MIFA - Eurosatory 2018 - web-light

M.I.F.A.
Magazine d’information des fournisseurs des armées
Edition Privée
Spécial EUROSATORY
Retrouvez nous sur
l'espace d'accueil de la
CCI PARIS IDF
Stand G 433 dans le Hall 6
CESCOF
Le centre d’expertise du
soutien du combattant et des forces
DELPIA
ARMEE BELGE
BGMR & BSDI AGORIA

EDITO
La sécurité n’est pas la défense. Pourtant, le
mélange des genres est tentant entre ces deux
secteurs d’activité, et le salon Eurosatory franchit
allègrement le pas. « Salon international
de défense et de sécurité » affiche l’événement,
et cette année pourrait être celle de tous
les records.
Eurosatory c’est d’abord la rencontre en un
seul lieu de ce que peuvent proposer les
fournisseurs des cinq continents en termes
d’équipements nouveaux, en partant du maître
d’œuvre jusqu’au sous-traitant. Mais le salon
fédère aussi de nombreux experts qui viennent
ainsi échanger sur les nouveautés, jauger les
innovations présentes et réfléchir aussi sur les
évolutions à venir du marché dans un monde
incertain. L’ensemble est enfin suivi de près
par plus de 700 journalistes venant là aussi
du monde entier faisant d’Eurosatory une rencontre
dont la couverture médiatique est mondiale
et concernant aussi bien les grands médias
généralistes que les revues spécialisées.
Les chiffres de cette édition 2018 donnent d’ailleurs
une idée de l’importance que va prendre
l’événement cette année : plus de 1.650 exposants
sont présents, un chiffre nettement
supérieur à 2016 (1.571 exposants) témoin de
l’importance toujours plus grande du salon à
l’agenda des entreprises concernées… mais
aussi du nombre croissant d’acteurs dans le
secteur de l’armement et de la sécurité. De
quoi donner à l’observateur, qu’il soit professionnel
ou simple visiteur, un panorama de la
carte mondiale du secteur de la défense. Une
carte toujours plus vaste.
Bonne lecture
La rédaction

SOMMAIRE
005
006
008
014
054
VOEUX AUX ARMÉES
NEW YEAR’S WISHES
CESCOF
CESCOF
056
FACIM
FACIM
062
022
026
030
068
PROJET CATALPA
PROJECT CATALPA
072
LE 11ÉME RAMA
THE 11TH MARINE ARTIL-
LERY REGIMENT
LA DELPIA
THE DELPIA
074
Numero 26 - Eurosatory 2018
Edition Privée
LE M.I.F.A est édité par la société BURO SERVICE 2000
25 av. du 8 Mai - 95200 Sarcelles
038 050
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Directeur de la publication : Paul Chiche
Journalistes :
Marie-Madeleine COURTIAL - Damien DURAND - Laurent GAUTHIER
Marie-Agnes MOLLER - Pascal SIMON - W.K.
Traduction : Paula COOK
PAO & Maquette : Franck JAMY
La reproduction même partielle des textes, photographies, cartes,
publicités publiés dans « M.I.F.A. »
est interdite sans autorisation préalable.
Photo couverture :
Flickr
ARMEE BELGE
DGMR & BSDI AGORIA
BELGIAN ARMY
DGMR & BSDI AGORIA
082 090
LE SOUVENIR FRANÇAIS
LE SOUVENIR FRANCAIS
M.I.F.A. -Eurosatory 2018

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
006
Voeux aux armées
Florence Parly, ministre des armées
Après le président de la République vendredi 19 à Toulon, c’était
au tour de Florence Parly, ministre des Armées, d’adresser ses
vœux aux armées lundi 22 janvier. Depuis le Cercle national des
armées, à Paris, elle a adressé un message résolument tourné
vers l’avenir.
Une infrastructure réaliste
Revenant sur l’année 2017 et les combats que
mène la France au Levant et au Sahel, la ministre
a clairement expliqué que la lutte contre
le terrorisme dans ces deux régions n’était pas
finie. Dans le premier cas, le défi de l’élimination
des métastases de Daech et de la reconstruction
reste d’actualité, dans le second, la
France sera présente aussi longtemps que nécessaire
auprès des Etats du Sahel. « Mais le
Sahel doit pouvoir assurer sa propre sécurité »
a complété la ministre.
Pour l’année à venir, les chantiers sont nombreux
et clairement définis : plan familles pour
accompagner au mieux les militaires et leurs
familles au quotidien, MCO (maintien en condition
opérationnelle) aéronautique dont l’amélioration
est une priorité, coopération accrue
au sein de l’Europe de la Défense.
Les questions budgétaires n’ont pas été évitées.
Avec un budget 2017 respecté à l’euro
près, 1,8 milliard supplémentaire en 2018, 1,7
milliard chaque année ensuite, d’ici 2023, près
de 200 milliards au total pour les armées, la
https://www.defense.gouv.fr/ FlorenceParly © Twitter

ministre l’a affirmé : « La remontée en puissance
commence ».
« En 2018, nous quitterons l’ère de la gestion
pour entrer dans le temps de la vision et de
l’action »
007
« Les moyens exceptionnels pour nos armées
ont une vocation : le renouveau de notre défense.
Moderne, tournée vers nos forces, adaptée
face à un monde plus instable, la prochaine
loi de programmation militaire porte ce renouveau.
[…] La France sera la patrie de la défense
de demain. Nous cueillerons les fruits de la
remontée en puissance. Nous aurons des effectifs
supplémentaires, des équipements plus
sûrs, des systèmes plus innovants, des modes
d’action et de déploiement plus agiles. »
Cent ans après la fin de la Première Guerre
mondiale, 2018 sera également une année placée
sous le signe de la mémoire et du devoir
envers les anciens combattants. Enfin, le service
national universel sera un projet fédérateur
de l’année.
« Nous avons des moyens exceptionnels, nous
avons donc des exigences exceptionnelles » a
conclu la ministre. « Nous n’avons pas le droit
d’échouer, j’y serai extrêmement vigilante. »
FlorenceParly © Twitter

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
008
Le centre d’expertise du
soutien du combattant et
des forces (CESCOF)
Une mutation pour plus d’efficacité, c’est dans
ce processus qui redistribue les responsabilités
qu’est désormais inscrite l’action du Centre
d’Expertise du Soutien du Combattant et des
Forces (CESCOF).
Ce dernier a été créé le 1er janvier 2010 dans le cadre de la mise en
place du Service du commissariat des armées (SCA), héritier direct des
commissariats d’armée (commissariats de l’armée de terre, de la marine
et de l’air). Le CESCOF assure le soutien et l’équipement des militaires
en habillement, en matériel de campagne et en vivres opérationnels, qu’il
s’agisse du service courant ou des missions opérationnelles, sur le territoire
national (SENTINELLE) ou en opérations extérieures (OPEX). Cette mission
de l’ombre en apparence se révèle pourtant hautement stratégique et
sensible puisqu’il s’agit d’assurer des conditions optimales de protection et
de vie au personnel engagé sur des terrains exigeants où chaque moment
est un défi.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
010
Pour s’adapter à ses nouveaux emplois, le
CESCOF a dû également évoluer, se recentrant
sur sa mission d’approvisionnement
(qualité produits et stratégies clients) dont
deux aspects techniques, les achats et la logistique,
sont désormais confiés à des organismes
spécialisés.
Pour mieux saisir ces changements et la manière
dont se déroule cette évolution, le MIFA
Magazine a rencontré le directeur du CES-
COF, le commissaire en chef de 1ère classe
Philippe Leroy.
Quel est l’esprit de la mutation dans laquelle
s’est engagée le CESCOF ?
Philippe Leroy : Le CESCOF achève une phase
de transformation, qui l’oriente davantage
vers les clients du Service, les groupements
de soutien des bases de Défense (GSBdD) qui
assurent directement la logistique des unités
(Régiments, bases navales, bases aériennes).
C’est une évolution majeure, du Service du
Commissariat des armées (SCA) et du CES-
COF lui-même, qui lui fait consacrer tous ses
efforts à la qualité du service rendu par l’activation
la plus optimisée possible des composantes
de sa filière habillement et soutien de
l’homme. L’orientation vers les clients-soutenus
est majeure, et se fonde comme pour
toute entreprise sur une obligation de résultat.
L’évolution du centre expert s’inscrit de
ce fait dans la logique de bout en bout qui a
conduit au rattachement des GSBdD au SCA à
compter de septembre 2014.
Pour vous, comment se caractérise cette
mutation ? Comment se définissent vos
nouvelles missions ?
Philippe Leroy : Cette mutation se traduit par
un recentrage des activités sur l’effet à obtenir
: satisfaire la demande des armées. C’est
pourquoi comme je l’ai précisé les fonctions
logistique et achats ont été transférées, sur
site, à des organismes spécialisés qui en assurent
une exploitation dédiée et quasi industrielle,
sous le contrôle du CESCOF qui reste
leur prescripteur, leur pilote et porte la per-

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
012
formance. Il est d’ailleurs devenu le responsable
budgétaire de l’activité.
Outre le repositionnement général du Centre,
son recentrage sur la relation-client s’est
traduit par une importante inflexion en organisation
avec la création interne d’un Bureau
Assistance Conseil dévolu à son suivi. Les
activités, le financement et l’ensemble des
opérations techniques (dont le pilotage d’un
laboratoire spécialisé à Angers) sont chacun
réalisés au sein d’une division – et l’effectif
du Centre est désormais d’une centaine de
personnes.
Cette mutation change-t-elle les conditions
d’attribution de vos marchés ?
Philippe Leroy : Non, cette transformation n’a
aucune incidence sur les conditions d’attribution
des marchés, mais uniquement sur la
répartition des rôles entre les différents intervenants.
L’ensemble des achats est soumis
aux règles de l’achat public, dont son Code –
et la règle d’or reste la mise en concurrence
des fournisseurs. En tant que prescripteur,
ma tâche revient à définir des spécifications
nécessaires à l’acheteur – et en tant qu’opérateur
à évaluer l’aspect technique des offres
reçues (analyse d’échantillons par exemple).
La procédure d’achat elle-même est de la
responsabilité de la plate-forme achats finances
(PFAF) de Rambouillet, dont le directeur
est représentant du pouvoir adjudicateur
(RPA). La réception technique des produits
livrés dans le cadre de l’exécution des marchés
reste bien entendu de la responsabilité
du CESCOF.
Cette nouvelle organisation présente l’intérêt
de consacrer davantage de ressources amont
au produit et au marché (compris en tant
qu’environnement industriel).
Hormis
la stricte question du prix, quelles sont les
lignes directrices du choix des fournisseurs
pour l’armée ?
Philippe Leroy : Le choix des fournisseurs répond
à la stricte application des critères prévus
par les procédures de marché. Le critère
prix n’est pas systématiquement prédominant.
On le réserve généralement aux achats
plutôt standards, ou sur étagère, auxquels
le marché sait rapidement réagir, et par de
multiples acteurs. L’achat réalisé au profit
du CESCOF comprend bien sûr des articles
de cette nature, mais aussi de très nombreux
articles plus spécifiques, qui appellent à plus
spécialement juger la qualité et les délais associés
à la fabrication. L’évaluation se fait sur
la base du respect de spécifications formalisées
dans une notice technique, mais également
d’analyses en laboratoire ou de tests à
l’emploi.
L’important pour nous est la capacité du fournisseur
de maîtriser son circuit d’approvisionnement
et de fabrication, et à produire l’article
attendu. Nous valorisons un savoir-faire
qui correspond à nos attentes, et pouvons
constater que la majorité de nos fournisseurs
est européenne. Il existe toutefois certaines
exceptions, comme, par exemple, les lunettes
balistiques qui sont fabriquées et importées
des Etats-Unis.
Pour certains achats, nous pouvons utiliser
la procédure de l’appel d’offre restreint afin
de sélectionner en amont les entreprises qui
peuvent postuler. Par ailleurs certains produits
(effets NRBC, effets FELIN) homologués
par la DGA dans le cadre de systèmes d’armes
font l’objet de procédures d’acquisition spécifiques.
Organisez-vous des journées qui pourraient
permettre à des entreprises pouvant répondre
à des appels d’offre de vous rencontrer ?
Philippe Leroy : Nous avons organisé le 5 décembre
2017 à l’Ecole militaire de Paris une «
Journée de l’innovation » où nous avons invité
des entreprises, souvent des PME, à nous
présenter leurs produits. Nous avons eu le
plaisir de voir que plusieurs dizaines d’entreprises
ont répondu à notre appel, avec certaines
innovations intéressantes, telles qu’un
dispositif de report de la charge pesant sur
les épaules pour un sac à dos ou certains tissus
performants et « intelligents ». Ces retours
positifs nous conduisent à envisager le
renouvellement de ce type de journée.
Nous envisageons maintenant de mettre en
place une « journée des fournisseurs », en
collaboration avec la PFAF, pour mieux cibler
notre sourcing et expliquer nos procédures et
nos attentes à ceux qui souhaitent et peuvent
devenir nos fournisseurs.
Propos recueilli par Damien DURAND

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
014
« Le Cescof est un client exigeant
qui demande des performances
précises, élevées et constantes »
C’est la fédération professionnelle qui regroupe les principaux acteurs du
textile et de l’équipement et qui s’est organisé collectivement depuis 1871. La
Facim et ses membres sont les premiers acteurs concernés air les mutations
du Cescof et doit s’adapter dans un environnement concurrentiel aux choix
stratégiques de la Défense française. C’est une expertise de chaque instant
que l’organisation et ses acteurs doit garantir.
Entre évolutions du Cescof et nouvelles demandes sur des technologies
innovantes, Alain Chanois le président de la Facim répond aux questions du
MIFA Magazine sur les enjeux majeurs pour l’organisation et ses membres.
Le Cescof rappelle l’attrait du monde de la
Défense pour certains produits textile qui ont
été montré lors de la journée de l’innovation
du 07/12/2017. Quelles sont les principales
avancées sur les «tissus intelligents» et
à quels besoins répondent-ils ? Qu’estil
possible de faire actuellement dans ce
domaine et qui serait déjà opérationnel ?
Alain Chanois : Pour l’instant rien n’est
encore vendu dans ce domaine effectivement
très prometteur mais qui se cherche. Les

