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ON mag - Guide Hifi 2017

La Hifi, la vraie de vraie, faite pour durer. Comparatif, 9 cellules phono MM abordables pour booster votre platine vinyle. 34 amplis, enceintes, platines vinyles... à l'essai : Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse, Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth, Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure, Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA

La Hifi, la vraie de vraie, faite pour durer. Comparatif, 9 cellules phono MM abordables pour booster votre platine vinyle. 34 amplis, enceintes, platines vinyles... à l'essai : Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse, Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth, Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure, Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA

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<strong>mag</strong><br />

Edition <strong>2017</strong>/6<br />

9<br />

cellules phono MM<br />

abordables pour booster<br />

votre platine vinyle<br />

HIFI<br />

LA VRAIE DE VRAIE<br />

FAITE POUR DURER<br />

34 AMPLIS, ENCEINTES, PLATINES VINYLES... À L’ESSAI :<br />

Acoustic Signature, Advance Paris, Amphion, ASA, Audio-technica, Ayon, Cabasse,<br />

Clearaudio, Davis, Elac, Gato, Gold Note, Goldmund, Goldring, Grado, Gryphon, Harbeth,<br />

Kelinac, Marantz, Micromega, NAD, Nagaoka, Ortofon, PMC, Pro-Ject, Roksan, Shure,<br />

Sumiko, Transrotor, Waterfall, Yamaha, YBA


Le tweeter dôme “Carbone” offre un<br />

niveau de précision inégalé.<br />

Le tweeter “Solid Body” a été conçu<br />

pour obtenir une clarté ultime, sans<br />

résonance.<br />

Le cône “Continuum TM ” basé<br />

sur une flexibilité controlée et<br />

optimisée offre une transparence<br />

et des détails exceptionnels.<br />

Le chassis en aluminium optimisé<br />

découplé “FST TM ” permet de limiter<br />

au maximum les résonances.<br />

La membrane “Aerofoil TM ”<br />

apporte une meilleure précision<br />

dans les basses fréquences.<br />

La nouvelle série 700<br />

Née de la série CM hautement récompensée à travers le monde, la nouvelle<br />

série 700 est la meilleure gamme d’enceintes jamais créée par Bowers &<br />

Wilkins dans cette catégorie. Inspirée de la série 800 Diamond, la série<br />

700 intègre des technologies révolutionnaires pour des performances<br />

acoustiques exceptionnelles. Enfin, leur design moderne aux lignes<br />

épurées conviendra parfaitement à votre intérieur.<br />

La nouvelle série 700 vous apporte le son studio, chez vous.<br />

www.bowers-wilkins.fr<br />

Pour tous renseignements : Bowers & Wilkins - 04 37 46 15 00 - info@bwgroup.fr


3 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - Spécial audiophile nomade <strong>2017</strong><br />

SOMMAIRE<br />

NOUVEAUTÈS<br />

p6 - Anthem STR, Audio-technica<br />

AT-LP3, Atoll PH100, Bowers & Wilkins<br />

700 Series, Dali Spektor, Focal Kanta n°2,<br />

McIntosh MA252, NuPrime CDP-9,<br />

Paradigm Persona, iFi Audio i<strong>ON</strong>E, Teac<br />

NR-7CD, Technics SL1200/1210GR,<br />

Triangle Australe EZ Max, Zavfino<br />

COMPARATIF<br />

p16 - 9 cellules phono MM abordables<br />

p20 - Ortofon 2M Red<br />

p22 - Grado Red 1<br />

p24 - Shure MX97XE<br />

p26 - Sumiko Pearl<br />

p28 - Nagaoka MP110<br />

p30 - Gold Note Vasari Red<br />

p32 - Audio-technica VM530EN<br />

p34 - Goldring 2100<br />

p36 - Clearaudio Performer V2<br />

AMPLIS INTÉGRÉS STÉRÉO<br />

p40 - Advance Acoustic BX1+AX1<br />

p44 - Ayon Scorpio<br />

p48 - Gato AMP-150<br />

p52 - Goldmund Metis 7<br />

p56 - Gryphon Diablo 120<br />

p60 - Micromega M-One M-150<br />

p64 - Nad C338<br />

p66 - Roksan Kandy K3<br />

p70 - Sugden A21-SE Signature<br />

p74 - Yamaha R-N803D<br />

p78 - YBA Passion IA350<br />

ENCEINTES ACOUSTIQUES<br />

p84 - Amphion Argon 3S<br />

p88 - ASA Baby Monitor<br />

p92 - Cabasse Antigua MC70<br />

p94 - Davis Balthus 90<br />

p98 - Harbeth Super HL5<br />

p102 - Kelinac 111 MG<br />

p106 - PMC Twenty 5-23<br />

p110 - Waterfall Victoria Evo<br />

PLATINES VINYLES<br />

p116 - Acoustic Signature Primus<br />

p120 - Elac Miracord 90 Anniversary<br />

p124 - Gold Note Valore 425 Lite<br />

p128 - Pro-Ject The Classic<br />

p132 - Transrotor Max<br />

ET AUSSI<br />

p138 - Marantz SA-10<br />

Gryphon Diablo 120 - en page 56<br />

Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par <strong>ON</strong>-Mag.fr.<br />

Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans<br />

restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf<br />

autorisation préalable de notre part.<br />

On participé à ce numéro :<br />

Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46<br />

Rédacteurs : Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin


Reference 7<br />

series<br />

Amplificateur CD Réseau / NR 7CD<br />

TEAC présente<br />

NEW VINTAGE<br />

La qualité audio Teac reconnue par les ingénieurs du son professionnels<br />

depuis l’ère des <strong>mag</strong>nétophones à bande. Aujourd’hui, notre passion<br />

du son se perpétue au travers des sources numériques.<br />

NR-7CD<br />

Amplificateur CD Réseau<br />

Made in Tokyo<br />

NOUVEAUTÉ<br />

• Equipé d’un circuit RDOT-NEO capable de convertir les sources<br />

PCM au format DSD 11.2MHz<br />

• Fonction Réseau supportant le DSD 5.6MHz, PCM 192KHz/24bit<br />

• Circuit de conception double mono symétrique<br />

• Amplification ICEpower Class-D proposant 140W+140W (4Ω)<br />

• Mécanisme de lecture CD isolé<br />

• Bluetooth LDAC permettant la transmission haute résolution<br />

équivalente à 96KHz/24bit<br />

• Amplificateur casque intégré proposant 500mW + 500mW<br />

/compatible avec les prises jack 3,5mm 4 pôles GND<br />

www.teac-audio.eu


NOUVEAUTÉS<br />

Focal Kanta n°2 - en page 8


6 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

Triangle Australe EZ<br />

Toujours de l’esprit, oui, mais avec un maximum de plaisir<br />

Cette grande colonne constitue le point d’orgue de la série d’enceintes «Esprit EZ» du français Triangle.<br />

Pour ce modèle de référence, lancé un peu après le reste de la série, la marque voisine de Soissons,<br />

a voulu allonger et renforcer la réponse dans le grave et ajouter une troisième dimension à l’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique. Pour cela, un troisième boomer de 16,5 cm est apparu en façade et un second tweeter<br />

à dôme métallique de 25 mm s’est installé à l’arrière. Afin d’offrir le même naturel sonore que sur les<br />

autres enceintes Triangle Esprit EZ, l’implantation de ces deux transducteurs supplémentaires ne s’est<br />

pas fait au petit bonheur la chance. Les acousticiens de la marque nous ont confié avoir réalisé un très<br />

gros travail d’optimisation notamment au niveau du filtre de l’enceinte. Prix : 3500 € la paire<br />

Teac NR-7CD<br />

Un air de vintage, mais<br />

ouvert à la musique<br />

connectée<br />

Teac revient à ses premiers amours de la hifi haut de gamme avec ce <strong>mag</strong>nifique appareil touten-un.<br />

Le châssis du NR-7CD est construit comme un petit coffre-fort à partir d’épaisses plaques<br />

d’aluminium. À l’avant il affiche deux beaux vumètres de chaque côté du tiroir de chargement du<br />

lecteur de CD intégré. À l’intérieur, l’appareil accueille des amplificateurs numériques IcePower<br />

de 2 x 100 watts sous 4 ohms, un lecteur réseau complet avec liaison Wi-Fi et Ethernet donnant<br />

accès aux webradios à Tidal et Qobuz, ainsi que des étages numériques compatibles PCM 32<br />

bits/384 kHz et DSD jusqu’à 2,8 MHz. Prix : 4000 €


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

7<br />

Zavfino 1877Phono<br />

Pour bien optimiser votre chaîne Hi-Fi<br />

Avoir du bon matériel <strong>Hifi</strong>, c’est déjà bien, mais pouvoir le faire fonctionner<br />

de façon optimisée est encore mieux. En effet, la disposition des enceintes<br />

dans la pièce d’écoute, l’utilisation de câbles et supports de qualité,<br />

les réglages d’une platine vinyle sont des éléments à ne pas négliger<br />

pour ne pas gâcher son investissement. Dans ce cadre, la marque<br />

canadienne Zavfino 1877Phono propose une gamme de produits qui parait<br />

particulièrement intéressante. Cela va des borniers plaqué or 24 carats à<br />

moins de 10 € l’unité, jusqu’au gros câble d’alimentation secteur blindé<br />

doté de conducteurs de prés de 6 mm2 à 1100 €, en passant par des<br />

palets presseurs pour platine vinyle, des fourches et fiches bananes pour<br />

le raccordement des enceintes, des câbles et cosses pour le câblage des<br />

cellules phono, des câbles de modulation ou encore des tapis amortissants<br />

pour plateau tourne-disque ainsi que des niveaux à bulle. Le catalogue est<br />

particulièrement vaste, avec des prix compétitifs et un souci de qualité qui<br />

semble permanent.<br />

Atoll PH100<br />

Préampli phono totalement<br />

discret et «made in France»<br />

Il ne paye pas de mine, il a l’air tout simple et pourtant il est très<br />

différent des préamplis phono d’entrée de gamme. En effet, ses<br />

circuits, sont entièrement réalisés en composants discrets, ce qui<br />

est une solution bien plus coûteuse et théoriquement beaucoup<br />

plus performante que d’utiliser des solutions toutes faites à<br />

partir d’amplis op. L’appareil possède en outre de nombreux<br />

réglages pour adapter sa sensibilité et sa charge aussi bien aux<br />

cellules à aimant mobile (MM), qu’à bobine mobile (MC). Le<br />

prix relativement accessible est une bonne surprise pour une<br />

fabrication 100 % française en petite série. Prix : 390 €<br />

Dali Spektor<br />

De la vraie hifi à prix d’ami<br />

Contrairement à ce que pourraient laisser penser<br />

certains monstres sacrés que vous trouverez en<br />

test dans les autres pages de ce guide, la <strong>Hifi</strong><br />

n’est pas uniquement réservée à des mordus qui y<br />

sacrifient toutes leurs économies ou à des esthètes<br />

fortunées. Il est aussi possible de trouver de bons<br />

petits produits accessibles à tout le monde. La<br />

preuve avec les enceintes de la série Spektor du<br />

danois Dali. Les ébénisteries sont réalisées dans les<br />

règles de l’art et les haut-parleurs sont de qualité.<br />

On y retrouve notamment des boomers utilisant<br />

des membranes exclusives à la marque, en pulpe<br />

de cellulose et fibre de bois. En outre, le travail<br />

d’optimisation acoustique, essentiel à une restitution<br />

sonore naturelle et musicale, a été effectué par des<br />

spécialistes aguerris de l’enceinte <strong>Hifi</strong>.<br />

À partir de 200 € la paire


8 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

Focal Kanta n°2<br />

L’enceinte haut de gamme qui réinvente les codes<br />

de l’acoustique et du design<br />

Le constructeur français a surpris et beaucoup fait parler de lui avec cette nouvelle enceinte haut de<br />

gamme Kanta n°2 qui signe certainement le début d’une nouvelle gamme de modèles. Son design est<br />

aussi innovant que sa conception. Certes, les haut-parleurs utilisent des technologies déjà rencontrées<br />

sur les précédentes réalisations du facteur de Saint-Étienne. Le tweeter est un de ces fameux modèles<br />

à dôme inversé en béryllium. Les boomers et le transducteur de médium sont dotés de membranes<br />

de type Flax en fibre de lin et de verre. Cependant, ils ont été spécialement étudiés et optimisés pour<br />

la série Kanta, tandis que le coffret est d’une conception fort innovante. Outre sa coque arrière en<br />

bois multiplis cintré, il est doté d’un baffle massif en polymère moulé, aux formes très travaillées, tant<br />

acoustiquement qu’esthétiquement, qui lui confère des performances et un style inédits.<br />

Prix : 7500 € la paire<br />

Nuprime CDP-9<br />

La source audionumérique<br />

Hi-res universelle<br />

Voici un appareil qui était très attendu. Il nous vient de chez NuPrime, le petit trublion de la hifi<br />

audiophile, créer par la même équipe autrefois à l’origine de NuForce. Le CDP-9 est à la fois un<br />

lecteur de CD, un convertisseur Hi-Res et un préamplificateur numérique très complet. Il fera un<br />

parfait tandem avec l’ampli STA-9 de la marque, délivrant 2 x 120 watts sous 8 ohms. Sa mécanique<br />

Philips est pilotée par un processeur ARM à partir d’algorithmes propriétaires qui optimisent la<br />

lecture pour un maximum de précision et un minimum de jitter. Ses convertisseurs gèrent les flux<br />

PCM jusqu’à une fréquence d’échantillonnage de 768 kHz et jusqu’en DSD512. La connectique<br />

comprend des entrées numériques USB, coaxiale, optique et AES/EBU ainsi que des sorties<br />

analogiques symétriques et asymétriques, sans oublier un étage de sortie casque haut de gamme.<br />

Prix : 1700 €


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

9<br />

Technics SL-1200/1210GR<br />

La version originale<br />

Les SL-1200GR (en finition argent)<br />

et SL-1210GR (en finition noire) sont<br />

les déclinaisons les plus récentes<br />

de l’iconique platine vinyle de<br />

Technics que beaucoup d’autres<br />

constructeurs se sont amusés à copier.<br />

C’est donc elle la version originale,<br />

d’une construction particulièrement<br />

haut de gamme avec son système à<br />

entrainement direct exclusif, utilisant<br />

un moteur sans noyau, son bras en<br />

«S» très léger et méticuleusement<br />

équilibré, son plateau en en<br />

aluminium et sa base lourde de type<br />

sandwich. Prix : 1500 €<br />

Paradigm Persona<br />

Enceintes Formule 1 de l’audio High End<br />

Paradigm n’a peut-être pas en France l’aura de marques comme Focal ou Bowers & Wilkins. Pourtant<br />

sa gamme Persona est une démonstration de haute technologie en matière d’acoustique High End<br />

comme très peu de constructeurs au monde en sont capables. Les lignes de ces enceintes fabriquées<br />

au Canada sont superbes. Leurs tweeters à dôme en alliage de béryllium Truextent ; les lentilles<br />

d’alignement de phase de leurs transducteurs de médium ; les ébénisteries composées de multiples<br />

panneaux cintrés et collés ; les moteurs allongés à double bobine et double spider de la colonne<br />

9H ainsi que ses amplis de 1400 watts intégrés avec correction acoustique ARC... tous dans ces<br />

enceintes force le respect et l’admiration. Prix : à partir de 9000 €


10 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

Bowers & Wilkins 700 Series<br />

Une série d’enceintes <strong>Hifi</strong> de référence qui se réinvente<br />

Dans le monde de la hifi, comme dans beaucoup d’autres domaines où la qualité prime, on reconnaît les<br />

bons produits à ceux qui durent. Ainsi la nouvelle série d’enceintes 700 du britannique Bowers & Wilkins<br />

est l’évolution de l’ancienne série CM. Extérieurement, pas grand-chose ne change en dehors de la teinte<br />

des boomers et transducteurs de médium qui passe du jaune au gris. Mais justement, ce changement<br />

ténu de teinte en façade est le signe de changements bien plus importants à l’intérieur. Les membranes<br />

grises sont en effet de type Continuum, à partir d’un matériau tressé inédit et exclusif, au lieu du Kevlar<br />

précédemment employé. De même, les charges tubulaires des tweeters débaflés ont été totalement<br />

retravaillées de l’intérieur. Elles n’utilisent plus de simple coque en zinc moulé et sont maintenant usinées<br />

dans des blocs d’aluminium massif. Les dômes des tweeters sont également nouveaux, en carbone,<br />

réalisés par dépôt en phase vapeur. Enfin, les woofers de certaines colonnes de la série 700 de B&W, sont<br />

maintenant dotés de membranes sandwich de type Aerofoil.<br />

Nous avons pu faire quelques écoutes comparatives de ces enceintes. Les enceintes B&W de la série CM<br />

étaient déjà très bonnes. Les B&W de la série 700 sont encore meilleures.<br />

Prix : à partir de 1000 € la paire<br />

iFi Audio i<strong>ON</strong>E<br />

DAC audiophile domestique<br />

pour les sources numériques<br />

avec ou sans-fil<br />

Si vous cherchez un petit module de qualité audiophile qui joue à la fois le rôle de Dac Hi-res et de<br />

récepteur Bluetooth AptX/AAC pour votre chaîne Haute Fidélité, l’iFi Audio i<strong>ON</strong>E est un produit<br />

particulièrement intéressant. Outre son interface sans-fil, il accepte par ses entrées numériques<br />

(coaxiale et USB) des flux jusqu’à une fréquence d’échantillonnage de 384 kHz pour le PCM et 12,4<br />

MHz pour le DSD. Il est équipé en interne d’une puce de conversion Burr Brown et d’une horloge<br />

«Femto» de haute précision. Prix de : 235 €


Découvrez la toute nouvelle gamme JBL BAR :<br />

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Conçues pour s'adapter à n'importe quel téléviseur, les barres de son JBL BAR délivrent<br />

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*Possède un caisson de basse.<br />

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© <strong>2017</strong> HARMAN International Industries, Incorporated. Tous droits réservés. JBL est une marque d’HARMAN International Industries, Incorporated, enregistrée aux<br />

États-Unis et/ou dans d’autres pays. La marque et les logos Bluetooth ® sont des marques déposées et sont détenues par Bluetooth SIG, Inc., et tout usage de ces marques<br />

par HARMAN International Industries, Incorporated se fait sous accord de licence. Les autres marques et noms commerciaux appartiennent à leurs détenteurs respectifs.<br />

Les caractéristiques, les spécifications et l’aspect sont susceptibles d’être modifiés sans préavis.


12 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

McIntosh MA252<br />

Sur un air mythique de tubes MC275<br />

Certes, l’appareil n’a pas les fameux vumètres bleus<br />

de McIntosh, mais ses promesses n’en sont pas moins<br />

enthousiasmantes. Prévu pour une sortie début 2018<br />

en France, Le MA252 sera le moins chers des amplis<br />

intégrés de la gamme McIntosh (hors modèles de la<br />

série Mini). S’inspirant du design du mythique bloc<br />

de puissance à tubes McIntosh MC275, cet appareil<br />

est hybride ce qui veut dire qu’il utilise un étage de<br />

préamplification à tubes et un étage de puissance à<br />

transistors. Sa puissance est annoncée pour 2 x 100<br />

watts sous 8 ohms. Prix : environ 5000 €<br />

Audio-technica AT-LP3<br />

Pas besoin d’être chère pour être<br />

une platine vinyle audiophile<br />

La marque Audio-technica, grande spécialiste des casques<br />

audio et cellules phono, est aussi une des plus grosses marques<br />

de platines vinyles. Elle avait déjà à son catalogue plusieurs<br />

platines à succès. Son modèle AT-LP120 proposé sous la barre des<br />

300 €, dans un style DJ, est par exemple une des plus grosses<br />

ventes du marché depuis de nombreuses années. Avec l’AT-<br />

LP3, la marque japonaise essaie de réitérer l’exploit, mais,<br />

cette fois-ci, avec un modèle aux tendances plus audiophiles.<br />

Cette platine vinyle n’a donc pas de réglage de pitch, ni<br />

d’éclairage stroboscopique et adopte un entraînement par<br />

courroie plutôt qu’un entraînement direct. Elle possède<br />

une base lourde en matériau synthétique amorti, un plateau<br />

tourne-disque en aluminium moulé et un tapis amortissant en<br />

caoutchouc de 4,5 mm d’épaisseur. Prix : 250 €<br />

Anthem STR<br />

Ampli stéréo haut de gamme avec correction acoustique ARC<br />

Les systèmes de correction acoustique,<br />

qui prennent en compte à la fois les<br />

caractéristiques de la salle d’écoute et celles<br />

des enceintes, peuvent apporter un gros<br />

plus à l’écoute, surtout à partir de sources<br />

audionumériques. Ils ont conquis depuis<br />

longtemps le monde du Home Cinéma.<br />

Aujourd’hui, tout ampli-tuner multicanal digne<br />

de ce nom se doit de proposer un système<br />

de calibrage acoustique automatique et<br />

performant.<br />

En revanche, dans le monde de la hifi, les<br />

systèmes de correction acoustique sont plus<br />

rares. Jusqu’à présent, seuls très peu de spécialistes en utilisaient (Lyngdorf, Devialet, Linn...). Mais les<br />

choses sont en train de changer. On le constate avec les appareils de chez Micromega et Yamaha (en tests<br />

dans ce guide) ou encore avec ce modèle STR de chez le canadien Anthem. Ce gros ampli intégré stéréo<br />

est capable de sortir 2 x 200 watts sous 8 Ohms et jusqu’à 550 watts par canal sous 2 ohms. Il est doté<br />

de nombreuses entrées numériques Hi-res, mais aussi d’une entrée pour platine vinyle qui peut s’adapter<br />

aux cellules MM et MC. Il utilise le système de correction acoustique ARC (Anthem Room Correction) déjà<br />

présent depuis longtemps dans les amplis Home Cinéma de la marque. Prix : 5800 €


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acoustique<br />

arté<br />

cellules<br />

gains sonores<br />

linéarité<br />

du signal<br />

tabilité dynamique<br />

ssance de sortie<br />

Son<br />

stabilité dynamique<br />

impédance<br />

clarté<br />

Pas de distortion audio<br />

acoustique<br />

linéarité<br />

du signal<br />

IS1000<br />

ampli intégré<br />

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gains sonores<br />

Création graphique : www.catherinebully.fr 05 56 71 05 62<br />

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CELLULES<br />

PH<strong>ON</strong>O MM<br />

Goldring 2100 - en page 34


16 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> <strong>Hifi</strong> <strong>2017</strong><br />

COMPARATIF<br />

9 cellules phono MM abordables<br />

pour booster la musicalité de votre platine vinyle<br />

Cela n’est plus un secret, le disque vinyle connait un nouvel essor, une nouvelle vitalité.<br />

Les ventes de platine suivent ce mouvement d’où l’émergence de nouvelles marques ou le<br />

retour de certaines autres. Pour faciliter l’achat, de plus en plus de fabricants proposent<br />

des packs complets : platine vinyle avec bras et cellule qu’il est possible de changer<br />

ensuite. D’autre part, il n’est pas rare que l’on ressorte une platine ancienne, un modèle<br />

de «papa» et qu’il faille lui poser une cellule neuve. Ce comparatif répond donc à cette<br />

double problématique. Il vous permettra de choisir la nouvelle compagne de vos galettes<br />

noires pour une platine ressortie d’un grenier, ou d’améliorer celle qui a été acquise avec<br />

une cellule de base.<br />

par Pierre-Yves Maton


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> <strong>Hifi</strong> <strong>2017</strong><br />

17<br />

Pour faire sonner vos vinyles, il n’y<br />

a pas de limite. Ce préampli Audio<br />

Research Reference Phono 3 à<br />

16 000 € est un must. Mais rassurezvous,<br />

il existe aussi des modèles à<br />

partir de quelques dizaines d’euros<br />

qui, comme pour les cellules, permettent<br />

déjà de se faire très plaisir.<br />

Des cellules phono à aimant mobile (MM)<br />

entre 100 et 340 € : faites votre choix<br />

Dans notre précédent <strong>Guide</strong> de la <strong>Hifi</strong>, nous<br />

avions donné beaucoup d’informations<br />

concernant les principaux paramètres pour un<br />

montage et un réglage optimal d’une cellule<br />

phono sur un bras de lecture. Ces conseils<br />

restent, bien entendu, d’actualité pour notre<br />

second comparatif même si les cellules que<br />

nous avons retenues ici sont beaucoup plus<br />

abordables, entre 100 et 340 €, et toutes à<br />

aimant mobile ou MM pour Moving Magnet<br />

(aimant mobile). Mais il est un point qui nous<br />

semble important de vous préciser, notamment<br />

pour le montage d’une de ces cellules sur des<br />

bras anciens et qui déterminera le résultat final.<br />

Et pour cela, il faut prendre en considération<br />

deux facteurs : la souplesse de la suspension<br />

ou compliance de la cellule et la masse du bras,<br />

son inertie.<br />

Quelques conseils pour bien choisir sa<br />

cellule phono en fonction du bras de<br />

lecture : une histoire de compliance et<br />

d’inertie<br />

Que ce soit avec des cellules à bobine mobile<br />

ou aimant mobile, nous avons toujours affaire à<br />

un système faisant intervenir un couple aimant<br />

et bobine pour transformer les ondulations<br />

gravées dans le microsillon du disque vinyle en<br />

signal électrique (l’inverse d’un haut-parleur par<br />

exemple). Les cellules de ce comparatif sont<br />

toutes à aimant mobile. Cela signifie qu’elle<br />

porte au bout de leur stylet ou porte-pointe<br />

un aimant jouant entre deux bobines fixes,<br />

à l’intérieur du corps de la cellule (pour une<br />

cellule MC, c’est le contraire : les bobines sont<br />

montées sur le bout du stylet mobile et les<br />

aimants sont fixes). L’autre extrémité du stylet<br />

portant le diamant en contact avec le sillon du<br />

disque vinyle.<br />

Ce stylet est rattaché à l’équipage mobile<br />

via une suspension, un coussinet cylindrique<br />

en caoutchouc, qui se révèle plus ou moins<br />

élastique (ce système pour une MC est<br />

beaucoup plus complexe d’où le prix plus<br />

élevé). C’est ce qu’il convient d’appeler la<br />

compliance de la cellule, une donnée qui va<br />

s’exprimer en «centimètre par dyne». Une<br />

cellule dont la suspension est très souple aura<br />

une compliance haute, par exemple, 20 x 10-6<br />

cm/dyne alors qu’une cellule raide va avoisiner<br />

les 5 x 10-6 cm/dyne (exemple d’une cellule<br />

Denon DL103 par exemple).<br />

D’un autre côté, les bras de lecture, suivant leur<br />

masse comme leur technologie (radial, unipivot,<br />

tangentiel), ont des inerties différentes. Un bras<br />

dit léger, donc à faible inertie conviendra à des<br />

cellules dites souples alors qu’un bras lourd<br />

conviendra plus à des modèles de cellules à<br />

faible compliance. Dans le cas où on monterait<br />

une cellule raide avec un bras trop léger, nous<br />

obtiendrons des résonances mal maitrisées<br />

avec comme conséquence une perte dans les<br />

fréquences graves et des bosses dans la courbe<br />

de réponse. Dans le cas contraire, la cellule<br />

dont la suspension serait très souple, serait «<br />

écrasée » par un bras trop lourd et la courbe de<br />

réponse, outre une usure prématurée, en serait<br />

tout autant déformée. La masse de la cellule<br />

a aussi son importance, mais il est à noter<br />

que celles des cellules de ce test sont quasi<br />

similaires (6 à 8 g) et donc n’est pas un critère<br />

pour choisir l’un ou l’autre de ces modèles.<br />

Connaitre la compliance est chose aisée<br />

puisqu’en général, cette donnée est fournie<br />

avec les spécifications de la cellule par le<br />

constructeur. Connaitre, en revanche, l’inertie<br />

du bras est beaucoup plus difficile. Pour<br />

effectuer un bon mariage, se tourner vers un<br />

spécialiste est recommandée. C’est lui qui<br />

saura si la cellule en vue sera un bon choix en<br />

fonction du bras.


18 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> <strong>Hifi</strong> <strong>2017</strong><br />

De l’utilité d’un préampli phono pour<br />

élever le niveau et de la correction RIAA<br />

pour rééquilibrer les fréquences<br />

D’autre part, les cellules phonolectrices ont<br />

toutes besoin d’un étage supplémentaire par<br />

rapport aux sources traditionnelles. C’est le<br />

préampli phono qui sert à la fois à accroitre leur<br />

niveau de sortie, et donc apporter un meilleur<br />

rapport signal/bruit, mais aussi et surtout<br />

à appliquer la courbe de correction RIAA.<br />

En effet, nos disques noirs sont tous gravés<br />

suivant une courbe d’égalisation normalisée<br />

depuis 1954 par la firme Recording Industry<br />

Association of America (RIAA). Cette courbe<br />

augmente le niveau des fréquences hautes par<br />

rapport aux graves, afin que le signal audio<br />

puisse être correctement gravé et tenir dans le<br />

microsillon d’un disque vinyle.<br />

Un préamplificateur phono, intégré à la<br />

platine vinyle (sur certains modèles d’entrée<br />

de gamme) à votre ampli <strong>Hifi</strong>, ou mieux en<br />

élément séparé, a donc le rôle d’inverser cette<br />

courbe RIAA pour obtenir une courbe de<br />

réponse la plus droite possible.<br />

Si votre platine vinyle ou votre chaîne HiFi<br />

ne possède pas de préampli phono, de<br />

nombreux modèles sont disponibles sur<br />

le marché. Il en existe à tous les prix : du<br />

Pro-Ject MM (uniquement pour les cellules<br />

MM à aimant mobile) à 80 € au <strong>mag</strong>nifique<br />

Audio Resarch Reference Phono 3 à 16 000 €.<br />

Choisir son étage phono est comme choisir<br />

son amplificateur. Il faut tenir compte de son<br />

budget et surtout procéder à une écoute<br />

comparative pour sélectionner l’appareil qui<br />

vous convient, musicalement parlant, le plus<br />

proche de vos aspirations. Là encore, les<br />

conseils d’un professionnel sont un vrai plus<br />

dans la démarche.<br />

Pour réaliser ce comparatif, nous avons pensé<br />

que plus le bras de lecture serait performant et<br />

plus les conditions de test seraient optimales.<br />

Nous avons décidé d’utiliser notre platine vinyle<br />

habituelle, une VPI Prime et son bras de lecture<br />

unipivot en carbone qui, de façon générale,<br />

accueille des cellules MC beaucoup plus<br />

onéreuses. Bien que le montage et les réglages<br />

furent plus fastidieux qu’avec une platine plus<br />

simple, ce choix a donné les meilleures chances<br />

à toutes les cellules de ce test pour exprimer<br />

au maximum leurs performances. Concernant<br />

notre préampli phono, nous avons conservé<br />

notre Jolida JD-9, un appareil à tubes d’un<br />

excellent rapport qualité/prix.<br />

Les compétitrices<br />

- Ortofon 2M RED : 105 €<br />

- Grado Red 1 : 120 €<br />

- Shure M97XE : 120 €<br />

- Sumiko Pearl : 140 €<br />

- Nagaoka MP110 : 160 €<br />

- Gold Note Vasari Red : 200 €<br />

- Audio-technica VM530EN : 200 €<br />

- Goldring 2100 : 200 €<br />

- Clearaudio Performer V2 : 340 €


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20 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

ORTOF<strong>ON</strong><br />

2M Red<br />

Ortofon est un pionnier de la cellule<br />

phono et un des plus grands spécialistes,<br />

leader du marché aujourd’hui aussi<br />

bien dans le domaine de la <strong>Hifi</strong> que du<br />

DJing. Ce constructeur danois équipe<br />

énormément de platines vinyles en<br />

première monte. Nous nous intéressons<br />

ici à un modèle d’entrée de sa gamme 2M,<br />

un modèle MM qui hérite d’un passé lourd<br />

d’innovations. par Pierre-Yves Maton<br />

La marque Ortofon va bientôt fêter un siècle<br />

d’existence. Créé au Danemark en 1918 par deux<br />

ingénieurs, Axel Petersen et Arnold Poulsen,<br />

Ortofon a commencé ses activités dans le monde<br />

du cinéma sous le nom d’Electrical Phono Film<br />

Company avant de se lancer trente plus tard dans<br />

celui de la <strong>Hifi</strong> avec sa première cellule pour platine<br />

vinyle (mono à l’époque). Dès 1951, Ortofon amena<br />

une pièce décisive à l’édifice en proposant la toute<br />

première cellule à bobine mobile au monde, la<br />

DSS661, et huit ans plus tard la première cellule SPU<br />

stéréo fit son apparition sur le marché avec pour<br />

la première fois un diamant à profil elliptique (au<br />

côté de la marque Decca). Ce fut le début d’une<br />

longue liste de modèles comme la cellule à aimant<br />

mobile M-15 à haut niveau de sortie : un succès<br />

international. Comme nous le voyons, nous avons<br />

affaire à une marque pionnière dans son domaine.<br />

La cellule phono Ortofon 2M Red est, l’entrée de<br />

gamme de la nouvelle série 2M de ce fabricant<br />

danois. Cette série a été conçue avec le concours<br />

du bureau d’études Moller Jensen Design comme<br />

d’autres modèles bien plus haut de gamme. La 2M<br />

Red possède comme les trois modèles de cette<br />

gamme un système <strong>mag</strong>nétique à aimant divisé<br />

(fendu), une technologie qui présente un double<br />

avantage. D’une part, la courbe de réponse est<br />

plus linéaire et, d’autre part, cette technique lui<br />

confère une sensibilité accrue puisqu’elle avoisine<br />

les 5.5 mV en sortie. Le corps de la cellule est<br />

taillé comme un diamant et sa couleur rouge vif lui<br />

permet de se distinguer de toute la concurrence. La<br />

taille du diamant est de type elliptique et en cas de<br />

changement du stylet, l’utilisateur peut grimper au<br />

sein de la série 2M en mettant celui de la 2M Blue<br />

ou la 2M Silver.<br />

105 €<br />

Notre avis<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique<br />

Niveau de sortie : 5.5 mV<br />

•Séparation des canaux : 22 dB à 1 kHz<br />

•Bande passante : 20 Hz à 25 kHz +/- 3 dB<br />

•Compliance : 20 x10-6cm/dyne<br />

•Résistance de charge : 47 kΩ<br />

•Poids : 7.2 g<br />

Écoute très claire et transparente<br />

Cette cellule est à ranger du côté des modèles<br />

hyper transparents avec un équilibre tonal<br />

légèrement remontant, qui donne une sorte de<br />

matité aux timbres. L’écoute est très claire, très<br />

dégraissée avec une foule de petits détails qui<br />

apparaissent au sein d’une scène sonore qui<br />

positionne chaque source sonore avec précision.<br />

C’est d’ailleurs assez curieux, car le modèle Ortofon<br />

Cadenza Bronze MC testé l’année dernière, dans<br />

notre guide <strong>Hifi</strong> 2016 faisait exactement le contraire,<br />

au niveau de la réponse en fréquence bien entendu.<br />

Avec cette 2M Red, c’est comme si nous étions tout<br />

le temps sur le fil du rasoir avec un haut du spectre<br />

extrêmement lumineux et un médium qui pourrait<br />

avoir un peu plus de matière.<br />

D’un autre côté, le grave est très sec tout en<br />

avouant une très belle précision. Le LP «Double<br />

Bass» qui unit Niels-Henning Orsted Pedersen et<br />

Sam Jones passe avec une superbe fluidité. On<br />

obtient beaucoup d’informations dans le jeu de ces<br />

deux musiciens et le bas du spectre ne traine pas<br />

une seconde. Le mordant des coups de baguettes<br />

sur les cymbales est plus qu’honorable, comme<br />

tout le jeu des balais sur la caisse claire du batteur<br />

Billy Higgins. L’i<strong>mag</strong>e focalise très bien les divers<br />

musiciens. La scène sonore pourrait cependant<br />

avoir un peu plus de profondeur.


22 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GRADO<br />

Red 1<br />

Conçu de façon artisanale et selon des traditions<br />

anciennes, à Brooklyn à côté de New York, cette<br />

cellule phono MM et digne de la réputation<br />

audiophile de Grado. C’est une vraie perle de<br />

musicalité pour améliorer, avec un budget serré,<br />

une platine vinyle. par Pierre-Yves Maton<br />

Que voilà aussi un grand nom dans le domaine des<br />

cellules phono. Même si elle n’a pas le passif d’une<br />

marque comme Ortofon, ou Shure, son histoire n’en<br />

ait pas moins parsemé de succès depuis sa création,<br />

en 1953. Grado, c’est aussi une histoire de famille,<br />

toujours installée dans les locaux à Brooklyn de<br />

l’ancienne épicerie de l’arrière grand-père originaire<br />

de Sicile. Jonathan Grado en est aujourd’hui à la<br />

tête. Son grand-père, Joseph Grado créateur de<br />

la société, sous l’approbation de Saul B. Marantz,<br />

se lança dans la fabrication de cellules à l’aube des<br />

années 50 en se tournant comme Ortofon vers la<br />

conception de modèles MC (à bobines mobiles).<br />

La cellule Red 1 que nous testons ici fait partie de la<br />

série d’entrée de gamme, «Prestige», chez Grado.<br />

Il s’agit en réalité d’une Blue 1 qui a subi une série<br />

de tests draconiens et dont les plus performantes<br />

deviennent de fait Red 1 (seulement 10 % des<br />

Blue 1 se transforment en Red 1). Elle répond à la<br />

technologie OTL Moving Iron propre à Grado. Avec<br />

ce système, le cantilever est un pivot fixe sur lequel<br />

est fixé à l’extrémité un élément miniature qui se<br />

déplace au sein des bobines. Le bénéfice est une<br />

distorsion plus faible et une réponse transitoire<br />

améliorée. Par rapport à l’ancienne génération,<br />

les nouvelles Blue 1 et Red 1 voient leur câblage<br />

interne utiliser du cuivre désoxygéné et la masse<br />

de l’équipage mobile réduite de 17 %. Toutes les<br />

cellules Grado, des modèles d’entrée de gamme<br />

aux plus onéreuses sont toutes, sans distinction,<br />

assemblées et testées chez Grado, à Brooklyn à<br />

côté de New York (États-Unis).<br />

Une restitution lumineuse, très fouillée et<br />

avec beaucoup d’humanité<br />

Cette nouvelle version Red 1 est, dès les premières<br />

notes, une incontestable réussite. Elle est fouillée<br />

dans le haut du spectre, précise sur les attaques<br />

de notes et dotée d’un pouvoir de localisation<br />

remarquable. On sent que cette cellule est très<br />

résolvante, mais surtout elle n’a pas son pareil (dans<br />

sa gamme de prix) pour éclairer la restitution sonore<br />

120 €<br />

Notre avis<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique<br />

•Cantilever : laiton<br />

•Principe : Moving Iron<br />

•Niveau de sortie : 5 mV<br />

•Séparation des canaux : 30 dB à 1 kHz<br />

•Bande passante : 10 Hz à 55 kHz +/- 3 dB<br />

•Compliance : 20 nm/N<br />

•Résistance de charge : 47 kΩ<br />

•Poids : 5,5 g<br />

d’une lumière qui embellit les timbres avec une<br />

rare élégance. Elle dispense en même temps une<br />

finesse et un raffinement qui sont ses principales<br />

qualités. Et d’ici à penser qu’elle conviendrait plus<br />

à des mélomanes amateurs de musique classique<br />

qu’à des fans de musique pop, et bien ce serait<br />

une belle erreur. Sur le disque d’Amy Winehouse<br />

«Frank», le son est très clair avec une scène sonore<br />

d’une ouverture et d’une aération <strong>mag</strong>nifiques.<br />

Nous nous surprenons encore à percevoir certaines<br />

sonorités : une flute en arrière plan, le grattement<br />

des cordes d’une guitare électrique, le bruit des<br />

clés de la flute... La Grado Red 1 est informative,<br />

mais jamais raide ou désincarnée. Certes, une<br />

Goldring 2100, une Gold Note Vasari fournira un<br />

niveau dans le bas plus impressionnant, mais la<br />

Grado Red 1 sonne juste et vrai.<br />

Sur le LP «Double Bass» avec Niels-Henning Orsted<br />

Pedersen et Sam Jones, un disque qui demande<br />

beaucoup de naturel dans le bas du spectre,<br />

c’est dégraissé dans le bas, mais pas pauvre<br />

pour autant. La guitare de Philip Catherine joue<br />

juste et ne tombe en aucun cas dans un excès de<br />

brillance. Tout reste mesuré et raffiné en étant d’une<br />

définition superbe.


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24 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

SHURE<br />

M97XE<br />

Même si sa gamme est plus restreinte que celles d’Ortofon<br />

ou Audio-technica, Shure n’en reste pas moins un des<br />

grands spécialistes incontournables de la cellule phono<br />

pour la hifi ou pour les DJ. Son modèle haut de gamme<br />

M97XE développe une restitution pleine d’ampleur avec<br />

des basses profondes. par Pierre-Yves Maton<br />

Encore un grand spécialiste historique des cellules<br />

phonolectrices. Créé en 1925 par Sidney N. Shure,<br />

nous devons à cette marque américaine une des<br />

premières cellules stéréophoniques, avec celle<br />

de la marque allemande Elac, la fameuse M3D<br />

démontrant ainsi son pouvoir d’innovation au<br />

monde entier dans ce domaine. N’oublions pas<br />

que Shure s’est d’abord fait connaitre, car c’était<br />

l’un des quatre seuls fabricants de microphones aux<br />

USA dans les années 30.<br />

Un peu plus tard alors qu’Ortofon sortait sa<br />

première cellule munie d’un diamant de profil<br />

elliptique, Shure lui répondait en 1964 avec un<br />

modèle qui allait déchainer des passions parmi<br />

les amateurs de <strong>Hifi</strong>, la toute première V15 qui<br />

connu 3 ans plus tard, une évolution, modèle type<br />

II ou Supertrack, découlant de la découverte de<br />

nouveaux élastomères et de nouvelles techniques<br />

de travail sur l’aluminium dans le but d’améliorer<br />

une nouvelle notion : la trackabilité. Cette V15<br />

continuera sa vie jusqu’au milieu des années 1990<br />

avec la version type V, une référence plébiscitée par<br />

tous les professionnels.<br />

Aujourd’hui, Shure est surtout présent dans le<br />

monde des cellules pour DJ pour lequel elle<br />

propose six modèles. Elle n’en oublie pas pour<br />

autant la <strong>Hifi</strong> avec 3 modèles dont la M97XE, le<br />

haut de gamme de la marque, que nous testons ici.<br />

Cette cellule dispose d’un châssis et d’un cantilever<br />

en aluminium durci, un choix dicté pour réduire les<br />

vibrations parasites. D’autre part, elle est dotée<br />

d’un système de stabilisation unique (Dynamic<br />

Stabilizer) qui améliore son comportement avec des<br />

LP voilés par exemple. Une protection fixe évitera<br />

les dom<strong>mag</strong>es au diamant en cas de glissement sur<br />

le disque. Cette protection comprend également<br />

une mini-brosse qui nettoie le sillon avant le<br />

passage de la cellule.<br />

Notre avis<br />

120 €<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique<br />

•Cantilever en alliage d’aluminium<br />

•Niveau de sortie : 4 mV<br />

•Séparation des canaux : 25 dB<br />

•Compliance dynamique : non précisée<br />

•Résistance de charge : 47 kΩ<br />

•Poids : 6.6 g<br />

À l’écoute : le confort avant tout<br />

Écouter cette Shure M97XE juste après la 2M RED<br />

d’Ortofon ou, plus flagrant, une Grado Red 1, c’est<br />

totalement changer de registre. Autant l’Ortofon<br />

est très détaillée et dégraissée dans le bas du<br />

spectre et la Grado d’une finesse sublime, autant<br />

la Shure semble jouer la carte du confort d’écoute<br />

avec des basses très fournies et un haut du spectre,<br />

piqué certes, mais qui est légèrement descendant.<br />

Cette cellule a un côté quelque peu physiologique,<br />

car elle met en avant toute la région bas-médium,<br />

ce qui a comme conséquence une i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique d’une belle matière. Certes, on<br />

n’obtient pas la même définition, la même précision<br />

dans le positionnement des musiciens comme<br />

peuvent le faire une Nagaoka MP110, une Grado<br />

ou mieux une Audio-technica VM530EN, mais la<br />

Shure propose une belle mise en perspective de<br />

la scène sonore. Son caractère colle parfaitement<br />

avec le LP d’Amy Winehouse «Frank». Nous<br />

pouvons y découvrir que le timbre de la voix de<br />

cette chanteuse est bien respecté même si elle est<br />

légèrement mise en avant. Du coup, l’impression de<br />

présence scénique est parfaite. Le jeu du batteur<br />

est moins véloce et alerte en comparaison avec<br />

d’autres cellules, de ce côté elle est plus proche<br />

d’une Sumiko Pearl que d’une Goldring 2100.<br />

Cette Shure M97xE a donc pour elle une belle<br />

cohérence, un bel équilibre même si on regrette<br />

parfois qu’elle ne développe pas plus d’énergie sur<br />

l’ensemble du spectre. Elle conviendra bien plus à<br />

des mélomanes qu’à un public écoutant de la Pop<br />

ou de l’Electro.


26 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

140 €<br />

SUMIKO<br />

Pearl<br />

Moins connu que des marques comme Ortofon<br />

et Audio-technica, Sumiko est aujourd’hui un<br />

outsider de poids dans le domaine de la cellule<br />

phono. Il nous le prouve avec ce modèle MM<br />

Pearl qui peut se montrer vif comme l’éclair.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Malgré son nom à consonance japonaise, la<br />

marque Sumiko est basée aux États-Unis, en<br />

Californie à proximité de San Francisco. Depuis<br />

quatre décennies, elle conçoit, fabrique et<br />

commercialise des cellules phono de très haute<br />

qualité tout en distribuant des marques aussi<br />

prestigieuses qu’Audio Research, Sonus Faber et<br />

Pro-Ject. Sumiko propose deux séries de cellules<br />

distinctes dont l’Oyster Series à laquelle appartient<br />

notre Pearl et la Reference Series composée de 4<br />

cellules MC haut de gamme dont la Palos Santos<br />

Presentation qui frise les 4500 $.<br />

Notre modèle Sumiko Pearl appartient donc à la<br />

série ne comptant que des cellules à aimant mobile<br />

après l’Oyster et la Black Pearl, une série beaucoup<br />

plus abordable que celles des modèles MC de<br />

ce fabricant. La Pearl est en réalité une version<br />

optimisée de la Black avec un diamant elliptique<br />

plus fin et des bobinages de meilleure qualité.<br />

Cette taille plus fine du diamant permettra à la<br />

cellule d’aller cueillir encore plus d’informations<br />

au fond du sillon de nos vinyles et les bobinages<br />

optimisés offriront une meilleure réponse en<br />

fréquence. De plus, notons que sa compliance est<br />

élevée grâce à une suspension plus souple, ce qui a<br />

comme effet une très large compatibilité avec des<br />

bras de lecture de faible ou forte inertie. Une cellule<br />

facile à vivre en quelque sorte.<br />

Notre avis<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique<br />

•Cantilever en alliage<br />

•Niveau de sortie : 3.5 mV<br />

•Séparation des canaux : 30 dB<br />

•Compliance : 15 x10-6cm/dyne<br />

•Résistance de charge : 47 kΩ<br />

•Poids : 6 g<br />

Une restitution sonore rapide, bien timbrée<br />

et qui a du poids<br />

Dès les premières minutes, nous ne pouvons que<br />

tomber sous le charme de cette petite Sumiko.<br />

Les timbres sont <strong>mag</strong>nifiques ; ils sont nuancés et<br />

argumentés à la fois. Sur le disque «La Folia» de<br />

Gregorio Paniagua, l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique montre<br />

une ampleur peu commune pour une cellule de<br />

ce prix. Sans avoir le mordant d’une Ortophon 2M<br />

RED ou encore d’une Audio Technica VM530EN,<br />

les clochettes du début brillent littéralement<br />

dans l’espace, ce qui nous montre un très bon<br />

suivi rythmique. Les coups de baguettes qui<br />

s’entrechoquent vont dans le même sens. La scène<br />

sonore est large, mais reste réaliste. Une impression<br />

de justesse plane autour de cette cellule dont on<br />

sent qu’elle est la petite sœur de modèles bien plus<br />

onéreux.<br />

C’est très aéré, limpide et d’une dynamique qui ne<br />

laisse rien trainer. Toutes les percussions sont fort<br />

bien retransmises, cette Sumiko Pearl est rapide<br />

comme l’éclair, mais elle sait le faire toujours en<br />

conservant une certaine finesse. Sur le LP de Carl<br />

Graig «Versus», le grave est <strong>mag</strong>nifiquement tenu.<br />

Il descend sans broncher, cette cellule passe les<br />

nappes de synthé sans oublier une belle ampleur.<br />

Contrairement à l’Ortofon ou la Grado Red 1,<br />

il faudra accompagner cette cellule d’un étage<br />

phono plutôt vif et alerte. Elle sera la compagne<br />

idéale pour de la musique classique ou du<br />

jazz, des musiques avec lesquelles, elle se sent<br />

particulièrement bien.


