de nombreux cuivres prend<br />
place devant nous mais sans déborder pour autant.<br />
La scène sonore reste mesurée, bien en place<br />
mais surtout d’une ampleur peu en rapport avec<br />
la taille réduite des enceintes. Là PMC a réussi un<br />
véritable tour de force. La contrebasse s’exécute<br />
sans emphase particulière. Nous ne sentons aucun<br />
gonflement ou artifice dans cette partie du spectre<br />
nous laissant penser que la ligne de transmission est<br />
particulièrement bien étudiée. C’est très vivant tout<br />
en étant homogène et cohérent. Il est clair que le<br />
suivi mélodique s’accompagne d’un tout aussi bon<br />
suivi rythmique. Les Twenty 5-23 ne forcent pas le<br />
trait, mais elles manifestent d’excellentes qualités<br />
de dynamique et de rapidité. Le grave n’alourdit pas<br />
la restitution, au contraire il concourt à un son vif et<br />
trés bien contrasté.<br />
Mais là où nous attendions ces PMC Twenty5-23,<br />
c’est bien avec l’écoute du disque If You Wait du<br />
groupe London Grammar. Le haut du spectre et la<br />
partie médiane de la bande passante ne sont pas<br />
avares en détails et en informations sur le jeu du<br />
guitariste par exemple, des qualités qui sont déjà<br />
mises en avant avec les autres disques ou fichiers<br />
écoutés. C’est plutôt la qualité de restitution de la<br />
basse électrique qui nous intéressait. D’un niveau<br />
que nous pourrions qualifier de raisonnable, cette<br />
partie du spectre est extrêmement bien tenue et<br />
sans atténuation. Un grave tendu et sec qui ne<br />
s’encombre en aucune manière de lourdeur mais<br />
au contraire offre une très belle ampleur sonore,<br />
une ampleur qui reste sans rapport avec le gabarit<br />
de ces enceintes comme nous l’avons déjà dit. Il<br />
soutient la structure de l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />
sans pour autant obscurcir le reste du spectre. Les<br />
Twenty 5-23 ne sont pas là pour arrondir les angles<br />
mais elles nous plongent dans l’univers musical de<br />
chaque disque avec un pouvoir de discernement à<br />
prendre en exemple.<br />
Conclusion<br />
Les PMC Twenty 5-23 sont un excellent compromis<br />
pour les audiophiles qui recherchent une enceinte<br />
définie et ample mais qui n’ont, comme souvent,<br />
pas de grandes pièces d’écoute. Ces enceintes<br />
pourront leur apporter à la fois une écoute très<br />
définie et riche en détails tout en laissant s’exprimer<br />
un grave bien pesé, ce qui n’est pas souvent le cas<br />
avec des colonnes mises dans de telles situations.<br />
Lumineuses et contrastées, les 5-23 savent dessiner<br />
une scène sonore très focalisée et vivante. Un<br />
exemple à suivre pour beaucoup d’enceintes.
110 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
WATERFALL<br />
3500 €<br />
Victoria Evo<br />
Waterfall Audio est une marque française d’une vingtaine d’années. Sa principale spécialité se sont<br />
les enceintes à coffret en verre. Son expertise et sa maîtrise dans ce domaine la rendent assez<br />
unique en son genre. Les colonnes Waterfall Victoria Evo que ne testons ici sont ainsi des modèles<br />
parfaitement aboutis et sans réel équivalent sur le marché, ni de prés, ni de loin.<br />
par Pierre Stemmelin
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 111<br />
Waterfall est un constructeur installé dans le sud de<br />
la France, plus précisément à Carcès, entre Aixen-Provence<br />
et Sainte-Maxime. Nous le suivons<br />
depuis ses débuts sur le marché, il y a presque 20<br />
ans. Personnellement, je me souviens encore de<br />
ma première rencontre avec son équipe : Cédric<br />
Aubriot et sa fidèle acolyte Nadine Chaix-Dewell.<br />
Ces deux amoureux de beaux objets, doublés d’un<br />
esprit perfectionniste, nous avaient immédiatement<br />
convaincus. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance.<br />
À l’époque, j’étais à la rédaction des <strong>mag</strong>azines<br />
«<strong>Hifi</strong> Vidéo» et «Prestige Audio Vidéo». Avec<br />
mon collègue et mentor Jacques Vallienne nous<br />
étions assez septiques à l’idée de tester une paire<br />
d’enceintes en verre. Notre précédente expérience<br />
en la matière avec des produits artisanaux s’était<br />
soldée par une véritable catastrophe. Or, dés<br />
son apparition la Waterfall Victoria «première du<br />
nom» nous avait immédiatement convaincus. La<br />
qualité d’assemblage des panneaux de verre était<br />
impeccable. Le coffret très rassurant ne souffrait<br />
d’aucune faiblesse ou fragilité et les performances<br />
sonores, tant dans notre laboratoire de mesure qu’à<br />
l’écoute, étaient de très bon niveau. Une nouvelle<br />
étoile de l’acoustique française était née.<br />
Depuis, Waterfall a su intelligemment étoffer sa<br />
gamme, sans pour autant qu’elle ne devienne<br />
pléthorique, pour l’adapter à un marché<br />
d’audiophiles en quête d’enceintes modernes,<br />
au design exclusif. Elle propose trois enceintes<br />
colonnes en verre, portant toutes les noms de<br />
célèbres chutes d’eau, dont la Victoria est le milieu<br />
de série, mais aussi des enceintes murales et<br />
encastrables ainsi que plusieurs caissons de grave<br />
et les haut-parleurs Custom Pro dédiés aux salles de<br />
cinéma privées avec toujours la même exigence de<br />
qualité et de performance élevée.<br />
Un équipage acoustique de chez Atohm, un<br />
des spécialistes français les plus pointus en<br />
matière de haut-parleurs <strong>Hifi</strong><br />
Depuis ses débuts, la Waterfall Victoria a peu<br />
évolué pour ce qui est du design. Ses lignes se sont<br />
certes affinées, notamment au niveau de la forme<br />
du pied, mais c’est surtout au niveau des hautparleurs<br />
que les changements les plus importants<br />
se sont faits. Ces haut-parleurs proviennent de la<br />
marque française et ne s’en cachent pas puisqu’ils<br />
en portent fièrement le logo. Ce sont des modèles<br />
haut de gamme conçus par Thierry Comte, un<br />
acousticien de la <strong>Hifi</strong> parmi les plus talentueux de sa<br />
génération.<br />
Le tweeter porte la référence SD20. Il est équipé<br />
d’un dôme en soie avec bobine CCAW (cuivre<br />
plaqué argent) de 20 mm et aimant néodyme. Son<br />
moteur est complètement encapsulé.<br />
Les boomers sont des LD150, similaires à celui<br />
que l’on rencontre sur la petite enceinte fusée<br />
de bibliothèque, GT1-HD d’Atohm, dotés<br />
de membranes de 15 cm de diamètre, en<br />
aluminium traité. Leurs moteurs à aimants ferrite<br />
particulièrement puissants, sont dissimulés<br />
par des portions de tubes, comme capitonnés<br />
extérieurement de cuir, fermées par des grilles<br />
arrière. Ces éléments particuliers sont en fait des<br />
sortes de lentilles acoustiques, «filtrant» les ondes<br />
arrière des boomers, ce qui évite l’utilisation de<br />
matériaux amortissant à l’intérieur, comme c’est<br />
habituellement le cas dans une enceinte et qui<br />
gâcherait ici un peu la vue à travers les parois de<br />
verre.<br />
Enfin, sous son socle en fonte métallique moulée, la<br />
Waterfall Victoria Evo dissimule un radiateur passif<br />
de 21 cm de diamètre (UFR210). Il est toujours signé<br />
Atohm et il est possible, si l’acoustique de la pièce<br />
le demande, d’ajuster sa fréquence d’accord grâce à<br />
de petites masses venant se visser au centre de son<br />
diaphragme plat.<br />
Un coffret en verre trempé «made in France»<br />
conçu et construit avec un très haut degré<br />
d’exigence<br />
La construction de la Waterfall Victoria Evo est sans<br />
faille. Ses panneaux de verre, découpés et montés<br />
dans des ateliers français, sont assemblés bord à<br />
bord avec une colle totalement invisible. Tous les<br />
champs sont soigneusement arrondis ne présentant<br />
aucun risque de coupure.<br />
L’épaisseur de 6 mm peut sembler faible sur le<br />
papier. Le rendu, en réalité, est tout autre. Bien<br />
que la Waterfall Victoria Evo soit très fine (à peine<br />
plus de 16 cm de largeur et profondeur pour la<br />
Spécifications<br />
•Type : enceinte colonne deux voies, accord par<br />
radiateur passif<br />
•Tweeter : dôme soie de 20 mm<br />
•Boomers : 2x 15 cm à cônes en aluminium traité<br />
•Radiateur passif de 21 cm sous le socle<br />
•Coffret en verre trempé<br />
•Puissance admissible max. : 400 watts<br />
•Impédance moyenne/minimale : 8/4 Ω<br />
•Réponses en fréquences à ±3 dB : 48 Hz à 28 kHz<br />
•Efficacité pour 2,83 V/1 m : 89 dB<br />
•Dimensions : 25 x 25 x 110 cm<br />
•Poids : 17 kg l’unité<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Design/finition<br />
Musicalité
112 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
partie en verre), elle apparaît aussi très rassurante.<br />
En frappant avec la pulpe du doigt sur les flancs<br />
de l’enceinte, on se rend compte que les parois<br />
résonnent très peu et avec un son bien mat. Le verre<br />
trempé de haute densité est particulièrement inerte<br />
et en outre bien plus résistant aux rayures qu’une<br />
finition bois ou peinture laquée. Allant dans ce sens,<br />
les modèles que nous avons reçus pour test, bien<br />
qu’ils aient déjà beaucoup tourné sur des salons, ne<br />
comportaient strictement aucun éclat.<br />
Par parfaire l’inertie du coffret, le bas du baffle<br />
support de la Victoria est doublé d’un second<br />
panneau de verre. On peut voir derrière lui<br />
les câbles de raccordement des haut-parleurs,<br />
impeccablement tendus tels des cordes de harpe.<br />
Tous les éléments du filtre sont dissimulés dans<br />
le socle. Aucun détail esthétique n’a été laissé au<br />
hasard.<br />
À l’écoute : une générosité et une<br />
ampleur qui contrastent avec la transparence<br />
des lignes<br />
Pour décrire la sonorité de ces enceintes Waterfall<br />
Victoria Evo, nous pourrions vous faire le coup de<br />
l’hyper transparence et des timbres superbement<br />
cristallins. Ce serait un peu facile et trompeur. Car<br />
le rendu de ces enceintes contraste singulièrement<br />
avec leur apparence. La restitution n’a rien d’éthérée<br />
ou diaphane. Au contraire, les timbres sont assez<br />
charpentés, emprunts d’une agréable douceur<br />
dans les aigus. La définition est de haut niveau et<br />
l’ensemble est d’une grande propreté. Cependant,<br />
le son n’est absolument pas artificiellement clair et<br />
ne tombe pas dans le travers d’un aspect chirurgical.<br />
Le registre grave est même d’une ampleur très<br />
étonnante compte-tenu du volume relativement<br />
réduit des coffrets. L’i<strong>mag</strong>e sonore est ample et<br />
généreuse. Elle affiche de très belles et confortables<br />
dimensions, sans effets de projection en avant des<br />
éléments sonores.<br />
Sur de la musique Electro un peu musclée comme<br />
«Big Shank Man» de Chase & Status accompagné<br />
de Mr. Vegas, les Waterfall Victoria Evo savent<br />
faire preuve d’autorité, suivant avec décontraction,<br />
mais fermeté la montée en régime. Avec elle, tout<br />
semble facile et on peut monter le volume sonore<br />
sans arrière-pensée. Tout reste bien en place, même<br />
à niveau élevé.<br />
Certains audiophiles trouveront peut-être que<br />
les Victoria Waterfall Evo en font parfois un peu<br />
trop dans le bas du spectre. Ces enceintes sont<br />
effet généreuses et ne conviennent pas à de trop<br />
petites pièces. Le constructeur recommande<br />
d’ailleurs un minimum de 20 m2. Mais n’en concluez<br />
surtout pas pour autant que les Waterfall Victoria<br />
manquent de distinction. Certes, elles peuvent<br />
donner de la voix et délivrer un niveau important.<br />
Mais elles sont également capables de beaucoup<br />
de finesse et détail. Leur registre médium a de la<br />
matière et de la vivacité. Il se raccorde très bien<br />
avec l’aigu, toujours très doux et raffiné. Les voix et<br />
instruments acoustiques sonnent de façon naturelle.<br />
L’articulation et la lisibilité de leurs interprétations<br />
et de leurs jeux sont toujours au rendez-vous avec<br />
une belle énergie, de la spontanéité, mais jamais<br />
d’agressivité.<br />
Conclusion<br />
Les Waterfall Victoria Evo sont, comme nous le<br />
disions en introduction, des enceintes assez uniques<br />
en leur genre réussissant à concilier un design<br />
transparent avec une restitution qui a de la matière<br />
et de l’ampleur. Certes, leur approche du son n’est<br />
pas totalement puriste ou académique, mais elles le<br />
font avec beaucoup de séduction, d’homogénéité,<br />
de naturel et de générosité. Elles sonnent tout<br />
simplement bien. Elles sont particulièrement<br />
agréables à vivre sans prise de tête intellectuelle,<br />
facile à alimenter même si elles méritent un<br />
amplificateur d’un bon niveau qui leur donnera<br />
la pêche et de la fermeté. Une belle réussite<br />
doublement française.
