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AVRIL <strong>2018</strong><br />
SPONSORED BY AGEF SINCE 1958<br />
Engagement, kennsch?<br />
Was Ängste uns sagen Seite 5<br />
Kunstfreiheit: ein Freipass für Sexismus? Seite 17<br />
Engagez-vous<br />
qu'ils disaient !<br />
Vie universitaire : In Vino Veritas Page 4<br />
Société : On se la colle chez des inconnus ? Page 24<br />
04.<strong>2018</strong><br />
1
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EDITORIAL<br />
SOMMAIRE / INHALT<br />
Cerise Drompt<br />
Rédactrice en chef<br />
Rédaction<br />
francophone<br />
Noah Fend<br />
Chefredakteur<br />
Deutschsprachige<br />
Redaktion<br />
Vie universitaire<br />
Unileben<br />
Unipolitique · Unipolitik<br />
4-5<br />
6-7<br />
L’engagement ou la<br />
pertinence au-delà de<br />
toute utilité pratique ?<br />
Aujourd’hui, nous parlerons engagement.<br />
D’engagements qui paraissent étonnants,<br />
comme celui grandissant des femmes au<br />
service militaire, voire p.14. Mais aussi<br />
du sens qui en émane, lorsque l’étudiant<br />
s’éprend pour une cause qu’il fait sienne<br />
et pour laquelle il accorde son temps, son<br />
énergie au-delà de l’intérêt financier. Pour<br />
tout nihiliste convaincu, Nietzsche (entre<br />
autres) est utilisé à tour de bras pour rejeter<br />
d’un revers de main cette énergie<br />
gaspillée pour un idéal « branlant ». Il est<br />
vrai que l’utilité pratique à court-terme de<br />
l’engagement personnel pour une cause<br />
ou une autre n’est pas évidente. Il est aussi<br />
vrai que s’essouffler pour une cause aussi<br />
noble soit-elle, parlons de féminisme<br />
ou de véganisme pour citer les dernières<br />
tendances, reste incomplet. Mais peutêtre<br />
est-ce la multiplicité de ces luttes qui<br />
est seule capable de pousser le chariot<br />
des systèmes de pensées vers un « monde<br />
meilleur » ? Mmmh… Et revenons sur<br />
ce besoin constant d’utilité pratique : le<br />
troupeau estudiantin est trop nombreux.<br />
Conséquence ? Les places dans le monde<br />
professionnel sont très chères. Mais l’engagement<br />
ne permettrait-il pas aux étudiants<br />
qui s’y adonnent de se différencier,<br />
justement, de ce troupeau ? Et de fait,<br />
d’avoir de meilleures perspectives professionnelles<br />
? L’article du dossier p. 10 parcoure<br />
cette question. L’engagement revêt<br />
aussi des formes moins puritaines par les<br />
techniques manipulatoires qu’il utilise.<br />
Pensez aux grandes ONG qui engagent,<br />
c’est le cas de le dire, des démarcheurs formés<br />
pour draguer votre bourse afin d’en<br />
aspirer sa substance vitale à savoir, la money<br />
money. Votre curiosité sur ce thème<br />
sera assouvie p.12.<br />
Toute l’équipe <strong>Spectrum</strong> s’est engagée<br />
pleinement pour vous faire découvrir<br />
ces différents univers flirtant avec l’engagement;<br />
son utilité et ses conséquences.<br />
Que le vent inter-semestriel vous soit bon,<br />
savyy !?<br />
Engagiert euch!<br />
„I want you for U.S. Army“, sagt der hagere,<br />
weisshaarige Uncle Sam mit eindringlichem<br />
Blick auf dem inzwischen<br />
weltbekannten Rekrutierungsplakat aus<br />
dem ersten Weltkrieg. Damals für militärische<br />
Zwecke genutzt, haben wir ihn<br />
für unsere aktuelle Titelseite geborgt. Er<br />
stoppt den gemütlich daherschlendernden<br />
Studenten und fragt in perfekter Jugendsprache:<br />
„Engagement, kennsch?“<br />
Wir haken bei Uncle Sam ein und fragen<br />
weiter: Was bringt uns eigentlich dazu,<br />
uns für etwas einzusetzen? Ist es purer<br />
Eigennutz? Innere Überzeugung? Ein<br />
Dienst an der Allgemeinheit? Auf Seite<br />
11 setzen wir uns mit den Grundsatzfragen<br />
auseinander und legen das wichtige<br />
Fundament dieses Dossiers.<br />
Anlässlich des fünfzigjährigen Jubiläums<br />
der 68er-Bewegung schauen wir<br />
auf Seite 13 ausserdem mit Adam Wyden<br />
auf sein damaliges Engagement für<br />
mehr Freiheit zurück und stellen auf Seite<br />
15 schliesslich Laura Zimmermann,<br />
Co-Präsidentin der Operation Libero, die<br />
Frage nach der angeblich apolitischen<br />
Jugend.<br />
Nach grossem Engagement unsererseits<br />
für dieses Dossier wissen wir: Engagement<br />
ist wichtig. Nur, wenn wir für<br />
unsere Anliegen einstehen, wenn wir<br />
uns für einander und für unsere Überzeugungen<br />
einsetzen, können wir etwas<br />
verändern. Im schnelllebigen, digitalen,<br />
individuell ausgerichteten Alltag im Jahr<br />
<strong>2018</strong> tendieren wir dazu, dies zu vergessen<br />
und das Potenzial jedes einzelnen<br />
Engagements zu unterschätzen. Lasst<br />
euch von unseren engagierten Dossier-Geschichten<br />
inspirieren, fasst euch<br />
ein Herz und engagiert euch!<br />
Le Sénat : organe décisionnel de poids<br />
ou simple relais de la politique cantonale ?<br />
Archive<br />
Dossier<br />
Culture · Kultur<br />
Tribune · Kommentar<br />
Fribourg · Freiburg<br />
Critique · Kritik<br />
Société · Gesellschaft<br />
Portrait<br />
Kurzgeschichte<br />
Uni'comics<br />
Die Andere<br />
Agenda · Impressum<br />
8<br />
10-15<br />
16-17<br />
18-19<br />
20-21<br />
Fribourg : Univers vintage et loufoque à Vuadens<br />
Mit Spaten und Bagger für Bildung und Kultur<br />
Studierende müssen Alkohol trinken<br />
– oder nicht?<br />
22-23<br />
24-25<br />
26<br />
27<br />
28<br />
29<br />
31<br />
04.<strong>2018</strong><br />
3
VIE UNIVERSITAIRE<br />
In vino veritas<br />
Si vous faites partie des personnes qui ne connaissent pas encore l’existence de la « Wine<br />
association », ce qui suit est fait pour vous. Partons à la découverte de cette association qui<br />
veut faire découvrir les vins de nos régions, avec Benjamin Egger, son président, étudiant à<br />
l'Université de Fribourg.<br />
JODIE NSENGIMANA<br />
Comment vous est venue l’idée de la<br />
« Wine Association » ? Était-ce une<br />
idée collective ?<br />
Après quelques mois de travail au milieu<br />
des vignes valaisannes et après avoir suivi<br />
un bref séminaire introductif à la dégustation,<br />
j’ai appris à apprécier le jeu de la<br />
découverte des saveurs du vin et ce, sans<br />
bénéficier d’une expérience et d’un savoir<br />
immense sur la question. J’ai souhaité<br />
donner la chance aux étudiants de l’Université<br />
d’apprendre également à se faire<br />
plaisir, de venir passer de bons moments<br />
à travers la découverte et la dégustation<br />
du vin et c’est tout naturellement que<br />
nous nous sommes retrouvés, entre amis<br />
épicuriens, à essayer de monter un projet.<br />
Qu’est-ce que l’association a de plus<br />
à offrir ? Quel but principal se cache<br />
derrière ce nom ?<br />
Elle souhaite montrer que la dégustation<br />
de vin ne s’apparente pas à une activité<br />
élitiste nécessitant à la fois l’usage de<br />
termes pompeux et d’un portemonnaie<br />
bien garni mais qu’au contraire, quand<br />
on est étudiant et que l’on dispose de<br />
curiosité comme unique richesse, on<br />
peut apprendre beaucoup.<br />
N’est-ce pas un peu « dangereux » de<br />
promouvoir l’alcool au sein de l’Université<br />
?<br />
Non, je ne crois pas que l’alcool est ce que<br />
l’on doit retenir d’un vin. On doit retenir<br />
la richesse de ses arômes, la subtilité de sa<br />
fabrication, sa sublimation en l’associant<br />
à un met délicat et surtout les moments<br />
d’amitié et de plaisir qui sont associés à sa<br />
dégustation.<br />
En quelques mots, peux-tu m’expliquer<br />
comment sont organisés les événements<br />
et qui est responsable de quoi ?<br />
Ils sont orchestrés d’une main de maître<br />
par l’ensemble du comité, qui d’abord réfléchit<br />
à l’orientation qu’il veut donner à<br />
chaque événement, puis aux personnes<br />
que l’on doit contacter pour créer un événement<br />
de qualité. Nous nous répartissons<br />
ensuite les tâches pour que chacun<br />
se sente impliqué.<br />
Depuis la gauche : Julien Cornuaud, responsable de la filliale fribourgeoise<br />
de La couleur du vin accompagné d'un membre de son équipe.<br />
Comment expliques-tu que les<br />
événements aient un tel succès<br />
en si peu de temps ?<br />
Nous essayons de créer des événements<br />
qui cumulent deux éléments clés : La<br />
qualité et un coût mesuré. Nous cherchons<br />
la qualité des intervenants, des<br />
produits, de l’encadrement, pour offrir<br />
un moment de plaisir enrichissant.<br />
Nous voulons parallèlement prouver<br />
qu’il est possible de goûter à de très<br />
bons produits, d’apprendre beaucoup,<br />
de passer un moment agréable en toute<br />
simplicité, sans avoir à nous ruiner. Nos<br />
événements doivent être accessibles<br />
à toutes les étudiantes et tous les étudiants.<br />
Nous cherchons, parallèlement à<br />
ces deux critères, à proposer des événements<br />
qui soient toujours différents afin<br />
d’ouvrir au maximum les perspectives et<br />
traiter de la thématique du vin dans son<br />
ensemble, de la vigne au verre.<br />
Est-ce difficile de se lancer dans une<br />
telle aventure si jeune ?<br />
Nous remarquons au contraire que non,<br />
la jeunesse nous ouvre des portes, auprès<br />
des vignerons-encaveurs, auprès des<br />
œnothèques ou des magasins de vin car<br />
effectivement, un travail doit être fait pour<br />
intéresser les jeunes aux vins. Jeunes qui<br />
seront les clients de demain. Toutes ces<br />
personnes souhaitent vraiment partager<br />
leur passion avec des amateurs de vin et<br />
nous sommes ainsi très bien accueillis.<br />
Toi qui est si friand de citation,<br />
en as-tu une pour conclure ?<br />
Sur toutes celles qui ont été inspirées par<br />
le trop ou le trop peu de vin, je choisirais<br />
peut-être de mettre en avant celle de<br />
Salvador Dali qui dit que « celui qui sait<br />
déguster ne boit plus jamais de vin mais<br />
goûte des secrets », parce que la curiosité<br />
ouvre énormément de portes et le vin<br />
délie les langues, prémisse à de belles<br />
histoires.<br />
PETIT LEXIQUE DU VIN<br />
Tirer au Guillon Prendre le vin directement<br />
dans le tonneau, à l’aide d’un<br />
guillon.<br />
Biodynamie Dans le concept de<br />
biodynamie, la terre, la vigne et le sol<br />
sont vus comme un écosystème fragile<br />
dont il faut maintenir l’équilibre.<br />
Aucun ajout artificiel n’est apporté.<br />
Bâtonnage Mélanger le vin afin de<br />
remettre en suspension la lie et de<br />
permettre de se débarrasser de ses<br />
caractéristiques visqueuses.<br />
Pour plus d’informations sur les<br />
événements organisés par la « Wine<br />
Association » : Fribourg Wine Association,<br />
sur facebook.<br />
© Photo: Jodie nsengimana<br />
4 04.<strong>2018</strong>
© Foto: Michael Wiederkehr<br />
Was Ängste uns sagen<br />
UNILEBEN<br />
<strong>Spectrum</strong> besucht die psychologische Beratungsstelle der Uni Freiburg und spricht mit Jean<br />
Ducotterd über Krisen und deren Auswirkungen sowie Chancenpotential.<br />
MICHAEL WIEDERKEHR<br />
Jean Ducotterd, seit fünfzehn Jahren<br />
betreuen Sie Studierende an der Uni<br />
Freiburg. Heute sprechen wir über<br />
persönliche Krisen. Was ist eine Krise?<br />
Eine Krise ist ein Moment, in dem ein<br />
Mensch in seinem Innern völlig unaufgeräumt<br />
ist, es besteht ein Ungleichgewicht<br />
zwischen drei miteinander verknüpften<br />
Bereichen: den Emotionen,<br />
der Rationalität und den Gefühlen. Es<br />
wird stark emotional oder stark rational<br />
betont reagiert, ohne dabei auf die Gefühle<br />
zu hören. Meist sind solche Krisen<br />
mit Stress verbunden. Die Stressoren,<br />
also die Faktoren, die Stress auslösen,<br />
sind etwa Leistungsdruck während des<br />
Studiums, Konflikte in sozialen Gruppen,<br />
Trennungen, Familienprobleme<br />
oder natürlich Gesundheitsprobleme<br />
wie psychiatrische Krankheiten.<br />
Also sollten wir Krisen ausweichen?<br />
Nein, Krisen haben eine Funktion,<br />
sie sind Entwicklungsmomente. Die<br />
Schwierigkeit für Studierende ist, dass<br />
sie Krisen oft alleine durchleben und<br />
bewältigen. Es fehlt ihnen der Rückhalt,<br />
den sie in ihrer ursprünglichen Umgebung<br />
im Elternhaus genossen. Kommt<br />
hinzu, dass die Menschen, an welche<br />
sich Studierende dann wenden, oft<br />
Gleichaltrige sind. Es fehlen Gesprächspartner,<br />
die Ähnliches bereits erlebt<br />
haben, die ihnen durch den Austausch<br />
eigener Erfahrungen helfen könnten.<br />
Oft drücken sich Krisen durch Ängste<br />
aus. Wie können wir auf die Angst<br />
reagieren?<br />
Ängste sind nichts Schlechtes, sie sind<br />
Abwehrmechanismen, die einen Sinn<br />
haben und einen Zweck erfüllen. Aber<br />
gerade in einer Krise werden Gefühle so<br />
erlebt, als seien sie anormal. Wir möchten<br />
ihnen entfliehen, sie meiden. Wir<br />
möchten unsere Emotionen nicht konfrontieren.<br />
So geraten wir in ein defensives<br />
Verhalten und ziehen uns zurück.<br />
Können Sie ein Beispiel nennen?<br />
Ein Student, der zu mir kam, hatte<br />
Angst, seinen Eltern gegenüber zuzugeben,<br />
dass er durch eine Prüfung gefallen<br />
war. Er verschob die Beichte, in<br />
der Hoffnung, bei der Wiederholung die<br />
Prüfung zu bestehen und dann die ganze<br />
Geschichte erzählen zu können. Das<br />
ging jedoch schief, er fiel wieder durch<br />
und erhielt einen definitiven Fehlversuch,<br />
konnte also den Bachelor nicht<br />
abschliessen. Die Angst steigerte sich<br />
immer mehr und er mied schlussendlich<br />
die Eltern vollständig, sprach gar<br />
nicht mehr mit ihnen. Der Student<br />
wusste nicht, wie er die Angst überwinden<br />
könnte. Theoretisch ist es einfach,<br />
wir können bei einer Angst entscheiden,<br />
vor ihr zu fliehen oder die Konfrontation<br />
zu suchen. In diesem Fall wäre es wohl<br />
sinnvoll, die Kommunikation mit den<br />
Eltern weiterzuentwickeln und einen<br />
Weg zu suchen, über die unangenehme<br />
Situation zu sprechen.<br />
Wie gelingt uns eine gesunde<br />
Konfrontation mit unserer Angst?<br />
Idealerweise in einer ersten Phase durch<br />
eine Analyse. Gespräche mit anderen<br />
helfen uns, unsere Situation besser zu<br />
verstehen. Das banale Verständnis reicht<br />
nicht aus. Wir lernen, was eine Emotion<br />
uns mitteilt. Angst sagt mir: Vorsicht,<br />
hier könnte etwas geschehen! Wenn wir<br />
verstehen, warum wir ein bestimmtes<br />
Gefühl erleben, gewinnen wir die Möglichkeit,<br />
eine Verhaltensänderung anzusteuern<br />
und uns weiterzuentwickeln.<br />
Ist das der Weg aus einer Krise heraus?<br />
Ja, auch bei Trennungen. Hier ist die<br />
überwiegende Emotion die Trauer. Die<br />
Betroffenen durchleben einen Trauer-<br />
beziehungsweise Abschiedsprozess.<br />
Auch vor der Trauer können wir fliehen,<br />
sie verdrängen und die Auseinandersetzung<br />
mit ihr meiden. Konfrontation ist<br />
nicht angenehm, doch sie gehört zum<br />
Prozess. Eine Trennung – etwa von den<br />
Eltern – ist mit Reibung verbunden, Gefühle<br />
wie Zorn und Wut sind typischerweise<br />
involviert.<br />
Wir konfrontieren Gefühle und<br />
investieren aktiv Zeit in die Krisenbewältigung.<br />
Manche entscheiden sich, eine Reise<br />
nach Südamerika zu machen, anstatt<br />
eine Therapie in Angriff zu nehmen.<br />
Vielleicht wäre die Konfrontation mit<br />
den eigentlichen Problemen wertvoller.<br />
...was uns womöglich zu Ihnen führt.<br />
(Lacht) Oder zu meiner Kollegin!<br />
Bis zu 300 Studierende und Doktorierende<br />
werden von Jean Ducotterd<br />
und Rita Rämy bei der psychologischen<br />
Beratungsstelle betreut. Sie<br />
