27.02.2018 Views

ICI MAG MIMIZAN - MARS 2018

Actualités mimizan , agenda mimizan, annonces immobilières mimizan (vente, location), clubs et associations mimizan.

Actualités mimizan , agenda mimizan, annonces immobilières mimizan (vente, location), clubs et associations mimizan.

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Jean-Pierre raconte...<br />

Le naufrage des portugais<br />

En 1626 , une flotte portugaise chargée de trésors des Indes est prise<br />

dans une tempête exceptionnelle au large du Golfe de Gascogne. Au<br />

final, les navires disloqués par les vagues, s’échouent en morceaux<br />

et innondent certaines plages de richesses incroyables.<br />

Nous sommes fin septembre 1626, le Portugal est alors un<br />

grand pays colonisateur et le port de Lisbonne détient le<br />

monopole des marchandises arrivant des Indes orientales.<br />

Deux caraques de 1800 tonneaux, gros navires marchands<br />

à trois ponts, la «Santa Héléna» et la «Santa-Bartolomeu»<br />

rentrent de Goa (Indes) avec une cargaison précieuse de<br />

poivre, cannelle, encens, laque, camphre, tapis, meubles,<br />

pierreries et même des diamants. A toutes ces marchandises<br />

de luxe s’ajoutent : 70 seigneurs, 400 gentilshommes,<br />

des soldats, des marchands, sans oublier 300 à 400<br />

esclaves par navire ; hommes, femmes, enfants, tous artisans,<br />

brodeurs, tailleurs, écrivains, musiciens, cuisiniers etc ...<br />

3 semaines de tempête<br />

Après un long voyage de cinq mois sans histoire, nos deux<br />

navires affrontent des conditions difficiles et font une<br />

escale aux Açores où elles reçoivent le renfort d’une flotte de<br />

six navires de guerre chargés de les escorter jusqu’à Lisbonne.<br />

Profitant d’un calme relatif, les navires appareillent, gagnent<br />

la haute mer et mettent cap au Sud. Dom Manuel, l’Amiral<br />

de cette flotille, devant cette initiative qu’il désapprouve,<br />

prophétise une tempête et des drames. La tempête eu lieu. Elle<br />

dura trois semaines. Bien vite, à bord des 8 bateaux, on prend<br />

conscience de la situation et le désespoir gagne. On prie, on<br />

se confesse, l’aumônier bénit, rien n’y fait. Après avoir essayé<br />

en vain de tirer au large vers l’Ouest pour s’extirper des vents<br />

et des vagues, il faut se rendre à l’évidence la flotille dérive<br />

dangereusement vers l’Est dans le Golfe de Gascogne. La terre<br />

se rapproche bien trop vite, les naufrages sont inévitables.<br />

Des trésors sur les plages<br />

La «Capitane» se fracasse sur des rochers à St Jean-de-Luz,<br />

la caraque «Santa Héléna» disparaît face au Cap-Breton, seuls<br />

le second maître et deux esclaves survivront. Le galion «San<br />

José» s’échoue, disloqué, sur la plage de Vieux-Boucau. A son<br />

bord, il y a la plupart des nobles. Il n’y aura aucun survivant.<br />

Près de chez nous, en face d’Uza, la hourque «Santa Isabel»<br />

s’échoue en morceaux, laissant sur la plage une fortune<br />

immense et des centaines de morts. Le comte d’Uza qui<br />

séjourne à Bordeaux s’y rendra en toute hâte afin de faire valoir<br />

ses droits sur le trésor. Enfin trois navires se perdent au Nord<br />

d’ Arcachon : le galion «São-João» au Nord de La-Teste, le «São<br />

Filipe» et la caraque «São Bartolomeu» par le travers de l’étang<br />

de Carcans. Son commandant, Vicente Brito de Menesses<br />

resta à attendre la mort dans sa cabine, un crucifix dans les bras<br />

près d’un coffre de diamants dont il avait la charge. Les débris<br />

du bateau s’étalaient sur plus d’un kilomètre de plage et les<br />

gens marchaient littéralement sur un tapis de grains de poivre.<br />

Riches à jamais...<br />

Ainsi disparut, au début de janvier 1627, une grande partie de la<br />

flotte portugaise. Sept navires et plus de 2000 morts tel fut<br />

le bilan final de cette terrible catastrophe. Un seul galion « Le<br />

Santiago» parvint à éviter le naufrage et trouva refuge à Gétaria<br />

en espagne. La valeur des deux caraques fut estimée à trois<br />

millions de cruzados, la marchandise à plus de quatre millions<br />

de valeur or. De plus, 188 canons en bronze sont perdus, on en<br />

retrouvera certains plus tard sur les navires de guerre français.<br />

Les pillages officieux ou officiels firent beaucoup de bruit<br />

jusqu’à la cour de Louis XIII. Le seigneur d’Uza et le Duc d’Epernon<br />

se servirent en premier ; Louis XIII ne récupéra qu’une toute<br />

petite partie des richesses portugaises. Dans les landes et sur<br />

toute la côte du Golfe de Gascogne, on se murmurait à l’oreille<br />

que certaines personnes et surtout les seigneurs de ces<br />

régions en furent «riches à jamais»<br />

Jean-Pierre GAJAC<br />

8<br />

7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!