28 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

NAGAOKA<br />

MP110<br />

Relativement peu connue et d’une<br />

distribution assez confidentielle, Nagaoka<br />

est un constructeur japonais qui a pourtant<br />

presque 80 ans d’expérience à son actif<br />

dans le domaine des cellules et accessoires<br />

pour platines vinyles. Son modèle MM est<br />

d’une conception utilisant des matériaux<br />

haut de gamme tout en restant encore fort<br />

abordable. par Pierre-Yves Maton<br />

La marque japonaise Nagaoka s’est fait connaitre<br />

en France dans les années 80/90 grâce à ses<br />

cellules, mais aussi une grande variété d’accessoires<br />

pour platines et disques vinyles, une offre pas<br />

si fréquente à l’époque. Mais elle existe depuis<br />

bien plus longtemps puisque sa création remonte<br />

aux années 1940 avec une pléiade de cellules<br />

tant MM que MC. Sa réputation de sérieux et de<br />

professionnalisme n’est donc plus à faire.<br />

Toutes les cellules Nagaoka sont entièrement<br />

fabriquées au Japon Le récent retour de la marque<br />

en France est une bonne nouvelle comme nous le<br />

prouve cette MP110, un modèle qui remplace la<br />

très acclamée MP11.<br />

La Nagoaka MP110 est dotée comme les 5 autres<br />

cellules de la marque des matériaux les plus<br />

performants comme des aimants au Samarin/<br />

Cobalt avec un cantilever très léger en aluminium<br />

et son diamant est de type elliptique. Le corps en<br />

plastique de cette MP110 est renforcé par de la<br />

fibre de carbone avec une protection contre les<br />

interférences électriques extérieures afin de bien<br />

isoler les flux <strong>mag</strong>nétiques internes. Elle existe<br />

dans une version dotée du traditionnel système de<br />

monture 1/2 pouce. Il faudra juste faire attention au<br />

type de bras avec lequel cette cellule est montée,<br />

sa compliance assez faible demande un modèle<br />

d’une certaine masse. Mais que l’on se rassure, la<br />

majorité des bras actuels conviendront.<br />

À l’écoute : une très belle définition, des<br />

microdétails tout en restant bien équilibrée<br />

et homogène<br />

Cette cellule nous dévoile immédiatement une très<br />

belle définition, mais aussi un équilibre tonal très<br />

réussi. Elle n’est pas avare en microdétails, mais elle<br />

sait être définie tout en restant extrêmement bien<br />

équilibrée. Comparativement à Sumiko Pearl, le son<br />

devient plus ouvert, quitte à perdre en douceur.<br />

De plus, cette cellule i<strong>mag</strong>e très bien. Elle cumule<br />

des qualités de densité et de précision ; un juste<br />

équilibre qui la rend très sympathique à écouter.<br />

160 €<br />

Notre avis<br />

Spécifications<br />

•Diamant : pointe Elliptique<br />

•Cantilever : aluminium<br />

•Aimants : Samarium-Cobalt<br />

•Réponse en fréquence : 20 à 20 kHz<br />

•Séparation des canaux : 23 dB<br />

•Niveau de sortie : 5 mV<br />

•Charge : 47 kΩ<br />

•Compliance : 6.0 x10-6cm/dyne<br />

•Poids : 6.5 g<br />

Nous sentons que l’homogénéité est une de ses<br />

principales qualités. Elle joue avec le sillon d’une<br />

façon assez tranquille, sans se mettre en avant,<br />

mais toujours en gardant l’idée que la quantité<br />

d’informations retransmît est essentielle. Sur le<br />

LP de Carl Graig «Versus», nous restons étonnés<br />

de la profondeur de sa scène sonore. Le bas est<br />

musclé tout en proposant un niveau et une densité<br />

qui apportent un vrai confort à l’écoute. Bon, si<br />

on cherche la petite bête, le bas pourrait être plus<br />

tendu, mais il radoucit certains enregistrements<br />

quelque peu raides. En tout cas, avec ce disque<br />

noir, le son est à la fois riche et dénué d’agressivité.<br />

Nous avons décidé de passer un disque assez<br />

difficile, en l’occurrence «Infiniment» de Jacques<br />

Brel. Cet enregistrement ou cette gravure ne<br />

pardonne rien aux cellules qui ont tendance à faire<br />

remonter le haut du spectre, et bien avec cette<br />

Nagaoka MP110, le timbre de la voix de Jacques<br />

Brel passe admirablement. Elle est présente sans<br />

pour autant être mise en avant, ce qui nous laisse<br />

penser que les aigües sont bien équilibrés. Tous<br />

les instruments qui l’accompagnent bénéficient du<br />

même traitement. De plus, l’étalement des plans est<br />

parfait. Cette cellule est donc très polyvalente. Elle<br />

offrira un beau spectacle à de la musique moderne<br />

comme à des œuvres classiques ; une cellule facile à<br />

vivre en quelque sorte.


L ’ M U S I C A L<br />

LA GAMME OPTIC<strong>ON</strong><br />

Les grands tableaux appartiennent<br />

aux musées, les œuvres théâtrales<br />

méritent une belle scène et les œuvres<br />

musicales doivent être écoutées<br />

grâce à des enceintes acoustiques qui<br />

admirent l’art musical:<br />

Entrez chez OPTIC<strong>ON</strong><br />

Chez DALI nous croyons que l’enceinte<br />

est la galerie d’art du son, la musique<br />

reste intacte, elle est reproduite tel que<br />

l’artiste l’a souhaité, mise en valeur<br />

dans sa présentation ; le spectre<br />

sonore est vaste ; les nuances et les<br />

timbres varient mais OPTIC<strong>ON</strong> est le<br />

canevas qui célèbre l’ensemble : un son<br />

éblouissant, manufacturé pour vous.<br />

www.dali-speakers.com/opticon


30 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GOLD NOTE<br />

200 €<br />

Notre avis<br />

Vasari Red<br />

Gold Note est une marque italienne qui monte très fort. Son<br />

approche de la HiFi peut sembler très traditionnelle. Mais elle<br />

en revisite concensiement les fondements, comme elle nous<br />

le montre avec sa petite cellule phono MM Vasari Gold qui<br />

nous a beaucoup séduits.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Conique<br />

•Cantilever : aluminium<br />

•Aimant : alnico<br />

•Réponse en fréquence : 15 à 25 kHz<br />

•Séparation des canaux : > 20 dB<br />

•Compliance : 10 x 10-6cm/dyne<br />

•Charge : 47 kΩ<br />

•Capacité de charge : non précisée<br />

•Poids : 7 g<br />

Ce fabricant italien se démarque par des produits<br />

d’une conception toujours originale et animée<br />

d’une immense passion pour la musique. De plus,<br />

c’est l’un des seuls, si ce n’est le seul constructeur<br />

italien à produire des platines vinyles , des modèles<br />

qui brillent toujours par une excellente musicalité et<br />

dont la conception étonne par l’ingéniosité.<br />

La cellule Gold Note d’aujourd’hui fait partie de<br />

la série MM Vasari. C’est la plus abordable après<br />

trois autres séries de modèles MC que sont les<br />

Donatello, Machiavelli et Tuscani. Cette gamme<br />

Vasari se décline en deux modèles : Red et Gold,<br />

c’est, entre autres, la taille du diamant qui fait la<br />

différence entre les deux. Notre modèle Red est<br />

fabriqué autour d’un corps en Delrin, une matière<br />

très inerte que Gold Note utilise dans beaucoup de<br />

cas de figure. La pointe est conique, c’est la seule<br />

de ce comparatif d’ailleurs à avoir adopté ce type<br />

de taille de diamant. Le cantilever est en aluminium<br />

et le circuit <strong>mag</strong>nétique en Alnico. C’est un corps<br />

ferro<strong>mag</strong>nétique connu en <strong>Hifi</strong>, notamment<br />

pour la fabrication des moteurs de haut-parleurs<br />

d’autrefois. La suspension de la Vasari Red, assez<br />

souple (10x10-6cm/dyne), permettra un usage sur<br />

des bras de moyenne et forte masse.<br />

À l’écoute, un «je-ne-sais-quoi» qui fait rimer<br />

la restitution sonore avec émotion<br />

Cette Gold Note Vasari Red est un peu notre<br />

«outsider» dans le sens où c’est la seule dont la<br />

marque n’est pas une spécialiste des cellules de très<br />

longue date. Gold Note est en effet parmi les plus<br />

jeunes. Sa naissance remonte à 1992. En outre, elle<br />

ne se spécialise pas uniquement dans les cellules,<br />

mais propose des platines, amplis (voir notre test du<br />

Gold Note S1 Anniversary), convertisseurs, lecteurs<br />

CD ou réseau et même des enceintes acoustiques.<br />

Mais que cela ne tienne, voyons voir ce que cette<br />

cellule italienne a dans le ventre. Sera-t-elle aussi<br />

nerveuse qu’un moteur de Ferrari ou aura-t-elle le<br />

confort d’une Maserati ? Eh bien, un peu des deux<br />

en fait. Et en plus, elle a le même charme que la<br />

conduite d’une voiture italienne, un «je-ne-saisquoi»<br />

d’attachant. Est-ce le rythme, est-ce la foison<br />

de détails qui font cet effet ? En tout cas, à l’écoute<br />

du LP de Joe Godard, la Gold Note Vasari Red<br />

donne immédiatement l’envie de taper du pied.<br />

Le bas du spectre n’est pas aussi nerveux qu’avec<br />

l’Audio-technica VM530EN ou la Goldring 2100,<br />

mais il est très entrainant. Difficile d’expliquer avec<br />

des mots cette sensation, la Vasari Red est variée,<br />

fouillée sans jamais se déparer d’une certaine<br />

émotion. La bande passante est étendue et les<br />

timbres sont d’une <strong>mag</strong>nifique richesse.<br />

Passant à une œuvre classique comme «Shéhérazade»<br />

de Ravel chantée par Régine Crespin, le résultat<br />

est de toute beauté. Nous obtenons en même<br />

temps le timbre juste de la voix de cette soprano et<br />

l’organisation de tout l’orchestre derrière elle. Cette<br />

cellule donne de la voix et le fait avec une grande<br />

élégance. Les timbres sont raffinés. La scène sonore<br />

d’une organisation parfaitement crédible. Les coups<br />

de timbale sont secs, bien déliés, ce qui démontre<br />

les qualités de dynamique de cette cellule pour qui,<br />

restitution sonore rime avec émotion.


La fi délité est rare.<br />

La haute fi délité<br />

l’est encore plus.<br />

AMPLIFICATEUR <strong>ON</strong>KYO A-9150.<br />

Onkyo redéfi nit la norme en matière de musicalité en entrée de gamme<br />

avec son amplifi cateur stéréo intégré A-9150. Associant des technologies<br />

uniques à une amplifi cation raffi née, le A-9150 offre une réponse<br />

transitoire exceptionnelle, une incroyable dynamique, une spatialisation<br />

très réaliste et une articulation nuancée de la musique analogique et<br />

numérique. Fruit de 70 années d’expérience dans la conception<br />

Hi-Fi, le A-9150 vous invite à redécouvrir toute la puissance de chaque<br />

performance musicale.<br />

Spécifications<br />

• 60 W/canal (4Ω, 20-20KHZ, 0,08% THD).<br />

• Alimentation H.C.P.S. à courant élevé et condensateurs exclusifs<br />

• Amplifi cation avec technologie Discrete Spectra Module<br />

• Filtre DIDRC et convertisseur N/A AKM 768kHz/32bits<br />

• Circuit dédié à l’entrée Phono MM/MC<br />

• Sortie Casque 6,3mm haute qualité avec amplifi cateur dédié<br />

• Châssis plat anti-résonnances et connectique plaqué or.<br />

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32 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

AUDIO-TECHNICA<br />

VM530EN<br />

La marque japonaise Audio-technica propose<br />

plusieurs dizaines de cellules pour platines<br />

vinyles dans une fourchette de prix allant de<br />

moins de 25 € à plus de 5000 €. Elle a donc des<br />

modèles pour tous les budgets et fournit aussi<br />

de nombreux constructeurs de platines vinyles<br />

en première monte. Cette année, elle a lancé<br />

pas moins d’une douzaine de nouvelles cellules<br />

sous la série VM dont fait partie l’Audiotechnica<br />

VM530EN de milieu de gamme que<br />

nous testons ici. par Pierre-Yves Maton<br />

Audio Technica est un acteur incontournable dans le<br />

domaine de l’analogique et plus précisément dans<br />

celui des cellules pour disques vinyles pour le grand<br />

public. Cette marque japonaise est également<br />

très prisée dans le monde professionnel grâce à<br />

un vrai savoir-faire, une vraie expérience dans les<br />

microphones et dans les casques audio, domaine<br />

où elle excelle. Nous avons d’ailleurs souvent salué<br />

les qualités de ses casques <strong>Hifi</strong> comme le luxueux<br />

modèle ATW-W1000Z dans notre dernier guide sur<br />

les casques et écouteurs, édition <strong>2017</strong> comme nous<br />

l’avons fait l’année dernière dans notre guide <strong>Hifi</strong><br />

2016 avec sa cellule haut de gamme AT-ART9.<br />

Aujourd’hui, nous nous attaquons à un modèle<br />

très abordable puisqu’il s’agit de la VM530 EN, un<br />

modèle qui fait partie de la toute dernière série<br />

VM de ce fabricant présentée pour la première<br />

fois au dernier salon du high-tech de Las Vegas.<br />

L’Audio-technica VM530 EN reprend en partie les<br />

technologies des modèles plus haut de gamme<br />

de ce constructeur comme la VM 740 ML dont<br />

elle garde le principe d’aimants doubles. En lieu<br />

et place d’un seul aimant, ce sont deux aimants<br />

qui sont disposés en forme de V afin d’assurer une<br />

meilleure séparation des canaux et une meilleure<br />

bande passante. Les bobines para-toroïdales<br />

reprennent des conducteurs en cuivre ultra pur<br />

PCOCC et une plaque de blindage insérée entre<br />

les deux bobines réduit la diaphonie entre les deux<br />

canaux de la stéréo.<br />

Une restitution sonore extrêmement<br />

franche, honnête et détaillée<br />

De la même façon qu’avec l’AT-ART9, cette petite<br />

cellule MM d’entrée de gamme de chez Audio<br />

Technica est extrêmement dynamique et fouillée.<br />

Elle n’a pas son pareil, en comparaison avec les<br />

autres cellules de ce comparatif, en matière de<br />

200 €<br />

Notre avis<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique Nude<br />

•Cantilever : aluminium<br />

•Niveau de sortie : 4 mV<br />

•Séparation des canaux : 27 dB<br />

•Compliance : 14 x10-6cm/dyne<br />

•Charge : 47 kΩ<br />

•Capacité de charge : 100-200 pF<br />

•Poids : 6.4 g<br />

vélocité. D’un son, très clair et transparent, elle est<br />

capable d’aller chercher la moindre information sur<br />

nos chères galettes noires. Il semble bien que cela<br />

soit une constante chez ce fabricant. La voix d’Amy<br />

Winehouse sur son dernier album «Frank» est posée<br />

assez haut et bénéficie dès lors d’une excellente<br />

localisation. Son batteur semble avoir fait une cure<br />

de vitamine, car on sent qu’il tape fort sur ses fûts.<br />

Le bas du spectre est particulièrement dégraissé<br />

avec une tension impressionnante. L’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique est focalisante, un peu en avant,<br />

mais d’une clarté inouïe. Le nombre de détails et<br />

d’informations comme la dynamique font partie<br />

intégrante de la signature sonore de cette Audiotechnica<br />

VM 530 EN.<br />

Sur le disque «La Folia» de Paniaga, toutes les<br />

percussions (quelle que soit leur origine) nous<br />

offrent un festival de sonorité. Les cloches et autres<br />

instruments résonnent vraiment bien et avec une<br />

excellente rapidité. Sur ce plan, c’est la cellule la<br />

plus véloce de notre comparatif. L’équilibre tonal<br />

est légèrement remontant avec un haut du spectre<br />

un peu mat. Elle n’a pas la douceur d’une Sumiko<br />

Pearl ou encore d’une Goldring 2100, mais excelle<br />

en nervosité. Il n’y a pas mieux pour entendre tous<br />

les microdétails des prises de son, et tant pis si elles<br />

sont de moyenne qualité. L’Audio-Technica VM<br />

530 EN n’est pas là pour arranger les choses ; sa<br />

franchise rime avec honnêteté.


34 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GOLDRING<br />

2100<br />

Goldring, marque anglaise fort appréciée<br />

des audiophiles, a la réputation de proposer<br />

des cellules phono plutôt haut de gamme<br />

et coûteuses. Avec ce modèle MM, 2100,<br />

elle montre qu’elle sait aussi se rendre<br />

accessible sans faire de compromis sur les<br />

performances. par Pierre-Yves Maton<br />

Goldring remporte le prix de la longévité, car<br />

sa création remonte à 1906 par deux frères ; les<br />

Messieurs Scharf & Scharf, la société étant située à<br />

l’époque en Alle<strong>mag</strong>ne. Ils lancent leur première<br />

tête de lecture à aiguille pour gramophone sous le<br />

nom de Juwel Electro Soundbox et déménagent<br />

en Grande-Bretagne dès 1933. En 1954, Goldring<br />

sort une cellule à saphir réversible pour les 78 rpm<br />

ou les 33 et 45 rpm sous la référence 500. Cette<br />

cellule a «reluctance variable» démarre toute une<br />

série de modèles dont les 600, 700 et ensuite quatre<br />

cellules, Eroica, Epic, Excel et Elite prennent le relai<br />

à la fin des années 1980. Goldring se lance aussi<br />

dans la conception de deux platines vinyles, les GR1<br />

et GR2, des platines à courroie avec plateau antirésonance<br />

et socle en MDF avant de concevoir la<br />

série de cellules 2000 en 2009.<br />

La Goldring 2100 est la toute première cellule donc<br />

de cette série 2000 qui compte de 6 modèles en<br />

tout. De forme bombée, elle est dotée, comme ses<br />

sœurs, du principe Moving Iron, une technologie<br />

propriétaire qui associerait le son d’une cellule à<br />

bobine mobile (MC) avec la praticité d’un diamant<br />

remplaçable des cellules à aimant mobile (MM) ainsi<br />

que leur haute sensibilité. Elle emploie des aimants<br />

très puissants au cobalt/samarium et un cantilever<br />

en alliage fer/nickel très léger sur lequel est fixé un<br />

diamant taillé en forme elliptique. Il en résulte une<br />

sensibilité élevée de 6.5 mV, ce qui a l’avantage<br />

d’augmenter le rapport signal/bruit. Cette cellule<br />

Goldring est livrée dans une <strong>mag</strong>nifique boîte<br />

en métal et ses points de fixation se trouvent audessus<br />

du corps de la cellule. Deux vis BTR se fixent<br />

directement au corps de cette 2100.<br />

Des basses très profondes et une<br />

dynamique explosive<br />

Après l’Audio-Technica VM530EN, nous changeons<br />

littéralement de registre avec cette Goldring 2100.<br />

L’aigu est beaucoup plus doux comme si ils étaient<br />

lissés pour plus de confort. Cependant, n’allez pas<br />

i<strong>mag</strong>iner que cette cellule est asthénique, elle a une<br />

dynamique à couper le souffle (la plus véloce de ce<br />

200 €<br />

Notre avis<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique<br />

•Cantilever : fer/nickel<br />

•Aimant : samarium/cobalt<br />

•Niveau de sortie : 6.5 mV<br />

•Séparation des canaux : < 20 dB<br />

•Compliance : 20 x10-6cm/dyne<br />

•Charge : 47 kΩ<br />

•Capacité de charge : 100-200 pF<br />

•Poids : 8.4 g<br />

comparatif) qui n’en oublie pas une grande ampleur<br />

dans le grave. Ce dernier est même impressionnant.<br />

Lorsqu’on écoute l’album de Joe Goddard<br />

«Electroclines», un disque à résonance Funk/Electro,<br />

le synthé basse déboule avec un niveau incroyable.<br />

Le médium est plein tout en étant vif, ce qui offre<br />

du relief à la voix de la chanteuse Slo. De plus,<br />

cette cellule procure une i<strong>mag</strong>e stéréo large, d’une<br />

ampleur qui se rapproche d’un modèle plus haut de<br />

gamme. Il y a du relief, de la profondeur. Les plans<br />

ne sont pas projetés en avant, au contraire.<br />

Vu ces qualités, il nous a semblé judicieux de<br />

passer à un disque de musique classique comme<br />

les «Leçons des Ténèbres» de Marc Antoine<br />

Charpentie. La voix de haute-contre de René<br />

Jacobs est parfaitement positionnée en tessiture.<br />

L’équilibre tonal de cette Goldring est plutôt<br />

descendant, mais elle n’en oublie pas d’être vivante<br />

par sa rapidité et son suivi mélodique. La viole de<br />

gambe et le clavecin sont bien présents, et nous<br />

pouvons sans aucun effort suivre tout le jeu de ces<br />

musiciens. Même chose sur le LP de Steve Reich<br />

«WTC 9/11» et le morceau «Differents Trains». Nous<br />

i<strong>mag</strong>inons facilement la position de chaque violon.<br />

La Goldring 2100 donne une solidité au son en<br />

détachant et séparant chaque instrumentiste. Par<br />

certains côtés, elle ne fait pas dans la dentelle, mais<br />

on appréciera le caractère décisif qu’elle propose et<br />

ce sans aucune dureté.


FOREVER CLASSIC<br />

Un amplificateur pas comme les autres.<br />

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musique en streaming Haute Définition et au multi-room et apportent une sensibilité HiFi à notre<br />

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36 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

CLEARAUDIO<br />

Performer V2<br />

Clearaudio est un constructeur allemand qui<br />

incarne le sérieux, mais aussi le talent en matière<br />

de platine vinyle haut de gamme. Sa cellule phono<br />

MM, Performer V2, est une des plus abordable de sa<br />

gamme, mais déjà à plus de 300 €, et apporte une<br />

maîtrise sonore qui fait la différence. par Pierre-Yves Maton<br />

Notre avis<br />

Parler de lecture analogique sans évoquer le nom<br />

de Clearaudio serait une hérésie. Cette marque<br />

allemande a su s’imposer comme étant une<br />

des plus prestigieuses dans la conception et la<br />

réalisation de platine vinyle au monde. Pour en<br />

avoir testé plusieurs, nous pouvons dire que ses<br />

modèles se démarquent de la concurrence par un<br />

degré de finition, de fabrication et d’innovation<br />

que beaucoup envient. Cette affaire familiale a<br />

su toujours s’entourer des meilleurs ingénieurs<br />

et orfèvres afin d’atteindre ses objectifs, la<br />

reconnaissance planétaire pour cette marque est<br />

incontestable.<br />

La Performer V2 est la plus chère de toutes les<br />

cellules de ce comparatif, mais pas la plus onéreuse<br />

dans la gamme des cellules à aimant mobile de ce<br />

constructeur. Elle est même suivie de trois autres<br />

modèles (Artist V2, Virtuoso V2 et Maestro V2) et<br />

forme avec elles la nouvelle série V2 Clearaudio.<br />

Première représentante de cette série, la Performer<br />

V2 est habillée d’un <strong>mag</strong>nifique corps en ébène<br />

poli à la main afin de réduire les résonances<br />

mécaniques. Les autres recettes sont une réduction<br />

des plus efficaces de la masse mobile, une<br />

technique de polissage améliorée de la pointe et<br />

un amortissement très efficace de la cellule. Son<br />

cantilever est en aluminium et la taille du diamant<br />

de type elliptique. Cette cellule est même garantie<br />

deux ans par le fabricant, ce qui est assez rare.<br />

Une restitution sonore <strong>mag</strong>istralement<br />

maitrisée et juste<br />

Cette Clearaudio Performer V2 est la plus chère de<br />

toutes les cellules présentes dans notre comparatif.<br />

C’est une lourde responsabilité en quelque sorte,<br />

et il est évident qu’après quelques temps passés<br />

avec elle, cette dernière relève ce challenge sans<br />

difficulté. Assez rapidement, nous sentons qu’elle<br />

joue dans la cour des grandes cellules, tout d’abord<br />

d’une certaine douceur, mais qui, cependant,<br />

apporte de la matière à la restitution. Son registre<br />

médium est, manifestement, très bien charpenté,<br />

offrant beaucoup de densité sonore. Cette cellule<br />

phono Clearaudio transmet la musique avec une<br />

340 €<br />

Spécifications<br />

•Diamant : Elliptique<br />

•Cantilever : aluminium<br />

•Corps : Ébène<br />

•Réponse en fréquence : 23 Hz à 20 kHz<br />

•Séparation des canaux : > 26 dB<br />

•Niveau de sortie : 3.3 mV<br />

•Charge : 47 kΩ<br />

•Compliance : non précisée<br />

•Poids : 8.4 g<br />

sorte de sérénité et de tranquillité qui met l’accent<br />

sur la spatialisation et le relief des sources sonores.<br />

Avec le LP de Joe Goddard, les nappes de synthé<br />

prennent de l’épaisseur, du volume et perdent leurs<br />

sonorités purement électroniques. Les voix ont de la<br />

matière tout en étant parfaitement positionnées sur<br />

une scène sonore d’une excellente ampleur. Certes,<br />

on obtient plus de dynamique avec une Goldring<br />

2100, une Nagaoka MP110 et bien entendu une<br />

Audio-Technica VM530EN, mais l’avantage de cette<br />

Clearaudio est qu’elle a un relief sonore qu’aucune<br />

autre cellule de ce comparatif ne peut égaler.<br />

Sur le LP «Der Schauspieldirektor» de W.A Mozart,<br />

un opéra dirigé par Karl Böhm, nous avons apprécié<br />

en premier lieu la nature des timbres des différents<br />

instruments de l’orchestre. Cette cellule Clearaudio<br />

n’en fait pas trop, elle préfère une restitution<br />

élégante et équilibrée. Cet orchestre se déploie<br />

devant nous avec une belle notion d’ensemble.<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est tout en perspective<br />

avec un étagement des plans bien réalisé. La voix<br />

de soprano de Reri Grist est de toute beauté.<br />

Elle additionne des qualités de timbre et une<br />

présence scénique assez remarquable. Cependant,<br />

nous sommes encore plus surpris par l’arrivée<br />

de la soprano colorature Arleene Auger dont<br />

les modulations de sa voix sont beaucoup plus<br />

emphatiques. Le climat serein qu’installe cette<br />

cellule Clearaudio permet une lecture de ces deux<br />

chanteuses avec beaucoup d’émotion. Ces voix<br />

se détachent parfaitement de l’ensemble, et nous<br />

pouvons suivre leur registre d’expression, comme<br />

leur reprise de souffle avec un vrai bonheur.


La performance<br />

au-delà<br />

des attentes.<br />

Lecteur CD RCD-1572<br />

Amplificateur intégré RA-1572<br />

RA-1572<br />

Le nouvel intégré connecté.<br />

2 x 120 watts, classe AB<br />

Convertisseur analogique/numérique<br />

AKM premium 32 bits 768kHz<br />

Tous les circuits internes on été entièrement re-visités afin d’offrir au<br />

RA-1572 des performances exceptionnelles. L’alimentation de classe<br />

AB et le nouveau convertisseur analogique/numérique apportent<br />

transparence et précision pour une nouvelle expérience musicale.<br />

Polyvalent, ce nouvel intégré saura satisfaire les passionnés de<br />

vinyles et les amateurs de musique dématérialisée. La série 15<br />

intègre également un nouveau préamplificateur stéréo RC-1572 et<br />

un lecteur CD RCD-1572.<br />

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aE)IFEUS(EqébWq•skjzEpE)S)éRX<br />

PuceEI=MEssyfE:QmEPortEUS(EIEpour<br />

dongleE(luetoothEouEmoduleEaudioEWifii<br />

aEPréampliEjighE:ndmEcinqEentréesEnumériques<br />

dontEuneEI:SW:(UEetEuneEentréeEstéréoEanalogiquem<br />

sortiesERFImEXLREetEnumériqueEoptiquei<br />

•<br />

•<br />

aEFonceptionEhybrideEFlassEIh)m<br />

IlimentationElinéaireEavecEtransfo<br />

toroidaliE:ntréesEXLREetERFI<br />

•<br />

aEImpliEdeEpuissance<br />

stéréoEéx.éfWm<br />

bridgeableEmonoEéyfWi<br />

•<br />

STIay<br />

Xyy€ETTF<br />

aEPréamplificateurEjighE:ndm<br />

éEentréesEanalogiquesERFIm<br />

etE.EentréeEPhonoEMMEWEMFi<br />

•<br />

jPIay<br />

Xyy€ETTF<br />

aEImpliEcasqueEpureEFlasseEIm<br />

qEsortiesEcasquesiEgestionEdesEimpédances<br />

deEcasquesEdeE.XEàE.fffEOhmsi<br />

•<br />

N:XTEIU)'O<br />

distributeurWimportateurEdeENuprimeEn@rancegE<br />

Fontact+EnextiaudioNwanadooifr<br />

http+WWnextaaudioiblogspotifrWEE<br />

•<br />

')Ia•<br />

yyy€ETTF<br />

F)Pay<br />

.Xyy€ETTF<br />

aELecteurEF)EhauteEperformancemEPréamplim<br />

ImpliEcasquemE)IFEUS(EqéEbitsWLX•EkjzEetE)S)ER.éEnatifi<br />

FonversionEF)EauEformatESP)'@EàELX•EkjzEetEjusqudàE)S)ER.éi<br />

sEentréesEnumériquesmEdongleE(luetoothEIptaXmEsortieEpréampliERFIEetEXLRi<br />

•<br />

ordinary<br />

beyond<br />

l<br />

lEbeyondEordinaryE1EIuEdelàEdeEldordinaire<br />

ImpliEintégréEstéréoE)IFEUS(<br />

PFMEqéWq•smE)S)EéRXEnatifm<br />

conceptionEhybrideEFlassEIh)<br />

éx.ffWEsousE•EOhmsi<br />

FléE(luetoothEIptaXmEsEentréesEnumériquesm<br />

uneEentréeEanalogiqueEetEuneEsortieERFIi


AMPLIFICATEURS<br />

STÉRÉO<br />

Sugden A21SE - en page 70


40 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

ADVANCE PARIS<br />

PX1 + BX1<br />

La marque française Advance Acoustic est connue pour sa foison d’appareils<br />

très complets, répondant aux besoins actuels des audiophiles pour un budget<br />

toujours très raisonnable. Elle a récemment lancé une nouvelle gamme<br />

d’électroniques au format mini sous le nom d’Advance Paris. Aboutissement de<br />

20 ans d’expérience, cette série <strong>Hifi</strong> se complète petit à petit avec des appareils<br />

de plus en plus aboutis, ce nouveau préampli PX1 et son bloc de puissance BX1<br />

en sont un bel exemple.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

1900 €<br />

Advance Acoustic est bien connue des amateurs de<br />

<strong>Hifi</strong> pour ses créations toujours proposées à un prix<br />

d’approche tout en se fixant le cap de fournir des<br />

appareils fort complets. Créée en 1985 à Toulouse,<br />

cette firme fut ensuite rachetée et déménagea dans<br />

la région parisienne. Il y a deux ans, elle a lancé une<br />

série de produits sous l’estampille Advance Paris,<br />

une «French Touch» bien appréciée à l’international,<br />

la marque «Paris» étant un atout manifestement.<br />

De là est née la gamme d’électroniques premium,<br />

Smart Line, avec d’abord des blocs de puissance<br />

X-A1200, un lecteur de CD à tubes X-CD1000 et<br />

un intégré X-i1000. Un convertisseur avec volume<br />

ajustable DX1 et un amplificateur intégré AX1<br />

suivirent. Le préamplificateur PX1 et son bloc<br />

de puissance BX1 sont les derniers nés de cette<br />

gamme.<br />

Préampli PX1 : plus complet... impensable ?<br />

Toujours dans la même culture de conception,<br />

ce préamplificateur PX1 est un des plus complets<br />

qu’il nous ait été donné de voir surtout à ce prix.<br />

Esthétiquement, il reprend les standards de la<br />

marque avec un châssis en métal et une face avant<br />

transparente en méthacrylate qui laisse deviner<br />

toutes les indications du petit afficheur placé au plus<br />

près du bouton de volume. Cette commande sert<br />

aussi de sélecteur de source comme pour régler<br />

un certain nombre de paramètres audio : balance,<br />

tonalités aigus et graves, Loudness, l’activation de<br />

la mise en veille après 30 minutes d’inactivité. Il<br />

offre également deux modes de fonctionnement<br />

:le premier dit «Discrete» qui utilise un montage de<br />

plusieurs transistors J-Fet en parallèle ou «Class A»<br />

qui fait appel à des transistors bipolaires polarisés<br />

en classe A comme le nom l’indique.<br />

En bas à gauche de la face avant, se trouve le<br />

bouton de sortie de veille (l’interrupteur général<br />

étant placé à arrière), il est à côté de deux sorties<br />

casque au standard mini-jack.<br />

Advance Paris a pensé aux mordus des casques<br />

audio. Aussi, sous l’appareil, nous avons un réglage<br />

de gain comme d’impédance pour chacune des<br />

sorties afin d’adapter au mieux le PX1 à chaque<br />

modèle de casque connecté.<br />

Question connectique, Advance Paris nous a<br />

vraiment gâtés. Nous ne comptons pas moins de 8<br />

entrées analogiques Ligne dont une symétrique XLR<br />

qu’accompagne une neuvième dédiée, elle, à une<br />

platine vinyle. Là aussi, nous avons le choix entre<br />

les trois types de cellules phono lectrices : MM, MC<br />

haut niveau et MC bas niveau comme un réglage de<br />

la bonne capacitance d’entrée.<br />

Mais ce n’est pas fini, loin de là. Le PX1 offre


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

41<br />

également 6 entrées numériques : 3 optiques<br />

Toslink, une coaxiale RCA, un port USB A pour un<br />

utilitaire de stockage, une USB B pour ordinateur<br />

et enfin un port femelle pour que soit inséré un<br />

récepteur Bluetooth AptX optionnel (100 €).<br />

Côté sortie, on se régale aussi avec une «Rec Out»,<br />

une double sortie «Preamp Out» (RCA et XLR), une<br />

sortie filtrée passe-bas pour caisson de grave et une<br />

passe-haut, chacune avec réglage de fréquence de<br />

coupure.<br />

Tout cela dans un seul coffret<br />

Sous le capot du PX1, on constate une implantation<br />

rationnelle de toute l’électronique qui est, pour<br />

la partie audio, répartie en trois circuits montés<br />

comme un échafaudage avec la carte d’entrée en<br />

bas, celle des sorties au centre et en haut celle<br />

destinée au tout numérique. Cette dernière est<br />

occupée par une puce de réception AKM AK4118A<br />

supportant des flux jusqu’à 24 bits/192 kHz en PCM.<br />

Elle est suivie d’une puce de conversion Wolfson<br />

WM8740 tandis que les signaux sont recalés sur<br />

l’entrée USB B par un contrôleur XMOS XS1-L8A-64.<br />

Mais le plus impressionnant est le sérieux des<br />

sections d’alimentations. Le PX1 possède, non pas<br />

un seul transformateur EI, mais deux, totalement<br />

blindés au moyen de plaques de mumétal, une<br />

solution onéreuse, mais idéale pour se prémunir de<br />

toutes interférences.<br />

BX1 : ou l’art de la puissance maîtrisée<br />

Ce bloc de puissance stéréophonique complète<br />

à merveille le préamplificateur PX1 même si son<br />

châssis est légèrement plus massif. Comme le PX1,<br />

il est disponible en deux finitions : châssis blanc<br />

avec vumètres à fond bleus ou châssis noir avec les<br />

mêmes afficheurs, mais à fond noir et indications<br />

bleues. Derrière la face en méthacrylate, nous<br />

pouvons y lire les indications suivantes : Input RCA<br />

ou XLR, Speaker Off, A, B ou A+B et enfin une Led<br />

«High Bias». La face arrière reprend sous forme de<br />

connectique tous les choix précités avec une des<br />

entrées RCA et XLR que l’on sélectionne par un petit<br />

commutateur. Viennent ensuite<br />

les 8 bornes haut-parleurs pour<br />

l’utilisation d’une ou deux paires<br />

d’enceintes acoustiques ou le<br />

bicâblage. Et on découvre un<br />

petit commutateur Off/On High<br />

Bias. Le BX1 fonctionne de base<br />

en classe A/B, mais une fois<br />

ce commutateur enclenché,<br />

il fonctionnera dans un mode<br />

assimilable à la classe A sur une<br />

plus large plage de ses premiers<br />

watts.<br />

Ce bloc intègre un gros<br />

transformateur torique de<br />

480 VA placé à la verticale et en plein milieu de<br />

l’appareil. Le courant redressé est ensuite filtré<br />

par 4 gros condensateurs de 6 800µF soit au total<br />

une valeur de 27 200µF. De part et d’autre de la<br />

structure de l’appareil, les deux cartes de puissance<br />

viennent prendre appui sur des dissipateurs de<br />

chaleur qui assurent aux 8 transistors bipolaires<br />

Toshiba un maintien à une bonne température de<br />

fonctionnement. On note également que peu de<br />

composants sont traversés par le signal audio, ce<br />

qui est un gage de qualité tant sur la transparence<br />

Spécifications Advance PX1<br />

•Entrées analogiques : 8 entrées haut niveau (7 RCA + 1<br />

XLR) + 1 phono MM et MC<br />

•Entrées numériques : 1 x USB B + 1 USB A + 3 Toslink et 1<br />

RCA coaxiale<br />

•Sorties : 1 REC Out, 1 Sub Out (75/150 Hz), 1 Pre out Hi-<br />

Pass (75/150 Hz), 1 Pre Out sur RCA et XLR<br />

•Sortie casque : 2 mini-jack<br />

•Commande trigger in et out<br />

•Compatibilité : 24 bits/192 KHz PCM<br />

•Dimensions : 230 x 120 x 280 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 5.3 kg<br />

•Prix : 1000 €<br />

Spécifications Advance BX1<br />

•Puissance : 2 x 105 watts (8 Ω) et 2 x 150 watts (4 Ω)<br />

•Bande passante : 10 Hz à 50 kHz (- 3 dB)<br />

•Dimensions : 230 x 160 x 309 mm (HxLxP)<br />

•Poids : 8.5 kg<br />

•Prix : 900 €<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


42 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

que sur la réponse transitoire. D’autre part, une<br />

seconde alimentation à découpage cette fois se<br />

consacre à la façade, au rétroéclairage des vumètres<br />

afin de ne pas polluer les tensions d’amplifications.<br />

La conception mécanique est elle aussi, bien<br />

réalisée. Nous avons entre les mains, un ampli bien<br />

conçu et bien fabriqué, ce qui par rapport au prix<br />

est assez étonnant.<br />

Une restitution sonore libre et évidente<br />

Tout d’abord, nous nous sommes amusés, puisque<br />

cet ensemble permet de choisir le principe de<br />

fonctionnement du préampli et de l’ampli. Nous<br />

avons opté pour le mode «Discrete» pour le PX1<br />

et «High Bias» pour le BX1. La combinaison des<br />

deux nous a semblé à la fois bien transparente et<br />

non dépourvue d’une certaine matière sonore. Les<br />

essais ont été effectués sur nos enceintes Grand Cru<br />

Horizon comme sur des Amphion Argon 3S, nous<br />

apprécions ces deux enceintes pour leur neutralité<br />

et leur parfaite mise en phase, ce qui laisse le<br />

champ libre à une belle définition et une absence<br />

de colorations trompeuses.<br />

L’ensemble PX1 + BX1 déploie assez rapidement<br />

une aptitude à proposer une écoute que nous<br />

pourrions qualifier de « facile ». Elle est, à la fois,<br />

détaillée, précise et en même temps ne se détourne<br />

pas d’un son analogique, un son qui loin d’arrondir<br />

les angles demeure vif et clair. Les aigus sont assez<br />

bien dessinés et apportent une palette de couleurs<br />

riche et variée aux instruments. Ils sont rejoints par<br />

un médium dont la présence scénique est flagrante.<br />

Sans tomber dans une sonorité propre aux appareils<br />

à tubes, le couple Advance Paris n’est en aucune<br />

manière décharnée et maigre. Le cocktail est bien<br />

réussi entre transparence et densité. Et si vous allez<br />

chercher le bas du spectre pour voir ce que cet<br />

ensemble a dans le ventre, méfiez-vous des niveaux<br />

et de la propreté dans ce registre, ils sont tout<br />

simplement terrifiants.<br />

Le disque de Gregory Porter «Liquid Spirit» et<br />

le tout premier morceau ‘No Love Dying’ (flac<br />

24 bits/44.1 k Hz) nous prouve l’aptitude de cet<br />

ensemble à offrir une i<strong>mag</strong>e stéréophonique bien<br />

dessinée. Gregory Porter a cette voix de gorge<br />

chaude qui lui appartient et le saxo ténor de<br />

Tivon Pennicot sonne admirablement bien. Nous<br />

percevons parfaitement toutes les subtilités sonores<br />

de cet instrument comme la nature du souffle de ce<br />

musicien et tous les bruits de clés. Sur le morceau<br />

«Liquid Spirit», nous restons agréablement surpris<br />

de la dynamique de l’ensemble. Même à des<br />

niveaux forts, le jeu du bassiste sur les cordes de<br />

son instrument reste parfaitement identifiable. Les<br />

coups de baguettes sur les cymbales du batteur<br />

frappent l’espace même si nous aurions désiré un<br />

meilleur suivi mélodique, une lumière dans le haut<br />

plus intense.<br />

Sur le fichier «A Trace Of Grace» de Monteverdi (24<br />

bits/96 kHz chez Carpe Diem Records) joué d’une<br />

part par un trio baroque composé de Guillemette<br />

Laurens (mezzo-soprane), Bruno Helstroffer<br />

(théorbe), Fanny Paccoud (violon, alto baroque) et<br />

d’un second, jazz cette fois, avec Michel Godard<br />

(serpent), Gavino Murgia (saxophone) et Steve<br />

Swallow (guitare basse) nous restons enthousiasmés<br />

tout d’abord par la justesse des timbres de chaque<br />

instrument comme de l’émotion reproduite par la<br />

chanteuse mezzo-soprano. De plus, nous parvenons<br />

parfaitement à entendre toutes les réverbérations<br />

de la salle dans laquelle a eu lieu l’enregistrement.<br />

Les sons directs et réfléchis sont parfaitement<br />

identifiables et construisent un espace sonore très<br />

crédible. Les attaques de notes du violon baroque<br />

comme du serpent joué par Michel Godard sont<br />

bien soulignées. C’est spontané et permet de bien<br />

localiser chaque source sonore. Sur ce morceau,<br />

c’est un sans faute.<br />

Conclusion<br />

C’est un couple d’électroniques qui, manifestement,<br />

met du cœur à jouer de la musique. Il a une<br />

approche enthousiaste qu’il sait faire partager et<br />

transmettre. Certains préféreront un son avec plus<br />

de tempérament, mais celui des PX1 et BX1 associe<br />

une transparence et une rapidité assez exemplaires.<br />

Des appareils avec lesquels on ne se pose pas de<br />

question, qui se laisse écouter sans frustration.<br />

À l’i<strong>mag</strong>e de leurs possibilités et ouvertures aux<br />

modes de consommation actuels.


7000i 5.1 Slim<br />

Le nouveau caisson de basse autonome<br />

de la Série 7000i le plus mince que nous<br />

ayons produit .<br />

Style et Substance<br />

La série 7000i est une gamme de haut-parleurs <strong>mag</strong>nifiquement conçue où l’accent<br />

est mis sur l’obtention de la meilleure qualité de son produite par de petites enceintes<br />

sans renier sur leur esthétique.<br />

Ce résultat est obtenu en produisant le maximum de basses possible dans un<br />

caisson ce qui nous a permis de réaliser des enceintes beaucoup plus minimalistes<br />

pour les canaux avant et surround.<br />

Rendez-vous sur notre site www.qacoustics.fr pour<br />

plus d’informations.


44 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

AY<strong>ON</strong><br />

Scorpio<br />

Après les amplificateurs <strong>Hifi</strong> de la gamme Orion (II et III), voici venir le<br />

temps de la série Scorpio qui se décline en version «intégré» ou en blocs<br />

monophoniques. Cette nouvelle référence chez le fabricant autrichien Ayon<br />

est en quelque sorte la version ultime d’un amplificateur à tubes qui avait<br />

déjà fait beaucoup d’adeptes. Plus simple, le port USB ayant été retiré, cet<br />

amplificateur a bénéficié d’optimisations significatives avec comme objectif<br />

une plus grande musicalité.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

3500 €<br />

La société autrichienne Ayon est assez jeune<br />

puisque sa création remonte au début des années<br />

2000. À sa tête, un grand connaisseur des tubes,<br />

Gerhard Hirt, qui sur le site de la marque explique<br />

ses choix pour cette technologie d’amplification.<br />

Pour lui, les circuits à tubes sont supérieurs, car ils<br />

sont en général beaucoup plus simples et utilisent<br />

de fait moins de composants. Le son est moins<br />

dégradé et la fiabilité bien supérieure. D’autre part,<br />

il affirme que les distorsions des amplificateurs de<br />

ce type sont significativement moins agressives<br />

(distorsions harmoniques paires) que leurs frères à<br />

transistors. Toujours sur le site de la marque, nous<br />

pouvons y lire que, pour lui, les amplificateurs à<br />

tubes nécessitent moins de contre-réaction, ce qui a<br />

tendance à les rendre plus réactifs.<br />

Mais tout cela cache en réalité une véritable<br />

passion pour les tubes. Gérard Hirt ne se contente<br />

pas d’utiliser des modèles déjà vendus dans le<br />

commerce, tant pour les étages de puissance<br />

que pour ceux d’entrée et les drivers, il n’hésite<br />

pas à créer ses propres triodes dans les usines<br />

en République Tchèque de la marque. Ainsi des<br />

modèles tels que les 62B et 82B, tous basés sur les<br />

fameux 300B, sortent des ateliers Ayon. Concernant<br />

les KT88 dont est équipé notre Scorpio, ces tubes<br />

de puissance sont le fruit d’une collaboration<br />

fructueuse avec le fabricant chinois Shuguang qui<br />

les fabrique pour Ayon sur cahier des charges.<br />

Un ampli au look «essentiel»<br />

Faire le tour du Scorpio est rapide, en faire l’éloge<br />

du design est une autre affaire. Il semble taillé dans<br />

du métal brut et rien n’est fait pour séduire l’œil<br />

manifestement. Le châssis est bâti en aluminium<br />

de forte épaisseur, choisi pour ses propriétés<br />

anti-vibratoires et a<strong>mag</strong>nétique, il est totalement<br />

assemblé à la main chez Ayon. La face avant est<br />

tout aussi sobre pour ne pas dire «rustique». Elle<br />

ne compte qu’un potentiomètre de volume et le<br />

sélecteur de source, la télécommande ne reprend<br />

que le contrôle du premier bouton. Une rangée de<br />

led est placée à la droite du sélecteur de source,


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

45<br />

elle indique également si la fonction Mute est<br />

enclenchée et si l’appareil fonctionne en mode<br />

triode ou pentode.<br />

L’arrière est du même tonneau avec 5 paires de<br />

prises RCA pour les entrées Ligne, le double<br />

bornier hautparleurs avec des prises dorées à<br />

l’or, le commutateur qui commande le mode de<br />

fonctionnement (pentode ou triode) à côté duquel<br />

se trouve un petit trou permettant de réinitialiser le<br />

réglage de «Bias» automatique.<br />

Sur le dessus de l’appareil, trois énormes cylindres<br />

occupent une bonne partie. Il s’agit des deux<br />

transformateurs de sortie et celui de l’alimentation.<br />

Interrogés, les ingénieurs de chez Ayon nous ont<br />

précisé qu’il s’agissait de transformateurs type EI,<br />

tous sont plongés dans un mélange particulier à<br />

base de résine époxy. Pour eux, c’est la meilleure<br />

matière pour amortir et empêcher toutes vibrations<br />

parasites et une excellente isolation face aux<br />

interférences RFI/EMI.<br />

Lorsque nous sortons l’appareil de son emballage,<br />

nous avons aussi en main 7 tubes : un pour le gain<br />

en entrée, deux drivers et quatre KT88 marqués<br />

Ayon. Ces derniers sont basés sur les fameux<br />

modèles Black Treasure Shuguang. Nous avons pu<br />

lire dans un article paru sur le Web que ces tubes<br />

verraient leur enveloppe en verre recouverte de<br />

particules de carbone (Shuguang parle d’un alliage<br />

de polymère) afin de mieux concentrer les électrons<br />

dans l’anode. Un autre matériau serait aussi utilisé :<br />

Super Alloy, qui aiderait à maintenir les paramètres<br />

électriques des tubes pour une plus grande<br />

longévité. Ayon a porté également une attention<br />

particulière aux socles de ces tubes qui sont traités<br />

au béryllium avec des contacts en cuivre très pur.<br />

Les trois autres doubles triodes 12AU7 ou ECC82<br />

(déphaseur et gain) sont de la même origine et donc<br />

fabriqués par le chinois Shuguang.<br />

une puissance plus importante. Le mode pentode<br />

permet de son côté d’obtenir plus de puissance au<br />

cas où les enceintes à alimenter le réclameraient.<br />

Écoute : triode ou pentode, au choix<br />

Cette capacité de travailler en mode pentode ou<br />

triode Classe A est fort sympathique. En effet, pour<br />

avoir fait, au début du séjour de cet ampli au sein<br />

de notre système, un rapide essai des deux types<br />

d’amplifications, la différence entre elles n’est pas<br />

une simple vue de l’esprit, bien au contraire. Autant<br />

en configuration triode, le Scorpio nous a emballés<br />

et subjugués par sa transparence, sa clarté, sa<br />

précision notamment dans le haut du spectre qui<br />

s’est enrichi d’une lumière que nous ne rencontrons<br />

que trop rarement avec des amplificateurs à tubes,<br />

autant le mode pentode a lui aussi ses avantages.<br />

Plus majestueux, plus puissant, il sait envelopper<br />

les notes d’une aura tout en proposant une scène<br />

sonore que domine la profondeur et le détourage.<br />

En mesure de produire un bas du spectre avec<br />

plus d’emphase et de niveau, le Scorpio en mode<br />

pentode est séduisant par sa force tranquille alors<br />

qu’en triode, il viendra vous chatouiller les oreilles<br />

par un côté nuancé qui est le fruit d’un très haut<br />

pouvoir d’analyse du message sonore. Que voilà<br />

un beau dilemme pour parler du même ampli.<br />

Nous avons donc pris la décision de comparer les<br />

mêmes sources sonores suivant les deux modes de<br />

fonctionnement de l’appareil.<br />

Un intérieur bien rempli et bien conçu<br />

Une fois la plaque du dessous retirée, le Scorpio<br />

montre ses entrailles. Malgré un câblage apparent<br />

assez conséquent, Ayon a minimisé celui dans<br />

lequel les signaux audio sont transportés. Deux<br />

transformateurs sont placés au plus près de la<br />

prise secteur. Le petit sert au filtrage du secteur<br />

tandis que l’autre, plus gros, alimente de façon<br />

indépendante (5V) le circuit de contrôle des tubes,<br />

l’auto-bias, le système de conversion triode/<br />

pentode comme les Leds et le logo Ayon.<br />

Comme déjà énoncé, le Scorpio peut fonctionner<br />

dans les deux modes triode et pentode. Dans<br />

le premier cas, il développe 2 x 30 watts, dans<br />

le second sa puissance grimpe jusqu’à 2 x 45<br />

watts toujours à partir d’un montage push-pull de<br />

quatre KT88. Le mode triode du Scorpio permet à<br />

l’utilisateur de s’approcher de près de la fameuse<br />

musicalité des montages Classe A Single Ended (1<br />

seul tube pas canal) que propose les bien connus<br />

amplis à tubes 300B, 845 et autre, mais ici avec


46 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

Allez c’est le mode pentode qui commence (il<br />

en faut bien un). Sur le disque de Rogers Waters<br />

«Amused To Death», une certaine douceur habille<br />

la restitution. Le haut du spectre est légèrement<br />

lissé, avec un équilibre descendant, mais qui n’en<br />

oublie pas d’être piqué. Ce disque qui fourmille de<br />

mille petits bruits passe admirablement bien. Les<br />

notes basses, le bruit du tonnerre qui gronde en<br />

arrière-plan du morceau «Perfect Sense» prennent<br />

une réelle consistance. La voix de Roger Waters<br />

se plante entre les enceintes avec un contour<br />

<strong>mag</strong>nifique, une i<strong>mag</strong>e en 3D se dessine. Les<br />

congas rythment ce morceau avec discrétion, mais<br />

cependant on perçoit bien leur présence et leur<br />

tonalité. En mode pentode, le Scorpio matérialise<br />

beaucoup la restitution. Il donne de l’épaisseur au<br />

son, sans oublier d’être dynamique et puissant.<br />

Sur le deuxième acte de la «Traviata» de Verdi<br />

chanté par Montserrat Caballé et Carlo Bergonzi,<br />

nous sommes emballés par, tout d’abord, les<br />

timbres chaudement enveloppés et la profondeur<br />

de la scène sonore. La musique coule de source<br />

nous montrant une belle cohérence des timbres<br />

nous prouvant que le registre médium est<br />

particulièrement travaillé et précis. Nous sommes à<br />

l’opposé d’une écoute décharnée et sèche, bien au<br />

contraire. Et c’est là que nous allons passer en mode<br />

triode pour juger les apports de cette Classe A sur<br />

nos morceaux écoutés.<br />

Dès les premières notes de la «Traviata», le son<br />

s’éclaircit d’une façon assez hallucinante. La voix<br />

de Montserrat Caballé se pare d’une aura de clarté<br />

bien supérieure, cela la rend encore plus expressive<br />

et nuancée. Toutes ses intonations et son jeu de voix<br />

sont nettement plus perceptibles, elle est beaucoup<br />

plus vivante comme tous les autres chanteurs de<br />

cet enregistrement. Alors si les timbres bénéficient<br />

de plus de lumière, c’est également tout l’orchestre<br />

qui est plus lisible. Le positionnement de chaque<br />

interprète est bien plus précis, mais avec une mise<br />

en relief encore bien plus réaliste.<br />

Reprenant le disque de Rogers Waters «Amused<br />

to Death», en mode triode cette fois-ci, nous<br />

parvenons à entendre des sonorités, qui certes<br />

étaient perceptibles en mode pentode, mais<br />

là qui prennent une autre forme de vie. C’est<br />

particulièrement perceptible et flagrant sur le<br />

morceau «Late Home Tonigh», le chant des oiseaux<br />

en arrière-plan est nettement plus localisable dans<br />

l’espace. Le grave a, de son côté, énormément<br />

gagné en puissance et en tenue. Il va chatouiller les<br />

notes les plus basses avec un net gain en précision.<br />

Les timbres se sont éclaircis comme si nous avions<br />

retiré un voile entre nous et les enceintes. Rarement<br />

nous avions entendu une telle transparence, une<br />

telle précision dans le haut du spectre de la part<br />

d’un ampli à tubes.<br />

Conclusion<br />

Voilà le temps difficile de l’appréciation générale.<br />

Il faut conserver à l’esprit que chez <strong>ON</strong> Mag, tout<br />

compte dans notre classement : design, fabrication,<br />

équipement, ergonomie et son. Sur les quatre<br />

premiers critères, ce n’est pas gagné. Cet ampli ne<br />

remporte pas le prix de beauté, et il est sommaire<br />

quant à ses possibilités. Il est, certes bien fabriqué,<br />

mais beaucoup d’audiophiles ont, aujourd’hui, plus<br />

de besoins. En revanche sur le seul plan sonore,<br />

c’est vraiment un amplificateur exceptionnel, surtout<br />

en mode triode. Piqué dans le haut, tout en densité<br />

et qui sait dessiner une scène sonore d’une ampleur<br />

peu commune à ce tarif, il demeure une référence<br />

sonore dans sa gamme de prix.<br />

Spécifications<br />

•Connectique : 4 entrées Ligne<br />

•Puissance : 2 x 30 watts en triode Classe A, 2 x 45 watts<br />

en pentode, sous 8Ω<br />

•Tubes : 4 x KT88 + 3 x 12AU7<br />

•Bande passante : 15 Hz à 50 kHz<br />

•Sensibilité d’entrée : 500 mV<br />

•Impédance d’entrée : 100 KΩ à 1 1 kHz<br />

•Dimensions : 46 x 34 x 26 cm (LxHxP)<br />

•Poids : 29 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


EXPECT GREAT SOUND<br />

Signature Series<br />

Enceintes hi-fi made in U.S. pour système home cinema<br />

Conçue pour apporter l’expérience théâtrale grandiose du son surround dans<br />

le confort de votre salon, la Série Signature s’aligne sur la tradition de pure<br />

hi-fi américaine signée Polk. Cette série est dotée de la certification haute<br />

résolution, d’une conception Dynamic Balance des haut-parleurs, de tweeters<br />

en térylène, de cônes en polypropylène renforcé au mica, ainsi que de fil tres<br />

passifs de précision. Grâce aux grilles <strong>mag</strong>nétiques anti-diffraction, au boîtier<br />

en MDF sans résonance et à la technologie Power Port exclusive, ces enceintes<br />

délivrent un son optimisé pour obtenir la meilleure restitution possible des<br />

films, des émissions de TV et de votre musique. Polk – expect great sound.<br />

www.polkaudio.com


48 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GATO<br />

AMP-150<br />

Carrossé comme une voiture italienne, cet ampli HiFi haut de gamme, Gato<br />

AMP-150, en a aussi dans le moteur. Les watts annoncés sont bien en dessous<br />

de la puissance subjective que cet intégré danois offre, ce qui ne lui enlève<br />

rien en matière d’élégance et de fruité sonore.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