sind an der Route-Neuve 7A, 1700<br />
Freiburg (Eingang rechts) zu finden.<br />
Mehr Informationen sind unter<br />
http://www.unifr.ch/cpe/de/index.<br />
html erhältlich.<br />
Das vollständige<br />
Interview findest<br />
du auf unserer<br />
Website:<br />
04.<strong>2018</strong><br />
5
UNIPOLITIQUE<br />
Le Sénat : organe décisionnel de poids<br />
ou simple relais de la politique cantonale ?<br />
Le Sénat, selon le site de notre Université, est son « organe délibératif suprême ». Il est censé<br />
définir « la politique générale et les grandes lignes du développement de l’Université ». Mais<br />
quel est son rôle effectif ? Jean-Thomas Vacher, seul représentant des étudiants au Sénat,<br />
nous aide à y voir plus clair.<br />
ARTHUR ROSSIER<br />
Le Sénat se compose de douze<br />
membres. La moitié d’entre eux<br />
sont des politiciens, délégués soit par<br />
le Grand Conseil, soit par le Conseil<br />
d’Etat. Six représentants de l’Université,<br />
soit trois professeurs, un représentant<br />
du corps intermédiaire, un étudiant et<br />
un membre du personnel administratif,<br />
complètent le tableau. Ils constituent le<br />
Sénat, l’organe législatif de l’Université.<br />
Avec une demi-douzaine de séances<br />
par an, « C’est là que tous les statuts de<br />
l’Université sont choisis. Nous élisons le<br />
recteur ou la rectrice, et décidons, sous<br />
proposition, des membres destinés à<br />
siéger dans les commissions universitaires<br />
». Il s’agit donc d’un organe essentiel<br />
au fonctionnement de l’Université,<br />
puisque chargé d’établir les règlements<br />
internes à celle-ci. Mais qu’en est-il dans<br />
les faits ? Et quel est le rôle d’un membre<br />
du Sénat ?<br />
« C’est bien qu’on ait conservé une<br />
place au Sénat, mais je pense qu’elle<br />
pourrait tout de même être un peu<br />
plus importante »<br />
« Chaque membre reçoit un ordre du<br />
jour avec les documents à étudier »,<br />
nous dit Jean-Thomas. « En général,<br />
je les lis tous. J’analyse tous les points<br />
qui concernent les étudiants. Et puis,<br />
quand il y a des éléments de ces documents<br />
qui concernent les règlements<br />
des facultés, par exemple, j’en informe<br />
mes collègues du comité, qui sont présents<br />
au conseil de faculté. Je leur demande<br />
s’ils sont satisfaits de ces modifications.<br />
Si ce n’est pas le cas, je note<br />
leurs commentaires. Je fais également<br />
office de pont entre le sénat et le comité<br />
de l’AGEF. Ainsi, j’informe le comité<br />
après chaque séance du sénat et je<br />
rédige un rapport ». Mais les étudiants<br />
ont-ils une réelle influence, avec un<br />
seul représentant du monde estudiantin<br />
sur les douze membres du Sénat ?<br />
« Avant, nous avions deux sièges au Sénat.<br />
A présent, ce n’est plus le cas. C’est<br />
bien qu’on ait conservé une place, mais<br />
je pense qu’elle pourrait tout de même<br />
être un peu plus importante ».<br />
Le Sénat, l’ultime étape du processus<br />
décisionnel<br />
D’autant plus que le Sénat, précise<br />
Jean-Thomas, n’est que l’étape ultime<br />
du processus décisionnel : « si l’on veut,<br />
le Sénat, c’est le dernier moment pour<br />
exprimer quelque chose. Mais c’est aussi<br />
le moment où les dossiers sont pratiquement<br />
déjà bouclés. Par conséquent,<br />
ce n’est pas un lieu où il y aura des<br />
heures de débat. Typiquement, pour les<br />
règlements des facultés, le travail aura<br />
déjà été réalisé par ces dernières même<br />
si l’essentiel des échanges et négociations<br />
se fait en dehors des séances ». Il<br />
s’agit donc « d’aller au contact des politiques<br />
et des autres membres de l’Université,<br />
afin de faire entendre sa voix ».<br />
Mais si les dossiers sont déjà bouclés,<br />
ne s’agit-il pas alors d’apposer un tampon<br />
officiel sur une décision déjà prise ?<br />
En deux ans, Jean-Thomas nous le<br />
confie, aucun document n’a été rejeté<br />
par le Sénat : « si les documents arrivent<br />
au Sénat, c’est qu’ils ont déjà été bien<br />
travaillés avant. Il y a des modifications<br />
qui peuvent se faire. Mais globalement,<br />
qu’un texte entier soit refusé, ça n’arrive<br />
jamais ».<br />
« Le politique prend quand même le<br />
pas sur l’universitaire »<br />
Le Sénat permet-il toutefois de représenter<br />
avec efficacité les intérêts des<br />
étudiants ? Ou s’agit-il d’un organe politique<br />
destiné à traduire les volontés<br />
du Conseil d’Etat ? Il semble en tous<br />
les cas, selon Jean-Thomas, que « le<br />
politique y prend quand même le pas<br />
sur l’universitaire ». La décision très<br />
controversée relative à la hausse des<br />
taxes universitaires, quant à elle, était<br />
tout à fait exceptionnelle. Les membres<br />
du Sénat n’en ont été avertis qu’au<br />
moment-même de la séance, sans que<br />
cette décision n’ait été mentionnée<br />
dans l’ordre du jour.<br />
© Illustration: Guillaume Babey<br />
6 04.<strong>2018</strong>
Stipendieninitiative: Was bleibt?<br />
UNIPOLITIK<br />
Knapp drei Jahre ist es her, dass die Studierenden mit ihrer Forderung nach einem vereinheitlichten<br />
und existenzsichernden Stipendienwesen an der Urne Schiffbruch erlitten. Die<br />
Kontroverse um die Unterstützungsgelder dauert jedoch an.<br />
LORENZ TOBLER<br />
Studiengebühren, Lehrbücher, Unterkunft,<br />
Verpflegung, Erwerbsausfall –<br />
wer studiert, hat einen grossen finanziellen<br />
Aufwand. Wer in der Schweiz für all<br />
diese Aufwendungen nicht aus eigener<br />
Kraft aufkommen kann, hat die Möglichkeit,<br />
staatliche Ausbildungsbeiträge<br />
zu beantragen. Ob man schlussendlich<br />
jedoch ein Stipendium oder ein Ausbildungsdarlehen<br />
erhält, hängt in der<br />
Schweiz stark vom Wohnort ab: Jeder<br />
der 26 Kantone hat ein eigenes Stipendienwesen.<br />
Gegen diese Ungleichheit<br />
lancierte der Verband der Schweizer<br />
Studierendenschaften (VSS) eine eidgenössische<br />
Volksinitiative, die die Vereinheitlichung<br />
des Stipendienwesens und<br />
die Erhöhung der Beiträge für die Studierenden<br />
vorsah.<br />
Kantonale Mindeststandards<br />
Erst am 4. März wurde im Kanton Aargau über ein neues Stipendiengesetz abgestimmt.<br />
© Foto: JFDP AG<br />
Die nationale Mobilisation der Studierendenverbände<br />
führte schliesslich dazu,<br />
dass immer mehr Kantone einem Konkordat<br />
beitraten, welches Mindeststandards<br />
für die Vergabe von Ausbildungsbeiträgen<br />
vorsieht. Der Bund unterstützte<br />
diese Entwicklung mit Zuschüssen an die<br />
Kantone. Die Volksinitiative selber wurde<br />
jedoch im Sommer 2015 klar abgelehnt.<br />
Auf dem Konkordatsweg indes schritt die<br />
Vereinheitlichung weiter voran: Zu Beginn<br />
dieses Jahres beschloss mit Schaffhausen<br />
der letzte Kanton, ebenfalls beizutreten.<br />
Ist in absehbarerer Zeit also die<br />
Forderung der Stipendieninitiative nach<br />
gleichem Bildungszugang für alle erfüllt?<br />
Die Antwort lautet: Jein. Denn während<br />
die Vereinheitlichung des Stipendienwesens<br />
tatsächlich vorangetrieben wurde,<br />
blieb der Anspruch, durch die Beiträge<br />
einen minimalen Lebensstandard gewährleisten<br />
zu können, zurück.<br />
Kein gesichertes Existenzminimum<br />
Die Volksinitiative verlangte eine Orientierung<br />
der gewährten Ausbildungsbeiträge<br />
am sozialen Existenzminimum der<br />
Sozialhilfe, welches neben Wohnkosten<br />
und medizinischem Grundbedarf auch<br />
einen Grundbedarf für den Lebensunterhalt<br />
von jährlich 11'832 Franken vorsieht.<br />
Das Stipendienkonkordat regelt die Höhe<br />
der Beiträge nur insofern, als es von den<br />
Kantonen fordert, dass überall Beiträge<br />
von bis zu 16'000 Franken möglich sein<br />
müssen. Den Kantonen ist es also weiterhin<br />
erlaubt, erheblich weniger als das<br />
soziale Existenzminimum zu finanzieren,<br />
was in unterschiedlichem Masse auch<br />
gemacht wird – 2016 betrug die durchschnittliche<br />
Stipendienleistung pro Jahr<br />
8'600 Franken. Ausbildungsbeiträge haben<br />
damit weiterhin eher die Funktion,<br />
die nötigsten Löcher bei Armutsbetroffenen<br />
zu stopfen und nicht, wie vom VSS<br />
gefordert, in die Bildungsgerechtigkeit<br />
aller zu investieren. Ein weiterer heikler<br />
Aspekt bezüglich des Umfangs der Leistungen<br />
ist, dass zumindest ein Teil der<br />
Stipendien durch einmalige Studiendarlehen<br />
ersetzt werden kann, welche nach<br />
Abschluss der Ausbildung zurückgezahlt<br />
werden müssen. Trotz der Kritik von<br />
Studierendenorganisationen, dass diese<br />
Verschuldung von finanziell schlecht gestellten<br />
Studierenden der Allgemeinzugänglichkeit<br />
von Bildung zuwiderläuft,<br />
hat die Bevölkerung des Kantons Aargau<br />
am vergangenen 4. März eine Volksinitiative,<br />
die genau dieses Modell umsetzen<br />
will, deutlich angenommen.<br />
Andauernde Unterschiede<br />
Auch beinahe drei Jahre nach dem<br />
Abstimmungskampf um die Stipendieninitiative<br />
bleibt das Thema Ausbildungsbeiträge<br />
auf der unipolitischen<br />
Agenda. Der VSS fordert nach wie vor,<br />
dass die Studierenden grössere finanzielle<br />
Unterstützung erhalten und die<br />
Vereinheitlichung ist durch das Stipendienkonkordat<br />
nur in Bezug auf einige<br />
Rahmenbedingungen erreicht worden.<br />
Die Beiträge pro Einwohner oder Einwohnerin<br />
des Kantons reichen weiterhin<br />
von 16 (Zug) bis zu 73 Franken (Genf),<br />
die Bezugsquote variiert zwischen drei<br />
Prozent (Zürich) und 21 Prozent (Graubünden)<br />
und auch der durchschnittliche<br />
Betrag, den die Bezügerinnen und<br />
Bezüger erhalten, unterscheidet sich<br />
stark; Wallis entrichtet unter 6'000, die<br />
Waadt über 12'000 Franken. Ob die andauernden<br />
Ungleichheiten durch den<br />
kantonalen Bildungsföderalismus rechtfertigbar<br />
sind oder ob es schlussendlich<br />
nicht doch eines Eingriffs des Bundes<br />
bedarf, ist folglich eine Frage, die wohl<br />
bald wieder auf der politischen Agenda<br />
stehen wird.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
7
ARCHIVE<br />
Salaire pour étudiants<br />
1958 : date à laquelle remontent les plus anciennes archives<br />
de <strong>Spectrum</strong> ! Afin de profiter de ce trésor, <strong>Spectrum</strong> dépoussière<br />
pour chaque édition un vieil article et vous propose une<br />
réflexion à la lumière de notre temps.<br />
CHLOÉ MONTAVON<br />
Le titre de cet article fait d’abord sourire.<br />
Quelle était cette époque utopique<br />
où la jeunesse pouvait encore<br />
croire en une politique en sa faveur ? A<br />
l’heure où les débats sont tournés vers<br />
une hausse des taxes, on peine à croire<br />
qu’une telle initiative ait vu le jour en<br />
Suisse il y a moins d’un demi-siècle,<br />
soit en 1970. Mais sous ses airs chimériques,<br />
certains pays ont toutefois osé<br />
franchir le pas. A l’égard de la Norvège<br />
qui permet de suivre gratuitement des<br />
études supérieures et offre aux étudiants<br />
une aide mensuelle sous forme de prêt.<br />
Cependant, la gratuité des études supérieures<br />
n’est pas confinée à l’extrême<br />
Nord de l’Europe : l’Allemagne permet<br />
aussi de suivre gratuitement un cursus<br />
universitaire. Néanmoins, ces belles<br />
initiatives n’ont pas encore réussi à traverser<br />
le Rhin afin d’atteindre les berges<br />
helvètes. En France, la question de la<br />
rémunération des études supérieures a<br />
récemment émergé : elle viserait à combattre<br />
le taux d’absentéisme de plus en<br />
plus grandissant en cours... On est bien<br />
loin de l’idéologie soixante-huitarde<br />
prônant l’éducation pour tous !<br />
Aujourd’hui, en Suisse, les chances<br />
d’accès aux études supérieures restent<br />
encore étroitement liées à l’origine sociale.<br />
Cela fait l’unanimité que l’accès<br />
aux études ne doit pas être lié au compte<br />
bancaire parental et l’existence d’un<br />
système de bourse permet de contrer<br />
cela. Cependant, les taxes d’études demeurent<br />
une barrière symbolique. Entrer<br />
dans des démarches d’aide financière<br />
est psychologiquement lourd de<br />
sens. C’est pourquoi nous attendons<br />
avec impatience le jour où la tendance<br />
se renversera et où les initiatives des<br />
autres pays européens atteindront notre<br />
patrie. A quand l’émergence de ce débat<br />
sur la scène politique suisse ?<br />
8 04.<strong>2018</strong>
DOSSIER · SOMMAIRE / INHALT<br />
SOMMAIRE / INHALT<br />
Engagement,<br />
kennsch?<br />
Engagez-vous<br />
qu'ils disaient !<br />
10 Des engagements sans intérêt ?<br />
11 Der Wille zur Veränderung<br />
12 L’arsenal des démarcheurs<br />
13 „So etwas wie die 68er-Bewegung<br />
wird es sicher wieder geben“<br />
14 Les femmes, l’armée et le sexe<br />
15 Weniger Superfood,<br />
mehr politisches Engagement<br />
04.<strong>2018</strong><br />
9
DOSSIER<br />
Des engagements sans intérêt ?<br />
Le présupposé sujet de cet article est simple : l’engagement des étudiants dans des activités<br />
académiques et extra-académiques (particulièrement à Fribourg). Ceci comprend des<br />
participations à des associations ou des investissements dans des projets personnels (etc.).<br />
Cependant, nous dériverons un peu du sujet au fil de l’article… Bonne lecture.<br />
DRILON MEMETI<br />
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un engagement<br />
? C’est le fait d’accepter<br />
certaines contreparties au moment où<br />
l’on s’adonne à une certaine tâche. Ces<br />
contreparties, nous les appelons les responsabilités.<br />
Pour exemple, l’on peut<br />
citer les nombres d’étudiants qui s’engagent<br />
dans les différentes Fachschaft<br />
de l’université. Cela implique des réunions,<br />
éventuellement obligatoires,<br />
des événements à organiser (dont les<br />
fameuses soirées annuelles de l’Unifactory,<br />
la SMUF et tant d’autres fêtes…),<br />
un certain budget à gérer de la part des<br />
caissiers respectifs des Fachschaft, sans<br />
oublier les différents postes parfois rémunérés<br />
à l’AGEF, les journaux universitaires<br />
avec des postes à responsabilité...<br />
Bref, les possibilités d’engagement demeurent<br />
multiples. Cependant, le problème<br />
se situe à un tout autre niveau :<br />
ces postes – pour la plupart – prennent<br />
énormément de temps aux étudiants<br />
concernés. Par conséquent, les académiciens<br />
doivent sauter des cours afin de<br />
parfaire à leurs obligations. Oui… quand<br />
on s’engage, on s’oblige ! De là s’enchaînent<br />
des problèmes d’organisation<br />
et, surtout, de gestion des priorités et<br />
non du temps ! En effet, c’est l’étudiant<br />
lui-même qui choisit les domaines dans<br />
lesquels il veut investir son temps, car<br />
celui-là même est une source non renouvelable.<br />
Peuvent être en outre relevés les engagements<br />
hors-universités, encore plus<br />
nombreux que ceux mentionnés ci-dessus.<br />
Il peut s’agir d’un piètre travail<br />
d’étudiant dans un hypermarché – qui<br />
surestime notre disponibilité de manière<br />
abusive – , tout comme un projet<br />
d’entreprenariat ou plusieurs projets<br />
artistiques simultanés… Il peut aussi<br />
s’agir d’engagements dans des associations<br />
qui combattent le prolétariat avec<br />
des bottes de mammouths… Enfin voilà,<br />
les possibilités sont infinies. Ici, le<br />
même problème touche les étudiants :<br />
une question de priorités qui influent sur<br />
le temps à disposition et blabla… « Mais<br />
quel est le rapport avec tout cela, Mon-<br />
