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Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. - tram - tramway

Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. Voie étroite. Historiques tout en couleur. - tram

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TOURS ET ALENTOURS DE FORVILLE<br />

Où se mêlent <strong>les</strong> ART.63, A.1936, A.1945, A.1947 <strong>et</strong> A.2354<br />

La rubrique « Vos bill<strong>et</strong>s svp » vous a conduit à deux<br />

kilomètres du dépôt de Forville. Voici l’occasion de<br />

rappeler quelques pèlerinages cinquantenaires autour<br />

de ce dépôt <strong>et</strong> leurs eff<strong>et</strong>s en termes de préservation<br />

ferroviaire.<br />

Le dépôt de Forville se trouvait au carrefour des<br />

lignes vicina<strong>les</strong> Eghezée – Andenne-Seil<strong>les</strong> (ouverture<br />

le 18 octobre 1889, fin du trafic marchandises fin<br />

1959) <strong>et</strong> Namur – Meeffe (ouverture de Namur à<br />

Forville le 15 mai 1902, jusque Meeffe en 1913, fin<br />

du trafic marchandises hors Namur – Franc-Warêt en<br />

1960).<br />

La remise de ce dépôt est toujours utilisée par le TEC<br />

<strong>et</strong> la maison d’habitation, rach<strong>et</strong>ée par un particulier,<br />

est joliment restaurée. Sa plaque tournante,<br />

démontée <strong>et</strong> stockée par le TTA à Burdinne, a été<br />

volée par un ferrailleur…dire que l’on rêvait de<br />

l’implanter à Amonines !<br />

La casse d’un ART fait découvrir un<br />

fourgon<br />

Pierre Meeuwig passa au large du dépôt de Forville<br />

en 1965 : il assista au démontage de ses voies,<br />

extraites sur crics, sans pouvoir immortaliser <strong>les</strong><br />

opérations. Au même moment, Alain Pastiels voit<br />

dans le journal familial une photo de l’ ART.63 en<br />

attente de démolition au même endroit. Le 2 avril<br />

1965, à 15 ans, il prend « son » bus STIB 38 vers la<br />

gare du Luxembourg, monte dans le train de Namur<br />

<strong>et</strong> puis dans l’AB.957 pour Forville afin d’assister au<br />

spectacle. Le chemin du r<strong>et</strong>our (celui des écoliers), le<br />

mène dans le bus d’Andenne <strong>et</strong> lui fait apercevoir<br />

dans la traversée de Landenne-sur-Meuse 1 la caisse<br />

d’un fourgon au milieu d’un verger ! C’était celle du<br />

fourgon A.2354.<br />

Ce fourgon appartient à la série A.2349-A.2362,<br />

adjugée en 1897 à Baume <strong>et</strong> Marpent <strong>et</strong> livrée deux<br />

ans plus tard ; il est mis en service le 19 octobre<br />

1899 sur la ligne Ans – Oreye. Vers 1939 (?), il est<br />

renuméroté NL.13 (Namur-Luxembourg 13) <strong>et</strong><br />

affecté à Malonne en tant que treizième voiture<br />

« Voies <strong>et</strong> Travaux » du groupe. Ce fourgon eut<br />

l’honneur de participer à la marche d’essai de<br />

l’ART.62, en queue d’un train de plusieurs wagons<br />

dans la redoutable côte de Tramaka, en présence de<br />

membres du conseil d’administration de la SNCV ! Ce<br />

devait être en 1947, année de transformation de c<strong>et</strong><br />

AR en ART par l’atelier d’Andenne (l’ ART.63 cité plus<br />

haut gagna son « T » l’année suivante, dans le même<br />

atelier).<br />

La restauration <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

pérégrinations du fourgon A.2354<br />

Ayant obtenu un accord de principe pour le rachat de<br />

la caisse, le 10 novembre 1969, Alain Pastiels se<br />

précipite à Roulers chez le ferrailleur démolissant <strong>les</strong><br />

derniers fourgons du littoral : il rachète in extremis<br />

<strong>les</strong> balcons du fourgon A.2205, qui seront convoyés<br />

le <strong>mois</strong> suivant vers Bruxel<strong>les</strong>, dans la 2 CV d’un<br />

condisciple. Lors du second voyage, <strong>les</strong> phares de la<br />

voiture surchargée éclairaient le ciel ! Une autre<br />

caisse, la A.2511, livra un quinqu<strong>et</strong>. Finalement, le 2<br />

septembre 1970, Alain Pastiels achètera la caisse<br />

du fourgon pour 5.000 BEF 2 à son propriétaire, un<br />

ancien ouvrier des ateliers d’Andenne-Seil<strong>les</strong>.<br />

L’intérieur du fourgon abritait un pigeonnier dont <strong>les</strong><br />

étagères n’étaient autres que des plaques « bois »<br />

des <strong>tram</strong>ways de Namur. Des plaques du 3 <strong>et</strong> du 5<br />

étaient hélas exposées aux déjections décapantes des<br />

volati<strong>les</strong> <strong>et</strong> celle d’un 4 barré avait été découpée pour<br />

fournir des lattes, mais celle d’un 2 avait la face vers<br />

le bas…<br />

Du 3 au 6 septembre 1970, Alain Pastiels démonta<br />

la caisse qui prit le chemin du jardin familial à Uccle,<br />

avenue Bel Air, à bord du camion de l’un de ses<br />

professeurs. Un autre prof l’avait hébergé à proximité<br />

pendant le démontage.<br />

La caisse étant dépourvue de châssis, notre homme<br />

fit l’acquisition le 12 juill<strong>et</strong> 1971 du châssis du<br />

wagon-échelle 51552 du dépôt de Quaregnon, bâti<br />

sur le châssis de la remorque « voyageurs » du<br />

service électrique A.1945 (série 1939-1958,<br />

Ragheno, 1908). Ach<strong>et</strong>é 11.800 BEF 3 , ce châssis fut<br />

démonté du 13 août au 28 septembre <strong>et</strong> arriva à<br />

Uccle en pièces détachées via un terrain vague <strong>et</strong> un<br />

trou percé dans le mur du jardin.<br />

Le fourgon <strong>et</strong> son châssis furent patiemment<br />

restaurés <strong>et</strong> réassemblés dans le jardin de l’avenue<br />

Bel Air : un véritable one man show. Dès le 12<br />

décembre 1971, le fourgon faisait ses premiers tours<br />

de roue ! La cheminée du poêle, qui dépassait le<br />

niveau des murs, y fut même la cible d’un tireur à la<br />

carabine ! Le terrain vague, si utile pour <strong>les</strong><br />

transports, devant être construit, le fourgon restauré<br />

fut évacué vers un second terrain vague du 15<br />

décembre 1975 au 4 janvier 1976, pour ne pas rester<br />

ad vitam a<strong>et</strong>ernam à Uccle.<br />

Après avoir pivoté de 45° grâce à la mise en branle<br />

de vérins de machines à vapeur vicina<strong>les</strong>, le fourgon<br />

franchit le mur du jardin par une brèche de 5 m <strong>et</strong><br />

1 Commune sur la rive gauche de la Meuse, fusionnée avec<br />

Andenne en 1977.<br />

<strong>TRAMANIA</strong><br />

20<br />

2 De 1970 à 2014, l’application de l’indice des prix à la<br />

consommation fait multiplier ce prix par 5, soit 620 EUR<br />

actualisés. Une belle somme pour <strong>les</strong> budg<strong>et</strong>s d’alors !<br />

3 Idem, soit 1.460 EUR

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