Pour les gammes Evo,<br />
nous gardons les valeurs<br />
qui ont fait notre réputation<br />
d’excellence depuis 20 ans :<br />
• réjection optimale des effets<br />
électro<strong>mag</strong>nétiques<br />
• élimination des courants<br />
parasites périphériques<br />
• maîtrise des phénomènes<br />
vibratoires<br />
Nous améliorons :<br />
• la qualité des conducteurs<br />
en cuivre pur sans oxygène<br />
OFC<br />
• le choix encore plus judicieux<br />
des sections des conducteurs<br />
en fonction de leur utilisation<br />
• le blindage qui est doublé<br />
pour chaque câble de la gamme<br />
Un nouveau câble secteur, le dernier né de la gamme Evo<br />
le Sonata Evo<br />
idéal pour les plus exigeants en matière de restitution sonore.<br />
Il est composé de 3 câbles pour la phase, le neutre et la terre.<br />
Les conducteurs<br />
sont en cuivre pur<br />
sans oxygène.<br />
Chaque câble possède<br />
un double blindage.<br />
Création graphique : www.catherinebully.fr 05 56 71 05 62<br />
L’i<strong>mag</strong>e stéréo<br />
se trouve élargie<br />
avec d’avantage<br />
de relief.<br />
www.actinote.com<br />
Les contacts des fiches<br />
sont en cuivre massif<br />
recouverts d’une couche d’or
La <strong>mag</strong>ie du Son Analogique<br />
pour les nouvelles générations<br />
Découvrez la nouvelle platine Audio-Technica AT-LP3<br />
La platine Audio-Technica AT-LP3 a été conçue pour la nouvelle génération d’amateurs<br />
de disques vinyles sans oublier les passionnés de son disposant d’un budget limité.<br />
Grâce à l’AT-LP3, redécouvrez vos collections de disques vinyles sans compromis sur la<br />
performance audio.<br />
Produit au standard Haute-Fidélité, cette platine à entraînement par courroie entièrement<br />
automatique offre des performances inattendues à ce niveau de prix, ainsi qu’une grande<br />
simplicité d’utilisation. Épurée, elle dévoile un design élégant et sophistiqué s’intégrant<br />
parfaitement dans tout type d’intérieur.<br />
audio-technica.com
PLATINES<br />
VINYLES<br />
Gold Note Valore 125 Lite - en page 125
116 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
ACOUSTIC SIGNATURE<br />
Primus<br />
Dernière création du fabricant allemand Acoustic Signature, la Primus coiffe<br />
par le bas (en prix) une gamme bien fournie comptant les platines vinyles<br />
parmi les plus hauts de gamme d’aujourd’hui. Néanmoins, cette Primus reste<br />
une fabrication artisanale, comme un produit de luxe, très audiophile en<br />
fait et c’est une excellente chose. Vendue avec un bras Rega et une cellule<br />
Ortophon 2M Red dans un pack tout compris, voilà un choix qui semble<br />
judicieux pour jouir de ses disques noirs sans trop se ruiner.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
1400 €<br />
Les platines et bras de lecture Acoustic Signature<br />
sont nés en 1996, sous l’impulsion d’un certain<br />
Gunther Frohnhöfer (dont nous n’avons pas réussi<br />
à retracer le parcours professionnel malgré nos<br />
recherches), un homme qui a su s’entourer de toute<br />
une équipe de 21 personnes qualifiées dont des<br />
orfèvres, des ingénieurs, des experts électriciens,<br />
des tourneurs de précision et des spécialistes de<br />
divers domaines. Acoustic Signature fabrique la<br />
quasi-totalité des pièces mécaniques de ses platines<br />
vinyles dans son usine de Goppingen (Stuttgart) et<br />
ce grâce à un important investissement dans des<br />
machines à commandes numériques.<br />
Tout ce qui n’est pas fabriqué chez elle est acheté<br />
dans des entreprises régionales, et ce n’est pas<br />
le fournisseur le moins cher qui est généralement<br />
choisi mais celui le plus performant dans sa<br />
spécialité aux yeux de l’équipe d’Acoustic Signature.<br />
En outre, toutes les platines sont assemblées et<br />
réglées à la main. Gunther Frohnhöfer ne compte<br />
faire aucun compromis ni sur la choix des matériaux<br />
utilisés ni sur qualité de la fabrication. C’est<br />
l’excellence qui est visée et ce n’est pas le modèle<br />
phare de la marque, la titanesque Invictus au prix de<br />
presque 100 000 € qui pourra démentir nos propos.<br />
Mais heureusement, Acoustic Signature propose<br />
aussi des modèles plus abordables comme cette<br />
Primus que nous testons ici et qui ne manque pas<br />
pour autant d’atouts.<br />
La «petite» platine vinyle de la gamme :<br />
compacte, ingénieuse et déjà fort qualitative<br />
La Primus occupe la toute première place, en<br />
début de catalogue de ce constructeur comptant<br />
pas moins de 15 modèles différents. Elle peut être<br />
choisie en deux versions distinctes : la première<br />
est équipée d’un bras Rega RB202 avec cellule<br />
Ortophon 2M Red. Elle peut aussi se voir ajouter<br />
un bras de lecture TA-500 de fabrication maison. Le<br />
prix avec la même cellule passe de 1 400 € à 1 800 €,<br />
mais ce n’est pas la seule occasion de «l’upgrader»,<br />
nous y reviendrons plus loin.<br />
Petite et compacte, l’Acoustic Signature Primus ne<br />
fait que 41 cm de large pour une profondeur de 31<br />
cm. Il faudra juste ajouter quelques centimètres à
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 117<br />
l’arrière pour la prise d’alimentation comme celle de<br />
son câble de modulation détachable.<br />
Son socle ou plinthe est très rigide (Acoustic<br />
Signature a toujours été un adepte des platines<br />
lourdes et amorties). Il est composé de MDF haute<br />
densité et de multiplis. Ce sandwich est recouvert<br />
d’une peinture en PVC laquée noire d’un bel effet,<br />
une technique qui rigidifie encore plus l’ensemble<br />
en lui apportant plus de neutralité. Au centre de<br />
ce socle est vissé le système de roulement du<br />
plateau. Il s’agit d’un axe en acier inoxydable<br />
s’insérant dans un palier qui reçoit deux bagues<br />
en bronze saturées en huile. Au fond de ce pivot,<br />
l’axe du plateau repose sur une partie spécifique<br />
formée d’un mélange de ferrite, Teflon, titane et<br />
de vanadium, le tout étant ajusté aux microns.<br />
Pour Acoustic Signature, cette partie est le cœur<br />
de la platine, d’où cette technique propriétaire<br />
baptisée «méthode Tidorfolon», qui est reprise,<br />
avec quelques différences, sur toutes les platines de<br />
ce fabricant. Ce roulement est, d’ailleurs garantit 10<br />
ans, par le constructeur.<br />
Une platine vinyle évolutive et optimisable<br />
Comme dit plus haut, le modèle Acoustic Signature<br />
Primus en version de base dispose d’un bras Rega<br />
RB202. Ce bras est une évolution du fameux RB251<br />
avec un tube constitué d’une seule pièce faite à<br />
partir d’un alliage léger mais surtout ultra-rigide. Il<br />
est moulé sous pression et offre donc une bonne<br />
résistance mécanique tant externe qu’interne. Sa<br />
fixation en trois points comme son porte-cellule<br />
intégré lui confère une excellente rigidité. En<br />
revanche, son défaut est qu’il ne dispose pas d’un<br />
réglage de VTA (hauteur du bras), ce qui oblige<br />
son utilisateur à se tourner vers de petites cales<br />
pour régler finement l’angle d’attaque du diamant<br />
par rapport au sillon suivant la cellule utilisé. L’antistaking<br />
est directement intégré dans le mécanisme<br />
du bras, il suffit juste de jouer sur le petit curseur<br />
pour atteindre la valeur voulue.<br />
D’origine, cette Acoustic Signature Primus est<br />
dotée d’une cellule Ortophon 2M Red à aimant<br />
mobile et les principaux réglages sont faits en usine,<br />
nous conseillons juste de procéder à celui de la<br />
force d’appui, une petite balance type Shure est<br />
nécessaire. Le câble du bras n’est pas prisonnier<br />
comme avec le modèle d’origine. En tout cas, la<br />
marque a laissé le choix au propriétaire de cette<br />
platine de mettre une liaison RCA-RCA de son choix<br />
en sortie de bras grâce à un déport des sorties via<br />
deux prises RCA dorées situées à l’arrière de la<br />
platine. Une terminaison de bonne qualité est livrée<br />
d’origine, une optimisation par un modèle plus<br />
performant reste une option. Idem pour le palet<br />
presseur. Cette platine n’en dispose pas d’origine,<br />
mais un modèle de la marque (Clamp Load) à 90 €<br />
sera une petite dépense supplémentaire tout à fait<br />
compréhensible, face à la qualité de la platine en<br />
elle-même.<br />
Écoute : la qualité allemande<br />
Il est assez amusant et surprenant à la fois de<br />
rencontrer des produits dont la construction et<br />
la sonorité collent parfaitement avec l’adage<br />
populaire : l’habit fait le moine. A la regarder, à<br />
l’inspecter sous tous les angles, cette Acoustic<br />
Signature Primus avec son bras Rega RB 202<br />
donnent en effet une réelle impression de solidité<br />
comme de résistance face à toutes les vibrations<br />
contre lesquelles elle doit se prémunir. Et bien<br />
inutile de le cacher plus longtemps, la sonorité qui<br />
s’en dégage dès les premières notes de musique<br />
de nos disques noirs nous inspire exactement le<br />
même sentiment. La restitution sonore est d’une<br />
stabilité et d’une assise opérant un bouquet de<br />
qualité assez exceptionnel. Le son, d’une assise<br />
à couper le souffle, ne l’empêche pas d’avouer<br />
une grande délicatesse dans l’établissement des<br />
timbres, timbres qu’elle sait reproduire avec une<br />
légère matité dans le haut du spectre, mais avec<br />
un médium empreint de beaucoup de densité.<br />
Tendue, ferme et décisive, cette Primus manie fort<br />
bien la diversité des timbres nappant d’une belle<br />
douceur toute l’étendue du spectre sonore. Du<br />
coup, si l’on souhaite une platine hyper analytique,<br />
de celles qui vont chercher les moindres détails au<br />
fond du sillon quitte à en devenir un peu froide, il<br />
faudra passer son chemin et plutôt se tourner vers<br />
une Pro-Ject The Classic par exemple. La Primus<br />
va plutôt exceller dans l’art de mettre en scène la
118 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
musique avec une scène sonore très dense et d’une<br />
excellente profondeur des divers champs musicaux,<br />
le tout arrosé d’un équilibre tonal charnel et bien<br />
agréable.<br />
Ces qualités trouvent toute leur raison d’être sur<br />
l’opéra «Der Schauspieldirektor» de Mozart que<br />
dirige Karl Böhm (Deutsche Grammophon) dans un<br />
enregistrement de 1974. L’ouverture, assez légère et<br />
relevée, développe assez bien le caractère véloce<br />
de cette platine qui sait rester douce et charnelle<br />
grâce à un médium plein et bien construit. Tout<br />
l’orchestre est en ordre avec une bonne distribution<br />
spatiale des différents rangs d’instrument.<br />
L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est large tout en restant<br />
concentrée entre les deux enceintes avec une belle<br />
perspective. De plus, la Primus reproduit le chant<br />
de la cantatrice Afro-Américaine Reri Grist avec un<br />
excellent registre expressif. Sa voix de Soprano est<br />
rejointe sans jamais perdre de sa particularité par<br />
celle d’Areel Augér, une Soprano Colorature qui se<br />
permet donc d’avoir une étendue de jeu plus large.<br />
Les montées vers les aigus comme la gravité des<br />
notes les plus basses de cette dernière cantatrice<br />
passent avec succès. A une très bonne structure des<br />
timbres s’ajoute aussi un bon pouvoir de séparation.<br />
C’est transparent mais pas décharné, c’est<br />
dynamique mais pas crispant et ce même sur cet<br />
enregistrement un peu limité en bande passante.<br />
Nous sommes beaucoup plus impressionnés par<br />
l’écoute d’un enregistrement plus actuel, très<br />
certainement l’un des derniers concerts de Léonard<br />