sieur le Rédacteur sans aucune logique? »<br />
me direz-vous. Patience, patience, bande<br />
de petits natifs des alpes grises…<br />
Et le piston ?<br />
Je vous traduis le sous-titre : en gros, ces<br />
engagements qui nous prennent tant<br />
de temps vont-ils nous être utiles pour<br />
notre future carrière de sage-femme,<br />
d’avocat en tongues, de maquerelle ?<br />
Pour être honnête, pas mal d’étudiants<br />
engagés dans leurs études – par le biais<br />
d’associations universitaires surtout–<br />
sont plus assurés de trouver un travail<br />
qui leur corresponde une fois leur cursus<br />
universitaire fini. Demandons ce<br />
que des diplômés en master, des ex-étudiants<br />
anciennement non engagés dans<br />
la vie universitaire, pensent de tout ceci !<br />
Aujourd’hui, les pistons semblent baiser<br />
le marché du travail. Comme le souligne<br />
Anthony Robbins 1 , on prête bien moins<br />
attention aux compétences acquises<br />
d’une demandeuse d’emploi qu’aux<br />
bonnes relations sociales qu’on entretient<br />
avec tel ou tel lèche-cacahuètes<br />
(ce qui est très problématique). L’engagement<br />
permet d’obtenir beaucoup de<br />
pistons selon le milieu professionnel<br />
visé ! Les autres seront donc très injustement<br />
désavantagés.<br />
Concernant les engagements hors universités,<br />
cela pourrait revenir au même,<br />
dans la mesure où ces activités nous<br />
poussent à investir de l’argent pour<br />
notre vie estudiantine (dont le fait de<br />
payer un loyer, d’acheter 10'000 livres<br />
inutiles et 10 fois trop chers, de payer<br />
une taxe trop élevée pour mon chibre<br />
etc.). Ceci n’inclut donc pas directement<br />
les projets mentionnés un peu avant.<br />
En conclusion, pour celles et ceux qui<br />
s’engagent juste « pour le fun », vous<br />
n’êtes pas concernés. Alors ne venez pas<br />
crier au scandale ou me demander des<br />
preuves bidon de ce que j’avance juste<br />
dans l’optique de me les briser !<br />
1<br />
Anthony ROBBINS, Unlimited Power<br />
© Illustration: Andréa Savoy<br />
10 04.<strong>2018</strong>
Der Wille zur Veränderung<br />
DOSSIER<br />
Wir engagieren uns meist auf freiwilliger Basis. Woher kommt der Wille, sich für etwas einzusetzen?<br />
Geschieht das aus eigenem Antrieb oder sind es äussere Zwänge, die uns dazu<br />
verleiten? Und wie sähe unsere Welt aus, wenn sich niemand mehr engagieren würde?<br />
LAURENT OBERSON<br />
Wenn wir von Engagement sprechen,<br />
meinen wir in erster Linie<br />
das Engagement im sozialen Bereich<br />
– etwa den Einsatz für Umwelt- oder<br />
Tierschutz, das Mitwirken in einer karitativen<br />
Organisation oder die Entwicklungsarbeit<br />
in Drittweltländern –, das<br />
meist auf ehrenamtlichen und freiwilligen<br />
Prinzipien beruht. Im Gegensatz<br />
dazu steht das militärische Engagement,<br />
das sich zur Durchsetzung seiner Ziele<br />
der Gewalt bedient. Weiter ist es möglich,<br />
sich politisch, gesellschaftlich und<br />
kulturell zu engagieren.<br />
Was uns antreibt<br />
© Foto: Facebook<br />
Wie kommt es aber überhaupt zum Einsatz<br />
für einen bestimmten Zweck? Der<br />
Autor unterstellt dem Menschen eine<br />
mindestens latent vorhandene Unzufriedenheit,<br />
die sich im Willen äussert,<br />
sich und seine Umgebung grundsätzlich<br />
zu verändern. Wenn wir uns täglich<br />
über die exorbitanten Kaffeepreise in<br />
der Unimensa beklagen, ist dies nichts<br />
Anderes als der Ausdruck eines Veränderungswillens.<br />
Ob der Mensch denn auch<br />
wirklich etwas zu ändern versucht oder<br />
ob es beim blossen Willen dazu bleibt,<br />
ist eine andere Frage. Tatsache ist: Es<br />
gibt Menschen, die bereit sind, Veränderungen<br />
aktiv zu bewirken.<br />
Roger Federer und Bill Gates beim „Match for Africa“ – was sie wohl zu diesem Engagement antreibt?<br />
Welches ist aber die Motivation, die<br />
hinter dem Veränderungswillen steckt?<br />
Gründete Bill Gates seine milliardenschwere<br />
Stiftung, die sich unter anderem<br />
der Bekämpfung und Behandlung<br />
von Krankheiten auf der ganzen Welt<br />
verschrieben hat, weil ihm die Gesundheit<br />
der Menschen in von Armut<br />
betroffenen Ländern ein grosses Anliegen<br />
ist oder weil es von ihm als zweitreichstem<br />
Menschen der Welt erwartet<br />
wird? Die gleiche Frage kann man sich<br />
auch bei „King Roger“ stellen, der sich<br />
spätestens mit der Errichtung der Roger<br />
Federer Foundation, die Bildungsprojekte<br />
in Südafrika und der Schweiz unterstützt,<br />
nicht nur sportlich, sondern<br />
auch menschlich unsterblich gemacht<br />
hat. Darüber kann nur spekuliert werden.<br />
Klar ist einzig, dass sich mit viel<br />
Geld ein Engagement leichter realisieren<br />
lässt. Die Frage nach dem inneren Antrieb<br />
Gates’ und Federers spielt insofern<br />
keine Rolle, als dass ihr Einsatz hilfsbedürftigen<br />
Menschen zugutekommt, unabhängig<br />
davon, ob die Unterstützung<br />
dem Selbstzweck dient oder einem altruistischen<br />
Gedanken entspringt.<br />
Empörung als Initialzündung<br />
Ist ein Engagement intrinsisch motiviert,<br />
so wird es häufig durch emotionale<br />
Betroffenheit ausgelöst. Beispiele<br />
wie Fukushima und bewegende Bilder<br />
von toten Flüchtlingskindern sprechen<br />
sogar dafür, dass erst schockierende Ereignisse<br />
uns aufrütteln und tätig werden<br />
lassen. Dass aber ein Engagement auch<br />
aus einer langjährigen gesellschaftlichen<br />
Unzufriedenheit heraus wachsen kann,<br />
verdeutlicht die Frauenrechtsbewegung<br />
der Schweiz im letzten Jahrhundert: Mit<br />
der Einführung des Frauenstimmrechts<br />
auf Bundesebene in der Schweiz ging<br />
1971 ein langwieriger politischer und<br />
gesellschaftlicher Prozess zu Ende, der<br />
die Gleichstellung von Frau und Mann<br />
– zumindest in der Verfassung – zur<br />
Folge hatte. Ausgelöst wurden die ersten<br />
Frauenbewegungen in der Schweiz<br />
durch die Französische Revolution fast<br />
zweihundert Jahre zuvor. Nur durch den<br />
jahrelangen politischen Kampf und die<br />
Gründung der radikalfeministischen<br />
Frauenbefreiungsbewegung konnten<br />
schliesslich die Männer davon überzeugt<br />
werden, dass das Frauenstimmrecht<br />
wohl doch keine schlechte Idee ist.<br />
Um eine Gesellschaft grundlegend zu<br />
verändern, braucht es also ein beharrliches<br />
und radikales Engagement oder ein<br />
Ereignis, das uns stark empört.<br />
„Dürfen“ und nicht „müssen“<br />
„Sich engagieren“ heisst auch immer,<br />
sich mit Herzblut einer Passion widmen.<br />
Wenn wir den Spiess umdrehen und uns<br />
überlegen, wie denn eine Welt ohne Engagement<br />
aussehen würde, werden wir<br />
uns dessen Wichtigkeit erst bewusst.<br />
Kein <strong>Spectrum</strong>, dafür mehr vorlesungsfreie<br />
Zeit. Das bunte Vereinsleben, der<br />
politische Diskurs und die Feuerwehr im<br />
Dorf (ja, die gibt es!) würden nicht existieren.<br />
Im Allgemeinen wäre die Plattform<br />
für den Austausch unter Gleichgesinnten<br />
nicht gegeben.<br />
Neben allem „Muss“ ist das Engagement<br />
ein „Darf“, dass das „Muss“ komplementiert<br />
und uns frei macht. Deshalb freuen<br />
wir uns schon jetzt auf den nächsten<br />
Apéro an der Uni.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
11
DOSSIER<br />
L’arsenal des démarcheurs<br />
Qu’ils se nomment recruteurs ou dialogueurs, nous avons tous été confrontés un jour à leurs<br />
sollicitations, et la plupart d’entre nous les évitent soigneusement. Pourtant les démarcheurs<br />
de rues persistent. Enquête sur la formation et les méthodes employées.<br />
GUILLAUME BABEY<br />
La plupart des recruteurs sont des étudiants<br />
en quête d’un job. Certains le<br />
font par pur esprit pratique, d’autres<br />
sont motivés par un réel désir de soutenir<br />
une cause. Les personnes intéressées<br />
postulent auprès d’entreprises spécialisées<br />
dans la vente, elles-mêmes mandatées<br />
par des ONG. La plus importante<br />
d’entre elles en Suisse Romande est<br />
CORRIS, basée à Lausanne. Ici, nul besoin<br />
d’envoyer un CV. La firme demande<br />
certains documents personnels afin de<br />
se faire une idée du profil du candidat.<br />
CORRIS téléphone ensuite aux personnes<br />
inscrites. Cet appel fait office de<br />
pré-entretien.<br />
Formation de recruteur<br />
Les futurs dialogueurs sont conviés à<br />
une journée d’information et de recrutement.<br />
La matinée est destinée à<br />
promouvoir l’ONG. Les postulants reçoivent<br />
ensuite un cahier contenant<br />
des informations sur cette dernière, sa<br />
mission et ses principaux faits d’armes.<br />
Le recruteur en devenir devra construire<br />
en vingt minutes un argumentaire basé<br />
sur ces informations, à la suite de quoi il<br />
devra se présenter auprès d’un membre<br />
d’un Jury. Ce dernier joue le rôle d’un<br />
client potentiel que le candidat doit<br />
convaincre. D’une vingtaine de participants<br />
à l’arrivée, il n’en restera que six à<br />
la fin de cette étape.<br />
Le profil du chasseur<br />
Les entreprises privilégient des personnes<br />
sociables, capables de s’exprimer<br />
aisément. L’après-midi est réservé<br />
pour briefer plus en détails les apprentis<br />
sur leur fonction. Suite à cette formation,<br />
ils sont à la disposition de la société<br />
durant trois mois.<br />
Une fois sur place, ils repèrent les individus<br />
pouvant correspondre au profil recherché,<br />
à savoir quelqu’un en mesure<br />
de payer régulièrement. L’accroche se<br />
fait par une sorte de convivialité agressive<br />
où le dialogueur se met sur votre<br />
chemin mais vous tend également une<br />
main amicale et un sourire engageant.<br />
Ainsi, il n’est pas perçu comme une menace.<br />
Dès que le passant s’engage dans<br />
la conversation, chaque propos sera<br />
utilisé à l’avantage du recruteur pour<br />
aiguiller l’interlocuteur sur la voie de la<br />
signature. Les faits accomplis par l’ONG<br />
sont souvent un argument de poids. Si<br />
cela ne marche pas, il reste toujours le<br />
chantage moral, assurant le client qu’il<br />
défend une cause juste, qui le touche<br />
directement.<br />
Discret mais non secret<br />
Les stands des démarcheurs sont aux<br />
couleurs de l’ONG, et c’est autour de<br />
celle-ci que les employés basent leur<br />
rhétorique. Ils sont formés pour justifier<br />
leur démarche. Pour eux, il ne s’agit<br />
pas de convaincre mais de cueillir et<br />
motiver des intentions. CORRIS insiste<br />
sur l’importance de convaincre les signataires<br />
de privilégier le débit direct.<br />
Cette méthode permet de fidéliser et de<br />
réduire les étapes administratives. C’est<br />
du moins ce que disent les entreprises<br />
de recrutement.<br />
L’envers du décor<br />
Si la tâche semble simple, elle est très<br />
rarement couronnée de succès. Pour<br />
environ 300 interactions, dix signatures<br />
seulement sont obtenues. Les recruteurs<br />
doivent remplir certains quotas de six<br />
à huit signatures par journées de sept<br />
heures, sans quoi ils peuvent se voir renvoyés.<br />
La conviction de travailler pour<br />
une bonne cause est souvent une consolation<br />
permettant aux démarcheurs<br />
d’essuyer les refus et les réactions souvent<br />
vives des passants. Un démarcheur<br />
peut gagner entre 130 et 160 francs la<br />
journée, et ce salaire peut monter à 200<br />
selon l’ancienneté de l’employé. Entre<br />
formation marketing, méthodes de persuasion<br />
et promesses d’un revenu, il ne<br />
reste plus beaucoup de place pour penser<br />
aux justes causes.<br />
© Illustration: Guillaume Babey<br />
12 04.<strong>2018</strong>
„So etwas wie die 68er-Bewegung wird es<br />
sicher wieder geben“<br />
DOSSIER<br />
Fünfzig Jahre 1968: Ob in Deutschland, Frankreich, den USA oder auch in der Schweiz,<br />
zumeist in der westlichen Welt revoltierte die Jugend vor fünf Jahrzehnten für eine neue,<br />
bessere Gesellschaft – so auch Adam Wyden.<br />
REBEKKA CHRISTEN<br />
In den 1960er Jahren studierte Adam<br />
Wyden aus Brig Architektur an der<br />
ETH Zürich. Während seiner Studienzeit<br />
setzte er sich leidenschaftlich für die<br />
68er-Bewegung ein. Gründe dafür gab<br />
es für ihn genug: der Vietnamkrieg, die<br />
Autoritätsgläubigkeit der Nachkriegsgeneration,<br />
die massive Gewalt der Polizei<br />
am Globuskrawall, das „ETH-Gesetz“.<br />
Die Gesellschaft reformieren<br />
© Foto: zVg<br />
Teil der Bewegung waren Studierende<br />
wie der 1943 geborene Adam Wyden,<br />
aber auch viele Lernende und Angestellte.<br />
„Wir wollten die alte, verknöcherte<br />
Gesellschaft reformieren und<br />
nicht mehr so gestresst leben wie unsere<br />
Elterngeneration“, beschreibt er die damalige<br />
Grundstimmung. Innerhalb der<br />
Bewegung war er Teil der Gruppe Wallis-Zürich,<br />
die die Rebellion nach Brig<br />
brachte. Dort veranstalteten sie Freiluftkonzerte<br />
und politische Podiumsgespräche<br />
und gründeten die heute noch<br />
bestehende Zeitung Rote Anneliese.<br />
Kampf gegen die Autoritäten<br />
Nicht nur im Wallis, sondern auch in<br />
seiner Studienstadt Zürich engagierte<br />
sich Adam Wyden. So war etwa die Architektur-Abteilung<br />
der ETH, der er angehörte,<br />
eine der führenden Kräfte in<br />
der Besetzung des Globusprovisoriums<br />
und im Globuskrawall im Juni 1968.<br />
Besonders wichtig war ihm der Kampf<br />
gegen das ETH-Gesetz, das im Herbst<br />
1968 als Reaktion auf die Rebellionen<br />
desselben Jahres wie den Pariser Mai<br />
oder den Globuskrawall erlassen wurde.<br />
„Das Gesetz war strikt autoritätsgläubig,<br />
wodurch wir als Studierende kein Mitspracherecht<br />
hatten“, so Wyden. „Nach<br />
den Rebellionen in den Monaten zuvor<br />
hat uns das schwer enttäuscht. So<br />
ergriffen wir das Referendum, welches<br />
wir im folgenden Jahr auch gewannen.“<br />
Adam Wyden (Mitte) mit einigen Mitgliedern seiner damaligen Wohngemeinschaft in Zürich.<br />
Ein Wandel auf allen Ebenen<br />
In der 68er-Bewegung drehte sich nicht<br />
alles nur um politisches Engagement.<br />
Schliesslich gab es so einiges Neues aus<br />
Amerika zu entdecken. „Da waren plötzlich<br />
neue Filme, Drogen, Musik. In allen<br />
Bereichen ist wahnsinnig viel passiert.<br />
Zudem wurden unter Einfluss der Hippie-Bewegung<br />
erstmals Wohngemeinschaften<br />
gegründet. „Wir waren eine<br />
internationale Studierendenschaft aus<br />
etwa zehn Personen und bewohnten<br />
ein ganzes Haus, in dem wir alles zusammen<br />
machten“, berichtet Wyden,<br />
der mit seiner Frau dort lebte. Noch<br />
während dieser Zeit bekamen sie ihre<br />
beiden Kinder, die sie antiautoritär erzogen.<br />
„Sie sind in einer Freiheit aufgewachsen,<br />
wie man sie sich heute nicht<br />
mehr vorstellen kann“, erinnert er sich.<br />
Was vom Engagement geblieben ist<br />
Mitte der 70er Jahre ebbte die Jugendbewegung<br />
in Zürich ab und die Wohngemeinschaft<br />
löste sich auf, alle gingen<br />
ihren eigenen Weg. Adam Wyden kehrte<br />
mit seiner Familie in seine Heimat Brig<br />
zurück. „Das Experiment Zürich war inspirierend<br />
für mich, wir hatten eine<br />
schöne Zeit“, hält er fest. Hat sich denn<br />
das Engagement im Rahmen der Bewegung<br />
rückblickend gelohnt? „Für mich<br />
sehr“, meint Adam Wyden. „Die Gesellschaft<br />
war nach 1968 eine andere als<br />
davor. Es hat sich alles etwas gelockert.“<br />
Die Autoritäten begriffen, dass man in<br />
Zusammenarbeit mehr erreichen kann,<br />
wodurch die Hierarchien flacher wurden.<br />