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
016
premières avancées se sont inspirées à la
base des exigences du sport de haut niveau
avec un tee-shirt à électronique embarquée
pour suivre les paramètres du porteur des
vêtements. Ce qui a été présenté lors de
la journée de l’innovation ne passera en
application opérationnelle qu’à moyen et long
termes après avoir bien identifié les gains
et après que cette technologie appliquée au
textile ait démontré sa fiabilité et sa durabilité
à l’usage.
Mais effectivement c’est un champ qui est
aussi en train de s’ouvrir à la défense. Les
armées veulent envisager des moyens nouveaux
pour la protection de leurs hommes
dans un milieu hostile et face aux intempéries,
ou améliorer leur confort thermique. On
imagine volontiers l’avantage pour un soldat
supportant le poids de son équipement de
porter un vêtement améliorant sa thermorégulation
corporelle lors d’une opération dans
le Sahel.
Nous travaillons aussi sur la question des
données transmises par ces vêtements et qui
doivent permettre de pouvoir localiser les
hommes sur le terrain en toute discrétion et
de reconnaitre les amis des ennemis.
Sur ce secteur stratégique des tissus
intelligents, les entreprises françaises sontelles
à la pointe ? Qui sont vos concurrents,
et quelle est votre avance pour fournir
la défense qui n’est pas obligé d’acheter
forcément auprès de prestataires français ?
Alain Chanois : Les Etats-Unis mettent des
sommes énormes sur ce marché des « tissus
intelligents », mais la France peut se targuer
d’avoir des entreprises très spécialisées
engagées dans des projets pour le combattant
du futur. Il faut aussi imaginer les surcoûts
d’acquisition et d’une maintenance spécifique
pour l’entretien de ces équipements bourrés
de capteurs. Pour vous donner un exemple,
le simple fait de passer un treillis d’un tissu
simple à un tissu résistant au feu, toujours
bariolé infra –rouge, multiplie son prix par
trois.
La complexité grandissante des vêtements
opérationnels nécessite une chaine industrielle
d’excellence de la matière à la confection
En amont au niveau du fil, comme en aval.
En aval justement, nous devons admettre que
la confection, forte consommatrice de main
d’œuvre, est délocalisée pour respecter les
nécessités budgétaires qui sont imposées à
nos acheteurs sur ces équipements spéci-

017

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
018
fiques chers à produire. Les pouvoirs publics
sont d’ailleurs parfois un peu schizophrénique
sur cette question. Nous ne cessons de
rappeler que si l’Etat acheteur est gagnant
à toujours vouloir tirer les prix vers le bas
dans notre secteur en particulier, la collectivité
nationale, elle, est perdante à voir ses
emplois industriels quitter le territoire national.
Notre déficit économique ne cesse de se
creuser avec un risque d’appauvrissement de
la base industrielle
Le Cescof -et indirectement la Pfaf- veulent
limiter le nombre d’intermédiaire entre le
fil et la conception. Comment vous adaptezvous
à cette demande sachant que, pour des
produits textile plus simples, une partie de la
chaîne de fabrication est lointaine ? Comment
réduire la chaîne des intermédiaires ?
Alain Chanois : Nous avons expliqué au
Cescof, qui comprend très bien notre position,
que plus le produit est spécifique, plus la
supply chain industrielle est complexe et sera
longue. Le Cescof est un client exigeant qui
demande des performances précises, élevées
et constantes, il en connaît donc l’impact
sur nos chaines de production mais il a lui
aussi ses propres contraintes de délais en
particulier.
Après, cette chaîne de métiers successifs
pour arriver au vêtement final ne peut bien
sûr être raccourcie mais optimisée avec une
sous-traitance à l’étranger de proximité et
maîtrisée. Mais nous travaillons à accélérer
nos flux pour réduire les délais ce qui nous
permettra de gagner en précision et en réactivité
par rapport à la demande. Toutefois
cela suppose de la part du CESCOF, et il en
est conscient, une gestion prévisionnelle des
commandes améliorée pour le gain de tous.
En tous cas, il est important de veiller à
maintenir les outils de production de la partie
industrielle amont, source principale des innovations
et de la valeur ajoutée en proximité
du CESCOF. Pour deux raisons majeures :
la rapidité des nouveaux développements et
la fiabilité de l’industrialisation des produits
innovants et ensuite la garantie de notre indépendance
nationale pour des solutions
mettant en œuvre des technologies de pointe
(protection par des brevets, souveraineté)
En quoi la mutation du Cescof et la séparation
claire Cescof/Pfaf a changé votre rapport
avec le monde de la défense et le rapport
fournisseur/client que vous aviez jusque-là ?
Alain Chanois : Je ne vous cacherais pas que
cela perturbe notre fonctionnement, mais nous
comprenons les raisons de fond qui ont motivé
cette mutation vers une organisation métiers.
Mais de notre côté, nous avons besoin de nous
reposer le moins possible d’ interlocuteurs ,
et plus précisément un décideur de dernier
ressort pour prendre la décision quand des
dossiers demandent un arbitrage. Jusque-là,
le décideur en question était naturellement
le directeur du Cescof ancienne formule.
Maintenant il y a deux lignes qui coexistent,
celle du Cescof nouvelle génération (disons la
technique pour simplifier) et celle de la Pfaf
(l’achat et la finance). En principe elles sont
complémentaires mais elles interfèrent dans
la gestion des contrats.
Comme souvent ce sera la bonne entente
entre les hommes qui fera ou non cette harmonie
dont nous, entreprises adhérentes à
la Facim, avons besoin. Les deux directeurs
qui ont déjà rencontré la Facim plusieurs fois
sont à notre écoute et nous donne confiance.
Cependant j’ajouterai qu’il nous semble difficile
pour les décideurs de solutionner l’équation
–qualité-prix-délai dont les paramètres
sont interdépendants avec deux lignes de
gestion séparées le CESCOF plutôt qualité et
la PFAF plutôt prix ave une corrélation directe
sur les délais.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
020
La journée de l’innovation a apparemment
été un succès. Pourquoi selon vous un client
comme la défense, qui impose pourtant des
règles strictes attire-t-il autant les PME
innovantes ?
Alain Chanois : Il faut dire en préalable
que le ministère des armées mène depuis
deux ou trois ans une politique d’incitation
à l’innovation qui a essaimé dans notre
écosystème et a attiré l’intérêt de PME
innovantes en recherche de débouchés.
L’innovation dans nos métiers se trouve
surtout en amont et dans les composants du
vêtement.. Les PME qui ont des technologies
et qui veulent l’intégrer à un produit textile
viennent alors vers nos entreprises qui ont,
elles, la connaissance du besoin le savoirfaire
de la confection.
Fournir l’armée a globalement deux avantages.
Primo, cela permet d’acquérir une notoriété
sur un marché exigeant. C’est une vraie
carte de visite pour une entreprise ou une
technologie qui cherche à se faire connaitre
(la Facim en a reçu de nombreuses sur son
stand à MILIPOL). Secundo, cela permet de
faire des évaluations en conditions réelles
car l’armée teste avec beaucoup d’exigences
les produits et assure un retour d’expérience
enrichissant pour adapter les solutions.
N’oubliez pas cependant que le marché de
l’armée ne rend pas les fournisseurs captifs.
Les technologies de la défense opèrent sur
un marché dual qui concerne aussi bien l’armée
que la sécurité, la police, la gendarmerie
et les pompiers qui sont plus nombreux
que les militaires soit au total pas moins de
800 000 personnes Mais ces secteurs d’activité
restent pour ‘instant des débouchés naissants
et inférieurs aux plus gros clients du
textile intelligent : le sport de haut niveau et
la santé.
Pouvez-vous enfin nous éclairer plus
généralement sur l’avenir de la Facim
sous votre présidence et quelles seront les
grandes orientations à venir ? Et êtes-vous
globalement optimiste face aux évolutions
budgétaires du monde de la défense pour vos
affaires ?
Alain Chanois : La Facim souhaite améliorer
la visibilité de ses membres qui constituent
une base industrielle technologique et
les faire apparaître comme les véritables
équipementiers de la protection individuelle
au profit des forces Nous préparons l’avenir
avec une politique d’innovation en créant
Facinnov, une association intégrant au-delà
de nos membres, experts du textile, des
start-ups qui peuvent être complémentaires
de notre cœur de métier. Notre objectif
est de parvenir à mettre autour de la table
les utilisateurs, de plus en plus exigeants,
face aux industriels et à ceux qui génèrent
l’innovation. Le but de cette démarche est
d’anticiper au mieux les futurs besoins.
Enfin il ne serait pas réaliste d’être optimiste
dans la conjoncture budgétaire actuelle
même si des crédits d’équipements sont débloqués
y compris dans notre secteur (treillis
F3 et gilet pare balle).Encore faut-il que les
retombées profitent à l’industrie française ce
qui n’est que très partiellement le cas à la
différence des systèmes d’armes.
En effet , nous devons être attentifs à l’excellence
de nos industriels pour exister dans la
compétition internationale. Face à des compétences
mondialisées, les Français n’ont
pas le choix : il doivent être perçus comme
étant à la pointe de la qualité. Et, indéniablement,
nous pouvons pour cela compter sur la
notoriété de l’armée française, source d’opportunités
à l’export qui représente 25% de
l’activité des membres de la Facim.
Damien DURAND

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
022
Projet CATALPA
Des bâtiments modulaires pour l’armée française
CATALPA s’inspire du nom de cet arbre qui pousse et se régénère
rapidement. Un nom bien trouvé pour des bâtiments modulaires à
ossature bois qui se montent facilement, au gré des besoins. Ainsi,
depuis 2016, Bouygues Bâtiment Sud-Est, filiale de Bouygues
Construction conçoit, fabrique et fournit au Ministère de la
Défense des bâtiments d’hébergement en épicéa accueillant en
moyenne 200 lits, dans un temps record. Le projet s’accompagne
de méthodes de fabrication innovantes, associées à une qualité
de fabrication et d’exécution exceptionnelle.
Pour en savoir plus, nous avons rencontré Mélanie Solay, directrice
du projet CATALPA chez Bouygues Bâtiment Sud-Est.
Quelle est la vocation de ces bâtiments ?
Suite aux attentats survenus en France en 2015
et afin de faire face à la demande croissante
d’hébergements pour le corps de l’armée
de Terre, il a fallu trouver une solution aussi
efficace que qualitative. En effet, le Ministère de
la Défense a décidé d’accroitre la capacité de la
Force Opérationnelle Terrestre (FOT) et prévu
l’arrivée de 11 000 militaires supplémentaires.
Face à ce besoin, les équipes de Bouygues
Bâtiment ont répondu à un appel d’offre lancé
par le Ministère de la Défense, pour couvrir sur 4
ans, les besoins d’hébergement des trois corps
d’armée sur l’ensemble du territoire français.
Un marché à bons de commande d’une durée de
4 ans a ainsi été mis en place, sous le nom de
CATALPA.
Le 31 août 2016, le général de corps d’armée
Bertrand Houîtte de la Chesnais, major général
de l’armée de terre, accompagné du général de

023
la Direction Centrale du SID, du Préfet de Savoie
et de Pascal Minault, Directeur général de
Bouygues Entreprises France-Europe inaugurait
le premier bâtiment CATALPA à Barby près de
Chambéry.
Seules les finitions extérieures et quelques
finitions intérieures sont effectuées in situ.
Conçus pour durer a minima entre 35 et 40
ans, sept mois seulement sont nécessaires
entre la commande et la livraison d’un
bâtiment. 17 bâtiments CATALPA ont ainsi été
construits depuis 2016 sur l’ensemble de la
France, dont 5 sur le territoire de Bouygues
Bâtiment Sud-Est.
Comment fonctionne le projet ?
De manière très simple, grâce à un catalogue
d’une trentaine de modules parmi lesquels on
puise selon les besoins.
Grâce à ce type de construction, tout est
envisageable !
Pourquoi le choix d’une ossature bois ?
Pour ses qualités environnementales et son
intérêt thermique. En effet, le bois a des
performances thermiques élevées, retient le
carbone et réduit l’émission de gaz à effet de
serre.
C’est un matériau solide, durable, idéal pour le
territoire français.
Bouygues Bâtiment Sud-Est, filiale de Bouygues
Construction, a ainsi proposé une solution globale
en travaillant avec Ossabois, partenaire majeur
dans ce projet, et connu pour le partenariat
développé avec le Groupe. Le projet CATALPA
repose effectivement sur la construction de
bâtiments en ossature bois alliant rapidité de
mise en oeuvre et qualité de fabrication.
Marie-Agnes MOLLER
Les modules de 6 mètres sur 3 arrivent tout
équipés tel que le module salle de bain qui
comprend les sols, les sanitaires, les portes,… il
n’y a plus qu’à l’ouvrir !
Le principe de CATALPA n’est pas de proposer
un produit bas de gamme mais bien un produit
de qualité, qui répond à des délais restreints.
Ses constructions offrent un usage et un confort
similaire aux constructions traditionnelles,
réalisées dans des conditions industrielles
d’usine.
M.I.F.A. -Eurosatory 2018

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
024

Le 11 éme RAMA
Le régiment d’artillerie, un poids lourd du territoire
rennais
Après une année 2017 chargée, les militaires basés à Saint-Aubin
attaquent 2018 avec un agenda non moins rempli. Occasion d’un tour
d’horizon de ce régiment
Qu’est-ce que ce régiment ?
Localement, tout le monde le connaît
par son acronyme : le 11e Rama, pour
11e régiment d’artillerie de Marine. Il
est basé à la Lande d’Ouée sur 35 hectares
de camp bâti et 215 hectares de
forêt. « C’est le régiment des appuis feux
interarmées et de renseignement d’acquisition
tactique de la 9e Brigade d’Infanterie
de Marine (Bima) », précise le
colonel le colonel Olivier Coquet, chef
de corps du 11e Rama, c’est-à-dire le
commandant.
Cette 9e brigade, dont l’état-major est
basé à Poitiers, appartient elle-même
à la 1ère division blindée de l’armée de
Terre, et chapeaute plusieurs autres régiments
dont le 3e régiment d’infanterie
de Marine (Rima) de Vannes, le 6e régiment
du Génie d’Angers (Ri) ou encore
le 2e Rima du Mans. « Localement »,
le 11e Rama est une composante de la
Base de défense de Rennes, siège du
commandement de la zone de défense
et de sécurité Ouest. Dans l’armée, tout
n’est pas toujours simple…
Combien de personnels sur place ?
En décembre, le 11e Rama recensait