Cohen, le fameux «Live in London» capté en public<br />
en juillet 2008. Sa voix, parfaitement reproduite,<br />
est accompagnée d’un nombre impressionnant<br />
de musiciens qui se partagent une scène sonore<br />
d’une excellente stabilité. Sur certains morceaux,<br />
nous sommes conquis par le jeu de Javier Mas qui<br />
joue de la Bandurria, ou du Laud, des instruments<br />
à cordes pincées qui se jouent à l’aide d’une sorte<br />
de médiator appelé plectre. On perçoit très bien<br />
toutes les subtilités du jeu de cet instrument. Même<br />
chose pour les instruments à vent dont on ressent<br />
le boisé sans aucune difficulté. Décidément, cette<br />
Primus cultive l’art de détourer chaque sonorité en<br />
lui rendant son âme. Le chœur des trois chanteuses<br />
reste légèrement situé en arrière, alors que Léonard<br />
Cohen trône en plein milieu des enceintes, entouré<br />
d’un public bien réactif. Mais cette platine va-t-elle<br />
convenir à de la musique encore plus moderne<br />
? Nous l’avons vérifié avec le LP de Rebotini<br />
«Music Component», un disque de musique<br />
électro uniquement réalisé à l’aide de nombreux<br />
synthétiseurs. L’ampleur comme la fermeté du<br />
grave se confirme sans problème. Même avec des<br />
sonorités uniquement électroniques, la Primus sait<br />
donner de la chair à cet enregistrement. Ça tape<br />
dans le bas, mais reste posé sur tout le reste du<br />
spectre, ce qui rend cet enregistrement tout à fait<br />
étonnant. Même avec un caractère plutôt pacifique,<br />
cette platine donne à ce style de musique pas mal<br />
d’éclat et de tonus sans pour autant devenir dure et<br />
agressive. Un bel exploit en tout cas.<br />
Conclusion<br />
L’Acoustic Signature avec son bras Rega et sa<br />
cellule Ortophon 2M Red fera un compagnon idéal<br />
pour tous ceux qui veulent retrouver la chaleur<br />
et l’onctuosité des disques vinyles. Elle a ce côté<br />
neutre tout en étant vivante et dynamique, une<br />
platine bien pensée et bien réalisée qui va conquérir<br />
bien des mélomanes et autres amoureux des<br />
disques noirs.<br />
Spécifications<br />
•Platine entrainement à courroie, moteur DC, alimentation<br />
externe DC<br />
•Vitesse : 33 1/3/45 rpm<br />
•Axe/palier : Tidorfolon haute précision<br />
•Châssis : sandwich 30 mm en MDF/melaminé et PVC<br />
•Plateau : aluminium 24 mm d’épaisseur de 4.5 kg<br />
•Couvre-plateau : cuir<br />
•Bras : Rega RB202 avec cellule Ortophon 2M Red<br />
•Niveau de sortie : 5.5 mV<br />
•Câble livré d’origine cuivre OFC<br />
•Dimensions : 41 x 11 x 31 cm (MxHxP)<br />
•Poids : 8,5 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
PAS BESOIN<br />
DE RÉALITÉ AUGMENTÉE.<br />
EN RÉALITÉ, LA HAUTE-FIDÉLITÉ SUFFIT.<br />
Laisser vous transporter par une reproduction musicale au plus haut niveau. L’ensemble PIoneer Pure audio présenté se compose de<br />
l’amplificateur intégré A-70DA, du lecteur réseau N-70AE et du nouveau lecteur SACD PD-70AE. Notre gamme audiophile, à la pointe de la<br />
technologie, représente la solution parfaite pour la reproduction des sources audio Hi-Res . Les meilleurs composants ainsi qu’une conception<br />
de haut vol, combinés à notre expérience de plusieurs dizaines d’années dans le domaine de la haute fidélité, offrent une expérience d’écoute<br />
extraordinairement naturelle.<br />
www.pioneer-audiovisual.fr
120 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
ELAC<br />
Miracord 90 Anniversary<br />
Comment mieux fêter ses 90 années d’existence qu’en retournant à ses<br />
racines ? C’est ce que la marque allemande Elac, autrefois spécialisée dans<br />
la production de platines vinyles, a fait en lançant ce modèle Miracord<br />
90 Anniversary. Rien, dans la conception de cette platine n’a été laissé au<br />
hasard, c’est un produit totalement abouti, chaque détail ayant été travaillé<br />
avec ingéniosité.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
2400 €<br />
Aujourd’hui, nous connaissons surtout la marque<br />
Elac créée en 1926 pour ses enceintes acoustiques<br />
haut de gamme et des technologies propriétaires<br />
comme le fameux tweeters Jet. Mais, Elle fut aussi<br />
dans les années 1950 une marque connue pour<br />
des platines vinyles avec notamment son premier<br />
modèle, un change-disque comme on le disait<br />
à l’époque, totalement automatique ; le PW1<br />
à entrainement par galet lancé en 1948. Ce fut<br />
ensuite une longue suite de platines dont celle de<br />
la gamme Miracord qui connut un réel succès à<br />
l’époque. Elac cessa de produire des platines ou<br />
électrophones vers les années 1980 lors de l’arrivée<br />
du CD. Aussi nous recevons cette nouvelle Miracord<br />
Anniversary 90 avec une certaine émotion, cette<br />
dernière nous faisant replonger dans une époque<br />
bénie pour le vinyle et qui refait surface depuis<br />
quelques années.<br />
Compacte mais bougrement ingénieuse<br />
En créant cette Miracord Anniversary 90, Elac n’en<br />
a pas oublié ses anciennes productions qui se<br />
devaient d’être compactes et faciles d’emploi. Elle<br />
avoue des dimensions somme toute raisonnables :<br />
47 cm de large, pour une profondeur de 36 et une<br />
hauteur totale de 17 cm. Composée tout d’abord<br />
d’un châssis principal en MDF, elle est ceinturée<br />
par deux plinthes (devant et derrière) en aluminium<br />
anodisé, le tout ne pesant pas moins de 5.5 kg.<br />
Une plaque faite dans la même matière recouvre<br />
le dessus de ce châssis, elle se décline en quatre<br />
finitions : blanche ou noir laquée, et noyer brillant<br />
ou laqué. Les deux flancs en aluminium sont<br />
disponibles en deux versions : noir ou argent suivant<br />
le modèle. Ce châssis, comme la platine au grand<br />
complet, repose sur quatre pieds en silicone qui<br />
sont fixés à une plaque lourde en métal qui forme<br />
le dessous de l’Elac Miracord. Ces pieds offrent un<br />
amortissement très efficace face aux interférences<br />
externes et internes. Ils ne sont pas réglages<br />
en hauteur. Lors de l’installation il faudra donc<br />
absolument poser cette <strong>mag</strong>nifique platine sur un<br />
support bien à niveau.<br />
Un moteur doublement suspendu<br />
Le système d’entrainement à courroie utilise un<br />
moteur à courant continu placé à l’avant gauche.<br />
Elac a fait un gros travail sur le découplage de ce<br />
moteur puisqu’il bénéficie d’une double suspension.<br />
Tout d’abord fixée à une petite plaque métallique,<br />
celle-ci est découplée du châssis par trois fixations<br />
souples grâce à des rondelles de caoutchouc, ce<br />
moteur est ensuite encapsulé dans un bloc en<br />
aluminium, lui-même découplé par deux rondelles<br />
en tissu ce qui n’est pas sans nous rappeler les<br />
spiders d’un haut-parleur. Rappelons qu’un spider
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
121<br />
comme la suspension périphérique d’un hautparleur<br />
sert à guider mais surtout à contrôler les<br />
mouvements de la membrane. L’application de cette<br />
technique pour «suspendre» un moteur est d’une<br />
réelle ingéniosité : du jamais vu jusqu’à présent.<br />
Ce moteur est alimenté par un bloc d’alimentation<br />
secteur extérieur qui se fixe à la platine via une prise<br />
DIN 3 broches située à l’arrière de la platine. Le<br />
changement de la vitesse (33trm et 45 trm) se fait<br />
électroniquement (nul besoin de toucher la courroie<br />
pour cette opération) grâce à une molette placée à<br />
la verticale de la cellule. Cette molette a d’ailleurs<br />
une double fonction : permettre le changement de<br />
vitesse et la vérifier grâce à des diodes qui changent<br />
de couleur une fois la bonne vitesse atteinte (du vert<br />
au blanc). Si besoin, un pitch de plus ou moins 5%<br />
offre un réglage fin de la vitesse souhaitée, la bonne<br />
rotation étant contrôlée par un capteur optique<br />
dissimulé sous le plateau.<br />
Un couple palier/axe bien pensé et une<br />
cellule adaptée<br />
Le lourd plateau de 6.2 kg est en aluminium usiné.<br />
Elac fournit un couvre-plateau en feutrine mais il<br />
n’est pas interdit de le changer pour un modèle<br />
en liège, en cuir ou même en méthacrylate : nous<br />
les avons essayés d’ailleurs. Ce plateau repose sur<br />
un second plateau en métal coiffé par 4 rondelles<br />
en caoutchouc de couleur bleue afin d’offrir un<br />
amortissement supplémentaire. C’est sur cette<br />
pièce qu’est fixé l’axe en acier trempé qui plonge<br />
dans une gorge en bronze, le minimum de friction<br />
étant assuré par une bille de rubis de 8 mm de<br />
diamètre, l’ensemble baignant dans une sorte de<br />
graisse assez épaisse. Pour rappel, le rubis est l’un<br />
des plus durs matériaux après le diamant.<br />
Elac fournit cette platine avec un bras de sa<br />
conception. Il s’agit d’un bras droit fabriqué en<br />
Alle<strong>mag</strong>ne et développé spécifiquement pour<br />
la Miracord 90 Anniversary. Le tube est composé<br />
de fibres de carbone, la base comme le reste des<br />
pièces mécaniques sont, eux, en aluminium. Ce<br />
bras fait appel à un système à deux cardans latéraux<br />
et l’anti-skating est confié à un petit fil alourdi par<br />
un petit poids en métal. Le contre-poids à l’arrière<br />
ne comporte pas d’indication, l’utilisation d’une<br />
balance semble nécessaire au bon réglage de la<br />
force d’appui de la cellule. En le tournant sur son<br />
axe, on constate une certaine résistance, ce qui<br />
laisse supposer un ajustement mécanique sans faille.<br />
D’origine, cette Miracord est livrée avec une cellule<br />
développée pour elle par Audio-Technica sur la<br />
base d’une AT440 (vendue habituellement entre 200<br />
et 350 €). Cette cellule reprend le profil de diamant<br />
Micro-Line assemblé sur un cantilever conique en<br />
aluminium. Son moteur à structure VM Dual est<br />
composé d’un double aimant et des bobines Paratorïdales<br />
avec des conducteurs en cuivre très pur<br />
PCOCC. Sa compliance très élevée (40 x 10-6cm/<br />
dyne) l’autorise à fonctionner sur des bras légers<br />
et la force d’appui recommandée est de 1.4g. Un<br />
choix judicieux pour ce bras qui reste quelque peu<br />
rudimentaire quant à ces possibilités de réglage.<br />
Écoute : mieux qu’un retour aux origines<br />
Nous avons débuté ce test avec la platine telle<br />
que sortie de son carton d’emballage, c’est-à-dire<br />
sans palet presseur et avec son couvre-plateau en<br />
feutrine, et c’est aussi l’avantage du vinyle, nous<br />
Spécifications<br />
•Entrainement : à courroie<br />
•Plateau lourd : 6.2 kg<br />
•Moteur asservi électroniquement<br />
•Bande passante : 20 Hz à 25 KHz<br />
•Séparation des canaux : > 25 dB<br />
•Variateur de vitesse : +/-5%<br />
•Sortie : 2 RCA dorée or fin (câble fourni)<br />
•Cellule : Elac/Audio Technica<br />
•Niveau de sortie : 7 mV<br />
•Charge recommandée : 47 kΩ<br />
•Poids : 17.1 kg<br />
•Dimensions : 170 x 470 x 360 mm (HxLxP)<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
122 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
avons essayé ensuite d’en tirer encore plus de<br />
musicalité en changeant certaines choses. Eh bien,<br />
après avoir essayé deux couvre-plateaux, le premier<br />
en liège et le second en méthacrylate, nous sommes<br />
revenus à celui fourni d’origine. Même chose pour<br />
le palet presseur dont nous avons doté cette Elac,<br />
cette dernière a un meilleur équilibre général sans.<br />
Il semble évident que tout a été conçu pour qu’elle<br />
fonctionne au mieux dans sa configuration de base,<br />
ce qui est une bonne nouvelle pour notre portemonnaie.<br />
Cette Elac Miracord 90 Anniversary offre<br />