„Der Umgang untereinander hat<br />
sich meiner Meinung nach grundsätzlich<br />
verbessert, vor allem auch zwischen<br />
Mann und Frau“, fährt er fort. Doch<br />
nicht nur im Zwischenmenschlichen,<br />
sondern in allen Bereichen habe sich<br />
ein Wandel vollzogen. Durch die neuen<br />
kulturellen Einflüsse wurde etwa farbig,<br />
was früher grau und schwarz gewesen<br />
war – es herrschte ein völlig neues, freieres<br />
Lebensgefühl.<br />
Jugend ohne Engagement?<br />
Nicht selten wird den heutigen Jugendlichen<br />
nachgesagt, dass sie sich nicht<br />
mehr engagieren und sich nur für sich<br />
selbst interessieren würden. Dem widerspricht<br />
Adam Wyden: „Ich habe eine<br />
gute Meinung von der Jugend und sehe,<br />
dass sie sehr wohl weiss, wie man sich<br />
engagiert.“ Jede Generation müsse sich<br />
ihren Problemen stellen und daher ist er<br />
überzeugt: „So etwas wie die 68er-Bewegung<br />
wird es sicher wieder geben – denn<br />
Missstände, gegen die es sich zu kämpfen<br />
lohnt, gibt es genug auf der Welt.“<br />
04.<strong>2018</strong><br />
13
DOSSIER<br />
Les femmes, l’armée et le sexe<br />
En 2017, le nombre d’engagées a augmenté de 35% par rapport à 2015. Pourquoi ces femmes<br />
s’engagent-elles ?<br />
LUCIE BESSON<br />
Les femmes sont présentes dans<br />
l’armée suisse depuis 1939. A cette<br />
époque, elles ne portent pas d’arme<br />
et occupent des postes d’infirmières<br />
ou de secrétaires. Puis les mentalités<br />
changent. Les fonctions accessibles<br />
aux femmes s’élargissent. L'année 2004<br />
marque un tournant dans cette évolution<br />
: femmes et hommes sont indifférenciés<br />
lors du recrutement et dans les<br />
postes qu’ils / elles peuvent intégrer.<br />
Johanna, qui a fait son service en 2005,<br />
raconte : « il n’y avait aucune fille quand<br />
j’ai fait mon service. J’étais la seule sur<br />
une compagnie de 300 hommes ». Malgré<br />
la hausse enregistrée en 2017, elles<br />
restent en nette infériorité : 0.7 % des effectifs<br />
sont des femmes.<br />
Motivations et perspectives<br />
professionnelles<br />
Les filles qui font le service militaire<br />
ont souvent une idée derrière la tête:<br />
grader pour accéder à l’école de police<br />
ou acquérir des compétences dans la<br />
gestion d’équipe. Nombre d’entre-elles<br />
accèdent à des postes de cadres. Pour<br />
Catherine, qui a accédé au grade de<br />
sergent en 2016, sa fonction lui a apporté<br />
une base pour son avenir professionnel.<br />
Johanna mentionne toujours son<br />
expérience militaire dans son CV. « Cela<br />
interpelle les gens. Mais en soi, je n’y ai<br />
pas acquis de compétences professionnelles<br />
en restant soldat. C’est plus au<br />
niveau des relations sociales que cela<br />
m’a aidée. J’étais très timide avant puis<br />
cela m’est complètement passé durant<br />
mon service ». Autres motivations pour<br />
s’engager : le dépassement de soi, l’envie<br />
d’avoir une vie différente pour quelques<br />
mois.<br />
La fleur au fusil<br />
Et la rumeur des filles qui font l’armée<br />
pour choper ? Selon Catherine ce n’est<br />
pas la première motivation des filles<br />
mais « si ça arrive tant mieux ». Nicolas,<br />
qui a fait son service en 2017, admet :<br />
« cela nous faisait bien rigoler de dire ça,<br />
mais au fond je ne pense pas. Les filles<br />
font l’armée pour grader, elles visent un<br />
but précis ». Johanna raconte que lorsqu’elle<br />
a fait son service, plusieurs copines<br />
lui disaient « ah quelle chance, tu<br />
vas rencontrer plein de gars ». Les viols<br />
commis dans un cadre militaire sont absents<br />
des récits recueillis mais les rapports<br />
hétérosexuels consentis sont de<br />
notoriété publique. Johanna, a eu une<br />
expérience différente : « pendant les<br />
cours de répétitions, mes potes allaient<br />
au pince-cul. On allait boire une bière<br />
dans un bar et puis à un moment les gars<br />
disaient: allez on bouge ! Ils enlevaient<br />
leurs grades, noms et alliances. J’allais<br />
avec eux. Je buvais une bière et les filles<br />
du bordel discutaient avec moi ».<br />
L’égalité vraiment ?<br />
Malgré l’indifférenciation des deux sexes,<br />
les femmes doivent disposer (en caserne)<br />
d’une chambre, toilettes et douche séparées<br />
des hommes. Cette règle peut être<br />
ressentie comme une mise à l’écart. Johanna<br />
explique : « en caserne j’étais dans<br />
le même bâtiment que les autres. Je ne<br />
me sentais pas différente. Mais en dislocation,<br />
j’étais dans un petit bâtiment, à<br />
part de mes camarades. Même si tu es<br />
traitée de la même manière, tu te sens un<br />
peu seule ! ». Elles ne doivent également<br />
jamais se retrouver seule-à-seul avec un<br />
homme. Pour Catherine, c’était une complication.<br />
« Cela donne des situations<br />
étranges. Si tu veux parler en privé avec<br />
ton supérieur, tu dois te mettre à part du<br />
groupe mais pas dans une pièce fermée ».<br />
A cela s’ajoute le problème du manque<br />
d’infrastructures. De nombreuses casernes<br />
n’ont pas de chambres et douches<br />
séparées pour les femmes. Johanna prenait<br />
sa douche dans les douches des officiers.<br />
« Chaque douche était une cabine<br />
séparée. Je rentrais dedans habillée, je<br />
me douchais et puis me rhabillais avant<br />
de sortir. Par contre, les gars arrivaient à<br />
poil. Etre vus comme ça n’avait pas l’air<br />
de les déranger ». Catherine ajoute que<br />
même si en théorie les femmes peuvent<br />
accéder à toutes les armes, dans les faits,<br />
elles sont très rarement affectées à une<br />
arme physiquement exigeante.<br />
© Illustration: Andréa Savoy<br />
14 04.<strong>2018</strong>
Weniger Superfood, mehr politisches<br />
Engagement<br />
DOSSIER<br />
Die heutige Jugend gilt als apolitisch. Doch wird man ihr mit dieser Beschreibung gerecht?<br />
Oder haben die Jungen vielmehr eine neue Art politischen Engagements für sich entdeckt?<br />
<strong>Spectrum</strong> hat die Co-Präsidentin von Operation Libero, Laura Zimmermann, getroffen.<br />
ALEA SUTTER<br />
Politisches Engagement von jungen<br />
Menschen? Diese beiden Begriffe<br />
verortet man eher in vergangenen Zeiten.<br />
Die heutige Jugend scheint politisch<br />
uninteressiert und zeigt wenig Engagement.<br />
Doch trügt dieser Schein?<br />
oder die Annahme der Masseneinwanderungsinitiative,<br />
können nicht die vollständige<br />
Erklärung für eine politischere<br />
Jugend sein. Denn auch nach Ereignissen<br />
wie diesen engagierten sich in den vergangenen<br />
Jahren nicht mehr junge Leute<br />
bei einer Partei. Wie ist das zu erklären?<br />
© Foto: Jos Schmid<br />
Man denke an die Durchsetzungsinitiative,<br />
Ehe-Initiative oder „No Billag“;<br />
gegen all diese Vorlagen hat sich die<br />
politische Bewegung Operation Libero<br />
erfolgreich gewehrt. Auch wenn die Bewegung<br />
nicht als Gesicht der Jungen<br />
betitelt werden möchte: Laura Zimmermann,<br />
Co-Präsidentin der Operation Libero,<br />
repräsentiert diese Generation. Sie<br />
ist jung, dynamisch, aktiv, engagiert und<br />
deshalb die perfekte Gesprächspartnerin,<br />
um sich über das politische Engagement<br />
der Jungen zu unterhalten.<br />
Wachgerüttelt von erschütternden<br />
Ereignissen<br />
„Die heutige Jugend scheint wieder etwas<br />
politischer geworden zu sein“, meint die<br />
Rechtswissenschaftlerin. Ob ihr Bild von<br />
ihrer eigenen Umgebung verzerrt ist? –<br />
sie, die sich seit mehreren Jahren aktiv<br />
für Operation Libero engagiert. Nein, die<br />
Gründe liegen ihrer Ansicht nach bei den<br />
erschütternden politischen Ereignissen<br />
der letzten Jahre. Sie selbst wurde von<br />
der Abstimmung für das Minarettverbot<br />
in der Schweiz wachgerüttelt. Damals<br />
siebzehnjährig, konnte sie noch nicht<br />
abstimmen. Das machte sie wütend.<br />
Bis heute lodert das Feuer für Politik in<br />
ihr. Mit viel Engagement setzt sie sich<br />
für ihre Anliegen ein. Zuletzt engagierte<br />
sie sich für die Kampagne gegen die „No<br />
Billag“-Initiative. Zeit und Aufwand dafür<br />
entsprachen etwa einem sechzig bis<br />
achtzig Prozent-Pensum. Zusätzlich zu<br />
ihrer Assistenzstelle an der Universität<br />
Zürich.<br />
Aber kontroverse politische Ereignisse,<br />
wie etwa die Wahl von Donald Trump<br />
Heute hier, morgen dort<br />
Die jungen Menschen sind flexibler geworden.<br />
Sie studieren ein halbes Jahr<br />
im Ausland oder wechseln aufgrund der<br />
Arbeitsstelle ihren Wohnort. Diese Lebensform<br />
ist schwer mit den heutigen<br />
Parteistrukturen vereinbar. Um sich im<br />
politischen System Schweiz hochzuarbeiten<br />
und zu etablieren, muss man<br />
Ausdauer beweisen und vorzugsweise<br />
am gleichen Ort oder im gleichen Kanton<br />
wohnen bleiben. Diese Lebensform<br />
ist nicht mehr zeitgemäss.<br />
Attraktiver für die neuen Lebensumstände<br />
gestalten sich dagegen Bewegungen<br />
wie Operation Libero. Verteilt<br />
in der ganzen Schweiz, haben alle die<br />
Möglichkeit, irgendwann und irgendwo<br />
mitzuwirken. Auch wird bei ihnen keine<br />
Quotenpolitik, sondern einzig und allein<br />
Sachpolitik betrieben. „Wir wollen und<br />
müssen nicht gewählt werden, deshalb<br />
können wir auch sagen, was wir meinen,<br />
ohne dass wir an gewisse Raster und<br />
Wiederwahlen denken müssen.“ Diese<br />
Unabhängigkeit ist für Laura Zimmermann<br />
ein grosser Vorteil.<br />
Gefangen in der Freiheit<br />
Jung, ungebunden und frei: die Schlagwörter<br />
der heutigen Jugend. Wir können<br />
unser Leben gestalten, wie wir wollen.<br />
Doch sind wir wirklich so frei, wie wir<br />
denken?<br />
Durch die vielen Möglichkeiten lastet<br />
auch ein starker Druck auf uns – der<br />
Druck, etwas Gutes und Sinnvolles zu<br />
tun. Deswegen fällt es vielen schwerer,<br />
sich festzulegen.<br />
Laura Zimmermann, Co-Präsidentin von Operation<br />
Libero und Assistentin an der Rechtswissenschaftlichen<br />
Fakultät der Uni Zürich.<br />
Früher, beispielsweise in den 68er Jahren,<br />
bäumten sich die Jungen gemeinsam<br />
gegen einen Zwang auf. Doch was<br />
eint uns heute? Wir, die durch unsere<br />
Freiheit alle zu Individualistinnen und<br />
Individualisten wurden? Die Selbstoptimierung.<br />
Denn wenn man sich völlig<br />
frei erfinden kann, dann auch möglichst<br />
perfekt.<br />
„Ein bisschen mehr politisches Engagement<br />
und ein bisschen weniger Yoga<br />
und Superfood wären manchmal schon<br />
wünschenswert“, meint auch Laura<br />
Zimmermann. Doch obwohl die heutige<br />
Jugend sich weniger festlegt und mit<br />
dem Druck der Selbstoptimierung zu<br />
kämpfen hat, klar ist: Es gibt sie noch<br />
immer, die politischen Jungen. Sie lehnen<br />
sich auf, ecken an und engagieren<br />
sich so für das Chancenland Schweiz.<br />
Das ist das Wichtigste.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
15
CULTURE<br />
Le 7 e art a de beaux jours devant lui !<br />
En mars <strong>2018</strong> se déroulera un événement novateur dans le monde du cinéma et des festivals<br />
de film. L’événement Rencontre du 7 e Art Lausanne propose un programme alléchant : célébrer<br />
le cinéma à travers la projection d’œuvres mythiques, le tout entouré d’invités prestigieux.<br />
SOPHIE SCIBOZ ET ENEA BACILIERI<br />
Ces derniers temps, certaines œuvres<br />
suisses se sont imposées à l’étranger<br />
lors de prestigieux festivals, offrant<br />
ainsi au cinéma helvétique une visibilité<br />
toute fraîche. Nous pouvons citer Ma<br />
vie de Courgette de Claude Barras, qui a<br />
notamment remporté le césar du meilleur<br />
film d’animation 2017, ou encore<br />
Die Göttliche Ordnung de Petra Volpe<br />
qui rencontre la même année un succès<br />
important. Du côté des festivals, il nous<br />
vient rapidement à l’idée ceux de Locarno<br />
et de Zürich qui connaissent une<br />
renommée internationale. Cette année<br />
cependant, un événement va chercher<br />
à sortir du lot de tout ce qui nous a été<br />
donné de connaître jusqu’à présent en<br />
matière de rassemblement autour du<br />
cinéma.<br />
« Le cinéma, c’est une expérience<br />
collective » 1<br />
Nous aurons bientôt la chance de pouvoir<br />
participer à la première édition des<br />
Rencontres 7 e Art Lausanne – r7al – qui<br />
se tiendra du 24 au 28 mars à Lausanne.<br />
L’une des caractéristiques qui le rend<br />
différent d’autres événements du même<br />
type est l’absence de compétition entre<br />
les films présents et la focalisation sur la<br />
recherche d’une certaine synergie entre<br />
ses participants – c’est-à-dire combiner<br />
différents points de vue afin de créer une<br />
globalité – de par la place importante accordée<br />
à la discussion. Oubliez la compétition<br />
et les prix, le but du festival est<br />
de proposer un cadre plus intime et plus<br />
accessible à tous, centré sur le partage,<br />
la transmission et la qualité. En plus de<br />
différents débats et ateliers (ouverts à<br />
tous), il y aura la possibilité de participer<br />
à des master class dans lesquels un modérateur<br />
gèrera les discussions entre les<br />
différents intervenants. A compter parmi<br />
ceux-ci diverses célébrités du monde<br />
cinématographique : Thomas Vinterberg,<br />
à qui l’on doit Jagten, Darren Aronofsky,<br />
qui n’a plus besoin de présentation<br />
après Requiem for a Dream et Black<br />
Swan, ou encore Michel Hazanavicius,<br />
connu du grand public pour sa participation<br />
avec Jean Dujardin sur des films<br />
comme The Artist ou Oss 117, en plus<br />
d’autres acteurs et producteurs dont<br />
la liste n’est pas encore définitive. Avec<br />
un focus mis sur le Nouvel Hollywood,<br />
c’est environ quarante films qui seront<br />
présentés dans six différents cinémas locaux,<br />
principalement le Capitole, mais<br />
également le Cinématographe ou encore<br />
la salle Paderewski. L’utilisation de<br />
ces salles culturellement marquées nous<br />
renvoie au deuxième but du festival, la<br />
découverte de la ville dans laquelle il<br />
prend place. Le projet de l’initiateur du<br />
festival, Vincent Pérez, acteur et réalisateur<br />
originaire de Lausanne, peut se<br />
résumer en ses quelques mots : « Je souhaite<br />
un événement innovant qui me<br />
permette de partager cette passion pour<br />
le cinéma qui m’a envahie à Lausanne<br />
et a donné un sens à ma vie. Lausanne<br />
est un terrain d’expérimentation fantastique<br />
avec la présence d’écoles comme<br />
l’ECAL, l’UNIL, l’EPFL, l’EHL… ». 2<br />
Un avenir prometteur<br />
Incontestablement, la Suisse n’est pas<br />
le premier pays qui nous vient à l’esprit<br />
lorsque l’on pense au cinéma, vu la<br />
monopolisation du domaine en Europe<br />
par les productions étasuniennes et<br />
françaises. De plus, même si r7al ne met<br />
pas en avant de productions suisses, il<br />
permet au moins à différents grands<br />
noms du cinéma de s’initier à la culture<br />
helvétique et d’en faire parler. Le festival<br />
dévoilera son programme le 12 mars<br />
sur son site officiel et rendra également<br />
possible la vente des billets aux différents<br />
points de vente des cinémas, ou<br />
en ligne. Stay tuned !<br />
1<br />
Stéphane Gobbo dans Le Temps<br />
https://www.letemps.ch<br />
2<br />
Olivier Evard dans Paris Match<br />
http://www.parismatch.com<br />
Vous trouverez les informations pratiques sur le site officiel du festival r7al !<br />
https : //r7al.ch/#a-propos<br />
© Photo : https://pathe.ch<br />