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
028
précisément 860 hommes et femmes
(9 %), dont 47 officiers, 273 sous-officiers,
plus de 557 militaires du rang
et 9 personnels civils. « C’est 1137 personnes
en tout, en prenant en compte les
réservistes opérationnels », précise le
colonel Coquet.
La moyenne d’âge est de 30 ans et l’ancienneté
moyenne des militaires du
rang est d’un peu moins de six ans.
Une deuxième brigade de réserve
sera créée en juillet 2018, mais
cela n’entraînera pas une évolution
significative de l’effectif total.
« Le régiment recrute chaque année 120
à 150 bigors (surnom des artilleurs des
troupes de marine), ajoute le lieutenant-colonel
Emmanuel, commandant
en second du régiment. Nous accompagnons
aussi la reconversion d’une dizaine
de sous-officiers et de 30 à 50 militaires
du rang ».
Quel est le poids du régiment dans
l’économie locale ?
Il est considérable. « C’est le premier
employeur du bassin fougerais devant le
centre hospitalier ou l’entreprise Safran »,
indique le commandement du 11e Rama.
En 2012 (il n’y a pas de données plus
récentes disponibles), sa masse salariale
était évaluée à 25 millions d’euros.
Si 337 jeunes soldats vivent en casernement
à la Lande d’Ouée, les deux
autres tiers du personnel vivent à l’extérieur,
principalement dans un périmètre
d’une vingtaine de kilomètres :
37 familles à Fougères, 34 familles à
Saint-Aubin-du-Cormier, 17 à Liffré,
autant à Sens-de-Bretagne, etc… « 260
conjoints de militaires du régiment travaillent
dans la région, 130 sont actuellement
en recherche d’emploi », ajoute
le lieutenant-colonel Emmanuel.
Pascal SIMON.
Ouest-France.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
030
Le Service des essences
des armées (SEA)
l’action discrète, l’expertise indispensable
Si le pétrole est l’un des nerfs de la guerre
économique, alors que dire du monde de
la défense ? La logistique de l’accès aux
ressources pétrolières est la question
centrale de bon nombre d’opérations,
celle qui peut parfois décider de la réussite
ou de l’échec d’une mission. Et pour
remplir au mieux cette tâche primordiale,
les hommes du Service des essences des
armées (SEA) sont prêts à apporter leur
Reservoir souple
©SEA
Le SEA est loin d’être le service le plus connu de l’armée française. Son
expertise n’a pourtant pas de prix. Ces professionnels de la logistique
pétrolière ont la double mission d’assurer la gestion des installations
qui fourniront la défense française, mais aussi d’assurer le transport et la
livraison des ressources pétrolières dans un environnement souvent hostile.
expertise partout où le devoir les appelle.
Et parfois dans des contextes particulièrement
difficiles.
Le Service des essences des armées a,
en premier lieu, la mission d’approvisionner
en carburants, ingrédients et produits
divers les forces françaises ou alliés, y
compris en opération extérieure. Du pétrole
bien sûr, mais aussi des matériels

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
032
pétroliers parfois difficiles à déplacer et
demandant donc une expertise logistique
sur des problématiques spécifiquement
militaires.
Un défi qui demande à la fois une parfaite
coordination du SEA avec le Centre de planification
et de conduite des opérations
(CPCO), mais aussi une collaboration avec
les sociétés pétrolières qui doivent se
conduire en partenaires fiables dans des
contextes aussi délicats.
Mais outre l’expertise des personnels
Visite cellule communication
©SEA
du SEA, l’autre force de l’unité est sans
conteste le maillage du réseau de cet opérateur.
Le Service des Essences des Armées
est en effet organisé autour d’une
direction centrale à Malakoff en région
parisienne, et d’une direction de l’exploitation
et de la logistique pétrolière interarmées
basée à Nancy, la DELPIA. C’est
cette dernière qui dirige et soutient les
dépôts en métropole. Les hommes du SEA,
eux, sont formés à Chalon-sur-Saône,
dans une « base pétrolière interarmées »,
la BPIA, qui est également utilisée comme
la plateforme où sont préparés les déta-
CARAPACE montes Désert essais Biscarrosse
© SEA

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M.I.F.A. - Eurosatory 2018
034
chements opérationnels qui sont ensuite
projetés sur les théâtres d’opérations.
Le SEA peut également s‘appuyer sur un
centre d’expertise à Marseille, le CEPIA,
pour réaliser une autre de ses missions :
le contrôle qualité des produits pétroliers.
Enfin, le territoire français est maillé
par 35 dépôts en métropole et 6 dépôts à
l’outre-mer ou hors du territoire national
pour assurer la proximité avec les forces
soutenues, pour répondre à leurs besoins
le plus efficacement possible, tout en garantissant
un soutien pétrolier de qualité.
Présents, partout où sont les forces,
les « hommes du pétrole » peuvent ainsi
afficher à leur tableau d’honneur des
missions, parfois périlleuses, telles que
l’Afghanistan, le Kosovo, le Tchad, la Côte
d’Ivoire, le Liban, les Emirats-Arabes unis,
à Djibouti ou encore au Sénégal.
En Opex ou dans l’Hexagone
Hormis la mission consistant à ravitailler
en tout lieu et tout temps, le Service des
Essences des Armées œuvre pour améliorer
sans cesse la logistique des forces
françaises dans le domaine des produits
pétroliers. Le service a en effet la charge
d’assurer le contrôle technique et l’expertise
des installations et matériels de
la Défense. Cette activité particulière
s’applique des domaines très variés : des
véhicules transportant des matières dangereuses
aux oléoducs pouvant présenter
un intérêt stratégique pour la défense. Le
SEA est bien entendu aussi en charge de la
gestion logistique de biens des matériels
pétroliers et de leur maintien en condition
opérationnelle (MCO). Les missions de
maintenance des équipements sont ainsi
assurées par le Service des Essences des
Armées, garantissant ainsi que la Défense
française puisse compter sur des installa-

tions fiables à chaque instant.
M.I.F.A. - Eurosatory 2018
036
Le salon Eurosatory a d’ailleurs déjà eu
l’occasion de découvrir en avance les
prouesses techniques dont est capable le
SEA. En 2016, lors de la dernière édition
du salon, le service avait présenté son futur
camion-citerne, le CaRaPACE (Camion
Ravitailleur Pétrolier de l’Avant à Capacité
Étendue), disposant d’une cabine blindée
et équipée d’une capacité de riposte armée.
Celui-ci sera par ailleurs prochainement
déployé au Mali dans le cadre de
l’opération Barkhane. Un test grandeur
nature pour cette innovation entièrement
pensée par le SEA grâce à ses retours d’expérience
sur des opérations précédentes.
En 2017, la force Barkhane a, à elle seule,
consommée pas moins de 16 millions de
litres de carburant terrestre. Sans faire
de bruit, le Service des Essences des Armées
continue à forger son expérience au
service de l’excellence de la défense française.
Damien DURAND
©DICOD ©SEA

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
038
LA DGMR et les défis de la mise en place
de la Vision stratégique du ministre Steven
Vandeput
La Direction Générale des Ressources Matérielles (DGMR)
de la Défense belge est chargée d’assurer la mise en place
des ressources matérielles de la Défense et d’en assurer la
gestion intégrée durant leur cycle de vie complet et pour la
totalité du support technico-logistique (systèmes d’armes,
systèmes de communication et d’information, infrastructure,
matériels & produits de support).
Le lieutenant-général Rudy Debaene, chef de
la DGMR depuis fin mars 2015, revient sur les
grands dossiers d’investissements de la Défense
belge dans le cadre de la mise en place de la
vision stratégique du ministre Steven Vandeput
et parle de l’importance de
la coopération avec d’autres
pays comme les Pays-Bas, le
Luxembourg ou la France.
Avec un investissement
de plus de 9 milliards, la
Défense belge va connaître
un grand renouvellement
de son matériel durant
les 13 prochaines années.
C’est un grand défi qui se
présente à la DGMR pour
assurer efficacement la
transition entre l’ancien
et le nouveau matériel ?
Je dirais que pour nous le défi
se situe sur deux niveaux.
Le premier niveau c’est de
garder le « legacy » comme
on l’appelle en anglais c’està-dire
de garder le matériel
actuel opérationnel que ce
soit au niveau de la marine ou que ce soit au
niveau des F-16 ou des véhicules et systèmes
d’armes. Notre premier focus à court terme se
situe à ce niveau-là. Le deuxième défi est d’établir
les besoins ensemble avec les utilisateurs et
rassembler les gens dans les grands projets.
Quels sont les besoins des clients ? Finalement,
c’est le point de départ. On a débuté cette
réflexion il y a un peu plus de deux ans et on
est arrivé à établir les besoins-clés des quatre
grands projets. Ensuite, nous avons regardé quel
est l’ampleur d’un tel programme ? Est-ce qu’on
a le personnel au sein de la DGMR pour mener
ce programme à bien ? Quelle est la structure de
gestion que l’on va mettre en place pour garder
ce lien avec l’utilisateur ? Pour une Défense
de notre taille, on ne peut pas se permettre de
se lancer dans l’acquisition de matériel qui ne
répond pas à la demande de l’utilisateur. On a
créé une structure temporaire
où se retrouvent les chefs
de chaque Composante (Air,
Terre et Marine) pour le pilier
opérationnel. Puis il y a le
pilier équipement, matériel
avec le chef de la division
systèmes de la DGMR. Le
troisième pilier c’est celui
qui est responsable pour tout
ce qui est contractuel : le
chef de la division marchés
publics de la DGMR. En
fonction de la phase du
programme, j’aime bien
utiliser l’expression « primus
inter pares », un des trois va
prendre la présidence de ce
comité directeur. On établit
les besoins initiaux qu’on
traduit ensuite dans un cahier
spécial des charges avec les
éléments techniques. Une
fois que la procédure est lancée, c’est le chef de
la division marchés publics qui prend la décision
mais toujours avec les deux autres en présence
pour coordonner l’avancement des projets. En
fonction de la complexité du programme, on
regarde si on a les techniciens nécessaires au
sein de la DGMR. S’il le faut, on fait appel à des
techniciens spécialistes qui sont détachés par
le commandant de la Composante concernée
comme renfort temporaire. En tant qu’officier,
on a l’habitude de faire un va-et-vient entre le
pilier opérationnel et le pilier gestion et d’autres
piliers comme la formation. On a des mutations
tous les 3-4 ans dans un autre pilier pour aller

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
040
plus loin et ne pas avoir une expérience focalisée
uniquement dans un pilier. Cela nous permet de
rassembler des gens de valeur pour mener à bien
ces projets. Quelque part, le maintien en service
se fait avec les gens de la DGMR. On recueille les
avis des Composantes sur les aspects tactiques
et techniques mais il y a une scission claire et
nette entre celui qui présente le besoin et celui
qui finalement va faire le marché public. Tout
ce qui est contrat, c’est la responsabilité de la
division marchés publics. Par exemple, s’il y a
une évaluation technique à faire dans le cadre
d’un marché (côté industrie), l’officier acheteur
responsable pour le programme d’acquisition
peut s’appuyer sur un avis technique pour
la faire. Mais cette évaluation technique est
faite séparément de l’évaluation juridique et
budgétaire d’un programme. C’est l’officier
acheteur qui rassemble les résultats de ces
évaluations techniques et élabore un classement
avec en tête le meilleur marché public. Dans le
système belge, on note une certaine pondération
avec une certaine valeur pour le volet prix et une
certaine valeur pour le volet qualité. Ça peut
être 70% contre 30%. Cela veut dire que l’aspect
technique ne représentera que 30% par rapport
à l’importance donnée au prix.
La coopération semble être au cœur de ces
nouveaux achats de matériel. Est-ce un moyen
pour la Défense belge d’optimiser sa capacité
opérationnelle avec ses alliés ?
Certainement et ce, dans le cadre de nos quatre
projets actuels. La Marine belge a une belle histoire
de coopération avec les Pays-Bas. Celle-ci
date des années 70 lorsqu’on a signé les premiers
documents. On a créé un commandement
bi-national l’Amirauté Benelux dirigée par le chef
des forces navales néerlandaises et secondé par
le chef de la Composante Marine belge. De là
a découlé une coopération sur le plan matériel.
Les frégates sont maintenues par les Pays-Bas
à la base de Den Helder, les chasseurs de mines
par la Belgique à Zeebrugge. On va se servir
de ces 50 ans d’expérience pour le programme
de la future marine. Le but est d’acquérir les
mêmes navires avec les mêmes systèmes à bord
afin de se mettre sous la conduite de l’Amirauté
Benelux. C’est pareil pour nos F-16. La Belgique
fait partie d’un groupe qui réunit différents utilisateurs
F-16 en Europe et on s’est intégré dans
une structure avec les États-Unis, nation de
base de ce système. Cela nous permet de suivre
l’évolution technique de l’équipement. On fait les
mises à jour avec les cinq pays. La Belgique est
un pays qui a une tradition de coopération. Nous
participons également au programme A400M.
Le but est d’arriver à une version unique. Nous
avons procédé de la même façon pour le renouvellement
des équipements terrestres. Il y a
deux ans, le chef de la Composante de Terrestre
(ndlr : le général Jean-Paul Deconinck, actuellement
commandant en chef de la MINUSMA),
a regardé dans les autres pays européens si un
programme pouvait s’inscrire dans le créneau
échéancier et être compatible avec la doctrine
belge. C’était le cas du programme Scorpion en
France qui a donc retenu notre attention avec le
Jaguar et le Griffon. Des contacts informels ont
eu lieu avec le CEMA dans le but d’établir une
coopération plus profonde. On a fait la même
chose avec le DGA. Nous avons pu constater une
certaine volonté de coopérer. C’était la solution
idéale pour notre Composante Terrestre. Depuis
l’été, on a un accord politique et le but est d’arriver
à un memorandum of understanding c’està-dire
accord entre deux états, considéré également
comme une procédure de marché public.
La Défense belge utilisera la même structure,
les mêmes techniques d’entraînement. Les deux
armées vont instaurer un réseau d’échange
d’informations pour arriver avec les mêmes
équipes à une même doctrine. On ne parle plus
d’un marché public mais d’acquérir une capacité
dans son ensemble. L’aspect de coopération
comprend la formation, la doctrine et le suivi futur.
Au final, un équipage français pourra se servir
d’un véhicule belge et inversement. On arrive
tout doucement vers une interopérabilité.
Justement avec le choix belge de participer
au programme français Scorpion, comment va
s’effectuer la mise en service de ces nouveaux
véhicules ? Des échanges sont-ils prévus avec
la DGA ?
Depuis qu’on a l’accord, on a officialisé les entretiens
avec la DGA qui ont démarré début juillet
2017. Une première réunion a eu lieu fin août.
Une équipe belge se rend régulièrement à Paris.
On ne signe pas un chèque en blanc à la France.
C’est vraiment un programme de coopération.
Certes, l’Armée de Terre française est bien plus
grande que la Composante Terrestre belge.
Pour la France, on dénombre environ 2.000 véhicules
contre 477 pour la Belgique. Si on calcule,
la Belgique participe à 1/5ème du programme
complet. Ce n’est pas rien. Nous devons nous
tourner vers le futur. D’autres pays auront un
même besoin et ils regardent comment on mène
le débat. Nous faisons passer un message : la
Belgique ne se « soumet » pas mais elle est
participante active d’un programme de coopération.
Un des deux pays est le maître d’œuvre et
dans ce cas précis, c’est la France. La DGA a une
équipe de réflexion qui évolue depuis longtemps
dans le programme. Pour nous, ça veut dire
qu’une fois qu’on aura les mêmes systèmes, on
pourra réfléchir ensemble jusqu’où on peut aller

