Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. - tram - tramway
Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. Voie étroite. Historiques tout en couleur. - tram
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EN 1915, ON RÉCLAMAIT DU<br />
DECAUVILLE !<br />
Dans la série<br />
« <strong>Tramways</strong> <strong>et</strong> secondaires de la Grande Guerre » (7)<br />
Triste jubilé<br />
Ainsi, rien de plus normal que de dénicher parmi le<br />
foisonnement d’éditions ferroviaires quelques<br />
bouquins consacrés aux « Two Footers » 2 bien<br />
Reproduit dans <strong>les</strong> présentes colonnes, le court article obligés en 1914 de se plier à la continentale voie de<br />
paru dans le premier Loco-<strong>Revue</strong> témoigne de 60. Comme de bien entendu, celle-ci n’est<br />
l’intérêt modéré que manifestait il y a une mentionnée que pour mémoire, ce qui me laisse sur<br />
cinquantaine d’année le monde des amateurs ma faim. Aussi il n’a qu’à prendre son mal en<br />
ferroviaires pour la voie 60 cm.<br />
patience <strong>et</strong> attendre l’émergence de p<strong>et</strong>its trains<br />
touristiques exploités à l’aide de véhicu<strong>les</strong> datant<br />
Alors que, malgré la mauvaise qualité de cliché, l’on notamment du premier conflit mondial...<br />
discerne la présence de locomotives nullement<br />
apparentées aux produits Decauville encore dans la<br />
mémoire du commun des mortels, je fus intrigué par Tout le monde n’a pas un vicinal<br />
le mutisme dans lequel s’enfermait c<strong>et</strong>te revue<br />
spécialisée s’agissant de l’origine de ces machines qui Car, à l’exception de la Section Vicinale de chemin de<br />
m’était alors inconnue.<br />
fer en Campagne présentée dans le précédent<br />
Tramania, aucune ligne secondaire n’épouse le tracé<br />
Restant sur ma faim après avoir mis la bibliothèque du front qui s’est figé. Au-delà d’Ypres, <strong>les</strong> interval<strong>les</strong><br />
familiale sens dessous dessus, je me résous à existant entre <strong>les</strong> têtes de ligne des voies ferrées<br />
soum<strong>et</strong>tre le rébus à mon cher Papa, incollable utilisab<strong>les</strong>, ne sont que de vastes fondrières où<br />
question locomotives à vapeur. La réponse est<br />
charroi militaire <strong>et</strong> bêtes de somme vont s’épuiser en<br />
immédiate. Avec des tronches aussi typées, il ne peut vain.<br />
s’agir que de machines militaires dont <strong>les</strong> belligérants<br />
ont fait un grand usage pendant la Grande Guerre.<br />
Obnubilée par se théorie de l’attaque à outrance, le<br />
Grand Etat-major n’a jamais envisagé de doter ses<br />
Les deux bouillottes photographiées dos à dos armées d’un moyen de transport calqué sur le<br />
doivent être des prises de guerre provenant de la Matériel Artillerie 1888 qui s’inspire directement<br />
Feldbahn <strong>et</strong> celle qui tente de se cacher derrière le<br />
du Porteur Decauville mis au point en 1875, <strong>et</strong><br />
mur barrant la droite de la vue est sûrement une relie <strong>les</strong> forts entourant <strong>les</strong> places fortes de l’est,<br />
p<strong>et</strong>ite cousine des américaines du ROD (Railway devancières de la ligne Maginot, par des réseaux<br />
Operating Department) que la SNCB a longtemps pouvant compter jusqu’à 150 km de lignes à voie de<br />
utilisées comme engins de manoeuvre classés type 60. Comme il n’est pas question de priver ces<br />
57 !<br />
citadel<strong>les</strong> d’un moyen de transport stratégique, il<br />
faudra réquisitionner tout ce qui se trouve ...<br />
Après la révélation de Verdun 1 , voilà que je découvre<br />
une autre fac<strong>et</strong>te de c<strong>et</strong>te voie de 60 qui me fascine<br />
depuis ma plus tendre enfance. Signe des temps, Une chansonn<strong>et</strong>te prémonitoire<br />
même si c<strong>et</strong>te voie très étroite a un passé belligérant,<br />
elle n’est pas logée à meilleure enseigne que <strong>les</strong> Sans doute se remémore-t-on un peu tard la<br />
anciens combattants qui n’ont visiblement plus la rengaine qui se fredonnait à bord du p<strong>et</strong>it train de<br />
cote.<br />
l’exposition universelle tenue à Paris en 1889 :<br />
La mémoire insulaire<br />
Quand pour venger <strong>tous</strong> nos malheurs,<br />
Sonne l’heure de la guerre,<br />
Quand il faudra vaincre ou mourir,<br />
En eff<strong>et</strong>, ma quête d’informations relatives au rôle<br />
Que verra-t-on dans la bataille,<br />
joué par la voie de 60 pendant la Grande Guerre,<br />
Portant soldats, canons, mitraille,<br />
piétine. Du moins avant un tour premier séjour passé<br />
En brave aussitôt accourir ?<br />
Outre-Manche. L’insularité de la mémoire<br />
C’est le p’tit Decauville<br />
(nombrilique selon d’aucuns) qui y est cultivée a de<br />
Qui file, qui file<br />
quoi me séduire d’emblée. De fait, toute chose<br />
ancienne à condition d’être British est respectable <strong>et</strong> Mais <strong>les</strong> Etablissements Decauville croulent sous la<br />
donc digne d’être étudiée avec le plus grand sérieux ! masse des commandes. Il faut se résoudre à<br />
réquisitionner tout ce qui n’est pas indispensable à<br />
1 Voyez Tramania n° 45<br />
<strong>TRAMANIA</strong><br />
15<br />
2 « Deux pieds », soit 60,96 cm