16 04.<strong>2018</strong>
Kunstfreiheit: ein Freipass für Sexismus?<br />
Die 2017 geäusserte Kritik des deutschen Allgemeinen Studierendenausschusses am<br />
Gedicht avenidas des schweizerisch-bolivianischen Poeten Eugen Gomringer hat in<br />
deutschsprachen Medien in den letzten Monaten eine Schneise zwischen Kunstfreiheit<br />
und Freiheit von Sexismus geschlagen. Der Versuch einer Synthese.<br />
TIMOTHY KLAFFKE<br />
Sexistisch sei das Gedicht, das an der<br />
Fassade der Berliner Alice Salomon<br />
Hochschule prangt.<br />
KULTUR<br />
© Foto: Wikimedia Commons<br />
Der Vorfall hat eine grosse Debatte über<br />
Kunstfreiheit, Interpretation und Sexismus<br />
in der Kunst losgetreten. Unabhängig<br />
von diesem konkreten Fall, ob das<br />
Gedicht nun explizit sexistisch ist, es<br />
ein maskulin-stereotypes lyrisches Ich<br />
gibt oder eben nicht und ob solch ideologische<br />
Deutungen einem Werk der<br />
konkreten Poesie wirklich gerecht werden,<br />
steht die Diskussion unweigerlich<br />
für die Problematik, in die sich auch die<br />
sogenannte „Kinderbuchdebatte“ (Worte<br />
wie „Neger“ in den Kinderbüchern<br />
Lindgrens und Kästners), aber auch die<br />
sexistischen Äusserungen des Kunstmalers<br />
Georg Baselitz einreihen.<br />
Zwei Achsen<br />
Die grossen Achsen der Debatte lassen<br />
sich in zwei Fragen einteilen. Erstens, ob<br />
und was für eine Art von Kunstfreiheit<br />
es gibt und geben sollte: Werke welcher<br />
Art und welchen Inhaltes dürfen Kunstschaffende<br />
heute produzieren und veröffentlichen?<br />
Welche moralischen oder<br />
anderen Kriterien sollen dabei massgebend<br />
sein?<br />
Zweitens stellt sich die Frage der Institutionalisierung<br />
von Kunst: Welche Kunst<br />
darf und soll repräsentativ für eine staatliche<br />
Öffentlichkeit sein? Inwiefern darf<br />
eine staatlich repräsentative Öffentlichkeit,<br />
zum Beispiel eine Hochschule, sich<br />
mit gewissen Werken schmücken und so<br />
symbolisch ihre Botschaft unterschreiben?<br />
Ein kurzer Zeitsprung ins neunzehnte<br />
Jahrhundert zeigt uns, dass, anders als<br />
heute, die Zügel schon im Bereich der<br />
„privaten“, nichtstaatlichen Kunstproduktion<br />
straffer gehalten wurden. Man<br />
denke nur an die beiden Prozesse von<br />
1857, in denen sowohl Gustave Flaubert<br />
als auch Charles Baudelaire sich vor<br />
Gericht für die reine Veröffentlichung<br />
Das Gedicht avenidas prangt nicht mehr lange an der Fassade der Alice Salomon Hochschule in Berlin.<br />
bestimmter Werke (Madame Bovary<br />
respektive Les Fleurs du Mal) zu verantworten<br />
hatten, angeklagt wegen Verfehlungen<br />
gegen die sittliche Ordnung.<br />
Baudelaire und die Académie<br />
française<br />
Wenn man sich den Bereich der bildenden<br />
Kunst der gleichen Zeit in Frankreich<br />
anschaut, so ging es den heute gefeierten<br />
Impressionisten in der Malerei<br />
ähnlich. Sie hatten sich gegenüber einer<br />
staatlich anerkannten und honorierten<br />
Kunst zu behaupten, die einer Ästhetik<br />
und einer Themenwahl konform<br />
der staatlichen Ideologie des Second<br />
Empire pinselte. Die Herauslösung der<br />
Kunst aus staatlichen Repräsentationsmechanismen<br />
erfolgte nur langsam und<br />
ist, vor allem in Frankreich, noch heute<br />
nicht gänzlich abgeschlossen. Man denke<br />
nur an die Académie française, in die,<br />
wie als Form staatlicher Anerkennung,<br />
Schriftstellerinnen und Schriftsteller (allerdings<br />
auch ausländische) ehrenhaft<br />
aufgenommen werden. Von dieser Form<br />
staatlicher Kunst haben wir uns heutzutage<br />
aber, von eben solchen Ausnahmen<br />
abgesehen, glücklicherweise entfernt.<br />
Wir bewegen uns mittlerweile schon an<br />
den Grenzen eines anderen Extrems, das<br />
vom Kunstbetrieb fordert, er habe sich<br />
einer politischen Sache zu verschreiben,<br />
die – links und progressiv – echter<br />
Kunst sogar inhärent sei. So behauptet<br />
zum Beispiel der französische Soziologe<br />
Geoffroy de Lagasnerie in einem Interview<br />
mit clique.tv, Kunstschaffende,<br />
die sich nicht am linken Rand des politischen<br />
Spektrums befunden haben,<br />
hätten nie einen bleibenden artistischen<br />
Eindruck hinterlassen. Dass Baudelaire<br />
Monarchist und Goethe alles ausser<br />
Kommunist war, scheint diesem Soziologen-Klischee<br />
keinen Abbruch zu tun.<br />
Rückeroberung der Autonomie<br />
Die Kunst droht auch heute wieder für<br />
Interessen eingespannt zu werden, die<br />
ihrer Essenz fremd sind. Das gilt sowohl<br />
für Kunst als politisches Kampfinstrument<br />
als auch für staatlich bejahte<br />
Kunst. Doch immer wieder gab es in<br />
ihrer Geschichte Momente der Rückeroberung<br />
von Autonomie. Eine solche<br />
ist vielleicht heute wieder nötig. Und<br />
so sollte man möglicherweise gerade<br />
wegen und nicht trotz der Kunstfreiheit<br />
avenidas von besagter Fassade streichen.<br />
Um Kunst nicht als Repräsentationsobjekt<br />
verkrusten zu lassen, sondern sie<br />
wieder als freien Raum für menschliche<br />
Entfaltungsmöglichkeiten zu verstehen.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
17
TRIBUNE<br />
Discrimination dans la littérature<br />
académique<br />
Vous est-il déjà arrivé d’être complètement<br />
absorbé par le livre d’un auteur que vous respectez,<br />
et de perdre cette admiration en tournant<br />
une page ? Moi oui. J’ai passé la majorité de mes<br />
vacances d’hiver, comme une grande partie des<br />
étudiants, à la bibliothèque. Les quelques travaux<br />
à rendre et les examens qui m’attendaient étaient<br />
pour moi une grande source de stress, mais également<br />
une opportunité pour en apprendre davantage<br />
sur des sujets que je ne maîtrisais pas ou<br />
qui m’étaient inconnus.<br />
Pendant l’inter-semestre, j’ai eu la chance de<br />
pouvoir me renseigner sur un chercheur du début<br />
du 20ème siècle. Enfant génie devenu professeur<br />
universitaire, ses écrits avançaient des points fascinants.<br />
Dans l’un de ses ouvrages, un chapitre<br />
s’intitulait « le judaïsme ». Connaissant un peu<br />
l’Histoire, je savais que l’antisémitisme était très<br />
en vogue depuis des millénaires jusqu’à la 2ème<br />
Guerre Mondiale. Néanmoins, l’œuvre étant née<br />
des mains d’un savant intéressé par l’étude des<br />
« L’appartement » n’est pas particulier. Lorsque je<br />
lui ai demandé de me le décrire, elle m’a regardé,<br />
et hésitante elle a commencé : « il n’est pas vraiment<br />
spacieux, et pas vraiment lumineux. Je ne<br />
peux pas dire qu’il soit pratique, ni même beau en<br />
fait. Il est ordinaire, mais avec plus de charme ».<br />
Et puis, elle a commencé à me donner des mipeuples,<br />
j’étais persuadé que l’écrivain ferait une<br />
étude de la culture hébraïque. J’avais complètement<br />
tort. Il critique les juifs : les juifs sont destructeurs,<br />
leur soif destructive provient de leur<br />
psychologie, elle est dans leur sang.<br />
Cette découverte m’a étonné. Je pensais que<br />
quelqu’un de si instruit était débarrassé de préjugés<br />
raciaux ou ethniques. En regardant plus attentivement,<br />
je me suis rendu compte que la discrimination,<br />
le racisme et le monde académique ont<br />
une histoire commune : certains écrivains des lumières<br />
étaient racistes et sexistes. Des psychiatres<br />
étaient convaincus que l’électrocution était un<br />
moyen justifiable pour arrêter les tendances homosexuelles.<br />
Certains phrénologues (des adeptes<br />
d’une pseudoscience qui était largement acceptée<br />
au 19ème siècle) croyaient que la forme du crâne<br />
des Africains expliquait leur infériorité. Heureusement,<br />
le système de publication universitaire est<br />
devenu manifestement plus sélectif, et les idées<br />
discriminatoires sont moins courantes.<br />
Pedro Pires<br />
2 e vie<br />
Bon sang, elle est flippante cette fille, parce<br />
que plus elle se réfugie dans sa tête, plus la<br />
vie réelle la déçoit. Elle trouve les gens fades, artificieux,<br />
trompeurs et insatisfaisants. Elle passe<br />
ses journées allongée par terre, pour faire évoluer<br />
sa 2 e vie. Elle m’a confié qu’elle était capable de<br />
tout détruire, tout annihiler, se défaire entièrement<br />
de la réalité, pour pouvoir mieux se plonger<br />
dans « l’appartement », ce lieu où elle se sent à<br />
l’abri de sa propre existence. Elle y fait entrer des<br />
compagnons de route extravagants, audacieux,<br />
élégants et désinvoltes, des compagnons d’infortune,<br />
qui tentent de s’emparer de sa rancœur et<br />
de la rendre insignifiante. Elle se pavane dans cet<br />
univers fabuleux où les seuls soucis qu’elle fait<br />
naître n’existent que dans le but d’apporter des<br />
péripéties à l’histoire.<br />
nuscules petits détails. De la marque laissée par<br />
une tasse sur la commode, jusqu’au livre avec<br />
des pages gondolées posé sur la bibliothèque.<br />
C’était malaisant. Je n’arrive pas à comprendre<br />
comment elle a fait pour décider de chaque maladresse,<br />
de chaque hésitation. Elle a conçu un<br />
autre monde, avec des imperfections certes, mais<br />
des imperfections cohérentes.<br />
Je comprends alors pourquoi elle parait si désenchantée<br />
quand elle déambule en bas de notre immeuble,<br />
dans cette rue impersonnelle, où ce que<br />
les autres ont choisi ne l’attire que très peu. Elle<br />
m’a expliqué que les rares choses qui la captivent<br />
sur terre; un visage, une phrase, une odeur, elle<br />
se les approprie : « je les dérobe pour leur fabriquer<br />
une histoire et un avenir ». Elle me regardait,<br />
embarrassée par ses aveux. Embarrassée par son<br />
avarice sans doute. Mais plus je l’écoutais, plus je<br />
saisissais son indifférence et son antipathie pour<br />
le monde : « et jusqu’à tant que mon cerveau aura<br />
l’énergie nécessaire et la volonté de m’apaiser,<br />
de me stimuler, je serai en mesure d’être en paix<br />
avec la vie ».<br />
Dana Sarfatis<br />
Prenez la parole et envoyez vos productions à : redaction@spectrum-unifr.ch<br />
18 04.<strong>2018</strong>
Mein Handy – mein Freund und Begleiter?<br />
Immer ist etwas los. Von der raschen Morgendusche,<br />
dem Sprint zur Uni, dem Mittagessen, Coiffeur-Termin,<br />
Bibliotheksbesuch, Training, Nachtessen<br />
– bis zum Schlaf: Ständig hetzen wir von einem<br />
Ort zum anderen. Somit ist es verständlich, dass wir<br />
nicht wissen, wie wir mit Langeweile umgehen sollen.<br />
Was mache ich, wenn ich nichts machen muss?<br />
Nimmt man sich mal eine Minute und schaut sich<br />
um, bemerkt man, dass sich die Mitmenschen ständig<br />
Ablenkungen suchen. Meistens dient das Handy<br />
zur Unterhaltung. Kurzes Warten am Bahnhof?<br />
News checken. Drei Stationen bis zum Aussteigen?<br />
Facebook. Alleine essen? Instagram.<br />
Wir realisieren nicht mehr, wie oft wir uns dem<br />
flimmernden Bildschirm widmen. Ein Leben ohne<br />
Handy ist für viele Menschen undenkbar. Und ich<br />
wage zu behaupten, dass nicht einmal die Erreichbarkeit<br />
der Hauptgrund für den Besitz eines Mobiltelefons<br />
ist, sondern die Ablenkung und Unterhaltung,<br />
die uns dieses Gerät liefert.<br />
Das Handy ist allgegenwärtig. Bewusst wurde mir<br />
das Ausmass dieses Konsums erst während einer<br />
Südamerikareise. Da ich dort kein Internet hatte<br />
und SMS viel zu teuer waren, bewegte ich mich ausser<br />
Haus vollkommen empfangslos.<br />
In der Metro brauchte ich also eine neue Beschäftigung.<br />
Ich begann, die Menschen um mich herum<br />
aufmerksam zu beobachten – alle am Handy. Auch<br />
beim Warten auf den Bus oder Anstehen bei der<br />
Bank. Anfänglich war es ungewohnt, keinen Bildschirm<br />
vor mir zu haben. Doch bald lernte ich, diese<br />
unfreiwillig freie Zeit zu schätzen. Ich beobachtete<br />
die Menschen um mich herum: ihr Verhalten,<br />
ihre Kleidung und psychische Verfassung. Passend<br />
zu diesen Menschen begann ich in meinem Kopf,<br />
Geschichten zu konstruieren. Endlich hatte ich Zeit<br />
für Tagträume. Zeit zu warten, ohne ungeduldig zu<br />
werden.<br />
Doch zurück in der Schweiz, hat auch mich der Alltagstrott<br />
wieder gepackt. Manchmal ist es schwierig,<br />
der Versuchung zu widerstehen und nicht auf<br />
dem Mobiltelefon scrollend auf den Zug zu warten.<br />
Es muss ja nicht immer und überall sein. Doch ich<br />
glaube, ein bisschen mehr handyfreie Zeit würde<br />
uns allen guttun.<br />
KOMMENTAR<br />
Alea Sutter<br />
„Wird man vom Küssen schwanger?“<br />
Nein, das ist nicht das Thema einer Pausenunterhaltung<br />
von pubertierenden Sechstklässlern,<br />
sondern eine Frage, mit der sich erwachsene Asylsuchende<br />
während eines Sexualkundeunterrichts<br />
im Kanton Wallis auseinandersetzen. Offenbar ist<br />
für viele Asylsuchende Sexualität grösstenteils noch<br />
ein unbeschriebenes Blatt, ein Mysterium. Folglich<br />
würde man vermuten, dass Sexualkunde standardmässig<br />
und gesamtschweizerisch zum Integrationsprogramm<br />
gehört – mitnichten!<br />
Seit 2014 verfügt jeder Kanton über ein kantonales<br />
Integrationsprogramm (KIP), in welchem spezifische<br />
Massnahmen der Integrationsförderung<br />
definiert werden. Interessanterweise hält das KIP<br />
Rechte und Pflichten wie beispielsweise die Abfallentsorgung<br />
fest, verzichtet aber gänzlich auf obligatorischen<br />
Sexualkundeunterricht für Migrantinnen<br />
und Migranten. Das Wallis ist schweizweit der<br />
einzige Kanton, der Asylsuchenden einen entsprechenden<br />
Aufklärungskurs anbietet – sie sogar dazu<br />
verpflichtet, diesen zu besuchen. Ein vierstündiges<br />
Programm, dessen aufklärerische Wirkung es nicht<br />
zu unterschätzen gilt.<br />
Fragen wie „Kommen meine Kinder behindert zur<br />
Welt, wenn ich masturbiere?“ oder „Warum habe ich<br />
am Morgen eine Erektion?“ gehören laut der Sexualberaterin<br />
Jacqueline Fellay-Jordan zur Tagesordnung.<br />
In Anbetracht des grossen Unwissens, welches<br />
unter Asylsuchenden herrscht, erscheint es fragwürdig,<br />
beinahe fahrlässig, dass sich ausschliesslich der<br />
Kanton Wallis dieses Problems annimmt.<br />
Gerade im Bereich der Sexualität sind gemeinsame<br />
Werte und Normen für ein funktionierendes Zusammenleben<br />
unabdingbar. Exemplarisch können<br />
die Geschehnisse der Kölner Silvesternacht 2015/16<br />
hier angeführt werden. Die Behörden als alleinige<br />
Verantwortliche für solche Ereignisse darzustellen,<br />
wäre aber weit verfehlt. Nichtsdestotrotz sind präventive<br />
Massnahmen wie obligatorischer Sexualkundeunterricht<br />
für Asylsuchende längerfristig ein<br />
Muss. Auf die konservative Tabuisierung von Sexualität<br />
sollte schnellstmöglich reagiert werden. Auch<br />
SP-Nationalrätin Silvia Schenker kritisiert, dass das<br />
Thema Migration und Sexualität noch immer totgeschwiegen<br />
wird. Die Politikerin erklärt gleichermassen,<br />
dass sie hierzu in der Frühlingssession ein<br />
Postulat einreichen wird. Ein Hoffnungsschimmer,<br />
dass in der Schweiz vielleicht bald kulturübergreifend<br />
ein einheitlicher Konsens erreicht werden<br />
kann, dass Küsse und Schwangerschaften nicht<br />
kausal zusammenhängen.<br />
Raphael<br />
Marquart<br />
04.<strong>2018</strong><br />
19
FRIBOURG<br />
Univers vintage et loufoque à Vuadens<br />
Situé dans un ancien quartier d’artistes aux airs de zone industrielle, Jesal Inc est un lieu<br />
atypique et singulier. A la fois salon de coiffure, barbier et kustom shop, son univers<br />
surprend. Rencontre avec sa créatrice.<br />