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
042
dans ce programme.
La marine belge va développer une nouvelle
capacité de lutte anti-mines. Elle a déjà organisé
deux sessions d’essai avec des entreprises pour
se faire une idée des avancées technologiques.
Comment ont-elles été organisées ? Quel rôle
vont-elles jouer ?
Effectivement, la marine belge a organisé deux
séances de test en mer à partir de Zeebrugge.
Elle a invité des entreprises de partout dans le
monde à venir avec leurs équipements. Nous
avons créé un champ de mines fictif. Le but était
de regarder comment un navire non-protégé
pouvait ne plus s’introduire dans un champ de
mines et rester à distance en envoyant un système
sans pilote pour faire le travail à sa place.
Dans ce domaine, il y a déjà une initiative franco-britannique
et c’est pourquoi nous avons invité
des collègues britanniques et français à venir
en tant qu’observateurs. La marine belge veut
déterminer une base pour une boîte à outils de
censeurs sans pilote. Elle n’aura plus de navires
uniquement destinés à la lutte contre les mines.
Chaque navire aura deux conteneurs à bord.
Notre but est de concevoir ce programme de
façon modulaire. Nous avons déjà des contacts
avec nos collègues français pour éventuellement
acheter dans le futur une boîte à outils
identique toujours avec cette même conviction
de regarder vers l’avenir. Nous allons établir un
cahier spécial des charges avec une procédure
de marché public ouvert à tout le monde. La marine
belge cherche une solution intégrée et un
partenaire industriel qui nous livrera un produit
complètement abouti. Toute la responsabilité de
l’intégration du produit relèvera du constructeur.
Ce sera à lui de chercher des sous-traitants s’il
le faut. La Défense a procédé de cette façon pour
ses patrouilleurs côtiers avec l’entreprise française
Socarenam.
L’artillerie belge doit connaître également des
transformations. On parle d’une artillerie de
longue portée. Qu’en est-il de son avenir ? Va-telle
redevenir importante ?
Pour cette arme, nous allons avoir un regard
chez notre voisin français. Est-ce qu’on peut
l’intégrer dans le programme Scorpion ? Le
système d’artillerie CAESAR pourrait évoluer à
l’avenir dans le programme Scorpion et cela serait
susceptible de nous intéresser. Nous cherchons
une solution unique. Dans ce domaine,
nous avons encore un peu de temps. Notre priorité
est la capacité véhicules de combat dans laquelle
elle va s’intégrer.
Pour en revenir à l’artillerie, le bataillon
Artillerie a tiré son dernier missile Mistral
au mois de mai dernier. Cela signifie-t-il que
l’armée belge n’aura plus de défense antiaérienne
?
Dans ce domaine, nous privilégions également
la coopération. La Défense belge veut garder
sa connaissance tactique vivante. Nos artilleurs
vont s’entraîner ensemble avec des collègues
étrangers pour cela. Nous regardons également
du côté de la France car on aurait un avantage
à aller dans la même direction. Dans la vision
stratégique, la lutte anti-aérienne est évoquée
avec l’acquisition de senseurs type anti-mortiers.
C’est une capacité qui nous manque.
On sent une coopération de la Défense belge en
train de s’accentuer avec la France ?
Oui, il y a un réel moteur de coopération avec
la France et ceci par le programme Scorpion.
La Belgique regarde autour de cette capacité
principale pour voir si elle peut aller plus loin
pour élargir la coopération. Il y a également le
domaine de la reconnaissance avec le bataillon
ISTAR et l’acquisition de censeurs aériens sans
pilote. À l’horizon 2020-2030, on choisira avec
qui se rapprocher ou pas. La Belgique tient à
garder le Luxembourg, un partenaire historique
de la Défense belge, comme point de référence.
Dans les prochaines années, la coopération sera
plus poussée avec ce pays. Nous avons déjà fait
l’acquisition d’A400M ensemble. La solution est
internationale.
En tant que commandant de la DGMR, le
fait d’avoir à mener l’exécution matérielle
de la vision stratégique doit-être gratifiant
et valorisant pour votre carrière militaire.
Comment le voyez-vous ?
Le DGMR est le responsable matériel et la décision
vient du monde politique. Au vu de mon
âge, j’imagine que suis arrivé au bout de ma
carrière militaire. J’ai eu une bonne carrière
militaire et c’est une très grande satisfaction
pour moi d’avoir à mener ce grand mouvement
de réforme. Cela demande de l’effort pour
nous, pour nos collègues français. C’est un pas
énorme en avant. Nous allons arriver au bout
ensemble. Cette coopération toute nouvelle sera
un exemple pour pas mal d’autres nations de la
taille de la Belgique. Je crois par ailleurs que si
on veut une Défense d’une certaine forme en Europe,
nous devons réfléchir à garder une industrie
de Défense européenne pour le futur. Je suis
très curieux de voir comment cette industrie va
évoluer dans les années à venir.
Marie-Madeleine Courtial

044
Concordia Textiles
Le Groupe CONCORDIA Textiles, fondé en 1925,
est l’un des leaders en tissus synthetiques et
thermostables. Avec un chiffre d’affaires de
75 M € et plus de 600 employés, il est présent dans
50 pays et possède 5 unités de production, 3 en
Europe et 2 en Asie. Notre usine de production en
Belgique (60.000 m²) renforce notre capacité de
R&D.
conformes aux exigences les plus strictes. Avec 4
fois moins de chimie anti-vectorielle, il offre une
protection vectorielle inhérente thermostable et
imprimable avec des camouflages infrarouges
illimités. Il permet surtout de traiter le tissu avec
des finitions oléophobes et hydrofuges nettement
plus performantes que les standards actuels.
CONCORDIA est composé de 3 unités : WORKWEAR,
FASHION et SPECIFIC SOLUTIONS.
Fabricant de textiles synthétiques, nous répondons
à toutes exigences techniques des appels d’offres
publics (militaire et police).
Le produit et sa technologie particulière a été
présenté à la Journée de l’innovation du CESCOF
en décembre 2017 et a suscité de nombreux
échanges entre temps.
Le TICKMOKILLER, tissu fait de fils spéciaux, est
notre dernière invention brevetée. Il répond aux
valeurs de protection et de détection infra rouge

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
046
Zoom sur BSDI-Agoria et les entreprises
belges de Défense
« La Défense belge reste un marché de référence
pour une entreprise belge »
Amiral de Flottille e.r., Georges
Heeren est Directeur du Belgian
Security & Defence Industries
au sein d’AGORIA, la plus large
fédération de l’industrie belge,
regroupant 1800 entreprises
technologiques.
Après avoir été commandant
du chasseur de mines Primula
et de la frégate Wandelaar, il a
occupé différents postes à l’étatmajor
interarmées aussi bien
dans le domaine des opérations
conjointes que dans des bureaux
d’études ou de projets. Il a
terminé sa carrière militaire et
navale comme commandant
de la Composante Navale des
forces armées belges.
Est-ce que vous pourriez d’abord présenter
Agoria et son action auprès des entreprises
belges ?
Avant tout, il faut combiner Agoria avec le
BSDI (Belgian Security and Defence Industry)
qui est l’association des entreprises
belges dans le domaine de la sécurité et
de la défense. Agoria est l’association de
1.800 entreprises technologiques. C’est
la plus grande fédération des entreprises
belges. Agoria est organisé sur différents
secteurs qui va de la fabrication de matériel
à l’assemblage de machines. Dedans,
il y a l’industrie de Défense qui représente
50 entreprises avec 15.000 emplois directs.
Plus particulièrement, Agoria a trois lignes
d’action. Tout d’abord, elle est l’interlocuteur
préférentiel de l’industrie avec les autorités
dans leur rôle de régulateur pour
s’assurer d’un environnement – physique,
légal et financier – qui stimule l’esprit
d’entreprise et d’innovation. Mais le domaine
d’expertise le plus important est
l’innovation à travers le conseil, le coaching
dans l’Industrie 4.0 et les nouvelles
technologies aussi bien que la formation
dans ces domaines. En dernier, et ceci à
travers le BSDI, elle fait du business-development
par le réseautage avec des activités
spécifiques comme la participation
à des salons d’exposition ou l’organisation
de rencontres avec des clients potentiels,
services de sécurités ou de défense ou des
grandes entreprises dans ce domaine.
Ainsi le BSDI est ouvert aussi bien à des
membres d’Agoria qu’à des non-membres
d’Agoria qui sont actifs dans un tout autre
métier comme le textile, les équipements
de protection ou d’autres.
Quels sont les liens qu’a Agoria
avec la Défense belge ?
Comment se passe la collaboration avec la
DGMR ?
Il n’y a pas véritablement de liens structurels.
Cela reste surtout du domaine de l’informel.
Nous essayons de savoir ce qui se
passe sur le marché pour en informer nos

membres pour qu’ils puissent se préparer.
On travaille essentiellement à mettre en
place un processus semblable à celui qui
existe au sein de l’OTAN. Les industries réfléchissent
ensemble avec la Défense sur
les technologies à utiliser pour répondre à
ses besoins futurs. Cela ne veut pas dire
que la Défense ne sait pas ce qui est bon
pour elle mais c’est vraiment pour être un
partenaire de la Défense, réfléchir et agir
ensemble. Il en est de même avec la DGMR.
Ce n’est que de l’informel mais il n’y a pas
de collaboration à proprement parler telles
que des entrevues structurelles. Si on se
voit, c’est à notre invitation sur des sujets
ponctuels.
de l’exportation. Nécessairement elles
doivent être compétitives dans le marché
global au niveau du produit tant par la qualité
que par le prix. Le marché belge n’est
pas important non plus, question envergure.
En revanche, la Défense belge reste
un marché de référence pour une entreprise
belge. Si son produit n’est pas acheté
par la Défense belge, il est un peu plus
difficile ensuite de s’exporter. C’est plutôt
une marque d’image. C’est également important
pour la Défense en tant que client.
Plus d’entreprises se présentent, plus le
marché est compétitif et plus ils sont capables
de faire un bon achat.
047
Dernièrement une rencontre était organisée
par le ministère de la Défense et le ministère
de l’Economie avec les entreprises
belges sur les intentions de marché de
2018. Quels vont être les principaux marchés
publics lancés par la Défense en 2018
? Est-ce important que les entreprises
belges soient bien informées sur les procédures
et l’actualité du marché public de
la Défense pour une meilleure compétitivité
?
Les principaux marchés publics lancés
sont pour l’instant ce qu’on appelle le big
five avec le remplacement des F-16, des
frégates, des chasseurs de mines, des véhicules
blindés de la capacité motorisée
et l’acquisition d’une première tranche
de drones MALE. Les cinq dossiers représentent
la plus grande partie des 9 milliards
d’euros à dépenser dans les années
futures. Le remplacement des F-16 représente
un peu plus d’un tiers de cette
somme plus trois projets d’environ un
milliard d’euros chacun. À côté de cela, il
y a une multitude projets de moindre envergure
à hauteur de 800 millions d’euros
au total comme le remplacement des véhicules
légers pour l’armée. La planification
de la contraction de ces 9 milliards est
prévue en 2018.
Est-ce que c’est important pour les entreprises
? Oui, ces marchés représentent le
double du chiffre d’affaires annuel de l’ensemble
de l’industrie de défense belge,
donc quinze mille emplois pendant deux
ans. Est-ce que c’est important pour leur
compétitivité ? Je dirai plutôt non. Évidemment
tout marché est important mais les
entreprises belges vivent essentiellement
Justement la Défense belge mène de
grands dossiers d’achat de matériel dans
le cadre de la vision stratégique. Est-ce
également un défi pour les entreprises
belges pour avoir le bon créneau ? Des retombées
sont-elles prévues ?
L’État belge suit scrupuleusement les
règles de l’Union Européenne. Elle essaye
d’ouvrir le marché le plus possible à la
compétition européenne. Je dirai que d’une
part cela semble une mauvaise chose pour
l’ensemble de l’industrie belge car il y a
moins de retombées directes. Mais ça a
tout le potentiel pour être une bonne chose
pour la Défense belge et l’industrie de Défense.
L’Union Européenne admet par l’application
de l’article 346 la protection des
intérêts essentiels de sécurité. Il permet
l’implication des entreprises belges dans
la production de de certaines capacités
considérées critiques d’une part mais ce
qui est le plus important, également, dans
tout ce qui est activité de maintenance et
dans l’appui logistique de l’ensemble. Si on
prend en compte qu’un équipement militaire
a une durée de vie entre 15 et 30 ans,
cela permet d’avoir une continuité d’activités.
Des partenariats et des liens entre
les producteurs étrangers et l’industrie
belge peuvent être établis. Par ce biais,
l’industrie de défense a l’opportunité de
démontrer sa capacité technologique et
sa compétitivité pour le marché d’exportation.
Je suis donc persuadé qu’il y aura des
retombées économiques. C’est une bonne
chose pour la Défense car elle peut se doter
d’une base industrielle à proximité qui
est capable de lui fournir l’appui dont elle
a besoin. Elle n’aura plus à faire en interne
mais elle pourra sous-traiter. Tout dépendra
de ce qui est marqué dans le dossier

