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Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. - tram - tramway

Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. Voie étroite. Historiques tout en couleur. - tram

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LA MOMIE DE CHANXHE<br />

Une ancienne déception ravivée<br />

- Sprimont (PS) au début 1888 en vue de<br />

l’instauration d’un service voyageurs (<strong>les</strong> C.502,<br />

503, 505 <strong>et</strong> 506).<br />

Bravant <strong>les</strong> premiers frimas du présent hiver,<br />

j’accompagne Philippe <strong>et</strong> Roland qui se rendent à Le même constructeur fournit aussi 2 voitures mixtes<br />

Chanxhe à l’invitation de Pierre Dykmans, le 1 ère /2 ème classes C.1500/01 <strong>et</strong> 2 fourgons mixtes<br />

président du C.F de Sprimont, désireux de nous C.2001/2 auxquels s’ajoute le C.2006 en 1913.<br />

présenter une relique de la dernière ligne vapeur Entre-temps, <strong>les</strong> Ateliers métallurgiques (Nivel<strong>les</strong>)<br />

typique exploitée par la SNCV jusqu’au 30 avril 1965, livrent en 1907 une 3 ème voiture mixte C.1506 à<br />

il y a bientôt 50 ans<br />

1 . L’approche du site<br />

plates-formes fermées. Convertie en atelier<br />

archéologique se faisant par l’autoroute de Liège <strong>et</strong> domestique, notre caisse a cependant fini par m<strong>et</strong>tre<br />

Sprimont, je r<strong>et</strong>rouve avec émotion la route que la puce à l’oreille de ses propriétaires qui, lors d’une<br />

j’avais suivie au début de l’été 1965 en quête du <strong>tram</strong> visite au musée de Natalis, n’ont pas manqué de<br />

à vapeur dont l’existence m’avait été révélée dans un noter que l’architecture des voitures vicina<strong>les</strong> était<br />

entrefil<strong>et</strong> paru dans le journal Le Soir trois ans semblable à celle de leur rustique resserre. Et de s’en<br />

auparavant mais auquel je n’avais pas pu donner ouvrir par la suite à des férus en ce domaine.<br />

suite jusque là, pour diverses « bonnes » raisons.<br />

Quoi qu’il en soit, il s’agirait bel <strong>et</strong> bien de la plus<br />

A l’époque, j’imputai l’absence de matériel roulant <strong>et</strong> ancienne relique ayant circulé sur la première ligne<br />

la rouille fraîche recouvrant la voie en accotement de vicinale du royaume construite à voie normale. Puisse<br />

la chaussée à la sacro-sainte période des congés un lecteur érudit percer à jour la véritable identité de<br />

payés. Que nenni, en eff<strong>et</strong>, aucun signe de la<br />

c<strong>et</strong>te voiture qui nous est apparue telle une altière<br />

moindre activité au dépôt de Poulseur dont <strong>les</strong> portes momie antique.<br />

sont cadenassées. Pour en avoir le coeur n<strong>et</strong>, il faut<br />

se faufiler entre la clôture <strong>et</strong> la paroi de la remise.<br />

Par une baie relativement propre je finis par discerner Pourquoi choisir la voie normale ?<br />

la silhou<strong>et</strong>te d’une massive HL (code télégraphique<br />

désignant une locomotive à la SNCV) ornée de Au moment où s’affirme le principe d’économie <strong>et</strong> de<br />

guirlandes tricolores à peine défraîchies..<br />

soup<strong>les</strong>se que favorise le chemin de fer à voie étroite,<br />

« Caramba ! encore raté ! » Enfin c’est moins râlant on peut s’interroger sur <strong>les</strong> raisons qui ont amené la<br />

que ma récente visite pascale à Forville dont le<br />

toute jeune SNCV à choisir de construire des lignes à<br />

faisceau près à être démonté était jonché des reliefs l’écartement du CF de l’Etat.<br />

d’une récente kermesse aux mitrail<strong>les</strong> 2 .<br />

Dans une communication faite le 07/10/1891 à la<br />

Un secr<strong>et</strong> jalousement gardé<br />

Société des Ingénieurs sortis de l’Ecole provinciale<br />

d’industrie <strong>et</strong> des mines du Hainaut , l’ingénieur Léon<br />

P<strong>et</strong>it, attaché à la SNCV, défend ce principe lorsque<br />

Au lieu de r<strong>et</strong>ourner plus avant le pilum dans le l’étude préalable à la demande de concession plaide<br />

sternum, mieux vaut ouvrir l’oeil <strong>et</strong> le bon pour dans ce sens dans la mesure où la nature du trafic<br />

essayer de dénicher l’endroit où se terre la relique « marchandises » envisagé engendre des frais de<br />

figurant au menu du jour <strong>et</strong> qui n’est autre qu’une transbordement vers le railway national tels qu’ils<br />

ancienne voiture à voyageurs de classe <strong>et</strong> matricule dépassent le coût supplémentaire d’une infrastructure<br />

encore inconnus. Notre hôte nous ayant rejoints<br />

Et ce a fortiori quand la pierre de taille alors très<br />

entre-temps, le cap est mis sur une vieille demeure demandée exige des wagons conçus pour la<br />

au bord de l’Ourthe. Après un dédale tenant du transporter <strong>et</strong> des engins de levage adaptés à sa<br />

parcours initiatique, l’ancêtre apparaît blottie au manutention à la gare d’échange de Poulseur.<br />

creux d’un jardin<strong>et</strong> on ne peut mieux enclavé. Bien<br />

malin le promeneur qui aurait pu deviner la présence<br />

de c<strong>et</strong>te miraculée si bien gardée depuis la fin des Le <strong>tram</strong> rustique fait dans le chic !<br />

Thirties car, exceptés <strong>les</strong> vieux arbres fruitiers qui<br />

barrent son accès autrefois carrossable, nul ne Ce n’est pas par hasard que dans le dernier quart du<br />

semble aujourd’hui capable de s’en souvenir.<br />

19 ème siècle, l’Ourthe se canalise <strong>et</strong> qu’un vicinal à<br />

voie normale s’implante au pays des carrières du<br />

Après un sommaire examen de son unique p<strong>et</strong>it granit, car c<strong>et</strong>te pierre convient idéalement pour<br />

compartiment, il s’avère qu’il doit s’agir de l’une des agencer <strong>les</strong> lourdes façades des pompeux immeub<strong>les</strong><br />

quatre « Germain » de 2 ème classe livrées au Poulseur bordant <strong>les</strong> artères monumenta<strong>les</strong> où se reflète<br />

l’émergence de la puissance économique d’une jeune<br />

1 Bien entendu, ce mode de traction se maintient deux ans nation prête à célébrer le jubilé de son indépendance.<br />

encore à Merxem – Ijskelder (Glacière) pour y desservir un<br />

embranchement industriel que la SNCB exploite ensuite Son souverain n’est d’ailleurs pas étranger à c<strong>et</strong><br />

jusqu’à son démontage au début de l’année dernière.<br />

urbanisme d’apparat dans la mesure où, à défaut<br />

2 Voyez l’article en page 20 du présent numéro ! d’un impôt sur le revenu, il s’agit bel <strong>et</strong> bien de taxer<br />

<strong>TRAMANIA</strong><br />

05

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