SOPHIE LEUBA<br />
Dans le bâtiment adjacent à la gare<br />
Vuadens-Sud, se trouve le salon de<br />
coiffure Jesal Inc, ouvert en 2011 par<br />
Jessica André, une femme dynamique<br />
et créative, « un peu folle » comme elle<br />
le dit et qui n’a pas peur de s’exprimer.<br />
Le nom Jesal, vient de la fusion de Jessica<br />
et Alain, son mari, avec qui elle partage<br />
sa passion pour le vintage. Dans<br />
un local de plus de 30m 2 , son univers<br />
créatif et son salon de coiffure ne font<br />
qu’un.<br />
Jesal Inc<br />
Jesal Inc est un salon de coiffure où<br />
l'on s’assied sur des sièges vintages,<br />
où les lampes sont des vieux casques<br />
de coiffure sur des bras articulés, où<br />
les outils sont rangés dans une caissette<br />
de garage et les tubes de coloration<br />
dans des volets. Jesal Inc est une<br />
ancienne usine redécorée où la créativité<br />
se mêle à l’utilité. Le Inc – pour Incorporation<br />
– représente les multiples<br />
activités liées à son entreprise, c’est-àdire<br />
son salon de coiffure, son barber<br />
shop et son kustom shop, le tout dans<br />
un espace très coloré et personnel qui<br />
lui insuffle sa créativité.<br />
Salon de coiffure et barbier<br />
A visiter : sa page Facebook « Jesal Inc »<br />
Jessica André en plein travail dans son salon de coiffure.<br />
Les prestations chez Jesal Inc ne se font<br />
que sur rendez-vous. Sa clientèle principale<br />
est composée de femmes actives<br />
qui « recherchent du bio et le privilège<br />
de pouvoir être seule avec elle », car<br />
Jess aime offrir un service sur mesure.<br />
Elle veut prendre le temps de discuter<br />
et découvrir les envies de ses clientes<br />
avant d’attaquer le cheveu. C’est important<br />
qu’elles soient écoutées, car<br />
pour Jess « quand on parle du cheveu,<br />
on parle surtout de la femme. Et si elles<br />
ne se sentent pas bien, ça va influencer<br />
sur tellement de choses ». Pour trouver<br />
la coiffure qui ira le mieux aux gens,<br />
Jess mise sur la discussion et son expertise,<br />
qu’elle accompagne parfois de<br />
quelques essais sur postiches. « J’arrive<br />
toujours à les amener à trouver la coiffure<br />
qui leur ira le mieux ».<br />
Kustom Shop<br />
Sous ses airs de brocante, le Kustom<br />
Shop est son espace d’expression libre.<br />
Fonctionnant aux coups de cœur permanents,<br />
Jess récupère, chine et customise<br />
les vieux objets qui la font vibrer.<br />
Ceux qui ont une histoire, un vécu. « Je<br />
ne le fais pas pour vendre, je le fais pour<br />
moi ». Ses créations emplissent d’abord<br />
son appartement et quand le besoin<br />
de changement se fait sentir, ils atterrissent<br />
dans le shop, remplacées par de<br />
nouvelles créations. Il lui arrive même<br />
de refuser de vendre ses objets si elle ne<br />
le sent pas.<br />
Un esprit moderne<br />
Ce qui marque chez Jesal Inc, c’est son<br />
affranchissement des règles standards<br />
et son esprit entrepreneurial pas si vintage.<br />
Sa polyvalence lui offre un sentiment<br />
d’épanouissement : « si je fais<br />
qu’une seule chose dans la vie, je m’ennuie<br />
». Être indépendante a certes un<br />
coût car il faut du temps pour se faire<br />
une clientèle fidèle et régulière, mais<br />
aussi des privilèges précieux : celui<br />
de pouvoir offrir du temps et des rendez-vous<br />
privés à chacun de ses clients.<br />
Le secret du succès selon elle : « avoir du<br />
fun ! ».<br />
© Photo : Sophie Leuba<br />
20 04.<strong>2018</strong>
Mit Spaten und Bagger für Bildung und Kultur<br />
FREIBURG<br />
Die Kantons- und Universitätsbibliothek plant einen spektakulären und modernen Ausbau.<br />
Nach den neuen Gebäuden für Fachhochschule und Jus-Fakultät ist das die dritte Grossinvestition<br />
in Freiburger Bildungsinstitutionen. <strong>Spectrum</strong> weiss, was hinter den Plänen steckt.<br />
© Foto: Marco De Francesco / Butikofer de Oliveira Vernay sàrl Lausanne<br />
NOAH FEND<br />
Am 6. Februar dieses Jahres gab der<br />
Grosse Rat des Kantons Freiburg<br />
grünes Licht für die Erweiterung und Sanierung<br />
der Kantons- und Universitätsbibliothek<br />
(KUB) und genehmigte dafür<br />
einen Verpflichtungskredit von sechzig<br />
Millionen Franken. Das ist nicht die einzige<br />
Grossbaustelle: Freiburg investiert<br />
mächtig in die Infrastruktur von Bildung<br />
und Kultur und ist bestrebt, diese den<br />
immer mehr Nutzerinnen und Nutzer<br />
und deren veränderten Ansprüchen<br />
anzupassen. Dies äussert sich nicht nur<br />
im KUB-Projekt, sondern ebenso in den<br />
Plänen für das neue Jus-Gebäude und<br />
im Neubau für die Hoch- und Fachhochschule.<br />
Die KUB des einundzwanzigsten<br />
Jahrhunderts<br />
Sofern die Freiburger Bevölkerung das<br />
79 Millionen Franken teure Bauprojekt<br />
am kommenden 10. Juni an der Urne<br />
gutheisst, kann der spektakuläre Ausbau<br />
voraussichtlich im Herbst 2019 beginnen.<br />
Trotz der komfortablen Ausgangslage mit<br />
der Zustimmung aller Parteien und deren<br />
klarem Votum im Grossen Rat für das Projekt<br />
(101 zu 4 Stimmen), ist sich Martin<br />
Good, Direktor der KUB bewusst: „Eine<br />
Abstimmung über ein so grosses Projekt<br />
ist immer eine ernstzunehmende Hürde.“<br />
Es soll die „KUB des einundzwanzigsten<br />
Jahrhunderts“ werden, wie die Bibliothek<br />
selbst schreibt. Das Ausbau- und Renovationsprojekt<br />
ist laut Good aus verschiedenen<br />
Gründen notwendig: „Zum einen ist<br />
das alte Hauptgebäude an sich renovationsbedürftig.<br />
Dann ist aber auch die Universität<br />
seit der letzten Erweiterung in<br />
den 1970er Jahren stark gewachsen. Die<br />
KUB wird den heutigen und zukünftigen<br />
Bedürfnissen sowohl der universitären<br />
wie auch der übrigen Benutzer und Benutzerinnen<br />
nicht mehr gerecht.“<br />
Dementsprechend schafft das neue Ausbauprojekt<br />
vor allem deutlich mehr Platz<br />
für alle Benutzerinnen und Benutzer. „Sie<br />
werden künftig von fünfmal mehr nutzbarer<br />
Fläche profitieren als bisher“, sagt<br />
Good. Konkret ist ein grosser Freihandbereich<br />
mit rund 300'000 frei zugänglichen<br />
Werken geplant. Ausserdem werden dreimal<br />
mehr Studienplätze zur Verfügung<br />
stehen, sowohl in Gruppenarbeitsräumen<br />
wie auch in zusätzlichen Lesesälen.<br />
Mit einem frei zugänglichen Dachgarten<br />
und einem „Lese-Café“ soll die Bibliothek<br />
noch mehr zu einem Begegnungsort<br />
werden für Leute, die im Uni-, Bildungsoder<br />
Kulturbereich tätig sind. Die traditionelle<br />
Bibliothek soll ein facettenreiches<br />
Lernzentrum werden.<br />
Grossbaustelle bringt<br />
Einschränkungen<br />
Der Umbau ist ein Grossprojekt. Das<br />
ganze Gebäude muss leergeräumt, fünfzig<br />
Laufkilometer Bücher müssen transportiert,<br />
Arbeitsplätze verlegt und der<br />
Betrieb für die Bauzeit umorganisiert<br />
werden. Good rechnet mit einem mehrmonatigen<br />
Umzug. Während der Bauzeit<br />
werden zusätzliche Räumlichkeiten zur<br />
Verfügung stehen dank der Umnutzung<br />
beziehungsweise Anmietung bestehender<br />
Räumlichkeiten sowie dank der Erstellung<br />
einer Speicherbibliothek ausserhalb<br />
der Stadt. Trotz dieser erheblichen<br />
Veränderung soll auch während der<br />
Bauarbeiten die Grundversorgung aufrechterhalten<br />
werden: „Alle Dokumente<br />
werden auch während der Arbeiten zugänglich<br />
bleiben, es kann aber sein, dass<br />
mit etwas längeren Lieferzeiten gerechnet<br />
werden muss“, sagt Martin Good.<br />
Investition in die Bildung<br />
Bereits in der Endphase befindet sich<br />
der Neubau des Gebäudes für die Hochund<br />
Fachhochschule. An der Route des<br />
Arsenaux sind nach dessen Fertigstellung<br />
die Studiengänge Soziale Arbeit und Gesundheit<br />
zu Hause. Geplant ist ausserdem<br />
ein Neubau für die Rechtswissenschaftliche<br />
Fakultät, dessen Kredit aber<br />
vom Freiburger Volk noch angenommen<br />
werden muss. Nun kommt mit dem<br />
Erweiterungsbau der KUB eine dritte<br />
grosse Investition für eine Bildungs- und<br />
Kulturstätte dazu. Good begrüsst diese<br />
Investitionen in die Freiburger Bildungsinfrastruktur:<br />
„Sie stärken ganz klar den<br />
Bildungs- und Kulturstandort Freiburg<br />
und halten ihn konkurrenzfähig.“ Investitionen,<br />
wie sie in den letzten Jahren<br />
etwa in Bern oder in Lausanne im Bibliotheksbereich<br />
getätigt wurden, seien<br />
nun auch in Freiburg zu machen, so der<br />
KUB-Direktor.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
21
CRITIQUE<br />
Douce tragédie au parfum d’abandon<br />
Le manque. Matériel d’abord, puis psychique.<br />
Alors que la famine décime sans pitié un pays<br />
dont l’auteur décidera de taire le nom, le choix<br />
d’une mère : abandonner l’une de ses deux filles,<br />
sa préférée, là où les ressources ne viennent pas<br />
encore à manquer. Puis la culpabilité passée sous<br />
silence, la tourmente mêlée à l’espoir de retrouver<br />
un jour l’absente.<br />
L’amour d’une sœur, aussi. Qui ne comprend pas<br />
vraiment pourquoi c’est elle que l’on a choisi de<br />
garder, qui s’accroche à un fantôme auquel l’on<br />
ne cesse de la comparer. Torturée entre reconnaissance,<br />
haine et questions sans réponses, en<br />
quête d’un passé qui la rattrape sans arrêt.<br />
Michaël Perruchoud, avec ce onzième roman,<br />
ne dénonce pas; il explique. L’accent n’est pas<br />
mis sur l’acte d’abandon, mais ses suites, et sans<br />
jugement aucun. Le lecteur s’immisce au cœur<br />
d’une famille qui se voit déchirée; il apprend à<br />
connaître une femme et son aînée, troublées par<br />
l’ombre d’une enfant dont on préfère taire le souvenir.<br />
Il ne condamne pas, puisqu’il comprend.<br />
Que la vie n’a pas été facile, que la fin peut justifier<br />
les moyens. Que chacun a ses raisons, qu’il<br />
aurait pu être forcé d’agir de la même manière s’il<br />
s’était retrouvé à la place de cette mère de famille.<br />
Mais plus que tout, le lecteur se laisse porter en<br />
une traite par cette quête d’un passé que l’on ne<br />
peut, peut-être, tout simplement pas rattraper.<br />
Blood : l’art d’accepter la solitude<br />
Ayant débuté en mars 2013 avec l’album Woman,<br />
la carrière du duo soul / alternatif nommé<br />
Rhye se conclut durant la période de latence<br />
entre le premier disque et le deuxième. Effectivement,<br />
Milosh est abandonné par son partenaire,<br />
Robin Hannibal. Ce projet musical devient alors<br />
un projet solo, qui voit Milosh affronter individuellement<br />
le processus créatif nécessaire pour<br />
compléter ses nouvelles chansons. L’artiste est,<br />
en plus, confronté à une autre grosse perte : celle<br />
de sa fiancée. La « Woman » elle-même, à laquelle<br />
il avait dédié sa toute première création, disparaît<br />
et le laisse seul face à cette nouvelle réalité. Ces<br />
grands changements vont marquer Blood d’une<br />
connotation plus douloureuse par rapport à Woman.<br />
Les textes nous parlent de thématiques différentes,<br />
comme la luxure et la nostalgie, qui définissent<br />
sa vie en ce moment. Cependant, d’un<br />
côté purement musical, nous reconnaissons tout<br />
de suite les traits distinctifs qui nous avaient déjà<br />
fait tomber amoureux de Rhye avec sa première<br />
expérimentation musicale : toutes les chansons<br />
sont accompagnées par la voix androgyne du<br />
Canadien, sa classe et ses interprétations éthérées.<br />
Nous sommes toujours face à un album alternatif<br />
/ soul raffiné, caractérisé par les ballades<br />
délicates de Rhye, lequel se distancie cependant<br />
de sa première œuvre avec des productions plus<br />
expérimentales et l’utilisation d’un son plus analogique.<br />
Alors effectivement tout a changé, mais<br />
rien n’a changé : dans la vie de Mike Milosh,<br />
comme dans sa musique.<br />
Andréa Savoy<br />
« Sa préférée »<br />
Michaël Perruchoud<br />
Roman, 150 pages<br />
Enea Bacilieri<br />
Blood de Rhye, CD<br />
Sortie : 2 février <strong>2018</strong><br />
The Shape of Water : l’amour des monstres<br />
Guillermo Del Toro nous plonge une nouvelle<br />
fois dans un univers uchronique. Loin de<br />
l’Espagne franquiste du labyrinthe de Pan, nous<br />
sommes lâchés en pleine course à l’espace durant<br />
la guerre froide. Eliza Espacito, une jeune<br />
femme de ménage muette travaillant dans un<br />
laboratoire gouvernemental (interprétée par la<br />
touchante Sally Hawkins), s’éprend de la dernière<br />
découverte des scientifiques : un amphibien<br />
anthropomorphe largement inspiré de la<br />
créature du lac noir de Jack Arnold et incarné<br />
par l’habitué Doug Jones. Celle-ci se révèle être<br />
d’une sensibilité bouleversante et nous ne pouvons<br />
qu’éprouver de la pitié à la vue des tortures<br />
cruelles dont elle est victime. Comme des enfants<br />
devant une sorte de Belle et la Bête pour adulte,<br />
nous la regardons apprendre à parler en langue<br />
des signes et s’émerveiller de la découverte d’un<br />
tourne-disque. Sous couvert de ses allures fantastiques<br />
de conte de fée, l’œuvre réussit par ailleurs<br />
à trouver la place d’aborder, et ce jamais de manière<br />
gratuite, des réalités bien ancrées dans la<br />
société étasunienne de l’époque, notamment le<br />
rejet de la population afro-américaine ou encore<br />
celui des homosexuels.<br />
Visuellement parlant, ce film au rythme atypique<br />
mais prenant est aussi réussi dans ses couleurs<br />
que dans sa lumière. Le spectacle est sublimé par<br />
la musique d’Alexandre Desplat, qui réussit à apporter<br />
la touche qu’il fallait pour parfaire l’univers<br />
aquatique.<br />
Sophie Sciboz<br />
The Shape of Water<br />
Guillermo Del Toro<br />
Film, 2h03<br />
Sortie en Suisse romande :<br />
21 février <strong>2018</strong><br />
22 04.<strong>2018</strong>
Eine Reise in die Welt der Aussergewöhnlichen<br />
Sie sind anders. Sie sehen anders aus, sprechen<br />
anders, agieren anders. Obwohl die<br />
Akzeptanz von Menschen mit Downsyndrom<br />
hierzulande gross ist, kommt man mit ihnen<br />
wenig in Kontakt. Man kennt sie nicht und weiss<br />
nichts über sie, ausser dass sie eben nicht ganz<br />
so sind, wie wir. Die Ausstellung Touchdown<br />
im Zentrum Paul Klee in Bern, welche noch bis<br />
zum 13. Mai läuft, will dies ändern. Die ganze<br />
Ausstellung wurde mit und über Menschen mit<br />
Downsyndrom gestaltet und gibt einen einzigartigen<br />
Einblick in ihre Welt. Die Ausstellung wurde<br />
auf dem Konzept aufgebaut, dass Menschen<br />
mit Downsyndrom von einem anderen Planeten<br />
auf die Erde kommen und analysieren, wie Menschen<br />
mit dieser Einschränkung hier leben und<br />
gelebt haben. Fragen wie „Können Menschen<br />
mit Downsyndrom Kinder kriegen?“ oder „Wie<br />
lernen Menschen mit Downsyndrom?“ werden<br />
durch Kunst- und Alltagsgegenstände oder Filmmaterial<br />
beantwortet. Man lernt zudem sehr viel<br />
über ihre Geschichte, zum Beispiel woher der<br />
Name „Downsyndrom“ kommt und wie sie in der<br />
Zeit des Nationalsozialismus behandelt wurden.<br />
Die ganze Ausstellung erinnert mehr an eine Erfahrungsreise<br />
als an einen Museumsbesuch. Es<br />
steht nicht die Kunst im Zentrum, sondern der<br />
Mensch, der mit einer Behinderung lebt. Wie man<br />
im Verlauf des Besuches erkennt, sind Menschen<br />
mit Downsyndrom eben doch ganz normal. Sie<br />
lieben, sie leben, sie lachen und wollen einfach<br />
glücklich sein, wie jeder andere Mensch auch.<br />
Mithilfe von Portraits und Fotografien werden die<br />