048
d’acquisition défini par la Défense et ce
qu’elle veut octroyer aux entreprises dans
l’entretien et dans la gestion de la durée de
vie du matériel. C’est là qu’il y aura le plus
d’opportunité.
L’UE a mis en place un plan d’action pour
mettre des fonds à disposition des entreprises
pour soutenir des projets de collaboration
dans le domaine de la recherche
notamment de défense. Y a-t-il une opportunité
à saisir pour les entreprises belges
alors qu’on pointe le manque d’investissements
de la Belgique dans la recherche
industrielle de défense surtout avec l’intégration
à la PESCO qui oblige à consacrer
2% de son budget de Défense à la recherche
?
En Belgique, les investissements dans la
recherche ne dépendent pas du gouvernement
fédéral. C’est plutôt de la responsabilité
des régions et c’est un choix politique
de ne pas investir dans la recherche
de la Défense. Les entreprises belges, qui
vivent essentiellement de l’exportation,
sont obligés de faire de la recherche et
du développement par leurs propres fonds
pour rester à la pointe. Les 2% imposés par
la PESCO seront bien accueillis par notre
industrie pour autant que l’argent belge
sera dépensé au profit de la recherche en
Belgique ! De son côté le fond européen
de défense subventionne partiellement la
recherche et le développement en relation
avec un programme d’acquisition d’un ou
de plusieurs États-membres. Pour l’activer,
il faut qu’il y ait un besoin d’un Étatmembre.
S’il y a un projet concret et utile,
l’argent sera là. Je vois plutôt le fond européen
de Défense comme une opportunité
pour les États-membres de collaborer ensemble
tout comme les industries afin de
réaliser des projets qui sont moins faciles
à faire pour un État tout seul. De ce fait là,
il y la clé des opportunités pour l’industrie
de Défense.
Le 13 février dernier, le groupe Dassault
a signé 13 accords de coopération avec
des industriels belges dans le cadre de
la proposition de partenariat stratégique
franco-belge relatif à l’aviation de combat.
Quels sont les liens qu’entretient Agoria
avec l’industrie française ?
parce qu’Agoria-BSDI, en tant qu’association,
n’a pas de relations ou de concertation
structurels. Ce n’est pas parce que moi
je discute régulièrement avec mes homologues
ou avec certains groupes industriels
français qu’il y a des liens réels. Mais également
forts parce que pour Agoria-BSDI,
étant une association, il y a certains de ses
membres dont l’actionnaire principal sont
des groupes français : Thales, Dassault,
Nexter. Indirectement, ces entreprises ont
des liens structurels forts avec les entreprises
françaises. C’est plutôt par ce
biais-là que nous avons des liens. Mais il
n’y a pas que les Français mais aussi les
Américains ou les Britanniques.
Agoria a participé au salon Milipol en novembre
2017. Est-elle régulièrement présente
dans des salons de sécurité et de
défense pour faire la promotion des entreprises
belges ? Des contacts sont-ils liés
avec d’autres entreprises ?
Être présent aux salons fait partie des activités
du business développent du BSDI.
Cela permet aux entreprises et aux PME,
intégrés au sein du pavillon belge, de montrer
leur savoir-faire. C’est le seul moyen
qu’elles ont pour être présentes et pour
lesquelles on est en appui. Les grandes entreprises
n’ont pas besoin du BSDI. Agoria
participe à deux grands salons d’exposition
en Europe : Eurosatory à Paris et DSEI
à Londres. Nous sommes également présents
hors-Europe en Afrique, en Amérique
et au Moyen-Orient. Nous envisageons
actuellement de participer à une foire en
Asie. Les salons d’exposition sont plutôt
une opportunité pour nos membres de
rencontrer leurs clients directement et de
leur présenter le produit final. C’est plus
du B2C que du B2B. Dès le premier contact,
il faut susciter l’intérêt d’un client potentiel
en lui faisant découvrir son matériel en
prévision d’un contact ultérieur. L’importance
d’Eurosatory c’est que les clients du
monde entier sont là pour voir ce qui est
disponible et intéressant sur le marché. Ils
font une première comparaison. Si le client
potentiel montre un intérêt, c’est qu’on a
quand même quelque chose.
Je dirai à la fois forts et faibles. Faibles
Marie-Madeleine Courtial

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
050
Le Souvenir Français
Rencontre avec le Contrôleur général (2s), Serge
Barcellini, Président général
Le Souvenir Français est une association mémorielle crée en
1887. Le CGA Barcellini est le Président général depuis 3 ans.
Nous avons souhaité faire le point avec lui sur ses trois années
de fonction.
Pouvez-vous nous rappeler quels sont les objectifs
principaux de votre association ?
Le Souvenir Français est une association mémorielle
qui a pour objectif de sauvegarder la mémoire
de la France contemporaine au combat. Cet
objectif se concrétise autour de trois types d’actions
:
- La sauvegarde et l’entretien des lieux matérialisés
de la mémoire (tombes, monuments, stèles,
plaques…) ;
- La participation et l’organisation des cérémonies
commémoratives organisées dans le cadre des
journées nationales (8 mai, 11 novembre…) et dans
celui des commémorations locales (libérations de
villes…) ;
- La transmission de la connaissance de l’histoire
combattante aux jeunes générations (voyages mémoriels,
expositions, rencontres intergénérationnelles…).
Les temps mémoriels sauvegardés sont essentiellement
ceux des 5 générations du « feu »: 1870 ;
1914-1918 ; 1939-1945 ; les guerres de décolonisation
en particulier l’Indochine et l’Algérie ; ainsi
que les interventions extérieures de la France depuis
1963 (les OPEX).
Que représente quantitativement votre association ?
Le Souvenir Français est une association profondément
enracinée dans le territoire national.
200 000 adhérents répartis pour moitié en adhérents
directs et en adhérents affiliés, 1 600 comités
locaux, 100 délégations départementales et 70
antennes à l’étranger.
Ces chiffres traduisent une force collective exceptionnelle,
car chaque adhérent est un bénévole
qui n’a pour seule ambition que de sauvegarder la
mémoire nationale.
Sauvegarder la mémoire nationale mais dans
quelle finalité ?
Le Souvenir Français est créé en 1887, cinq années
après qu’Ernest Renan ait présenté, lors
d’une conférence à la Sorbonne, la définition de

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
052
son concept de la Nation, définition que le Souvenir
Français a fait sienne. La Nation française est
d’abord une volonté -celle que font les citoyens de
vouloir vivre ensemble, volonté qu’Ernest Renan
dénomme « le plébiscite de tous les jours » et un
partage, le partage d’une histoire commune.
Pour l’auteur, cette mémoire partagée est
construite autour des héros, des oublis mais aussi
-et surtout- des pages de deuil. « Le deuil unifie
mieux que les victoires ».
Le Souvenir Français est depuis l’origine un acteur
-voir l’acteur principal- qui oeuvre pour faire partager
cette mémoire nationale à tous les français.
Faire nation, c’est partager une histoire commune.
Parmi les initiatives mises en place par le Souvenir
Français, quelles sont celles qui vous apparaissent
correspondre le mieux aux temps que nous vivons ?
Parmi les nombreux types d’initiatives mis en
place par le Souvenir Français, trois nous apparaissent
essentielles et novatrices.
La première concerne le soutien aux voyages mémoriels
des scolaires. Le Souvenir Français est
le principal soutien des voyages scolaires qui se
rendent sur des lieux de mémoire (Verdun, les
plages de Normandie, Auschwitz…). Si nous parlions
de financements, le Souvenir Français apporte
1 5000 000€ d’aides aux enseignants. Pour
nous, chacun de ces voyages est un moment de
découverte pour chaque élève qui fixe dans sa
conscience et son intelligence un lieu et une page
de notre histoire.
La deuxième est une opération mise en place depuis
moins d’un an et dénommée « la seconde vie
des drapeaux ». Il s’agit de récupérer les drapeaux
des associations d’anciens combattants et victimes
de Article MIFA – Mai 2018
guerre dissoutes et de les déposer dans des établissements
scolaires. 50 opérations ont été
conduites en France et à l’étranger (dans les lycées
français de Tunis, Hong Kong, Kyoto, Tokyo).
Chaque cérémonie de remise réunit des centaines
d’élèves avec leurs enseignants. Le drapeau est
son histoire s’impose comme le nouvel emblème
symbolique de l’établissement.
La troisième enfin est un vaste programme de géolocalisation
des tombes des Morts pour la France
dans les cimetières communaux. Plus de 500 000
combattants Morts pour la France sont inhumés
dans nos cimetières communaux. Chacun d’entre
eux représente le croisement de trois mémoires :
familiale, communale et nationale. Le Souvenir
Français qui entretien souvent déjà leur tombe, a
décidé de redonner à chacun d’entre eux son destin
individuel. Grâce à des textes courts, lisibles
sur smartphones, chaque tombe devient l’élément
d’un parcours de mémoire communale. Chaque
citoyen et surtout chaque élève peut découvrir
l’histoire combattante à travers le prisme du destin
individuel des « gens de chez nous ».
Comment concevez-vous l’avenir du Souvenir
Français ?
Le Souvenir Français a trop longtemps été assimilé
à une association d’anciens combattants. Or
il n’en est rien. Le Souvenir Français est ouvert à
tous ceux qui estiment que l’histoire partagée est
nécessaire pour la Nation.
Le Souvenir Français est ouvert à tous ceux qui
vivent en France, quel que soit leur statut et leur
âge. Le renouvèlement est en cours et cela est
nécessaire et urgent. La France des prochaines
décennies aura besoin d’un Souvenir Français fort
qui permettra à chacun de se reconnaître comme
citoyen. Alors que les grands pays qui nous entourent
-citons les Etats-Unis, la Chine, la Russie,
la Grande Bretagne, le Japon mais aussi l’Australie,
le Canada, la Nouvelle Zélande- développent
des politiques mémorielles fortes et attractives, la
France ferait une grave erreur d’oublier le concept
d’Ernest Renan.
Fort de ces 130 années d’existence, le Souvenir
Français est une association qui a besoin de tous !
Laurent Gauthier

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
054
New Year’s wishes to the
Armed Forces
Florence Parly, Minister of the Armed Forces
After the President’s wishes on Friday 19 January in Toulon,
Minister of the Armed Forces Florence Parly gave her wishes
to the Armed Forces from Paris’ Cercle national des armées on
Monday 22 January in a speech resolutely turned to the future…
A realistic infrastructure
Looking back to 2017 and the battles led by
France in the Levant and the Sahel, the minister
clearly explained that the fight against terror
in these two regions was not over. In the first
case, the challenge to eliminate the metastasis
of ISIS and the reconstruction of the country is
still on going and, in the second, Florence Parly
insisted that France would stay as long as it
needs in the Sahel zone. “But Sahel must be
capable of guaranteeing its own safety” completed
the Minister.
There are many clearly defined projects for the
forthcoming year: family plans to accompany
servicemen and their families as best as possible
on an everyday basis, the improvement
of aeronautic operational readiness and an increased
cooperation in the European Defence
project.
Budget questions were also broached. While the
2017 budget was respected to the nearest euro,
the 2018 the budget boasts an extra € 1,8 billion.
In addition, the budget will be augmented
by an extra € 1.7 billion per year before 2023,
i.e., almost €200 billion for the armed forces.

The Minister stated: “The upsurge in power begins”.
“In 2018, we will turn our back to the era of management
and enter the era of vision and action”.
055
“The exceptional means available to our armed
forces have one vocation: renewing our
defence. Modern, turned to the future, adapted
to an increasingly unstable world, the forthcoming
military Programming Law blows a wind
of change. […] France will be the motherland
of tomorrow’s defence. We shall reap the fruit
of its resurgent strength. We shall boast additional
staff, safer equipment, more innovative
systems, and increasingly agile action and deployment
methods.”
One hundred years after the end of the First
World War, 2018 is placed under the sign of
memory and duty to army veterans. Finally, the
Universal National Service is the project that
brings everyone together this year.
“We have exceptional means and thereby exceptional
demands”, concluded the Minister.
“We don’t have the right to fail, and I will ensure
that we don’t”.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
056
The Centre of Expertise for
Supporting Servicemen and
the Armed Forces (CESCOF)
A mutation for increased efficiency; such
is the process that redistributes the
responsibilities and actions of the CESCOF.
The centre was created on 1 January 2010 within the framework of the
implementation of the Armed Forces Commissary, direct successor of
War Commissary (Land forces, Navy and Air Forces). The CESCOF also
ensures the support and equipment of servicemen in uniforms, campaign
equipment and operational supplies for current maintenance or operational
missions on the national territory (SENTINELLE) or for exterior operations
(OPEX). This duty, which seemingly seems to be a “shadow mission” proves
highly strategic and sensitive as it guarantees optimal conditions for the lives
and protection of servicemen engaged on demanding grounds where every
minute is yet another challenge.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
058
To adapt to these new jobs, the CESCOF
has also had to evolve and focus once
again on its core mission of supplying
(product quality and client strategies), as
purchasing and logistics have now been
entrusted to specialised organisations.
To better understand these changes and
the development of this evolution, MIFA
Magazine went to meet the Director of the
CESCOF, 1st Class Commissary in Chief
Philippe Leroy.
What is the essence of the mutation
undertaken by the CESCOF?
Philippe Leroy: The CESCOF is completing
a transformation phase steered
towards the clients of the Department,
the support group for Defence bases that
are directly in charge of the units’ logistics
(regiments, navy bases, air bases).
This is a major evolution for the Armed
Forces Commissary (SCA) and the CES-
COF. Indeed, the latter puts all its efforts
in ensuring the quality of services provided
by the most optimised activation of
the components of its clothing and support
branch. The client-support direction
is key and rests on performance requirement,
like all other firms. The evolution
of the expert centre thus falls within the
end-to-end logic that led to the linkage of
the GSBdD to the SCA in September 2014.
How is this mutation illustrated? How are
your new missions defined?
Philippe Leroy: This mutation translates
through a repositioning of the activities
on the sought effect: satisfying the needs
of the armed forces. This is why - as I
mentioned before - the logistical and purchasing
functions were transferred to
specialised organs on site that ensure a
dedicated, almost industrial exploitation
under the control of the CESCOF that remains
their prescriber, pilot and that assumes
the performance. In fact, it has become
the budgetary head of the activity.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
060
Apart from the overall shifting of the
Centre, its refocusing on the client relation
translates through an important inflexion
in the organisation thanks to the
internal creation of an Advice and Assistance
Bureau dedicated to its assessment.
All activities, financing and all technical
operations (including the steering of an
Angers-based laboratory) are completed
in one department of the centre, which
boasts approximately one hundred staff.
Does this mutation change the conditions
of attribution of your markets?
Philippe Leroy: No, this transformation
has no impact on the conditions of attribution
of markets, but only on the repartition
of roles between the various players.
All purchases are subject to the regulations
of public purchases and its Code.
The golden rule is the competitiveness
between suppliers. As prescriber, my task
consists in defining the necessary specifications
tot he buyers, and as an operator,
it consists in evaluating the technical
aspect of offers received (sample analysis
for example). The purchasing procedure
itself is under the responsibility of
the Rambouillet Finances and Purchasing
Platform, which is under the management
of the contracting authority. The technical
acceptance of products delivered within
the framework of the execution of
markets remains under the responsibility
of the CESCOF.
The new organisation boasts the advantage
of dedicating more upstream resources
to the product and the market
(understood as an industrial environment).
Apart from the issue of pricing, what
are the guidelines for the selection of
suppliers of the Armed Forces?
Philippe Leroy: The choice of suppliers
responds to the strict application of criteria
foreseen by market procedures.
The price criterion is not systematically
predominating but is usually reserved to
standard purchases - or off-the-shelf - to
which the market quickly responds, and
via several players. Purchases made for
the benefit of the CESCOF include such
articles as well as a wide range of more
specific items requiring special attention
as the quality and delays of their
manufacture. The evaluation is based on
fulfilling the formalised specifications
contained in a technical sheet and on laboratory
analysis or use trials.
The most important factor for us is the
supplier’s capacity to control their supply
and manufacture chain and to produce
the expected product. We value an expertise
that matches our expectations and
have noted that most of our suppliers are
European. There are however some exceptions,
such as the ballistic eyeglasses
manufactured and imported from the
United States.
For some purchases, we can use the
restrained call for tender to select the
companies that can apply upstream. Moreover,
some products (NRBC effects,
FELIN effects) approved by the DGA within
the framework of weapon systems
are subject to specific purchasing procedures.
Do you organise special days allowing you
to meet with companies able to respond
to calls for tenders?
Philippe Leroy: On 5 December 2017, we
organised an “Innovation Day” at Paris
Military School. We invited companies -
mostly SMEs - to show us their products
and were delighted to find that several dozens
of companies responded to our call
and presented interesting innovations,
such as a load carry over mechanism
weighing on the shoulders for backpacks
or some high-performance intelligent fabrics.
These positive responses encourage
us to plan another event.
We are now planning to put in place a
“suppliers day” in collaboration with the
PFAF, which will allow us to better target
our sourcing and explain our procedures
and expectations to those who want and
can become supplier
Interviewed by Damien DURAND