7000 €<br />

Gato fête cette année sa dixième année d’existence.<br />

À la genèse de Gato Audio, plusieurs talents<br />

se sont réunis pour former cette société dont la<br />

principale vocation, outre de créer des éléments<br />

Haute-Fidélité très performants, était également de<br />

proposer des produits dont le design ne pourrait<br />

laisser personne indifférent. Avouons en regardant<br />

l’AMP150 que ce pari est largement gagné. Mais<br />

qui est derrière Gato Audio ? En 2007 plusieurs<br />

ingénieurs se sont réunis pour se lancer dans cette<br />

aventure. Il y a Frederik Johansen, Kresten Dinesen,<br />

Rasmus Holm des ingénieurs à qui l’on doit déjà<br />

les marques Holfi, Thule Audio et enfin Gamu T.<br />

Un certain Poul Rossing compose aussi ce groupe.<br />

Ce personnage commença ses activités dès les<br />

années 50 en travaillant avec son père. Il devint<br />

par la suite distributeur de grandes marques audio<br />

(Audio Research, Luxman, B&W…) et finit par créer<br />

sa marque danoise Avance qui ne connut pas un<br />

immense succès commercial. Il apporte toute son<br />

expérience marketing à Gato Audio, sa vision du<br />

marché et des attentes des audiophiles dont nous<br />

voyons les résultats avec cet ampli intégré AMP-150<br />

qui sait être beau et bon à la fois.<br />

L’intégré Gato AMP-150 : où comment ne<br />

pas fondre à ses formes<br />

Le Gato AMP-150 est troublant avec ses galbes<br />

sensuels qu’il doit, à la fois, aux profils de demis<br />

cylindres des deux dissipateurs de chaleur qui<br />

forment les flancs de l’appareil comme à sa face<br />

avant en plein milieu de laquelle trône une sorte<br />

de hublot lumineux. C’est en réalité un compteur à<br />

aiguille qui a un double rôle. Tout d’abord, il indique<br />

la source connectée et là encore une fois c’est<br />

inhabituel, car au lieu de lire par exemple : source<br />

1, 2, 3, ce sont de petites icônes lumineuses qui<br />

indiquent celle traitée. Certes, il faut s’y habituer,<br />

mais cela vient assez vite. Cette même aiguille sert<br />

aussi pour indiquer le niveau de puissance atteint,<br />

un peu à la manière d’un compteur automobile.<br />

Viennent ensuite, à droite, la commande volume<br />

qui fait intervenir un processeur Burr-Brown, Gato<br />

Audio a préféré cette solution à un potentiomètre<br />

à piste traditionnel, et à gauche le commutateur<br />

des entrées par relais. Ces deux grosses molettes<br />

en aluminium massif sont hyper douces au toucher,<br />

le Gato AMP-150 est non seulement agréable à<br />

regarder, mais aussi à utiliser.<br />

À cela s’ajoute, une première touche Mute et<br />

une seconde, plus inhabituelle, marquée Heat.<br />

D’après ce que nous avons pu comprendre, cette<br />

touche permet au Gato AMP-150 d’atteindre<br />

plus rapidement sa bonne température de<br />

fonctionnement. Enclencher cette touche fait<br />

intervenir un petit transformateur, situé à côté de<br />

l’alimentation de cet intégré. Il booste les transistors<br />

de sortie jusqu’à ce qu’ils atteignent la température<br />

de fonctionnement idéale.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

49<br />

À l’arrière de l’appareil, nous avons 5 entrées<br />

asymétriques par RCA dorées à et une entrée<br />

asymétrique XLR accompagnée de la double sortie<br />

(préamp out, caisson de grave) par XLR et RCA.<br />

Pour activer le mode préamp-out, il suffit juste d’une<br />

pression de plus de deux secondes sur la touche<br />

Mute. Juste en dessous, un petit orifice cache la<br />

possibilité de régler la luminosité de l’afficheur<br />

rond de la face avant. Les sorties enceintes sont<br />

disposées aux deux extrémités : ce sont des bornes<br />

WBT Nextgen de dernière génération de très haute<br />

qualité.<br />

Cet ampli intégré Gato de luxe est accompagné<br />

d’une télécommande. Là aussi elle est de<br />

toute beauté, toute en métal et d’une parfaite<br />

ergonomie.<br />

Est-ce que le ra<strong>mag</strong>e vaut le plu<strong>mag</strong>e ?<br />

Avec les puissances données, nous ne nous<br />

doutions pas de ce que nous allions découvrir<br />

à l’intérieur du Gato AMP-150. Sous le capot<br />

de cet ampli intégré, tout part d’un très gros<br />

transformateur torique de la marque Noratel<br />

avec alimentations distinctes pour les étages de<br />

puissance, de préamplification, du circuit digital<br />

de commande de volume et de toute la gestion<br />

électronique (refroidissement des étages de<br />

sortie). Nous avons beau chercher la valeur de<br />

ce transformateur torique, et même demander<br />

des informations à l’importateur national de ce<br />

composant, nous n’avons eu aucune réponse.<br />

En revanche et toujours concernant la section<br />

d’alimentation, nous avons découvert, cachés sous<br />

une sorte de capot, deux énormes condensateurs<br />

Kemet (Aluminium Electrolytic) de 22 000 µF pour<br />

une tension de 63 VDC.<br />

La section préampli comme les diverses<br />

alimentations linéaires et circuits de protection<br />

sont tous installés sur trois circuits imprimés double<br />

face en fibre de verre à pistes épaisses en cuivre.<br />

Le montage des circuits de puissance de cet<br />

amplificateur, que Gato Audio a baptisé Twinfet,<br />

repose sur le choix de deux gros transistors PolarHT<br />

HiperFET MOSFET IXYS (2 par canal) avec un<br />

premier étage driver à base de transistors J-FET<br />

(Junction Field Effect Transistor). Il s’agit d’un<br />

montage Push-Pull particulier faisant appel à ces<br />

deux MOSFET parfaitement assortis et polarisés<br />

de façon identique, ce qui va linéariser les signaux<br />

en sortie. Frederik Johansen avait déjà travaillé à<br />

l’élaboration de ce circuit du temps où il travaillait<br />

pour GamuT, il l’a repris pour la conception des<br />

amplificateurs Gato Audio. De tels transistors ne<br />

sont pas utilisés en <strong>Hifi</strong> d’une façon générale, le<br />

concepteur a dû chercher du côté de l’industrie<br />

automobile pour les trouver. Le courant d’offset<br />

est surveillé en permanence avec extinction de<br />

l’AMP-150 en cas de surcharge ou autres anomalies<br />

de fonctionnement. Et pour finir ce tableau déjà<br />

prometteur pour la suite, le câblage a été réduit à<br />

sa plus simple expression, afin de ne pas nuire à la<br />

qualité de l’ensemble.<br />

Écoute : je t’aime, un peu, beaucoup, à la<br />

folie<br />

Inutile de vous dire que nous avons été impatients<br />

de brancher cet intégré sur notre système de<br />

référence et rapidement nous avons été largement<br />

conquis par les performances sonores de ce Gato<br />

AMP-150. Il a tout et sait tout faire. Il serait difficile<br />

de détailler chacune de ses qualités tant elles<br />

forment un ensemble qui laisse passer avant tout<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 150 W RMS/8Ω et 2 x 250 W RMS/4Ω<br />

•Connectique : 5 entrées ligne 4 x RCA + 1 XLR Neutrik, 2<br />

sorties (1 RCA + 1 XLR Neutrik)<br />

•Impédance d’entrée : 20 kΩ RCA et 40 kΩ XLR<br />

•Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz +/- 0.5 dB, et 2 Hz<br />

à 100 kHz +/- 3 dB<br />

•Impédance sortie préampli : 100 Ω RCA et 200 Ω XLR<br />

•Distorsion Haromique totale : < 0.05%<br />

•Rapport signal/bruit : > 100 dB pondéré<br />

•Dimensions : 325 x 105 x 430 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 13.8 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


50 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

toutes les émotions de la musique.<br />

Tout d’abord, et un peu à la manière d’un<br />

amplificateur à tubes, cet intégré fait preuve d’une<br />

suavité dans l’établissement et la texture des<br />

timbres. Il nappe le haut du spectre d’une sorte<br />

de douceur et de consistance qui offre, en même<br />

temps, une parfaite différenciation des timbres.<br />

C’est doux, mais doté d’une vie incroyable. D’autre<br />

part, tous les registres s’articulent à merveille, ne<br />

laissant apparaître aucune coloration, ou effet<br />

flatteur à l’horizon. Il se dégage de cet appareil une<br />

sorte de souplesse dans l’écoute que nous devons<br />

à une abondance de détails qui n’exclut pas un<br />

très large pouvoir expressif. C’est transparent sans<br />

être froid, c’est chaud sans être mou. L’équilibre<br />

spectral est parfaitement équilibré et les notions de<br />

dynamique, de vélocité n’en sont pas mis à l’écart.<br />

Le médium additionne une excellente texture<br />

des timbres et une analyse poussée. Lorsque<br />

l’on écoute le CD de Claude Nougaro «La Note<br />

Bleue» (Blue Note), nous tombons immédiatement<br />

sous le charme de la voix si chantante de Claude<br />

Nougaro. Il a une présence scénique qui touche<br />

à un réalisme rarement rencontré. Le duo avec<br />

Natalie Dessay et sa voix de soprano est <strong>mag</strong>nifique<br />

d’humanité, car cet ampli HiFi de luxe développe<br />

un sens rythmique et mélodique hors du commun<br />

; un réalisme sonore qui nous fait réellement vibrer.<br />

Le haut du spectre n’est pas en reste. La touche<br />

personnelle du guitariste Nelson Veras dont nous<br />

percevons à la fois l’étendue harmonique de<br />

son instrument comme la trompette bouchée de<br />

Stéphane Belmondo nous confirme l’homogénéité<br />

qu’est capable de développer cet intégré. C’est tout<br />

simplement beau et chantant, avec lui ce sont les<br />

émotions qui priment.<br />

Quant à elle, l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique conjugue un<br />

espace sonore aux dimensions réalistes à un fort<br />

pouvoir de focalisation. Sur le fichier (16 bits/44 kHz)<br />

«Dixit Dominus» de Vivaldi joué par l’orchestre La<br />

Nuova Musica que dirige David Bates, on assiste<br />

à une mise en place fort bien proportionnée.<br />

Sans déborder du cadre des enceintes, la scène<br />

sonore sait jouer entre profondeur des sources et<br />

étagement des divers plans. Nous pouvons suivre<br />

toutes les lignes mélodiques, l’accompagnement<br />

avec détails et facilité. Elles sont nullement<br />

masquées par le chant de Lucy Crowe ou plusieurs<br />

ténors qui font leur entrée dans le passage tout en<br />

subtibilité «Duet Tecum Principum in Die Virtutis».<br />

Le rang des violons comme le souffle de l’orgue<br />

en arrière-plan reste parfaitement détaillé. Nous<br />

ne pouvons que tomber sous le charme de cette<br />

reproduction qui allie la transparence et toute la<br />

richesse de cet enregistrement.<br />

Conclusion<br />

Pour conclure, avouons que nous avons réellement<br />

adoré cet appareil. Il est séduisant à l’œil, cela<br />

se voit immédiatement, mais lorsqu’il se met à<br />

chanter, c’est encore mieux. Il cumule des qualités<br />

de transparence, de douceur et d’homogénéité<br />

qui forme un message sonore vivant et bourré<br />

d’émotions. Un appareil qui ne pouvait, pour nous,<br />

échapper à une récompense chez <strong>ON</strong> Mag.


PerformanceDC<br />

InnovationBasic<br />

ConceptDarkWood<br />

www.clearaudio.fr


52 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GOLDMUND<br />

Metis 7<br />

Lancée en 2011 la série d’amplificateurs Metis de Goldmund, très identifiable<br />

par sa belle cohérence en terme de design, vient de voir un ovni débarquer en<br />

son sein faisant oublier les modèles analogiques de cette gamme purement<br />

et simplement. Ce nouvel intégré stéréo Metis 7 suit le virage vers le tout<br />

numérique que Goldmund a enclenché depuis plusieurs années, un mouvement<br />

qui manifestement s’accélère.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

9900 €<br />

Ampli intégré Metis 7 : faire mieux avec<br />

moins<br />

Lancée en 2011, la ligne Metis restait d’une<br />

certaine cohérence en tout cas esthétique avec le<br />

préamplificateur stéréo Metis 2, le bloc de puissance<br />

stéréophonique Metis 3, ces deux appareils ayant<br />

donné naissance au modèle intégré Metis 5<br />

associant au sein d’un même châssis les circuits de<br />

ces deux appareils séparés avec pas moins de trois<br />

alimentations distinctes.<br />

Mais, le tout nouveau Metis 7 rompt définitivement<br />

avec les 2, 3 et 5 autant sur le design que sur la<br />

connectique et le fonctionnement. Il n’offre en<br />

effet que 3 entrées actives : une unique entrée<br />

analogique, une USB asynchrone et le choix entre<br />

une numérique coaxiale RCA et une numérique<br />

optique Toslink, c’est tout. C’est un peu court à<br />

notre goût, mais va dans le sens des productions<br />

actuelles qui privilégient les sources numériques<br />

dématérialisées avant toute chose.<br />

Le châssis est également différent de l’ancienne<br />

génération ; on ne trouve plus de radiateur de<br />

dissipation thermique sur la face arrière par<br />

exemple mais seulement la connectique d’entrée,<br />

une prise de raccordement au courant secteur<br />

IEC avec interrupteur, un port RS232 pour une<br />

insertion dans un système domotique et les<br />

prises (acceptant fourche et banane) servant à<br />

la connexion des enceintes acoustiques. Avec le<br />

Metis 7, c’est le coffret lui-même qui fera office de<br />

dissipateur thermique, une raison pour laquelle, très<br />

certainement, la face avant, toujours en aluminium<br />

au standard de la marque, est rejointe par un capot<br />

en métal plus léger qui doit jouer un rôle dans<br />

la dissipation de chaleur dégagée par l’appareil<br />

(comme le socle de l’appareil).<br />

Sur cette même face avant, nous ne trouvons que le<br />

potentiomètre de réglage de volume, et une petite<br />

clé pour sélectionner les 3/4 entrées. L’appareil<br />

repose sur 4 pieds/cônes réglables en métal. Ils<br />

assurent l’isolation mécanique et l’évacuation des<br />

vibrations de l’appareil.<br />

A l’intérieur de l’appareil, un seul transformateur<br />

torique est placé à gauche des circuits qui sont au<br />

nombre de 3 : une interface d’entrée, une pour le<br />

traitement audio avec DSP et un large circuit avec<br />

les modules d’amplification Telos. Les transistors de<br />

puissance polarisés en Classe A/B sont directement<br />

reliés mécaniquement à la base du châssis pour un<br />

maintien optimal en température. La structure est<br />

toujours de type DC Coupled avec un minimum de<br />

composants sur le trajet du signal, une version du<br />

circuit JOB que Goldmund ne cesse d’améliorer


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

53<br />

reçues. De l’avis de la marque, c’est le niveau de<br />

technologie mis en œuvre qui l’emporte sur celui<br />

du nombre de composants d’un appareil et sur ce<br />

plan, la marque démontre parfaitement que son<br />

savoir-faire légendaire n’est pas qu’une simple vue<br />

de l’esprit. Passer à l’écoute nous semble donc bien<br />

plus pertinent et un Goldmund Metis 5, équipant<br />

notre habituel système d’écoute, va nous permettre<br />

de juger de l’apport musical de ce nouveau Metis 7.<br />

C’est ce qui prime, n’est-ce pas ?<br />

Ecoute Goldmund Metis 7 : un intégré stéréo<br />

qui défit les lois du genre<br />

depuis le début de son introduction. D’après ce<br />

que nous avons pu apprendre, il s’agirait d’un circuit<br />

tout à fait similaire à celui du bloc de puissance<br />

monophonique Telos 360, un montage qui équipe<br />

également certaines enceintes actives Goldmund.<br />

Cette impression est confirmée par la présence<br />

d’inscription : tweeter et woofer sur la carte<br />

principale elle-même.<br />

Un traitement numérique de fond<br />

Concernant les étages d’entrée, cela se complique<br />

un peu. Les entrées numériques sont capables<br />

d’accepter des flux jusqu’à 32 bits/384 kHz en<br />

PCM et DSD sous PCM (DoP = DSD over PCM).<br />

Ces données sont downsamplés en 24 bits/96 kHz<br />

grâce à un circuit SRC (Sample Rate Converter)<br />

avant d’être traité par un DSP programmable<br />

Analog Devices afin de recevoir le traitement<br />

numérique acoustique Goldmund qui en fera la<br />

signature sonore. C’est la raison pour laquelle<br />

d’ailleurs l’entrée analogique, elle-même, est<br />

convertie en numérique afin de bénéficier du même<br />

traitement que les flux numériques. Pour les avoir<br />

questionnés sur le sujet, c’est un choix partisan des<br />

ingénieurs de Goldmund afin obtenir une parfaite<br />

continuité dans la qualité du traitement audio du<br />

début à la fin de la chaîne, de l’entrée aux étages<br />

d’amplification, comme de faire travailler le Metis<br />

7 à ce taux et fréquence d’échantillonnage précis.<br />

Nous n’allons pas nous interroger sur l’aspect<br />

technique de l’appareil, car le dénuement du<br />

Metis 7 par rapport au Metis 5 est difficilement<br />

compréhensible au premier abord. Comment cet<br />

intégré peut faire mieux en disposant de moins de<br />

composants ? Et c’est là que Goldmund va nous<br />

prouver toujours qu’il faut se méfier des idées<br />

Après quelques minutes d’écoute, il est évident que<br />

le Goldmund Metis 7 dépasse sur la totalité des<br />

critères musicaux le Métis 5 d’ancienne génération.<br />

Le son est épuré de tout artifice pour en obtenir<br />

l’essence la plus pure. La restitution est tellement<br />

plus fluide, plus déliée, plus proche de la réalité en<br />

fait avec ce nouveau Metis 7 que son prédécesseur<br />

devient quelque peu pataud et étriqué à côté.<br />

La finesse dans le haut du spectre, pourtant<br />

une marque de fabrique Goldmund, atteint des<br />

sommets difficilement envisageables pour un ampli<br />

intégré. Le son file haut comme s’il était libéré d’une<br />

entrave i<strong>mag</strong>inaire, c’est aérien, vif et d’une justesse<br />

inouïe. Le médium/grave jouit, lui aussi, d’une<br />

aisance et d’une matérialité assez inattendue pour<br />

un appareil d’une telle transparence. Et le grave<br />

de ce Goldmund Metis 7 est non seulement ferme<br />

Spécifications<br />

•Connectique numérique : 1x USB B, 1x optique Toslink ou<br />

1x coaxiale RCA (SPD/IF 75Ω)<br />

Compatibilité format numérique : 32 bits/384 kHz et DSD<br />

sous PCM<br />

•Connectique analogique : 1x RCA stéréo (conversion A/D<br />

pour correction par DSP)<br />

•Puissance : 2 x 190 watts sous 8 Ω<br />

•Bande passante : 20 Hz à 20 kHz, +/-5 dB<br />

•DHT+B : < 0.08% (de 20 Hz à 20 kHz, à 30 Vrms)<br />

•Plage dynamique : > 100 dB à 22 kHz<br />

•Gain : 35 dB<br />

•Facteur d’amortissement : 220 à 1 kHz, 8Ω<br />

•Dimensions : 44 x 35 x 10.6 cm (LxPxH)<br />

•Poids : 10 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


54 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

et léger mais également le niveau auquel il peut<br />

descendre est vertigineux. Il y a de la profondeur,<br />

des détails sur les attaques des notes, des subtilités<br />

passées sous silence avec le Metis 5.<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique, elle aussi, est nettement<br />

plus aérée comme décorseté. Les plans sont<br />

non seulement mieux répartis, mais gagnent en<br />

relief. Il y a plus d’air entre les différentes sources<br />

sonores, comme si on avait nettoyé la scène sonore<br />

pour la rendre encore plus lisible. En écoutant le<br />

<strong>mag</strong>nifique morceau « Amen » de Léonard Cohen,<br />

c’est flagrant. Sa voix est aussi rocailleuse, mais elle<br />

se rapproche de nous en gagnant en netteté. C’est<br />

un peu comme s’il pénétrait dans la pièce d’écoute<br />

animée par une nouvelle présence. Chaque tonalité<br />

de sa voix prend une autre tournure, relevant<br />

d’un cran l’impression de nonchalance mêlée à la<br />

sérénité que dégage cet interprète de 80 ans. Çà<br />

module énormément plus, donnant un relief sonore<br />

bien plus réaliste. Même impression concernant<br />

les différents chœurs féminins joués par les Weeb<br />

Sisters. Les voix sont bien mieux détaillées et<br />

bien plus précises en timbre, les modulations et<br />

différences de hauteur de sons apparaissent enfin,<br />

leur conférant une toute nouvelle vie. Là aussi,<br />

leur présence scénique est grandement améliorée<br />

comme si elles étaient plus proches. Un nuage a<br />

totalement disparu, rendant de l’éclat comme du<br />

réalisme à la restitution. La basse électrique atteint<br />

des niveaux inconnus juste là. Elle fait trembler les<br />

murs tout en conservant un <strong>mag</strong>istral maintien. Sur<br />

ce point, l’écrasante supériorité du Metis 7 est de<br />

même nature que sur le reste du spectre.<br />

Mais en dehors de cette comparaison avec son<br />

prédécesseur qui va s’arrêter là, comment se<br />

comporte ce Metis 7 d’une façon générale ? Déjà,<br />

et ce très rapidement, nous retrouvons les gènes<br />

Goldmund en matière de finesse et d’élégance<br />

sonore. Sur ce point, les produits de la marque sont<br />

incomparables. L’écoute devient comme « évidente<br />

», avec un établissement des timbres <strong>mag</strong>nifique, et<br />

une neutralité exemplaire. Le Metis 7 s’écoute avec<br />

une facilité déconcertante tant il est fluide et suit<br />

la musique avec une rare souplesse et une sublime<br />

distinction. Mais il sait aussi se montrer onctueux<br />

et sensuel en déployant même de la chaleur sur les<br />

bois d’un orchestre par exemple, comme sur les<br />

terrifiants coups d’une cymbale une minute après.<br />

Aussi bien à l’écoute de la Symphonie N°1 de<br />

Malher, dirigée par Ivan Fischer (SACD), surtout le<br />

quatrième mouvement aux sonorités tumultueuses<br />

et énergiques, qu’à celle de la <strong>mag</strong>nifique tessiture<br />

de la voix d’Emma Bell chantant un Aria d’Haendel,<br />

cet intégré nous dévoile une richesse sonore<br />

extraordinaire. Les graves sont beaux tout en étant<br />

puissants. Le milieu du spectre est enrichi de mille<br />

détails et souligne chaque écart de niveau avec un<br />

réalisme que l’on ne peut prendre en défaut une<br />

seule seconde. Le haut du spectre est vif sans briller<br />

artificiellement. Il apporte une lumière juste aux<br />

timbres et à toutes les harmoniques supérieures<br />

des instruments. Même sur le vinyle de London<br />

Grammar « If You Wait », d’autres subtilités dans<br />

le jeu des musiciens apparaissent et la voix de la<br />

chanteuse devient encore plus émouvante. La basse<br />

électrique est totalement dégraissée et descend<br />

bas sans aucune contracture. Franchement, le son<br />

devient tellement naturel qu’il est difficile d’en<br />

décrire tous les aspects.<br />

Conclusion<br />

Même si ce Goldmund Metis 7 est proposé à un<br />

prix élevé (pour un intégré avec seulement trois<br />

entrées), il va être tout de même difficile de lui<br />

trouver un véritable concurrent sur le plan sonore,<br />

et plus particulièrement sur son élégance et sa<br />

justesse naturelle. Golldmund est une marque<br />

particulièrement attachante parce qu’elle réussit<br />

tout ce qu’elle touche et nous ravit à chaque<br />

nouvelle création.


56 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GRYPH<strong>ON</strong><br />

Diablo 120<br />

Digne descendant du Diablo 300 et remplaçant l’ampli HiFi au nom évocateur<br />

d’Attila, le tout dernier Gryphon Audio Designs Diablo 120 est né, comme le dit<br />

le dicton, avec une cuillère en argent dans ses circuits (son prix dépasse 10 000<br />

€). Magnifiquement dessiné et construit, cet intégré stéréo de très haut niveau va<br />

faire chavirer plus d’un cœur d’audiophile tant il offre une musicalité capiteuse<br />

tout en étant d’une vélocité extraordinaire.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

10680 €<br />

Flemming Rasmussen, diplômé en peinture et arts<br />

graphiques, puis importateur de produits haut de<br />

gamme grâce à sa société 2R Marketing, avait-il la<br />

moindre idée du succès qu’il allait rencontrer avec<br />

la marque Gryphon Audio Designs qu’il lança en<br />

1985 ? Pas certain, mais force est de constater que<br />

32 ans plus tard, Gryphon Audio Designs compte<br />

parmi les marques les plus emblématiques de la <strong>Hifi</strong><br />

High End. Pour notre part, elle le mérite largement<br />

aussi bien par ses choix techniques que la régularité<br />

qualitative de ses productions. Sa toute première<br />

création fut le simple, mais très convaincant<br />

préamplificateur pour cellules analogiques Head<br />

Amp, un produit couronné d’un tel succès à travers<br />

le monde que Flemming Rasmussen décida dès le<br />

début des années 90 de se consacrer uniquement<br />

au design des produits de son cru.<br />

Bien des blocs d’amplificateurs mono ou stéréo en<br />

Classe A à très large bande passante, capables de<br />

driver tous types d’enceintes, des préamplificateurs<br />

«dual mono», des lecteurs CD, dont le design<br />

et la musicalité trouvent encore aujourd’hui une<br />

continuité, ont participé à cette reconnaissance<br />

acquise au fil du temps. Le tout premier intégré de<br />

la marque vit le jour en1996 sous le nom de Tabu, il<br />

fut remplacé en 2009 par l’Attila pour être lui-même<br />

détrôné par ce nouveau Gryphon Diablo 120, une<br />

émanation du fameux modèle Diablo 300 dont il<br />

reprend bien des aspects techniques et esthétiques.<br />

La forme dicte la fonction<br />

Le Gryphon Diablo 120 reprend non seulement<br />

les canons esthétiques de son grand-frère, mais<br />

aussi techniques. Il respire la solidité, mais aussi<br />

la modernité. Les proportions de l’appareil sont<br />

idéales comme l’allure générale qui marie de façon<br />

élégante le métal et l’Altuglas. Mais ces proportions


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

57<br />

et l’architecture de l’appareil répondent à des<br />

exigences techniques dont nous ne tarderons pas<br />

à en comprendre le sens à l’écoute. La face avant<br />

illustre parfaitement ce subtil mélange, car formée<br />

par de larges plaques d’Altuglas que coupe en leur<br />

milieu un radiateur en métal, elle abrite en réalité<br />

tout le système de commande de l’appareil qui<br />

s’active par un simple effleurement de la main. Il n’y<br />

a pas à dire, c’est plutôt sympa.<br />

Nous avons donc à gauche de l’écran de contrôle<br />

la touche de sortie de veille, une fonction «mute»<br />

et les deux niveaux de puissance tandis qu’à droite<br />

de ce même afficheur, nous pouvons choisir la<br />

source à écouter tout en ayant accès au menu de<br />

l’appareil. Là, plusieurs possibilités s’offrent à nous<br />

: choix de la luminosité de l’écran (100%, 75%, 50%,<br />

25% et Off), assignation d’un nom à chaque entrée,<br />

possibilité de passer le Diablo 120 en simple bloc<br />

de puissance (By Pass) pour une intégration dans<br />

un système audio-vidéo, modification du niveau<br />

maximal ou mémorisation de celui par défaut lors<br />

de l’allu<strong>mag</strong>e de l’appareil, tout cela en jouant sur<br />

l’ensemble des touches tactiles de la face avant.<br />

Le paramétrage de l’appareil est un peu fastidieux,<br />

mais il participe une fois réalisé à une ergonomie<br />

que nous ne rencontrons que trop rarement sur un<br />

ampli HiFi intégré. Ces commandes sont secondées<br />

par une télécommande simple, mais d’un design<br />

très original ; décidément Mr Flemming Rasmussen<br />

est un esthète dans l’âme.<br />

La face arrière en tôle épaisse nous offre une<br />

connectique riche, mais surtout de haute qualité.<br />

Nous comptons 6 entrées analogiques dont sur XLR<br />

Neutrik et cinq sur paires de RCA à isolant Teflon<br />

et plaquées or. S’ajoutent à cela deux paires de<br />

borniers haut-parleurs massifs pouvant accepter<br />

tous types de terminaisons. Ce sont les mêmes qui<br />

équipent tous les blocs de puissance de la marque<br />

tout simplement. Juste au-dessus de la connectique<br />

droite et gauche, un large espace permet l’ajout<br />

, soit d’un module de conversion numérique avec<br />

quatre entrées (USB, BNC coaxiale, AES/EBU et<br />

optique Toslink), soit d’une section phono PS2 pour<br />

cellules MM et MC.<br />

Taillé pour satisfaire toutes les enceintes<br />

À l’intérieur du Gryphon Diablo 120, une fois<br />

retirées les 16 vis du capot largement ajouré, nous<br />

découvrons avec admiration les entrailles de la bête.<br />

Il est clair que, comme pour le modèle Diablo 300,<br />

le concepteur a choisi une configuration en vrai<br />

double mono, un montage de type fil droit avec du<br />

gain. Tout l’espace du milieu est partagé entre une<br />

carte épaisse quatre couches abritant les étages<br />

d’entrée et un transformateur Holmgren à double<br />

enroulement secondaire d’une capacité de 1200<br />

VA. Ce dernier est réalisé sur cahier des charges<br />

propre à Gryphon. C’est très certainement la pièce<br />

de l’appareil qui en fait son poids de 26 kg tant elle<br />

est imposante. Placées à la verticale et accolées à<br />

deux dissipateurs de chaleur surdimensionnés qui<br />

forment les côtés droit et gauche, nous tombons sur<br />

les deux circuits d’amplification, toujours disposés<br />

sur d’épais circuits époxy à piste en cuivre de 70 µm.<br />

À la différence du modèle Diablo 300, ce 120<br />

Spécifications<br />

•Connectique : 5 entrées analogiques dont<br />

1 symétrique en XLR<br />

•Option Dac : PCM/DSD avec 1 USB, 1 BNC S/PDIF,<br />

1 AES/EBU, 1 optique<br />

•Option Phono : MM et MC<br />

•Puissance: 2 x 120 W sous 8Ω, 2 x 240 W sous 4Ω,<br />

2 x 440 W sous 2Ω<br />

•Impédance de sortie : 0.03 Ω<br />

•Bande passante (-3 dB): 0.1 Hz à 250 kHz<br />

•Capacité en courant : 2 x 60,000 μF<br />

•Gain : +38 dB<br />

•Rapport signal/bruit : > 85 dB<br />

•Distorsion : < 1% à 120 W<br />

•Impédance d’entrée : symétrique 40 KΩ,<br />

asymétrique 8KΩ<br />

•Fonction bypass pour intégration dans un système<br />

Home Cinéma<br />

•Dimensions : 48 x 17.5 x 42 cm (LxHxP)<br />

•Poids : 26,2 kg<br />

•Prix : 10 680 € (option Dac 4 080 €, option Phono 2 150 €)


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dispose de deux paires de transistors bipolaires<br />

Sanken (à la place de quatre) par canal, raison pour<br />

laquelle la puissance est de moitié par rapport<br />

au grand-frère. Idem pour le filtrage, assuré par<br />

pas moins de 12 (6 par canal) condensateurs<br />

Nichikon de 10 000 µF chacun, la capacité étant au<br />

total à 60 000 µF par canal. Les quatre transistors<br />

fonctionnent en Classe AB sans que soit ajoutée<br />

une quelconque contre-réaction, une technique<br />

chère à Gryphon. Autre pièce maîtresse pour un<br />

intégré ou un préampli : la commande de volume.<br />

Là aussi, Gryphon a fait preuve d’audace et de<br />

sérieux. Il s’agit d’un atténuateur passif géré par un<br />

microprocesseur qui, à chaque pas, ne fait intervenir<br />

que 6 résistances au maximum limitant toute perte<br />

de qualité du signal audio. Tout ce système de<br />

commande comme l’écran est alimenté séparément<br />

des circuits d’amplification, une façon d’éliminer les<br />

risques d’interférences. Et effectivement, lorsque<br />

nous activons la commande de volume ou le<br />

changement de source, aucun bruit parasite n’est<br />

perceptible en cours d’écoute.<br />

Plus que de simples options<br />

Comme dit plus haut, le Diablo 120 peut s’enrichir,<br />

d’une section DAC ou d’une section phono. Le<br />

module DAC est issu du convertisseur très haut<br />

de gamme Kalliope. Il compte 4 entrées distinctes<br />

avec une USB asynchrone, 1 symétrique AES/EBU<br />

par XLR, une S/PDIF par une BNC 75 Ω et enfin une<br />

optique Toslink. La résolution maximale grimpe<br />

jusqu’à 32 bits/384 kHz en PCM et accepte aussi les<br />

flux DSD en mode natif. Ce module 120 DAC est<br />

configuré autour d’une puce Sabre ES9018 tandis<br />

que tous les étages de sortie bénéficient d’une<br />

véritable topologie double mono fonctionnant en<br />

pure Classe A.<br />

Basé sur le légendaire préampli phono Legato, le<br />

module additionnel pour cellules phonolectrice<br />

du Diablo 120 ne comprend que des composants<br />

de très haut niveau. Quatre petits inverseurs<br />

permettent un réglage fin suivant le type de<br />

cellule utilisée. Ils permettent une adaptation en<br />

gain et impédance aux cellules MM et MC. Nous<br />

retrouvons, là aussi, une architecture des circuits de<br />

type double mono pour une parfaite séparation des<br />

canaux avec transistors bipolaires en sortie.<br />

Écoute : chaleur et humanité<br />

Nous avons pu conserver ce Gryphon Diablo 120<br />

quelque temps ce qui nous a permis de l’essayer<br />

avec différentes sources bien entendu, mais aussi en<br />

simple intégré analogique ou avec sa section Dac.<br />

Si Flemming Rasmussen n’a pas hésité à appeler<br />

cet ampli Diablo, souhaitait-il faire référence à son<br />

caractère puissant et musclé ? Son alimentation<br />

surdimensionnée et son impédance basse en sortie<br />

vont, il est vrai, dans ce sens.<br />

Et bien, autant dire que ce Diablo 120 est bien plus<br />

que cela. Il se montre aussi envoutant, capiteux,<br />

riche en timbre, énormément plus délicat donc<br />

que son nom ne le suggère. Si cet ampli sait<br />

affectivement piloter tous types d’enceintes, cela<br />

se sent dès que l’on pousse le niveau, il tient<br />

bon le cap sans la moindre marque de faiblesse<br />

ou de gêne. Assez rapidement, nous le sentons<br />

doué d’une véritable propension à matérialiser le<br />

message sonore ; il installe une scène sonore tout<br />

en profondeur et d’une présence tactile <strong>mag</strong>nifique.<br />

Avec lui, il y a du poids et de la chair sur chaque<br />

note, la restitution sonore devenant beaucoup<br />

plus charnelle et vivante, ce qui nous rapproche<br />

d’un son purement analogique. Les timbres sont<br />

<strong>mag</strong>nifiquement restitués, le nombre de nuances et


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

59<br />

micro-détails de la restitution concourent largement<br />

à cet effet de réalisme. Le Gryphon Diablo 120 est<br />

généreux sur ce point avec un haut du spectre doux<br />

et chaud qui se déploie parfaitement avec un grave<br />

tonique et d’une profondeur abyssale.<br />

L’analyse du message sonore est très poussée, mais<br />

sans pour autant devenir froide, car sa transparence<br />

ne tombe pas dans une sorte de caricature qui<br />

mettrait une partie du spectre en avant au risque<br />

de dénaturer la justesse des timbres. Il est évident<br />

que le haut du spectre, fouillé et nuancé s’articule<br />

avec un médium plein et charnu. L’exemple nous en<br />

est fourni par l’écoute des Concertos pour Violon<br />

Opus 7 du compositeur baroque Jean-Marie Leclair,<br />

joué et dirigé par Fabio Biondi (24 bits/88,2kHz)<br />

et l’orchestre Europa Galante. Le jeu en soliste du<br />

violoniste Fabio Biondi, comme ses ornements et<br />

phrasés musicaux sont particulièrement soulignés<br />

par le Diablo 120 qui montre à cet effet beaucoup<br />

de nuance. Cet amplificateur sait souligner avec<br />

discrétion et cohérence la sonorité de ce violon<br />

baroque comme l’alto, le violoncelle ou encore de<br />

la violone (grande viole). L’i<strong>mag</strong>e stéréo organise<br />

chaque rang d’instruments au sein d’une scène<br />

sonore parfaitement structurée. Nous employons<br />

souvent le terme d’holographique, avec cet ampli<br />

il prend une signification toute différente. Il y a de<br />

l’air entre chaque musicien avec une profondeur<br />

de champ vraiment remarquable. En plus, tout se<br />

passe dans une ambiance que berce une certaine<br />

douceur, nous donnant l’impression d’un appareil<br />

fonctionnement en pure Classe A.<br />

Nous retrouvons ce velouté sur le piano<br />

accompagnant Claude Nougaro sur son titre<br />

«Eau Douce» de son album «La Note Bleue». Le<br />

timbre de la voix de cet interprète est parfaitement<br />

reproduit. Son accent comme son grain légèrement<br />

roulant se retrouve <strong>mag</strong>nifié par cet ampli. Puis les<br />

morsures des coups de baguettes sur les cymbales<br />

de la batterie offrent un réalisme supplémentaire<br />

comme le piano qui ne cesse d’osciller entre<br />

douceur et vivacité. C’est clair, précis, mais pas<br />

étincelant, ce qui se traduirait par une coloration<br />

dans le haut du spectre. Le Gryphon Diablo 120<br />

humanise la restitution avec ce côté chaud et lisse.<br />

Nous sommes également agréablement surpris<br />

pour ne pas dire charmé par l’apparition de la<br />

cantatrice Natalie Dessay dans le morceau «Autour<br />

de Minuit», une composition de Thelonious Monk.<br />

La véracité des différents timbres, l’homogénéité<br />

de la scène sonore qui accuse une profondeur et un<br />

sens de du rythme indéfectible, tout joue pour que<br />

l’émotion soit au cœur de cette écoute.<br />

Pour voir un peu ce que ce Gryphon Diablo 120 a<br />

sous le pied rien de tel que «Hey Now» du LP «If<br />

You Wait» du groupe London Grammar. La basse<br />

électrique déboule dans notre pièce avec un niveau<br />

et une tenue superbes. Cet ampli tient les enceintes<br />

avec une parfaite maîtrise. Le bas est fourni, puissant<br />

tout en ne bavant à aucun instant. Au milieu de ce<br />

tumulte, le jeu du batteur reste parfaitement lisible<br />

comme celui du guitariste. Nous avons terminé nos<br />

écoutes avec le tout dernier Carl Graig, «Versus»,<br />

qui mélange avec bonheur et force une partition<br />

purement électro avec un orchestre classique<br />

joué par Les Siècles conduit par l’iconoclaste chef<br />

d’orchestre François-Xavier Roth. Le Gryphon Diablo<br />

120 tient le bas du spectre avec une fermeté et un<br />

niveau que seuls les amplis à l’alimentation bien<br />

réalisée peuvent faire. Malgré un volume fort, il n’en<br />

oublie pas le moindre détail ou la moindre sonorité<br />

ajoutée ci ou là, des sons électroniques qui se<br />

mêlent à tous les instruments classiques acoustiques<br />

cette fois. Le pouvoir de séparation, comme celui<br />

de positionner chaque source sonore dans l’espace<br />

confine au génie. Même avec de la musique<br />

électronique que coupent des accords de piano<br />

virulents ou encore un rang d’instruments à vent, cet<br />

intégré arrive à parfaitement distinguer chaque note<br />

tout en lui offrant une palette de couleurs juste et<br />

variée. Il lui arrive d’être violent, bousculant même<br />

si la musique le demande, mais il sait le faire avec<br />

classe et distinction.<br />

Conclusion<br />

Inutile de dire que ne ce furent pas les seules<br />

pièces musicales que nous avons mises entre<br />

nos oreilles. Le Gryphon Diablo 120 est le genre<br />

d’amplificateur qui nous fait replonger dans toute<br />

notre discographie pour redécouvrir chaque titre<br />

ou album. En résumé, ce Diablo 120 a tout pour<br />

lui : fabrication, puissance, vélocité et qualité des<br />

timbres : un appareil qui nous a bouleversés tant il<br />

offre une musicalité chantante tout en étant vraie.<br />

Un must à découvrir.<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


60 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

MICROMEGA<br />

M-One M-150<br />

6200 €<br />

Nous vous avions annoncé le lancement de l’ampli HiFi haut de gamme Micromega M-One 150<br />

il y a peu. Voici le temps de l’analyse de ce surdoué, «made in France», qui comme son petit<br />

frère Micomega M-One 100, que nous avons testé il y a un an, nous a totalement enchantés.<br />

Il est annoncé comme plus puissant, c’est un fait, mais surtout il intègre la correction électroacoustique<br />

M.A.R.S que nous avons pu essayer dans deux configurations totalement différentes<br />

et dont l’efficacité nous a réellement convaincues.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Dans notre dernier guide <strong>Hifi</strong> 2016, nous avions<br />

décerné notre Cœur d’Or au modèle M-One<br />

100 tant ce dernier était complet en matière de<br />

connectique tout en étant capable de reproduire<br />

la musique avec une droiture comme une rapidité<br />

surprenante : le son Micromega que nous<br />

apprécions. Il a, d’ailleurs, été salué en recevant<br />

un grand nombre de prix de la presse française<br />

et étrangère. À cette époque, nous savions déjà<br />

qu’un grand frère était en gestation, son lancement<br />

étant prévu pour cette année. Outre une puissance<br />

accrue, celui-ci ajoute le système de correction<br />

acoustique M.A.R.S (pour le M-One 100, elle est en<br />

option pour 1000 €).<br />

Même ergonomie et fonctionnalités<br />

Le M-One 150 est, comme son petit frère, non<br />

seulement très complet quant à son nombre<br />

d’entrées et d’une ergonomie très travaillée. Pour<br />

l’esthétique, c’est le cabinet Pineau & le Porcher qui<br />

en a dessiné le châssis à la fois élégant et surtout<br />

devant refléter le haut niveau de technologie de<br />

l’appareil : le pari est totalement réussi. Le coffret<br />

usiné dans un bloc d’aluminium massif peut se parer<br />

d’une multitude de finitions. Disponible en finition<br />

aluminium ou en noir dans sa version la plus simple,<br />

le M-One 150 est proposé en plusieurs finitions<br />

laquées en option. Mais l’accquéreur peut aussi<br />

personnaliser son appareil avec d’autres habillages<br />

avec des matériaux tels que le cuir ou le carbone via<br />

un réseau d’artisans français.<br />

Afin de pouvoir être utilisé à l’horizontale ou à<br />

la verticale (fixé contre un mur), le M-One 150 se<br />

voit aussi doté d’un double panneau d’affichage<br />

(devant et au-dessus) qui changent suivant<br />

son positionnement, la taille des icônes et des<br />

caractères pouvant être réglée via la télécommande,<br />

cela permet un meilleur confort de lecture, quelle<br />

que soit la distance à laquelle on se trouve de<br />

l’appareil. Pour éviter le triste spectacle des câbles<br />

et des connecteurs surtout lorsque l’appareil sera<br />

fixé contre un mur, toute la face arrière comprenant<br />

l’ensemble de la connectique est déportée vers<br />

l’intérieur de quelques centimètres.<br />

Une belle télécommande est fournie tandis qu’une<br />

application sur iOS et Android est aujourd’hui<br />

disponible pour que cet intégré puisse piloté depuis<br />

le réseau domestique. L’appli propose notamment<br />

le streaming des radios Internet ou la lecture de<br />

fichiers musicaux depuis un disque NAS en réseau.<br />

Une multitude d’entrées analogiques<br />

et numériques<br />

La connectique est la même que sur M-100. Elle<br />

compte une entrée phono MM et MC, deux entrées<br />

Ligne analogiques (RCA et XLR) ainsi que quatre<br />

entrées numériques : USB B asynchrone, optique,<br />

coaxiale et AES/EBU. La résolution numérique peut


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

61<br />

monter (selon l’entrée) jusqu’à 32<br />

bits/768 kHz en PCM. L’USB accepte<br />

même les DSD jusqu’à 11.2MHz pour.<br />

On peut aussi noter la présence de<br />

deux entrées I2S au format HDMI.<br />

Celles-ci ne sont pas utilisables pour<br />

l’instant, annoncées comme réservées<br />

à de futurs produits Micromega.<br />

En plus des sorties pour enceintes,<br />

nous avons également une sortie Preout<br />

par XLR et une seconde sortie,<br />

cette fois sur RCA, pour un caisson de<br />

grave. Ajoutons enfin la présence d’une prise minijack<br />

sur le devant de l’appareil pour l’utilisation d’un<br />

casque.<br />

Un trajet du signal totalement en symétrique<br />

Le M-One 150 est capable de délivrer 2 x 150<br />

watts sous 8 ohms et 2 x 300 sous 4 ohms. Le gain<br />

en puissance par rapport au M-100 est assuré<br />

par la présence de 2 transistors supplémentaires,<br />

passant de deux à quatre par canal et fonctionnant<br />

en parallèle. Ces transistors bipolaires de type<br />

ThermalTrack à diode de compensation (<strong>ON</strong><br />

Semiconducteur) sont précédés d’autres transistors<br />

<strong>ON</strong> Semi Conductor, en l’occurrence des modèles<br />

2SA1507/2SC3902, ce qui permet l’alimentation<br />

d’enceintes dont l’impédance descend très bas.<br />

Les étages de puissance sont montés sur une sorte<br />

de rail traversant l’appareil de part en part. C’est<br />

en réalité un tunnel de refroidissement avec une<br />

ventilation extrêmement silencieuse donnant sur les<br />

flancs gauche et droit.<br />

L’alimentation ou plutôt les deux alimentations<br />

ont été aussi boostées par rapport au M-100<br />

tout en comptant toujours 6 condensateurs<br />

électrochimiques de 470µF/200V et nous retrouvons<br />

toujours le principe des alimentations à découpage<br />

à résonance LLC (inductance, inductance, capacité).<br />

Comme nous le voyons, Micromega a marié une<br />

technologie traditionnelle tout en symétrique avec<br />

ses étages de puissance en Classe AB et un principe<br />

d’alimentation à découpage plus actuel afin de tirer<br />

le meilleur des deux.<br />

M.A.R.S. : un système de correction<br />

acoustique hyper efficace<br />

système complet, c’est-à-dire : enceintes et pièces.<br />

Elle joue sur trois critères : réponse impulsionnelle,<br />

réponse en fréquence et alignement temporel des<br />

enceintes, puis en effet, elle gomme les résonances<br />

de votre pièce sur la plage de fréquences comprises<br />

entre 20 et 350 Hz.<br />

La mise en œuvre est on ne peut plus simple. Il<br />

suffit de brancher le microphone et de commander<br />

la correction à partir du menu de l’appareil.<br />

L’opération ne dure qu’une dizaine de minutes et<br />

change vraiment la donne. Chaque M-One 150 est<br />

fourni avec son propre microphone basé sur un<br />

modèle omnidirectionnel Daytona EMM6 qui, avant<br />

d’être livré, a subi des modifications pour être le<br />

plus efficace possible avec les deux amplis de cette<br />

série Micromega M-One. Deux types de correction<br />

sont sélectionnables depuis le menu : Auto qui<br />

limite les résonances de la pièce tout en gardant la<br />

courbe de réponse en fréquences des enceintes et<br />

puis Flat, qui elle, fait le même type de correction<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 150 (8 Ω) et 2 x 300 (4 Ω)<br />