Einzigartigkeiten jeder und jedes Einzelnen hervorgehoben<br />
und es steht nicht die Behinderung<br />
im Vordergrund, sondern die Persönlichkeiten der<br />
Individuen. Für zwei Stunden ist man Teil ihrer<br />
Welt. Verlässt man den Ausstellungsraum, muss<br />
man sich zuerst einmal daran erinnern, wo und<br />
wer man ist. Die Gedanken und Gefühle werden<br />
auch noch auf der Heimfahrt bei den Menschen<br />
sein, die man auf dieser Erfahrungsreise kennenlernen<br />
durfte. Man wünscht ihnen, dass die Welt<br />
ihre Einzigartigkeiten erkennt, akzeptiert und<br />
schätzt, aber auch sieht, dass wir eigentlich gar<br />
nicht so verschieden sind. Die Ausstellung gibt<br />
Menschen mit Downsyndrom eine Stimme, um<br />
den Wunsch irgendwann wahr werden zu lassen.<br />
KRITIK<br />
Aline Zengaffinen<br />
Die Ausstellung Touchdown<br />
findet noch bis zum<br />
13. Mai im Zentrum Paul<br />
Klee in Bern statt.<br />
Eine bitterkalte Gleichgültigkeit<br />
Peter Stamms neues Buch Die sanfte Gleichgültigkeit<br />
der Welt, erschienen am 21. Februar<br />
dieses Jahres, handelt von einem Schriftsteller,<br />
der an einer Konferenz an der Universität auf<br />
sein jüngeres Ebenbild trifft, welches das Leben<br />
des Ersteren haargenau sechzehn Jahre zeitversetzt<br />
nachzuleben scheint, ungeachtet der historischen<br />
und kulturellen Unterschiede.<br />
Er tritt schliesslich in Kontakt mit der Freundin<br />
dieses Ebenbildes, die doch der seinigen von damals<br />
so gleicht. Unser Schriftsteller erzählt ihr<br />
eine Geschichte, im Laufe derer sich die Vergangenheit<br />
in die Gegenwart und schliesslich auch<br />
die Gegenwart in die Vergangenheit einzumischen<br />
scheint.<br />
Auf nur 160 Seiten gelingt Stamm eine komplizierte<br />
literarische Befragung der Rolle von Erinnerungen<br />
in unserem Leben, derer Wiederholbarkeit<br />
und Kontingenz, letztlich auch von deren<br />
Realität. Sein Schreibstil zeichnet sich aus durch<br />
eine trockene Prägnanz, die alles Blumige ausschliesst<br />
und mit einem Minimum an Deskription<br />
auskommt.<br />
Müsste ich konkludierend ein Urteil über<br />
Stamms Buch abgeben, würde ich sagen, es<br />
handle sich dabei um gute Literatur mit abstossendem<br />
Inhalt. Ein Werk, dessen Grösse man anerkennen<br />
muss, ohne es zu mögen. Abstossend<br />
ist dabei nicht der Inhalt der Synopsis, sondern<br />
vielmehr die Art, wie menschliche Beziehungen,<br />
die Identität der Figuren und die Wahrnehmung<br />
der Geschichtlichkeit des eigenen Lebens dargestellt<br />
werden. Stamms Figuren sind allesamt<br />
kleine Atome, die sich gegenseitig und letztlich<br />
sich selbst fremd sind. Nichts ist mitteilbar, keine<br />
Aussprache ist möglich, alles passiert einfach<br />
und es gibt ein Bewusstsein, dass dieses Passierende<br />
registriert. Das gilt auch für die vergangene<br />
Lebensgeschichte, die sich in einer Reihe<br />
kontingenter Ereignisse präsentiert, begleitet<br />
von einem denkenden Subjekt, das aber diese<br />
Ereignisse, anstatt sie akkumulativ als Teil der<br />
Identität in sich aufzunehmen, wieder nach und<br />
nach vergisst.<br />
Es ist gerade diese meisterhafte Umsetzung der<br />
Auslöschung der eigenen Geschichtlichkeit, die<br />
mich an dem Buch so stört. Denn wenn Stamm<br />
seinen Protagonisten nach 156 Seiten sagen<br />
lässt, sein Leben komme ihm vor wie „unscharfe<br />
Bilder, Figuren im Gegenlicht, entfernte Stimmen“,<br />
dann fühlt sich die Gleichgültigkeit dieser<br />
Welt nicht sanft an, sondern vielmehr bitterkalt.<br />
Timothy Klaffke<br />
Peter Stamm<br />
Die sanfte Gleichgültigkeit<br />
der Welt<br />
S. Fischer Verlag <strong>2018</strong><br />
160 Seiten.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
23
SOCIÉTÉ<br />
On se la colle chez des inconnus ?<br />
Pour la 23 e édition des Salons de Modeste, Fribourg a été le théâtre d’un bal bien particulier :<br />
un carnaval d’animaux, thème de cette année. Retour sur un événement annuel au concept<br />
bien particulier : se faire inviter chez un inconnu.<br />
EVAN LUMIGNON & CERISE DROMPT<br />
Événement culturel d’origine fribourgeoise<br />
et copié, pour l’instant, uniquement<br />
à la Chaux-de-fonds, les Salons<br />
de Modeste sont nés en 1995 sous l’élan<br />
des créateurs et organisateurs culturels<br />
fribourgeois de l’association PHARE.<br />
Son but ? Faire office de tremplin pour<br />
la rencontre et l’échange entre de francs<br />
inconnus qui ont pour dénominateur<br />
commun de côtoyer la ville de Fribourg.<br />
En renversant le concept des salons<br />
littéraires parisiens en vogue dans les<br />
classes aristocratiques du 17 e au 19 e , ces<br />
salons s’ouvrent à qui veut.<br />
Une copie des lumières françaises<br />
A l’époque, ces cercles réunissaient<br />
« esprits d’élite » et autres bourgeoisies<br />
autour d’un festin pléthorique préparé<br />
par le service de maison. On pouvait y<br />
croiser Corneille, Diderot, Madame de<br />
la Fayette, Madame de Sévigné et j’en<br />
passe. C’est par cet « art de la causerie »<br />
que naquirent notamment les premières<br />
graines de la Révolution française. Ellesmêmes<br />
essaimées par les nombreux<br />
philosophes du siècle des lumières taquinant<br />
l’oreille attentive des ministres<br />
de l’époque par leur rhétorique ; à l’honneur<br />
dans ces salons.<br />
Le principe du Salon<br />
D’un esprit moins révolutionnaire certes,<br />
les Salons de Modeste sont principalement<br />
les salons mis à disposition par des<br />
particuliers, bien que le bureau d’une<br />
avocate ou encore une galerie d’exposition<br />
aient déjà fait place à l’événement.<br />
Les hôtes préparent, selon leur volonté,<br />
diverses subtilités – substances liquides<br />
et solides qui accueilleront les convives<br />
justes désignés. Le rendez-vousréunit<br />
beaucoup de fidèles, qui, tour-à-tour<br />
et d’années en années, passent du rôle<br />
d’invités à organisateurs. Il est donc<br />
librement possible de s’inscrire, afin<br />
d’intégrer la vingtaine d’endroits mis<br />
à disposition par les particuliers pour<br />
l’occasion. Si leur taille varie, on peut<br />
compter en moyenne une quinzaine de<br />
personnes pour chacun d’entre eux.<br />
Comment on se la colle ?<br />
L’attirail nécessaire ? Une veste et une<br />
bonne bouteille suffiront à briser toute<br />
tentative d’effraction de sensations désagréables<br />
comme le vent glacé des rues<br />
ou la froideur d’un premier contact timide.<br />
Le lieu du tirage variant tous les ans,<br />
cette année c’est à Georges Python qu’il<br />
faut aller chercher ce qui indiquera le<br />
lieu des festivités. Le thème : les animaux.<br />
C’est donc avec goût et tact qu’il<br />
faut saisir une carte postale, sur le petit<br />
présentoir qui rappelle immanquablement<br />
les vacances, à l’effigie de son animal<br />
favori. On finit par choisir le koala<br />
avec les potes. Et là, première surprise :<br />
toutes les adresses sont différentes. C’est<br />
donc avec un peu d’appréhension et la<br />
queue entre les jambes tels des voyous<br />
qui ont loupé leur casse qu’on se rend<br />
dans nos salons respectifs. Et c’est aussi à<br />
ce moment que les histoires se séparent<br />
pour mieux se retrouver par la suite. Il<br />
est prévu que tous les participants des<br />
différents salons se retrouvent dans un<br />
lieu qui n’est connu que par les hôtes,<br />
dévoilé en fin de soirée. Pour l’occasion<br />
aux Menteurs, le nouveau bar éphémère<br />
à Blue Factory.<br />
En plus de passer une excellente soirée<br />
et originalité du concept mise à part,<br />
il faut concéder plusieurs forces indéniables<br />
aux Salons de Modeste : ils renforcent<br />
les liens intergénérationnels,<br />
contribuent à tisser la toile de nos accointances<br />
locales, nous ouvrent à de<br />
nouveaux horizons par la discussion. Et<br />
dans ces grands moments de silence gênant<br />
tant redoutés toute la soirée, dis-toi<br />
que tu peux toujours causer du temps.<br />
Bordel qu’il fait froid en février !<br />
© Photo: pixabay.com<br />
24 04.<strong>2018</strong>
Gott im Brennpunkt<br />
GESELLSCHAFT<br />
Wenn sich ein Rechtsstudent für den Erhalt eines Klosters einsetzt, haken wir nach und<br />
stellen grundsätzliche Fragen. Die Geschichte eines aussergewöhnlichen Engagements und<br />
einer Domäne, deren Notwendigkeit von nicht Wenigen infrage gestellt wird.<br />
© Foto: Wikimedia Commons<br />
ANNA MÜLLER<br />
Robin Letti ist 21, studiert Jura und<br />
lernt Chinesisch. Und sonst? Wenn<br />
es die Zeit zulässt, beschäftigt er sich<br />
mit der Renovierung und Instandhaltung<br />
des St. Galler Klosters Notkersegg.<br />
Dazu kommt die Mitgestaltung an einer<br />
nachhaltigen Energieversorgung. Für<br />
das frisch eingeweihte klosterinterne<br />
Pflegeheim sammelte er zusammen<br />
mit dem ehemaligen Wirtschaftsförderer<br />
von Luzern und den Nonnen etwa<br />
eine Million Franken. Die waren notwendig,<br />
denn es musste eine komplette<br />
Pflegestation aufgebaut werden. Klöster<br />
müssen sich vollständig selbst finanzieren<br />
und um zu überleben, sind sie von<br />
Spenden abhängig.<br />
Ehe mit Gott<br />
Mittlerweile leben zwei der aktuell sieben<br />
Nonnen, welche einen Grossteil<br />
ihres Lebens im Kloster Notkersegg verbracht<br />
haben, in den Räumlichkeiten,<br />
die auf ihre Bedürfnisse zugeschnitten<br />
erbaut wurden. Die Zimmer sind kleiner<br />
als die in anderen Pflegeheimen. Denn<br />
ab dem Zeitpunkt, an dem eine Nonne<br />
endgültig ins Kloster einzieht, erhält sie<br />
einen Schleier und einen goldenen Ehering<br />
und gibt, als Zeichen dafür, dass<br />
sie sich Gott komplett hingibt, all ihren<br />
Besitz ab. Dieses Prozedere wird „ewige<br />
Profess“ genannt.<br />
Bevor es soweit ist, durchläuft eine angehende<br />
Nonne während Jahren mehrere<br />
Probephasen. Immer wieder prüft<br />
sie sich selbst, wird aber auch von den<br />
anderen Nonnen in ihrer Entscheidung<br />
beraten, ob der Schleier auf lebenslang<br />
das Richtige für sie ist. Die Bedingungen:<br />
Armut, Gehorsam gegenüber Gott<br />
und ehelose Keuschheit. Das klingt für<br />
viele wohl nicht sehr prickelnd. Jedoch<br />
gibt es ganz unterschiedliche Gründe,<br />
weshalb jemand ins Kloster eintritt, und<br />
die jeweiligen Geschichten können erstaunen.<br />
So erzählt Schwester Manuela,<br />
die den Posten der Oberin innehat, dass<br />
sie im „Leben davor“ professionelle Ballett-Tänzerin<br />
und Sozialarbeiterin war –<br />
also alles andere als weltfremd.<br />
Das Kapuzinerinnenkloster Notkersegg in St. Gallen<br />
Eine Frau, die Reisen liebte,<br />
im Kloster jedoch zur Ruhe kam<br />
Wie das? Schwester Manuelas Antwort<br />
darauf ist simpel. Es sei ihr schon immer<br />
wichtig gewesen, andere Menschen<br />
glücklich zu machen, ihnen zu helfen.<br />
Stets auf der Suche, hat sie im Kloster<br />
ihre wahre Berufung gefunden. Nun ist<br />
es ihr Hauptanliegen, die allumfassende<br />
Liebe Gottes nach aussen zu tragen.<br />
So gehört zu ihren zentralen Beschäftigungen<br />
auch die Seelsorge. Per Post<br />
oder von Angesicht zu Angesicht berät<br />
und unterstützt sie die verschiedensten<br />
Menschen mit den unterschiedlichsten<br />
Problemen – und das unentgeltlich. Angesichts<br />
der Tatsache, dass psychologische<br />
Beratung teuer und oft ausgebucht<br />
ist, bietet das Kloster sicherlich vielen<br />
eine gute Alternative, solange keine medizinische<br />
Behandlung notwendig ist,<br />
versteht sich.<br />
Braucht es heute überhaupt<br />
noch Klöster?<br />
Sicherlich eine Frage, die sich einige<br />
stellen. Schwester Manuela ist sich jedoch<br />
sicher: Klöster, Nonnen und Mönche<br />
wird es immer geben. Denn Menschen<br />
bleiben im Grunde gleich. Auch<br />
wenn sich vieles weiterentwickelt, unsere<br />
Bedürfnisse verändern sich nicht.<br />
Um nicht in Vergessenheit zu geraten,<br />
braucht es immer wieder junge Leute,<br />
die den Hauptgedanken von den älteren<br />
übernehmen, aber auch ihre eigenen,<br />
zeitgemässen Ideen einbringen. So wird<br />
das Kloster fortbestehen.<br />
Dass der Glaube Einfluss auf unsere Psyche<br />
hat, ist wissenschaftlich bewiesen.<br />
So waren gläubige Menschen weniger<br />
von den Auswirkungen des Konzentrationslagers<br />
betroffen als Leute, welche<br />
nicht an Gott glaubten. Und trotzdem,<br />
heute gibt es viele, die sich zu keinem<br />
Gott bekennen. Das muss ja auch nicht<br />
sein, aber an irgendetwas glauben dennoch<br />
die meisten. Seien es gewisse moralische<br />
oder politische Einstellungen<br />
oder auch einfach nur der Glaube an<br />
einen steigenden Aktienkurs.<br />
Die Tatsache, dass nur wenige der Berufung<br />
einer Nonne folgen können oder<br />
wollen, ist kein Problem. Laut Schwester<br />
Manuela ist das sogar gut, denn mit<br />
160 Klöstern und Gemeinschaften in<br />
der Schweiz seien es bereits zu viele.<br />
Alle kritischen Überlegungen beiseitegeschoben,<br />
ist das Kloster aber vor allem<br />
eines: ein schöner Ort. Das findet<br />
auch Robin, der es mit eigenen Worten<br />
ausdrückt: „Über dem Kloster liegt ein<br />
gewisser Zauber, den die Nonnen ausmachen.“<br />
04.<strong>2018</strong><br />
25
PORTRAIT<br />
Entre l’Université et les Sommets<br />
Déborah Chiarello n’a pas un job étudiant comme les autres. Quand elle n’est pas en cours ou<br />
en train réviser ses notes, elle s’entraîne pour sa prochaine compétition. Déborah est ski-alpiniste<br />
dans l’équipe nationale suisse.<br />
JEREMY WRIGHT<br />
«<br />
La première fois que j’ai fait une<br />
sortie en peau de phoque, j’avais dix<br />
ans. On avait des vieux skis militaires, ce<br />
n’était vraiment pas agréable pour marcher,<br />
ils étaient lourds et les descentes<br />
étaient trop courtes. Je n’aimais pas du<br />
tout ça ». Ayant grandi à Genève sans intérêt<br />
particulier pour la compétition ou<br />
les sports d’endurance, rien ne prédisait<br />
le succès de Déborah dans le ski-alpinisme.<br />
Ce sport, à un niveau élevé, est<br />
caractérisé par des longs parcours en<br />
montagne avec des dénivelés souvent<br />
extrêmes, des passages techniques sur<br />
des arêtes et des descentes dans des<br />
couloirs. La Patrouille des Glaciers est<br />
une des courses les plus connues du<br />
sport.<br />
C’est vers l’âge de 15 ans, alors au collège<br />
de Brig, qu’elle se lance dans la voie<br />
qui la mènera à l’équipe nationale. « Je<br />
me suis mise à courir et aller découvrir<br />
les environs, les montagnes. Avec les années,<br />
je faisais toujours un peu plus, et<br />
plus, et plus. Une fois que je suis arrivée<br />
à un certain niveau je me suis dit, pourquoi<br />
ne pas faire de la compétition ? ».<br />
A Brig, Déborah rencontra sa première<br />
entraîneuse, Nathalie Etzensperger,<br />
dans le club d’athlétisme. Elle-même<br />
a été championne du monde de ski-alpinisme.<br />
« Nathalie m’a beaucoup inspirée<br />
au début. J’ai été faire de la peau<br />
de phoque avec elle une fois. Elle avait<br />
du meilleur matériel que nos vieux skis<br />
militaires et j’ai tout de suite croché ». En<br />
2014, à 18 ans, Déborah entre au Centre<br />
Régional Ouest de Ski-Alpinisme, une<br />
institution qui encadre et forme les<br />
jeunes athlètes à la compétition. Deux<br />
ans plus tard, elle fera partie de l’équipe<br />
nationale suisse, se mesurant désormais<br />
à l’élite internationale.<br />
Entre deux Voies<br />
Avec sa carrière naissante d’athlète,<br />