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
062
“The Cescof is a demanding
client that requires precise, high
and constant performances”
This professional federation regroups key players of the textile industry and
equipment that have worked together since 1871. The Facim and its members
are the first concerned by the mutations of the Cescof. Consequently, they
must adapt to the strategic choices of the French armed forces in a highly
competitive environment. The organisation and its players must guarantee
a constant level of expertise.
Between the evolution of the Cescof and new demands for innovative
technologies, Alain Chanois, President of the Facim, tells MIFA Magazine
about the main challenges facing the organisation and its members.
The Cescof recalls the interest shown
by the Defence industry for some textile
products on display on the occasion of the
Innovations day on 07/12/2017. Which are
the main advances for “intelligent fabrics”
and to what needs do they responds? What
can be done in the area and what is already
operational?
Alain Chanois : For the time being, nothing
is currently being sold in this area, which is
still searching itself in spite of promising

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
064
advances. The first developments drew
their inspiration from the demands of
high-level sports with a t-shirt with built
in electronics allowing to monitor the
parameters of the wearer. What we have
seen during the innovation days will only be
available for operations in the mid and long
term, once we have properly identified the
profits and once this technology applied to
the textile sector has truly demonstrated
its reliability and durability for use.
Indeed, this area is opening up to the
defence sector. The armed forces want
to envisage new means to protect
servicemen in a hostile environment and
harsh weather conditions to improve their
thermal comfort. We can easily imagine
the advantages of such equipment for
soldiers having to carry their equipment
but clad in garments improving their body
thermoregulation in an expedition in the
Sahel.
We are also working on the issue of data
transmitted by such garments and allowing
localising servicemen on the ground
securely, easily recognising friends from
foes.
Are the French at the cutting edge in the
sector of intelligent fabrics? Who are your
competitors and how far ahead are you to
supply the armed forces, which are not
obliged to purchase their equipment from
French contractors?
Alain Chanois: The United States has
massively invested in the “intelligent
fabric” market, but France boasts some
highly specialised companies involved in
projects for the servicemen of the future.
We must also consider the purchasing over
costs for the very specific maintenance
required for a sensors-filled equipment.
To give you an example, simply threading
in a simple fabric with fire-resistant
thread into the variegated infrared fabric
multiplies the cost by three.
The growing complexity of operational
clothes requires an excellent industrial
chain from fabric to manufacture.
Upstream and downstream for the thread.
Downstream, we must accept that the
manufacture - which requires significant
workforce - is delocalised to fulfil the
budgetary requirements imposed to our
buyers on such specific equipment, which
is very costly to produce. Moreover, the

public authorities sometimes prove a
little schizophrenic on this issue. We keep
saying that if the buying State is winning
to in always trying to drag prices down,
particularly in our sector, the national
community loses insofar as industrial
trades and jobs leave the national territory.
Our economic deficit constantly grows with
the risk of reducing the industrial base.
in nearby countries and under our control.
But we are striving to accelerate our flows
to reduce these delays, which will allow
us to gain in terms of precision and in our
reactivity before a demand. This supposes
that the CSCOF - and the organisation is
perfectly aware of this - must carry out
an improved estimated management of
orders.
065
The Cescof - and indirectly the Pfaf - wants
to curb the number of intermediaries
between thread and design. How do you
adapt to this demand knowing that some
of the manufacturing chain is far away
for simpler textile products? How can you
reduce the chain of intermediaries?
Alain Chanois: We have explained to the
Cescof - which perfectly understands
our position - that the more specific the
product, the longer and more complex the
industrial chain will prove. The Cescof is
a demanding client that requires precise,
high and consistent performances. It
knows the impact on our production chains
but has its own time delays to respect.
Afterwards, this chain of successive trades
to reach the final garment can be shortened
but optimised with subcontractors working
In any event, it is important to maintain
the industrial production tools upstream,
as it is at the root of innovations and
added value close to the CESCOF. This
is true for two reasons: the quickness of
new developments and reliability of the
industrialisation of innovative products,
then the guarantee of our national
independence for solutions implementing
cutting edge technologies (protection of
patents, sovereignty, etc.).
How does the mutation of the Cescof and
clear separation Cesco/Pfaf change your
relation with the world of defence and the
supplier/client relation that you enjoyed
until then?
Alain Chanois: I won’t lie and admit that
this disrupts our functioning, although
we understand the basic reasons that
motivated this mutation to a professional
organisation. But we need to have as few
interlocutors as possible, and we need
a last resort decider to make decisions
once our projects need arbitration. Until
now, the decider in question used to be
the old-formula director of the CESCOF.
Now we have two co-existing lines, the
new-generation CESCOF (let us say the
technique to make it simple) and the Pfaf
(purchases and finances). In principle,
they are complementary although they
interfere in the contract management.
Like very often, the good relationships
between players will make our break this
harmony that we need as an adherent
company to the FACIM. The two directors
who have already met the FACIM on several
occasions listen and trust us. However,
I would add that deciders find it difficult
to solve the equation quality/price/delay.
indeed, the parameters of the latter
are interdependent with two separate
management lines: the CESCOF focusing
more on quality and the PFAF on prices,
with a direct correlation on delays.
M.I.F.A. -Eurosatory 2018

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
066
Apparently, the innovation day proved a
great success. Why do you think that a
client such as defence, which imposes
very strict regulations, draws so many
innovative SMEs?
Alain Chanois: We must start by saying
that, for the past two years, the Ministry
of the Armed Forces has led a policy to
boost innovation that has spread all over
our ecosystem and draws the interest
of innovative solutions SMEs. In our
trade, innovation is mostly upstream, in
the component of the garments. SMEs
boasting technologies that they want to
integrate to a textile product come to our
companies, which have the knowledge of
clothing manufacture.
There are two main advantages in
supplying the army. First of all, it gives
us notoriety on a demanding market. It is
a wonderful business card for a company
or technology that wants to stand out (the
Facim has welcomed several on its booth
during MILIPOL). Secondly, it allows for
evaluations in real-time and conditions
as the armed forces tests products very
demandingly and gives us feedback that
constantly enriches our experience in
finding new solutions.
However, you should not forget that the
armed forces market does not keep its
suppliers captive! Defence technologies
operate on a dual market that concerns the
army, safety, the police, the gendarmerie
and fire-fighters, who make up a greater
number than servicemen, i.e., a total of
no less than 800 000 persons... But these
activity sectors currently remain nascent
and inferior clients compared with the
larger groups of clients for intelligent
textiles: high level sports and healthcare.
Can you enlighten us on the future of the
Facim under your presidency? What are
tomorrow’s great trends? Are you globally
optimistic for your business in the face of
the budgetary evolutions in the sector of
defence?
Alain Chanois: The Facim wants to
improve the visibility of its members, who
make up a technological industrial base
and show them as the true equipment
providers for personal protection. We
are preparing for the future with an
innovative policy by creating Facinnov, an
association integrating start-ups that can
complement - beyond our own members,
who are expert in the area of textile - our
core business. Our aim consists in putting
increasingly demanding users, industrials
and innovators around the table. The goal
is to anticipate their future needs as best
as possible.
Finally, it would not be realistic to be
optimistic in the current budget climate
although equipment credits have been
released for our sector (F3 mesh and
bulletproof vests). But the consequences
must benefit the French industry, which is
only marginally the case, conversely from
weapon systems.
Indeed, we must be very attentive as
to the excellence of our industrials to
survive in the international competition.
In the face of globalised competences, the
French don’t have a choice: they must be
perceived at the cutting edge of quality.
Undeniably, we can rely on the notoriety
of the French armed forces, a veritable
source of opportunity for exports, which
represent 25% of the activity of the Facim
members.
Damien DURAND

H 2 O
4 Questions pour mieux connaître H2O
067
MIFA : Présentez nous la société H 2 O.
H 2 O : La SARL H 2 O est une PME indépendante qui fête
cette année son 15ième anniversaire. Nous sommes
spécialisés dans la production d’eaux potables, le
traitement des eaux usées et des déchets spéciaux
pour collectivités, industriels et militaires en France
comme à l’étranger.
MIFA : Sur quels théâtres d’opérations extérieures
intervenez vous ?
H 2 O : Nous sommes depuis 2004 au KOSOVO sur
l’ensemble des camps et plus recemment au TCHAD
au MALI et en RCA.
MIFA : Précisez nous vos champs de compétences
dans le domaine militaire.
H 2 O : Nous pouvons intervenir partout dans le
monde, du début à la fin d’un projet par la réalisation
de schéma directeur, la construction d’unité de
production d’eaux potables, de traitement d’eaux
usées, la maintenance et l’exploitation de ces unités.
Pour cela nous avons développé des procédés
adaptés (ultra filtration, osmose inverse, traitement
biologique, etc.) à l’ensemble des besoins en eaux
des militaires. Ce sont pour la plupart des unités
mobiles containerisées rapidement déployables aux
quatre coins du globe.
MIFA : Quel sont vos objectifs de développement ?
H 2 O : Nous souhaitons continuer de nous développer
sur ces différents théâtres ainsi que sur d’autres
théâtres d’opération dans le domaine de nos
compétences. Par ailleurs nous développons de
nouvelles unités mobiles containerisées adaptés à
l’ensemble des besoins militaires.
107 bis avenue de Verdun
33700 Libourne
Tel : + (33) 6 86 26 10 74
E-mail : info@sarl-h2o.fr

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
068
Project CATALPA
Modular buildings for the French armed forces
CATALPA takes its name from the tree that grows and regenerates
rapidly. This name is ideal for timber framed modular buildings
that can be assembled easily when needed. Since 2016, Bouygues
Bâtiment Sud-Est – a subsidiary of Bouygues Construction
– designs, builds and supplies (in record time!) the Ministry of
Defence with spruce wood housing buildings that boast a capacity
of 200 beds. The project was made possible thanks to an innovative
manufacturing method and top quality design and execution.
To find out more, we met Mélanie Solay, Head of the CATALPA
project at Bouygues Bâtiment Sud-est.
What is the purpose of these buildings?
To face the growing demand for
accommodation for the Land Forces Corps
in the aftermath of the 2015 terror attacks
in France, we had to finds a simultaneously
innovative and high quality solution. Indeed,
the Ministry of Defence decided to increase
the capacity of the Land Operational Force
and is expecting the arrival of an further
11 000 servicemen.
To face this growing need, the Bouyges
Bâtiment teams responded to a public call for
tender launched by the Ministry of Defence to
cover the accommodation needs of all three
army corps for four years.
On 31 August 2016, Lieutenant General
Bertrand Houîtte de la Chesnais, Major
General of the Land forces, accompanied by
the General of the SID Directorate General, the
Prefect of Savoie, and Pascal Minault, General

069
Director of Bouygues Entreprises France-
Europe inaugurated the first CATALPA building
in Barby, near Chambéry.
The outside finishes and a few interior
finishes are done in situ. It takes only seven
months between the order and delivery
of these buildings, which were designed
to last for 30-40 years at least. In 2016,
13 CATALPA buildings were built over
the French territory, including 5 on the
Bouygues Bâtiment Sud-Est territory.
How does the project work?
Very simply, using a catalogue of thirty or so
modules from which we choose depending on
our needs.
emissions. Finally, this raw material proves
sturdy and sustainable and is ideal for the
French territory.
Bouygues Bâtiment Sud-Est, a subsidiary
of Bouygues Construction, offered a global
solution through a collaboration with
Ossabois, key partner for this project and a
company renowned for its partnership with
the group. The CATALPA project is based on
the construction of timber-framed buildings
combining quick execution and high-quality
manufacture.
Marie-Agnes MOLLER
With this sort of building, everything is
possible!
Modules 6 meters by 3 come fully equipped
such as the bathroom module which includes
floors, sanitary, doors ... ready to be opened!
The principle of CATALPA is not to offer a
poor quality product but instead, a highquality
structure responding to short delays.
The constructions offer a usage and comfort
comparable to traditional buildings made
using industrial manufacturing processes.
Why a wooden frame?
This choice stems from the environmental
and heat insulation qualities of wood. Indeed,
timber boasts high insulation qualities,
captures carbon and reduces greenhouse gas