•Distorsion DHT : < à 0.001%<br />

•Facteur d’amortissement : sup à 500<br />

•Entrées analogiques : 1 RCA Phono (MM et MC), 1 RCA<br />

Ligne + 1 XLR<br />

Entrées numériques : USB B, optique, coaxiale, AES/EBU<br />

•Dimensions : 430 x 350 x 56 mm (LxPxH)<br />

•Poids : 9.3 kg<br />

Notre avis<br />

De plus, ce M-One 150 dispose nativement d’un<br />

système de correction appelé M.A.R.S qui corrigera<br />

les défauts de votre système audio grâce à trois<br />

mesures (dans l’axe, à votre position d’écoute,<br />

puis 20 cm à droite et 20 cm à gauche de ce même<br />

point). Cette correction prend en compte votre<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


62 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

que la précédente, mais corrige également la<br />

réponse dans les basses fréquences. Nous avons,<br />

bien entendu, essayé les deux.<br />

Écoute : bienvenu sur la planète M.A.R.S<br />

Nous n’avons pas eu l’occasion de faire un<br />

comparatif direct entre le Micromega M-100 et le<br />

nouveau Micromega M-150. Cependant, nous y<br />

retrouvons le même caractère vif et transparent<br />

qu’embellit un aigu fin, très détaillé, et ce sans<br />

aucune coloration. Ce haut du spectre reste tout<br />

aussi soyeux et d’une cruelle précision qui fait<br />

remonter tous les détails des prises de son. Les<br />

fréquences graves que nous avions trouvées<br />

puissantes tout en ne débordant pas une seconde<br />

de leur rôle sont toujours présentes. Au fil des<br />

écoutes, il nous est même apparu que ces dernières<br />

avaient gagné en charpente et en assise, ce qui a<br />

comme effet une scène sonore encore plus ample,<br />

mais toujours aussi précise. Nous retrouvons le<br />

fameux son Micromega, un son vif et très rapide et<br />

du genre à ne pas se laisser déborder. En cela, le<br />

M-150 s’éloigne, par exemple, d’un Gato AMP-150<br />

ou encore d’un Diablo 120 de chez Gryphon que<br />

nous pourrions comparer à des appareils à tubes<br />

pour leur suavité et leur texture des timbres. Les<br />

médiums du Micromega M-One 150 présentent<br />

néanmoins une belle nature, ce qui laisse s’exprimer<br />

dans toute leur étendue les timbres des divers<br />

instruments ou voix reproduits. Et la dynamique<br />

appuie le tout, cet ampli a une santé de fer et n’a<br />

peur de rien. Le Micromega M-150 est taillé pour<br />

aller vite et bien, tout cela sans fioritures ou effets<br />

artificiels.<br />

Mais ce qui nous a le plus intéressés, ce sont les<br />

apports de la correction M.A.R.S que propose<br />

cet intégré. Nous avons comparé les résultats<br />

sans correction ou avec, en mode Auto ou Flat,<br />

et choisir celle qui nous satisfaisait le plus, en<br />

l’occurrence ce fut la position Auto. Nous avons<br />

écouté le LP de Michel Jonaz avec le fameux<br />

morceau «Le Temps Passé» de «la Ballade de Mister<br />

Swing», un enregistrement avec une remontée<br />

accidentelle de 15 dB dans le bas du spectre. Avec<br />

la correction M.A.R.S., la voix de Michel Jonaz est<br />

plus précise, plus humaine comme si elle s’incarnait<br />

bien mieux dans l’espace. La structure de l’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique est encore mieux maîtrisée. Chaque<br />

source sonore est placée de façon bien plus<br />

rigoureuse, elle gagne en densité et en largeur. Les<br />

détails des congas ; son des peaux et de la frappe ;<br />

deviennent plus réalistes, nous y gagnons sur tous<br />

les tableaux.<br />

Même constatation sur le morceau «Old Home<br />

Movie» de la musique du film «Arizona Dream» de<br />

Goran Bregovic. Les cloches ou autres instruments<br />

à percussion, d’un son très cristallin, apparaissent<br />

avec encore plus de précision. Les harmoniques<br />

supérieures semblent grandir, comme si elles se<br />

paraient d’une richesse bien plus grande. L’attaque<br />

et les extinctions de notes sont bien plus franches,<br />

avec en plus une mise en relief poussée à son<br />

paroxysme. Sur ce morceau, est enregistré un<br />

sous-grave assez impressionnant et bien avec la<br />

correction M.A.R.S, il peut se développer dans notre<br />

pièce dans toute sa splendeur, mais là aussi sans<br />

aucune résonance parasite. Le bas du spectre gagne<br />

donc en propreté et en netteté, à tel point qu’en<br />

revenant à la position Correction Off, ce morceau<br />

semble perdre toute sa suavité et son réalisme en<br />

matière d’i<strong>mag</strong>e sonore.<br />

Conclusion<br />

Micromega signe encore une fois un sans-faute sur<br />

le design, les fonctionnalités et la musicalité de son<br />

nouvel intégré. Pouvait-on i<strong>mag</strong>iner autre chose<br />

en réalité ? Dans notre pièce, nos enceintes Grand<br />

Cru Horizon se sont senties parfaitement à l’aise et<br />

<strong>mag</strong>nifiquement tenues. Cet ampli <strong>Hifi</strong> intégré est<br />

une réussite sur tous les plans.


| GT Series |<br />

MADE TO PERFORM<br />

• RCS B 349125072 Crédit Photo : C.H. Bernardot / Shutterstock. Photos et illustrations non contractuelles.<br />

GT1<br />

GT2-HD<br />

GT3<br />

GT1-HD GT2-HD GT3-HD GT-CENTER-HD GT-SW2<br />

GT1-HD<br />

GT2-HD<br />

GT3<br />

GT1-HD<br />

GT2-HD<br />

GT3-HD<br />

GT1<br />

GT1-HD<br />

GT2-HD<br />

GT-CENTER-HD<br />

GT-SW2<br />

GT1<br />

GT1<br />

GT2<br />

GT1-HD<br />

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64 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> HiFi <strong>2017</strong><br />

NAD<br />

C338<br />

700 €<br />

Nad c’est la marque, à l’origine britannique, qui lança en 1978 le 3020, un petit ampli<br />

audiophile abordable qui devint l’intégré stéréo le plus vendu de l’histoire de la Hi-Fi, avec<br />

plus d’un million d’exemplaires écoulés. Le C 338 essaie de réitérer l’exploit de son illustre<br />

aïeul. Il se veut à la fois simple et résolument moderne, universel, ouvert à la musique en<br />

réseau grâce à son récepteur Chromecast intégré tout en offrant des performances sans<br />

faille à un prix très raisonnable...<br />

par Pierre Stemmelin<br />

Esthétiquement, l’appareil ne renie pas ses origines.<br />

Le Nad C 338 garde le design extrêmement sobre<br />

et intemporel, habituel aux petits intégrés de la<br />

marque. Sur sa façade en plastique gris foncé, on ne<br />

trouve qu’un afficheur central et cinq boutons : une<br />

touche de mise en veille, deux pour sélectionner<br />

la source, un potentiomètre de volume et, unique<br />

excentricité, un bouton «Bass EQ». La petite<br />

télécommande n’ajoute pas grand-chose : juste une<br />

touche «Dim» pour ajuster l’intensité lumineuse de<br />

l’afficheur et trois boutons pour zapper de morceau,<br />

mettre en pause ou activer la lecture de musique.<br />

Un choix de sources adapté aux temps<br />

modernes : Chromecast, Bluetooth et phono<br />

Le panneau arrière du Nad C338, même s’il<br />

reste assez épuré, dévoile un peu plus l’aspect<br />

contemporain de l’appareil. Il possède deux entrées<br />

Ligne traditionnelles pour les «vieilles» sources<br />

analogiques, ainsi qu’une paire de RCA plus borne<br />

de mise à la masse destinées à un platine vinyle<br />

équipée d’une cellule à aimant mobile (MM).<br />

Viennent ensuite les premiers signes d’ouverture aux<br />

temps modernes avec quatre entrées numériques<br />

: deux optiques Toslink et deux coaxiales sur RCA<br />

repérés par des bagues oranges.<br />

Enfin, s’ajoutent pas moins de trois antennes pour<br />

les sources sans-fil. Le Nad C338 possède en effet<br />

un récepteur Bluetooth et une liaison Wi-Fi. D’après<br />

ce qu’annoncent ses géniteurs, il serait le premier<br />

amplificateur Hi-Fi à intégrer le module Chromecast<br />

de Google. Cela donne la possibilité de piloter la<br />

lecture de musique depuis un navigateur Chrome<br />

installé sur un ordinateur (PC ou Mac), mais aussi<br />

depuis un smartphone ou une tablette, qu’il soit<br />

sous iOS ou Android. De nombreuses applications<br />

proposent la fonction Chromecast que ce soit pour<br />

les webradios ou les services de musique en ligne<br />

comme Deezer, Qobuz, Spotify et naturellement<br />

Google Music. Après avoir lancé la lecture depuis un<br />

smartphone ou la tablette, ce n’est plus ce dernier<br />

qui assure le streaming, mais le lecteur Chromecast<br />

intégré au Nad C338 qui prend la connexion en<br />

direct, évitant ainsi les interférences et d’occuper<br />

le périphérique. Il est même possible de lire des<br />

fichiers de musique stockés sur le réseau local en<br />

mode DLNA en utilisant par exemple l’application<br />

BubbleUPnP.<br />

Le tableau de connectique est donc assez<br />

complet avec pour seuls absents un port USB pour<br />

ordinateur et une prise réseau Ethernet.<br />

Des circuits d’amplification résolument du<br />

troisième millénaire<br />

Sous le capot du Nad C338, les circuits ressemblent<br />

beaucoup à ceux que l’on trouve chez... Bluesound<br />

et notamment sur le petit ampli réseau Bluesound<br />

Powernode 2 (900 €) que nous avons testé l’an<br />

dernier. C’est normal, car Nad et Bluesound font<br />

partie du même groupe canadien, Lenbrook Audio.<br />

On se demande d’ailleurs pourquoi le Nad C338<br />

n’est pas compatible avec le système de pilotage<br />

audio multiroom BluOS. C’est pourtant la mode en<br />

ce moment d’unifier les gammes. On le voit chez<br />

Yamaha avec MusicCast, Denon/Marantz avec Heos,<br />

ou Onkyo/Pioneer avec FireConnect. Peut-être<br />

une raison de coût ? Si l’on voulait être méchant,<br />

on dirait que le C338 est un Bluesound habillé du<br />

costume rassurant des vieux appareils Nad. Mais il<br />

n’y a pas de raison de l’être. Les circuits audio de


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> HiFi <strong>2017</strong><br />

65<br />

Bluesound viennent à l’origine de chez Nad (il faut<br />

rendre à César ce qui lui appartient) et cet ampli<br />

intégré C338 semble avoir été conçu pour offrir les<br />

meilleures performances sonores.<br />

Le châssis est tout d’abord formé d’épaisses<br />

tôles pliées qui confèrent à ce petit appareil<br />

une étonnante rigidité et robustesse qui le<br />

prémunissent des interférences extérieures.<br />

Les circuits à l’intérieur sont très proprement<br />

ordonnés et optimisés. Ils emploient des recettes<br />

résolument modernes : alimentation à découpage<br />

et amplification numérique. On remarque en étage<br />

d’entrée analogique un circuit phono semi-blindé<br />

de très belle facture utilisant un ampli Op 1652<br />

de chez Texas Instruments. Du côté numérique se<br />

trouve un convertisseur Burr Brown PCM1796 (24<br />

bits/192 kHz). Enfin, la section de puissance est un<br />

module HybridDigital de Hypex. Portant la référence<br />

UcD102, il est spécialement customisé pour le Nad<br />

C338.<br />

Tout cela n’a rien à voir avec la conception des<br />

anciens amplis Nad, cependant on retrouve les<br />

caractéristiques qui ont fait la réputation de la<br />

marque : des capacités dynamiques très élevées.<br />

Même si la puissance en régime continu n’est que<br />

de 2 x 50 watts sous 8 Ω, elle monte à 80 watts en<br />

régime dynamique, toujours sous 8 Ω, et jusqu’à<br />

210 watts sous 2 Ω. La capacité en courant va même<br />

jusqu’à 18 A sous 1 Ω ! Cela promet des étincelles à<br />

l’écoute.<br />

À l’écoute : une santé d’enfer<br />

Dynamique, énergie et vitalité ont toujours été<br />

à l’écoute les signes distinctifs des bons petits<br />

amplificateurs intégrés Nad et ils s’appliquent<br />

parfaitement à ce nouveau modèle. Les<br />

technologies évoluent, mais la personnalité reste.<br />

Le C338 affiche une santé d’enfer sur tous les<br />

styles de musique, tout en étant capable de fournir<br />

des niveaux sonores très élevés et donner une<br />

impression de puissance sans commune mesure<br />

avec ses 2 x 50 watts annoncés. À partir de grosses<br />

enceintes, équipées de boomers de 20 cm de<br />

diamètre, nous l’avons entendu délivrer des nappes<br />

de basses à faire frémir, capables de faire vibrer le<br />

canapé et la vaisselle.<br />

Certes, la restitution à partir de sources Bluetooth<br />

ou de services de musique en ligne par Le Wi-<br />

Fi n’est pas toujours d’une parfaite définition. On<br />

aimerait aussi globalement que le Nad C338 se<br />

montre un poil plus riche en timbres dans le registre<br />

médium, afin d’afficher un peu plus de douceur et<br />

d’onctuosité. Sur ce point, il a peut-être un tout<br />

petit peu perdu par rapport aux modèles purement<br />

analogiques de Nad. Par contre, pour ce qui est de<br />

l’énergie, de la présence dans le bas du spectre,<br />

avec un registre grave qui cogne vite et fort, il nous<br />

semble aller encore plus loin que ses prédécesseurs.<br />

L’équilibre tonal légèrement en cloche, favorisant<br />

le registre médium, laisse place ici un aspect plus<br />

physiologique et à des extrémités du spectre mieux<br />

explorées. L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est quant à elle<br />

toujours très large, donnant de la place à chaque<br />

intervenant sonore. Malgré son énergie débordante<br />

et vivifiante, le Nad C338, quelque soit le niveau<br />

sonore, délivre toujours un son très propre, bien<br />

placé et mordant, affichant une excellente maitrise<br />

même sur des enceintes ou des morceaux de<br />

musique difficiles.<br />

Spécifications<br />

•Ampli de 2 x 50 watts sous 8 Ω en régime continu<br />

•Capacités dynamiques : 80 W/8 Ω, 150 W/4 Ω, 210 W/2 Ω,<br />

18 A/1 Ω<br />

•Rapport S/B et DHT : 98 dB(A), 0.03 %<br />

•Entrées : 2x Ligne, Phono MM, 2x numériques optiques,<br />

2x numériques coaxiales, Bluetooth, Wi-Fi (Chromecast et<br />

Spotify Connect)<br />

•Consommation en veille :


66 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

ROKSAN<br />

Kandy K3 INT<br />

Grâce à son alimentation surdimensionnée et son montage symétrique, ses 2 x<br />

300 watts sous 4 ohms, l’intégré Kandy K3 INT du fabricant britannique Roksan<br />

est paré à toutes situations, même les plus difficiles. Cette capacité lui donne une<br />

esthétique sonore bien identifiable, une signature que beaucoup d’audiophiles<br />

vont apprécier comme son grand nombre d’entrées dont une phono MM et une<br />

liaison sans-fil Bluetooth. Un intégré à coups de foudre ? par Pierre-Yves Maton<br />

1600 €<br />

La marque britannique Roksan, sous la direction de<br />

ses créateurs M. Touraj Loghaddam et l’ingénieur<br />

M. Tufan Hashemi , arrive sur le marché de la <strong>Hifi</strong><br />

en 1985 avec une platine vinyle dont nous pouvons<br />

dire qu’elle était en avance sur son temps. La Xerxès<br />

(nom d’un grand roi Perse du Ve siècle et fils de<br />

Darius 1er) bousculait en effet quelque peu les idées<br />

répandues à l’époque avec notamment l’adoption<br />

quasi généralisée des contre-platines suspendues.<br />

La conception de cette Xerxès, toujours présente<br />

dans le catalogue Roksan aujourd’hui sous une<br />

forme encore plus aboutie sous l’appellation 20<br />

Plus, partait de l’idée qu’une masse flottante ou<br />

suspendue ne pouvait prétendre effectuer une<br />

lecture de précision. En un mot, la Xerxès faisait<br />

appel à des principes totalement étrangers aux<br />

Thorens, Linn, Ariston, Pink Triange de l’époque.<br />

Ce fut, très certainement, la toute première platine<br />

lourde et amortie. Puis vint le premier bras de<br />

lecture de la marque avec le modèle Artemiz<br />

accompagné rapidement par de sa cellule Shirza.<br />

Ils furent suivis du Tabriz et de la cellule Corus deux<br />

ans plus tard.<br />

Les premières électroniques Roksan firent leur<br />

apparition en 1990 avec l’intégré ROK S1, puis il<br />

fallut attendre 10 ans pour voir émerger la série<br />

plus abordable Kandy dont l’intégré K3, que nous<br />

testons ici, est un digne héritier. Le modèle Kandy<br />

MKIII, puis le Kandy LIII arrivèrent juste avant le<br />

K2 que remplace aujourd’hui notre intégré de<br />

ce test. La puissance comme la capacité à tenir<br />

des enceintes difficiles ont été augmentées, des<br />

nouveaux transistors de puissance remplaçant ceux<br />

du précédent amplificateur. Ce Kandy K3 INT se<br />

voit aussi doter d’une nouvelle connexion sans-fil<br />

Bluetooth tout en conservant une section phono<br />

MM d’origine ; modernité et tradition sont ainsi<br />

réunies au sein du même appareil.<br />

Construit comme un tank ou un char de<br />

guerre Perse<br />

Si le Kandy K2 INT reprenait en partie les canons<br />

esthétiques des autres électroniques Roksan,<br />

notamment ceux de la série Caspian aux formes<br />

douces, le Kandy K3 INT est, de ce côté, bien<br />

plus austère. Il en est fini des boutons aux formes<br />

arrondies et chromes rutilants habillant la face avant,<br />

la sobriété est désormais de rigueur. Néanmoins,<br />

ce Roksan K3 INT est disponible avec trois finitions


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

67<br />

différentes : anthracite (noir), charbon de bois<br />

(marron), ou opium (gris clair) comme tous les autres<br />

éléments de cette série qui compte un lecteur CD,<br />

un bloc de puissance et un convertisseur.<br />

La construction ne fait pas dans la dentelle,<br />

toute l’électronique est placée dans un châssis<br />

en tôle emboutie et façade en aluminium de 6<br />

mm d’épaisseur aux couleurs précitées. Sur cette<br />

dernière, deux boutons-poussoirs «»<br />

permettent de choisir entre les 5 entrées RCA dont<br />

une destinée à corriger la courbe RIAA d’une cellule<br />

phono à aimant mobile (MM).<br />

Une touche «Mode» met le Roksan K3 INT en<br />

service, une pression supplémentaire baisse le<br />

niveau d’écoute de 20 dB (mute), la mise en route<br />

générale de l’appareil se situe sous l’appareil, sur le<br />

côté gauche. Une écoute plus intimiste est possible<br />

grâce à la présence d’une sortie pour un casque<br />

sur prise Jack 3.5 mm installée à proximité du<br />

bouton de volume comme la mise en fonction de la<br />

connexion sans-fil via le protocole Bluetooth AptX<br />

ou SBC.<br />

À l’arrière de l’appareil, en plus de toute la<br />

connectique d’entrée et des bornes de sorties pour<br />

les enceintes (acceptant fiches banane, fourches<br />

et fil nu), le Rokasan K3 INT arbore deux paires de<br />

RCA dont l’une sert d’entrée pour l’amplification<br />

directe des canaux avant d’un ampli audio-vidéo,<br />

les deux autres transformant l’appareil en simple<br />

préamplificateur, et ceci pour l’adjonction d’un bloc<br />

de puissance en plus.<br />

Un puissant moteur de course<br />

Une fois le lourd capot ajouré retiré, l’intérieur<br />

du Roksan Kandy K3 INT ne se différencie pas<br />

franchement de son prédécesseur. Nous retrouvons<br />

toujours un large transformateur torique à double<br />

enroulement de 550 VA à très faible bruit afin d’offrir<br />

une puissance plus que confortable puisque Roksan<br />

annonce 2 x 150 W sous 8 ohms et 2 x 300 sous 4<br />

ohms. Preuve s’il en est besoin que l’appareil est<br />

très bien conçu. La réserve de puissance instantanée<br />

est donnée par un bon nombre de capacités, dont<br />

deux principales de marque Samwha de 8200 µ/80V.<br />

Les circuits de sortie sont totalement symétriques et<br />

on n’y dénombre pas moins de 8 transistors MOS-<br />

FET Vishay IRPF240 (4 paires par canal). Ils sont tous<br />

fixés à un grand dissipateur de chaleur qui coupe<br />

visuellement l’appareil en deux. Le transformateur<br />

est lui solidement fixé sur le côté gauche de<br />

l’appareil, il est tout de même découplé du socle<br />

par une matière amortissante.<br />

Les entrées sont commutées par de multiples<br />

relais Axicom gérés par un microprocesseur et les<br />

connecteurs sont directement soudés sur le circuit<br />

époxy contenant l’intégralité des composants qu’ils<br />

fussent discrets ou CMS. Cependant, les étages<br />

d’entrée et de sortie sont soigneusement séparés<br />

pour éviter toutes interférences entre les circuits. On<br />

note également de nombreuses protections et le<br />

potentiomètre du type Alps est couplé à un moteur<br />

pour une utilisation depuis la télécommande fournie<br />

avec l’appareil.<br />

Même si l’esthétique du K3 INT n’est pas dès plus<br />

flamboyante, l’intérieur donne un sentiment de<br />

solidité et de puissance maîtrisée, c’est bien ce que<br />

nous avons retrouvé à l’écoute d’ailleurs.<br />

Écoute : du punch et de la tenue<br />

Si vous avez des enfants en bas âge, éloignezles<br />

de vos enceintes parce qu’avec cet intégré ça<br />

va décoiffer ferme. L’impression de solidité, de<br />

puissance à la merci d’un simple potentiomètre de<br />

volume devient, aux premières notes, une réalité<br />

bien tangible. La Roksan Kandy K3 INT en a sous<br />

le pied, c’est indéniable et très certainement l’effet<br />

voulu par les concepteurs. Bien entendu, ce n’est<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2x150 W sous 8Ω et 2x300 W sous 4Ω<br />

•Alimentation : transformateur torique 550VA ultra<br />

faible bruit<br />

•Connectique : 5 entrées Ligne, 1 Phono MM, 1 Bypass, 1<br />

AV, 1 sortie jack 3.5 mm casque, 1 sortie pre-out<br />

•Prise antenne Bluetooth : SBC et AptX<br />

•Dimensions : 432 x 102 x 380 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 14 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


68 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

pas l’unique qualité de cet appareil qui sait aussi<br />

se montrer charmeur sans pour autant parsemer la<br />

restitution sonore de mille colorations. Non, c’est<br />

bien le contraire qui se passe. Le K3 se montre<br />

même, au niveau de son équilibre spectral, plutôt<br />

timide avec des aigües plutôt sages et quelque<br />

peu en retrait. Sa force, il la tire d’un médium<br />

particulièrement dense où se mêlent une souplesse<br />

des textures et un pouvoir poussé d’analyse des<br />

harmoniques. Il est profondément supporté par<br />

un bas du spectre, un grave, d’une tonicité et<br />

d’un niveau assez époustouflant. Sans être trop<br />

bodybuildé, ce registre apporte à la reproduction<br />

sonore toute une assise assez remarquable pour un<br />

amplificateur intégré de ce prix.<br />

Tout cela combiné participe à une scène sonore<br />

qui nous invite au voyage musical. L’introduction<br />

de l’opéra «La Tosca» de Puccini dirigé par Lorin<br />

Maazel (Decca 16 bits/44 kHz) explose sous le rang<br />

des cors et autres instruments à vent que suit celui<br />

des violons. La voix de basse de Silvio Maionica,<br />

celle de baryton d’Alfredo Mariotti et de ténor de<br />

Franco Correli occupent l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />

sans se chevaucher une seule seconde. Elles sont<br />

très expressives avec le coffre et la puissance<br />

expressive que demandent ces tessitures. De plus,<br />

on obtient également une excellente impression<br />

d’espace. Le son n’est, en aucune manière, étriqué<br />

et coincé entre les enceintes. Bien au contraire,<br />

il remplit la pièce d’écoute et les montées en<br />

puissance des voix passent admirablement bien.<br />

C’est très contrasté et l’ensemble a beaucoup de<br />

reliefs, ce qui opère une écoute très en matière.<br />

Nous regrettons juste que les aigües n’ait pas<br />

la même précision, le Kandy K3 INT n’est pas le<br />

genre d’ampli lumineux et flamboyant. Il concentre<br />

l’essentiel de son interprétation dans un médium<br />

chargé et un bas tonitruant.<br />

L’excellente prise de son du disque «Ragas and<br />

Sagas» de Jan Garbarek (ECM 16 bits/44 kHz)<br />

où se mêlent la voix d’Ustad Fateh Ali Khan et le<br />

saxophone du compositeur, tout passe à merveille<br />

avec de nombreux détails rendus. Cet amplificateur<br />

sait positionner chaque musicien et n’est pas<br />

avare en micro-informations. Cet amplificateur<br />

met en évidence le côté aérien de ce disque sans<br />

en oublier les impacts francs de la batterie. Le<br />

message de Jan Garbarek qui semble jouer au loin<br />

n’est pas obscurci par la section de basse et les<br />

tablas dont nous pouvons presque voir toutes les<br />

subtilités du percussionniste. On retient aussi cette<br />

impression de présence avec «The Living Road «<br />

de la chanteuse Lhasa (tôt Ou tard 16 bits/44 kHz).<br />

Les timbres sont légèrement ronds, ce qui colle<br />

parfaitement avec la voix de cette chanteuse. Les<br />

diverses cloches ou marimbas de ce disque sont<br />

restitués avec un bel impact mais aussi avec de la<br />

matière. Sur cet aspect l’ampli intégré Roksan ne<br />

manque pas de consistance, quitte parfois à en<br />

oublier une plus grande lumière sur toute la partie<br />

haute du spectre.<br />

Conclusion<br />

Le nouvel intégré Roksan Kandy K3 INT a su nous<br />

montrer une capacité de contrôle supérieure à<br />

beaucoup de ses concurrents. Par certains côtés, il<br />

joue comme un appareil à tubes avec une aptitude à<br />

passer des messages complexes sans broncher une<br />

seule seconde. Pour ceux qui aiment entendre le<br />

mordant d’un violon ancien, ils seront un peu déçus<br />

mais en revanche, les audiophiles préférant une<br />

personnalité sonore très incarnée y trouveront leur<br />

compte.


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70 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

SUGDEN<br />

A21 SE Siganture<br />

Cet ampli intégré <strong>Hifi</strong>, de la série Signature, est le dernier-né d’une longue<br />

lignée de A21 dont l’origine remonte aux années 1960. Il hérite de toutes les<br />

améliorations et optimisations continues que Sugden a su apporter à un modèle<br />

mythique au cours des cinquante dernières années ! Comme nous pouvions<br />

nous y attendre, les résultats sont là ; bienvenue dans le monde de la pure<br />

Classe A et sa musicalité légendaire.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

3100 €<br />

La création de la marque anglaise Sugden remonte<br />

à 1967, à l’époque où un jeune ingénieur James<br />

E. Sugden conçoit du matériel de test pour des<br />

universités. Mais sa passion le pousse également à<br />

se pencher sur la reproduction musicale et il crée<br />

cette même année le premier amplificateur en Pure<br />

Classe A et la première mouture du A21 dont le<br />

design avec son cadre en bois était alors pour le<br />

moins rudimentaire.<br />

Sugden fut ensuite rachetée, en 1981, par Tony<br />

Miller, un homme d’affaires à la source, qui<br />

décida de conserver le nom de Sudgen comme<br />

un étendard de qualité et avouons que l’idée fut<br />

excellente comme celle d’ailleurs de ne pas changer<br />

le mode de fonctionnement du A21 d’origine, seuls<br />

le design et la qualité des composants ont subi de<br />

notables améliorations.<br />

Il a fallu attendre les années 2000 pour voir<br />

apparaître des modèles plus «modernes» avec les<br />

A21 AI (avec étage phono) et AL (uniquement avec<br />

des entrées Ligne). En 2015 sort le A21 SE et en<br />

<strong>2017</strong>, notre A21 SE Signature, une sorte de modèle<br />

anniversaire fêtant les cinquante ans de la marque.<br />

Cet appareil appartient à la série d’entrée de<br />

gamme de Sugden qui comprend également le<br />

A21, le plus petit ampli intégré de la marque, un<br />

lecteur CD Fusion 21 et un étage phono externe<br />

A21 Phono Stage.<br />

Un design tout en sobriété et élégance<br />

intemporelle<br />

Extérieurement, le A21SE et notre A21SE<br />

Signature d’aujourd’hui sont semblables (à part<br />

le nom Signature sérigraphié sur la face avant).<br />

LES différences portent sur le changement de<br />

certains composants internes passifs, moins<br />

inductifs et certaines astuces techniques tirées des<br />

amplificateurs de les séries haut de gamme Master<br />

Class et Sapphire. Le A21 SE Signature a toujours<br />

le même châssis en aluminium massif disponible<br />

en deux finitions : noir graphite ou titane. La face<br />

avant, d’une épaisseur d’un centimètre accueille les<br />

mêmes fonctions avec un commutateur de source (5<br />

au total), le contrôle de volume et le bouton de mise<br />

en marche. L’arrière de l’appareil est aussi simple<br />

avec toutes les prises d’entrées dorées à l’or fin et<br />

deux sorties (Pre-Out et Tape-Out) et enfin quatre<br />

belles bornes HP.<br />

Les flancs sont constitués de deux larges<br />

dissipateurs de chaleur dont la taille a été<br />

augmentée de 50% en comparaison au petit<br />

frère (A21 «tout court»), nécessaire aux 10 watts<br />

supplémentaires qu’il dégage. Le A21 SE Signature<br />

offre une plus grande capacité en courant avec une<br />

impédance plus basse, la question de la dissipation<br />

de chaleur était donc primordiale. Ajoutons juste


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

71<br />

qu’au-dessous de la prise d’alimentation secteur<br />

femelle IEC, un petit port permet l’alimentation de<br />

l’étage phono disponnible en option.<br />

L’appareil, dont la simplicité rime avec qualité<br />

musicale, est livré avec une télécommande basique<br />

toute en plastique, le seul point que nous pouvons<br />

regretter. Pour le reste, l’impression de solidité<br />

qu’inspire notre intégré d’aujourd’hui tranche<br />

radicalement avec certains modèles anciens dont<br />

l’allure faisait quelque peu bricolage.<br />

Un moteur à couple élevé<br />

Sous le capot, l’intérieur du Sugden A21 SE<br />

Signature laisse voir une implantation très<br />

rationnelle avec les étages d’entrées de type<br />

cascode ramenées au plus près du potentiomètre<br />

de volume Alps motorisé à pistes appariées. Ces<br />

étages reçoivent les tensions nécessaires après<br />

régulation et un gain élevé d’un circuit spécifique<br />

implanté sur le même circuit. Ce dernier est<br />

alimenté par un enroulement spécifique du gros<br />

transformateur placé en plein milieu de l’appareil.<br />

L’ayant démonté, il s’agit d’un modèle de 500 VA<br />

fait par la marque Noratel sur cahier des charges de<br />

Sudgen et découplés du châssis pour éviter toutes<br />

interférences vibratoires. Deux autres enroulements<br />

desservent individuellement les deux circuits de<br />

puissance (droit et gauche). Tous les circuits de<br />

commutation des sources par relais sont soudés sur<br />

une carte à part, au plus près des prises, le trajet de<br />

la modulation des étages d’entrée étant assuré par<br />

des 4 câbles blindés vers la section préampli.<br />

Du pur et vrai Single-Ended<br />

Vient ensuite le cœur de la bête avec ses deux<br />

étages de puissance. Accolés aux deux radiateurs,<br />

ils sont toujours bâtis autour de 4 transistors NPN<br />

Epitaxial Sanken 2SC3284 montés en Single-<br />

Ended qui offre à l’appareil une puissance de 2<br />

x 30 watts sous 8 Ω et 10 de plus sous 4 Ω. Cette<br />

puissance peut paraître quelque peu limitée, mais<br />

subjectivement elle donne l’impression d’aller<br />

beaucoup plus loin, à l’i<strong>mag</strong>e des amplificateurs à<br />

tubes. La bande passante allant de 6 Hz à 280 KHz<br />

comme le taux de distorsion inférieur à 0.006 % y<br />

sont pour quelque chose. La réserve de puissance<br />

en instantanée est assurée, entre autres, par 4 gros<br />

condensateurs Samwha de 10 000 µF sous 50 V.<br />

Pour expliquer quelque peu ce qu’est un montage<br />

Pure Classe A Single-Ended, i<strong>mag</strong>inez des<br />

transistors fonctionnant tout le temps à plein régime<br />

d’où le fait que l’appareil chauffe, car il transforme<br />

l’énergie non utilisée en chaleur. L’avantage par<br />

rapport à un habituel montage Push-Pull type classe<br />

A/B est une sensation de dynamique bien plus<br />

importante, un fonctionnement linéaire quelque soit<br />

le niveau et pas de distorsion de «commutation»<br />

des transistors. Ce type de montage est plus délicat<br />

à bien concevoir qu’un amplificateur traditionnel.<br />

Le choix des composants est essentiel comme la<br />

qualité du montage et faisons confiance à Sudgen<br />

sur ces points. Les appareils sont tous fabriqués,<br />

testés à maintes reprises avec envoi par une seule et<br />

même personne en Angleterre.<br />

Écoute : la délicieuse musicalité de la pure<br />

Class A<br />

Alors la première chose à dire, sur cet ampli Sugden<br />

A21SE Signature, est qu’il ne faut absolument pas<br />

se fier à la puissance annoncée par le constructeur,<br />

c’est-à-dire 30 watts sous 8 Ω. Certes, certaines<br />

enceintes à bas rendement (en dessous de 90<br />

dB) ou à la courbe d’impédance très torturée<br />

qui emmène les amplis dans des zones de<br />

fonctionnement critiques ne conviendront pas à<br />

cet ampli. Mais avouons qu’aujourd’hui la presque<br />

totalité des enceintes et dans une pièce d’habitation<br />

normale vont se réjouir d’être gentiment bousculées<br />

par le A21 SE Signature. Avec nos Grand Cru<br />

Horizon comme avec des Amphion Argon 3S et<br />

dans une salle d’écoute d’une vingtaine de mètres<br />

carrés, les niveaux atteints sont plus que satisfaisants<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 30 watts sous 8 Ω et 2 x 40 watts sous 4 Ω<br />

•Connectique : 5 entrées Ligne + 1 x Pre-Out et 1 Tape-Out<br />

•Rapport Signal/bruit : > 60 dB<br />

•Une télécommande RC5<br />

•Dimensions : 430 x 360 x 115 mm (LxPxH)<br />

•Poids : 15 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


72 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

pour un usage domestique.<br />

Dans ce genre de configuration, c’est la modulation,<br />

les attaques de notes comme la rapidité qui<br />

prennent toute leur importance. Avec ce Sugden,<br />

nous sommes totalement conquis. Il brille sans être<br />

trop étincelant, il est vif sans devenir agressif ou<br />

mat, en un mot, il est présent sans l’être trop.<br />

En effet, le Sugden A21SE Signature est le genre<br />

d’ampli que l’on pose, que l’on branche (en faisant<br />

quelque peu attention à la qualité de la source<br />

comme des câbles) et qui distille immédiatement<br />

une musicalité chantante, riche et bourrée<br />

d’énergie. Sur «Ein Heldenleben» (Le Héros) de<br />

R, Strauss dirigé par Herbert von Karajan (LP)<br />

les timbres sont surprenants de vie et tout à fait<br />

réjouissants. Ce Sugden assoit aussi une i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique à la fois précise et consistante et<br />

le filé des notes est d’une rare fluidité. Voilà un<br />

ampli qui fait ou plutôt restitue la musique avec<br />

un respect des nuances et une élégance rarement<br />

rencontrée dans cette gamme de prix. Nous ne<br />

pouvons rien lui reprocher si ce n’est une légère<br />

tendance à enjoliver les choses, notamment sur<br />

le violon du soliste Michel Schalbé, mais il sait le<br />

faire avec une telle subtilité et une telle aptitude à<br />

captiver l’attention que nous lui pardonnons tout<br />

de suite. Il déploie toutes les subtilités du jeu de<br />

ce musicien, ce qui nous éloigne de beaucoup<br />

d’ampli au son aseptisé et froid, une tendance qui<br />

privilégie normalement une fausse transparence.<br />

Nous percevons également toute la perspective que<br />

met le chef d’orchestre dans la disposition sonore<br />

de certains rangs d’instruments comme les cuivres<br />

qui semblent venir de loin, à l’inverse des bois qui<br />

occupent la scène sonore au début de cette œuvre.<br />

Tout est structuré avec minutie avec un placement<br />

de chaque pupitre dans l’espace de la salle de<br />

concerts.<br />

Nous retrouvons cette parfaite organisation spatiale<br />

avec le disque «We Get Request» du trio d’Oscar<br />

Peterson dans lequel ce pianiste commence<br />

en caressant son instrument avec beaucoup de<br />

douceur comme s’il jouait sur du velours. Le filé<br />

des cymbales du batteur siffle dans l’air dénotant<br />

de fait une parfaite extinction des notes. Et si l’on<br />

s’attend à un ampli un peu court dans le grave, et<br />

bien c’est tout le contraire. La contrebasse est à la<br />

fois ronde et chaloupée. Elle donne la juste mesure<br />

à cet orchestre de jazz sans alourdir la restitution<br />

mais au contraire en la dotant d’un base solide qui<br />

laisse tout le reste du spectre s’exprimer le plus<br />

naturellement possible. De plus, l’ensemble jouit<br />

d’un médium extrêmement charnel pour ne pas dire<br />

sensuel qui nous fait vivre cet instant musical avec<br />

délectation. Il pourrait nous faire penser à certains<br />

amplificateurs à tubes avec un médium bien plein et<br />

cette aptitude à incarner les instruments, le Sugden<br />

gardant pour lui un éclat dans le haut du spectre<br />

qui n’appartient qu’à lui. Lumineux et gracieux, il<br />

enchante tout disque CD ou vinyle.<br />

Conclusion<br />

Comme vous l’aurez compris, Cette édition<br />

Signature du Sugden A21 SE est une pure merveille<br />

audiophile. Nous ne pouvons rien lui reprocher si<br />

ce n’est que tout mélomane qui aura l’occasion<br />

de l’écouter aura une envie irrépressible de le<br />

conserver dans son système. Cet ampli <strong>Hifi</strong> sait<br />

être clair et charnu comme rapide et consistant : un<br />

cocktail explosif de qualités musicales multiples qui<br />

mérite un cœur d’Or de <strong>ON</strong> <strong>mag</strong>.


NOUVELLE GAMME<br />

Silver<br />

L’alliance d’un son incroyable et d’un design élégant,<br />

pour une excellence acoustique sans précédent<br />

PPL<br />

Importateur d’émotions ®<br />

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Tél. : 04 50 17 00 49 • www.monitoraudio.fr


74 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

YAMAHA<br />

800 €<br />

R-N803D<br />

Venant de la gamme purement hifi de ce fabricant japonais, ce nouvel ampli intégré<br />

Yamaha R-N830D n’en oublie pas les attentes des audiophiles qui souhaitent jouir des<br />

multiples possibilités modernes de connexion avec ou sans-fil et de streaming depuis le<br />

Web. Il est compatible avec le système de pilotage audio multiroom MusicCast propre à<br />

la marque. Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’il inaugure aussi le système de<br />

correction acoustique de la pièce, YPAO, jusque là inédit sur les amplis purement hifi.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Avec la série A-S (A-S3000, 2100, 1100...), Yamaha<br />

avait signé d’une façon assez élégante son retour<br />

dans le monde la <strong>Hifi</strong> pure et dure. Nous avions,<br />

d’ailleurs, fait l’éloge du A-S1100 saluant à la fois<br />

la musicalité de cet intégré comme la présence de<br />

deux beaux vumètres qui n’étaient pas sans nous<br />

rappeler une époque de la <strong>Hifi</strong> que nos jeunes<br />

lecteurs n’ont guère connue.<br />

Le système de correction YPAO pour la<br />

première fois sur un ampli <strong>Hifi</strong><br />

Cette série A-S vient juste de voir arriver un petitfrère,<br />

le R-N803D qui associe tous les avantages<br />

du système de diffusion audio multiroom Yamaha<br />

MusicCast (pilotable par une application sur iOS<br />

et Android) avec un petit plus : un système de<br />

correction acoustique. Le R-N830D est donc le tout<br />

premier amplificateur <strong>Hifi</strong> de la marque équipé<br />

de la technologie d’autocalibration YPAO R.S.C<br />

(Yamaha Parametric Room Acoustic Optimiser<br />

Reflected Sound Control) pour un parfait ajustement<br />

sonore suivant les caractéristiques de la salle<br />

d’écoute (dimensions, matériaux, murs et position<br />

des enceintes...). Une fois les mesures prises à<br />

l’aide du microphone fourni, ce système corrige les<br />

défauts de courbe de réponse. L’opération ne dure<br />

guère plus d’une minute, et reste facile à faire pour<br />

le néophyte. Réservé auparavant aux amplificateurs<br />

Home Cinéma, ce système de correction fait son<br />

entrée, pour la première fois, dans les intégrés<br />

dédiés à la <strong>Hifi</strong> et seulement à la <strong>Hifi</strong>. Est-ce un plus<br />

musicalement ? Pour répondre à cette question,<br />

nous l’avons vérifié nous-mêmes sur notre système<br />

et dans notre pièce d’écoute habituelle.<br />

Il ne lui manque rien<br />

Pour le reste, ce Yamaha R-N830D n’offre pas moins<br />

de 5 entrées analogiques dont une pour platine<br />

vinyle équipée d’une cellule à aimant mobile (MM).<br />

On retrouve également des entrées numériques<br />

au nombre de quatre avec deux coaxiales et deux<br />

liaisons par fibre optique. Mais comme Yamaha a<br />

une belle expérience des solutions Home Cinéma,<br />

cet intégré possède aussi une sortie pour caisson de<br />

grave : un plus dans certaines installations. À cela<br />

s’ajoute un port USB A en façade pour un iDevice,<br />

et une sortie casque au standard jack 6.35 mm.<br />

De plus, le R-N803D offre deux modes de<br />

connexion au réseau domestique et au Web : Wifi<br />

et Ethernet RJ45. Une fois connecté et l’application<br />

MusicCast Controler téléchargée sur la tablette ou<br />

le smarphone de votre choix, le R-N803D propose<br />

une multitude de possibilités. Cette interface<br />

propriétaire multiroom de Yamaha permet d’utiliser<br />

les services de musique en ligne tels que Deezer,<br />

Tidal, Qobuz, Naptser, Spotify (pour ne parler que<br />

des plus connus en France) ainsi que d’écouter<br />

d’innombrables radios en ligne. De plus, il est<br />

également possible de profiter des fichiers musicaux<br />

qu’ils viennent d’un NAS comme d’un ordinateur<br />

relié au réseau domestique.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

75<br />

Un côté puriste, mais confortable<br />

Outre le système d’autocalibration YPAO, le Yamaha<br />

R-N803D propose un certain degré de confort à son<br />

utilisateur s’il veut jouer sur la musicalité. S’offrent<br />

à lui les emblématiques touches plates pour jouer<br />

sur les aigus, les graves et même enclencher un<br />

Loudness pour les écoutes à bas niveau. Mais les<br />

plus puristes se serviront de la touche «Pure Direct»,<br />

une fonction qui désactive les réglages manuels et<br />

qui éteint même l’afficheur de l’appareil pour une<br />

écoute encore plus naturelle.<br />

Cet ampli, très complet comme nous le voyons,<br />

hérite de l’architecture Top-Art exclusive à la marque<br />

(Total Purity Audio Reproduction Technology). Il<br />

s’agit d’un montage symétrique à base d’un double<br />

push-pull de 8 transistors bipolaires (Sanken A1694<br />

et C4467) montés sur des ailettes en aluminium<br />

extrudé. Le tout repose sur un robuste châssis<br />

dans une sorte de résine afin d’éloigner toutes<br />

interférences mécaniques à ce bloc de puissance.<br />

L’alimentation, sur mesure, est assurée par un<br />

transformateur EI de forte capacité (505,20 VA) et<br />

l’ensemble des condensateurs atteint une valeur<br />

de 12000 pF/71V. La structure de ce circuit a été<br />

pensée, par Yamaha, pour offrir un minimum de<br />

trajet au signal audio traversant l’appareil.<br />

Au plus proche des prises d’entrée, le R-N803D<br />

bénéficie d’un contrôleur de réseau haut de gamme<br />

signé de la marque pour un très faible jitter. Il est<br />

accompagné d’une puce de conversion Sabre ESS<br />

9006AS. Sont ainsi acceptés et traités les signaux<br />

numériques Hi-Res jusqu’à 24 bits/192 kHz et DSD<br />

2.8 et 5.6 MHz. Globalement, la construction de cet<br />

intégré est sobre et nette. Elle n’atteint pas le degré<br />

de finition d’un Gato Audio ou encore d’un Sugden,<br />

mais le prix n’est pas le même et il est clair que<br />

tout a été bien pesé entre «audiophilie» et confort<br />

d’utilisation.<br />

Écoute : l’ampli aux multiples sonorités<br />

Dans un premier temps, nous avons écouté cet<br />

intégré dans sa forme le plus pure avec plusieurs<br />

sources. Nos enceintes colonnes Grand Cru Audio<br />

Horizon, comme nos petites Amphion Argons 3S<br />

n’ont en rien effrayé cet ampli Yamaha : il en a sous<br />

le capot, c’est assez évident.<br />

Pour entamer nos essais, nous n’avons joué sur<br />

aucun réglage manuel et pas enclenché la fonction<br />

Pure Audio. Dans ces conditions, le Yamaha<br />

R-N803D est à ranger dans les amplificateurs qui<br />

jouent quelque peu sur certaines colorations (en<br />

haut et en bas du spectre), mais cela lui donne un<br />

côté hyper vivant et dynamique. Les aigus sont<br />

légèrement extravertis avec une remontée dans<br />

les hautes fréquences, idem pour le grave qui<br />

avoue quelques largeurs en trop. Du coup, on<br />

obtient une i<strong>mag</strong>e stéréo assez intéressante qui<br />

oscille entre focalisation et profondeur. Le nombre<br />

de détails participe à ce sentiment, ce Yamaha se<br />

montrant assez pointu sur ce point. Il a un petit côté<br />

«loudness» qui rend la restitution joyeuse à défaut<br />

d’être totalement naturelle. Peu importe le plaisir<br />

est là, c’est le principal dans cette gamme de prix.<br />

Mais une fois la position Pure Audio enclenchée,<br />

le jeu se calme énormément. La restitution devient<br />

plus naturelle, avec un meilleur équilibre tonal et<br />

Spécifications<br />

•Entrées analogiques : 1 phono, 1 CD + 3 entrées Ligne<br />

•Entrées numériques : 2 optiques, 2 coaxiales<br />

•Sortie analogique : 2 Tape Out + 1 caisson de grave<br />

•Liaison sans fil : Wifi, Airplay, Bluetooth<br />

•Liaison réseau filaire : port Ethernet DNLA 1.5<br />

•Compatibilité : MP3, WMA, AAC, WAV, ALAC, AIFF et DSD<br />

•Résolution : PCM 24 bits/192 kHz et DSD 2.8 et 5.6 MHz<br />

•Radio : FM/DAB<br />

•Système de correction acoustique exclusif YPAO<br />

•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω<br />

•Dimensions : 435 x 151 x 392 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 11 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


76 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

c’est sous cette forme que nous avons continué nos<br />

essais. Les graves sont généreux, mais bien secs en<br />

même temps. Le médium devient plus charnu, ce<br />

qui a tendance à bien adoucir le message.<br />

L’écoute du LP du compositeur Arvo Pärt «Frates et<br />

Tabula Rasa» joué par le violoniste Gil Shaham nous<br />

montre bien la palette de couleurs que cet ampli<br />

est capable d’apporter à la restitution. Le haut du<br />

spectre est assez fouillé, piqué et précis. C’est clair,<br />

transparent, mais d’une sonorité toujours un peu du<br />

même acabit. La scène sonore positionne bien les<br />

différents instrumentistes, avec une disposition de<br />

chacun d’entre eux très précise. Cela peut manquer<br />

quelque peu de consistance, de matière grâce à<br />

un médium qui serait encore mieux travaillé, mais<br />

le résultat obtenu dans ces conditions est assez<br />

surprenant de vivacité.<br />

Passant à de la musique plus moderne avec le CD<br />

de Lea Michele «Believer», nous retrouvons la même<br />

verve, la même clarté tout en laissant le timbre de<br />

cette chanteuse à sa juste place. Sa voix est très<br />

présente au sein d’une scène sonore parfaitement<br />

dessinée même si elle se place toujours en avant par<br />

rapport à l’auditeur. Le grave de la batterie est sec<br />

et s’exécute sans broncher une seconde. Il sait être<br />

présent, mais pas envahissant. Le Yamaha RN-803D<br />

est à ranger dans le clan des amplis dynamiques<br />

et musclés. C’est une caractéristique que nous<br />

avions déjà constatée, le contraire par exemple d’un<br />

intégré à tubes sur ce plan.<br />

Enfin, nous avons lancé la procédure d’autocalibrage<br />

puis enclenché le système de correction<br />

acoustique YPAO. Et là, sur les mêmes morceaux, la<br />

différence s’avère moins flagrante que ce que nous<br />

aurions i<strong>mag</strong>iné. Néanmoins, Léa Michele apparait<br />

encore plus présente avec plus de grain sur sa voix<br />

pourtant assez puissante. L’i<strong>mag</strong>e a quelque peu<br />

gagné en consistance, mettant l’étalement des<br />

divers plans sonores bien plus en perspective. Sur<br />

un morceau d’électro du groupe Trenmøller «The<br />

Dream» du disque Lost, les basses descendent<br />

avec un soupçon de franchise supplémentaire, mais<br />

dans notre pièce et avec un système bien réglé, ce<br />

n’est un gros changement non plus. Les différences<br />

avec et sans correction se portent bien plus sur<br />

le haut du spectre qui se calme pour atteindre<br />

une meilleure justesse de timbre. Le R-803D reste<br />

identique quant à sa dynamique, il donne une sorte<br />

d’impulsion bien vivace à la musique, mélangeant<br />

avec bonheur rapidité et tenue en puissance. Nous<br />

avons tenté d’aller le chercher dans ses moindres<br />

retranchements, et avouons que cet intégré tient<br />

la route sans aucun souci. Voilà un ampli qui saura<br />

vous étonner par sa vitalité.<br />

Conclusion<br />

Comme le disait une publicité amusante pour une<br />

barre chocolatée : «c’est de la dynamite !» C’est<br />

comme cela que nous aurions envie de décrire<br />

ce que fait ce Yamaha RN-803D. Il a un caractère<br />

«punchy» qui va en étonner plus d’un et sa<br />

transparence sera toujours une source de plaisir, car<br />

nous faisant entendre des sonorités laissées pour<br />

compte par d’autres dans cette gamme de prix.<br />

Dans le cadre d’une installation hifi et d’une pièce<br />

d’écoute bien optimisée, le système de correction<br />

acoustique YPAO ne sera pas toujours d’une très<br />

grande utilité. Par contre, si votre salle d’écoute<br />

présente des défauts et surtout si vous ne pouvez<br />

placer vos enceintes dans les meilleures conditions<br />

son action sera beaucoup plus intéressante.