immédiatement un aigu d’une exquise luminosité<br />
tout en restant d’une richesse et d’une variété de<br />
timbre réellement élégante. Certes, elle n’a pas<br />
le côté dégraissé d’une Transrotor Max mais son<br />
équilibre tonal est clair, tonique et en même temps<br />
elle arrondit les angles avec un médium charnu et<br />
un bas du spectre assez fourni. Le mariage du bras,<br />
de la platine et de sa cellule est particulièrement<br />
réussi. Toutes ces qualités réunies, nous avons<br />
donc affaire à une restitution plutôt généreuse<br />
avec un léger effet physiologique, qui apporte<br />
sa contribution en plaisir d’écoute, les albums<br />
s’enchainant sans aucune agressivité mais avec<br />
un charme certain. Nous pourrions dire que cette<br />
Elac est assez extravertie (surtout par rapport à la<br />
neutralité de la Transrotor) mais cette caractéristique<br />
donne tout son charme à l’écoute des disques<br />
analogiques.<br />
C’est donc une platine chantante, une platine qui<br />
ne va pas mettre tous les détails des prises de<br />
son en avant, elle va plutôt les intégrer dans une<br />
globalité sonore charmeuse et pleine d’émotion.<br />
Et ça c’est bien le terme adéquat pour la décrire<br />
au mieux. Les timbres sont riches et bien nuancés<br />
; la palette de couleurs est vaste et variée. L’album<br />
de Ken Jarret The «Khöln Concert» est un véritable<br />
délice. Tout d’abord, le piano est vraiment<br />
devant nous avec toute l’étendue de son spectre<br />
sonore mais les petits sons du jeu des pédales<br />
de cet instrument actionnées par Ken Jarret sont<br />
parfaitement perceptibles, au même titre que<br />
sa voix qui chantonne tout en jouant. On note<br />
également un parfait suivi rythmique et mélodique,<br />
le piano étant restitué avec une tonalité vraiment<br />
proche de la réalité. Alors que nous pouvons, avec<br />
d’autres platines entendre encore plus de détails,<br />
cette Elac chante, car elle sait combiner consistance<br />
et authenticité, le tout étant servi par une diversité<br />
des timbres et une présence quasi physique de<br />
l’interprète.<br />
Autre source de plaisir, le disque (rare) «Porgy And<br />
Bess» du compositeur Georges Gershwin réunissant<br />
la divine Ella Fitzgerald et Louis Armstrong (Verve),<br />
une édition de 1957 d’époque qui a très bien<br />
vieilli malgré quelques craquements. La voix d’Ella<br />
jouant le rôle de Clara est sublime, et celle de<br />
Louis Armstrong est tout aussi attachante. Son<br />
timbre de voix si particulier est reproduit avec un<br />
réalisme étonnant, et il est de même lorsqu’il joue<br />
de la trompette dont nous entendons le son de<br />
cuivre de son instrument. La scène sonore est plus<br />
profonde que large, elle étale les plans sonores<br />
avec une superbe perspective. La dynamique est<br />
aussi de la partie avec le rang des instruments à<br />
vent de l’orchestre situé en arrière-plan : trompette,<br />
trombone, saxophone ont un éclat sublime, le<br />
tout étant reproduit avec une véracité de timbre<br />
et d’attaques de notes délivrées avec un beau<br />
mordant.<br />
Conclusion<br />
Pour un retour à ses racines, Elac frappe fort, très<br />
fort même avec une platine réussie sur tous les<br />
plans. Techniquement, elle est ingénieuse et bien<br />
pensée tandis que musicalement, elle est lumineuse<br />
dans le haut du spectre et associé à un médium tout<br />
en matière, le résultat de l’ensemble est vraiment<br />
une excellente surprise. Cette Elac Miracord 90<br />
Anniversary va faire craquer bien des mélomanes et<br />
audiophiles et ce sur tout type de musique.
<strong>ON</strong> Magazine c’est aussi...
124 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
GOLD NOTE<br />
Valore 425 Lite + Vasari Red<br />
La platine vinyle Gold Note Valore 400 vient<br />
d’être tout juste remplacée par ce modèle 425<br />
Lite, raison pour laquelle nous testons cette<br />
dernière ici. Le plateau a été revu comme<br />
l’entrainement, mais les bons éléments comme<br />
le bras de lecture, le socle et bien d’autres<br />
astuces « maison » sont restées à l’identique.<br />
Nous l’avons associée, pour ce test, avec la<br />
cellule Vasari Red du même constructeur et il<br />
nous est apparu que son élégance naturelle<br />
s’ajoute à celle de sa musicalité.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
L’an dernier, nous avions fait l’éloge de la platine<br />
vinyle Gold Note Valore 425 Plus de ce fabricant<br />
italien « touche à tout ». Il est vrai que cette marque<br />
produit la quasi-totalité des éléments qui forment un<br />
système audio stéréo d’aujourd’hui avec plusieurs<br />
platines vinyles, toute une gamme de cellules, des<br />
électroniques ; du CD à l’amplification en passant<br />
par un lecteur réseau, des enceintes acoustiques,<br />
une multitude de câbles et même des meubles et<br />
accessoires <strong>Hifi</strong> haut de gamme. C’est d’ailleurs par<br />
cette discipline, le mobilier et les accessoires, avec<br />
un système de réduction par résonateur des effets<br />
microphoniques des tubes, que Gold Note s’est fait<br />
connaitre avant de s’attaquer à la création de tous<br />
les autres éléments d’un système. Depuis l’esprit<br />
créatif de Gold Note n’a cessé de s’exprimer au<br />
travers de l’ensemble des composants d’un système<br />
Haute Fidélité avec une touche toute personnelle.<br />
L’âme Valore totalement préservée<br />
1100 €<br />
Toutes les platines Gold Note sont donc bien<br />
issues des mêmes technologies, plus ou moins<br />
poussés suivant le modèle. Mais il est un autre<br />
point commun entre les Gold Note, un point qui se<br />
traduit par une certaine élégance des formes et des<br />
matières, ce qui avouons-le, ne gâche rien. Nous<br />
avons apprécié la présence du capot en Plexiglas,<br />
comme la finition du bras mêlant métal noir et<br />
argent des autres platines Gold Note et que nous<br />
avons, bien entendu, retrouvé sur ce tout nouveau<br />
modèle Lite.<br />
Le socle est toujours constitué d’un seul panneau en<br />
fibres de bois haute densité (MDF) qui fait 30 mm<br />
d’épaisseur. Nous retrouvons aussi, les 4 découpes<br />
de formes demi-arrondies autour du couple axe et<br />
palier comme autour du moteur. Elles sont là pour<br />
arrêter les nœuds de vibrations se formant au plus<br />
près du système du roulement de la platine et du<br />
moteur. Ce socle ou châssis repose sur trois pieds<br />
pour une meilleure stabilité et la matière dont ils<br />
sont faits ; de l’acrylique blanc mat permet une<br />
meilleure isolation contre les vibrations pouvant<br />
gêner la platine durant son fonctionnement. Avec la
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
125<br />
Gold Note Valore 425 Lite, le plateau en acrylique<br />
a été changé par un autre, un sandwich de MDF<br />
et deux couches de POM (polyoxyméthylène) qui<br />
le rend particulièrement inerte. C’est Dupont de<br />
Nemours qui commercialisa le premier le POM sous<br />
le nom de Delrin, un nom plus connu en <strong>Hifi</strong>. Il est<br />
ici recouvert d’un couvre plateau en feutrine.<br />
Ce plateau tourne autour d’un couple axe + palier<br />
de rotation spécifique à Gold Note. Ce système<br />
repose sur un axe en acier inoxydable de 5 mm<br />
de diamètre par 8 cm de long qui pénètre une<br />
gorge en laiton avec un guide en Teflon avec bille<br />
graphite en son fond. Sur ce plan, Gold Note<br />
a repris le même principe qu’avec ses autres<br />
platines. Ce plateau est entrainé par une courroie<br />
en polyvinyle rectifiée NBR (70 fibres élastiques).<br />
Cette courroie parcourt toute la périphérie du<br />
plateau pour terminer sa course dans une gorge<br />
en aluminium, la pièce extérieure du moteur. Ce<br />
dernier a été développé en interne et avec la<br />
collaboration de la marque Mechtex. Il s’agit d’un<br />
modèle 12 V AC synchrone High Torque qui est géré<br />
électroniquement afin de réduire son comportement<br />
vibratoire. Comme nous pouvons le voir sur les<br />
i<strong>mag</strong>es, aucun dispositif de mise en marche n’est<br />
visible. En fait, ils se cachent sous le compartiment<br />
en métal accueillant le moteur. Là nous pouvons<br />
choisir suivant les petits boutons de commande la<br />
vitesse voulue : 33 1/3 ou 45 Rpm. Et en appuyant<br />
sur les deux en même temps plus de cinq secondes,<br />
nous pouvons affiner la vitesse d’entrainement.<br />
L’alimentation est externalisée dans un petit boitier<br />
34 VDC/0.73 A.<br />
Le même bras de lecture de 9 pouces dérivé<br />
du fameux B5.1<br />
et de Teflon. Ces pièces sont fabriquées par la<br />
firme allemande GRW, une grande spécialiste de la<br />
mécanique de haute précision. A l’avant du tube,<br />
la coquille est faite d’une seule pièce et la bonne<br />
verticalité de la cellule peut se régler à l’aide d’une<br />
vis à tête BTR. Le contrepoids à l’arrière est de<br />
forme excentré pour obtenir un centre de gravité<br />
le plus bas possible. Deux poids additionnels<br />
permettent à ce bras d’accepter des cellules jusqu’à<br />
15 g sans pour autant l’alourdir inutilement, ce qui<br />
en change l’inertie. Le réglage de la hauteur du bras<br />
ou VTA s’effectue par trois vis BTR placées dans<br />
l’embase de celui-ci. Le câblage interne est en fil<br />
en cuivre désoxygéné d’une pureté atteignant les<br />
99,9999%, il finit sous la forme d’une prise DIN 4<br />
broches et un câble assez long avec prises RCA de<br />
Spécifications<br />
•Type : entrainement à courroie<br />
•Pleurage et scintillement : 0,03 %<br />
•Rapport signal sur bruit : -72 dB<br />
•Vitesse : 33-1/3 et 45 tours à + /-0,1 %<br />
•Changement de vitesse : électronique, réglage fin<br />
•Moteur : synchrone 12V AC<br />
•Transmission : courroie rectifiée NBR, polyvinyle noir<br />
•Alimentation extérieure, régulation PWM<br />
•Plateau : 20 mm MDF + POM<br />
•Bras de lecture : B5.1 230 mm, aluminium<br />
•Dimensions : 425 mm x 120 mm x 360 mm (LxHxP)<br />
•Poids : 10 kg<br />
•Prix : 895 € (laquée blanc ou noir) + Vasari Red 195 €<br />
Notre avis<br />
Le bras de lecture ne change pas. Il s’agit toujours<br />
d’un dérivé du fameux B5.1 qui équipe les modèles<br />
de platines encore plus performants de la marque.<br />
C’est un 9” (237 cm) entièrement composé d’un<br />
tube en alliage d’aluminium dont les mouvements<br />
verticaux et horizontaux sont assurés par quatre<br />
roulements à billes fabriqués à base de graphite<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
126 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
qualité.<br />
Nous avons testé cette platine avec une cellule du<br />
même fabricant puisqu’il s’agit de la toute première<br />
de type MM, Vasari RED, une cellule ne dépassant<br />
pas les 200 €. Cette cellule à fort niveau de sortie<br />
(4 mV) possède un cantilever en aluminium avec<br />
diamant elliptique. Ses aimants sont en Alnico avec<br />
enroulement en cuivre. Son poids de 9 g comme sa<br />
compliance relativement élevée (10x10-6cm/dyne)<br />
lui permet d’être installée sur bien d’autres platines.<br />
Cette cellule s’est révélé, à l’écoute, un excellent<br />
choix.<br />
Écoute : Molto Allegro<br />
Lorsque nous avions testé sa grande sœur, la Valore<br />
425 Plus, nous avions découvert une platine dotée<br />
de qualité de vivacité et de fluidité. Nous l’avions<br />
utilsée alternativement avec une cellule très haut de<br />
gamme Ortophon Cadenza Bronze et une Cadenza<br />
Charisma MC-2.<br />
La Valore 425 Lite avec sa cellule Vasari Red forme,<br />
en réalité, un couple assez idéal tout en gardant<br />
certaines qualités de son ainée. Dès les premiers<br />