070

071

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
072
The 11th Marine Artillery Regiment
The Field Regiment, a heavyweight in the Rennes
region.
After a busy year, the military staffs based in Saint-Aubin predict a lighter
2018. Let us look at this Regiment
What is the RAMA?
Locally, everyone knows its acronym:
The 11th Rama - Marine artillery regiment.
It spreads over 35 hectares of
built camp and 215 hectares of forests
in Lande d’Ouée. “It is the regiment of
indirect fire support, intelligence, and
tactical situation acquisition in the 9th
Armoured Marine Brigade” says Colonel
Oliver Coquet, Commander of the
11th Rama.
With its Headquarters in Poitiers, the
9th Brigade belongs to the first Armoured
Division of the Land Forces and
oversees other regiments, including the
third Infantry Regiment of Maine (Rima)
in Vannes, Angers’ 6th Engineer Regiment
or still, the 2nd Infantry Regiment
in Le Mans. “Locally, the 11th Marine
Artillery Regiment is part of Rennes’
Defence base, Command Centre for
the Western France defence and safety
zone. Everything is not always simple in
the Armed forces...
How many staff on site?
In December the 11th RAMA boasted
860 men and women (9%) including 47
officers, 273 non-commissioned offi-

cers, more than 557 non-commissioned
staff and 9 civilians. “That’s 1137 persons,
including operational reservists”,
details Colonel Coquet.
073
With a medium age of 30, the average
seniority of high-ranking officers is a
little under six years.
Although a second reserve brigade will
be created in July 2018, this will not
result in a significant evolution of the
total staff. “Each year, the regiment
recruits 120 to 150 bigors (surname of
artillerymen) adds Lieutenant-Colonel
Emmanuel, Deputy Commander of the
regiment. Moreover, we also offer accompanying
measures for 10 non-commissioned
officers and for 30 to 50 senior
military personnel”.
How does the regiment profit the local
economy?
Considerably. “It is the first employer
of the Fougerais basin, before the Safran
company or the Hospital centre”,
indicates the Commander of the 11th
Rama.
In 2012 (no recent data available), its total
payroll was estimated at 25 000 000 euros.
While 337 young soldiers live in barracks
in Lande d’Ouée, the two other
third of staff lives outside, mostly within
a 20-kilometres perimeter: 37 families
in Fougères, 34 families in Saint-
Aubin-du-Cormier, 17 in Liffré and in
Sens-de-Bretagne, etc. “260 military
spouses of the regiment work in the region
and 130 are currently looking for
employment”, adds Lieutenant-Colonel
Emmanuel.
Pascal SIMON.
Ouest-France.
M.I.F.A. -Eurosatory 2018

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
074
La DELPIA
Three competence centres are placed under the
orders of the central directorate:
• These competence centres focus on the training,
deployment and support of the armed forces.
The inter-armies oil base
The BPIA (in Chalon-sur-Saône) is the training and
coaching body for the SEA’s active or reserve military
and civilian staff. It provides oil training to the
staff of the ministries and foreign armed forces.
It also guarantees, in liaison with other SEA organs
and the Armed Forces, the set up of the oil support
detachments available to the armed forces,
whether in Metropolitan France or deployed
abroad. Moreover, it provides oil for military exercises
in those same territories.
• A centre of excellence for oil infrastructure and
equipment and financial management
The inter forces directorate for oil exploitation and
logistics
The Nancy-located DELPIA is the main organ for
the execution of the many operations relative to
the technical, administrative, accounting, financial
and IT management of the SEA.
Its competences incorporate the following areas:
Reseau hydrocarbure
- Managing and supporting oil facilities for the storage,
supply and distribution of oil products;
- Operational preparation of staff placed under its
orders and support to forces engaged in operations
on the Metropolitan territory;
- Support for the project management and
construction of oil equipment facilities and infrastructures;
- The SEA building contracting Service, which
concerns all technical facilities required for oil
drilling;
- Preventing all industrial risks linked to the oil
sector.
The Director of the DELPIA is the delegated authority
for facilities classified for the protection
of the environment (ICPE) according to instruction
#22914 DEF/SGA/DAJ of 25 March 2010. In
this function, the Director appoints operators and
exercises his responsibilities in terms of environmental
protection for the facilities under his management.
The DELPIA comprises:
- its Nancy-located headquarters: the commanding
body;
- external bodies:
• The Montereau-located (Seine-et-Marne) logistical
centre of the Military Fuel Service / Service des
essences des armées (CSLSEA) in charge of gua-

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
076
ranteeing equipment support and responsible for:
- storing and managing oil products in centralised
supply for the SEA and the armed forces;
- transit operations for oil products destined to the
SEA detachments in operations or abroad;
- the programmed maintenance and repairs of
major operational vehicles and equipment of the
SEA and the armed forces within the framework of
the annual central support defined by the DCSEA
in liaison with the DELPIA;
- the differed support of oil equipment.
The Head of the CSLSEA enjoys a central stores
unit and maintenance workshop NT12 and NT13
for oil equipment.
• Five proximity ranks of the Military Fuel
Service facilities (établissements des essences,
the ÉPÉE) backed by five structures of the inter
forces territorial defence organisation (OTIAD)
spread out over the Metropolitan territory (ÉPÉE in
Saint-Germain-en-Laye, Metz, Marseille, Rennes
and Bordeaux).
More specifically, the ÉPÉE is in charge of relaying
Loading area
the actions of the DELPIA to the SEA warehouses
and represents the Director of the DELPIA with civilian
and military authorities operating in its area
of responsibility.
• The oil infrastructures of the SEA in metropolitan
France (multi-purpose or with the air, navy, airlift,
light aviation of the land forces).
• A centre for excellence for products
The centre d’expertise pétrolière interarmées (CE-
PIA) / the inter forces oil expertise centre
Certified COFRAC (certification # 1-0907, available
reach on www.cofrac.fr) since 1999, the inter
forces oil expertise centre (situated in Marseille) is
the executive body of the DCSEA. As such, it fulfils
all R&D activities for oil products and equipment
distributed by the SEA to the armed forces working
with or under the SEA within the framework of its
missions.
Construction GC retention tank 1000m3
© DEA ORLEANS

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
078
It exercises its competences in several areas:
- quality control of products and equipment.
In these areas, it carries out:
• Trials aimed at defining the recipe of products
and some equipment procured by the SEA and the
trials foreseen during storage or after delivery.
• Controls for the armed forces and the DGA, foreign
armed forces (particularly within the framework
of NATO), civilian administration and French and
foreign industries.
- the technical selection of products and equipment.
The CEPIA carries out technical selection trials for
products and other materials distributed by the
SEA. These trials stem in decisions to approve or
supply authorisations delivered by the DCSEA in
accordance with the current legislation.
- expertise, research and development.
The CEPIA:
• Carries out studies, researches and development
tasks relative to the products, equipment and trial
method;
• Carries out appraisal works and analysis tasks
relative to the products in service;
• Carries out product recommendation works according
to the current legislation;
• Drafts specification documents for products and
equipment likely to be in contact with oil products;
• Contributes its expertise in terms of use of oil
products, measuring instruments metrology and
in terms of environment and toxicology linked to
the use of oil products.
To fulfil its responsibilities, the SEA is made up of:
• A Central Directorate (DGSEA) in Malakoff;
As a Commandment adviser, the SEA constantly
strives and works to ensure the smooth operajacketed
piping assembly
© DEA ORLEANS
• An operational management centre for the inter
forces exploitation and logistics for oil in Nancy,
which manages and supports the depots in
Metropolitan France, awarding public contracts,
managing and fulfilling the technical missions of
the oil infrastructures and equipment. The Montereau-based
CSLSEA logistical support centre depends
on the DELPIA;
• An inter-forces oil base in Chalon-sur-Saône in
charge of the coaching and training of staff, of setting
up operational detachments for external operations
(OPEX) and support of the latter;
• An inter-forces oil expertise centre in Marseilles
in charge of the quality control, development and
expertise of the products;
• Overseas liaisons detachments and with all major
Chiefs of Staff;
35 reserves in Metropolitan France (28 of which
are dedicated or multi-purpose with the air, navy,
air stations, light aviation of the land forces, 5 annexes
and 2 externalised) and 9 depots overseas
and abroad (except OPEX external operations).
SEA liaison officers
Supplying the armed forces in oil products at the
highest decision level.
As a Commandment adviser, the SEA works to ensure
the smooth operation of the armed forces. It
also takes part in the construction of the support
of deployed forces, starting from the elaboration
and reflection phases.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
080
Pumps view
tion of the armed forces. It also takes part in the
construction of the support of deployed forces,
starting from the elaboration and reflection
phases. Officers represent the SEA in all the major
staff and commands of the armed forces. They are
in:
- Defence staff (EMA)
- Chief of Staff of the French Army (EMAT)
- Chief of Navy (EMM)
- Chief of Staff of the French Air Force (EMAA)
- Directorate General of Armaments (DGA)
- the centre de planification et de conduite des
opérations (CPCO) (planning and steering of operations
centre)
- the centre de pilotage et de conduite du soutien
(CPCS) (Support steering and piloting centre)
- the centre interarmées de coordination de la
logistique des opérations (CICLO) (inter-forces
centre for coordinating operations logistics)
- the état-major interarmées de forces et d’entraînement
(EMIA-FE) (Inter forces Chief of Staff of
Forces and training)
- the Directorate of Military Intelligence
- Operational Chief of Staff of the air combat forces
(EMO-AIR)
- Command of the land combat forces
- Air forces support command (CSFA);
- French Defence Ministry’s Inter-Forces Infrastructure,
Networks and Information Systems
Department (DIRISI)
- the CGA (Inspection body for classified facilities)
- the SGA / Department of Remembrance, Heritage
and Archives.
- the integrated structure of the MCO for land
equipment (SIMMT)
The SEA is also represented in governmental bodies
operating in the oil sector;
- the Directorate General for Energy and Climate
(DGEC-DE), which depends from the Ministry of
Economy and Finances.
- the Central Europe Pipeline Management Agency
(CEPMA);
- the SAGESS, a private company for the management
of safety reserves.
W.K.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
082
The DGMR and challenges of
implementing the strategic vision of
Minister Steven Vandeput
The Directorate General for Material Resources of the
Belgian Armed Forces is in charge of implementing the
material resources of the Defence and to ensure its integrated
management during its entire life cycle for the entire
logistical-technical support (weapons, communication and
information systems, infrastructure, equipment and support
products).
Lieutenant-General Rudy Debaene, who
heads the DGMR since March 2015, tells us
about the investment projects of the Belgian
defence within the framework of the
implementation of the strategic vision of
Minister Steven Vandeput
and about the importance
of cooperating with other
countries including the
Netherlands, Luxembourg
or France.
With investments in
excess of 9 billion euros,
the Belgian Defence
is about to renew its
equipment over the
forthcoming 13 years. This
huge challenge facing
the DGMR will allow
efficiently ensuring the
transition between old
and new equipment?
The challenge is twofold.
Firstly, we must retain our
legacy, which means that
we must keep our current
equipment operational for the Belgian Navy,
the F-16 and weapons or still, vehicles. This
is our primary focus in the short term. The
second challenge consists in defining the
needs with users and to involve people in
the large projects. What are the needs of the
clients? Ultimately, it’s the starting point.
We initiated this reflection a little more
than two years ago and managed to define
the key needs of four large projects. Then
we assessed the scope of the programme.
Does the DGMR have enough staff to complete
this programme? What management
structure are we going to implement to
maintain a connection with the users? For
an armed force of our size, we cannot afford
to start purchasing equipment that does not
respond to the users’ demands. We created
a temporary structure with the heads of
each component (Air, Land
and Sea) for the operational
pillar. Then we have
the equipment and materials
pillar, with the Systems
Department of the
DGMR. The third pillar is
in charge of all contracts:
the head of the public tenders
department of the
DGMR. According to the
programme phase, I like
to use the expression “primus
inter pares”, since
one of the three will take
over the presidency of this
management committee.
We define the initial needs
that we then translate into
a specification sheet with
technical elements. Once
the procedure is launched,
the head of the public tenders
department takes the decision with
the two others to coordinate the progress of
projects. Depending on the complexity of the
programme, we make sure that we have the
necessary technical staff within the DGMR.
If need be, we call upon specialised technicians
who are detached by the Commander
of the concerned Component as a temporary
reinforcements. As officers, we are used to
go back and fro between the operational pillar
and the management pillar and others,
such as training for instance. We have mutations
every 3-4 years in another pillar to
go further and to acquire an experience fo-