Déborah voit se dessiner la question<br />
de son futur. Elle sait pertinemment<br />
que le sport de haut-niveau ne sera<br />
pas une option de longue durée. Pour<br />
Déborah Chiarello, étudiante à l'Université de Fribourg<br />
et compétitrice à l'échelle internationale en ski-alpinisme.<br />
pouvoir continuer son entraînement et<br />
poursuivre ses études, elle opte pour<br />
l’Université de Fribourg, à proximité<br />
des Préalpes, en science du sport et<br />
de la motricité en option santé-performance-recherche.<br />
Un bon complément<br />
à son intérêt pour la performance<br />
sportive.<br />
Cet hiver est la deuxième saison que<br />
Déborah passe au sein de l’équipe nationale.<br />
Pour continuer de courir au niveau<br />
international c’est une moyenne<br />
de 15 heures par semaine qu’elle doit<br />
s’entraîner, ou l’équivalent de 30 ECTS<br />
en plus chaque année. « C’est un équilibre<br />
à trouver. En général, si je travaille<br />
bien pour l’uni, j’arrive toujours à trouver<br />
le temps pour m’entraîner. Mais si<br />
je pense d’abord à l’entraînement, j’ai<br />
plus de peine à rester à niveau à l’uni.<br />
Ce n’est pas évident et je ne fais pas<br />
grand-chose à côté. C’est les études<br />
et le sport. Pour l’entraînement je fais<br />
comme je peux. J’ai pas mal d’intercours<br />
d’une heure ou une heure et demie,<br />
l’occasion de caser une séance ».<br />
Pour l’instant, Déborah entend bien<br />
continuer son entraînement. Il lui reste<br />
des buts à atteindre et des courses à gagner.<br />
Mais le sport c’est bien plus pour<br />
elle. « Les médailles, c’est bien joli, mais<br />
c’est les moments partagés avec les copines<br />
de la Swiss Team et toutes les magnifiques<br />
sorties en montagne qui nous<br />
restent. C’est pour ces petits moments<br />
de bonheur qu’on vit ».<br />
©Photo : Jeremy Wright<br />
26 04.<strong>2018</strong>
KURZGESCHICHTE<br />
Ein Nachtrag der Gefühle<br />
Lulgjin Spanca<br />
Meine Hand berührt das kalte Metall der Türklinke. Der<br />
schwere Rucksack zieht an meiner Schulter, als wolle<br />
er mich zurückhalten. Meine ausgelatschten All-Stars sehen<br />
erbärmlicher aus als die Toiletten der Londoner U-Bahn. Ich<br />
weiss, dass mein Leben sich in wenigen Sekunden verändern<br />
wird.<br />
Jeden Morgen dasselbe: Mein verfluchter Mickey Mouse-Wecker<br />
ist wie immer pünktlich. Ich schlurfe ins Bad und spritze<br />
mir kaltes Wasser ins Gesicht. Ich starre mein Spiegelbild an<br />
– ich würde nur in einem zerbrochenen Spiegel gut aussehen.<br />
Die Küchenfliegen schwirren um die kalte Pizza, die ich gestern<br />
bestellt habe. Kurzum: Mein Leben ist scheisse und das<br />
hat seine Gründe.<br />
Mein Vater ist nie zu Hause. Ich weiss nicht mal, wie er seine<br />
Brötchen verdient. Das letzte Mal, dass ich ihn gesehen habe,<br />
war an Weihnachten. Und das ist auch alles, was ich von meinem<br />
Vater weiss.<br />
Ich liebe meine Mutter, weil sie die einzige Person ist, die ich<br />
jeden Tag zu Gesicht bekomme. Andererseits verabscheue<br />
ich sie, weil sie Kris mehr Liebe zeigt als mir. Kris ist ein alter<br />
Freund meiner Mutter. Er ist jeden zweiten Tag bei uns. Nach<br />
einem der Besuche habe ich meine Mutter gefragt, was die beiden<br />
immer im Schlafzimmer machen. Daraufhin hat sie mit einem<br />
Lächeln im Gesicht zu mir gesagt, dass sie die vergangene<br />
Zeit wiedergutmachen wolle. Was das bloss zu bedeuten hat?<br />
Ich stosse die Tür auf und nehme einen tiefen Atemzug in dieser<br />
kalten Londoner Nacht. Ich will mein altes Leben hinter<br />
mir lassen, wie einen alten Pullover, der mir zu kurz ist. Jeder<br />
Befreiungsakt ist wie das Abwerfen einer alten Haut.<br />
Meine Reise hat angefangen. Ich bin schon immer ein launisches,<br />
aber auch ein abenteuerlustiges Kind gewesen, das sei-<br />
ne Träume verwirklichen will. Mein grösster Traum ist es, nach<br />
Paris zu reisen. Also mache ich mich auf den Weg zur Station<br />
Victoria Street. Die schmutzige Fahrtafel, die kaum erkennbar<br />
ist, weist darauf hin, dass der nächste Zug nach Paris in zehn<br />
Minuten auf Gleis sechs abfahren wird.<br />
Mit ohrenbetäubendem Lärm rast der Zug an mir vorbei und<br />
die letzten Zugtüren stoppen vor meiner Nase. Ich suche mir<br />
ein leeres Plätzchen am Fenster und der Zug fährt los. Mein<br />
altes Sparschwein, das ich zertrümmert habe, zählt läppische<br />
fünfzehn Pounds. Das Geld reicht nicht aus, um nach Paris zu<br />
reisen. So muss ich Risiken eingehen.<br />
Ich suche hastig die Toilette. Erst als ich unter dem Lavabo sitze,<br />
wird mir bewusst, was gerade geschieht. Mein Herz pocht<br />
bis in den Hals. Ich atme in unregelmässigen Zügen. Alles stolpert,<br />
setzt aus oder macht Zusatzschläge. Urplötzlich fängt der<br />
Zug an, sich zu bewegen. Das Rumoren unter meinen Füssen<br />
macht mich schläfrig und ich döse ein.<br />
Das heftige Klopfen an der Tür weckt mich auf. Ich bin auf<br />
einen Schlag hellwach und hoffe inbrünstig, dass es nicht der<br />
Kontrolleur ist. Meine zittrige Hand wandert zur blankpolierten<br />
Türklinke. Ich weiss, dass jetzt alles vorbei ist. Langsam<br />
öffne ich die Tür und erblicke zum Glück nicht die Uniform<br />
eines Kontrolleurs, sondern eines Kochs. Mit einer abgehetzten<br />
Entschuldigung schlängele ich mich flink zwischen seinen<br />
Beinen hindurch. Ich stehe jetzt im Gang des Wagons und höre<br />
eine weibliche Stimme aus den alten, beigen Lautsprechern<br />
sagen: „We arrived in Paris.“ Schon will ich mich nach dem<br />
Elfenbeinturm umsehen, als ein schriller, immer lauter werdender<br />
Ton mich stört.<br />
Der gottverdammte Mickey Mouse-Wecker, der mit dem Metallstäbchen<br />
den Staub aufwirbelt, weckt mich.<br />
Hast du selbst eine Kurzgeschichte, die veröffentlicht werden sollte?<br />
Dann sende deinen Text (max. 5'000 Zeichen inkl. Leerzeichen) an: redaction@spectrum-unifr.ch<br />
04.<strong>2018</strong><br />
27
UNI'COMICS<br />
David Nguyen — www.facebook.com/caffesoda<br />
Guillaume Babey<br />
Tu souhaites toi aussi réaliser une caricature, une mini-bd ou une illustration ? Alors envoie-nous ta création à : redaction@spectrum-unifr.ch<br />
28 04.<strong>2018</strong>
DIE ANDERE<br />
Studierende müssen Alkohol trinken – oder nicht?<br />
Du bist Studentin oder Student. Du trinkst gerne und oft viel Alkohol. So zumindest das<br />
Klischee oder die Erwartung der Gesellschaft. Also was tun, wenn du einen alkoholfreien<br />
Abend brauchst? <strong>Spectrum</strong> liefert dir die Antworten.<br />
ALINE ZENGAFFINEN<br />
Wer kennt es nicht? Man geht auf<br />
ein Fest oder zu einem Abendessen<br />
mit Freunden mit dem festen Vorsatz,<br />
keinen Alkohol zu trinken. Dies<br />
mag aus gesundheitlichen Gründen sein<br />
oder weil man einfach keine Lust dazu<br />
hat. Der Satz „Ich trinke heute nicht“<br />
wird jedoch immer mit einem schrägen<br />
Blick und einer Stille beantwortet,<br />
welche nach Erklärungen verlangt. Die<br />
gesellschaftliche Norm will es einfach,<br />
dass wir in solchen Situationen Alkohol<br />
trinken.<br />
Die Frage stellt sich, weshalb sich die<br />
Nichttrinker rechtfertigen müssen und<br />
nicht umgekehrt. Denn eigentlich hat<br />
der Konsum von Alkohol keinen wirklichen<br />
Nutzen; Alkohol ist ein Genussmittel<br />
oder bietet eine Möglichkeit zur<br />
Flucht vor dem Alltag. Doch die Frage<br />
nach dem Grund des Rechtfertigungszwangs<br />
bei Alkoholverzicht soll in diesem<br />
Artikel nicht beantwortet werden,<br />
dazu fehlt der Platz. Trotzdem, manchmal<br />
ist es schwer, sich dem gesellschaftlichen<br />
Druck zu widersetzen und einfach<br />
zuzugeben, dass man keine Lust<br />
hat, sich dem Alkoholrausch hinzugeben.<br />
Und falls keine dieser Ausreden nützen<br />
sollte, dann geh einfach an die Bar und<br />
bestell heimlich ein alkoholfreies Bier.<br />
Den Unterschied wird niemand bemerken<br />
und du kannst den Abend gemütlich<br />
mit deinen Freunden geniessen.<br />
• Ich muss noch Auto fahren.<br />
• Ich faste.<br />
• Ich habe ein Leberproblem.<br />
• Mein Arzt hat mir Alkoholkonsum<br />
verboten.<br />
• Meine Religion erlaubt mir<br />
den Konsum von Alkohol nicht.<br />
• Ich bin schwanger.<br />
• Ich mag Alkohol nicht.<br />
• „Ein Bier? Oh, lieber nicht,<br />
ich habe gerade ein paar Magic<br />
Mushrooms gekostet und warte<br />
noch auf die Wirkung.“<br />
• Ich bin allergisch auf Alkohol.<br />
• Meine Leber muss sich noch<br />
von letzter Woche erholen.<br />
• Ich bin schon betrunken.<br />
© Illustration : Andréa Savoy<br />
<strong>Spectrum</strong> will dir helfen, dieses Problem<br />
zu lösen und stellt dir verschiedene<br />
Erklärungen, Ausreden und Entschuldigungen<br />
vor, welche dir mehr oder weniger<br />
dabei helfen sollen, dein nicht-alkoholisches<br />
Getränk ohne komische<br />
Seitenblicke geniessen zu können.<br />
<strong>Spectrum</strong> wäre nicht <strong>Spectrum</strong>, wenn<br />
wir nicht in allen Freundes- und Familienkreisen<br />
nach den besten Ausreden<br />
gesucht hätten. Wir haben sie gefunden<br />
und stellen sie euch mithilfe eines<br />
"Bierometers" vor. Die schlechtesten<br />
Ausreden sind diejenigen, welche mit<br />
Alkoholkonsum enden. Orientiert euch<br />
lieber an den grünen Sprüchen. Sie helfen<br />
euch ganz sicher, den Abend nüchtern<br />
verbringen zu können. Alle Ausreden<br />
wurden im Feldversuch getestet,<br />
weshalb ihr euch sicher sein könnt, dass<br />
sie auch wirklich wirken.<br />
• Ich mache Diät.<br />
• Ich muss meine letzten<br />
Hirnzellen schützen.<br />
• Ich habe noch Kater von gestern.<br />
• Ich habe kein Geld.<br />
• Keine Ausrede, aber man verhält<br />
sich so betrunken, dass die Freunde<br />
und Freundinnen einen nach Hause<br />
tragen müssen, obwohl man<br />
komplett nüchtern ist.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
29
JEUX<br />
©Jeux: www.top-sudoku.com<br />
30 04.<strong>2018</strong>
Agenda · Avril <strong>2018</strong><br />
AGENDA · IMPRESSUM<br />
Théâtre / Theater<br />
Phèdre de Racine<br />
Nuithonie / 17 –<br />
22.04.18 / Divers<br />
horaires / 25.-<br />
Eloge<br />
du mauvais geste<br />
Nuithonie / 26 –<br />
28.04.18 / 20h / 25.-<br />
Centre Fries<br />
Souper la NEUF<br />
10.04.18 / 19h<br />
Poetry Slam<br />
12.04.18 / 19h<br />
Méga fête<br />
des sciences<br />
18.04.18 / 19h<br />
Open Stage<br />
19.04.18 / 20h<br />
FRIAIR<br />
27 au 29.04.18 / 16h<br />
Monsieur Claude<br />
und seine Töchter<br />
Equilibre / 20.04.18 /<br />
19h30 / 40.-<br />
Feu la mère<br />
de Madame et<br />
les Boulingrin<br />
Théâtre des Osses /<br />
19 – 29.04.18 / Divers<br />
horaires / 25.-<br />
Conférences / Vorträge<br />
Dante à Fribourg. La contribution<br />
des Pères J. Berthier OP et P. Mandonnet OP<br />
à l’étude de l’oeuvre de Dante<br />
BCU Fribourg, salle de la Rotonde<br />
05.04.18 / 18h30<br />
Gymnasialer Literaturunterricht<br />
– neues Zusatzelement des<br />
Europäischen Sprachenportfolios III?<br />
Dr. Hans-Peter Hodel, PH Luzern<br />
MIS 10, salle 1.16 / 09.04.18 / 12h<br />
Construction et politisation des problèmes<br />
publics. L'exemple des politiques de la drogue<br />
PER 21, salle E230 / 09.04.18 / 13h15<br />
Mes expériences en tant que voyageuse<br />
et écrivaine : séminaire de littérature<br />
hispanique féminine<br />
Ana María Briongos /BQC 11, salle 5.809<br />
10.04.18 / 15h15<br />
De l’autonomie paradoxale<br />
dans le management contemporain<br />
Vincent de Gaulejac, Professeur émérite<br />
à l’Université Paris Diderot et Président du<br />
Réseau international de sociologie clinique<br />
MIS 03, salle 3115 / 11.04.18 / 17h<br />
Prescriptions et activité réelle des<br />
travailleurs sociaux : des pratiques en tension<br />
Joëlle Libois, Directrice de la Haute École de<br />
Travail social de Genève / MIS 03, salle 3115<br />
25.04.18 / 17h15<br />
Partys<br />
Tu connais la chanson ? Non, on veut l’artiste !<br />
Blind test animé par Goton le Cool, Booby T,<br />
Mugabo / Nouveau Monde /06.04.18<br />
22h / gratis<br />
Ping Pong Party: Bring Your Bat!<br />
Horasse / Fri-Son / 19.04.18 / 21h / gratis<br />
Pyjama Party<br />
DJ Ngami, Ayo Wa, Mo, Mzelle Charlotte & The<br />
Dancing Queens / Fri-Son / 20.04.18 / 22h / 5.-<br />
Exposition / Ausstellung<br />
Hugo Corpataux: Action!<br />
16.03-26.05.18<br />
Exposistion sur la vie d’Hugo Corpataux<br />
BCU Fribourg / Entrée libre – freier Eintritt<br />
Concerts / Konzerte<br />
Joan As Police Woman (US)<br />
Songwritersoul / Fri-Son/ 05.04.18 / 20h / 29.-<br />
Gengahr (UK)<br />
Playful Alternative Rock / Fri-Son<br />
06.04.18 / 20h / 25.-<br />
Baloji (BE)<br />
Only Swiss Show – Afro Indie Beats / Fri-Son<br />
12.04.18 / 20h / 27.-<br />
Freistival<br />
Punk Amical / Nouveau Monde / 13 + 14.04.18 /<br />
22h + 15h / 15.- un soir ou 25.- les deux<br />
Davodka (F), Joe2plainp (CH)<br />
Rap conscient / Nouveau Monde /20.04.18<br />
21h / 20.-<br />
3 Years Diffikult<br />
Elekcronika, House, Techno / Fri-Son<br />
21.04.18 / 22h / 5.-<br />
Jeudi midi: Promethee (CH)<br />
Metal / Nouveau Monde /26.04.18 / 12h / gratis<br />
Stiller Has (CH)<br />
Poetischer Krach / Fri-Son / 27.04.18 / 20h / 44.-<br />
Victor Rice (USA/B), Cosmic Shuffling (CH)<br />
Ska Rocksteady Reggae / Nouveau Monde<br />
30.04.18 / 21h / 15.-<br />
IMPRESSUM · AVRIL <strong>2018</strong><br />
Chefredaktion / Rédacteur en chef<br />
Unipolitik / Politique universitaire<br />
Kultur / Culture<br />
Online<br />
Titelbild / Couverture<br />
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Noah Fend, Cerise Drompt<br />
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Timothy Klaffke, Evan Lumignon<br />
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Smilla Schär, Benjamin Egger<br />
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abo@spectrum-unifr.ch<br />
unifr.ch/spectrum<br />
Maya Bodenmann<br />
Rabea Besch<br />
30.04.<strong>2018</strong><br />
Fotograf·innen / Photographe<br />
Illustrationen / Illustrations<br />
Mitautor/innen dieser Ausgabe<br />
Contributions à ce numéro<br />
Sophie Leuba, Jodie Nsengimana,<br />
Jos Schmid, Michael Wiederkehr<br />
Guillaume Babey, Andréa Savoy<br />
Rebekka Christen, Noah Fend,<br />
Timothy Klaffke, Raphael Marquart,<br />
Anna Müller, Laurent Oberson, Lulgjin<br />
Spanca, Alea Sutter, Lorenz Tobler,<br />
Michael Wiederkehr, Aline Zengaffinen<br />
Jodie Nsengimana, Arthur Rossier,<br />
Chloé Montavon, Drilon Memeti,<br />
Lydiane Lachat, Sophie Sciboz, Enea<br />
Bacilieri , Pedro Pires, Dana Sarfatis,<br />
Cerise Drompt, Evan Lumignon,<br />
Jeremy Wright<br />
Depuis 1958, <strong>Spectrum</strong> est le journal des étudiants de l’Université<br />
de Fribourg. Entièrement créé par les étudiants, le<br />
magazine est également bilingue. Chaque étudiant peut participer<br />
à la création de <strong>Spectrum</strong> et ainsi faire ses premiers<br />
pas dans le journalisme. <strong>Spectrum</strong> paraît six fois par an et est<br />
à la disposition des étudiants gratuitement à l’Université.<br />
Tirage : 1'500.<br />
Das Studierendenmagazin <strong>Spectrum</strong> gibt es seit 1958. Es<br />
wird von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig.<br />
Alle Studierenden können mitmachen und dabei<br />
Erfahrungen im Journalismus sammeln. <strong>Spectrum</strong> erscheint<br />
sechsmal im Jahr und liegt kostenlos an der Uni auf.<br />
Auflage: 1'500.<br />
04.<strong>2018</strong><br />
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