78 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

YBA<br />

Passion IA350<br />

5300 €<br />

La marque d’électroniques hifi haut de gamme YBA propose plusieurs gammes d’appareils<br />

dont cette série Passion. L’ampli intégré stéréo IA350 reflète bien le savoir-faire et l’approche<br />

très puriste de son créateur français, Yves-Bernard André, avec cette touche d’artisan du son.<br />

L’YBA Passion IA350 étant d’une fabrication exemplaire, il sonne bien et possède une section<br />

de conversion analogique/numérique très complète.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

La marque YBA est née en 1981. Mais son fondateur,<br />

Yves-Bernard André, a démarré ses activités dans la<br />

hifi dès le début des années 70. Il détient toujours<br />

divers brevets de ses créations de cette époque.<br />

YBA a été racheté en partie par le groupe chinois<br />

Shanling en 2009. Cette opération lui a donnée<br />

de nouveaux moyens de production. Cependant,<br />

Yves-Bernard André reste maître à bord pour tout<br />

ce qui concerne la conception et le choix drastique<br />

des composants qu’ils viennent de France ou<br />

d’ailleurs. On peut même aller plus loin en précisant<br />

qu’aucune électronique ne peut voir le jour sans une<br />

approbation totale du concepteur qui en surveille<br />

tous les aspects.<br />

Nous vous avions déjà présenté l’année dernière<br />

l’ampli <strong>Hifi</strong> A100 qui avait d’ailleurs remporté une<br />

de nos récompenses. Cette année, nous nous<br />

attaquons à un autre amplificateur intégré de la<br />

série YBA Passion donc bien plus haut de gamme<br />

et qui offre une véritable section de conversion qui<br />

accepte la quasi-totalité des sources numériques<br />

d’aujourd’hui<br />

Comme un air de musique<br />

Entre les amplificateurs des anciennes séries et cette<br />

nouvelle offre sous l’égide de Shanling, le design<br />

des appareils YBA a peu changé, si ce n’est par une<br />

touche quelque peu plus moderne. Mais il n’en<br />

reste pas moins qu’un YBA se reconnait au premier<br />

coup d’œil, mélangeant avec raffinement tradition et<br />

modernité. Le Passion IA350 ne déroge pas à cette<br />

règle qui reflète bien le côté «passionnel» de son<br />

créateur. La face avant est toujours aussi dépouillée<br />

avec une plaque en aluminium épaisse (9 mm)<br />

avec comme seuls compagnons deux sélecteurs ;<br />

celui de droite pour le volume et celui de gauche<br />

pour la sélection des sources. En plein centre<br />

trône un afficheur ovale OLED qui donne tous les<br />

renseignements nécessaires aux fonctions en cours<br />

et réglages associés. Cette face avant domine un<br />

châssis, lui aussi en aluminium, l’ensemble reposant<br />

comme d’habitude chez ce fabricant sur 3 pieds<br />

dont deux sont amortis tandis que le troisième<br />

(devant) se termine par une boule métallique<br />

servant de point de fuite aux vibrations parasites.<br />

Le YBA Passion IA350 est livré avec une belle<br />

télécommande qui peut piloter d’autres appareils<br />

de la marque. Et ne cherchez pas le bouton de mise<br />

sous tension, il est caché sous l’appareil à droite.<br />

Une face arrière bien complète avec<br />

une section audionumériques Hi-Res et<br />

débrayable<br />

Il suffit de retourner l’YBA Passion IA350 pour<br />

s’apercevoir que cet intégré est fort complet, il ne<br />

lui manque que des fonctions réseau et une entrée<br />

phono pour rivaliser, avec les meilleurs concurrents.<br />

Nous avons donc une prise secteur IEC avec<br />

indication de la phase pour le sens du branchement<br />

secteur (ce qui est rare). Les borniers haut-parleurs<br />

sont de belle qualité avec des protections afin<br />

d’éviter les mauvais contacts. Après une paire de<br />

RCA qui servent au raccordement d’une seconde<br />

unité de puissance ou encore un caisson de grave,<br />

on trouve trois entrées analogiques avec deux paires<br />

de RCA et une paire symétrique par XLR. À droite,<br />

toute la section numérique montre ses atouts avec


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

79<br />

une sortie coaxiale, collée au plus près de pas moins<br />

de quatre entrées digitales : USB B, USB A, coaxiale,<br />

et AES/EBU.<br />

On note également un petit inverseur qui permet<br />

de désactiver (ou activer) l’alimentation de cette<br />

section de conversion si l’utilisateur désire éviter<br />

toutes interférences lors d’une utilisation purement<br />

analogique. La partie numérique se répartit sur<br />

deux cartes filles fixées l’une à l’autre. Nous avons<br />

les entrées USB B et A. La première faire appel à<br />

une interface asynchrone Xmos secondée par deux<br />

horloges pour réduire au maximum le jitter. En<br />

dessous, une puce Circus Logic CS4398 assure la<br />

conversion de toutes les entrées avec une résolution<br />

en PCM allant jusqu’à 24 bits /192 kHz. Si l’utilisateur<br />

souhaite écouter du DSD, il pourra le faire, mais<br />

sous DoP (DSD sous PCM). Cette section numérique<br />

bénéficie de sa propre alimentation (que l’on<br />

peut donc désactiver ou activer à sa guise) placée<br />

entre les deux autres transformateurs servant tout<br />

l’analogique.<br />

Sous le capot, un moteur puissant en double<br />

mono symétrique, avec la «french touch» de<br />

Yves-Bernard André<br />

Nous arrivons à toute la partie dite de puissance<br />

de l’appareil. Notons que le courant arrivant est<br />

redressé et filtré par deux sections d’alimentation<br />

totalement séparées et similaires (comme dans<br />

une configuration en vrai double mono). Le cœur<br />

du YBA Passion IA350 tourne autour d’un montage<br />

propre à Yves-Bernard André dit Alpha. Nous avons<br />

quatre paires de transistors bipolaires NJW21193 et<br />

194 qui sont fixés à un dissipateur de chaleur assez<br />

imposant. Le contrôle du volume passe par une<br />

puce Burr Brown PGA2320 en numérique avant de<br />

transférer les signaux analogiques vers les étages<br />

de gain qui sont polarisés en Classe A. Depuis<br />

bien des années, le concepteur revendique ce type<br />

de schéma pour sa linéarité et son absence de<br />

distorsion ; une sorte de signature sonore propre<br />

à la Classe A avec un minimum de contre-réaction.<br />

De plus, on remarque certains composants passifs<br />

de toute première qualité comme des résistances<br />

estampillées YBA et fabriquées spécialement pour<br />

la marque. Nous repérons également de petits<br />

morceaux de bois collés sur certains composants,<br />

là aussi la patte du concepteur se reconnait par<br />

son désir d’optimiser de façon assez personnelle le<br />

schéma.<br />

La conception double mono et symétrique fait<br />

appel à deux gros transformateurs en double C<br />

de 320 VA. L’originalité du Passion IA350, pour des<br />

raisons évidentes de lutte contre toute forme de<br />

vibration parasite, est que ces deux transformateurs<br />

sont fixés de façon assez souple, ou plutôt amortis<br />

par des pieds en caoutchouc. Chacun est coiffé<br />

d’une protection. Yves-Bernard André affirme que<br />

le choix de ce type de transformateurs élimine les<br />

phénomènes liés à la microphonie. Chacun utilise<br />

une centaine de plaques à grains orientés qui sont<br />

enduites de vernis isolant, puis imprégnés sous vide<br />

pendant au moins 2 jours.<br />

Pour le filtrage et la réserve de puissance<br />

instantanée, sont installés sur une carte fille pas<br />

moins de six gros condensateurs BC Components<br />

de 4700 µF chacun. Le montage et la fabrication<br />

laissent apparaître une maîtrise de tous les<br />

paramètres pour faire de cet YBA Passion IA350 un<br />

intégré ultra performant.<br />

A l’écoute du YBA Passion IA350 : douceur,<br />

contraste sonore et rapidité de tous les<br />

instants<br />

Voilà un ampli qui sait manier plusieurs qualités au<br />

sein d’un message sonore à la fois détaillé, profond<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 115 W sous 8 Ω et 2 x 160 watts sous 4 Ω<br />

•Connectique analogique : 3 (2 RCA et 1 XLR)<br />

•Connectique numérique : 1 x AES/EBU, 1 coaxiale et 1 x<br />

USB B (24/192 kHz)<br />

•Connectique iDevice : 1 x USB A<br />

•Distorsion : < 0.03%<br />

•Réponse en fréquence : 20Hz à 20 kHz<br />

•Rapport signal/bruit : > 95 dB<br />

•Dimensions : 43 x 38 x 10.8 cm (LxPxH)<br />

•Poids : 15.4 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


80 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

et précis. Nous avons pu l’écouter bien rôdé et<br />

avec diverses sources, il a fait feux de tout bois avec<br />

nos enceintes colonnes Grand Cru Horizon leur<br />

donnant de la rapidité, du grain sur les notes, le<br />

tout bercé d’un bas bien musclé et en même temps<br />

sans aucune maigreur. Cet ampli se démarque assez<br />

vite par le contraste qu’il s’emploie à donner à la<br />

restitution, un contraste non dépourvu d’une densité<br />

et d’une richesse harmonique assez étonnantes. Il<br />

est comme une voix qui s’exprime avec conviction<br />

et parée d’une excellente homogénéité. Comme<br />

nous l’avons déjà mentionné, les nouveaux YBA<br />

ont beaucoup gagné en confort d’écoute avec<br />

des timbres plus riches, plus complets, mais qui ne<br />

tombent jamais dans un excès de mollesse ou de<br />

monotonie.<br />

La transparence arrive à un niveau assez<br />

exceptionnel avec cet YBA Passion IA350 sans<br />

oublier tout ce qui fait la richesse et la diversité<br />

des timbres. Ce côté ouvert ne soufre en aucun<br />

cas d’une quelconque froideur. Il nous semble bien<br />

qu’Yves-Bernard André a réussi le pari du mariage,<br />

souvent difficile, entre précision et homogénéité.<br />

Nous pouvons jouir de cet équilibre, cette finesse<br />

avec le Quator Arod jouant des œuvres de<br />

Mendelson, les Quartets OP.13, où cet orchestre<br />

se déploie parfaitement dans l’espace, remplissant<br />

notre pièce sans perte d’énergie sur toute la<br />

largeur de la bande passante. Ce quatuor qui réunit<br />

Jordan Victoria au violon suivi au même instrument<br />

d’Alexandre Vu et soutenu par l’alto Corentin<br />

Apparailly et au violoncelle par Samy Rachid passe<br />

à la perfection. On a toutes la richesse harmonique,<br />

toutes les couleurs de deux violonistes avec en léger<br />

arrière-plan les deux autres instrumentistes. C’est<br />

transparent, mais pas froid, au contraire la profusion<br />

de détails donne une restitution vive et enjouée.<br />

Puis nous retrouvons la chanteuse suédoise<br />

d’origine ougandaise Jaquee (Jaqueline Nakiri<br />

Nalubale), et son tout dernier album «Fly High».<br />

Assez inclassable quant à son genre de musique,<br />

sa voix puissante passe admirablement bien. L’YBA<br />

Passion IA350 sait souligner avec conviction tous<br />

les phrasés, les intonations de son chant, le tout<br />

au beau milieu d’un ensemble de musique et de<br />

musiciens hétéroclites. Les claquements de doigts<br />

du morceau «Fly High» se détachent parfaitement<br />

au milieu d’un déluge de sonorités aussi multiples<br />

que variées. La basse est hyper énergique, en<br />

cela elle se rapproche d’un son très Rap avec une<br />

ligne synthé basse puissante. Mais la voix de cette<br />

chanteuse apparait toujours au premier plan avec un<br />

positionnement très holographique.<br />

Puis nous avons retrouvé le tout dernier MC Solaar<br />

et son morceau «Sonotone». Même si le niveau de<br />

grave est impressionnant, cet ampli YBA différencie<br />

tous les plans sonores avec un <strong>mag</strong>nifique contraste<br />

qui donne à la restitution une superbe modulation,<br />

fruit d’une belle précision, tant sur la scène sonore<br />

que sur la nature de chaque sonorité.<br />

Conclusion<br />

Yves-Bernard André signe encore là une belle<br />

réussite. En plus de sa fonctionnalité élargie<br />

(ouverture au numérique), l’YBA Passion IA350<br />

transporte de la joie, de la vivacité et nous transmet<br />

une excellente richesse tonale qui, s’ajoutant à<br />

une rapidité de tous les instants, nous a réellement<br />

conquis.


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LN05A diffuse un son rond, chalereux et détaillé,<br />

propre à TRIANGLE. Avec un volume relativement<br />

contenu (90cm de Hauteur pour 16.5 cm de<br />

largeur), ces enceintes délivrent une puissance<br />

surprenante pour leur taille.<br />

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84 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

AMPHI<strong>ON</strong><br />

Argon 3S<br />

2150 €<br />

Directement dérivée du modèle professionnel One18, une enceinte «monitoring» très<br />

appréciée chez les pros, la nouvelle enceinte de bibliothèque Amphion Argon 3S reprend le<br />

concept d’un haut-parleur passif en lieu et place de l’évent bass-reflex des anciens modèles 3.<br />

Le gain dans le grave est net, il s’ajoute désormais à des timbres superbement naturels : une<br />

signature sonore propre à cette marque finlandaise.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

La marque finlandaise Amphion est encore discrète<br />

et pourtant sa notoriété s’étend de plus en plus<br />

dans le milieu professionnel. Que ce soient des<br />

studios d’enregistrement, de mixage ou même pour<br />

certains compositeurs de musique, les enceintes<br />

Amphion séduisent par une restitution très naturelle<br />

mais aussi par leur aptitude à être écoutées des<br />

heures durant sans fatigue ou lassitude.<br />

Adieu le bass-reflex, vive le radiateur passif<br />

Sur les enceintes Anphion Argon un gros travail<br />

a été effectué sur la charge du haut-parleur de<br />

médium/grave. Après de nombreux essais et mises<br />

au point, l’évent bass-reflex fait place aujourd’hui à<br />

un transducteur passif placé à l’arrière de l’enceinte.<br />

Comment cela fonctionne-t’il ? Un transducteur<br />

passif (ou radiateur passif) est un haut-parleur sans<br />

sa partie moteur, il est composé uniquement d’un<br />

châssis, d’une membrane et de ses suspensions.<br />

Il ne peut donc pas être utilisé seul, puisqu’il est<br />

incapable de vibrer seul. Il doit être entrainé par<br />

un haut-parleur actif, disposé en face avant dans<br />

notre cas. Ce dernier produit donc des pressions et<br />

dépressions d’air à l’intérieur de la caisse, elles vont<br />

entrainer les mouvements en piston de ce radiateur<br />

passif qui jouera exactement le même rôle qu’un<br />

évent mais en plus performant.<br />

Cette technique présente l’avantage d‘abaisser le<br />

taux de distorsions tout en apportant une bande


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

85<br />

passante plus large : les effets recherchés par Anssi<br />

Hyvönen le concepteur des enceintes Amphion.<br />

Les principes acoustiques Amphion<br />

Ainsi sur les enceintes Argon 3S, nous trouvons<br />

à l’arrière un transducteur de 16.5 cm passif à<br />

membrane en aluminium, la même qui équipe le<br />

haut-parleur actif de devant.<br />

En dehors de cette nouvelle technique de charge,<br />

les Argon 3S ne diffèrent pas fondamentalement de<br />

leurs prédécesseurs. Le coffret est toujours formé<br />

par des parois en MDF haute densité de 3 cm<br />

d’épaisseur. En les regardant de près, on s’aperçoit<br />

qu’il s’agit d’un assemblage de trois plaques d’un<br />

centimètre d’épaisseur chacune collées ensemble<br />

sous haute pression. La rigidité de l’ensemble est<br />

totale. A l’intérieur, nous découvrons une plaque<br />

supplémentaire à orifice multi-trous juste derrière le<br />

haut-parleur médium/grave. Suivant les informations<br />

données par Anssi Hyvönen en personne, son rôle<br />

n’est pas seulement de rigidifier le coffret mais de<br />

contrôler les flux d’air internes et ce, suite à des<br />

calculs menés par la section R&D d’une grande<br />

Université située en Suisse.<br />

Sur la face avant, nous retrouvons un tweeter avec<br />

un dôme en titane d’origine SEAS mais modifié<br />

pour Amphion. Ce transducteur est au centre d’un<br />

guide d’ondes (ou pavillon) de même diamètre<br />

que le haut-parleur de médium/grave, une pièce<br />

fabriquée également en MDF. Elle permet une mise<br />

en phase verticale avec le centre du haut-parleur de<br />

médium/grave comme de pouvoir faire travailler le<br />

tweeter à des fréquences très basses.<br />

Juste en dessous et parfaitement dans l’axe, nous<br />

avons le haut-parleur de médium/grave de 16,5 cm<br />

de diamètre à membrane aluminium et suspension<br />

souple en demi-rouleau. Son châssis en métal<br />

injecté comme la bobine en aluminium de 26 mm<br />

de diamètre et son circuit <strong>mag</strong>nétique de très<br />

forte capacité sont une promesse à des transitoires<br />

extrêmement rapides comme une tenue en<br />

puissance sans faille. Ce haut-parleur est également<br />

d’origine SEAS, venant de la série Prestige de ce<br />

fabricant Norvégien mais adapté spécialement pour<br />

les enceintes Amphion.<br />

se situe en dessous de celles où l’oreille sera la plus<br />

sensible aux problèmes de phase ou de variations<br />

de niveau par exemple.<br />

Ensuite un gros travail a été fait pour que les deux<br />

transducteurs actifs se marient au mieux malgré<br />

cette fréquence de coupure très basse. Et c’est là<br />

que l’adoption d’un guide d’onde pour le tweeter,<br />

un pavillon qui a le même diamètre que le hautparleur<br />

de médium/grave, va jouer tout son rôle<br />

et permettre une parfaite mise en phase des deux<br />

transducteur.<br />

Le filtre a été à son tour conçu spécialement pour<br />

cette mise en œuvre. Ses borniers sont d’origine<br />

Argento Audio Il ne comprend que des bobines à<br />

air et de condensateurs jaunes estampillés Amphion<br />

et d’un très haut niveau de qualité.<br />

Grâce à ce montage particulier, l’incidence de la<br />

pièce d’écoute serait beaucoup moindre qu’avec<br />

des enceintes plus traditionnelles.<br />

Les Amphion Argon 3S à l’écoute : une vraie<br />

promesse de plaisir tenue<br />

La mise en place des Argons 3S s’est effectuée<br />

avec une facilité déconcertante comme nous le<br />

supposions avec les principes acoustiques de ces<br />

enceintes. Posées sur des pieds, certes lourds et<br />

inertes, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour<br />

obtenir une i<strong>mag</strong>e stéréo crédible et une qualité<br />

de timbre empreinte d’une très belle justesse. En<br />

Spécifications<br />

•Principe de fonctionnement : 2 voies, enceinte close avec<br />

radiateur passif arrière<br />

•Tweeter : 25 mm en titane<br />

•Médium/grave : 16,5 cm aluminium<br />

•Fréquence de coupure : 1600 Hz<br />

•Impédance nominale : 8 Ohms<br />

•Sensibilité : 87 dB<br />

•Réponse en fréquence : 30 à 25 000 Hz<br />

•Puissance recommandée : 20 à 150 W<br />

•Dimensions : 380 x 191 x 305 mm (H x L x P)<br />

•Poids : 12 kg<br />

•Prix : 2 150 € la paire (couleurs : blanc et noir standard et<br />

grilles/pavillon en couleurs) et 2 350 € en Noyer plaqué<br />

Une directivité contrôlée<br />

Enfin, nous en arrivons à la technique U.D.D. pour<br />

«Uniformly Directive Diffusion», un principe propre<br />

à Amphion portant sur l’incidence de la pièce<br />

d’écoute et le résultat final dans un salon. Tout<br />

d’abord, la fréquence de coupure entre les deux<br />

transducteurs actifs est fixée à 1600 Hz, ce qui<br />

très bas par rapport à ce qui est fait par d’autres<br />

constructeurs (environ 3 kHz). Cette zone de<br />

recouvrement n’a pas été choisie par hasard. Elle<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


86 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

revanche, le rendement somme toute un peu faible<br />

ou moyen (87 dB) demande un amplificateur un peu<br />

musclé si l’on veut atteindre des niveaux sonores<br />

élevés dans une pièce de belles dimensions.<br />

A l’écoute, ces Argons 3S se révèlent rapidement<br />

comme étant des enceintes «phasées», c’est-àdire<br />

avec une excellente linéarité de la bande<br />

passante et surtout une totale absence de son<br />

typé. Le rendu sonore est extrêmement cohérent<br />

et joue avec un naturel qui n’est pas sans nous<br />

faire penser par exemple à des Acoustics Energy<br />

REF1 ou encore des Grand Cru Essentiel. Cette<br />

absence de son de caisse fait rentrer ces Argon<br />

3S dans le camp des transducteurs parfaitement<br />

maîtrisés et soucieux du vrai caractère de chaque<br />

instrument. Même constatation avec les éléments<br />

placés en amont, les Argons 3S en dévoilent les<br />

plus subtiles différences, ce qui dénote un caractère<br />

transparent et dépourvu de colorations. De plus,<br />

elles offrent une scène sonore très réaliste avec<br />

un rendu holographique remarquable. Cette vraie<br />

transparence s’accompagne donc d’une belle<br />

densité sonore : deux qualités qui ensembles offrent<br />

une écoute vivante et d’une belle assise.<br />

Le haut du spectre est fourni mais empreint d’une<br />

douceur et d’une matérialité qui sont les signatures<br />

sonores des Amphion. Le son coule de source avec<br />

une très belle limpidité et clarté mais sans jamais<br />

devenir crispant ou excessif. Le médium, lui aussi,<br />

est d’une très belle facture comme nous le prouve<br />

l’écoute du SACD des œuvres de W.A Mozart et<br />

M. Haydn jouées par Rachel Podger au violon et<br />

Jane Rogers au violon alto. Les timbres de ces deux<br />

instruments sont réellement <strong>mag</strong>nifiques : un doux<br />

mélange de boisé et de mordant que les Argons<br />

3S s’évertuent à nous restituer avec une exactitude<br />

remarquable. La différence de tessiture de ces deux<br />

instruments à cordes frottées est formellement<br />

reconnaissable même lors de passages complexes.<br />

Nous ressentons bien la ligne mélodique<br />

différenciée de chacun de ces deux instruments<br />

comme le jeu plus ou moins appuyé de chacune de<br />

ces deux musiciennes. Comme dit plus haut, l’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique est très crédible avec un placement<br />

de chaque instrument parfaitement calculé dans un<br />

espace sonore bien rempli. Les timbres sont justes<br />

avec des attaques de notes bien restituées. Le côté<br />

Monitoring des Amphion et leur capacité naturelle<br />

de retranscrire les moindres détails est un voyage<br />

très personnel dans ces œuvres.<br />

Puis sur l’excellent vinyle «Transformer» de Lou Reed<br />

et son fameux morceau «Walk on the Wild Side», la<br />

ligne mélodique de la contrebasse d’Herbie Flowers<br />

doublée d’une basse électrique est parfaitement<br />

soutenue par les Amphion Argons 3S. Certes,<br />

nous avons affaire ici à des enceintes de format<br />

bibliothèque, le niveau dans le bas ne pourra jamais<br />

se comparer avec celui de grosses colonnes, mais<br />

à défaut de descendre très bas, ces enceintes ont<br />

une souplesse et une légèreté dans ce registre qui<br />

font rapidement oublier leur limitation naturelle. La<br />

voix de Lou Reed est, par exemple, d’une parfaite<br />

exactitude. Il émane de ce chanteur pop-rock une<br />

rare émotion que soutient le léger jeu du violoniste<br />

situé en arrière-plan. Idem pour le saxophone de<br />

Ronnie Ross qui semble s’avancer vers le devant<br />

de la scène au fur et à mesure que le niveau de<br />

son instrument monte. Nous sentons bien tous les<br />

contrastes de niveau dans le jeu de ce musicien<br />

comme son phrasé. Le son est rapide, rythmé et la<br />

batterie, ramenée à l’essentiel dans ce morceau,<br />

est parfaitement bien rendue. Nous écoutons ce<br />

morceau avec l’aisance que procurent des modèles<br />

beaucoup plus onéreux tant la musicalité sonne<br />

vraie et laisse place à son âme jazzy.<br />

Conclusion<br />

Qu’ajouter à tout ce qui vient d’être énoncé si ce<br />

n’est que ces Amphion Argon 3S sont de petites<br />

merveilles sonores tant nous sentons qu’elles<br />

ont été conçues dans un esprit de rigueur et de<br />

neutralité qui transforme chaque écoute en un<br />

pur moment de plaisir. Certes, elles ne sont pas<br />

faites pour sonoriser de grands espaces mais,<br />

en revanche, elles ont la capacité d’apporter ce<br />

réalisme qui nous fait voyager à chaque morceau de<br />

musique entendue. Elles sauront toujours dénicher<br />

ce petit plus qui rendra les écoutes toujours variées ;<br />

une vraie promesse de plaisir.


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88 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

ASA<br />

2150 €<br />

Monitor Baby<br />

L’enceinte Monitor Baby est la dernière création du constructeur française ASA. Ce modèle<br />

hérite de plus de 27 ans d’expérience du concepteur Philippe Bernard qui privilégie avant tout<br />

une approche « artisanale » où chaque enceinte est le fruit d’un travail très accompli. D’un<br />

format bibliothèque, la Monitor Baby en étonnera plus d’un par son ampleur et sa capacité à<br />

remplir une salle d’écoute. par Pierre-Yves Maton<br />

Asa pour Atelier de Synergie Acoustique est<br />

typiquement un concepteur et fabricant d’enceintes<br />

acoustiques faites sur mesure. À sa tête, Philippe<br />

Bernard, un artisan acousticien qui s’est fait<br />

connaître dans les années 90 par un modèle Monitor<br />

qui avait bien fait parler de lui à cette époque.<br />

Depuis, la gamme que propose ASA s’est largement<br />

étoffée avec 3 autres modèles bibliothèque : la<br />

Monitor Standard, la Monitor Pro et enfin notre<br />

ASA Monitor Baby tandis qu’un caisson de grave<br />

actif en bois massif a également fait son apparition.<br />

Cette Monitor Baby est donc la dernière création<br />

de cet artisan/luthier des enceintes dont la vocation<br />

est de combler les mélomanes et audiophiles avec<br />

une enceinte compacte, très soignée, à un prix<br />

raisonnable. Des supports, spécialement conçus,<br />

pour elles sont également au catalogue. Optimisés<br />

et anti-résonants, ils sont disponibles en diverses<br />

finitions suivant celui de l’enceinte : ivoire clair, gris<br />

clair, rouge ruby et noire : leur prix : 700 € la paire.<br />

Une construction artisanale avec une<br />

ébénisterie aux parois très épaisses et deux<br />

haut-parleurs SEAS collés au plus près<br />

Comme vous l’avez compris, les ASA Monitor<br />

Baby sont des enceintes à poser sur des supports<br />

(de la qualité de ces pieds jouera le résultat final).<br />

Leurs dimensions : 37 x 25 x 33 cm (HxLxP) sont<br />

assez imposantes d’ailleurs pour des modèles que


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

89<br />

l’on qualifie de bibliothèque ou compacts. Elles<br />

prennent leur place dans la pièce et ne se font pas<br />

visuellement oublier. Le coffret est fait à partir de<br />

MDF d’une épaisseur assez conséquente de 28<br />

mm. La face avant qui reçoit les deux hauts parleurs<br />

avoue même une sur-épaisseur de 5 mm par rapport<br />

aux autres parois. Le tweeter est un modèle du<br />

fabricant norvégien SEAS, un dôme souple de<br />

2.5 cm de diamètre, qui a été modifié suivant les<br />

directives de Philippe Bernard par le fabricant.<br />

Il empiète légèrement sur un autre haut-parleur<br />

SEAS, cette fois un boomer de 18 cm à membrane<br />

à pulpe de cellulose (papier) qui est décompressé<br />

par un évent bass-reflex débouchant en face<br />

avant. Nous n’en saurons pas plus sur ce qui a été<br />

effectué par SEAS pour ces deux HP, mais il est<br />

important de préciser qu’ils sont appairés en mesure<br />

comme en son avant montage. Le principe de ce<br />

rapprochement physique de ces deux HP est dicté<br />

par la volonté de mettre un médium/grave de belle<br />

dimension dans un volume restreint et en même<br />

temps d’obtenir une source sonore plus ponctuelle.<br />

Un filtre coulé dans la résine utilisant des<br />

composants triés sur le volet<br />

Le filtre de l’enceinte, lui aussi, ne pourra être passé<br />

sous notre inspection puisqu’il est coulé dans de la<br />

résine. Ils utilisent des condensateurs SCR (marque<br />

reconnue pour la qualité de ses productions) et<br />

des selfs-inductions en fil de 2 mm de section. Les<br />

filtres sont mesurés et appairés avant montage dans<br />

ce bloc de résine, qui évite tous phénomènes de<br />

vibrations néfastes au résultat final. Les connecteurs<br />

acceptent tout type de fiches et même du câble nu<br />

de forte section (6 mm2). Sachez que contrairement<br />

à beaucoup de marques d’enceintes, tout est<br />

ici fabriqué en France : de l’assemblage des<br />

ébénisteries au montage final. Les ASA Monitor<br />

Baby sont disponibles en plusieurs finitions (à<br />

l’i<strong>mag</strong>e des supports Asa) : ivoire clair, noire laquée,<br />

rouge Ruby et gris clair. De quoi satisfaire tous les<br />

intérieurs donc. Il convient de saluer le travail de<br />

Philippe Bernard qui ne cède pas à la facilité dans<br />

aucun domaine et propose donc un produit 100%<br />

«Made In France», ce qui devient de plus en plus<br />

précieux.<br />

Kiseki Blue N.S et étage phono Jolida. Question<br />

ampli, nous avons essayé ces enceintes avec un<br />

YBA IA350 de la série Passion comme avec le tout<br />

dernier Micromega M-One 150, le tout restant<br />

câblé en Esprit Audio Eterna. Alors, et malgré<br />

leur appellation bibliothèque, ou compactes, les<br />

ASA Monitor Baby sont tout d’abord d’une taille<br />

imposante dans cette catégorie et demandent<br />

également un placement dégagé quelque peu des<br />

murs arrière si l’on veut bénéficier de toutes leurs<br />

qualités en matière d’i<strong>mag</strong>e stéréophonique ; ce<br />

que nous avons fait. Parce que tout d’abord, c’est<br />

sur ce plan qu’elles nous ont surpris le plus. Elles<br />

sont capables de développer une scène sonore<br />

ample, large et dotée d’une belle profondeur. Les<br />

aigus sont finement ciselés, avec beaucoup de<br />

détails et d’informations, même s’ils ont une légère<br />

coloration et pourraient être un poil plus fruités.<br />

Du coup, l’équilibre tonal est un peu physiologique<br />

avec un registre médium un peu en retrait par<br />

rapport à cette prépondérance du haut du spectre<br />

tandis que le bas médium/grave est, lui, d’un<br />

niveau impressionnant pour la taille de l’enceinte.<br />

Parallèlement, nous sentons que nous pouvons<br />

leur demander la lune en ce qui concerne le niveau<br />

sonore. Les ASA Monitor Baby et malgré leur nom<br />

savent encaisser des niveaux sonores très élevés<br />

sans broncher une seule seconde.<br />

Leur définition et transparence dans le haut<br />

trouvent toute leur <strong>mag</strong>nificence sur le dernier<br />

disque des sœurs Ibeyi, «Ash». Les voix de ces<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte 2 voies bass-reflex<br />

•Tweeter à dôme souple de 25 mm et boomer de 18 cm à<br />

membrane en papier traité, accordé par un évent frontal<br />

•Sensibilité : 89 dB/1W/1M<br />

•Puissance admissible : 90 Watts<br />

•Impédance : 8 Ω<br />

•Dimensions : 37 x 25 x 33 cm (HxLxP)<br />

•Poids : 12 kg pièce<br />

Notre avis<br />

À l’écoute : des enceintes énergiques et<br />

spontanées<br />

L’écoute de ces ASA Monitor Baby s’est effectuée<br />

dans notre installation avec plusieurs sources :<br />

lecteur réseau Lumin, platine vinyle VPI + cellule<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


90 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

deux compositrices et chanteuses, pleines de<br />

créativité, sont parfaitement placées au centre<br />

d’un espace sonore très bien construit. Nous<br />

parvenons à parfaitement entendre tous les petits<br />

sons qui parsèment ce disque. Les percussions,<br />

de multiples origines, sont bien reproduites avec<br />

fermeté et décision. Nous sentons que le son ne<br />

traine pas du tout, les Monitor Baby savent tenir<br />

tout cela sans aucune confusion, ni durcissement.<br />

En passant par le disque du film «Arizona Dream» et<br />

plus particulièrement le morceau acoustique «Old<br />

Home» de Goran Bregovic, le bas est toujours bien<br />

tenu. Il y a dans ce morceau une note sous-grave,<br />

mais avec les Baby, elle est extrêmement discrète.<br />

D’autres enceintes compactes, comme les Amphion<br />

Argons 3S, font mieux sur ce point permettant de<br />

percevoir plus facilement cette note, non dans toute<br />

son amplitude, certes, mais de façon plus nette.<br />

Les ASA Monitor Baby ont donc un bas médium/<br />

grave bien construit, avec du tonus, de la répartie,<br />

mais il ne faut pas non plus leur<br />

demander de descendre au fin<br />

fond des infra-graves.<br />

En passant sur le LP de Arvo<br />

Pärt, «Tabula Rasa» et le<br />

morceau «Frates» joué par le<br />

soliste Gil Shaman et l’orchestre<br />

Gothenburg Symphony<br />

Orchestra. Les violons et plus<br />

particulièrement celui du soliste<br />

sont bien piqués avec un beau<br />

filé dans le haut même s’il est<br />

un peu répétitif. Ces enceintes<br />

montrent leur caractère pointu<br />

et chatouilleux sur ce plan. Il<br />

conviendra donc de les marier<br />

avec un ampli plutôt assez<br />

doux, un ampli à tube devrait<br />

faire des merveilles comme<br />

des câbles allant dans le même<br />

sens. Sur ce disque, on obtient<br />

une belle profondeur des<br />

champs sonores avec certains<br />

sons se détachant vraiment en<br />

arrière-plan, qui se perçoivent<br />

sans aucune difficulté. Tous les<br />

phrasés et accents du soliste au<br />

violon sont bien mis en avant<br />

avec une belle attaque de note<br />

et une franchise que nous avions déjà découverte<br />

sur d’autres morceaux de musique. Les ASA Monitor<br />

Baby sont vivantes, très extraverties et rapides.<br />

La technique qui consiste à rapprocher les deux<br />

sources sonores porte admirablement ses fruits.<br />

Nous ne pouvons qu’être conquis par une certaine<br />

homogénéité du placement de cet orchestre où<br />

chacun a sa place sans aucune confusion.<br />

Conclusion<br />

Les Asa Monitor Baby sont donc des enceintes qu’il<br />

conviendra de chouchouter quelque peu sur le plan<br />

des sources comme sur celui de l’ampli. Leur vision<br />

vivante et spontanée de la musique demande que<br />

nous leur cherchions les meilleurs compromis, les<br />

meilleurs mariages au niveau de leur association<br />

avec les autres appareils qui vont l’entourer. Leur<br />

joie à reproduire de la musique se démarque assez<br />

vite, à l’utilisateur de savoir les apprivoiser.


Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par<br />

<strong>mag</strong>.fr<br />

Plus de<br />

500 TESTS<br />

en ligne


92 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

CABASSE<br />

Antigua MC170<br />

550 €<br />

Cabasse est une des plus vieilles dames de la hifi française et, malgré quelques accidents de<br />

la vie, elle garde toujours bon pied, bon œil. Elle propose une très vaste gamme d’enceintes<br />

hifi et homme cinéma pour tous les budgets, d’une conception toujours fort sérieuse.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

Cabasse est une des marques les plus<br />

emblématiques de la <strong>Hifi</strong> française et aussi une<br />

des plus anciennes. Elle a été fondée en 1950 par<br />

Georges Cabasse, descendant d’une célèbre famille<br />

de luthiers, et a marqué l’histoire de l’acoustique<br />

par de nombreuses innovations et réalisations<br />

prestigieuses. Parmi ses faits d’armes les plus<br />

glorieux, on peut citer l’équipement en hautparleurs<br />

du cinéma le Grand Rex à Paris dans les<br />

années 50, de la Géode en 1984 (toujours à Paris) ou<br />

encore du porte-avion Charles de Gaulle en 1998.<br />

Le parcours de Cabasse n’a pas toujours été un long<br />

fleuve tranquille. Il a été marqué en 2006 par son<br />

rachat par le japonais Canon puis en 2014 par Awox<br />

une société française spécialisée dans les objets<br />

connectés. Cependant, Cabasse a su conserver<br />

son ADN. Christophe Cabasse, fils de Georges, est<br />

aujourd’hui un de ses piliers en qualité de directeur<br />

des ventes et du marketing international. La marque<br />

est également restée fidèle à son port d’attache<br />

en Bretagne. Son laboratoire de recherche et une<br />

partie de sa production sont toujours localisés<br />

dans son centre acoustique, installé prés de Brest,<br />

surplombant l’envoutante baie de la mer d’Iroise.<br />

Une «grosse» enceinte compacte avec<br />

médium/aigu fidèle à l’esprit de Source à<br />

Cohérence Spatiale<br />

En ce qui concerne les technologies, Cabasse reste<br />

également attaché à certains concepts, notamment<br />

celui de «Source à Cohérence Spatiale» (SCS) mis<br />

au point à l’origine (en 1993) pour des réalisations<br />

ultra haut de gamme, décliné aujourd’hui sous<br />

sa forme la plus aboutie sur des ovnis High End,<br />

comme l’Océan ou la Sphère, mais aussi, en version<br />

simplifiée sur tout le reste de la gamme comme<br />

nous le voyons ici avec l’Antigua MC170 équipé<br />

d’un transducteur coaxial assez particulier.<br />

Cette Cabasse MC170 est une assez grosse


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

93<br />

enceinte pour un modèle dit «compact» ou «de<br />

bibliothèque». Il s’agit d’un modèle trois voies,<br />

accordé en bass-reflex par un évent tubulaire<br />

dorsal. Elle est revêtue d’un vinyle imitant les<br />

veinures du bois, en finition ébène noir ou chêne<br />

clair. Son ébénisterie est réalisée en panneaux de<br />

médium de 13 mm d’épaisseur. Sa réalisation est<br />

sérieuse et soignée. Malgré le prix très raisonnable<br />

de cette enceinte, elle bénéficie déjà d’attentions<br />

particulières. Elle comporte un cadre de renfort<br />

interne, des flancs galbés et tous ses éléments<br />

rapportés sont vissés sur inserts métalliques. On<br />

peut aussi ajouter, au chapitre des bons points, les<br />

solides grilles métalliques amovibles de protection<br />

des haut-parleurs, maintenues par des aimants<br />

invisibles<br />

Mais le plus intéressant se situe dans les hautparleurs<br />

qui sont propres à Cabasse. Le boomer de<br />

17 cm de diamètre est doté d’un beau saladier en<br />

matériau synthétique moulé et d’une membrane en<br />

polypropylène avec revêtement avant métallisé et<br />

texturé afin d’obtenir une meilleure rigidité et une<br />

meilleure maîtrise des résonances.<br />

Le module médium/aigu reprend de son côté le<br />

fameux principe SCS, cher à Cabasse, puisque c’est<br />

un transducteur coaxial. Il est composé d’un cône<br />

d’environ 10 cm de diamètre, en polypropylène, qui<br />

assure la reproduction du registre médium entre<br />

700 Hz et 3,6 kHz, avec en son centre une sorte<br />

d’ogive qui porte le tweeter, pour les aigus, à dôme<br />

textile de 25 mm, logé dans une amorce de pavillon.<br />

Ce transducteur de médium/aigu bénéficie de sa<br />

propre charge close. À l’intérieur de l’enceinte, cette<br />

charge est isolée du reste du volume par un capot<br />

métallique.<br />

Une restitution franche et directe avec un<br />

grave qui sait rouler des mécaniques<br />

Il faut garder à l’esprit que les Cabasse Antigua<br />

MC170 sont des enceintes hifi relativement<br />

abordables. On ne peut naturellement en attendre<br />

la même définition, les mêmes qualités de timbre<br />

et la même propreté dans le grave que les modèles<br />

bien plus coûteux que nous avons testés par ailleurs.<br />

Néanmoins, elles affichent déjà des performances<br />

de haut niveau, avec notamment une très bonne<br />

tenue en puissance et une dynamique importante.<br />

Leur équilibre tonal est relativement physiologique<br />

avec un grave assez charnu qui a à la fois la pêche et<br />

du corps.<br />

Lors de leur test des Cabasse Antigua MC170, nos<br />

confrères du <strong>mag</strong>azine Les Numériques ont noté<br />

aux mesures une remontée assez importante dans<br />

les aigus, se manifestant à l’écoute par un haut du<br />

spectre trop présent. Il semblerait que ce point<br />

ait été amélioré. Lors de nos essais, nous n’avons<br />

pas perçu d’acidité ou agressivité dans ce registre.<br />

Certes, ces enceintes pourraient avoir un peu plus<br />

de corps et de fruité dans le médium et elles ne<br />

font pas toujours dans la dentelle et la délicatesse,<br />

mais elles sont plutôt douces dans les aigus. Elles<br />

savent en même temps se montrer très franches et<br />

directes. Elles sont un peu directives, mais une fois<br />

bien positionnées, elles sont en mesure de délivrer<br />

une i<strong>mag</strong>e stéréophonique d’une belle ampleur et<br />

avec beaucoup de relief.<br />

Le son n’a rien de répétitif. Au contraire, en<br />

changeant de morceau de musique, on constate<br />

immédiatement les variations d’atmosphères. En ce<br />

sens, les Cabasse Antigua MC170 font preuve d’une<br />

belle expressivité. Avec elles, la musique est vivante,<br />

changeante, tantôt très douce comme une berceuse<br />

et à d’autres moments beaucoup plus énergique et<br />

vivifiante. Il n’y a aucun risque de s’ennuyer avec un<br />

petit ronron sans saveur et une restitution trop lisse.<br />

Les Antigua MC170 laissent parler les musiciens et<br />

les chanteurs avec une approche très «live», sans<br />

filtre.<br />

Conclusion<br />

Les Cabasse Antigua MC170 sont des enceintes qui<br />

peuvent faire preuve d’une belle énergie, délivrer<br />

une puissance acoustique importante et un bas du<br />

spectre généreux. Elles demandent un peu d’espace<br />

pour s’exprimer (à partir de 20 m2 et 3 m de recul).<br />

Elles sont faites pour ceux qui recherchent une<br />

restitution franche et ample. Loin d’une approche<br />

policée, elles savent montrer du tempérament.<br />

Spécifications<br />

•Enceinte compacte, 3 voies accordées en bass-reflex<br />

•Transducteurs : boomer (17NT20) de 17 cm, médium/aigu<br />

coaxial (10T15MC) de 10 cm avec tweeter à dôme de 25 mm<br />

•Fréquences de coupure du filtre : 700 et 3 600 Hz<br />

•Bande passante : 60 à 20 000 Hz<br />

•Efficacité : 88 dB/1 W/1 m<br />

•Impédance nominale : 8 ohms<br />

•Impédance minimale : 3,2 ohms<br />

•Puissance nominale : 75 W<br />

•Puissance admissible crête : 550 W<br />

•Dimensions : 40 x 23 x 30 cm<br />

•Poids : 9 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


94 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

DAVIS ACOUSTICS<br />

Balthus 90<br />

La société française Davis Acoustics fêtait ses<br />

30 ans d’existence en 2016 et nous promettait<br />

à ce titre un renouveau de sa gamme<br />

d’enceintes acoustiques ; la série Balthus en<br />

étant l’un des tout premiers exemples. Le<br />

modèle 90 testé aujourd’hui couronne cette<br />

toute nouvelle série. Elle est équipée de deux<br />

boomers de 21 cm pour le grave, idéal pour<br />

des pièces d’écoute de bonnes dimensions.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

1400 €<br />

Davis Acoustics est un acteur incontournable de<br />

la <strong>Hifi</strong> française. Cette société, lancée par Michel<br />

Visan en 1986, commença ses activités par la<br />

conception et la réalisation de haut-parleurs haut<br />

de gamme. Puis deux ans plus tard, les premiers kits<br />

d’enceintes à monter soi-même dont la fameuse<br />

MV7 bien connue des bricoleurs expérimentés, fit<br />

leur apparition. Il fallut ensuite attendre 1993 pour<br />

voir apparaitre la toute première enceinte montée<br />

dans les ateliers de la marque, une enceinte très<br />

remarquée grâce à son haut-parleur médium/<br />

grave d’un jaune vif, une couleur qui tranchait<br />

avec toutes les productions de cette période. Et<br />

le choix de cette dernière n’était pas le fruit d’une<br />

quelconque volonté esthétique, mais plutôt de la<br />

conception d’une membrane à base de Kevlar, une<br />

fibre synthétique dotée d’excellentes propriétés<br />

mécaniques.<br />

Nous devons effectivement la paternité de ce<br />

type de membrane à Michel Visan qui fut le tout<br />

premier à l’utiliser pour ses haut-parleurs. C’est<br />

d’ailleurs devenu une marque de fabrique de Davis<br />

Acoustics même si cette société propose également<br />

des haut-parleurs à membranes en papier, ou<br />

encore carbone, fibre de verre… Aujourd’hui,<br />

Davis Acoustics travaille en étroite collaboration<br />

avec de nombreux constructeurs d’enceintes<br />

acoustiques pour lesquels cette firme conçoit et<br />

fabrique des haut-parleurs uniques et de très haut<br />

niveau. Olivier Visan, fils de Michel, désormais en<br />

charge de l’entreprise, a annoncé que 2016 devait<br />

être une année cruciale pour Davis Acoustics.<br />

Nous en avons vu les premiers effets avec la sortie<br />

de l’enceinte Renoir puis de trois modèles d’une<br />

nouvelle série beaucoup plus abordable appelée<br />

Balthus. Un modèle bibliothèque, une centrale et<br />

des « surround » devraient les rejoindre d’ici peu,<br />

le but étant de proposer une solution homogène<br />

pour le Home Cinéma comme pour la Hi-fi. D’autre<br />

part, une autre série, plus haut de gamme portant<br />

le nom du peintre Courbet devrait bientôt faire ses<br />

premiers pas.<br />

Une gamme équilibrée<br />

Pour l’instant, cette série Davis Acoustics Balthus<br />

ne compte que trois modèles : 50, 70 et 90. Ils ont<br />

en tous en commun la partie médium/aigu avec<br />

l’adoption d’un transducteur de 13 cm à membrane<br />

Kevlar de 5ème génération, un médium associé à<br />

un tweeter à dôme souple en tissu. Seuls le nombre<br />

et la taille des transducteurs de grave changent<br />

suivant le modèle, le choix entre eux ne sera donc<br />

guidé que par les conditions d’écoute. Le modèle


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

95<br />

50 ne comprend qu’un unique boomer de 17 cm<br />

, il conviendra bien à une pièce ne dépassant pas<br />

les 20 m². La 70, avec ses deux boomers de 17 cm,<br />

s’avère parfaitement adaptée à une salle allant de<br />

20 à 30 m² tandis la Balthus 90 et ses deux boomers<br />

de 21 cm est conçue pour un lieu d’écoute de plus<br />

grande dimension : entre 25 et 50 m². La puissance<br />

admissible de chaque modèle répond à leur<br />

utilisation et installation.<br />

Une grande colonne au design classique<br />

et épuré<br />

La Davis Acoustics Balthus 90, que nous testons ici,<br />

est donc une grande colonne de 108 cm de haut<br />

pour une largeur de 23 cm et une profondeur de<br />

32.5. Pour cette nouvelle gamme, Davis Acoustics<br />

a choisi de créer des enceintes aux formes<br />

plus épurées, des formes qui permettront une<br />

intégration facile dans tous types d’intérieurs. Deux<br />

finitions sont disponibles pour le corps de l’enceinte<br />

: frêne noir et noyer, une fine plaque laquée noire<br />

ajoutée à la face avant affine la silhouette de<br />

l’ensemble. De plus et afin que ces Balthus 90<br />

puissent se positionner aussi bien sur un plancher<br />

que sur du carrelage, le dessous de l’enceinte est<br />

tapissé de matière absorbante tandis que quatre<br />

inserts permettent d’y ajouter des pointes de<br />

découplage. Le bornier arrière ne permet pas de<br />

bi-câblage ou bi-amplification, néanmoins les prises<br />

haut-parleurs sont de belle facture et acceptent<br />

fiches banane ou fil nu.<br />

Une parfaite séparation des transducteurs<br />

Le haut de cette colonne est occupé par les deux<br />

haut-parleurs couvrant toute la partie médium/<br />

aigu, de 400 Hz à 30 kHz pour être exact. Ces<br />

deux transducteurs jouissent de leur propre<br />

compartiment grâce à une séparation physique du<br />

reste du coffret, évitant de fait les retours d’ondes<br />

des deux transducteurs de grave sur l’arrière de la<br />

membrane du médium. De plus, ces deux HP sont<br />

placés au plus près l’un de l’autre pour obtenir une<br />

source sonore la plus ponctuelle possible.<br />

La véritable nouveauté de cette gamme Balthus<br />

est son tout nouveau transducteur de médium de<br />

13 cm à membrane Kevlar. La particularité de ce<br />

nouveau modèle est l’absence du traitement de<br />

surface au latex des anciennes générations de 13 cm<br />

grâce à un principe de fabrication gardé secret par<br />

le fabricant. Nous en déduisons que tout d’abord,<br />

la membrane a gagné en légèreté, en vélocité et<br />

en linéarité, l’ogive centrale que nous retrouvions<br />

sur les anciennes générations n’étant du coup plus<br />

nécessaire. Ce nouveau transducteur de médium,<br />

repris sur tous les modèles de cette gamme, est<br />

alimenté par un circuit <strong>mag</strong>nétique puissant,<br />

garantissant de fait des niveaux d’écoute assez forts<br />

sans signe de distorsion tandis que la suspension<br />

de type demi-rouleau en caoutchouc assure des<br />

déplacements homogènes de la membrane.<br />

Juste au-dessus, nous trouvons le tweeter à dôme<br />

souple en tissu de 25 mm de diamètre avec bobine<br />

de même diamètre. Ce dôme traité va se faire<br />

remarquer par un son d’une excellence finesse sans<br />

que pour autant sa sonorité en devienne fatigante<br />

à la longue. Son circuit <strong>mag</strong>nétique est, lui aussi, de<br />

forte puissance.<br />

Deux boomers de 21 cm pour des graves<br />

profonds<br />

En dessous de 400 Hz, ce sont deux 21 cm qui<br />

prennent le relai. Là, Davis Acoustics a fait le choix<br />

d’une membrane rigide et légère en pulpe de<br />

cellulose (papier) visant une meilleure vélocité, mais<br />

aussi un bon rendement. Il était important que ces<br />

nouvelles enceintes, esthétiquement plus faciles à<br />

intégrer aux intérieurs modernes, ne pèchent pas<br />

par un mauvais rendement. Elles peuvent donc<br />

facilement fonctionner avec des électroniques<br />

de puissance raisonnable tout en acceptant des<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne, 3 voies, bass–reflex<br />

