ICI MAG MIMIZAN - MARS 2018
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Jean-Pierre raconte...<br />
Le naufrage des portugais<br />
En 1626 , une flotte portugaise chargée de trésors des Indes est prise<br />
dans une tempête exceptionnelle au large du Golfe de Gascogne. Au<br />
final, les navires disloqués par les vagues, s’échouent en morceaux<br />
et innondent certaines plages de richesses incroyables.<br />
Nous sommes fin septembre 1626, le Portugal est alors un<br />
grand pays colonisateur et le port de Lisbonne détient le<br />
monopole des marchandises arrivant des Indes orientales.<br />
Deux caraques de 1800 tonneaux, gros navires marchands<br />
à trois ponts, la «Santa Héléna» et la «Santa-Bartolomeu»<br />
rentrent de Goa (Indes) avec une cargaison précieuse de<br />
poivre, cannelle, encens, laque, camphre, tapis, meubles,<br />
pierreries et même des diamants. A toutes ces marchandises<br />
de luxe s’ajoutent : 70 seigneurs, 400 gentilshommes,<br />
des soldats, des marchands, sans oublier 300 à 400<br />
esclaves par navire ; hommes, femmes, enfants, tous artisans,<br />
brodeurs, tailleurs, écrivains, musiciens, cuisiniers etc ...<br />
3 semaines de tempête<br />
Après un long voyage de cinq mois sans histoire, nos deux<br />
navires affrontent des conditions difficiles et font une<br />
escale aux Açores où elles reçoivent le renfort d’une flotte de<br />
six navires de guerre chargés de les escorter jusqu’à Lisbonne.<br />
Profitant d’un calme relatif, les navires appareillent, gagnent<br />
la haute mer et mettent cap au Sud. Dom Manuel, l’Amiral<br />
de cette flotille, devant cette initiative qu’il désapprouve,<br />
prophétise une tempête et des drames. La tempête eu lieu. Elle<br />
dura trois semaines. Bien vite, à bord des 8 bateaux, on prend<br />
conscience de la situation et le désespoir gagne. On prie, on<br />
se confesse, l’aumônier bénit, rien n’y fait. Après avoir essayé<br />
en vain de tirer au large vers l’Ouest pour s’extirper des vents<br />
et des vagues, il faut se rendre à l’évidence la flotille dérive<br />
dangereusement vers l’Est dans le Golfe de Gascogne. La terre<br />
se rapproche bien trop vite, les naufrages sont inévitables.<br />
Des trésors sur les plages<br />
La «Capitane» se fracasse sur des rochers à St Jean-de-Luz,<br />
la caraque «Santa Héléna» disparaît face au Cap-Breton, seuls<br />
le second maître et deux esclaves survivront. Le galion «San<br />
José» s’échoue, disloqué, sur la plage de Vieux-Boucau. A son<br />
bord, il y a la plupart des nobles. Il n’y aura aucun survivant.<br />
Près de chez nous, en face d’Uza, la hourque «Santa Isabel»<br />
s’échoue en morceaux, laissant sur la plage une fortune<br />
immense et des centaines de morts. Le comte d’Uza qui<br />
séjourne à Bordeaux s’y rendra en toute hâte afin de faire valoir<br />
ses droits sur le trésor. Enfin trois navires se perdent au Nord<br />
d’ Arcachon : le galion «São-João» au Nord de La-Teste, le «São<br />
Filipe» et la caraque «São Bartolomeu» par le travers de l’étang<br />
de Carcans. Son commandant, Vicente Brito de Menesses<br />
resta à attendre la mort dans sa cabine, un crucifix dans les bras<br />
près d’un coffre de diamants dont il avait la charge. Les débris<br />
du bateau s’étalaient sur plus d’un kilomètre de plage et les<br />
gens marchaient littéralement sur un tapis de grains de poivre.<br />
Riches à jamais...<br />
Ainsi disparut, au début de janvier 1627, une grande partie de la<br />
flotte portugaise. Sept navires et plus de 2000 morts tel fut<br />
le bilan final de cette terrible catastrophe. Un seul galion « Le<br />
Santiago» parvint à éviter le naufrage et trouva refuge à Gétaria<br />
en espagne. La valeur des deux caraques fut estimée à trois<br />
millions de cruzados, la marchandise à plus de quatre millions<br />
de valeur or. De plus, 188 canons en bronze sont perdus, on en<br />
retrouvera certains plus tard sur les navires de guerre français.<br />
Les pillages officieux ou officiels firent beaucoup de bruit<br />
jusqu’à la cour de Louis XIII. Le seigneur d’Uza et le Duc d’Epernon<br />
se servirent en premier ; Louis XIII ne récupéra qu’une toute<br />
petite partie des richesses portugaises. Dans les landes et sur<br />
toute la côte du Golfe de Gascogne, on se murmurait à l’oreille<br />
que certaines personnes et surtout les seigneurs de ces<br />
régions en furent «riches à jamais»<br />
Jean-Pierre GAJAC<br />
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