tours, il se dégage de cet ensemble une émotion,<br />
une vérité comme si cette platine conjuguait avec<br />
bonheur la dynamique de l’Acoustic Signature<br />
Primus et la clarté de la Pro-Ject The Classic, soit un<br />
parfait équilibre entre la rapidité, la transparence<br />
et la beauté des timbres. En fait, on ne se pose pas<br />
de question à son écoute, la musique est fluide,<br />
émouvante et jamais agressive. Elle sait révéler<br />
toutes les informations des disques, mais ne les<br />
projette jamais en avant. Tout se passe dans la<br />
douceur et la suavité.<br />
En reprenant le LP d’Amy Winehouse «Franck»,<br />
nous sommes replongés de la même façon dans<br />
l’émotion que dégage cette chanteuse. Sa voix<br />
est <strong>mag</strong>nifiquement restituée avec le ton juste, ne<br />
délaissant aucune de ses intonations, ni aucune de<br />
ses inflexions. Ses montées dans les aiguës passent<br />
admirablement bien, sans une once d’agressivité,<br />
bien au contraire. Toute la partie haute du spectre<br />
comme le médium sont parfaitement structurés.<br />
Ils sont dosés avec une extrême délicatesse. Nous<br />
retrouvons aussi, dans une moindre mesure, le son<br />
un peu mat des peaux de la batterie de Salaam<br />
Remi et la dynamique qui accompagne son jeu. Le<br />
son de l’orgue, un peu ancien et légèrement en<br />
retrait, apparaît dans toute son étendue spectrale<br />
comme son toucher velouté. Le son est doux sans<br />
pour autant étouffer toutes les nuances de ce<br />
disque. La scène sonore est parfaitement posée.<br />
Elle accuse une belle profondeur et les nombreux<br />
détails qui émanent de cette platine lui confèrent<br />
une excellente focalisation des divers interprètes de<br />
ce <strong>mag</strong>nifique disque.<br />
Ce ton calme et posé colle à merveille avec l’écoute<br />
du disque «Water Music» de Haendel par le London<br />
Symphony que dirige Georg Szell. Le premier<br />
mouvement allegro nous dévoile une platine<br />
parfaitement à l’aise sur un morceau complexe.<br />
C’est nuancé, précis et ne manque pas de chair<br />
et nous pouvons surtout suivre toutes les lignes<br />
mélodiques sans aucun effort. Les lignes basses<br />
sont restituées avec précision, cette platine vinyle<br />
ne tremble pas sous les coups de timbales, ni sur<br />
les instruments de la famille des Cors. La Gold Note<br />
Valore 425 Lite sait manier la rapidité, la fermeté<br />
tout en restant délicate et juste, des qualités qui<br />
peuvent se confronter avec certaines platines bien<br />
plus haut de gamme. L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />
reste crédible à chaque instant. Nous avons un bel<br />
étagement des plans sonores procurant une belle<br />
mise en relief de cet enregistrement. L’étendue<br />
spectrale, sans atteindre celle de platines plus<br />
High-End, est large. Néanmoins, nous ne sentons<br />
qu’aucune partie de celle-ci n’est mise en avant.<br />
L’équilibre règne avant toute chose.<br />
Conclusion<br />
Cette Valore 425 Lite sonne vraie et ne manifeste<br />
aucune sorte de colorations. Sa justesse en fait<br />
une Grande Platine avec laquelle l’émotion de<br />
la musique est mise en avant. Malgré un côté un<br />
peu « artisanal », les concepteurs italiens de chez<br />
Gold Note ont su lui donner une âme à l’i<strong>mag</strong>e de<br />
beaucoup de leurs voitures. Là aussi, un Best dans<br />
sa catégorie de prix, peut-être même la meilleure<br />
d’entre toutes.
www.yamaha.fr
128 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
PRO-JEC T<br />
The Classic + Ortofon 2M Silver<br />
1000 €<br />
La nouvelle platine Pro-Ject The Classic porte admirablement son nom. Son look délicieusement<br />
rétro nous fait remonter dans le temps. En cette année <strong>2017</strong>, elle est bien plus qu’une bonne<br />
surprise. Néanmoins ne nous y trompons, la The Classic reprend les grands principes techniques<br />
de toutes les autres Pro-Ject la rendant une platine tout à fait d’aujourd’hui : amortissement par<br />
matériaux TPE (Thermo Plastic Elastomer), bras de lecture en carbone/aluminium et un degré de<br />
finition irréprochable pour le prix.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
Cette année la marque autrichienne Pro-Ject fête<br />
ses 25 ans d’existence, 25 années couronnées de<br />
succès grâce à sa trés large gamme de platines<br />
vinyles, une gamme à même de satisfaire toutes les<br />
bourses. Pro-ject propose dans son catalogue des<br />
modèles de base comme l’Essential II proposée à<br />
259 € jusqu’à la <strong>mag</strong>nifique Signature 12 qui frise<br />
les 10 000 €. Toutes ces platines bénéficient d’une<br />
même attention que signe un degré de fabrication<br />
et de conception extrêmement abouti. La The<br />
Classic d’aujourd’hui ne ressemble à aucune d’entre<br />
elles, c’est évident. Heinz Lichtenneger qui préside<br />
à la destinée de cette marque a très certainement<br />
voulu saluer à sa manière cet anniversaire et le choix<br />
d’une forme répliquant une platine des années<br />
60/70 est une idée assez géniale.<br />
Pour ceux qui ont connu cette époque bénie du<br />
vinyle, l’effet est immédiat, inutile de le préciser. Si<br />
nous gardons en mémoire des platines suspendues<br />
comme Thorens, Linn, Ariston, Heybrook et bien<br />
d’autres, la ressemblance est, il est vrai, assez<br />
frappante. A cette époque, Heinz Lichtenneger<br />
était déjà revendeur <strong>Hifi</strong>, il a donc très bien connu<br />
ce type de platine en les proposant à ses clients,<br />
quelle meilleure façon de fêter sa réussite en faisant<br />
ressusciter cette époque avec un platine reprenant<br />
un look parfaitement identifiable ?<br />
Pareil mais très différent avec un système de<br />
découplage/suspension moderne en TPE<br />
Mais si le design de The Classic nous replonge<br />
quelques décennies en arrière, il n’en est rien<br />
quant à sa conception. Heinz Lichtenneger n’a pas<br />
souhaité, par exemple, retourner à une suspension<br />
classique avec contre-platine suspendue par des<br />
ressorts : une marque de fabrique des modèles de<br />
jadis. La The Classic est donc formée d’un châssis<br />
principal en bois en MDF de 2 cm d’épaisseur<br />
plaquée de trois essences de bois au choix :<br />
eucalyptus, noyer ou bois de rose. Ce socle abrite<br />
le moteur de la platine sur lequel il est fixé ainsi que<br />
la carte électronique pour la régulation de la vitesse<br />
d’entrainement. L’alimentation est externalisée, la<br />
prise jack se connecte à l’arrière du socle/cadre.<br />
Le moteur de type synchrone est le même qui<br />
équipe bien d’autres platines de la marque, très<br />
reconnaissable par son fond jaune.<br />
Situés sur le fond du socle/cadre, 6 plots en TPE<br />
assurent, en fait, la suspension de la contre-platine<br />
qui se repose littéralement dessus. Le TPE est un<br />
élastomère très souple qui peut être ajusté pour<br />
jouer sur différentes fréquences, il ressemble à du<br />
sorbothane, une matière souvent utilisée en <strong>Hifi</strong>. Ce<br />
système permet d’isoler mécaniquement la plaque
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
129<br />
du dessus qui comprend le bras ainsi que tout le<br />
système d’entrainement. Cette plaque en MDF de<br />
1.5 cm est recouverte d’une fine feuille d’aluminium,<br />
c’est cet assemblage qui va donner le design rétro<br />
de la Pro-ject The Classic.<br />
Sur la plinthe du dessus est fixé le palier de la<br />
platine, qui lui-même reçoit le sous-plateau et son<br />
axe de rotation. Ce palier est en bronze recouvert<br />
de Teflon tandis que l’axe est en acier renforcé,<br />
ces pièces étant usinées avec des tolérances très<br />
serrées. Le plateau est réalisé à partir d’un alliage<br />
d’aluminium, tandis qu’un joint en TPE parcourt<br />
sa périphérie sur sa face intérieure ; une façon<br />
d’éviter ce qu’il est courant d’appeler le « son de<br />
cloche » que nous retrouvions souvent avec ce<br />
style de plateau d’ancienne génération. Celui de<br />
la The Classic additionne une masse importante et<br />
un amortissement bien calculé. Mais ces facultés<br />
d’amortissement ne s’arrêtent pas là car cette<br />
platine repose sur quatre pieds, eux aussi découplés<br />
de la platine par du TPE. Ils sont, de plus, réglables<br />
en hauteur afin d’assurer une parfaite mise à<br />
niveau de tout l’ensemble. Un capot en plexiglas<br />
transparent ajoute à l’ensemble une certaine<br />
élégance tout en protégeant la platine comme les<br />
disques des poussières : l’ennemi juré des vinyles et<br />
des cellules.<br />
Un bras de lecture composite en carbone et<br />
aluminium<br />
La The Classic est équipée d’un bras de 9 pouces<br />
(22,86 cm). Fruit de toutes nouvelles études, ce bras<br />
a été conçu avec un tube combinant une couche<br />
de carbone pour une bonne rigidité et d’aluminium<br />
pour l’amortissement. Il est fait d’une seule pièce,<br />
incluant le porte-cellule évitant les portes-cellules<br />
détachables qui sont toujours des sources de<br />
résonances indésirables. Les cardans (haut et côté)<br />
permettant les mouvements du bras verticaux et<br />
horizontaux utilisent des pointes reposant sur du<br />
zircon (silicate de zirconium), un minerai dont la<br />
dureté est idéale pour l’obtention d’un frottement<br />
minimal. La base du bras bénéficie, elle aussi,<br />
d’une toute nouvelle construction. Elle est usinée à<br />
partir d’un roulement à billes d’origine japonaise,<br />
offrant plus de liberté de mouvement aux câbles<br />
internes tout en améliorant ceux du bras lui-même.<br />
Autre nouveauté : la constitution du contrepoids.<br />
Recouvert de nickel, ce dernier incorpore également<br />
du TPE pour diminuer de moitié la fréquence de<br />
résonance de la cellule.<br />
A savoir que Pro-Ject propose dans son catalogue<br />
toute une série de contrepoids, ce qui permet à<br />
l’utilisateur le choix d’une grande variété de cellules,<br />
même celles dont le poids avoisine les 25g. Ce<br />
bras est ajustable en hauteur et un gabarit en deux<br />
points est livré d’origine. L’anti-skating s’ajuste par le<br />
biais d’une petite masselotte qui se fixe juste devant<br />
le contrepoids. Le câble fourni avec la platine est<br />
déjà une bonne option, en changer pour un modèle<br />
encore plus performant n’est pas une hérésie au<br />
vu de la qualité de la platine. Bien entendu, nous<br />
sommes restés sensibles au nombre d’accessoires<br />
fournis d’origine : gants, chiffon, gabarit, pèsecellule…<br />
ce qui démontre le sérieux de cette<br />
marque et l’attention portée aux acquéreurs de leur<br />
platine qui est livrée avec une cellule MM 2M Silver<br />
modifiée par Ortophon pour cette platine. Le prix<br />
de la platine 2016/17 du concours EISA nous semble<br />
une récompense bien méritée.<br />
Restitution sonore : claire et précise<br />
Immédiatement, il se dégage de cette platine une<br />
légèreté, une ouverture comme si elle caressait le<br />
sillon des disques noirs avec une plume d’oiseau.<br />
Le son est tout de suite très aéré comme si nous<br />
avions libéré le haut et le milieu du spectre d’un<br />
carcan i<strong>mag</strong>inaire. Cette Pro-Ject The Classic ainsi<br />
équipée de cette Ortophon 2 M Silver nous livre<br />
une restitution très transparente qu’elle doit très<br />
certainement à un fort pouvoir d’analyse. Le haut<br />
du spectre est lumineux, plutôt piqué, il dote en<br />
tout cas les différents timbres d’une belle palette<br />
de couleurs harmoniques. D’autre part, elle est<br />
vive, alerte avec une notion de présence bien<br />
réelle. Sur ce plan, cette Pro-ject n’atteint pas les<br />