Haut-parleur : 1x tweeter dôme tissu 25 mm, 1x médium 13<br />

cm Kevlar et 2x 21 cm grave en pulpe de cellulose<br />

Fréquence de coupure : 400 Hz et 4 kHz<br />

Sensibilité : 93 dB<br />

Puissance admissible : 250 W<br />

Impédance : 4/8 Ω<br />

Bande passante : 30 à 20 kHz<br />

Dimensions : 108 x 23 x 32.5 cm (HxLxP)<br />

Poids : 26 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


96 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

de l’ensemble. Le filtre reprend une architecture<br />

similaire à celle employée pour les modèles Davis<br />

Matisse et Vinci, il est placé au plus près du bornier<br />

de connexion.<br />

Les Davis Acoustics Balthus à l’écoute :<br />

soyeuses, mais surtout riches et variées<br />

niveaux sonores impressionnants. Atteindre plus<br />

de 90 dB de rendement même avec de tels hautparleurs<br />

fut le challenge à relever et manifestement<br />

le pari est gagné. Les Balthus 90 affichent une<br />

sensibilité de 93 dB, un amplificateur de moyenne<br />

puissance devrait permettre de les faire fonctionner<br />

sans problème. Ces deux boomers de 21 cm sont<br />

également équipés de suspension demi-rouleau en<br />

matière synthétique et à regarder la taille du circuit<br />

<strong>mag</strong>nétique un bon contrôle des déplacements<br />

des membranes ne devrait poser aucun problème.<br />

L’évent de décompression de la charge acoustique<br />

débouche tout en bas de l’enceinte, en dessous<br />

des deux 21 cm, il aura son rôle à jouer sur le<br />

rendement de l’enceinte comme sur la profondeur<br />

du grave. Tout le coffret est réalisé en MDF avec<br />

des renforts internes afin d’éviter les fameux « son<br />

de caisse » préjudiciables à l’homogénéité sonore<br />

Les Balthus 90 n’ont pas bénéficié des meilleures<br />

conditions d’écoute, en tout cas au niveau de la<br />

salle dans laquelle elles ont été testées. Nous<br />

aurions souhaité une pièce bien plus vaste que nos<br />

20 m² pour tirer le meilleur parti de ces colonnes.<br />

Néanmoins, elles se sont bien mariées avec notre<br />

amplificateur intégré Goldmund Metis 5 comme de<br />

nos câbles Esprit Audio Eterna. Dès les premières<br />

mesures, ces Balthus 90 déploient un haut du<br />

spectre extrêmement lumineux et soyeux. C’est<br />

très certainement dû au choix du dôme tissu, des<br />

tweeters qui la plupart du temps sont capables<br />

de ce genre de prouesse. Mais ils ne sont pas les<br />

seuls à exprimer cette énergie et cette clarté, les<br />

médiums qui les rejoignent semblent bien du même<br />

acabit.<br />

Même si l’écoute est quelque peu flatteuse, nous lui<br />

pardonnons bien volonté cet aspect, car elle n’en<br />

devient que plus vivante et réjouissante. Le bas du<br />

spectre, et en prenant toutes les précautions qu’il<br />

convient, c’est-à-dire en décalant bien ces Balthus<br />

90 des coins de la pièce et en utilisant les pointes<br />

de découplage fournies suit bien le mouvement.<br />

Et même si on sent quelques toniques dans le bas<br />

médium/haut grave, c’est tout à fait acceptable<br />

et peu gênant. Au contraire, ce grave profond et<br />

dense forge une i<strong>mag</strong>e stéréophonique d’une<br />

ampleur remarquable, une qualité doublée d’un<br />

pouvoir de focalisation bien agréable par la très<br />

bonne définition opérée par le reste du spectre. Les<br />

instruments comme les interprètes ont du corps et<br />

de la voix, ils sont bien installés au sein d’une scène<br />

sonore large et ample.<br />

Cette aptitude a dessiner à une i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique aux contours bien réalistes se<br />

retrouve sur l’album de Mark Lockeart, «In Deep»<br />

(Flac 16 bits/44kHz). Ce saxophoniste de jazz<br />

talentueux est parfaitement entouré pour ce<br />

disque de Dave Priseman à la trompette, Liam<br />

Noble au piano, Jasper Holby à la contrebasse et<br />

David Smith à la batterie. Le saxo trône au beau<br />

milieu d’une scène sonore bien remplie tout en<br />

se partageant l’espace avec la trompette, parfois<br />

bouchée de Dave Priseman. Nous ressentons une<br />

très belle impression de matière : les instruments<br />

ont du corps, mais aussi du détail. La reproduction<br />

des bruits de bouche ou encore ceux des clés<br />

fermant ou ouvrant les « cheminées » comme de


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

97<br />

la puissance du Selmer Ténor de Mark Lockeart<br />

n’est pas étrangère à cette impression de réalisme.<br />

Juste derrière ces deux instrumentistes, le son du<br />

batteur est sec, sans trainage et nous suivons sans<br />

aucune difficulté tout son jeu entre les divers fûts<br />

et cymbales. Globalement le son est piqué, bien<br />

nerveux, mais ne bouscule pas les choses pour<br />

autant. On se réjouit de la quantité d’informations<br />

qui ne se fait pas au prix d’une quelconque raideur.<br />

Nous reconnaissons l’excellent travail d’intégration<br />

entre un tweeter à dôme et ce nouveau médium à<br />

membrane Kevlar.<br />

Retournant au fichier 16 bits/44kHz «100th Window»<br />

du groupe Massive Attack, nous retrouvons<br />

cette scène sonore tout en relief avec une belle<br />

profondeur d’écoute et une localisation de chaque<br />

source sonore. Mais ce qui surprend le plus pour<br />

des enceintes dans cette gamme de prix, c’est<br />

qu’elles restent très généreuses quant à la richesse<br />

de toutes les sonorités. Ce disque de musique<br />

électronique pourrait devenir quelque peu fade,<br />

mais les Balthus 90 savent mettre en valeur tous<br />

les instruments et relever tous les effets de studio<br />

rajoutés. Elles nous font découvrir bien des subtilités<br />

dans le travail de l’ingénieur du son. À certains<br />

moments, des sons semblent venir de loin pour se<br />

rapprocher de nous, juste avant de nous envelopper<br />

totalement. La précision se marie ici avec une<br />

mise en relief des instruments vraiment superbes.<br />

Les Davis Balthus 90, et même sur des musiques<br />

électroniques, arrivent à nous étonner par leur<br />

richesse dans le médium/aigu, une qualité rendant<br />

vivantes et variées les musiques de tout type. Le<br />

grave, sur cet album, n’en fait pas trop même lors<br />

des passages les plus chargés en instruments ou en<br />

sonorités multiples. Nous sentons bien que malgré<br />

les deux 21 cm, Davis Acoustics n’a pas cédé à la<br />

tentation de gonfler artificiellement ce registre.<br />

Même si des précautions sont à prendre notamment<br />

sur les dimensions de la salle d’écoute, le choix de<br />

ces deux haut-parleurs est excellent. Ils n’entachent<br />

pas un haut du spectre clair et hyper défini grâce à<br />

une rapidité et une dynamique parfaitement dosées.<br />

Conclusion<br />

Bel exploit de ce fabricant français qui propose<br />

une gamme d’enceintes abordables très équilibrée<br />

et homogène. Ses trois modèles sont destinés à<br />

des usages différents, des lieux d’écoute différents<br />

surtout, le principal restant que le médium/aigu<br />

reste de même nature à travers les Balthus 50 et<br />

70, car il a su nous faire vivre la musique avec une<br />

joie presque instinctive et une richesse de sonorités<br />

qui illumine tous les enregistrements. De plus ces<br />

Balthus 90 savent se montrer définies, mais elles le<br />

font avec une distinction certaine : une belle réussite<br />

sur tous les plans.


98 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

HARBETH<br />

Super HL5 Plus<br />

L’enceinte Super HL5 Plus est la 7ème<br />

génération du best-seller du constructeur<br />

anglais Harbeth HL créée en 1977 par Duddley<br />

Harwood. Cette nouvelle mouture conserve<br />

toute la philosophie de conception qui a fait<br />

le succès mondial de cette enceinte depuis<br />

40 ans. Alan Shaw a apporté plus encore de<br />

maturité musicale à cette nouvelle version<br />

grâce à des modifications sur le filtrage.<br />

Comme d’habitude avec Harbeth, il a été<br />

impossible d’avoir les détails de cette mise à<br />

jour, mais peu importe l’écoute de ces Super<br />

HL5 Plus les place comme des références<br />

incontournables dans leur gamme de prix.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

4250 €<br />

Sans refaire toute l’histoire de la genèse de Harbeth,<br />

une marque née d’un ingénieur H.D Harwood<br />

qui fut directeur du département recherche en<br />

acoustique au sein de la BBC (British Broadcasting<br />

Corporation), un petit retour vers le passé n’est pas<br />

inutile pour bien cerner l’héritage qui en façonne<br />

toutes les productions. La BBC, cette institution<br />

toute britannique incorporait dans les années 50/60<br />

un département de R&D dont l’objectif consistait<br />

à concevoir des modèles d’enceintes « monitoring<br />

» qui devaient répondre en tout point aux besoins<br />

spécifiques du broadcasting et donc suivant<br />

un cahier des charges drastique et des normes<br />

techniques de construction très sévère qu’élabora<br />

en partie H.D. Harwood.<br />

Ce service de R&D de la BBC a donné naissance à<br />

toute une gamme de petites et moyennes enceintes<br />

qui allaient devenir au fil du temps des références<br />

absolue de la Haute Fidélité anglaise. Parmi les plus<br />

connues, nous pouvons citer les légendaires LS35/A<br />

comme leurs grandes sœurs, les LS5/9 suivies<br />

en 1993 des LS5/12A.C’est grâce cette équipe<br />

d’ingénieurs de La BBC que le premier haut-parleur<br />

à membrane en matériaux synthétiques (bextrene)<br />

vit le jour remplaçant pour la première fois la pulpe<br />

de cellulose. Le principe de coffret à résonances<br />

contrôlées que nous retrouvons encore aujourd’hui<br />

chez les Harbeth Super HL5 Plus fut également mis<br />

au point pour la première fois au monde à cette<br />

époque.<br />

Dans un deuxième temps, en 1977 pour être précis,<br />

H.D Harwood lança sa propre marque sous le<br />

nom de Harbteh, une contraction de Harwood et<br />

Elisabeth son épouse. La série LS d’enceintes de<br />

monitoring pour la BBC devint HL chez Harbeth<br />

et la toute première HL MKI vit le jour cette même


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

99<br />

année. Depuis cette date, cette enceinte, deux voix<br />

au départ, a subi un grand nombre d’améliorations<br />

que nous devons à H.D Harwood jusqu’en 1987,<br />

l’année où Alan Shaw racheta la marque. Ce<br />

nouveau technicien et mélomane n’a eu de cesse de<br />

travailler sur ce modèle, apportant à chaque étape<br />

un plus musical indéniable. La HL MK1 devint MK2<br />

(1979), MK3 (1983), MK4 (1986), puis HL5 (1988) et<br />

c’est à partir du modèle Super HL5 (2001) qu’elle<br />

devint une véritable 3 voies avec l’apparition d’un<br />

super tweeter situé en haut de l’enceinte. Notre<br />

modèle Plus d’aujourd’hui est sorti, lui, en 2014<br />

après d’autres modifications sur le filtrage pour être<br />

précis.<br />

Une ébénisterie aux résonances contrôlées.<br />

Esthétiquement, aucun changement n’est<br />

apparent sur cette enceinte Harbeth Super HL5<br />

Plus par rapport aux modèles précédents. Nous<br />

retrouvons exactement le même format «two cubic<br />

foot» calculé pour la BBC en son temps, ce qui<br />

lui offre un volume interne de pas moins de 50<br />

litres. La constitution de son ébénisterie est toute<br />

particulière, car formée de plaques minces en MDF<br />

(1,5 cm d’épaisseur) assemblées de façon étudiée<br />

pour une absence de coloration parasite. On<br />

pourrait s’étonner de la faible épaisseur des parois<br />

de ce coffret par rapport à bien d’autres enceintes<br />

qui se vantent d’avoir des caisses d’absolue rigidité,<br />

mais pour Alan Shaw et suite à des études déjà<br />

menées par H.D Harwood en son temps, il en est<br />

tout autre. Cet ingénieur reste convaincu que de<br />

toute façon un coffret résonnera inéluctablement<br />

à fort niveau, il est donc plus judicieux de<br />

contrôler son comportement mécanique par un<br />

amortissement parfaitement étudié (larges plaques<br />

de mousse et plaque de bitume) afin que ces<br />

mêmes résonances interviennent le plus possible<br />

bas en fréquence.<br />

Et ceci se vérifie parfaitement à l’oreille, car, comme<br />

vous le verrez plus bas, les Harbeth Super HL5<br />

Plus sont à l’écoute d’une propreté et d’une clarté<br />

remarquables. Ces ébénisteries sont disponnibles<br />

en plusieurs essences de placage de bois véritable<br />

dont le cerisier, l’eucalyptus ou en bois de rose. À<br />

l’arrière, un double bornier permet, si l’auditeur le<br />

souhaite, de bicâbler les enceintes. D’origine les<br />

Super HL5 Plus sont livrées avec de petites barres<br />

de métal servant de straps, il sera judicieux de les<br />

changer par du câble de qualité. D’autre part, ces<br />

enceintes Harbeth doivent être posées sur des<br />

pieds afin de les mettre à hauteur d’oreille, nous ne<br />

serons que vous conseiller les modèles en bois <strong>Hifi</strong><br />

Racks, également fabriquer au Royaume Uni, qui<br />

sont parfaitement étudiés pour elles (750 € la paire).<br />

débouche vers l’avant. Le haut-parleur médium/<br />

grave est un 20 cm de diamètre avec une membrane<br />

«Radial» de dernière génération. À son arrivée,<br />

Alan Shaw avait effectivement lancé un projet de<br />

recherche, en collaboration avec un département de<br />

recherche universitaire et soutenue financièrement<br />

par le gouvernement anglais, afin de remplacer<br />

le polypropylène largement utilisé auparavant.<br />

Au nouveau cône en composite polymère mis au<br />

point il donna le nom de Radia pour «Research and<br />

Development In Advanced Loudspeakers». Celui<br />

qui équipe les Super HL5 Plus est du type Radial 2,<br />

avec un cône bénéficiant de propriétés mécaniques<br />

(comportement en piston) encore améliorées<br />

éliminant certains accidents dans sa courbe de<br />

réponse. Nous avons contacté Harbeth pour en<br />

savoir plus sur la nouvelle composition de ce HP,<br />

nous n’avons reçu aucune réponse. Il semble que le<br />

profil comme la composition de la suspension aient<br />

subi quelques changements, mais rien n’est sûr :<br />

certains secrets ne traverseront la Manche.<br />

Au dessus au-delà de 3.1 kHz, c’est un premier<br />

tweeter qui prend le relai. Sans aucune indication<br />

sur ce HP, nous en déduisons au fil de nos lectures<br />

qu’il s’agit d’un Seas avec un dôme en aluminium<br />

de 27 mm très fin mue par une bobine de 25 mm<br />

avec refroidissement par un liquide ferro-fluidé.<br />

Il est doté d’une grille en métal finement ajourée<br />

pour en assurer une protection. Juste au dessus<br />

de ce dernier un second tweeter ou super tweeter<br />

a été ajouté dès le modèle Super HL5. Là aussi,<br />

aucune indication ne nous permet d’en connaitre la<br />

provenance, mais nous pensons qu’il s’agit là aussi<br />

d’un Seas avec un dôme en titane de 20 mm, placé<br />

au centre d’un petit guide d’onde pour une diffusion<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte 3 voies, bass-reflex<br />

•Haut-parleurs : boomer de 20 cm de type Radial2, tweeter<br />

à dôme de 27 mm, super-tweeter à dôme de 20 mm<br />

•Fréquence de coupure : 3.3 kHz et 12 kHz<br />

•Réponse en fréquence : 40 Hz à 20 kHz à +/-3 dB<br />

•Impédance nominale : 6 ohms<br />

•Sensibilité : 86 dB/1 W/1 m<br />

•Puissance admissible : 150 watts<br />

•Dimensions : 635 x 322 x 300 mm (HxLxP)<br />

•Poids : 15,8 kg (l’unité)<br />

•Prix : à partir de 4 250 € la paire en cerisier, 4 400 € en<br />

eucalyptus, 4 500 € en bois de rose<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Design/finition<br />

Une trois voies parfaitement filtrée<br />

Les Harbeth Super HL5 Plus sont des enceintes<br />

trois voies avec une charge bass-reflex dont l’évent<br />

Performances<br />

Musicalité


100 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

le rachat de nombreuses entreprises<br />

audio par de grands groupes financiers<br />

internationaux.<br />

Ecoute : richesse et véracité des<br />

timbres<br />

contrôlée. Ce super tweeter commence à travailler<br />

dès 12 kHz et assure de ce fait une reproduction<br />

idéale des harmoniques supérieures.<br />

Mais c’est très certainement le filtre qui a subi le<br />

plus de changement. Là aussi, guère d’informations<br />

nous sont parvenues. À le regarder, il s’agirait<br />

d’un modèle à pente raide de 18 dB par octave,<br />

entre le 2ème et 3ème ordre, l’important est de<br />

savoir que ce nouveau filtre a été conçu à l’oreille<br />

par Alan Shaw lui-même et toutes les avancées<br />

technologiques de modélisation des filtres. Le<br />

câblage a été également revu. Les Super HL5 Plus<br />

reprend un modèle Van Damme avec des brins en<br />

cuivre ultra purs OFC, de la même génération que<br />

ceux qui équipent la 40.2. Cette Super HL5 Plus<br />

représente donc un savoir-faire de quarante années,<br />

obtenu par une ingéniosité probante et une passion<br />

pour la vraie Haute Fidélité, une philosophie sans<br />

concession même au niveau esthétique. L’héritage<br />

des modèles sortis dès les années 70 est donc<br />

parfaitement conservé, une qualité qu’il n’est pas<br />

rare de retrouver chez nos amis anglais, mais qui<br />

a tendance à se perdre avec la mondialisation et<br />

Plus que toute autres enceintes, les<br />

Harbeth Super HL5 + demandent une<br />

attention toute particulière quant à<br />

leur installation. Tout d’abord, elles<br />

doivent être posées sur des supports<br />

adaptés d’une cinquantaine de<br />

centimètres et là le choix du modèle<br />

à retenir devra être judicieux. Suivant<br />

les conseils de l’importateur, nous les<br />

avons placées sur des Skylan non sans<br />

avoir intercalé des petites rondelles<br />

en métal sur le plateau supérieur.<br />

Des pieds en bois Hi-Fi Racks<br />

spécialement conçus pour les Harbeth<br />

sont également un choix encore plus<br />

pertinent. D’autre part, il est apparu<br />

en cherchant le placement idéal<br />

(dans notre pièce de 20 mètres carré)<br />

qu’elles offraient la meilleure i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique assez écartée l’une de<br />

l’autre et bien dirigées vers l’auditeur.<br />

Le mariage avec notre amplificateur<br />

Goldmund et nos câbles Esprit Audio<br />

Eterna comme avec nos différentes<br />

sources que ce soit en analogique<br />

avec une platine vinyl VPI + cellule<br />

phono Kiseki Blues NS et un préampli<br />

phono Jolida à tubes ou notre lecteur réseau Lumin<br />

S1 fut, dès les premières notes, parfait !<br />

En effet et de façon instantanée, ce qui surprend le<br />

plus avec ces Harbeth Super HL5+ se trouve dans<br />

la richesse et la diversité parfaitement évidentes<br />

des timbres. Le son remplit notre pièce d’écoute<br />

avec une sorte d’aisance et de facilité jubilatoires.<br />

C’est vivant, jouissif avec un sentiment d’unité, une<br />

intégration de chaque transducteur délivrant de<br />

concert un message sonore d’une cohérente et<br />

homogénéité parfaites. Nous avons, par certains<br />

côtés l’impression d’avoir affaire à une enceinte<br />

électrostatique tant les différentes sonorités<br />

sont d’une exquise transparence et rapidité.<br />

Nous ne cessons d’être surpris par le pouvoir de<br />

différenciation de ces enceintes qui apportent une<br />

analyse du message musical hors norme, et cette<br />

qualité se fait aussi grâce à une délicatesse dans<br />

le haut du spectre qui nous laisse sans voix. Sans<br />

projeter la restitution en avant, le super tweeter<br />

trouve toute sa raison d’être, car il dote les Super<br />

HL5 Plus d’une lisibilité dans le haut extraordinaire.<br />

De plus, ce transducteur doit aussi concourir à la


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

101<br />

qualité de l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />

qui, à la fois, dépasse le simple cadre<br />

des enceintes, mais offre aussi une<br />

scène sonore à hauteur d’homme sans<br />

tassement des plans sonores. Bien<br />

au contraire, nous pouvons localiser<br />

chaque source sonore au millimètre<br />

dans un espace musicale parfaitement<br />

construit. Le grave s’exprime, lui aussi,<br />

sans aucune contrainte. Il est charnu<br />

tout en restant ferme et défini. Il ne<br />

souffre en tout cas d’aucune lourdeur<br />

qui aurait tendance à masquer le reste<br />

du signal. Tout est réussi dans cette<br />

Harbeth manifestement.<br />

Cette i<strong>mag</strong>e aussi haute que large se<br />

retrouve parfaitement avec le disque<br />

de la batteuse new-yorkaise Marilyn<br />

Mazur Celestial Circle (ECM 16 bits/44<br />

kHz). La voix de la chanteuse Josephine<br />

Cronholm se place devant nous comme<br />

si nous étions assis au concert devant<br />

l’orchestre. Ce disque est intéressant<br />

à plus d’un titre, car Marilyn Mazur joue avec un<br />

nombre impressionnant d’instruments à percussion<br />

(batterie, cloche tubulaire, tambour à eau, clave...).<br />

Chaque instrument nous est proposé avec sa<br />

sonorité propre grâce à un pouvoir matérialisant et<br />

une foule de détails. Nous sentons parfaitement la<br />

nature de chacun d’entre eux : le côté cinglant des<br />

cymbales, la profondeur des maribas ou encore le<br />

claquement des claves. C’est un véritable festival<br />

sonore tant le message apparaît dans toute sa<br />

complexité spectrale et un mordant sur les attaques<br />

de notes sublime. On a vraiment une impression de<br />

matière et l’écoute est hyper lisible.<br />

Nous confirmant les qualités de couleurs dont<br />

sont capables les Harbeth Super HL5 Plus,<br />

l’écoute Goldberg-Variations BWV 988 de Johann<br />

Sebastien Bach par le Gaede Trio (SACD) est<br />

un pur moment de plaisir. D’un côté la partition<br />

de chaque instrument à cordes (violon, alto et<br />

violoncelle) est parfaitement identifiable et de<br />

l’autre l’équilibre spectral est d’une finesse, d’une<br />

lumière inouïes. Non seulement les timbres sont<br />

fruités et chatoyants, mais nous ne sentons aucune<br />

raideur ou froideur dans leur reproduction. De<br />

plus, l’extinction, le prolongement dans le temps<br />

et l’espace de chacun de ces instruments nous<br />

procurent un sentiment de véracité et de justesse<br />

qui est tout à l’honneur des Super HL5 Plus. Sans<br />

oublier les caractéristiques propres à une enceinte<br />

monitoring, elles agrègent aussi une légèreté de ton<br />

superbe. Les notes appuyées comme frottées avec<br />

délicatesse se différencient sans problème. De plus,<br />

chaque instrument tient parfaitement sa place dans<br />

une scène sonore crédible et bien proportionnée.<br />

Continuant nos investigations, l’écoute du disque<br />

(16 bits/44 kHz) de la musique du film American<br />

Beauty écrit par Thomas Newman nous confirme<br />

à la fois le pouvoir d’analyse des Harbeth. Là<br />

aussi, la profusion d’instruments à percussion est<br />

un vrai bonheur tant ces enceintes arrivent à les<br />

faire chanter. Le son est très rapide sans aucun<br />

aspect rentre-dedans. Sur le morceau Power of<br />

Denial, le grave qui descend très bas s’impose<br />

avec une excellente tenue, il laisse également<br />

toute latitude à une cloche à gauche de la scène<br />

sonore dont on perçoit toutes les moindres<br />

nuances. L’extinction des notes de cet instrument<br />

se prolonge <strong>mag</strong>nifiquement sans qu’aucune de<br />

ses sonorités ne soit noyée dans la masse. Même<br />

constatation avec les fichiers audio du disque<br />

d’Arnaud Rebotini et Christian Zanesi, Frontières, un<br />

album assez fourni en grave, mais qui n’en oublie<br />

d’être pourvu de mille effets et autres sons Electro.<br />

Les Harbteh distinguent chaque note avec une<br />

précision redoutable. Le niveau du bas est plus que<br />

satisfaisant, il est surtout de toute beauté. Jamais en<br />

avant, il reste détaillé et puissant.<br />

Conclusion<br />

Les Harbeth Super HL5 Plus nous ont totalement et<br />

intégralement conquis. Avec elles, c’est de la Haute<br />

Fidélité dans le sens le plus noble du terme, loin des<br />

productions plus modernes et souvent bien moins<br />

musicales. Riches, fouillées, agréables et justes, elles<br />

donnent à la restitution une vie, un sens du rythme<br />

hors norme. Alan Shaw dit de ses enceintes qu’elles<br />

sont « pour la vie », nous le croyons bien volontiers.


102 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

KELINAC<br />

KEL 111 MG<br />

La marque française Kelinac, spécialiste des enceintes HiFi audiophiles, vient d’apporter quelques<br />

modifications à sa gamme MG dont fait partie le modèle de bibliothèque KEL 111MG que nous<br />

testons ici. Des optimisations ont été effectuées notamment au plan filtrage, mais la qualité de<br />

fabrication « artisanale » dans le bon sens du terme demeure inchangée. La conception de cette<br />

enceinte bibliothèque où chaque détail compte reste une marque de fabrique chez ce constructeur,<br />

voyons si le reste suit ?<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

1600 €<br />

Kelinac est encore assez jeune, car<br />

ce manufacturier dirigé par Patrice<br />

Nicoleau a vu le jour en l’an 2000<br />

dans les Yvelines, à Chambourcy<br />

pour être exact. Rapidement, ses<br />

productions ont été auréolées de<br />

succès, la communauté audiophile<br />

leur reconnaissant d’indéniables<br />

qualités de transparence, de rapidité<br />

; une signature sonore que nous<br />

allons retrouver avec le modèle testé<br />

aujourd’hui.<br />

Kelinac propose aujourd’hui trois<br />

séries d’enceintes acoustiques<br />

réparties entre 900 € la paire pour<br />

l’entrée de gamme, la KEL 111 G, et 8<br />

000 € pour le bateau amiral, la KEL 914<br />

MG. Cette gamme compte deux voies<br />

centrales et même des voies arrière<br />

pour une installation Home Cinéma.<br />

La KEL111 MG n’est pas une<br />

nouveauté en soi, mais le fruit d’une<br />

maturation du modèle 111 G sortie<br />

au milieu des années 2000. En effet,<br />

Patrice Nicoleau optimise, peaufine<br />

et fait évoluer ses modèles. Cela<br />

passe par des changements de<br />

haut-parleurs, de bornes HP ou plus<br />

récemment par une optimisation du<br />

système de filtrage de type Linkwitz-<br />

Riley auquel il reste fidèle.<br />

De la technologie, mais aussi<br />

une fabrication artisanale faite<br />

avec amour<br />

La Kelinac KEL111 MG est la première<br />

de la gamme MG de Kelinac. Son<br />

format, ses dimensions en font<br />

l’enceinte bibliothèque idéale qui<br />

sera donc à poser sur des pieds d’une<br />

soixantaine de centimètres afin de<br />

les placer à bonne hauteur d’oreille.<br />

L’ébénisterie est élégante, la meilleure<br />

preuve est que la version merisier<br />

que nous avons eue nous éloigne de


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 103<br />

toutes les productions industrielles que nous avons<br />

l’habitude de voir. Le coffret est réalisé en panneaux<br />

de MDF de 19 mm d’épaisseur que recouvre,<br />

chanfrein de la face avant incluse, un placage en<br />

bois naturel.<br />

Il est également possible de les obtenir en version<br />

laquée noire ou blanche au même prix. Si vous<br />

désirez une laque d’une autre couleur, c’est possible<br />

en choisissant votre teinte sur le nuancier RAL. Il<br />

vous en coûtera 300 € de plus.<br />

Nous avons été agréablement surpris de la qualité<br />

de fabrication de l’ébénisterie qui est, de surcroit,<br />

plaquée de la même façon à l’extérieur comme à<br />

l’intérieur. C’est une technique pour obtenir une<br />

meilleure homogénéité de rigidité entre les deux<br />

faces des parois. Enfin, l’amortissement interne de<br />

la charge est assuré par des plaques de feutre de 2<br />

cm d’épaisseur, elles tapissent tout l’intérieur de la<br />

caisse.<br />

À l’arrière, une petite plaque en métal supporte<br />

les deux connecteurs de liaison. Patrice Nicoleau a<br />

abandonné le double bornier des premiers modèles<br />

pour deux prises très coûteuses que sont des WBT<br />

Nexten 0710CU en cuivre.<br />

Deux haut-parleurs de marque française<br />

Audax<br />

Le concepteur est, depuis le début de son activité,<br />

resté fidèle à la marque Audax qui renaît de ses<br />

cendres depuis 2007 et recommence à proposer des<br />

haut-parleurs de son cru. Patrice Nicoleau explique<br />

son affinité avec ces haut-parleurs français par la<br />

clarté et la transparence qu’ils apportent à l’écoute.<br />

Tout en haut de l’enceinte KEL111MG, nous avons<br />

un tweeter TW025A20MG. Il est doté d’un dôme<br />

de 25 mm en <strong>mag</strong>nésium avec un puissant moteur<br />

en néodyme. Son excellent rendement (94 dB),<br />

son temps de réaction très court comme sa faible<br />

directivité (-2 dB, à 30°, à 20 kHz) ont poussé Patrice<br />

Nicoleau à porter son choix sur ce modèle. Il fallait<br />

donc choisir pour les registres médium et grave un<br />

transducteur qui aille dans le même sens. C’est donc<br />

un second Audax qui se charge des fréquences en<br />

dessous de 2000 kHz, un modèle de 13 cm avec<br />

membrane en Kevlar/carbone tressé HM130C0.<br />

Sa suspension en demi-rouleau à forte élongation<br />

comme son puissant moteur avec chambre de<br />

décompression arrière et son saladier en Zamac<br />

conviennent parfaitement bien, tant pour sa tenue<br />

en puissance que pour son accord avec le tweeter.<br />

La nouveauté de cette version MG de l’enceinte<br />

Kelinac KEL111 se trouve au niveau du filtre. Tout en<br />

restant fidèle au schéma Linkwitz-Riley, la fréquence<br />

de coupure a été ramenée à 2000 Hz au lieu des 2.5<br />

kHz et la sensibilité a été, elle aussi, baissée. Cette<br />

optimisation a permis, d’après Patrice Nicoleau,<br />

d’obtenir un niveau de grave plus important tout en<br />

supprimant certaines irrégularités de la membrane<br />

en Kevlar carbone vers les 2500 Hz.<br />

Cette petite enceinte Kelinac KEL111 MG est<br />

manifestement le fruit de beaucoup d’attention<br />

quant à sa construction. Le placage bois est parfait<br />

comme nous l’avons déjà souligné. Et nous avons<br />

observé également l’utilisation de boulons à tête<br />

Torke à la place des simples vis à bois, un câblage<br />

interne de liaison rigide de 2.5 m² en cuivre pur<br />

désoxygéné et des composants du filtre dont des<br />

bobines à air et des condensateurs polypropylènes<br />

SCR de haut niveau. Un beau travail pour ces<br />

enceintes 100% «Made in France».<br />

Kelinac KEL111 MG : rapide comme l’éclair<br />

Ah, il y a un point que nous n‘avons pas abordé<br />

durant le descriptif des KEL 111 MG ; son principe<br />

de charge. Ce sont donc des enceintes bass-reflex<br />

avec évent de décompression qui débouche à<br />

l’avant. Ceci permet donc de les placer relativement<br />

près du mur (tout dépend de sa consistance), une<br />

distance entre 15 et 20 cm peut suffire. Les Kelinac<br />

KEL 111 MG se sont donc installées dans notre<br />

système d’écoute avec une facilité déconcertante.<br />

Tous les critiques qui ont déjà eu des Kelinac<br />

s’accordent tous à décerner à ces enceintes de<br />

remarquables qualités de transparence et de clarté.<br />

Nous ne les démentirons pas, c’est chose acquise.<br />

Ces petites enceintes, posées sur des supports<br />

Dynaudio de 20 kg pièce, nous ont montrées<br />

qu’elles éprouvaient une joie certaine à passer de la<br />

musique.<br />

Elles sont transparentes, vives, alertes et d’un très<br />

haut pouvoir de résolution. L’aigu est fin et ciselé.<br />

Il ne fera aucun cadeau aux autres éléments de la<br />

chaine HiFi s’ils montrent une quelconque trace<br />

Spécifications<br />

•Technologie : 2 voies, bass-reflex<br />

•Haut-parleurs : tweeter à dôme de 25 mm en <strong>mag</strong>nésium,<br />

boomer de 13 cm à membrane carbone tressé<br />

•Réponse en fréquence : 50 Hz – 28 kHz<br />

•Efficacité : 89 dB<br />

•Impédance nominale : 8 Ω<br />

•Fréquence de coupure : 2 kHz<br />

•Puissance admissible nominale : 80W<br />

•Dimensions : 34 x 20 x 26 cm (HxLxP)<br />

•Poids : 8 kg pièce<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


104 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

d’agressivité ou de coloration abusive. C’est un peu<br />

le prix à payer pour des enceintes « caméléon » qui<br />

ne transforment rien de ce qui ce passe en amont.<br />

On aura donc la bonne idée de les marier avec<br />

une source, une électronique et des câbles qui ne<br />

brillent pas dans les hautes fréquences sous peine<br />

d’obtenir un résultat un poil trop pointu.<br />

Pour fêter l’arrivée de ces enceintes Kelinac, rien de<br />

mieux que le tout dernier London Grammar «Thruth<br />

Is a Beautifull Thing» en version 24 bits/44 kHz. Ce<br />

nouvel album, à consonance pop atmosphérique<br />

quasi religieuse comme l’a écrit un critique musical,<br />

nous offre l’opportunité de mieux cerner ces KEL<br />

111 MG. Tout d’abord la voix d’HAnnah Reid,<br />

elle est d’une clarté, d’une précision inouïes.<br />

Nous sentons que ces enceintes vont privilégier<br />

manifestement un pouvoir de définition qui permet<br />

une parfaite localisation des interprètes à un espace<br />

sonore plus spacieux. De plus, nous ne sommes<br />

pas en reste quant à la qualité du grave qui reste<br />

parfaitement digne d’une enceinte de ce gabarit. À<br />

défaut de descendre aussi bas qu’une colonne où<br />

même qu’une Amphion Argon 3S ou qu’une Athom<br />

GT1 HD (dont le prix est plus élevé), les 111 MG<br />

montrent une assise et une nervosité dans le bas qui<br />

est, la plupart, du temps, préférable à un bas trop «<br />

boum boum ». Même chose sur le dernier Hyphen<br />

Hyphen, «Times and Lives, l’album live Paris 2016»,<br />

la voix de Santa, à sonorité soul, une voix beaucoup<br />

plus expansive et forte que la précédente passe,<br />

là aussi, très bien. Ses montées en puissance sont<br />

parfaitement suivies par les Kelinac KEL111 MG.<br />

Il n’y a aucun tassement de dynamique, bien au<br />

contraire, ces enceintes répondent au quart de tour<br />

au moindre changement de modulation. La basse<br />

électrique suit parfaitement avec un niveau tout à<br />

fait honorable pour des enceintes de bibliothèque<br />

et elles nous démontrent, avec cet album,<br />

qu’elles gèrent le bas avec fermeté. Décidément,<br />

ces enceintes diffusent une joie de vivre et une<br />

spontanéité qui en font tout leur charme, elles sont<br />

pétillantes à souhait.<br />

Sur le plan des timbres, les Kelinac KEL111 MG<br />

savent aussi y faire. Leur caractère très vif donne<br />

par exemple à l’œuvre «Violin Concertos op 7»<br />

du compositeur Jean-Marie Leclair un excellent<br />

mordant. Les attaques de notes sont franches et<br />

d’une très belle précision. Les timbres ne sont<br />

pas chatoyants, mais ils ont pour eux une linéarité<br />

et un équilibre parfait. On préférera cela à des<br />

enceintes à profil physiologiques qui ont tendance<br />

à faire trop remonter les extrêmes de la bande<br />

passante. Les Kelinac se montrent plus éveillées,<br />

quitte à aller piquer légèrement le haut du spectre.<br />

Néanmoins, ces instruments à cordes peuvent<br />

s’exprimer dans toute leur étendue spectrale, et<br />

le suivi des partitions est assez étonnant. La scène<br />

sonore est bien placée entre les enceintes et nous<br />

dispense un beau placement des divers musiciens.<br />

Même constatation sur «l’Oboenwerke» de J.S<br />

Bach joué par l’Hermitage Chamber Orchestra et<br />

dirigé par Alexei Utkin (DSD 2.8 MHz). C’est très<br />

enlevé notamment sur l’Allegro BWV1055. Ces<br />

enceintes « timbrent » plutôt bien avec beaucoup<br />

de neutralité. Elles ont un sens du rythme indéniable<br />

qui rend toute écoute extrêmement vivante et<br />

enthousiasmante.<br />

Conclusion<br />

Outre leur qualité de fabrication qui ne laisse rien au<br />

hasard, les Kelinac 111 MG offrent réellement un vrai<br />

plaisir d’écoute. Loin d’être des enceintes calmes<br />

par un excès de douceur, elles savent réveiller<br />

la musique comme peu de modèles dans cette<br />

gamme de prix. Elles dégagent une sorte de pureté<br />

sonore qui sera une source intarissable de plaisir<br />

musical. Tout leur va et elles se démènent sur tous<br />

styles de musique. De vraies pépites sonores en un<br />

mot qu’il faudra amadouer avec une électronique<br />

qui saura en faire sa compagne dans leur voyage en<br />

musique.


L'Audio définitivement Fascinant<br />

K3 Series<br />

Alliant l'élégance visuelle à des performances audiophiles les plus<br />

pointues, le lecteur CD K3 de Roksan, l'amplificateur intégré K3 et le<br />

DAC K3 offrent à l'utilisateur le summum dans le domaine de<br />

l'ingénierie audio, une flexibilité et une implication totale dans la<br />

restitution musicale.<br />

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106 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

PMC<br />

4100 €<br />

Twenty5-23<br />

Si la première série Twenty fêtait les vingt ans, la nouvelle Twenty 5 incarne <strong>mag</strong>nifiquement le<br />

quart de siècle de la marque britannique PMC, une marque bien connue du monde professionnel<br />

et audiophile. En cinq années, bien des paramètres des Twenty ont été améliorés, les concepteurs<br />

ayant tout de même conservé le principe de charge ATL (pour Advanced Transmission Line) avec<br />

notamment un nouveau évent laminaire baptisé naturellement Laminair. Ce principe acoustique<br />

peu usité permet sous un format somme toute réduit d’offrir une ampleur sonore assez étonnante.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Les succès de PMC sont à l’initiative d’un ingénieur<br />

du son, Peter Thomas qui, après avoir quitté le<br />

studio d’enregistrement Maida Vale de la BBC,<br />

décida de lancer, en 1990, sa propre marque<br />

d’enceintes acoustiques et de monitoring. Il fut<br />

rejoint par Adrian Loader, un autre ingénieur du<br />

son issu de la société anglaise d’enregistrement<br />

FWO Bauch. Sans nul doute que le monitor BB5, le<br />

seul monitor conçu pour la BBC par Peter Thomas<br />

donna ensuite naissance aux différentes enceintes<br />

sorties sous le nom de PMC tel que la toute<br />

première LB, suivi un peu plus tard des modèles<br />

AB1/2, TB1/2… Récemment, cette équipe a été<br />

rejointe par un autre ingénieur, Olivier Thomas,<br />

dont le parcours professionnel dans le milieu de<br />

la F1 et plus précisément dans l’optimisation de<br />

l’aérodynamisme des voitures est une aubaine. En<br />

effet, si le lien n’est pas évident entre le milieu de<br />

voitures de course et celui l’acoustique, il trouve<br />

néanmoins tout son sens avec le principe de charge<br />

acoustique propriétaire, à ligne de transmission, ou<br />

ATL que PMC perfectionne depuis le début de ses<br />

créations.<br />

ATL : un principe de charge acoustique à<br />

ligne de transmission, original et performant.<br />

L’un des principes de base de toutes les enceintes<br />

PMC est l’adoption d’un principe de charge<br />

acoustique dit à ligne de transmission ou encore<br />

ATL pour Advanced Transmission Ligne. Ce principe<br />

qui remonte à plusieurs décennies (des marques<br />

comme Klipsch, 3A ouTDL l’ont utilisé), repose sur<br />

une sorte de labyrinthe acoustique parfaitement<br />

accordé (généralement en quart d’onde) qui sert de<br />

charge arrière au haut-parleur de grave. Il procure<br />

à l’enceinte une réponse en fréquence beaucoup<br />

plus importante dans le bas du spectre. Et si cela<br />

semble simple sur le papier, la technique de ligne<br />

de transmission est exigeante sur plusieurs points.<br />

Le woofer doit avoir un très bon comportement<br />

mécanique comme le réglage de la longueur<br />

du labyrinthe bien calculée et l’amortissement<br />

parfaitement optimisé. En effet, cet amortissement<br />

permet de diminuer les distorsions harmoniques<br />

à la fréquence de résonance du haut-parleur plus


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 107<br />

celle de la ligne de transmission créant de fait des<br />

résonances parasites. Un amortissement bien étudié<br />

réduit l’amplitude de ces perturbations tout en<br />

optimisant la réponse globale.<br />

Toutes ces raisons font que beaucoup de fabricants<br />

préfèrent adopter des charges bass-reflex, plus<br />

aisées et économiques à concevoir.<br />

PMC, n’a donc pas choisi la voie de la facilité mais<br />

persévère et perfectionne sa technologie depuis<br />

maintenant 25 ans. Dans le cas de la colonne PMC<br />

Twenty 5-23, le constructeur a tapissé toutes les<br />

parois internes des ébénisteries d’une sorte de<br />

mousse synthétique de type alvéolaire, de celle<br />

que l’on retrouve parfois pour insonoriser les pièces<br />

d’écoute. La structure des caisses est en outre<br />

fortement renforcée et rigidifiée par la présence des<br />

parois internes formant le labyrinthe de la ligne de<br />

transmission ATL.<br />

Deux embouchures d’évents laminaires/<br />

tubulaires ultra optimisés pour un<br />

écoulement sans remous des flux d’air<br />

Comme indiqué plus haut, cette nouvelle série<br />

Twenty5 succède à la Twenty, de nombreuses<br />

améliorations ayant été apportées à cette nouvelle<br />

génération d’enceintes Hi-Fi. Tout d’abord, et<br />

cela explique le chiffre «2» de la référence 5-23,<br />

les modèles colonnes (5-23, 5-24 et 5-26) arborent<br />

maintenant deux évents laminaires tout à fait<br />

spéciaux qui sont le fruit des recherches d’Olivier<br />

Thomas sur la réduction des turbulences en sortie<br />

d’évent. A y regarder de plus près, nous voyons<br />

bien que ces évents se sont enrichis de pièces<br />

verticales placées suivant un dessin très étudié. Ces<br />

séparateurs vont réguler la vitesse d’écoulement de<br />

l’air en sortie opérant une plus grande rapidité et<br />

une dynamique bien supérieure. Cette technique<br />

a été, dans un premier temps, développée pour<br />

le modèle monitoring très haut de gamme PMC<br />

QB1, elle se décline maintenant sur les modèles<br />

d’enceintes Hi-fi pour le grand public.<br />

D’autre part, le haut-parleur de médium/grave de la<br />

PMC Twenty 5-23 a été, lui aussi, largement refondu.<br />

Même s’il reste de dimensions similaires (14 cm de<br />

diamètre) aux anciens HP de la gamme Twenty avec<br />

un saladier en alliage léger moulé sous pression très<br />

rigide, sa membrane est très différente.<br />

PMC qui était un farouche adepte de la pulpe de<br />

cellulose a conçu, en collaboration avec SEAS, son<br />

partenaire Danois de toujours, un tout nouveau<br />

diaphragme appelé G’Weave. Il s’agit là, et c’est<br />

une véritable rupture pour cette marque, d’un cône<br />

à base de fibre de verre et de papier. Plus rigide<br />

et résistant que le papier utilisé seul, ce nouveau<br />

transducteur peut fournir des niveaux de pression<br />

plus élevés grâce à des excursions bien plus<br />

grandes.<br />

Une refonte de la grille du tweeter et un<br />

nouveau piédestal<br />

Le tweeter est toujours un dôme souple de 27 mm<br />

de diamètre conçu en étroite collaboration avec<br />

SEAS (Sonolex). Il est très similaire aux modèles<br />

d’avant si ce n’est une modification de la grille de<br />

protection, celle-ci améliorant la dispersion. Il est<br />

doté également d’une nouvelle chambre arrière<br />

décompression et d’un refroidissement à base de<br />

ferrofluide.<br />

On notera également que l’embase de l’enceinte<br />

a aussi été remaniée. PMC a en effet amélioré<br />

l’empiétement grâce à l’ajout d’un système<br />

d’absorption des vibrations. Il est formé de deux<br />

barres en métal de 1 cm d’épaisseur qui se fixent<br />

sous l’enceinte non sans leur avoir intercalé 4<br />

rondelles de liège. Ces barres se terminent par des<br />

pointes de découplage réglables par le dessus.<br />

Ainsi, suivant la distance et la hauteur du point<br />

d’écoute, il est possible de régler l’inclinaison vers<br />

l’arrière des Twenty5-23.<br />

Enfin, le bornier fait partie, lui aussi, des<br />

améliorations apportées à cette nouvelle série<br />

Twenty5. Toujours adossées à une large plaque en<br />

métal chromé, les bornes + et – sont désormais<br />

faites à partir d’un alliage de cuivre et de rhodium.<br />

En dévissant cette large plaque, le filtre de 4ème<br />

ordre apparaît. Il ne comprend que des éléments<br />

de haute qualité comme des condensateurs au<br />

polypropylène MKP, des résistances Vishay et<br />

des selfs sur noyau de forte puissance. Tous ces<br />

composants sont montés sur une unique carte en<br />

Spécifications<br />

•Type : colonne deux voies à Ligne de Transmission (ATL)<br />

•Fréquence de coupure : 1.8kHz<br />

• Haut-parleurs : 1 x 14 cm cône g-weave + 1 dôme souple<br />

27 mm (Sonolex)<br />

•Longueur de la ligne de transmission : 2.4 m<br />

•Rendement : 86.5 dB/1W/1m<br />

•Impédance : 8 Ω<br />

•Réponse en fréquence : 28 Hz à 25 kHz<br />

•Dimensions : 907 x 162 x 330 mm (HxLxP)<br />

•Poids : 15kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


108 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

fibre de verre et reliés entre eux par des pistes de<br />

fortes épaisseurs. Seul l’habillage des ébénisteries<br />

ne change pas avec 4 finitions disponibles : laquée<br />

noire ou placage bois (chêne, noyer, Amarone). Les<br />

parois internes sont également plaquées. Grâce à<br />

leur technologie de charge, les colonnes Twenty5-23<br />

restent de dimensions extrêmement compactes :<br />

90 x 132 x 160 cm, malgré un niveau dans le bas du<br />

spectre digne d’une enceinte de bien plus large<br />

format.<br />

Ecoute PMC Twenty5-23 : précision dans<br />

l’aigu et percussion dans le grave<br />

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous<br />

apparaît judicieux de donner quelques conseils<br />

ou recommandations quant à l’installation de<br />

ces petites colonnes afin de découvrir tout<br />

leur potentiel. Tout d’abord et après quelques<br />

essais, il nous est apparu pertinent de ne pas<br />

coller les Twenty 5-23 contre les murs arrière<br />

même si les évents laminaires débouchent vers<br />

l’avant. Une distance de 30 cm a été idéale pour<br />

qu’elles fournissent un équilibre tonal totalement<br />

satisfaisant. D’autre part l’angle doit être<br />

relativement fermé vers l’auditeur, c’est ainsi que<br />

l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique se concrétise au mieux et<br />

ce sans perdre en largeur. Troisième et dernier point<br />

directement en rapport avec le rendement somme<br />

toute modeste de 86.5 dB des PMC Twenty 5-23, on<br />

serait tenté de penser qu’il leur faut un amplificateur<br />

d’une puissance élevée. Assez curieusement, nous<br />

n’avons pas eu besoin de pousser de beaucoup<br />

notre amplificateur même face à nos colonnes<br />

habituelles, des enceintes d’un gabarit beaucoup<br />

plus imposant mais aussi d’un meilleur rendement.<br />

Nous i<strong>mag</strong>inons sans peine qu’un mariage avec un<br />

amplificateur entre 30 et 50 watts bien pourvu en<br />

alimentation devrait parfaitement convenir à ces<br />

enceintes. Un modèle à tube par exemple serait un<br />

excellent choix, comme un transistor disposant d’un<br />

bon courant de sortie leur apportaient un surcroit de<br />

densité sonore.<br />

En dehors de tous ces points, les PMC Twenty<br />

5-23 nous révèlent assez rapidement un équilibre<br />

tonal plutôt empreint d’une excellente clarté et<br />

d’une précision qui les rendent non seulement<br />

transparentes mais aussi bien atrayantes. Le haut du<br />

spectre est lumineux et d’une précision redoutable.<br />

Il n’a pas son pareil pour mettre en lumière les<br />

différentes tessitures de voix ou encore toutes les<br />

subtilités du jeu d’un violoniste. La voix de mezzosoprano<br />

d’Anne Sofie von Otter interprétant l’aria<br />

Where Shall I Fly du compositeur Haendel, pièce<br />

de son drame musical Hercules (Decca) reflète bien<br />

les capacités de ces enceintes en matière de suivi<br />

mélodique. La présence d’Anne-Sofie est bien<br />

marquée entre les deux enceintes, nous dévoilant<br />

une scène sonore découpée au couteau. Le rang<br />

des violons placé juste derrière cette cantatrice ne


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

109<br />

souffre d’aucune confusion : les Twenty 5-23 savent<br />

parfaitement organiser une i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />

stable et ample. Même constatation sur les Cantatas<br />

de Bach BWV 51 interprétées par Natalie Dessay.<br />

Sa voix de soprano, une voix capable de s’envoler<br />

vers des notes les plus hautes, exprime avec ces<br />

enceintes toute la richesse d’une tessiture assez<br />

unique. Les Twenty5-23 sont donc pourvues d’un<br />

haut du spectre très fourni et que rien ne semble<br />

assombrir. On devra juste, devant une telle<br />

profusion de détails et d’informations, faire attention<br />

au mariage avec des électroniques et câbles qui<br />

iraient dans le même sens. En tout cas, la musique<br />

s’écoute avec une grande facilité et l’impression<br />

d’être proche des interprètes est bien réelle. C’est<br />

très certainement la vocation professionnelle de<br />

PMC qui se répercute sur les modèles Hi-Fi pour le<br />

grand public.<br />

Ce piqué dans le haut ne s’enfuit pas à l’écoute<br />

du disque Baker’s Holiday (fichier 24 bits/192 kHz)<br />

du génial Chet Baker et sa voix si particulière.<br />

L’orchestre qui compte de nombreux cuivres prend<br />

place devant nous mais sans déborder pour autant.<br />

La scène sonore reste mesurée, bien en place<br />

mais surtout d’une ampleur peu en rapport avec<br />

la taille réduite des enceintes. Là PMC a réussi un<br />

véritable tour de force. La contrebasse s’exécute<br />

sans emphase particulière. Nous ne sentons aucun<br />

gonflement ou artifice dans cette partie du spectre<br />

nous laissant penser que la ligne de transmission est<br />

particulièrement bien étudiée. C’est très vivant tout<br />

en étant homogène et cohérent. Il est clair que le<br />

suivi mélodique s’accompagne d’un tout aussi bon<br />

suivi rythmique. Les Twenty 5-23 ne forcent pas le<br />

trait, mais elles manifestent d’excellentes qualités<br />

de dynamique et de rapidité. Le grave n’alourdit pas<br />

la restitution, au contraire il concourt à un son vif et<br />

trés bien contrasté.<br />

Mais là où nous attendions ces PMC Twenty5-23,<br />

c’est bien avec l’écoute du disque If You Wait du<br />

groupe London Grammar. Le haut du spectre et la<br />

partie médiane de la bande passante ne sont pas<br />

avares en détails et en informations sur le jeu du<br />

guitariste par exemple, des qualités qui sont déjà<br />

mises en avant avec les autres disques ou fichiers<br />

écoutés. C’est plutôt la qualité de restitution de la<br />

basse électrique qui nous intéressait. D’un niveau<br />

que nous pourrions qualifier de raisonnable, cette<br />

partie du spectre est extrêmement bien tenue et<br />

sans atténuation. Un grave tendu et sec qui ne<br />

s’encombre en aucune manière de lourdeur mais<br />

au contraire offre une très belle ampleur sonore,<br />

une ampleur qui reste sans rapport avec le gabarit<br />

de ces enceintes comme nous l’avons déjà dit. Il<br />

soutient la structure de l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />

sans pour autant obscurcir le reste du spectre. Les<br />

Twenty 5-23 ne sont pas là pour arrondir les angles<br />

mais elles nous plongent dans l’univers musical de<br />

chaque disque avec un pouvoir de discernement à<br />

prendre en exemple.<br />

Conclusion<br />

Les PMC Twenty 5-23 sont un excellent compromis<br />

pour les audiophiles qui recherchent une enceinte<br />

définie et ample mais qui n’ont, comme souvent,<br />

pas de grandes pièces d’écoute. Ces enceintes<br />

pourront leur apporter à la fois une écoute très<br />

définie et riche en détails tout en laissant s’exprimer<br />

un grave bien pesé, ce qui n’est pas souvent le cas<br />

avec des colonnes mises dans de telles situations.<br />

Lumineuses et contrastées, les 5-23 savent dessiner<br />

une scène sonore très focalisée et vivante. Un<br />

exemple à suivre pour beaucoup d’enceintes.


