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Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. - tram - tramway

Revue TRAMANIA - tous les 3 mois. Tramways belges et étrangers. Voie étroite. Historiques tout en couleur. - tram

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avec <strong>les</strong> communes intéressées <strong>et</strong> avec le Ministère<br />

de la guerre, soucieux de garder c<strong>et</strong>te ligne sous le<br />

feu des forts de Fléron. S’il avait été réalisé, ce proj<strong>et</strong><br />

aurait relié par <strong>tram</strong> <strong>les</strong> réseaux de Liège <strong>et</strong> de<br />

Verviers, avec des écartements différents, bien sûr.<br />

Au cours de l’exercice 1906, la SNCV prit en<br />

considération une autre extension, de Sprimont à<br />

Chênée. C<strong>et</strong>te ligne aurait été exploitée en traction<br />

électrique « comme la ligne Spa – Verviers ». Ce ne<br />

sera pas le vicinal, mais le 14 de l’ Est-ouest qui<br />

reliera in fine Liège à Trooz, au cours de l’été 1914 !<br />

L’écartement de ces deux extensions avortées n’est<br />

pas cité. Seule aboutira l’extension vers Trooz, déjà<br />

prête sur le papier en 1902.<br />

L’extension vers Trooz<br />

Comme vous ne l’ignorez pas, à l’apogée de la Belle<br />

Epoque, la SNCV tablant sur le succès de ses lignes,<br />

au départ souvent isolées, ambitionne d’améliorer le<br />

maillage de son réseau, prolonge ou construit des<br />

lignes dont la viabilité n’est pas garantie d’emblée.<br />

N’échappant pas à c<strong>et</strong>te tendance, le <strong>tram</strong> des<br />

carrières doit dépasser le plateau de Sprimont pour le<br />

relier à Trooz au CF Liège - Cologne. L’absence de<br />

route entre ces deux localités plaide en faveur d’une<br />

voie plus onéreuse car établie en site propre sur la<br />

majeure partie de ses 14,560 km <strong>et</strong> exposée aux<br />

rigueurs hiverna<strong>les</strong> du nord-est (il arrivera aux<br />

usagers d’un <strong>tram</strong> surpris par une méchante congère<br />

d’avoir à passer la nuit blottis près du p<strong>et</strong>it diable<br />

préposé au chauffage de leur voiture).<br />

Répartis en deux lots, <strong>les</strong> travaux seront adjugés <strong>les</strong><br />