performances d’une Acoustic Signature par exemple<br />
qui densifie le message d’une façon incroyable, non,<br />
Spécifications<br />
•Vitesses : 33 1/3 rpm et 45 rpm<br />
•Entrainement : par courroie avec moteur DC<br />
•Amortissement : par blocs TPE<br />
•Pleurage et scintillement : +/- 0.03%<br />
•Précision de la vitesse : +/- 0.10%<br />
•Rapport signal/bruit : - 71 dB<br />
•Bras : carbone et aluminium 9 pouces<br />
•Contrepoids amorti TPE<br />
•Cellule MM fournie : Ortophon M2 Silver<br />
•Dimensions : 460 x 131 x 351 mm (LxHxP)<br />
•Poids : 10.2 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
130 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
cette The Classic va plutôt dans le sens contraire,<br />
elle va chercher la moindre information gravée<br />
sur nos chères galettes noires. Nous nous faisons<br />
la même réflexion sur le grave. Même s’il donne<br />
l’impression de ne pas descendre aussi bas qu’avec<br />
d’autres platines, il est d’une définition vraiment<br />
superbe. La scène sonore va dans le même sens. A<br />
la densité d’une Acoustic Signature, on appréciera<br />
ici l’ouverture et l’air que cette Pro-ject sait mettre<br />
entre les divers instruments et musiciens. La<br />
profondeur des champs sonores est remplacée ici<br />
par une focalisation hyper pointue. Nous percevons<br />
la moindre note, les moindres inflexions du jeu des<br />
musiciens sans aucun souci.<br />
En écoutant le disque de Mélanie De Biasio No<br />
Deal, nous sommes tout de suite frappés par la<br />
parfaite disposition de chaque musicien. Le piano<br />
de Pascal Molly sonne particulièrement juste, sans<br />
emphase dans le bas du spectre. Ses attaques<br />
de notes comme ses phrasés plus soft sont<br />
parfaitement modulées par cette platine. Le résultat<br />
est qu’il émane une vie de cette The Classic qui<br />
swingue sous nos oreilles. En revanche, nous aurions<br />
souhaité un peu plus de niveau dans la reproduction<br />
de la batterie de Dre Pallemaerts, même si nous<br />
restons conquis par le piqué et la définition de son<br />
jeu de baguette sur les diverses cymbales de sa<br />
batterie ; cette Pro-Ject a un excellent mordant dans<br />
le haut du spectre. La voix de Mélanie De Biasio<br />
est exactement placée en hauteur, le timbre chaud<br />
et parfois mélancolique n’est en aucune manière<br />
trahie par cette platine. Tout l’orchestre trouve sa<br />
place entre les deux enceintes sans se bousculer,<br />
ni se tasser. L’ensemble est vif, dynamique, rapide<br />
et respecte toutes les infimes différences de<br />
dynamique.<br />
En reprenant le disque «Le Directeur de Théâtre»<br />
KV 486 de Mozart avec l’orchestre Sttatskapelle<br />
Dresden dirigé par Karl Böhm, nous retrouvons<br />
cette légèreté qui colle bien avec cette œuvre. On<br />
assiste à un feu d’artifice de couleurs musicales<br />
où chaque rang d’instrument trouve son propre<br />
espace d’interprétation. Un hautbois, une<br />
clarinette interviennent en arrière-plan, et ils sont<br />
immédiatement perceptibles avec tout le modulé<br />
de leurs interprètes. La voix de soprano de Reri Grist<br />
est <strong>mag</strong>nifiquement timbrée, avec une clarté et un<br />
suivi mélodique qui en donne tout le relief. Cette<br />
platine est d’une rare élégance, d’une finesse dans<br />
l’établissement des timbres qui est un vrai bonheur<br />
même si elle timbre un peu haut.<br />
Et cette platine n’en oublie pas de «taper»<br />
quand il le faut. L’écoute du dernier Flume «Skin»<br />
nous confirme notre sentiment. Même s’il s’agit<br />
d’instruments uniquement électroniques, la Pro-Ject<br />
The Classic est détonante. Elle n’a pas son pareil<br />
pour rendre l’écoute de ce disque hyper alerte. Le<br />
bas du spectre, qui l’on jugeait un peu léger, montre<br />
de quoi il est capable avec cet enregistrement.<br />
Les notes les plus basses sont bien reproduites<br />
mais sans envahir notre champ sonore. Le grave<br />
est très ferme, ce qui donne ce sentiment parfois<br />
de manquer de poids. Avec ce disque, il est clair<br />
que le concepteur a fait le choix d’une platine qui<br />
n’arrondit pas les angles.<br />
Conclusion<br />
Voilà une platine vinyle Pro-Ject conçue et fabriquée<br />
dans le même esprit que le reste des modèles du<br />
catalogue de ce fabricant. Elle s’inscrit, malgré son<br />
look un peu rétro, dans le camp des platines très<br />
claires et incisives, un modèle qui ne pardonnera<br />
rien à la qualité des enregistrements et des<br />
pressages de nos galettes noires. Un choix sûr dans<br />
cette gamme de prix.
Enfin<br />
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132 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
TRANSROTOR<br />
Max<br />
En 2015, la marque allemande spécialisée dans la fabrication de platines<br />
vinyles très haut de gamme Transrotor avait surpris tout le monde avec la<br />
sortie de deux modèles aux prix bien plus raisonnables que ses habituelles<br />
productions. La Max et sa grande sœur la Jupiter n’ont pas tardé à recevoir<br />
un accueil plus que chaleureux de la part des professionnels, de nombreux<br />
prix leur ayant été décernés. Voici donc un test de la Max, une platine très<br />
évolutive et <strong>mag</strong>nifiquement réalisée.<br />
par Pierre-Yves Maton<br />
2768 €<br />
La marque allemande Transrotor a été fondée en<br />
1976 par un ingénieur en mécanique de précision,<br />
Jochen Räke. Après avoir rejoint un bureau<br />
d’études anglais et participé à la conception<br />
de plusieurs platines de marque Transcriptor et<br />
Michell, cet ingénieur décide de retourner dans<br />
son pays d’origine. Il devient dès lors le distributeur<br />
officiel des platines Michell qu’il améliore et<br />
optimise de façon significative. Autant dire que<br />
cette démarche, si noble soit elle n’est pas pour<br />
plaire à la marque anglaise qui décide alors de se<br />
passer de ses services (on peut le comprendre).<br />
Que cela ne tienne, Jochen Räke répond par la<br />
création de ses propres platines, et crée la marque<br />
Transrotor, des productions totalement « Made In<br />
Germany » comme c’est toujours le cas aujourd’hui.<br />
Assez rapidement, Transrotor gagne le cœur des<br />
audiophiles épris de vinyle avec des modèles d’une<br />
fabrication du plus haut niveau comme le prouvent<br />
les platines Artus (platine emblématique parmi<br />
les plus chères du monde), les Zet 1 et 3 ainsi que<br />
les Fat Bob. Ce même esprit de perfection habite<br />
toujours Jochen Räke qui est rejoint aujourd’hui par<br />
son fils Dirk (l’histoire familiale se perpétue pour<br />
le plus grand plaisir des mélomanes) et à qui nous<br />
devons peut-être ces deux nouveaux modèles qui<br />
ne dépassent pas, en version d’origine, les 3 000 €.<br />
Une platine vinyle tout d’aluminium poli<br />
façon miroir<br />
La Transrotor Max n’est pas sans nous rappeler le<br />
design de la Fat Boy avec des lignes extrêmement<br />
épurées. Elle est constituée d’une part d’un châssis<br />
cylindrique qui reprend exactement le même<br />
diamètre que celui du plateau. Cette pièce est<br />
fabriquée en aluminium usiné et entièrement poli<br />
dans les ateliers de Transrotor outre-Rhin. C’est un<br />
bloc massif d’une seule pièce et dont la surface<br />
supérieure est parcourue par des sillons creusés<br />
à même le métal. Cette opération n’a pas du tout<br />
été faite pour des raisons esthétiques mais pour<br />
casser toutes les vibrations de surface émanant<br />
de l’entrainement entre autres. Ce châssis repose<br />
sur 3 pieds taillés dans le même métal et réglables<br />
en hauteur facilement. L’utilisatieur aura donc la
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
133<br />
facilité de pouvoir mettre parfaitement sa platine à<br />
niveau avec ce système. Au centre de ce châssis est<br />
solidement fixé un palier à roulements en laiton et<br />
dont le fond est pourvu d’une bille en céramique.<br />
C’est là que l’axe en acier de ce que nous<br />
pourrions appeler la contre-platine vient se poser.<br />
En manipulant ces deux pièces, il apparaît que<br />
l’usinage est extrêmement bien réalisé éliminant<br />
de fait tout risque de friction, ce qui a comme<br />
avantages une rotation d’une remarquable fluidité<br />
et une absence de toute vibration à ce niveau.<br />
Le plateau est également fait à partir d’une seule<br />
et même pièce d’aluminium chromé, qui avoue<br />
un poids plus qu’honorable de 7 kg. Sur la face<br />
inférieure, nous retrouvons également le même<br />
principe de sillons creusés à même le métal et pour<br />
les mêmes raisons évoquées plus haut. Lors de<br />
l’utilisation de cette platine, ce plateau est coiffé<br />
d’un couvre plateau en acrylique noir mat qui va se<br />
trouver, lui-même, affublé d’un palet presseur en<br />
métal avec une gorge en plastique.<br />
Outre sa forme toute en rondeurs et élégante, le<br />
châssis a été conçu pour que cette platine soit<br />
totalement évolutive. Pour cette raison, un trou de<br />
parfaitement cylindrique a été creusé en fond de<br />
châssis. Il servira à y loger le bloc moteur suivant la<br />
configuration voulue ; nous y reviendrons. D’autre<br />
part, la Transrotor Max peut accueillir deux bras<br />
de lecture différents. Pour ce faire, le châssis<br />
dispose d’inserts dans lesquels viennent se fixer<br />
les supports pour les bases des bras. Ce sont deux<br />
tiges métalliques qui offrent l’avantage de pouvoir<br />
placer cette base du bras à la distance voulue. La<br />
transrotor Max peut donc accepter des bras de<br />
lecture entre 8 et 13 pouces. Ces bases de bras sont<br />
des cylindres creux tout en métal comme le reste de<br />
la platine. Ils sont taillés expressément pour le type<br />
de bras choisi et sont proposés d’origine dans le<br />
catalogue Transrotor (se renseigner sur les tarifs via<br />
votre distributeur).<br />
Transistor Max : 2 configurations moteur<br />
au choix<br />
Cette platine est livrée d’origine avec un bloc<br />
moteur totalement indépendant qui se place à la<br />
gauche du châssis. Ce bloc moteur en métal reçoit<br />
ses tensions via un bloc d’alimentation totalement<br />
séparée. Dans cette configuration, et si l’on désire<br />
changer de vitesse, il suffit juste de déplacer la<br />
courroie d’entrainement sur la gorge adéquate de<br />
l’axe du moteur. Ce moteur synchrone est découplé<br />
de son logement par une mousse amortissante,<br />
Spécifications<br />
•Châssis : Aluminium solide<br />
•Plateau : Aluminium (7 kg environ)<br />
•Moteur : Indépendant, sans contact avec le châssis<br />
•Entraînement : Par courroie<br />
•Base de bras : Réglable à l’infini<br />
•Equipement standard : 1 bras de lecture Transrotor 800-S<br />
(229 mm), 1 cellule de lecture Goldring Elektra<br />
•Alimentation: Konstant Eins séparée, avec adaptateur<br />
secteur (en option à 490 €)<br />
•Dimensions (L x P x H) : 440 x 330 x 170 mm<br />
•Poids : 20 kg<br />
•Prix : 2 768 € (avec bras chromé ou noir) + 490 € pour le<br />
bloc d’alimentation stabilisée optionnel<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
134 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
le bloc lui-même représentant déjà un poids non<br />
négligeable.<br />
Mais l’utilisateur, s’il le désire, peut ajouter un<br />
second bloc d’alimentation(Konstant Eins) dont le<br />
rôle est de réguler et de stabiliser les tensions du<br />
moteur. C’est déjà un premier avantage, le second<br />
étant que le changement de vitesse (33 trm et 45<br />
trm) se fait alors directement sur ce dernier. Dans ce<br />
cas, et nous comprenons mieux la présence de la<br />