110 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

WATERFALL<br />

3500 €<br />

Victoria Evo<br />

Waterfall Audio est une marque française d’une vingtaine d’années. Sa principale spécialité se sont<br />

les enceintes à coffret en verre. Son expertise et sa maîtrise dans ce domaine la rendent assez<br />

unique en son genre. Les colonnes Waterfall Victoria Evo que ne testons ici sont ainsi des modèles<br />

parfaitement aboutis et sans réel équivalent sur le marché, ni de prés, ni de loin.<br />

par Pierre Stemmelin


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 111<br />

Waterfall est un constructeur installé dans le sud de<br />

la France, plus précisément à Carcès, entre Aixen-Provence<br />

et Sainte-Maxime. Nous le suivons<br />

depuis ses débuts sur le marché, il y a presque 20<br />

ans. Personnellement, je me souviens encore de<br />

ma première rencontre avec son équipe : Cédric<br />

Aubriot et sa fidèle acolyte Nadine Chaix-Dewell.<br />

Ces deux amoureux de beaux objets, doublés d’un<br />

esprit perfectionniste, nous avaient immédiatement<br />

convaincus. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance.<br />

À l’époque, j’étais à la rédaction des <strong>mag</strong>azines<br />

«<strong>Hifi</strong> Vidéo» et «Prestige Audio Vidéo». Avec<br />

mon collègue et mentor Jacques Vallienne nous<br />

étions assez septiques à l’idée de tester une paire<br />

d’enceintes en verre. Notre précédente expérience<br />

en la matière avec des produits artisanaux s’était<br />

soldée par une véritable catastrophe. Or, dés<br />

son apparition la Waterfall Victoria «première du<br />

nom» nous avait immédiatement convaincus. La<br />

qualité d’assemblage des panneaux de verre était<br />

impeccable. Le coffret très rassurant ne souffrait<br />

d’aucune faiblesse ou fragilité et les performances<br />

sonores, tant dans notre laboratoire de mesure qu’à<br />

l’écoute, étaient de très bon niveau. Une nouvelle<br />

étoile de l’acoustique française était née.<br />

Depuis, Waterfall a su intelligemment étoffer sa<br />

gamme, sans pour autant qu’elle ne devienne<br />

pléthorique, pour l’adapter à un marché<br />

d’audiophiles en quête d’enceintes modernes,<br />

au design exclusif. Elle propose trois enceintes<br />

colonnes en verre, portant toutes les noms de<br />

célèbres chutes d’eau, dont la Victoria est le milieu<br />

de série, mais aussi des enceintes murales et<br />

encastrables ainsi que plusieurs caissons de grave<br />

et les haut-parleurs Custom Pro dédiés aux salles de<br />

cinéma privées avec toujours la même exigence de<br />

qualité et de performance élevée.<br />

Un équipage acoustique de chez Atohm, un<br />

des spécialistes français les plus pointus en<br />

matière de haut-parleurs <strong>Hifi</strong><br />

Depuis ses débuts, la Waterfall Victoria a peu<br />

évolué pour ce qui est du design. Ses lignes se sont<br />

certes affinées, notamment au niveau de la forme<br />

du pied, mais c’est surtout au niveau des hautparleurs<br />

que les changements les plus importants<br />

se sont faits. Ces haut-parleurs proviennent de la<br />

marque française et ne s’en cachent pas puisqu’ils<br />

en portent fièrement le logo. Ce sont des modèles<br />

haut de gamme conçus par Thierry Comte, un<br />

acousticien de la <strong>Hifi</strong> parmi les plus talentueux de sa<br />

génération.<br />

Le tweeter porte la référence SD20. Il est équipé<br />

d’un dôme en soie avec bobine CCAW (cuivre<br />

plaqué argent) de 20 mm et aimant néodyme. Son<br />

moteur est complètement encapsulé.<br />

Les boomers sont des LD150, similaires à celui<br />

que l’on rencontre sur la petite enceinte fusée<br />

de bibliothèque, GT1-HD d’Atohm, dotés<br />

de membranes de 15 cm de diamètre, en<br />

aluminium traité. Leurs moteurs à aimants ferrite<br />

particulièrement puissants, sont dissimulés<br />

par des portions de tubes, comme capitonnés<br />

extérieurement de cuir, fermées par des grilles<br />

arrière. Ces éléments particuliers sont en fait des<br />

sortes de lentilles acoustiques, «filtrant» les ondes<br />

arrière des boomers, ce qui évite l’utilisation de<br />

matériaux amortissant à l’intérieur, comme c’est<br />

habituellement le cas dans une enceinte et qui<br />

gâcherait ici un peu la vue à travers les parois de<br />

verre.<br />

Enfin, sous son socle en fonte métallique moulée, la<br />

Waterfall Victoria Evo dissimule un radiateur passif<br />

de 21 cm de diamètre (UFR210). Il est toujours signé<br />

Atohm et il est possible, si l’acoustique de la pièce<br />

le demande, d’ajuster sa fréquence d’accord grâce à<br />

de petites masses venant se visser au centre de son<br />

diaphragme plat.<br />

Un coffret en verre trempé «made in France»<br />

conçu et construit avec un très haut degré<br />

d’exigence<br />

La construction de la Waterfall Victoria Evo est sans<br />

faille. Ses panneaux de verre, découpés et montés<br />

dans des ateliers français, sont assemblés bord à<br />

bord avec une colle totalement invisible. Tous les<br />

champs sont soigneusement arrondis ne présentant<br />

aucun risque de coupure.<br />

L’épaisseur de 6 mm peut sembler faible sur le<br />

papier. Le rendu, en réalité, est tout autre. Bien<br />

que la Waterfall Victoria Evo soit très fine (à peine<br />

plus de 16 cm de largeur et profondeur pour la<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne deux voies, accord par<br />

radiateur passif<br />

•Tweeter : dôme soie de 20 mm<br />

•Boomers : 2x 15 cm à cônes en aluminium traité<br />

•Radiateur passif de 21 cm sous le socle<br />

•Coffret en verre trempé<br />

•Puissance admissible max. : 400 watts<br />

•Impédance moyenne/minimale : 8/4 Ω<br />

•Réponses en fréquences à ±3 dB : 48 Hz à 28 kHz<br />

•Efficacité pour 2,83 V/1 m : 89 dB<br />

•Dimensions : 25 x 25 x 110 cm<br />

•Poids : 17 kg l’unité<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


112 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

partie en verre), elle apparaît aussi très rassurante.<br />

En frappant avec la pulpe du doigt sur les flancs<br />

de l’enceinte, on se rend compte que les parois<br />

résonnent très peu et avec un son bien mat. Le verre<br />

trempé de haute densité est particulièrement inerte<br />

et en outre bien plus résistant aux rayures qu’une<br />

finition bois ou peinture laquée. Allant dans ce sens,<br />

les modèles que nous avons reçus pour test, bien<br />

qu’ils aient déjà beaucoup tourné sur des salons, ne<br />

comportaient strictement aucun éclat.<br />

Par parfaire l’inertie du coffret, le bas du baffle<br />

support de la Victoria est doublé d’un second<br />

panneau de verre. On peut voir derrière lui<br />

les câbles de raccordement des haut-parleurs,<br />

impeccablement tendus tels des cordes de harpe.<br />

Tous les éléments du filtre sont dissimulés dans<br />

le socle. Aucun détail esthétique n’a été laissé au<br />

hasard.<br />

À l’écoute : une générosité et une<br />

ampleur qui contrastent avec la transparence<br />

des lignes<br />

Pour décrire la sonorité de ces enceintes Waterfall<br />

Victoria Evo, nous pourrions vous faire le coup de<br />

l’hyper transparence et des timbres superbement<br />

cristallins. Ce serait un peu facile et trompeur. Car<br />

le rendu de ces enceintes contraste singulièrement<br />

avec leur apparence. La restitution n’a rien d’éthérée<br />

ou diaphane. Au contraire, les timbres sont assez<br />

charpentés, emprunts d’une agréable douceur<br />

dans les aigus. La définition est de haut niveau et<br />

l’ensemble est d’une grande propreté. Cependant,<br />

le son n’est absolument pas artificiellement clair et<br />

ne tombe pas dans le travers d’un aspect chirurgical.<br />

Le registre grave est même d’une ampleur très<br />

étonnante compte-tenu du volume relativement<br />

réduit des coffrets. L’i<strong>mag</strong>e sonore est ample et<br />

généreuse. Elle affiche de très belles et confortables<br />

dimensions, sans effets de projection en avant des<br />

éléments sonores.<br />

Sur de la musique Electro un peu musclée comme<br />

«Big Shank Man» de Chase & Status accompagné<br />

de Mr. Vegas, les Waterfall Victoria Evo savent<br />

faire preuve d’autorité, suivant avec décontraction,<br />

mais fermeté la montée en régime. Avec elle, tout<br />

semble facile et on peut monter le volume sonore<br />

sans arrière-pensée. Tout reste bien en place, même<br />

à niveau élevé.<br />

Certains audiophiles trouveront peut-être que<br />

les Victoria Waterfall Evo en font parfois un peu<br />

trop dans le bas du spectre. Ces enceintes sont<br />

effet généreuses et ne conviennent pas à de trop<br />

petites pièces. Le constructeur recommande<br />

d’ailleurs un minimum de 20 m2. Mais n’en concluez<br />

surtout pas pour autant que les Waterfall Victoria<br />

manquent de distinction. Certes, elles peuvent<br />

donner de la voix et délivrer un niveau important.<br />

Mais elles sont également capables de beaucoup<br />

de finesse et détail. Leur registre médium a de la<br />

matière et de la vivacité. Il se raccorde très bien<br />

avec l’aigu, toujours très doux et raffiné. Les voix et<br />

instruments acoustiques sonnent de façon naturelle.<br />

L’articulation et la lisibilité de leurs interprétations<br />

et de leurs jeux sont toujours au rendez-vous avec<br />

une belle énergie, de la spontanéité, mais jamais<br />

d’agressivité.<br />

Conclusion<br />

Les Waterfall Victoria Evo sont, comme nous le<br />

disions en introduction, des enceintes assez uniques<br />

en leur genre réussissant à concilier un design<br />

transparent avec une restitution qui a de la matière<br />

et de l’ampleur. Certes, leur approche du son n’est<br />

pas totalement puriste ou académique, mais elles le<br />

font avec beaucoup de séduction, d’homogénéité,<br />

de naturel et de générosité. Elles sonnent tout<br />

simplement bien. Elles sont particulièrement<br />

agréables à vivre sans prise de tête intellectuelle,<br />

facile à alimenter même si elles méritent un<br />

amplificateur d’un bon niveau qui leur donnera<br />

la pêche et de la fermeté. Une belle réussite<br />

doublement française.


Pour les gammes Evo,<br />

nous gardons les valeurs<br />

qui ont fait notre réputation<br />

d’excellence depuis 20 ans :<br />

• réjection optimale des effets<br />

électro<strong>mag</strong>nétiques<br />

• élimination des courants<br />

parasites périphériques<br />

• maîtrise des phénomènes<br />

vibratoires<br />

Nous améliorons :<br />

• la qualité des conducteurs<br />

en cuivre pur sans oxygène<br />

OFC<br />

• le choix encore plus judicieux<br />

des sections des conducteurs<br />

en fonction de leur utilisation<br />

• le blindage qui est doublé<br />

pour chaque câble de la gamme<br />

Un nouveau câble secteur, le dernier né de la gamme Evo<br />

le Sonata Evo<br />

idéal pour les plus exigeants en matière de restitution sonore.<br />

Il est composé de 3 câbles pour la phase, le neutre et la terre.<br />

Les conducteurs<br />

sont en cuivre pur<br />

sans oxygène.<br />

Chaque câble possède<br />

un double blindage.<br />

Création graphique : www.catherinebully.fr 05 56 71 05 62<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréo<br />

se trouve élargie<br />

avec d’avantage<br />

de relief.<br />

www.actinote.com<br />

Les contacts des fiches<br />

sont en cuivre massif<br />

recouverts d’une couche d’or


La <strong>mag</strong>ie du Son Analogique<br />

pour les nouvelles générations<br />

Découvrez la nouvelle platine Audio-Technica AT-LP3<br />

La platine Audio-Technica AT-LP3 a été conçue pour la nouvelle génération d’amateurs<br />

de disques vinyles sans oublier les passionnés de son disposant d’un budget limité.<br />

Grâce à l’AT-LP3, redécouvrez vos collections de disques vinyles sans compromis sur la<br />

performance audio.<br />

Produit au standard Haute-Fidélité, cette platine à entraînement par courroie entièrement<br />

automatique offre des performances inattendues à ce niveau de prix, ainsi qu’une grande<br />

simplicité d’utilisation. Épurée, elle dévoile un design élégant et sophistiqué s’intégrant<br />

parfaitement dans tout type d’intérieur.<br />

audio-technica.com


PLATINES<br />

VINYLES<br />

Gold Note Valore 125 Lite - en page 125


116 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

ACOUSTIC SIGNATURE<br />

Primus<br />

Dernière création du fabricant allemand Acoustic Signature, la Primus coiffe<br />

par le bas (en prix) une gamme bien fournie comptant les platines vinyles<br />

parmi les plus hauts de gamme d’aujourd’hui. Néanmoins, cette Primus reste<br />

une fabrication artisanale, comme un produit de luxe, très audiophile en<br />

fait et c’est une excellente chose. Vendue avec un bras Rega et une cellule<br />

Ortophon 2M Red dans un pack tout compris, voilà un choix qui semble<br />

judicieux pour jouir de ses disques noirs sans trop se ruiner.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

1400 €<br />

Les platines et bras de lecture Acoustic Signature<br />

sont nés en 1996, sous l’impulsion d’un certain<br />

Gunther Frohnhöfer (dont nous n’avons pas réussi<br />

à retracer le parcours professionnel malgré nos<br />

recherches), un homme qui a su s’entourer de toute<br />

une équipe de 21 personnes qualifiées dont des<br />

orfèvres, des ingénieurs, des experts électriciens,<br />

des tourneurs de précision et des spécialistes de<br />

divers domaines. Acoustic Signature fabrique la<br />

quasi-totalité des pièces mécaniques de ses platines<br />

vinyles dans son usine de Goppingen (Stuttgart) et<br />

ce grâce à un important investissement dans des<br />

machines à commandes numériques.<br />

Tout ce qui n’est pas fabriqué chez elle est acheté<br />

dans des entreprises régionales, et ce n’est pas<br />

le fournisseur le moins cher qui est généralement<br />

choisi mais celui le plus performant dans sa<br />

spécialité aux yeux de l’équipe d’Acoustic Signature.<br />

En outre, toutes les platines sont assemblées et<br />

réglées à la main. Gunther Frohnhöfer ne compte<br />

faire aucun compromis ni sur la choix des matériaux<br />

utilisés ni sur qualité de la fabrication. C’est<br />

l’excellence qui est visée et ce n’est pas le modèle<br />

phare de la marque, la titanesque Invictus au prix de<br />

presque 100 000 € qui pourra démentir nos propos.<br />

Mais heureusement, Acoustic Signature propose<br />

aussi des modèles plus abordables comme cette<br />

Primus que nous testons ici et qui ne manque pas<br />

pour autant d’atouts.<br />

La «petite» platine vinyle de la gamme :<br />

compacte, ingénieuse et déjà fort qualitative<br />

La Primus occupe la toute première place, en<br />

début de catalogue de ce constructeur comptant<br />

pas moins de 15 modèles différents. Elle peut être<br />

choisie en deux versions distinctes : la première<br />

est équipée d’un bras Rega RB202 avec cellule<br />

Ortophon 2M Red. Elle peut aussi se voir ajouter<br />

un bras de lecture TA-500 de fabrication maison. Le<br />

prix avec la même cellule passe de 1 400 € à 1 800 €,<br />

mais ce n’est pas la seule occasion de «l’upgrader»,<br />

nous y reviendrons plus loin.<br />

Petite et compacte, l’Acoustic Signature Primus ne<br />

fait que 41 cm de large pour une profondeur de 31<br />

cm. Il faudra juste ajouter quelques centimètres à


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 117<br />

l’arrière pour la prise d’alimentation comme celle de<br />

son câble de modulation détachable.<br />

Son socle ou plinthe est très rigide (Acoustic<br />

Signature a toujours été un adepte des platines<br />

lourdes et amorties). Il est composé de MDF haute<br />

densité et de multiplis. Ce sandwich est recouvert<br />

d’une peinture en PVC laquée noire d’un bel effet,<br />

une technique qui rigidifie encore plus l’ensemble<br />

en lui apportant plus de neutralité. Au centre de<br />

ce socle est vissé le système de roulement du<br />

plateau. Il s’agit d’un axe en acier inoxydable<br />

s’insérant dans un palier qui reçoit deux bagues<br />

en bronze saturées en huile. Au fond de ce pivot,<br />

l’axe du plateau repose sur une partie spécifique<br />

formée d’un mélange de ferrite, Teflon, titane et<br />

de vanadium, le tout étant ajusté aux microns.<br />

Pour Acoustic Signature, cette partie est le cœur<br />

de la platine, d’où cette technique propriétaire<br />

baptisée «méthode Tidorfolon», qui est reprise,<br />

avec quelques différences, sur toutes les platines de<br />

ce fabricant. Ce roulement est, d’ailleurs garantit 10<br />

ans, par le constructeur.<br />

Une platine vinyle évolutive et optimisable<br />

Comme dit plus haut, le modèle Acoustic Signature<br />

Primus en version de base dispose d’un bras Rega<br />

RB202. Ce bras est une évolution du fameux RB251<br />

avec un tube constitué d’une seule pièce faite à<br />

partir d’un alliage léger mais surtout ultra-rigide. Il<br />

est moulé sous pression et offre donc une bonne<br />

résistance mécanique tant externe qu’interne. Sa<br />

fixation en trois points comme son porte-cellule<br />

intégré lui confère une excellente rigidité. En<br />

revanche, son défaut est qu’il ne dispose pas d’un<br />

réglage de VTA (hauteur du bras), ce qui oblige<br />

son utilisateur à se tourner vers de petites cales<br />

pour régler finement l’angle d’attaque du diamant<br />

par rapport au sillon suivant la cellule utilisé. L’antistaking<br />

est directement intégré dans le mécanisme<br />

du bras, il suffit juste de jouer sur le petit curseur<br />

pour atteindre la valeur voulue.<br />

D’origine, cette Acoustic Signature Primus est<br />

dotée d’une cellule Ortophon 2M Red à aimant<br />

mobile et les principaux réglages sont faits en usine,<br />

nous conseillons juste de procéder à celui de la<br />

force d’appui, une petite balance type Shure est<br />

nécessaire. Le câble du bras n’est pas prisonnier<br />

comme avec le modèle d’origine. En tout cas, la<br />

marque a laissé le choix au propriétaire de cette<br />

platine de mettre une liaison RCA-RCA de son choix<br />

en sortie de bras grâce à un déport des sorties via<br />

deux prises RCA dorées situées à l’arrière de la<br />

platine. Une terminaison de bonne qualité est livrée<br />

d’origine, une optimisation par un modèle plus<br />

performant reste une option. Idem pour le palet<br />

presseur. Cette platine n’en dispose pas d’origine,<br />

mais un modèle de la marque (Clamp Load) à 90 €<br />

sera une petite dépense supplémentaire tout à fait<br />

compréhensible, face à la qualité de la platine en<br />

elle-même.<br />

Écoute : la qualité allemande<br />

Il est assez amusant et surprenant à la fois de<br />

rencontrer des produits dont la construction et<br />

la sonorité collent parfaitement avec l’adage<br />

populaire : l’habit fait le moine. A la regarder, à<br />

l’inspecter sous tous les angles, cette Acoustic<br />

Signature Primus avec son bras Rega RB 202<br />

donnent en effet une réelle impression de solidité<br />

comme de résistance face à toutes les vibrations<br />

contre lesquelles elle doit se prémunir. Et bien<br />

inutile de le cacher plus longtemps, la sonorité qui<br />

s’en dégage dès les premières notes de musique<br />

de nos disques noirs nous inspire exactement le<br />

même sentiment. La restitution sonore est d’une<br />

stabilité et d’une assise opérant un bouquet de<br />

qualité assez exceptionnel. Le son, d’une assise<br />

à couper le souffle, ne l’empêche pas d’avouer<br />

une grande délicatesse dans l’établissement des<br />

timbres, timbres qu’elle sait reproduire avec une<br />

légère matité dans le haut du spectre, mais avec<br />

un médium empreint de beaucoup de densité.<br />

Tendue, ferme et décisive, cette Primus manie fort<br />

bien la diversité des timbres nappant d’une belle<br />

douceur toute l’étendue du spectre sonore. Du<br />

coup, si l’on souhaite une platine hyper analytique,<br />

de celles qui vont chercher les moindres détails au<br />

fond du sillon quitte à en devenir un peu froide, il<br />

faudra passer son chemin et plutôt se tourner vers<br />

une Pro-Ject The Classic par exemple. La Primus<br />

va plutôt exceller dans l’art de mettre en scène la


118 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

musique avec une scène sonore très dense et d’une<br />

excellente profondeur des divers champs musicaux,<br />

le tout arrosé d’un équilibre tonal charnel et bien<br />

agréable.<br />

Ces qualités trouvent toute leur raison d’être sur<br />

l’opéra «Der Schauspieldirektor» de Mozart que<br />

dirige Karl Böhm (Deutsche Grammophon) dans un<br />

enregistrement de 1974. L’ouverture, assez légère et<br />

relevée, développe assez bien le caractère véloce<br />

de cette platine qui sait rester douce et charnelle<br />

grâce à un médium plein et bien construit. Tout<br />

l’orchestre est en ordre avec une bonne distribution<br />

spatiale des différents rangs d’instrument.<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est large tout en restant<br />

concentrée entre les deux enceintes avec une belle<br />

perspective. De plus, la Primus reproduit le chant<br />

de la cantatrice Afro-Américaine Reri Grist avec un<br />

excellent registre expressif. Sa voix de Soprano est<br />

rejointe sans jamais perdre de sa particularité par<br />

celle d’Areel Augér, une Soprano Colorature qui se<br />

permet donc d’avoir une étendue de jeu plus large.<br />

Les montées vers les aigus comme la gravité des<br />

notes les plus basses de cette dernière cantatrice<br />

passent avec succès. A une très bonne structure des<br />

timbres s’ajoute aussi un bon pouvoir de séparation.<br />

C’est transparent mais pas décharné, c’est<br />

dynamique mais pas crispant et ce même sur cet<br />

enregistrement un peu limité en bande passante.<br />

Nous sommes beaucoup plus impressionnés par<br />

l’écoute d’un enregistrement plus actuel, très<br />

certainement l’un des derniers concerts de Léonard<br />

Cohen, le fameux «Live in London» capté en public<br />

en juillet 2008. Sa voix, parfaitement reproduite,<br />

est accompagnée d’un nombre impressionnant<br />

de musiciens qui se partagent une scène sonore<br />

d’une excellente stabilité. Sur certains morceaux,<br />

nous sommes conquis par le jeu de Javier Mas qui<br />

joue de la Bandurria, ou du Laud, des instruments<br />

à cordes pincées qui se jouent à l’aide d’une sorte<br />

de médiator appelé plectre. On perçoit très bien<br />

toutes les subtilités du jeu de cet instrument. Même<br />

chose pour les instruments à vent dont on ressent<br />

le boisé sans aucune difficulté. Décidément, cette<br />

Primus cultive l’art de détourer chaque sonorité en<br />

lui rendant son âme. Le chœur des trois chanteuses<br />

reste légèrement situé en arrière, alors que Léonard<br />

Cohen trône en plein milieu des enceintes, entouré<br />

d’un public bien réactif. Mais cette platine va-t-elle<br />

convenir à de la musique encore plus moderne<br />

? Nous l’avons vérifié avec le LP de Rebotini<br />

«Music Component», un disque de musique<br />

électro uniquement réalisé à l’aide de nombreux<br />

synthétiseurs. L’ampleur comme la fermeté du<br />

grave se confirme sans problème. Même avec des<br />

sonorités uniquement électroniques, la Primus sait<br />

donner de la chair à cet enregistrement. Ça tape<br />

dans le bas, mais reste posé sur tout le reste du<br />

spectre, ce qui rend cet enregistrement tout à fait<br />

étonnant. Même avec un caractère plutôt pacifique,<br />

cette platine donne à ce style de musique pas mal<br />

d’éclat et de tonus sans pour autant devenir dure et<br />

agressive. Un bel exploit en tout cas.<br />

Conclusion<br />

L’Acoustic Signature avec son bras Rega et sa<br />

cellule Ortophon 2M Red fera un compagnon idéal<br />

pour tous ceux qui veulent retrouver la chaleur<br />

et l’onctuosité des disques vinyles. Elle a ce côté<br />

neutre tout en étant vivante et dynamique, une<br />

platine bien pensée et bien réalisée qui va conquérir<br />

bien des mélomanes et autres amoureux des<br />

disques noirs.<br />

Spécifications<br />

•Platine entrainement à courroie, moteur DC, alimentation<br />

externe DC<br />

•Vitesse : 33 1/3/45 rpm<br />

•Axe/palier : Tidorfolon haute précision<br />

•Châssis : sandwich 30 mm en MDF/melaminé et PVC<br />

•Plateau : aluminium 24 mm d’épaisseur de 4.5 kg<br />

•Couvre-plateau : cuir<br />

•Bras : Rega RB202 avec cellule Ortophon 2M Red<br />

•Niveau de sortie : 5.5 mV<br />

•Câble livré d’origine cuivre OFC<br />

•Dimensions : 41 x 11 x 31 cm (MxHxP)<br />

•Poids : 8,5 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


PAS BESOIN<br />

DE RÉALITÉ AUGMENTÉE.<br />

EN RÉALITÉ, LA HAUTE-FIDÉLITÉ SUFFIT.<br />

Laisser vous transporter par une reproduction musicale au plus haut niveau. L’ensemble PIoneer Pure audio présenté se compose de<br />

l’amplificateur intégré A-70DA, du lecteur réseau N-70AE et du nouveau lecteur SACD PD-70AE. Notre gamme audiophile, à la pointe de la<br />

technologie, représente la solution parfaite pour la reproduction des sources audio Hi-Res . Les meilleurs composants ainsi qu’une conception<br />

de haut vol, combinés à notre expérience de plusieurs dizaines d’années dans le domaine de la haute fidélité, offrent une expérience d’écoute<br />

extraordinairement naturelle.<br />

www.pioneer-audiovisual.fr


120 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

ELAC<br />

Miracord 90 Anniversary<br />

Comment mieux fêter ses 90 années d’existence qu’en retournant à ses<br />

racines ? C’est ce que la marque allemande Elac, autrefois spécialisée dans<br />

la production de platines vinyles, a fait en lançant ce modèle Miracord<br />

90 Anniversary. Rien, dans la conception de cette platine n’a été laissé au<br />

hasard, c’est un produit totalement abouti, chaque détail ayant été travaillé<br />

avec ingéniosité.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

2400 €<br />

Aujourd’hui, nous connaissons surtout la marque<br />

Elac créée en 1926 pour ses enceintes acoustiques<br />

haut de gamme et des technologies propriétaires<br />

comme le fameux tweeters Jet. Mais, Elle fut aussi<br />

dans les années 1950 une marque connue pour<br />

des platines vinyles avec notamment son premier<br />

modèle, un change-disque comme on le disait<br />

à l’époque, totalement automatique ; le PW1<br />

à entrainement par galet lancé en 1948. Ce fut<br />

ensuite une longue suite de platines dont celle de<br />

la gamme Miracord qui connut un réel succès à<br />

l’époque. Elac cessa de produire des platines ou<br />

électrophones vers les années 1980 lors de l’arrivée<br />

du CD. Aussi nous recevons cette nouvelle Miracord<br />

Anniversary 90 avec une certaine émotion, cette<br />

dernière nous faisant replonger dans une époque<br />

bénie pour le vinyle et qui refait surface depuis<br />

quelques années.<br />

Compacte mais bougrement ingénieuse<br />

En créant cette Miracord Anniversary 90, Elac n’en<br />

a pas oublié ses anciennes productions qui se<br />

devaient d’être compactes et faciles d’emploi. Elle<br />

avoue des dimensions somme toute raisonnables :<br />

47 cm de large, pour une profondeur de 36 et une<br />

hauteur totale de 17 cm. Composée tout d’abord<br />

d’un châssis principal en MDF, elle est ceinturée<br />

par deux plinthes (devant et derrière) en aluminium<br />

anodisé, le tout ne pesant pas moins de 5.5 kg.<br />

Une plaque faite dans la même matière recouvre<br />

le dessus de ce châssis, elle se décline en quatre<br />

finitions : blanche ou noir laquée, et noyer brillant<br />

ou laqué. Les deux flancs en aluminium sont<br />

disponibles en deux versions : noir ou argent suivant<br />

le modèle. Ce châssis, comme la platine au grand<br />

complet, repose sur quatre pieds en silicone qui<br />

sont fixés à une plaque lourde en métal qui forme<br />

le dessous de l’Elac Miracord. Ces pieds offrent un<br />

amortissement très efficace face aux interférences<br />

externes et internes. Ils ne sont pas réglages<br />

en hauteur. Lors de l’installation il faudra donc<br />

absolument poser cette <strong>mag</strong>nifique platine sur un<br />

support bien à niveau.<br />

Un moteur doublement suspendu<br />

Le système d’entrainement à courroie utilise un<br />

moteur à courant continu placé à l’avant gauche.<br />

Elac a fait un gros travail sur le découplage de ce<br />

moteur puisqu’il bénéficie d’une double suspension.<br />

Tout d’abord fixée à une petite plaque métallique,<br />

celle-ci est découplée du châssis par trois fixations<br />

souples grâce à des rondelles de caoutchouc, ce<br />

moteur est ensuite encapsulé dans un bloc en<br />

aluminium, lui-même découplé par deux rondelles<br />

en tissu ce qui n’est pas sans nous rappeler les<br />

spiders d’un haut-parleur. Rappelons qu’un spider


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

121<br />

comme la suspension périphérique d’un hautparleur<br />

sert à guider mais surtout à contrôler les<br />

mouvements de la membrane. L’application de cette<br />

technique pour «suspendre» un moteur est d’une<br />

réelle ingéniosité : du jamais vu jusqu’à présent.<br />

Ce moteur est alimenté par un bloc d’alimentation<br />

secteur extérieur qui se fixe à la platine via une prise<br />

DIN 3 broches située à l’arrière de la platine. Le<br />

changement de la vitesse (33trm et 45 trm) se fait<br />

électroniquement (nul besoin de toucher la courroie<br />

pour cette opération) grâce à une molette placée à<br />

la verticale de la cellule. Cette molette a d’ailleurs<br />

une double fonction : permettre le changement de<br />

vitesse et la vérifier grâce à des diodes qui changent<br />

de couleur une fois la bonne vitesse atteinte (du vert<br />

au blanc). Si besoin, un pitch de plus ou moins 5%<br />

offre un réglage fin de la vitesse souhaitée, la bonne<br />

rotation étant contrôlée par un capteur optique<br />

dissimulé sous le plateau.<br />

Un couple palier/axe bien pensé et une<br />

cellule adaptée<br />

Le lourd plateau de 6.2 kg est en aluminium usiné.<br />

Elac fournit un couvre-plateau en feutrine mais il<br />

n’est pas interdit de le changer pour un modèle<br />

en liège, en cuir ou même en méthacrylate : nous<br />

les avons essayés d’ailleurs. Ce plateau repose sur<br />

un second plateau en métal coiffé par 4 rondelles<br />

en caoutchouc de couleur bleue afin d’offrir un<br />

amortissement supplémentaire. C’est sur cette<br />

pièce qu’est fixé l’axe en acier trempé qui plonge<br />

dans une gorge en bronze, le minimum de friction<br />

étant assuré par une bille de rubis de 8 mm de<br />

diamètre, l’ensemble baignant dans une sorte de<br />

graisse assez épaisse. Pour rappel, le rubis est l’un<br />

des plus durs matériaux après le diamant.<br />

Elac fournit cette platine avec un bras de sa<br />

conception. Il s’agit d’un bras droit fabriqué en<br />

Alle<strong>mag</strong>ne et développé spécifiquement pour<br />

la Miracord 90 Anniversary. Le tube est composé<br />

de fibres de carbone, la base comme le reste des<br />

pièces mécaniques sont, eux, en aluminium. Ce<br />

bras fait appel à un système à deux cardans latéraux<br />

et l’anti-skating est confié à un petit fil alourdi par<br />

un petit poids en métal. Le contre-poids à l’arrière<br />

ne comporte pas d’indication, l’utilisation d’une<br />

balance semble nécessaire au bon réglage de la<br />

force d’appui de la cellule. En le tournant sur son<br />

axe, on constate une certaine résistance, ce qui<br />

laisse supposer un ajustement mécanique sans faille.<br />

D’origine, cette Miracord est livrée avec une cellule<br />

développée pour elle par Audio-Technica sur la<br />

base d’une AT440 (vendue habituellement entre 200<br />

et 350 €). Cette cellule reprend le profil de diamant<br />

Micro-Line assemblé sur un cantilever conique en<br />

aluminium. Son moteur à structure VM Dual est<br />

composé d’un double aimant et des bobines Paratorïdales<br />

avec des conducteurs en cuivre très pur<br />

PCOCC. Sa compliance très élevée (40 x 10-6cm/<br />

dyne) l’autorise à fonctionner sur des bras légers<br />

et la force d’appui recommandée est de 1.4g. Un<br />

choix judicieux pour ce bras qui reste quelque peu<br />

rudimentaire quant à ces possibilités de réglage.<br />

Écoute : mieux qu’un retour aux origines<br />

Nous avons débuté ce test avec la platine telle<br />

que sortie de son carton d’emballage, c’est-à-dire<br />

sans palet presseur et avec son couvre-plateau en<br />

feutrine, et c’est aussi l’avantage du vinyle, nous<br />

Spécifications<br />

•Entrainement : à courroie<br />

•Plateau lourd : 6.2 kg<br />

•Moteur asservi électroniquement<br />

•Bande passante : 20 Hz à 25 KHz<br />

•Séparation des canaux : > 25 dB<br />

•Variateur de vitesse : +/-5%<br />

•Sortie : 2 RCA dorée or fin (câble fourni)<br />

•Cellule : Elac/Audio Technica<br />

•Niveau de sortie : 7 mV<br />

•Charge recommandée : 47 kΩ<br />

•Poids : 17.1 kg<br />

•Dimensions : 170 x 470 x 360 mm (HxLxP)<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


122 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

avons essayé ensuite d’en tirer encore plus de<br />

musicalité en changeant certaines choses. Eh bien,<br />

après avoir essayé deux couvre-plateaux, le premier<br />

en liège et le second en méthacrylate, nous sommes<br />

revenus à celui fourni d’origine. Même chose pour<br />

le palet presseur dont nous avons doté cette Elac,<br />

cette dernière a un meilleur équilibre général sans.<br />

Il semble évident que tout a été conçu pour qu’elle<br />

fonctionne au mieux dans sa configuration de base,<br />

ce qui est une bonne nouvelle pour notre portemonnaie.<br />

Cette Elac Miracord 90 Anniversary offre<br />

immédiatement un aigu d’une exquise luminosité<br />

tout en restant d’une richesse et d’une variété de<br />

timbre réellement élégante. Certes, elle n’a pas<br />

le côté dégraissé d’une Transrotor Max mais son<br />

équilibre tonal est clair, tonique et en même temps<br />

elle arrondit les angles avec un médium charnu et<br />

un bas du spectre assez fourni. Le mariage du bras,<br />

de la platine et de sa cellule est particulièrement<br />

réussi. Toutes ces qualités réunies, nous avons<br />

donc affaire à une restitution plutôt généreuse<br />

avec un léger effet physiologique, qui apporte<br />

sa contribution en plaisir d’écoute, les albums<br />

s’enchainant sans aucune agressivité mais avec<br />

un charme certain. Nous pourrions dire que cette<br />

Elac est assez extravertie (surtout par rapport à la<br />

neutralité de la Transrotor) mais cette caractéristique<br />

donne tout son charme à l’écoute des disques<br />

analogiques.<br />

C’est donc une platine chantante, une platine qui<br />

ne va pas mettre tous les détails des prises de<br />

son en avant, elle va plutôt les intégrer dans une<br />

globalité sonore charmeuse et pleine d’émotion.<br />

Et ça c’est bien le terme adéquat pour la décrire<br />

au mieux. Les timbres sont riches et bien nuancés<br />

; la palette de couleurs est vaste et variée. L’album<br />

de Ken Jarret The «Khöln Concert» est un véritable<br />

délice. Tout d’abord, le piano est vraiment<br />

devant nous avec toute l’étendue de son spectre<br />

sonore mais les petits sons du jeu des pédales<br />

de cet instrument actionnées par Ken Jarret sont<br />

parfaitement perceptibles, au même titre que<br />

sa voix qui chantonne tout en jouant. On note<br />

également un parfait suivi rythmique et mélodique,<br />

le piano étant restitué avec une tonalité vraiment<br />

proche de la réalité. Alors que nous pouvons, avec<br />

d’autres platines entendre encore plus de détails,<br />

cette Elac chante, car elle sait combiner consistance<br />

et authenticité, le tout étant servi par une diversité<br />

des timbres et une présence quasi physique de<br />

l’interprète.<br />

Autre source de plaisir, le disque (rare) «Porgy And<br />

Bess» du compositeur Georges Gershwin réunissant<br />

la divine Ella Fitzgerald et Louis Armstrong (Verve),<br />

une édition de 1957 d’époque qui a très bien<br />

vieilli malgré quelques craquements. La voix d’Ella<br />

jouant le rôle de Clara est sublime, et celle de<br />

Louis Armstrong est tout aussi attachante. Son<br />

timbre de voix si particulier est reproduit avec un<br />

réalisme étonnant, et il est de même lorsqu’il joue<br />

de la trompette dont nous entendons le son de<br />

cuivre de son instrument. La scène sonore est plus<br />

profonde que large, elle étale les plans sonores<br />

avec une superbe perspective. La dynamique est<br />

aussi de la partie avec le rang des instruments à<br />

vent de l’orchestre situé en arrière-plan : trompette,<br />

trombone, saxophone ont un éclat sublime, le<br />

tout étant reproduit avec une véracité de timbre<br />

et d’attaques de notes délivrées avec un beau<br />

mordant.<br />

Conclusion<br />

Pour un retour à ses racines, Elac frappe fort, très<br />

fort même avec une platine réussie sur tous les<br />

plans. Techniquement, elle est ingénieuse et bien<br />

pensée tandis que musicalement, elle est lumineuse<br />

dans le haut du spectre et associé à un médium tout<br />

en matière, le résultat de l’ensemble est vraiment<br />

une excellente surprise. Cette Elac Miracord 90<br />

Anniversary va faire craquer bien des mélomanes et<br />

audiophiles et ce sur tout type de musique.


<strong>ON</strong> Magazine c’est aussi...