2 mars 1904 <strong>et</strong> le 3 mai 1905. Le 1 er septembre de<br />

l’année suivante, le PS atteint Louveigné ;le 24<br />

janvier 1907 il arrive au viaduc de Trooz après avoir<br />

étrenné au passage un beau tunnel de 90 m, tout<br />

droit sorti d’une panoplie de train de salon <strong>et</strong> promu<br />

aujourd’hui au rang respectable de cellier. Revenu<br />

pourtant à l’altitude de Poulseur, le chantier<br />

s’essouffle car il faudra bien un an de plus pour<br />

rejoindre la station de l’Etat, le 22 janvier suivant. Le<br />

<strong>tram</strong> Est-Ouest ne s’étant pas encore invité à Trooz,<br />

le PS peut y étendre ses tentacu<strong>les</strong> en direction des<br />

nombreuses industries situées bordant la Vesdre.<br />

Entre-temps, l’indice 458 a succédé au primitif 273.<br />

Comment éliminer l’exploitant <strong>et</strong> lui<br />

substituer un autre ?<br />

La SNCV lança une nouvelle adjudication pour l’exploitation<br />

de la ligne prolongée <strong>et</strong> voulut augmenter<br />

le capital. Mais la Société anonyme pour l’Exploitation<br />

de Railways Vicinaux avait pris la précaution de<br />

souscrire 14 actions du capital de la ligne elle-même<br />

<strong>et</strong> pouvait donc entraver l’opération de fusion du<br />

premier capital avec le second ! La société n’abusa<br />

pas de ses droits : bonne fille, alors que son contrat<br />

avait été résilié pour le 28 février 1903, elle se<br />

contenta d’obtenir le droit de poursuivre l’exploitation<br />

jusqu’à la mise en service de l’extension vers Trooz.<br />

<strong>TRAMANIA</strong><br />

08<br />

Le nouvel exploitant…liégeois<br />

Lors de l’adjudication de la nouvelle ligne, le 22 août<br />

1903, c’est un industriel liégeois, Camille Hiard, qui<br />

l’emporta face à cinq autres candidats. Il constitua le<br />

6 janvier 1904 à Liège la Société anonyme du vicinal<br />

Poulseur – Sprimont – Trooz, une société aussi<br />

liégeoise que la première était bruxelloise (MB 24-25-<br />

26/01/04), avec un capital de 100.000 BEF répartis<br />

en 1.000 actions de 100 BEF.<br />

Voici <strong>les</strong> comparants <strong>et</strong> leurs parts : Camille Hiard,<br />

industriel à Liège (75), Jeanne Charlier, veuve de<br />

Jean Hiard (100), Antoine Pirenne, directeur de<br />

banque (75 en son nom + 75 au nom de M. Poul<strong>et</strong>),<br />

Joseph Hicgu<strong>et</strong>, rentier à Liège (175), Ferdinand<br />

Morimont, chef de service aux <strong>Tramways</strong><br />

communaux de Liège (50), Emile Sacré, avocat à<br />

Liège (150), Ju<strong>les</strong> Lepère, candidat-notaire (50). En<br />

rémunération de l’apport de la concession, Camille<br />

Hiard reçut 250 actions supplémentaires. Aucun<br />

riverain ou utilisateur de la ligne, donc…<br />

Logique comptable<br />

Bien que théoriquement fort rentable selon <strong>les</strong> études<br />

préalab<strong>les</strong> à la construction du PS, la SNCV déplore<br />

dans ses rapports annuels la modestie des résultats :<br />

de quoi laisser perplexes ses éminents<br />

administrateurs. La faute incombe au tarif exorbitant<br />

que perçoit l’Etat sur le transport de la pierre de<br />

taille, sans doute considérée comme un produit de<br />

luxe dont la manutention se révèle particulièrement<br />

laborieuse, <strong>et</strong> qui dissuade <strong>les</strong> carriers de la contrée<br />

de faire appel au rail pour évacuer leur produits.<br />

Et si, au grand dam des conducteurs de fardiers, il<br />

est remédié à c<strong>et</strong>te pénible situation, l’extension du<br />

vicinal à Trooz n’améliorera guère <strong>les</strong> rec<strong>et</strong>tes. A titre<br />

d’exemple, le bénéfice dégagé au terme de la<br />

première année d’exploitation de la totalité de la ligne<br />

représente 47% de la rec<strong>et</strong>te perçue, avant déduction<br />

des amortissements ainsi que des intérêts dus le<br />

capital. Bien entendu, si la question tarifaire a pu<br />

jouer pour le trafic à courte ou moyenne distance,<br />

elle ne s’est jamais posée aux maîtres carriers<br />

expédiant au loin leur noble produit. Ils ne peuvent<br />

néanmoins que louer la présence du vicinal qui leur<br />

facilite la tâche…<br />

Ainsi, <strong>les</strong> carrières de Florzé, exploitées un peu plus<br />

au sud de ses consoeurs, par la Société Louis De<br />

Wael (établie à Molenbeek) qui s’active dans la<br />

construction de prestige, n’ont pu faire l’économie<br />

d’un long raccordement particulier. Après un parcours<br />

de 3 kilomètres en siège indépendant, celui-ci perm<strong>et</strong><br />

à ses curieuses locomotives, surbaissées afin de se<br />

jouer d’un tunnel bas de plafond, d’atteindre la ligne<br />

42 à la station de Martinrive (entre Rivage <strong>et</strong><br />

Aywaille) immédiatement en aval du pont-rail<br />

franchissant l’Amblève (plan en face). Mais que l’on<br />

se rassure, le coût de ce « scenic railway » n’a guère<br />

dû obérer <strong>les</strong> affaires du l’important entrepreneur<br />

bruxellois encore bien actif dans la construction<br />

d’ensemb<strong>les</strong> de type administratif.

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