découpe ronde du châssis, le moteur prendra place<br />
sous le plateau avec une courroie plus petite. Lee<br />
second bloc d’alimentation pourra quant à lui se<br />
placer relativement loin de la platine, les cordons<br />
étant assez longs pour cela.<br />
Un bras de lecture Jelco retravaillé et une<br />
cellule Goldring Elektra<br />
Transrotor ne réalisant pas de bras de lecture, il<br />
fait appel à des fournisseurs externes pour ces<br />
éléments : Jelco et SME. La Max, comme d’autres<br />
platines de la marque, est donc équipée d’un bras<br />
TR 800 S qui est en fait un bras d’origine japonaise<br />
Jelco 250 (en version chromé ou noir) qui a subi<br />
un certain nombre d’améliorations. C’est un bras<br />
en S à cardan de 229 mm avec un porte coquille<br />
détachable. D’après ce que nous avons récolté<br />
comme informations (Transrotor n’étant pas très<br />
bavard), les câbles internes ont été revus comme<br />
l’amortissement par huile. Ce bras se termine par<br />
une prise DIN, un changement de câble devra<br />
tenir compte de cette donnée pour le choix d’un<br />
câble plus performant. Pour notre part, nous<br />
avons pu essayer cette platine avec un câble O2A<br />
Quintescence à 510 €.<br />
Pour ce qui est de la cellule phono d’origine, la<br />
Transrotor Max est dotée d’une Elektra de la marque<br />
anglaise Goldring. C’est une MM fabriquée au<br />
Japon pour des raisons de coût évident puisqu’elle<br />
est vendue seule au prix de 130 €. Son cantilever<br />
est en aluminium et le profil de son diamant est de<br />
type elliptique. Elle offre un niveau de 7 mV, l’un des<br />
plus élevés dans cette catégorie de cellule. C’est<br />
une excellente cellule d’entrée de gamme pour<br />
cette platine, bien entendu un changement pour<br />
un modèle plus performant fera partie des toutes<br />
premières améliorations que l’utilisateur pourra<br />
apporter à cette platine. La qualité du bras permet<br />
de mettre sur cette Transrotor Max une cellule à<br />
bobine mobile (MC) de haut niveau sans aucun<br />
souci ; bien au contraire.<br />
Écoute : transparente, claire et modulable<br />
Dans un premier temps, nous nous sommes<br />
essayés à tester cette Transrotor Max avec et sans<br />
son bloc d’alimentation stabilisée Konstant Eins<br />
et nous devons bien avouer que la différence<br />
s’entend parfaitement bien. Le bloc d’alimentation<br />
optionnel amène un grave plus ferme, une meilleure
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 135<br />
dynamique générale, mais surtout<br />
un haut du spectre plus propre<br />
comme si il calmait ce registre<br />
avec un soin indéniable. Ce n’est<br />
pas nécessairement la première<br />
optimisation que nous ferions sur<br />
le modèle de base ; une cellule<br />
plus haut de gamme comme une à<br />
bobine mobile de la même marque<br />
nous apparaît comme étant un<br />
pas en avant plus significatif. Une<br />
fois cette petite comparaison faite,<br />
nous sommes restés sur le couple<br />
transrotor Max + Konstant Eins pour<br />
le reste de ce test. Alors, il se dégage<br />
de cette platine allemande un son<br />
d’une grande propreté, un son bien dégraissé où<br />
les détails des prises de son nous sont restitués<br />
avec une remarquable fidélité. Cette platine est<br />
tendue, transparente et ne s’encombre pas de<br />
mille fioritures ou colorations tout au long de sa<br />
bande passante. Le haut du spectre est très vif<br />
mais reste tout de même un peu mat même si nous<br />
nous disons encore une fois qu’avec une meilleure<br />
cellule, c’est sur ce point que cette Max y gagnerait<br />
de façon assez nette. Le médium est bien conçu<br />
avec une belle matière et le bas du spectre est<br />
très détaillé. La Transrotor Max fait partie de ces<br />
platines privilégiant l’aspect informatif de la lecture<br />
analogique plus qu’un quelconque romantisme dû à<br />
des rondeurs exagérées. Manifestement, et à la vue<br />
du couvre plateau en méthacrylate, c’est un but que<br />
doivent rechercher les ingénieurs de chez Transrotor.<br />
L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est bien calibrée. Sans<br />
dépasser le cadre des enceintes, elle est d’une<br />
excellente transparence associant une mise en<br />
matière convaincante et un positionnement des<br />
sources sonores bien réalisé : nous n’avons en effet<br />
aucun mal à les repérer dans l’espace. L’exemple<br />
nous en est donné avec le disque «Double Bass»<br />
joué par Niels-Henning Orsted Pederson et Sam<br />
Jones. Les deux contrebasses se partagent l’espace<br />
sonore sans qu’aucune confusion n’apparaisse.<br />
L’une à droite et l’autre à gauche, nous percevons<br />
nettement la légère différence de timbre de ces<br />
deux instruments comme la façon de jouer de ces<br />
deux musiciens. La Max descend bas et elle sait le<br />
faire avec une tension remarquable. Elle a un côté «<br />
solide » mais jamais dure ou agressive même si elle<br />
se ballade toujours sur le fil du rasoir. Même chose<br />
sur la guitare de Philip Catherine où nous sentons<br />
bien la tension des cordes comme le jeu de ce<br />
musicien, même si l’on souhaiterait entendre plus<br />
d’harmoniques supérieures sur cet instrument. Cette<br />
Transrotor a un caractère qui met en avant la rigueur<br />
bien plus que la chaleur. Elle ne va rien arranger si<br />
un album souffre de duretés, bien au contraire.<br />
Cette i<strong>mag</strong>e bien construite se retrouve sur le<br />
disque de Melanie De Biaso «No Deal». La voix de<br />
cette chanteuse se campe devant nous avec un réel<br />
aplomb. C’est détouré et plein de contraste laissant<br />
cette interprète nous emmener dans ses mélodies.<br />
D’autre part, la différence entre sons directs et<br />
réverbérés est super nette, ce qui consolide nos<br />
avis sur cette platine pour qui la définition et la<br />
clarté sont des valeurs essentielles. La clarinette<br />
sonne très juste en restant bien détachée du piano<br />
de Pascal Mohy comme de tout le jeu du batteur<br />
Dre Pallemaert. Le caractère de chaque instrument<br />
est respecté et nous apprécions particulièrement<br />
l’application que met cette platine à bien reproduire<br />
toutes les nuances du synthé basse comme de<br />
toutes les petites sonorités qu’ajoute Pascal Paulus<br />
à ce disque lui donnant une ambiance assez<br />
particulière. Et nous sommes passés à de la musique<br />
plus actuelle avec l’album «Best Of Dire Straits &<br />
Mark Knopfler». Là pas de surprise, la dynamique<br />
et la rapidité sont bel et bien là. La Transrotor Max<br />
ne fait pas dans la tendresse mais elle a un vrai<br />
pouvoir de séparation qui fait apparaître chaque<br />
nuance dans le jeu de ce guitariste. On sent que<br />
cette platine s’en donne à cœur joie sur ce style de<br />
musique grâce à ses capacités de rapidité ; avec<br />
elle rien ne traine. Les coups sur la caisse claire de<br />
la batterie sont francs tandis que ceux de la grosse<br />
caisse ne souffrent d’aucune lourdeur.<br />
Conclusion<br />
La Transrotor Max est une platine bien pensée pour<br />
extirper chaque détail d’une prise de son. Elle est,<br />
en cela, d’une précision redoutable, quitte parfois<br />
à en devenir intransigeante quant à la qualité des<br />
enregistrements ou du pressage de certains vinyles.<br />
De plus, elle offre des possibilités d’optimisation<br />
vraiment intéressantes comme son alimentation<br />
stabilisée Konstat Eins, la pose ou le changement<br />
de son bras de lecture et le porte-cellule détachable<br />
qui laisse à l’utilisateur la possibilité d’avoir plusieurs<br />
cellules. Une platine dont il est possible de tirer la<br />
quintessence au fil du temps. Une vraie évolutivité<br />
donc, ce qui est assez rare à ce niveau.
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ET AUSSI<br />
Marantz SA-10 - en page 138
138 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
MARANT Z<br />
SA-10<br />
7000 €<br />
Le Marantz SA-10 hisse de nouveaux standards en matière de lecture et traitement<br />
numérique. Nouvelle mécanique conçue pour l’occasion et principe de conversion inédit, les<br />
ingénieurs de la marque japonaise et Ken Ishiwata, l’oreille d’or de Marantz, ont repensé<br />
tous les aspects pour ce nouveau lecteur/convertisseur. par Pierre-Yves Maton<br />
Nous nous devons de saluer, en guise de<br />
préambule, les efforts comme la ténacité de<br />
Marantz pour le lancement de ce nouveau lecteur/<br />
convertisseur SA-10 très haut de gamme dans<br />
une période où les modes de consommation de<br />
la musique ont tant changé. Un institut comme<br />
la Recording Industry of America annonçait en<br />
2015 une chute de vente des CD (-30%) face à une<br />
augmentation plus que significative de la vente<br />
de disques vinyles et surtout un accroissement<br />
des services de musique en ligne ; l’écoute en<br />
streaming. À tel point qu’aujourd’hui, que les<br />
instituts de marché n’hésitent plus à intégrer dans<br />
leurs calculs d’albums vendus ce qu’ils appellent les<br />
«équivalents ventes», c’est-à-dire la vente de fichiers<br />
en téléchargement ou l’écoute en streaming.<br />
Bref, lancer un tel appareil de lecture ultime des CD/<br />
SACD comme le Marantz SA-10 est assez gonflé.<br />
Mais heureusement ce Marantz SA-10 a également<br />
une autre arme pour lui et séduire les amateurs de<br />
musique dématérialisée : un convertisseur Hi-res<br />
totalement autonome et repensé.<br />
Nouvelle référence, nouvelle mécanique<br />
Au premier coup d’œil, le SA-10 ne peut renier<br />
ses origines. Sa qualité de présentation et de<br />
fabrication est irréprochable. Le châssis de l’appareil<br />
est construit selon les normes les plus élevées avec<br />
un premier châssis cuivré blindé que recouvre en<br />
partie un second en aluminium a<strong>mag</strong>nétique avec<br />
un capot comme de panneaux latéraux de 5 mm<br />
d’épaisseur. Ce double châssis repose sur 4 pieds en<br />
aluminium moulé recouvert d’une légère feutrine,<br />
une protection pour le support sur lequel va être<br />
posé l’appareil. Dès ce capot retiré, la nouvelle<br />
mécanique conçue spécialement pour le SA-10<br />
trône en plein milieu. Pour Marantz, il était crucial<br />
que le lecteur récupère toutes les informations<br />
avec le plus de précisions possible et l’extraction<br />
des données devait se faire en temps réel sans les<br />
balayages répétés des mécaniques habituelles.<br />
Mais voilà les fabricants de mécanique haut de<br />
gamme exclusivement conçus pour les CD et<br />
SACD étant devenus rares, Marantz a décidé de<br />
fabriquer la sienne. Sous le nom de SACD-M3,<br />
cette mécanique tout en métal est placée dans<br />
un compartiment également en métal et isolée<br />
mécaniquement du châssis principal. Non<br />
seulement ce nouveau mécanisme assure la<br />
meilleure qualité de son à partir des CD-Audio et<br />
SACD mais ses capacités de lecture ne s’arrêtent<br />
pas là. Elle peut lire plusieurs types de disques<br />
notamment les CD-Rom, DVD-Rom pouvant
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
139<br />
contenir des fichiers musicaux en Hi-Res, comme le<br />
Flac jusqu’à 24 bits/192 kHz, ou les DSD64 et 128,<br />
de même que les fichiers WAV, ALAC, AIFF et MP3.<br />
Une conversion nouvelle génération avec<br />
transfert au DSD<br />
Mais l’innovation la plus marquante, par rapport<br />
au SA-7 prédécesseur du SA-10, réside dans<br />
le convertisseur qui peut être utilisé de façon<br />
autonome grâce à quatre entrées pour des sources<br />
numériques externes (USB B, coaxiale, optique<br />
et USB A) placées à l’arrière de l’appareil. Le<br />