124 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

GOLD NOTE<br />

Valore 425 Lite + Vasari Red<br />

La platine vinyle Gold Note Valore 400 vient<br />

d’être tout juste remplacée par ce modèle 425<br />

Lite, raison pour laquelle nous testons cette<br />

dernière ici. Le plateau a été revu comme<br />

l’entrainement, mais les bons éléments comme<br />

le bras de lecture, le socle et bien d’autres<br />

astuces « maison » sont restées à l’identique.<br />

Nous l’avons associée, pour ce test, avec la<br />

cellule Vasari Red du même constructeur et il<br />

nous est apparu que son élégance naturelle<br />

s’ajoute à celle de sa musicalité.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

L’an dernier, nous avions fait l’éloge de la platine<br />

vinyle Gold Note Valore 425 Plus de ce fabricant<br />

italien « touche à tout ». Il est vrai que cette marque<br />

produit la quasi-totalité des éléments qui forment un<br />

système audio stéréo d’aujourd’hui avec plusieurs<br />

platines vinyles, toute une gamme de cellules, des<br />

électroniques ; du CD à l’amplification en passant<br />

par un lecteur réseau, des enceintes acoustiques,<br />

une multitude de câbles et même des meubles et<br />

accessoires <strong>Hifi</strong> haut de gamme. C’est d’ailleurs par<br />

cette discipline, le mobilier et les accessoires, avec<br />

un système de réduction par résonateur des effets<br />

microphoniques des tubes, que Gold Note s’est fait<br />

connaitre avant de s’attaquer à la création de tous<br />

les autres éléments d’un système. Depuis l’esprit<br />

créatif de Gold Note n’a cessé de s’exprimer au<br />

travers de l’ensemble des composants d’un système<br />

Haute Fidélité avec une touche toute personnelle.<br />

L’âme Valore totalement préservée<br />

1100 €<br />

Toutes les platines Gold Note sont donc bien<br />

issues des mêmes technologies, plus ou moins<br />

poussés suivant le modèle. Mais il est un autre<br />

point commun entre les Gold Note, un point qui se<br />

traduit par une certaine élégance des formes et des<br />

matières, ce qui avouons-le, ne gâche rien. Nous<br />

avons apprécié la présence du capot en Plexiglas,<br />

comme la finition du bras mêlant métal noir et<br />

argent des autres platines Gold Note et que nous<br />

avons, bien entendu, retrouvé sur ce tout nouveau<br />

modèle Lite.<br />

Le socle est toujours constitué d’un seul panneau en<br />

fibres de bois haute densité (MDF) qui fait 30 mm<br />

d’épaisseur. Nous retrouvons aussi, les 4 découpes<br />

de formes demi-arrondies autour du couple axe et<br />

palier comme autour du moteur. Elles sont là pour<br />

arrêter les nœuds de vibrations se formant au plus<br />

près du système du roulement de la platine et du<br />

moteur. Ce socle ou châssis repose sur trois pieds<br />

pour une meilleure stabilité et la matière dont ils<br />

sont faits ; de l’acrylique blanc mat permet une<br />

meilleure isolation contre les vibrations pouvant<br />

gêner la platine durant son fonctionnement. Avec la


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

125<br />

Gold Note Valore 425 Lite, le plateau en acrylique<br />

a été changé par un autre, un sandwich de MDF<br />

et deux couches de POM (polyoxyméthylène) qui<br />

le rend particulièrement inerte. C’est Dupont de<br />

Nemours qui commercialisa le premier le POM sous<br />

le nom de Delrin, un nom plus connu en <strong>Hifi</strong>. Il est<br />

ici recouvert d’un couvre plateau en feutrine.<br />

Ce plateau tourne autour d’un couple axe + palier<br />

de rotation spécifique à Gold Note. Ce système<br />

repose sur un axe en acier inoxydable de 5 mm<br />

de diamètre par 8 cm de long qui pénètre une<br />

gorge en laiton avec un guide en Teflon avec bille<br />

graphite en son fond. Sur ce plan, Gold Note<br />

a repris le même principe qu’avec ses autres<br />

platines. Ce plateau est entrainé par une courroie<br />

en polyvinyle rectifiée NBR (70 fibres élastiques).<br />

Cette courroie parcourt toute la périphérie du<br />

plateau pour terminer sa course dans une gorge<br />

en aluminium, la pièce extérieure du moteur. Ce<br />

dernier a été développé en interne et avec la<br />

collaboration de la marque Mechtex. Il s’agit d’un<br />

modèle 12 V AC synchrone High Torque qui est géré<br />

électroniquement afin de réduire son comportement<br />

vibratoire. Comme nous pouvons le voir sur les<br />

i<strong>mag</strong>es, aucun dispositif de mise en marche n’est<br />

visible. En fait, ils se cachent sous le compartiment<br />

en métal accueillant le moteur. Là nous pouvons<br />

choisir suivant les petits boutons de commande la<br />

vitesse voulue : 33 1/3 ou 45 Rpm. Et en appuyant<br />

sur les deux en même temps plus de cinq secondes,<br />

nous pouvons affiner la vitesse d’entrainement.<br />

L’alimentation est externalisée dans un petit boitier<br />

34 VDC/0.73 A.<br />

Le même bras de lecture de 9 pouces dérivé<br />

du fameux B5.1<br />

et de Teflon. Ces pièces sont fabriquées par la<br />

firme allemande GRW, une grande spécialiste de la<br />

mécanique de haute précision. A l’avant du tube,<br />

la coquille est faite d’une seule pièce et la bonne<br />

verticalité de la cellule peut se régler à l’aide d’une<br />

vis à tête BTR. Le contrepoids à l’arrière est de<br />

forme excentré pour obtenir un centre de gravité<br />

le plus bas possible. Deux poids additionnels<br />

permettent à ce bras d’accepter des cellules jusqu’à<br />

15 g sans pour autant l’alourdir inutilement, ce qui<br />

en change l’inertie. Le réglage de la hauteur du bras<br />

ou VTA s’effectue par trois vis BTR placées dans<br />

l’embase de celui-ci. Le câblage interne est en fil<br />

en cuivre désoxygéné d’une pureté atteignant les<br />

99,9999%, il finit sous la forme d’une prise DIN 4<br />

broches et un câble assez long avec prises RCA de<br />

Spécifications<br />

•Type : entrainement à courroie<br />

•Pleurage et scintillement : 0,03 %<br />

•Rapport signal sur bruit : -72 dB<br />

•Vitesse : 33-1/3 et 45 tours à + /-0,1 %<br />

•Changement de vitesse : électronique, réglage fin<br />

•Moteur : synchrone 12V AC<br />

•Transmission : courroie rectifiée NBR, polyvinyle noir<br />

•Alimentation extérieure, régulation PWM<br />

•Plateau : 20 mm MDF + POM<br />

•Bras de lecture : B5.1 230 mm, aluminium<br />

•Dimensions : 425 mm x 120 mm x 360 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 10 kg<br />

•Prix : 895 € (laquée blanc ou noir) + Vasari Red 195 €<br />

Notre avis<br />

Le bras de lecture ne change pas. Il s’agit toujours<br />

d’un dérivé du fameux B5.1 qui équipe les modèles<br />

de platines encore plus performants de la marque.<br />

C’est un 9” (237 cm) entièrement composé d’un<br />

tube en alliage d’aluminium dont les mouvements<br />

verticaux et horizontaux sont assurés par quatre<br />

roulements à billes fabriqués à base de graphite<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


126 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

qualité.<br />

Nous avons testé cette platine avec une cellule du<br />

même fabricant puisqu’il s’agit de la toute première<br />

de type MM, Vasari RED, une cellule ne dépassant<br />

pas les 200 €. Cette cellule à fort niveau de sortie<br />

(4 mV) possède un cantilever en aluminium avec<br />

diamant elliptique. Ses aimants sont en Alnico avec<br />

enroulement en cuivre. Son poids de 9 g comme sa<br />

compliance relativement élevée (10x10-6cm/dyne)<br />

lui permet d’être installée sur bien d’autres platines.<br />

Cette cellule s’est révélé, à l’écoute, un excellent<br />

choix.<br />

Écoute : Molto Allegro<br />

Lorsque nous avions testé sa grande sœur, la Valore<br />

425 Plus, nous avions découvert une platine dotée<br />

de qualité de vivacité et de fluidité. Nous l’avions<br />

utilsée alternativement avec une cellule très haut de<br />

gamme Ortophon Cadenza Bronze et une Cadenza<br />

Charisma MC-2.<br />

La Valore 425 Lite avec sa cellule Vasari Red forme,<br />

en réalité, un couple assez idéal tout en gardant<br />

certaines qualités de son ainée. Dès les premiers<br />

tours, il se dégage de cet ensemble une émotion,<br />

une vérité comme si cette platine conjuguait avec<br />

bonheur la dynamique de l’Acoustic Signature<br />

Primus et la clarté de la Pro-Ject The Classic, soit un<br />

parfait équilibre entre la rapidité, la transparence<br />

et la beauté des timbres. En fait, on ne se pose pas<br />

de question à son écoute, la musique est fluide,<br />

émouvante et jamais agressive. Elle sait révéler<br />

toutes les informations des disques, mais ne les<br />

projette jamais en avant. Tout se passe dans la<br />

douceur et la suavité.<br />

En reprenant le LP d’Amy Winehouse «Franck»,<br />

nous sommes replongés de la même façon dans<br />

l’émotion que dégage cette chanteuse. Sa voix<br />

est <strong>mag</strong>nifiquement restituée avec le ton juste, ne<br />

délaissant aucune de ses intonations, ni aucune de<br />

ses inflexions. Ses montées dans les aiguës passent<br />

admirablement bien, sans une once d’agressivité,<br />

bien au contraire. Toute la partie haute du spectre<br />

comme le médium sont parfaitement structurés.<br />

Ils sont dosés avec une extrême délicatesse. Nous<br />

retrouvons aussi, dans une moindre mesure, le son<br />

un peu mat des peaux de la batterie de Salaam<br />

Remi et la dynamique qui accompagne son jeu. Le<br />

son de l’orgue, un peu ancien et légèrement en<br />

retrait, apparaît dans toute son étendue spectrale<br />

comme son toucher velouté. Le son est doux sans<br />

pour autant étouffer toutes les nuances de ce<br />

disque. La scène sonore est parfaitement posée.<br />

Elle accuse une belle profondeur et les nombreux<br />

détails qui émanent de cette platine lui confèrent<br />

une excellente focalisation des divers interprètes de<br />

ce <strong>mag</strong>nifique disque.<br />

Ce ton calme et posé colle à merveille avec l’écoute<br />

du disque «Water Music» de Haendel par le London<br />

Symphony que dirige Georg Szell. Le premier<br />

mouvement allegro nous dévoile une platine<br />

parfaitement à l’aise sur un morceau complexe.<br />

C’est nuancé, précis et ne manque pas de chair<br />

et nous pouvons surtout suivre toutes les lignes<br />

mélodiques sans aucun effort. Les lignes basses<br />

sont restituées avec précision, cette platine vinyle<br />

ne tremble pas sous les coups de timbales, ni sur<br />

les instruments de la famille des Cors. La Gold Note<br />

Valore 425 Lite sait manier la rapidité, la fermeté<br />

tout en restant délicate et juste, des qualités qui<br />

peuvent se confronter avec certaines platines bien<br />

plus haut de gamme. L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique<br />

reste crédible à chaque instant. Nous avons un bel<br />

étagement des plans sonores procurant une belle<br />

mise en relief de cet enregistrement. L’étendue<br />

spectrale, sans atteindre celle de platines plus<br />

High-End, est large. Néanmoins, nous ne sentons<br />

qu’aucune partie de celle-ci n’est mise en avant.<br />

L’équilibre règne avant toute chose.<br />

Conclusion<br />

Cette Valore 425 Lite sonne vraie et ne manifeste<br />

aucune sorte de colorations. Sa justesse en fait<br />

une Grande Platine avec laquelle l’émotion de<br />

la musique est mise en avant. Malgré un côté un<br />

peu « artisanal », les concepteurs italiens de chez<br />

Gold Note ont su lui donner une âme à l’i<strong>mag</strong>e de<br />

beaucoup de leurs voitures. Là aussi, un Best dans<br />

sa catégorie de prix, peut-être même la meilleure<br />

d’entre toutes.


www.yamaha.fr


128 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

PRO-JEC T<br />

The Classic + Ortofon 2M Silver<br />

1000 €<br />

La nouvelle platine Pro-Ject The Classic porte admirablement son nom. Son look délicieusement<br />

rétro nous fait remonter dans le temps. En cette année <strong>2017</strong>, elle est bien plus qu’une bonne<br />

surprise. Néanmoins ne nous y trompons, la The Classic reprend les grands principes techniques<br />

de toutes les autres Pro-Ject la rendant une platine tout à fait d’aujourd’hui : amortissement par<br />

matériaux TPE (Thermo Plastic Elastomer), bras de lecture en carbone/aluminium et un degré de<br />

finition irréprochable pour le prix.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Cette année la marque autrichienne Pro-Ject fête<br />

ses 25 ans d’existence, 25 années couronnées de<br />

succès grâce à sa trés large gamme de platines<br />

vinyles, une gamme à même de satisfaire toutes les<br />

bourses. Pro-ject propose dans son catalogue des<br />

modèles de base comme l’Essential II proposée à<br />

259 € jusqu’à la <strong>mag</strong>nifique Signature 12 qui frise<br />

les 10 000 €. Toutes ces platines bénéficient d’une<br />

même attention que signe un degré de fabrication<br />

et de conception extrêmement abouti. La The<br />

Classic d’aujourd’hui ne ressemble à aucune d’entre<br />

elles, c’est évident. Heinz Lichtenneger qui préside<br />

à la destinée de cette marque a très certainement<br />

voulu saluer à sa manière cet anniversaire et le choix<br />

d’une forme répliquant une platine des années<br />

60/70 est une idée assez géniale.<br />

Pour ceux qui ont connu cette époque bénie du<br />

vinyle, l’effet est immédiat, inutile de le préciser. Si<br />

nous gardons en mémoire des platines suspendues<br />

comme Thorens, Linn, Ariston, Heybrook et bien<br />

d’autres, la ressemblance est, il est vrai, assez<br />

frappante. A cette époque, Heinz Lichtenneger<br />

était déjà revendeur <strong>Hifi</strong>, il a donc très bien connu<br />

ce type de platine en les proposant à ses clients,<br />

quelle meilleure façon de fêter sa réussite en faisant<br />

ressusciter cette époque avec un platine reprenant<br />

un look parfaitement identifiable ?<br />

Pareil mais très différent avec un système de<br />

découplage/suspension moderne en TPE<br />

Mais si le design de The Classic nous replonge<br />

quelques décennies en arrière, il n’en est rien<br />

quant à sa conception. Heinz Lichtenneger n’a pas<br />

souhaité, par exemple, retourner à une suspension<br />

classique avec contre-platine suspendue par des<br />

ressorts : une marque de fabrique des modèles de<br />

jadis. La The Classic est donc formée d’un châssis<br />

principal en bois en MDF de 2 cm d’épaisseur<br />

plaquée de trois essences de bois au choix :<br />

eucalyptus, noyer ou bois de rose. Ce socle abrite<br />

le moteur de la platine sur lequel il est fixé ainsi que<br />

la carte électronique pour la régulation de la vitesse<br />

d’entrainement. L’alimentation est externalisée, la<br />

prise jack se connecte à l’arrière du socle/cadre.<br />

Le moteur de type synchrone est le même qui<br />

équipe bien d’autres platines de la marque, très<br />

reconnaissable par son fond jaune.<br />

Situés sur le fond du socle/cadre, 6 plots en TPE<br />

assurent, en fait, la suspension de la contre-platine<br />

qui se repose littéralement dessus. Le TPE est un<br />

élastomère très souple qui peut être ajusté pour<br />

jouer sur différentes fréquences, il ressemble à du<br />

sorbothane, une matière souvent utilisée en <strong>Hifi</strong>. Ce<br />

système permet d’isoler mécaniquement la plaque


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

129<br />

du dessus qui comprend le bras ainsi que tout le<br />

système d’entrainement. Cette plaque en MDF de<br />

1.5 cm est recouverte d’une fine feuille d’aluminium,<br />

c’est cet assemblage qui va donner le design rétro<br />

de la Pro-ject The Classic.<br />

Sur la plinthe du dessus est fixé le palier de la<br />

platine, qui lui-même reçoit le sous-plateau et son<br />

axe de rotation. Ce palier est en bronze recouvert<br />

de Teflon tandis que l’axe est en acier renforcé,<br />

ces pièces étant usinées avec des tolérances très<br />

serrées. Le plateau est réalisé à partir d’un alliage<br />

d’aluminium, tandis qu’un joint en TPE parcourt<br />

sa périphérie sur sa face intérieure ; une façon<br />

d’éviter ce qu’il est courant d’appeler le « son de<br />

cloche » que nous retrouvions souvent avec ce<br />

style de plateau d’ancienne génération. Celui de<br />

la The Classic additionne une masse importante et<br />

un amortissement bien calculé. Mais ces facultés<br />

d’amortissement ne s’arrêtent pas là car cette<br />

platine repose sur quatre pieds, eux aussi découplés<br />

de la platine par du TPE. Ils sont, de plus, réglables<br />

en hauteur afin d’assurer une parfaite mise à<br />

niveau de tout l’ensemble. Un capot en plexiglas<br />

transparent ajoute à l’ensemble une certaine<br />

élégance tout en protégeant la platine comme les<br />

disques des poussières : l’ennemi juré des vinyles et<br />

des cellules.<br />

Un bras de lecture composite en carbone et<br />

aluminium<br />

La The Classic est équipée d’un bras de 9 pouces<br />

(22,86 cm). Fruit de toutes nouvelles études, ce bras<br />

a été conçu avec un tube combinant une couche<br />

de carbone pour une bonne rigidité et d’aluminium<br />

pour l’amortissement. Il est fait d’une seule pièce,<br />

incluant le porte-cellule évitant les portes-cellules<br />

détachables qui sont toujours des sources de<br />

résonances indésirables. Les cardans (haut et côté)<br />

permettant les mouvements du bras verticaux et<br />

horizontaux utilisent des pointes reposant sur du<br />

zircon (silicate de zirconium), un minerai dont la<br />

dureté est idéale pour l’obtention d’un frottement<br />

minimal. La base du bras bénéficie, elle aussi,<br />

d’une toute nouvelle construction. Elle est usinée à<br />

partir d’un roulement à billes d’origine japonaise,<br />

offrant plus de liberté de mouvement aux câbles<br />

internes tout en améliorant ceux du bras lui-même.<br />

Autre nouveauté : la constitution du contrepoids.<br />

Recouvert de nickel, ce dernier incorpore également<br />

du TPE pour diminuer de moitié la fréquence de<br />

résonance de la cellule.<br />

A savoir que Pro-Ject propose dans son catalogue<br />

toute une série de contrepoids, ce qui permet à<br />

l’utilisateur le choix d’une grande variété de cellules,<br />

même celles dont le poids avoisine les 25g. Ce<br />

bras est ajustable en hauteur et un gabarit en deux<br />

points est livré d’origine. L’anti-skating s’ajuste par le<br />

biais d’une petite masselotte qui se fixe juste devant<br />

le contrepoids. Le câble fourni avec la platine est<br />

déjà une bonne option, en changer pour un modèle<br />

encore plus performant n’est pas une hérésie au<br />

vu de la qualité de la platine. Bien entendu, nous<br />

sommes restés sensibles au nombre d’accessoires<br />

fournis d’origine : gants, chiffon, gabarit, pèsecellule…<br />

ce qui démontre le sérieux de cette<br />

marque et l’attention portée aux acquéreurs de leur<br />

platine qui est livrée avec une cellule MM 2M Silver<br />

modifiée par Ortophon pour cette platine. Le prix<br />

de la platine 2016/17 du concours EISA nous semble<br />

une récompense bien méritée.<br />

Restitution sonore : claire et précise<br />

Immédiatement, il se dégage de cette platine une<br />

légèreté, une ouverture comme si elle caressait le<br />

sillon des disques noirs avec une plume d’oiseau.<br />

Le son est tout de suite très aéré comme si nous<br />

avions libéré le haut et le milieu du spectre d’un<br />

carcan i<strong>mag</strong>inaire. Cette Pro-Ject The Classic ainsi<br />

équipée de cette Ortophon 2 M Silver nous livre<br />

une restitution très transparente qu’elle doit très<br />

certainement à un fort pouvoir d’analyse. Le haut<br />

du spectre est lumineux, plutôt piqué, il dote en<br />

tout cas les différents timbres d’une belle palette<br />

de couleurs harmoniques. D’autre part, elle est<br />

vive, alerte avec une notion de présence bien<br />

réelle. Sur ce plan, cette Pro-ject n’atteint pas les<br />

performances d’une Acoustic Signature par exemple<br />

qui densifie le message d’une façon incroyable, non,<br />

Spécifications<br />

•Vitesses : 33 1/3 rpm et 45 rpm<br />

•Entrainement : par courroie avec moteur DC<br />

•Amortissement : par blocs TPE<br />

•Pleurage et scintillement : +/- 0.03%<br />

•Précision de la vitesse : +/- 0.10%<br />

•Rapport signal/bruit : - 71 dB<br />

•Bras : carbone et aluminium 9 pouces<br />

•Contrepoids amorti TPE<br />

•Cellule MM fournie : Ortophon M2 Silver<br />

•Dimensions : 460 x 131 x 351 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 10.2 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


130 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

cette The Classic va plutôt dans le sens contraire,<br />

elle va chercher la moindre information gravée<br />

sur nos chères galettes noires. Nous nous faisons<br />

la même réflexion sur le grave. Même s’il donne<br />

l’impression de ne pas descendre aussi bas qu’avec<br />

d’autres platines, il est d’une définition vraiment<br />

superbe. La scène sonore va dans le même sens. A<br />

la densité d’une Acoustic Signature, on appréciera<br />

ici l’ouverture et l’air que cette Pro-ject sait mettre<br />

entre les divers instruments et musiciens. La<br />

profondeur des champs sonores est remplacée ici<br />

par une focalisation hyper pointue. Nous percevons<br />

la moindre note, les moindres inflexions du jeu des<br />

musiciens sans aucun souci.<br />

En écoutant le disque de Mélanie De Biasio No<br />

Deal, nous sommes tout de suite frappés par la<br />

parfaite disposition de chaque musicien. Le piano<br />

de Pascal Molly sonne particulièrement juste, sans<br />

emphase dans le bas du spectre. Ses attaques<br />

de notes comme ses phrasés plus soft sont<br />

parfaitement modulées par cette platine. Le résultat<br />

est qu’il émane une vie de cette The Classic qui<br />

swingue sous nos oreilles. En revanche, nous aurions<br />

souhaité un peu plus de niveau dans la reproduction<br />

de la batterie de Dre Pallemaerts, même si nous<br />

restons conquis par le piqué et la définition de son<br />

jeu de baguette sur les diverses cymbales de sa<br />

batterie ; cette Pro-Ject a un excellent mordant dans<br />

le haut du spectre. La voix de Mélanie De Biasio<br />

est exactement placée en hauteur, le timbre chaud<br />

et parfois mélancolique n’est en aucune manière<br />

trahie par cette platine. Tout l’orchestre trouve sa<br />

place entre les deux enceintes sans se bousculer,<br />

ni se tasser. L’ensemble est vif, dynamique, rapide<br />

et respecte toutes les infimes différences de<br />

dynamique.<br />

En reprenant le disque «Le Directeur de Théâtre»<br />

KV 486 de Mozart avec l’orchestre Sttatskapelle<br />

Dresden dirigé par Karl Böhm, nous retrouvons<br />

cette légèreté qui colle bien avec cette œuvre. On<br />

assiste à un feu d’artifice de couleurs musicales<br />

où chaque rang d’instrument trouve son propre<br />

espace d’interprétation. Un hautbois, une<br />

clarinette interviennent en arrière-plan, et ils sont<br />

immédiatement perceptibles avec tout le modulé<br />

de leurs interprètes. La voix de soprano de Reri Grist<br />

est <strong>mag</strong>nifiquement timbrée, avec une clarté et un<br />

suivi mélodique qui en donne tout le relief. Cette<br />

platine est d’une rare élégance, d’une finesse dans<br />

l’établissement des timbres qui est un vrai bonheur<br />

même si elle timbre un peu haut.<br />

Et cette platine n’en oublie pas de «taper»<br />

quand il le faut. L’écoute du dernier Flume «Skin»<br />

nous confirme notre sentiment. Même s’il s’agit<br />

d’instruments uniquement électroniques, la Pro-Ject<br />

The Classic est détonante. Elle n’a pas son pareil<br />

pour rendre l’écoute de ce disque hyper alerte. Le<br />

bas du spectre, qui l’on jugeait un peu léger, montre<br />

de quoi il est capable avec cet enregistrement.<br />

Les notes les plus basses sont bien reproduites<br />

mais sans envahir notre champ sonore. Le grave<br />

est très ferme, ce qui donne ce sentiment parfois<br />

de manquer de poids. Avec ce disque, il est clair<br />

que le concepteur a fait le choix d’une platine qui<br />

n’arrondit pas les angles.<br />

Conclusion<br />

Voilà une platine vinyle Pro-Ject conçue et fabriquée<br />

dans le même esprit que le reste des modèles du<br />

catalogue de ce fabricant. Elle s’inscrit, malgré son<br />

look un peu rétro, dans le camp des platines très<br />

claires et incisives, un modèle qui ne pardonnera<br />

rien à la qualité des enregistrements et des<br />

pressages de nos galettes noires. Un choix sûr dans<br />

cette gamme de prix.


Enfin<br />

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L’UX1* est une source connectée universelle intégrant un lecteur<br />

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132 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

TRANSROTOR<br />

Max<br />

En 2015, la marque allemande spécialisée dans la fabrication de platines<br />

vinyles très haut de gamme Transrotor avait surpris tout le monde avec la<br />

sortie de deux modèles aux prix bien plus raisonnables que ses habituelles<br />

productions. La Max et sa grande sœur la Jupiter n’ont pas tardé à recevoir<br />

un accueil plus que chaleureux de la part des professionnels, de nombreux<br />

prix leur ayant été décernés. Voici donc un test de la Max, une platine très<br />

évolutive et <strong>mag</strong>nifiquement réalisée.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

2768 €<br />

La marque allemande Transrotor a été fondée en<br />

1976 par un ingénieur en mécanique de précision,<br />

Jochen Räke. Après avoir rejoint un bureau<br />

d’études anglais et participé à la conception<br />

de plusieurs platines de marque Transcriptor et<br />

Michell, cet ingénieur décide de retourner dans<br />

son pays d’origine. Il devient dès lors le distributeur<br />

officiel des platines Michell qu’il améliore et<br />

optimise de façon significative. Autant dire que<br />

cette démarche, si noble soit elle n’est pas pour<br />

plaire à la marque anglaise qui décide alors de se<br />

passer de ses services (on peut le comprendre).<br />

Que cela ne tienne, Jochen Räke répond par la<br />

création de ses propres platines, et crée la marque<br />

Transrotor, des productions totalement « Made In<br />

Germany » comme c’est toujours le cas aujourd’hui.<br />

Assez rapidement, Transrotor gagne le cœur des<br />

audiophiles épris de vinyle avec des modèles d’une<br />

fabrication du plus haut niveau comme le prouvent<br />

les platines Artus (platine emblématique parmi<br />

les plus chères du monde), les Zet 1 et 3 ainsi que<br />

les Fat Bob. Ce même esprit de perfection habite<br />

toujours Jochen Räke qui est rejoint aujourd’hui par<br />

son fils Dirk (l’histoire familiale se perpétue pour<br />

le plus grand plaisir des mélomanes) et à qui nous<br />

devons peut-être ces deux nouveaux modèles qui<br />

ne dépassent pas, en version d’origine, les 3 000 €.<br />

Une platine vinyle tout d’aluminium poli<br />

façon miroir<br />

La Transrotor Max n’est pas sans nous rappeler le<br />

design de la Fat Boy avec des lignes extrêmement<br />

épurées. Elle est constituée d’une part d’un châssis<br />

cylindrique qui reprend exactement le même<br />

diamètre que celui du plateau. Cette pièce est<br />

fabriquée en aluminium usiné et entièrement poli<br />

dans les ateliers de Transrotor outre-Rhin. C’est un<br />

bloc massif d’une seule pièce et dont la surface<br />

supérieure est parcourue par des sillons creusés<br />

à même le métal. Cette opération n’a pas du tout<br />

été faite pour des raisons esthétiques mais pour<br />

casser toutes les vibrations de surface émanant<br />

de l’entrainement entre autres. Ce châssis repose<br />

sur 3 pieds taillés dans le même métal et réglables<br />

en hauteur facilement. L’utilisatieur aura donc la


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

133<br />

facilité de pouvoir mettre parfaitement sa platine à<br />

niveau avec ce système. Au centre de ce châssis est<br />

solidement fixé un palier à roulements en laiton et<br />

dont le fond est pourvu d’une bille en céramique.<br />

C’est là que l’axe en acier de ce que nous<br />

pourrions appeler la contre-platine vient se poser.<br />

En manipulant ces deux pièces, il apparaît que<br />

l’usinage est extrêmement bien réalisé éliminant<br />

de fait tout risque de friction, ce qui a comme<br />

avantages une rotation d’une remarquable fluidité<br />

et une absence de toute vibration à ce niveau.<br />

Le plateau est également fait à partir d’une seule<br />

et même pièce d’aluminium chromé, qui avoue<br />

un poids plus qu’honorable de 7 kg. Sur la face<br />

inférieure, nous retrouvons également le même<br />

principe de sillons creusés à même le métal et pour<br />

les mêmes raisons évoquées plus haut. Lors de<br />

l’utilisation de cette platine, ce plateau est coiffé<br />

d’un couvre plateau en acrylique noir mat qui va se<br />

trouver, lui-même, affublé d’un palet presseur en<br />

métal avec une gorge en plastique.<br />

Outre sa forme toute en rondeurs et élégante, le<br />

châssis a été conçu pour que cette platine soit<br />

totalement évolutive. Pour cette raison, un trou de<br />

parfaitement cylindrique a été creusé en fond de<br />

châssis. Il servira à y loger le bloc moteur suivant la<br />

configuration voulue ; nous y reviendrons. D’autre<br />

part, la Transrotor Max peut accueillir deux bras<br />

de lecture différents. Pour ce faire, le châssis<br />

dispose d’inserts dans lesquels viennent se fixer<br />

les supports pour les bases des bras. Ce sont deux<br />

tiges métalliques qui offrent l’avantage de pouvoir<br />

placer cette base du bras à la distance voulue. La<br />

transrotor Max peut donc accepter des bras de<br />

lecture entre 8 et 13 pouces. Ces bases de bras sont<br />

des cylindres creux tout en métal comme le reste de<br />

la platine. Ils sont taillés expressément pour le type<br />

de bras choisi et sont proposés d’origine dans le<br />

catalogue Transrotor (se renseigner sur les tarifs via<br />

votre distributeur).<br />

Transistor Max : 2 configurations moteur<br />

au choix<br />

Cette platine est livrée d’origine avec un bloc<br />

moteur totalement indépendant qui se place à la<br />

gauche du châssis. Ce bloc moteur en métal reçoit<br />

ses tensions via un bloc d’alimentation totalement<br />

séparée. Dans cette configuration, et si l’on désire<br />

changer de vitesse, il suffit juste de déplacer la<br />

courroie d’entrainement sur la gorge adéquate de<br />

l’axe du moteur. Ce moteur synchrone est découplé<br />

de son logement par une mousse amortissante,<br />

Spécifications<br />

•Châssis : Aluminium solide<br />

•Plateau : Aluminium (7 kg environ)<br />

•Moteur : Indépendant, sans contact avec le châssis<br />

•Entraînement : Par courroie<br />

•Base de bras : Réglable à l’infini<br />

•Equipement standard : 1 bras de lecture Transrotor 800-S<br />

(229 mm), 1 cellule de lecture Goldring Elektra<br />

•Alimentation: Konstant Eins séparée, avec adaptateur<br />

secteur (en option à 490 €)<br />

•Dimensions (L x P x H) : 440 x 330 x 170 mm<br />

•Poids : 20 kg<br />

•Prix : 2 768 € (avec bras chromé ou noir) + 490 € pour le<br />

bloc d’alimentation stabilisée optionnel<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


134 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

le bloc lui-même représentant déjà un poids non<br />

négligeable.<br />

Mais l’utilisateur, s’il le désire, peut ajouter un<br />

second bloc d’alimentation(Konstant Eins) dont le<br />

rôle est de réguler et de stabiliser les tensions du<br />

moteur. C’est déjà un premier avantage, le second<br />

étant que le changement de vitesse (33 trm et 45<br />

trm) se fait alors directement sur ce dernier. Dans ce<br />

cas, et nous comprenons mieux la présence de la<br />

découpe ronde du châssis, le moteur prendra place<br />

sous le plateau avec une courroie plus petite. Lee<br />

second bloc d’alimentation pourra quant à lui se<br />

placer relativement loin de la platine, les cordons<br />

étant assez longs pour cela.<br />

Un bras de lecture Jelco retravaillé et une<br />

cellule Goldring Elektra<br />

Transrotor ne réalisant pas de bras de lecture, il<br />

fait appel à des fournisseurs externes pour ces<br />

éléments : Jelco et SME. La Max, comme d’autres<br />

platines de la marque, est donc équipée d’un bras<br />

TR 800 S qui est en fait un bras d’origine japonaise<br />

Jelco 250 (en version chromé ou noir) qui a subi<br />

un certain nombre d’améliorations. C’est un bras<br />

en S à cardan de 229 mm avec un porte coquille<br />

détachable. D’après ce que nous avons récolté<br />

comme informations (Transrotor n’étant pas très<br />

bavard), les câbles internes ont été revus comme<br />

l’amortissement par huile. Ce bras se termine par<br />

une prise DIN, un changement de câble devra<br />

tenir compte de cette donnée pour le choix d’un<br />

câble plus performant. Pour notre part, nous<br />

avons pu essayer cette platine avec un câble O2A<br />

Quintescence à 510 €.<br />

Pour ce qui est de la cellule phono d’origine, la<br />

Transrotor Max est dotée d’une Elektra de la marque<br />

anglaise Goldring. C’est une MM fabriquée au<br />

Japon pour des raisons de coût évident puisqu’elle<br />

est vendue seule au prix de 130 €. Son cantilever<br />

est en aluminium et le profil de son diamant est de<br />

type elliptique. Elle offre un niveau de 7 mV, l’un des<br />

plus élevés dans cette catégorie de cellule. C’est<br />

une excellente cellule d’entrée de gamme pour<br />

cette platine, bien entendu un changement pour<br />

un modèle plus performant fera partie des toutes<br />

premières améliorations que l’utilisateur pourra<br />

apporter à cette platine. La qualité du bras permet<br />

de mettre sur cette Transrotor Max une cellule à<br />

bobine mobile (MC) de haut niveau sans aucun<br />

souci ; bien au contraire.<br />

Écoute : transparente, claire et modulable<br />

Dans un premier temps, nous nous sommes<br />

essayés à tester cette Transrotor Max avec et sans<br />

son bloc d’alimentation stabilisée Konstant Eins<br />

et nous devons bien avouer que la différence<br />

s’entend parfaitement bien. Le bloc d’alimentation<br />

optionnel amène un grave plus ferme, une meilleure


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 135<br />

dynamique générale, mais surtout<br />

un haut du spectre plus propre<br />

comme si il calmait ce registre<br />

avec un soin indéniable. Ce n’est<br />

pas nécessairement la première<br />

optimisation que nous ferions sur<br />

le modèle de base ; une cellule<br />

plus haut de gamme comme une à<br />

bobine mobile de la même marque<br />

nous apparaît comme étant un<br />

pas en avant plus significatif. Une<br />

fois cette petite comparaison faite,<br />

nous sommes restés sur le couple<br />

transrotor Max + Konstant Eins pour<br />

le reste de ce test. Alors, il se dégage<br />

de cette platine allemande un son<br />

d’une grande propreté, un son bien dégraissé où<br />

les détails des prises de son nous sont restitués<br />

avec une remarquable fidélité. Cette platine est<br />

tendue, transparente et ne s’encombre pas de<br />

mille fioritures ou colorations tout au long de sa<br />

bande passante. Le haut du spectre est très vif<br />

mais reste tout de même un peu mat même si nous<br />

nous disons encore une fois qu’avec une meilleure<br />

cellule, c’est sur ce point que cette Max y gagnerait<br />

de façon assez nette. Le médium est bien conçu<br />

avec une belle matière et le bas du spectre est<br />

très détaillé. La Transrotor Max fait partie de ces<br />

platines privilégiant l’aspect informatif de la lecture<br />

analogique plus qu’un quelconque romantisme dû à<br />

des rondeurs exagérées. Manifestement, et à la vue<br />

du couvre plateau en méthacrylate, c’est un but que<br />

doivent rechercher les ingénieurs de chez Transrotor.<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique est bien calibrée. Sans<br />

dépasser le cadre des enceintes, elle est d’une<br />

excellente transparence associant une mise en<br />

matière convaincante et un positionnement des<br />

sources sonores bien réalisé : nous n’avons en effet<br />

aucun mal à les repérer dans l’espace. L’exemple<br />

nous en est donné avec le disque «Double Bass»<br />

joué par Niels-Henning Orsted Pederson et Sam<br />

Jones. Les deux contrebasses se partagent l’espace<br />

sonore sans qu’aucune confusion n’apparaisse.<br />

L’une à droite et l’autre à gauche, nous percevons<br />

nettement la légère différence de timbre de ces<br />

deux instruments comme la façon de jouer de ces<br />

deux musiciens. La Max descend bas et elle sait le<br />

faire avec une tension remarquable. Elle a un côté «<br />

solide » mais jamais dure ou agressive même si elle<br />

se ballade toujours sur le fil du rasoir. Même chose<br />

sur la guitare de Philip Catherine où nous sentons<br />

bien la tension des cordes comme le jeu de ce<br />

musicien, même si l’on souhaiterait entendre plus<br />

d’harmoniques supérieures sur cet instrument. Cette<br />

Transrotor a un caractère qui met en avant la rigueur<br />

bien plus que la chaleur. Elle ne va rien arranger si<br />

un album souffre de duretés, bien au contraire.<br />

Cette i<strong>mag</strong>e bien construite se retrouve sur le<br />

disque de Melanie De Biaso «No Deal». La voix de<br />

cette chanteuse se campe devant nous avec un réel<br />

aplomb. C’est détouré et plein de contraste laissant<br />

cette interprète nous emmener dans ses mélodies.<br />

D’autre part, la différence entre sons directs et<br />

réverbérés est super nette, ce qui consolide nos<br />

avis sur cette platine pour qui la définition et la<br />

clarté sont des valeurs essentielles. La clarinette<br />

sonne très juste en restant bien détachée du piano<br />

de Pascal Mohy comme de tout le jeu du batteur<br />

Dre Pallemaert. Le caractère de chaque instrument<br />

est respecté et nous apprécions particulièrement<br />

l’application que met cette platine à bien reproduire<br />

toutes les nuances du synthé basse comme de<br />

toutes les petites sonorités qu’ajoute Pascal Paulus<br />

à ce disque lui donnant une ambiance assez<br />

particulière. Et nous sommes passés à de la musique<br />

plus actuelle avec l’album «Best Of Dire Straits &<br />

Mark Knopfler». Là pas de surprise, la dynamique<br />

et la rapidité sont bel et bien là. La Transrotor Max<br />

ne fait pas dans la tendresse mais elle a un vrai<br />

pouvoir de séparation qui fait apparaître chaque<br />

nuance dans le jeu de ce guitariste. On sent que<br />

cette platine s’en donne à cœur joie sur ce style de<br />

musique grâce à ses capacités de rapidité ; avec<br />

elle rien ne traine. Les coups sur la caisse claire de<br />

la batterie sont francs tandis que ceux de la grosse<br />

caisse ne souffrent d’aucune lourdeur.<br />

Conclusion<br />

La Transrotor Max est une platine bien pensée pour<br />

extirper chaque détail d’une prise de son. Elle est,<br />

en cela, d’une précision redoutable, quitte parfois<br />

à en devenir intransigeante quant à la qualité des<br />

enregistrements ou du pressage de certains vinyles.<br />

De plus, elle offre des possibilités d’optimisation<br />

vraiment intéressantes comme son alimentation<br />

stabilisée Konstat Eins, la pose ou le changement<br />

de son bras de lecture et le porte-cellule détachable<br />

qui laisse à l’utilisateur la possibilité d’avoir plusieurs<br />

cellules. Une platine dont il est possible de tirer la<br />

quintessence au fil du temps. Une vraie évolutivité<br />

donc, ce qui est assez rare à ce niveau.


Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par<br />

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ET AUSSI<br />

Marantz SA-10 - en page 138


138 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

MARANT Z<br />

SA-10<br />

7000 €<br />

Le Marantz SA-10 hisse de nouveaux standards en matière de lecture et traitement<br />

numérique. Nouvelle mécanique conçue pour l’occasion et principe de conversion inédit, les<br />

ingénieurs de la marque japonaise et Ken Ishiwata, l’oreille d’or de Marantz, ont repensé<br />

tous les aspects pour ce nouveau lecteur/convertisseur. par Pierre-Yves Maton<br />

Nous nous devons de saluer, en guise de<br />

préambule, les efforts comme la ténacité de<br />

Marantz pour le lancement de ce nouveau lecteur/<br />

convertisseur SA-10 très haut de gamme dans<br />

une période où les modes de consommation de<br />

la musique ont tant changé. Un institut comme<br />

la Recording Industry of America annonçait en<br />

2015 une chute de vente des CD (-30%) face à une<br />

augmentation plus que significative de la vente<br />

de disques vinyles et surtout un accroissement<br />

des services de musique en ligne ; l’écoute en<br />

streaming. À tel point qu’aujourd’hui, que les<br />

instituts de marché n’hésitent plus à intégrer dans<br />

leurs calculs d’albums vendus ce qu’ils appellent les<br />

«équivalents ventes», c’est-à-dire la vente de fichiers<br />

en téléchargement ou l’écoute en streaming.<br />

Bref, lancer un tel appareil de lecture ultime des CD/<br />

SACD comme le Marantz SA-10 est assez gonflé.<br />

Mais heureusement ce Marantz SA-10 a également<br />

une autre arme pour lui et séduire les amateurs de<br />

musique dématérialisée : un convertisseur Hi-res<br />

totalement autonome et repensé.<br />

Nouvelle référence, nouvelle mécanique<br />

Au premier coup d’œil, le SA-10 ne peut renier<br />

ses origines. Sa qualité de présentation et de<br />

fabrication est irréprochable. Le châssis de l’appareil<br />

est construit selon les normes les plus élevées avec<br />

un premier châssis cuivré blindé que recouvre en<br />

partie un second en aluminium a<strong>mag</strong>nétique avec<br />

un capot comme de panneaux latéraux de 5 mm<br />

d’épaisseur. Ce double châssis repose sur 4 pieds en<br />

aluminium moulé recouvert d’une légère feutrine,<br />

une protection pour le support sur lequel va être<br />

posé l’appareil. Dès ce capot retiré, la nouvelle<br />

mécanique conçue spécialement pour le SA-10<br />

trône en plein milieu. Pour Marantz, il était crucial<br />

que le lecteur récupère toutes les informations<br />

avec le plus de précisions possible et l’extraction<br />

des données devait se faire en temps réel sans les<br />

balayages répétés des mécaniques habituelles.<br />

Mais voilà les fabricants de mécanique haut de<br />

gamme exclusivement conçus pour les CD et<br />

SACD étant devenus rares, Marantz a décidé de<br />

fabriquer la sienne. Sous le nom de SACD-M3,<br />

cette mécanique tout en métal est placée dans<br />

un compartiment également en métal et isolée<br />

mécaniquement du châssis principal. Non<br />

seulement ce nouveau mécanisme assure la<br />

meilleure qualité de son à partir des CD-Audio et<br />

SACD mais ses capacités de lecture ne s’arrêtent<br />

pas là. Elle peut lire plusieurs types de disques<br />

notamment les CD-Rom, DVD-Rom pouvant


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

139<br />

contenir des fichiers musicaux en Hi-Res, comme le<br />

Flac jusqu’à 24 bits/192 kHz, ou les DSD64 et 128,<br />

de même que les fichiers WAV, ALAC, AIFF et MP3.<br />

Une conversion nouvelle génération avec<br />

transfert au DSD<br />

Mais l’innovation la plus marquante, par rapport<br />

au SA-7 prédécesseur du SA-10, réside dans<br />

le convertisseur qui peut être utilisé de façon<br />

autonome grâce à quatre entrées pour des sources<br />

numériques externes (USB B, coaxiale, optique<br />

et USB A) placées à l’arrière de l’appareil. Le<br />

port USB asynchrone gère des flux PCM ou DXD<br />

jusqu’en 32 bits/384 kHz et DSD256 (11.2 MHz).<br />

Le circuit d’entrée est entièrement isolé dans un<br />

compartiment en cuivre afin d’éviter tout bruit<br />

électronique induit par les éléments connectés,<br />

notamment les ordinateurs.<br />

Pour concevoir la section de conversion, les<br />

ingénieurs Marantz sont repartis aux sources<br />

jusqu’au début des années 1990 et aux travaux sur<br />

le Bistream, le premier procédé de conversion «One<br />

Bit» signé Philips alors détenteur de la marque<br />

Marantz. Ils se sont également appuyés sur les<br />

recherches effectuées lors de la création du format<br />

DSD et du support SACD, il y a presque 20 ans.<br />

Selon l’équipe d’ingénieurs de Marantz, comme<br />

toujours, les nombreuses séances d’écoute ont<br />

justifié leur décision de concevoir un convertisseur<br />

totalement inédit et de leur propre cru. Rainer<br />

Finck, manager designer du groupe D&M (Denon<br />

+ Marantz) explique «Nous avons constaté<br />

d’importants écarts de qualité de son lorsque<br />

les signaux PCM étaient convertis en DSD, puis<br />

transférés à un DAC traditionnel. Nous en avons<br />

conclu que pour une qualité sonore optimale, nous<br />

devions effectuer nous-mêmes la conversion vers le<br />

DSD pour obtenir les meilleurs résultats possibles».<br />

Ainsi, dans le Marantz SA-10, tous les flux PCM et<br />

DXD qu’ils viennent d’un disque ou d’une entrée<br />

numérique sont tous convertis vers le DSD à 11,2<br />

MHz suivant un procédé exclusif MMM-Stream,<br />

grâce à un module bâti autour de deux horloges<br />

maîtresses pour garantir la conversion la plus<br />

précise possible du signal. Le 44,1 kHz d’un CD,<br />

et ses multiples (88,2 kHz, 176,4 kHz, etc.) sont<br />

suréchantillonné à la fréquence 11,2896 kHz, tandis<br />

que le 48 kHz et ses multiples sont suréchantillonnés<br />

à 12,288 kHz. Ces opérations sont réalisées pour<br />

obtenir une précision maximale et pour respecter la<br />

fréquence d’échantillonnage originale<br />

Ces flux sont ensuite traités par un nouveau<br />

module de conversion exclusif, MMM HD (Marantz<br />

Mastering Musical HD) conçu à partir de deux<br />

puces DSP SHARC 32 bits de chez Analog Devices.<br />

Ces modules effectuent leurs calculs en virgule<br />

flottante à 256 fs, de manière à lisser les erreurs de<br />

suréchantillonnage sur les signaux multibits (PCM).<br />

Nous sommes loin des deux «simples» puces<br />

SM5866AS du fabricant NPC (Nippon Precision<br />

Circuits Inc) qui équipaient le SA7- S1.<br />

Spécifications<br />

•Compatibilité : SACD, CD, CD-R/RW, DVD-ROM<br />

•Formats supportés : DSD, FLAC, WAV, ALAC, WMA, AAC,<br />

AIFF, AAC, MP3<br />

•Entrées numériques : USB B (DXD, PCM et DSD),<br />

2x SPD/IF (coaxiale et optique 24/192 kHz), USB A (iPod,<br />

iPhone, iPad)<br />

•Sorties analogiques : 1 asymétrique RCA + 1 x symétrique<br />

XLR + casque sur jack 6,35 mm<br />

•Mécanique : SACD-M3 métal<br />

•Conversion : MMM-Stream et MMM-HD Marantz<br />

•Réponse en fréquence : 2 Hz à 60 kHz<br />

•Séparation des canaux : 105 dB<br />

•Rapport signal/bruit : 112 dB<br />

•Plage dynamique : 109 dB<br />

•Niveau de sortie : 2.4 V<br />

•Sortie casque : 50 mW/32 Ω<br />

•Distorsion harmonique totale : 0.0008%<br />

•Dimensions : 440 x 419 x 127 mm (LxPxH)<br />

•Poids : 18.4 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Fonctions<br />

Musicalité


140 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong><br />

Des modules HDMA SA2 pour les étages de<br />

sorties analogiques même pour le casque<br />

Les étages de sorties analogiques utilisent quant à<br />

eux des modules d’amplification HDAM + HDAM<br />

SA2 propres à la marque japonaise. Marantz a<br />

depuis longtemps mis au point ses propres cartes<br />

d’amplification avec un traitement totalement<br />

symétrique des circuits. Ces modules d’amplification<br />

hyper-dynamique (HDAM) ne comprennent que<br />

des composants discrets, montés en surface et<br />

disposés en miroir. Ils jouent exactement le même<br />

rôle que des amplis op, mais avec des performances<br />

nettement supérieures. Marantz a développé<br />

différents types de modules HDAM chacun d’entre<br />

eux étant optimisé pour une application particulière.<br />

Précisons que la section casque de ce lecteur SA-10<br />

possède lui aussi son propre circuit HDAM SA2 +<br />

HDMA indépendant.<br />

L’alimentation de l’appareil n’est, de son côté, pas<br />

en reste dotée d’un générateur transformateur<br />

placé dans une capsule cuivrée pour une meilleure<br />

isolation.<br />

Marantz SA-10 à l’écoute : un des plus<br />

performants lecteur et convertisseur qui soit<br />

passé entre nos oreilles<br />

Ce nouveau lecteur/convertisseur SA-10 est<br />

arrivé chez nous quasiment neuf avec un son un<br />

peu pataud et lourd. Nous en avons déduit qu’il<br />

manquait tout simplement un peu de temps<br />

de rodage. Nous l’avons donc fait tourner sans<br />

discontinuité pendant plusieurs jours attendant<br />

avec patience qu’il s’ouvre à nous. Ces efforts ont<br />

été largement, mais très largement récompensés,<br />

car entre la première écoute rapide et celles qui ont<br />

suivi, les résultats ont changé du tout au tout. Bien<br />

entendu, nous l’avons testé en mode SACD/CD<br />

mais aussi comme un convertisseur à part entière<br />

en lui connectant la sortie de notre lecteur réseau<br />

Lumin.<br />

Bon nous n’allons pas y aller par quatre chemins,<br />

le SA-10 est très certainement l’un des plus<br />

performants lecteurs et convertisseurs que nous<br />

avons pu avoir entre nos mains depuis longtemps.<br />

Cet appareil a tout pour lui ; une présentation<br />

ultra luxueuse, un confort d’utilisation digne de<br />

productions ultra High End et une sonorité qui va<br />

avec le reste. C’est le genre de «machine» avec<br />

laquelle on se précipite pour écouter des disques<br />

ou fichiers mille fois entendus pour savoir si un son,<br />

un détail de l’enregistrement, une intonation sur une<br />

voix ne nous auraient pas échappé. La scène sonore<br />

est réellement grandiose. Elle s’étend en largeur,<br />

en hauteur comme en profondeur comme nous<br />

l’entendons que trop rarement.<br />

Mais ce n’est pas sa seule qualité ; elle s’exécute<br />

en trois dimensions avec une mise en chair des<br />

interprètes qui concoure à un réalisme sonore<br />

superbe. Le rendu jouit d’une aération, d’un espace<br />

d’expression consistant et en même temps d’une<br />

légèreté sublime. La bande passante semble<br />

atteindre des limites extrêmes. Avec la force d’un<br />

grave parfaitement contrôlé en passant par les plus<br />

infimes nuances d’un aigu lumineux qui se prolonge<br />

dans le temps avec une exquise délicatesse, ce SA-<br />

10 semble se réjouir de tous les types de musique<br />

qu’on lui offre. Bien entendu, la dynamique, la<br />

rapidité sur les plus petits signaux s’ajoutent au<br />

tableau. Que ce soit sur les résonances d’un coup<br />

de cymbale ou encore la plus haute note d’un<br />

violon, le SA-10 sait leur procurer à la fois toute leur<br />

vitalité mais aussi un réalisme sonore palpable.<br />

Sur le disque SACD «The Look Of Love» de Diana<br />

Krall, la voix est <strong>mag</strong>nifiquement restituée avec<br />

du grain et une tessiture parfaitement respectée<br />

mais surtout une émotion incroyable. Chaque<br />

mouvement de sa tête, chacune de ses articulations<br />

sont perceptibles et participent à un sentiment<br />

de présence scénique dès plus poussé. Nous<br />

avons cette chanteuse, là devant nous, comme si<br />

nous étions à un mètre d’elle. Le Marantz SA-10<br />

dévoile des qualités de clarté, de transparence tout


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Guide</strong> Hi-Fi <strong>2017</strong> 141<br />

en restant parfaitement<br />

incarné. Le grave de la<br />

contrebasse se montre<br />

profond, ferme et dense<br />

donnant à chaque morceau<br />

un confort d’écoute très<br />

agréable. Il ne montre<br />

aucun signe de trainage<br />

ou de lourdeur, il est au<br />

contraire hyper défini.<br />

Concernant la batterie, nous percevons chaque<br />

tension de sa peau sous les coups du batteur. Le<br />

son reste fin et précis mais surtout bourré de détails<br />

qui rendent crédible l’écoute de ce disque. Les<br />

frottés des coups de balai sur la caisse claire sont<br />

d’une crédibilité et le moindre détail du frappé du<br />

musicien nous est rendu. Et le tout s’effectue avec<br />

une forme très aboutie d’élégance et de naturel<br />

comme ce serait le cas lors d’un concert.<br />

Passant au bien connu disque «La Fabuleuse<br />

Histoire de Mister Swing» de Michel Jonasz, nous<br />

constatons le même pouvoir du SA-10 pour extraire<br />

la plus infime note de musique de l’orchestre mais<br />

pas façon hyper-analytique et projetée en avant,<br />

non au contraire chacune d’entre elles forme un<br />

ensemble terriblement vivant et réaliste. Un riff de<br />

guitare, le son d’une percussion ou encore le chœur<br />

dont on peut différencier chaque voix participe à ce<br />

sentiment de crédibilité. Là aussi, les impulsions de<br />

la basse électrique apportent un surcroit de netteté<br />

et de limpidité à l’ensemble. Le bas du spectre ne<br />

supporte aucune lourdeur ou trainage, il est d’une<br />

remarquable fermeté et d’une définition touchant au<br />

génie. Lors d’un solo d’un synthé, nous percevons<br />

le public qui le soutient avec des claquements de<br />

mains : l’ambiance de la salle monte en symbiose<br />

avec le groupe durant ce moment et cela s’entend<br />

très bien.<br />

Nos appréciations sont confortées par l’écoute<br />

du disque «Khmer» de Nils Petter Molvaer. Les<br />

coups donnés sur la grosse caisse qui sont suivis<br />

par bien d’autres instruments à percussion comme<br />

des tambours ou congas prennent toute leur<br />

aisance dans notre pièce d’écoute. La prolongation<br />

des notes dans le temps, les résonances de ces<br />

instruments suivant la façon dont les musiciens<br />

jouent de leur instrument sont reproduites avec<br />

toute l’ampleur requise. La trompette de Nils Petter<br />

Molvaer est puissante, tout en étant d’une justesse<br />

de timbre hallucinante. Nous sentons l’air pulsé<br />

par la bouche de ce musicien comme s’il était là,<br />

présent devant nous. Tout l’orchestre s’installe dans<br />

notre pièce d’écoute, chaque instrument bénéficiant<br />

d’un contraste lui rendant sa véritable sonorité.<br />

Le bas du spectre descend à des profondeurs<br />

insensées et sans montrer l’ombre d’une<br />

quelconque lourdeur. Ce Marantz SA-10 a de la<br />

matière, du souffle, de la puissance sans pour autant<br />

omettre la moindre faiblesse ou approximation dans<br />

le jeu du batteur avec sa caisse claire. Nous sommes<br />

vraiment sous le choc d’une telle restitution qui<br />

arrive à marier à ce point de la rapidité, du pouvoir<br />

d’information et un tel respect de l’équilibre tonal.<br />

Conclusion<br />

Pour tout dire, il nous a été difficile de décrire ce<br />

que fait ce lecteur de Marantz SA-10 malgré tous<br />

les termes utilisés. Quand la musique est reproduite<br />

dans toute sa vérité, sa grandeur, sa justesse et<br />

sans qu’aucun son ne soit laissé de côté, ce qui la<br />

rend encore plus vivante, trouver les mots justes qui<br />

reflètent nos émotions est une épreuve de force. En<br />

tout cas, un grand bravo à l’équipe de chez Marantz<br />

car elle nous prouve qu’il peut encore exister des<br />

appareils qui prennent le contre-pied de la « Fast<br />

Food Music » pour transmettre au mieux ce que la<br />

musique a de plus riche.


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