port USB asynchrone gère des flux PCM ou DXD<br />
jusqu’en 32 bits/384 kHz et DSD256 (11.2 MHz).<br />
Le circuit d’entrée est entièrement isolé dans un<br />
compartiment en cuivre afin d’éviter tout bruit<br />
électronique induit par les éléments connectés,<br />
notamment les ordinateurs.<br />
Pour concevoir la section de conversion, les<br />
ingénieurs Marantz sont repartis aux sources<br />
jusqu’au début des années 1990 et aux travaux sur<br />
le Bistream, le premier procédé de conversion «One<br />
Bit» signé Philips alors détenteur de la marque<br />
Marantz. Ils se sont également appuyés sur les<br />
recherches effectuées lors de la création du format<br />
DSD et du support SACD, il y a presque 20 ans.<br />
Selon l’équipe d’ingénieurs de Marantz, comme<br />
toujours, les nombreuses séances d’écoute ont<br />
justifié leur décision de concevoir un convertisseur<br />
totalement inédit et de leur propre cru. Rainer<br />
Finck, manager designer du groupe D&M (Denon<br />
+ Marantz) explique «Nous avons constaté<br />
d’importants écarts de qualité de son lorsque<br />
les signaux PCM étaient convertis en DSD, puis<br />
transférés à un DAC traditionnel. Nous en avons<br />
conclu que pour une qualité sonore optimale, nous<br />
devions effectuer nous-mêmes la conversion vers le<br />
DSD pour obtenir les meilleurs résultats possibles».<br />
Ainsi, dans le Marantz SA-10, tous les flux PCM et<br />
DXD qu’ils viennent d’un disque ou d’une entrée<br />
numérique sont tous convertis vers le DSD à 11,2<br />
MHz suivant un procédé exclusif MMM-Stream,<br />
grâce à un module bâti autour de deux horloges<br />
maîtresses pour garantir la conversion la plus<br />
précise possible du signal. Le 44,1 kHz d’un CD,<br />
et ses multiples (88,2 kHz, 176,4 kHz, etc.) sont<br />
suréchantillonné à la fréquence 11,2896 kHz, tandis<br />
que le 48 kHz et ses multiples sont suréchantillonnés<br />
à 12,288 kHz. Ces opérations sont réalisées pour<br />
obtenir une précision maximale et pour respecter la<br />
fréquence d’échantillonnage originale<br />
Ces flux sont ensuite traités par un nouveau<br />
module de conversion exclusif, MMM HD (Marantz<br />
Mastering Musical HD) conçu à partir de deux<br />
puces DSP SHARC 32 bits de chez Analog Devices.<br />
Ces modules effectuent leurs calculs en virgule<br />
flottante à 256 fs, de manière à lisser les erreurs de<br />
suréchantillonnage sur les signaux multibits (PCM).<br />
Nous sommes loin des deux «simples» puces<br />
SM5866AS du fabricant NPC (Nippon Precision<br />
Circuits Inc) qui équipaient le SA7- S1.<br />
Spécifications<br />
•Compatibilité : SACD, CD, CD-R/RW, DVD-ROM<br />
•Formats supportés : DSD, FLAC, WAV, ALAC, WMA, AAC,<br />
AIFF, AAC, MP3<br />
•Entrées numériques : USB B (DXD, PCM et DSD),<br />
2x SPD/IF (coaxiale et optique 24/192 kHz), USB A (iPod,<br />
iPhone, iPad)<br />
•Sorties analogiques : 1 asymétrique RCA + 1 x symétrique<br />
XLR + casque sur jack 6,35 mm<br />
•Mécanique : SACD-M3 métal<br />
•Conversion : MMM-Stream et MMM-HD Marantz<br />
•Réponse en fréquence : 2 Hz à 60 kHz<br />
•Séparation des canaux : 105 dB<br />
•Rapport signal/bruit : 112 dB<br />
•Plage dynamique : 109 dB<br />
•Niveau de sortie : 2.4 V<br />
•Sortie casque : 50 mW/32 Ω<br />
•Distorsion harmonique totale : 0.0008%<br />
•Dimensions : 440 x 419 x 127 mm (LxPxH)<br />
•Poids : 18.4 kg<br />
Notre avis<br />
Construction<br />
Performances<br />
Fonctions<br />
Musicalité
140 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />
Des modules HDMA SA2 pour les étages de<br />
sorties analogiques même pour le casque<br />
Les étages de sorties analogiques utilisent quant à<br />
eux des modules d’amplification HDAM + HDAM<br />
SA2 propres à la marque japonaise. Marantz a<br />
depuis longtemps mis au point ses propres cartes<br />
d’amplification avec un traitement totalement<br />
symétrique des circuits. Ces modules d’amplification<br />
hyper-dynamique (HDAM) ne comprennent que<br />
des composants discrets, montés en surface et<br />
disposés en miroir. Ils jouent exactement le même<br />
rôle que des amplis op, mais avec des performances<br />
nettement supérieures. Marantz a développé<br />
différents types de modules HDAM chacun d’entre<br />
eux étant optimisé pour une application particulière.<br />
Précisons que la section casque de ce lecteur SA-10<br />
possède lui aussi son propre circuit HDAM SA2 +<br />
HDMA indépendant.<br />
L’alimentation de l’appareil n’est, de son côté, pas<br />
en reste dotée d’un générateur transformateur<br />
placé dans une capsule cuivrée pour une meilleure<br />
isolation.<br />
Marantz SA-10 à l’écoute : un des plus<br />
performants lecteur et convertisseur qui soit<br />
passé entre nos oreilles<br />
Ce nouveau lecteur/convertisseur SA-10 est<br />
arrivé chez nous quasiment neuf avec un son un<br />
peu pataud et lourd. Nous en avons déduit qu’il<br />
manquait tout simplement un peu de temps<br />
de rodage. Nous l’avons donc fait tourner sans<br />
discontinuité pendant plusieurs jours attendant<br />
avec patience qu’il s’ouvre à nous. Ces efforts ont<br />
été largement, mais très largement récompensés,<br />
car entre la première écoute rapide et celles qui ont<br />
suivi, les résultats ont changé du tout au tout. Bien<br />
entendu, nous l’avons testé en mode SACD/CD<br />
mais aussi comme un convertisseur à part entière<br />
en lui connectant la sortie de notre lecteur réseau<br />
Lumin.<br />
Bon nous n’allons pas y aller par quatre chemins,<br />
le SA-10 est très certainement l’un des plus<br />
performants lecteurs et convertisseurs que nous<br />
avons pu avoir entre nos mains depuis longtemps.<br />
Cet appareil a tout pour lui ; une présentation<br />
ultra luxueuse, un confort d’utilisation digne de<br />
productions ultra High End et une sonorité qui va<br />
avec le reste. C’est le genre de «machine» avec<br />
laquelle on se précipite pour écouter des disques<br />
ou fichiers mille fois entendus pour savoir si un son,<br />
un détail de l’enregistrement, une intonation sur une<br />
voix ne nous auraient pas échappé. La scène sonore<br />
est réellement grandiose. Elle s’étend en largeur,<br />
en hauteur comme en profondeur comme nous<br />
l’entendons que trop rarement.<br />
Mais ce n’est pas sa seule qualité ; elle s’exécute<br />
en trois dimensions avec une mise en chair des<br />
interprètes qui concoure à un réalisme sonore<br />
superbe. Le rendu jouit d’une aération, d’un espace<br />
d’expression consistant et en même temps d’une<br />
légèreté sublime. La bande passante semble<br />
atteindre des limites extrêmes. Avec la force d’un<br />
grave parfaitement contrôlé en passant par les plus<br />
infimes nuances d’un aigu lumineux qui se prolonge<br />
dans le temps avec une exquise délicatesse, ce SA-<br />
10 semble se réjouir de tous les types de musique<br />
qu’on lui offre. Bien entendu, la dynamique, la<br />
rapidité sur les plus petits signaux s’ajoutent au<br />
tableau. Que ce soit sur les résonances d’un coup<br />
de cymbale ou encore la plus haute note d’un<br />
violon, le SA-10 sait leur procurer à la fois toute leur<br />
vitalité mais aussi un réalisme sonore palpable.<br />
Sur le disque SACD «The Look Of Love» de Diana<br />
Krall, la voix est <strong>mag</strong>nifiquement restituée avec<br />
du grain et une tessiture parfaitement respectée<br />
mais surtout une émotion incroyable. Chaque<br />
mouvement de sa tête, chacune de ses articulations<br />
sont perceptibles et participent à un sentiment<br />
de présence scénique dès plus poussé. Nous<br />
avons cette chanteuse, là devant nous, comme si<br />
nous étions à un mètre d’elle. Le Marantz SA-10<br />
dévoile des qualités de clarté, de transparence tout
<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 141<br />
en restant parfaitement<br />
incarné. Le grave de la<br />
contrebasse se montre<br />
profond, ferme et dense<br />
donnant à chaque morceau<br />
un confort d’écoute très<br />
agréable. Il ne montre<br />
aucun signe de trainage<br />
ou de lourdeur, il est au<br />
contraire hyper défini.<br />
Concernant la batterie, nous percevons chaque<br />
tension de sa peau sous les coups du batteur. Le<br />
son reste fin et précis mais surtout bourré de détails<br />
qui rendent crédible l’écoute de ce disque. Les<br />
frottés des coups de balai sur la caisse claire sont<br />
d’une crédibilité et le moindre détail du frappé du<br />
musicien nous est rendu. Et le tout s’effectue avec<br />
une forme très aboutie d’élégance et de naturel<br />
comme ce serait le cas lors d’un concert.<br />
Passant au bien connu disque «La Fabuleuse<br />
Histoire de Mister Swing» de Michel Jonasz, nous<br />
constatons le même pouvoir du SA-10 pour extraire<br />
la plus infime note de musique de l’orchestre mais<br />
pas façon hyper-analytique et projetée en avant,<br />
non au contraire chacune d’entre elles forme un<br />
ensemble terriblement vivant et réaliste. Un riff de<br />
guitare, le son d’une percussion ou encore le chœur<br />
dont on peut différencier chaque voix participe à ce<br />
sentiment de crédibilité. Là aussi, les impulsions de<br />
la basse électrique apportent un surcroit de netteté<br />
et de limpidité à l’ensemble. Le bas du spectre ne<br />
supporte aucune lourdeur ou trainage, il est d’une<br />
remarquable fermeté et d’une définition touchant au<br />
génie. Lors d’un solo d’un synthé, nous percevons<br />
le public qui le soutient avec des claquements de<br />
mains : l’ambiance de la salle monte en symbiose<br />
avec le groupe durant ce moment et cela s’entend<br />
très bien.<br />
Nos appréciations sont confortées par l’écoute<br />
du disque «Khmer» de Nils Petter Molvaer. Les<br />
coups donnés sur la grosse caisse qui sont suivis<br />
par bien d’autres instruments à percussion comme<br />
des tambours ou congas prennent toute leur<br />
aisance dans notre pièce d’écoute. La prolongation<br />
des notes dans le temps, les résonances de ces<br />
instruments suivant la façon dont les musiciens<br />
jouent de leur instrument sont reproduites avec<br />
toute l’ampleur requise. La trompette de Nils Petter<br />
Molvaer est puissante, tout en étant d’une justesse<br />
de timbre hallucinante. Nous sentons l’air pulsé<br />
par la bouche de ce musicien comme s’il était là,<br />
présent devant nous. Tout l’orchestre s’installe dans<br />
notre pièce d’écoute, chaque instrument bénéficiant<br />
d’un contraste lui rendant sa véritable sonorité.<br />
Le bas du spectre descend à des profondeurs<br />
insensées et sans montrer l’ombre d’une<br />
quelconque lourdeur. Ce Marantz SA-10 a de la<br />
matière, du souffle, de la puissance sans pour autant<br />
omettre la moindre faiblesse ou approximation dans<br />
le jeu du batteur avec sa caisse claire. Nous sommes<br />
vraiment sous le choc d’une telle restitution qui<br />
arrive à marier à ce point de la rapidité, du pouvoir<br />
d’information et un tel respect de l’équilibre tonal.<br />
Conclusion<br />
Pour tout dire, il nous a été difficile de décrire ce<br />
que fait ce lecteur de Marantz SA-10 malgré tous<br />
les termes utilisés. Quand la musique est reproduite<br />
dans toute sa vérité, sa grandeur, sa justesse et<br />
sans qu’aucun son ne soit laissé de côté, ce qui la<br />
rend encore plus vivante, trouver les mots justes qui<br />
reflètent nos émotions est une épreuve de force. En<br />
tout cas, un grand bravo à l’équipe de chez Marantz<br />
car elle nous prouve qu’il peut encore exister des<br />
appareils qui prennent le contre-pied de la « Fast<br />
Food Music » pour transmettre au mieux ce que la<br />
musique a de plus riche.
<strong>ON</strong> Magazine c’est aussi...