cused on one pillar. This allows regrouping
high-value individuals to complete these
projects. In some way, the service upholding
is done with the SGMR staff. We collect
the opinions of the Components regarding
the tactical and technical aspect but
there is a clear cleavage between the party
presenting the need and the party that will
conclude the public tender. All contracts
are under the responsibility of the public
tenders department. For example, if there
is a technical evaluation to carry out within
the framework of a market (industry), the
purchasing officer in charge of the acquisition
programme can rely on a technical opinion.
But this technical evaluation is done
separately from the programme’s legal and
budgetary evaluations. The purchasing officer
puts together the results of the technical
evaluations and elaborates a classification
headed by the best public tender.
In the Belgian system, we note a particular
weighting for the price aspect and a certain
value for the quality aspect. It can be 30%
against 70%. This means that the technical
aspect only makes up 30% compared with
the importance granted to the price.
Cooperation seems to be at the heart of
new equipment purchasing. Is it a means
for the Belgian Defence to optimise its
operational capacity with its allies?
Certainly; particularly within the scope
of our four current projects. The Belgian
Navy has a strong history of cooperation
with Holland. It dates back to the seventies
when we signed the first documents.
We created the bi-national Benelux admiralty
commandment headed by the Dutch
navy and seconded by the head of the Belgian
navy Component. A material cooperation
stemmed from this. The frigates are
maintained for Holland on the Den Helder
base, while Belgium maintains mine hunters
in Zeebrugge. We will use our 50 years’
experience for the programme of the future
navy. The aim consists in acquiring the
same ships with the same systems on board
to follow the orders of the Benelux Admiralty.
The same goes for our F-16. Belgium
is part of a group gathering different F-16
users in Europe, and we integrated a structure
with the United States, which was at
the root of this system. This allows us to
follow the technical evolution of the equipment.
We do our updates with five countries.
Belgium is a country with a long tradition
of cooperation. We also take part in
the A400M programme. The aim is to reach
a unique version. We worked in the same
way as we did to renew the land equipment.
Two years ago, the head of the Land Component
(General Jean-Paul Deconinck, currently
Commander-in-Chief of the MINUS-
MA) looked in other European countries
if a programme could fall within the time
frame and be compatible with the Belgian
doctrine. This was the case of the Scorpion
programme, which caught our attention
with the Jaguar and the Griffon. Informal
contacts have been made with the CEMA in
the aim of a stronger cooperation. We did
the same thing with the DGA. We noted the
same will to cooperate. It is the ideal solution
for our Land Component. Since last
summer, we have a policy agreement and
the aim is to get a Memorandum of Understanding,
i.e., an agreement between two
states that is considered in the same way
as a public tender procedure. The Belgian
Armed Forces will use the same structure
and training techniques. Both armies will
institute an information exchange network
to reach the same doctrine with the same
teams. We no longer speak of a public tender
but of acquiring an entire capacity. The
cooperation aspect encompasses training,
doctrine and future follow-up. In the end,
a French team will be able to use a Belgian
vehicle and conversely. We are slowly reaching
interoperability.
With the Belgian decision of taking part in
the French project Scorpion, how will the
commissioning of these new vehicles take
place? Are there any exchanges foreseen
with the DGA?
Since we have an agreement, we formalised
our discussions with the DGA, which
started early July 2017. A first meeting took
place late August. A Belgian team regularly
travels to Paris. We are not signing a blank
cheque for France. It is a genuine collaboration
programme. The French land forces are
much more important in size than their Belgian
counterparts. There are 2000 vehicles
in France against 477 in Belgium... If we calculate,
Belgium participates in 1/5th of the
full programme. It’s considerable. We must
turn to the future. Other countries will have
the same need and observe our interaction.
We are conveying a message: Belgium is
not “subjected” but is the active participant
of a cooperation programme. One of the two
countries is the client; France in this case.
The DGA boasts a think tank that has grown
in the project for some time. This means
that once we have the same systems, we’ll
083
M.I.F.A. -Eurosatory 2018

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
084
be able to think together up to where we
can go in a programme.
The Belgian Navy is going to develop a
new capacity of mine action. It has already
organised two trial sessions with companies
to grasp the technological developments.
How were they organised? What role will
they play?
Indeed, the Belgian Navy organised two
testing sessions at sea from Zeebrugge.
The country invited companies from around
the world to come with their equipment.
We created a fictitious mine field. The aim
consisted in observing how a non-protected
vessel could avoid penetrating a minefield
and stay at a distance by sending an
unmanned system to do the work in their
place. In this area, there is a French/British
initiative, which is why we invited our
British and French colleagues to come as
observers. The Belgian Navy wants to define
a base for unmanned sensors. It will no
longer have ships exclusively dedicated to
land mines. Each ship will have two containers
on-board. Our aim is to conceive this
programme in a modular fashion. We have
already had some contacts with our French
colleagues to purchase an identical toolbox
in the future in the constant aim of looking
to the future. We will draw up a special specification
sheet with a public tender procedure
open to everyone. The Belgian Navy is
looking for an integrated solution and an
industrial partner who will deliver a completely
finished product. The entire responsibility
of the product integration will be
under the responsibility of the manufacturer.
The latter will have to find subcontractors
if need be. The Armed Forces selected
the coastal patrol ships with French company
Socarenam.
The Belgian artillery must also undergo
some transformations. We are speaking
of a long-range artillery. What about its
future? Will it become important?
For this weapon, we are looking at our
French neighbour. Can we integrate it in the
Scorpion programme? The CAESAR artillery
system could evolve in the future in the
Scorpion programme, and this is likely to
interest us. We are looking for a unique solution.
In this area, we still have some time
left. Our priority is the vehicles capacity
into which it will be integrated.
To come back to the artillery, the Artillery
battalion shot its last Mistral missile last
May. Does this mean that the Belgian armed
forces will not longer have anti-aircraft
defences?
In this area, we privilege cooperation. The
Belgian Armed Forces want to keep its tactical
knowledge alive. Our artillerymen will
train together with their foreign counterparts.
We are also looking to France, as it
would be wise to go in the same direction.
In the strategic vision, the anti-aircraft defence
is evoked with the acquisition of anti-mortar
sensors. We are missing this capacity.
We sense that Belgian/French cooperation
is strengthening?
Yes, there is a veritable cooperation engine
with France through the Scorpion programme.
Belgium looks around this capacity
to see whether it can go further to
widen cooperation. There is also the area
of reconnaissance with the ISTAR battalion
and the acquisition of unmanned air sensors.
On the 2020-2030 horizon, we shall
choose with whom we will work closely.
Belgium wants to keep Luxembourg, a historic
partner of the Belgian armed forces,
as a point of reference. In the forthcoming
years, we shall increase cooperation with
that country. We purchased A400M together.
The solution is international.
As Commander of the DGMR, having to carry
out the material execution of the strategic
vision must be gratifying and gratifying for
your military career. How do you perceive
this?
The DGMR is in charge of the equipment but
the decision is political. Seeing my age, I
feel that I have reached the end of my military
career. I have had a good career and
I feel hugely satisfied to carry out this important
reform movement. This requires efforts
on our side and on the French side too.
It is a huge leap forward. We shall reach the
finish line together. This brand new cooperation
will serve as an example for many
other nations of the same size as Belgium.
I also think that we want a certain form of
Armed Forces in Europe, we must think
about maintaining a European Defence industry
for the future. I am very curious to
see how this industry will evolve in forthcoming
years.
Marie-Madeleine Courtial

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
086
Let’s look at BSDI-Agoria and the Belgian
Defence companies.
“The Belgian Ministry of Defence remains a
reference market for Belgian companies”
Retired Flotilla Admiral
Georges Heeren is the
Director of the Belgian
Security & Defence
Industries within Agoria,
Belgium’s largest industrial
federation that gathers 1800
technological enterprises.
The former commander
of mine hunters Primula
and the Wandellar frigate,
George Heeren worked in
several positions in the
joint staff, both in the area
of common operations and
in project and engineering
bureaus. He ended his
military and naval career as
a Commander of the naval
component of the Belgian
armed forces.
Could you tell us about Agoria and its
interactions with Belgian firms?
Before anything else, we have to combine
Agoria with the BSDI (Belgian
Security and Defence Industry), i.e.,
the association of Belgian firms in the
area of security and defence. As Belgium’s
largest company federation,
Agoria encompasses 1800 technological
firms and covers a wide range
of sectors, from the manufacture of
equipment to the assembling of machines.
At its heart is the Defence industry,
which represents 50 companies
with 15 000 direct jobs.
Agoria has three lines of actions. First
of all, it is the privileged interlocutor
of the industry’s regulatory authorities
that ensure that the environment
- physical, legal and financial - stimulates
the spirit of enterprise and
innovation. But Agoria’s key area of
expertise is innovation through advice,
coaching and industry 4.0, as
well as new technologies and training
in all these areas. Lastly, through the
BSDI, Agoria engages in business-development
through networking via
specific activities, including its participation
to trade fairs or still, the
organisation of meetings with potential
clients, security services or defence
companies active in this sector.
The BSDI is open to Agoria and
non-Agoria members that are active
in a completely different sector such
as textile, protection equipment or
anything else.
How is Agoria linked to the Belgium
Ministry of Defence? How does the
collaboration with the DGMR work?
There are no structural ties as such
and relations are created informally.
We try to find out what is happening
on the market to inform our members

to ensure that they have the time to
prepare. We mostly work on implementing
a similar process to that of
NATO’s. Hand-in-hand with the armed
force, industries reflect about the
technologies to use to respond to future
needs. This does not mean that
the Ministry of Defence does not know
what is best for itself, but it is in the
aim of being an ideal partner for the
defence sector, in order to think and
act together. The same applies to the
DGMR, which remains informal as
there are no collaborations as such.
We meet to discuss punctual subjects
on our request.
be competitive in the global market
both in terms of quality and prices.
The Belgian market is not too large
either. On the other hand, the Belgian
defence is an important reference for
a Belgian company. If the Belgian Ministry
of Defence does not purchase
the company’s product, the latter is
more difficult to export afterwards.
It’s a question of brand and image. It
is as important for the Ministry of Defence
as it is for the client. The market
becomes increasingly competitive
and companies are able to make the
best purchase.
087
Recently, the Ministry of Defence and
Ministry of the Economy organised
a meeting with Belgian companies
about the 2018 market intentions.
Which key markets will the Ministry
of Defence launch this year? Is it important
for Belgian firms to be well
informed on the procedures and recent
developments of the defence
procurement for increased competitiveness?
Most procurements currently
launched concern the big five: replacing
the F-16, frigates, mine hunters,
motorised armoured vehicles and the
acquisition of a first batch of MALE
drones. These five items represent
the lion’s share of the 9 billion euros
that will be spent in future years.
The replacement of the F-16 represents
a little more than one third of
this amount, in addition to three projects
costing approximately a billion
euro each. Then there is a multitude
of lesser projects for a total amount
of € 800 billion euros, such as the replacement
of light armoured vehicles
for the armed forces. The planning of
the € 9 billion contraction is foreseen
for 2018.
Is it important for companies? Yes,
these markets represent twice the
yearly turnover of the entire Belgian
defence industry, i.e., fifteen thousand
jobs during two years. Is it important
in terms of competitiveness?
I’d say no. Of course, every market
is important, but Belgian companies
mostly live off exports. They must
The Belgian Armed Forces are currently
purchasing equipment within
the framework of the strategic vision.
Are Belgian companies challenged to
find the right niche? Do you expect
benefits?
The Belgian State scrupulously abides
by the EUROPEAN UNION regulations
and tries to open the market to European
competition as much as possible.
I would say that on one hand it
does not seem to be a good idea for
the entire Belgian industry, as there
are less direct consequences. But potentially,
it can be a good thing for
the Belgian Ministry of Defence and
the defence industry. In application
of article 346, the EUROPEAN UNION
allows protecting essential security
interests, permitting the involvement
of Belgian companies to produce some
capacities deemed critical. Moreover,
the same applies for any maintenance
activity and for logistical support. If
we consider that military equipment
has a lifespan between 15 and 30 years,
it allows for a continuation of activities.
Partnerships and ties between
foreign producers and the Belgian industry
can be created. Through this
means, the defence industry has the
opportunity to demonstrate its technological
capacity and competitiveness
for the export market. I am persuaded
that there will be economic
effects. It is a good thing for the Ministry
of Defence, as the latter can
acquire an industrial base capable of
providing the support it needs. It will
no longer have to work internally but
will be able to subcontract. Every-

088
thing will depend on what is written
in the acquisition project defined by
the Ministry of Defence and what it
wants to give to companies for the
maintenance and lifespan management
of the equipment. This is where
the most opportunities will lurk.
The EU put in place an action plan to
make funds available to companies
wanting to support collaboration projects
in the area of research, particularly
in the defence sector. Is this
an opportunity for Belgian industries
to grasp at a time when Belgium is
being criticised for its lack of investments
in industrial and defence research,
particularly with the integration
to the PESCO, which obligates
states to spend 2% of their budgets
on defence?
In Belgium, investing in research does
not depend on the Federal government.
It is a regional capacity and a political
choice not to invest in research
for the defence industry. To remain at
the cutting edge, Belgian companies
who mostly live off exportation have
to carry out their own research and
development using their own funds.
Our industry will gratefully welcome
the 2% imposed by PESCO insofar as
the monies are spent for research in
Belgium! The European defence fund
partially subsidises research and development
related to acquisition programmes
for one or several member
states. To activate this fund, there
must be a need from a Member state.
If the project is concrete and useful,
the funds are available. I envisage
the European defence fund as an opportunity
for member states and industries
to collaborate together to
achieve projects that would be more
difficult to complete for a state on its
own. Thus, there are many opportunities
for the Defence industry.
Last 13 February, Dassault signed 13
cooperation agreements with Belgian
industrials within the framework
of the Belgian-French strategic
partnership proposal relative to air
combats. How is Agoria linked to the
French defence?
I would say that the ties are concurrently
strong and fragile; weak because,
as an association, Agoria-BSDI
cannot engage in relations or a structural
dialogue. The fact that I frequently
speak with my counterparts or
some French industrial groups does
not mean that there are real links.
Yet the ties are also strong. Since
Agoria-BSDI is an association, some
of its members’ main shareholders
are French industrial groups such as
Thales, Dassault, Nexter. Indirectly,
these companies have strong structural
links with French companies. This
is how we bind ties. But we also work
with the Americans and the British.
Last November, Agoria took part in
Milipol. Does the association often
take part in defence and security
trade fairs to champion Belgian companies?
Are contacts made with other
companies?
It is essential to be present on these
trade fairs if we want to develop BS-
DI’s business. It allows companies
and small and medium firms integrated
to the Belgian pavilion to show
their expertise. It is their only means
to be present and to enjoy our support.
Large companies don’t need the
structure of the BSDI. Agoria participates
in two large European trade
fairs: Paris’ Eurosatory and London’s
DSEI. We also attend fairs in Africa,
America and in the Middle East. We
are currently envisaging a participation
in a fair in Asia. Trade fairs
represent an opportunity for our
members to meet their clients directly
and to present finished products. It
is B2C rather than B2B. From the first
encounter, we must trigger the interest
of a potential client by showing
them the equipment in view of a later
contact. The scope of Eurosatory
means that worldwide clients are on
site to see what can be available and
interesting on the market. They make
a first comparison. If the potential
client shows some interest, it means
that we are onto something.
Marie-Madeleine Courtial

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
090
Le Souvenir Français
Interview with General Controller (2s) Serge
Barcellini, General President
Created in 1887, the Souvenir Français is a remembrance
association. The Controller General has presided the association
for the past three years.
We wanted to hear about his three years’ at the top of the
association.
Could you tell us a bit about the key values of
your association?
The Souvenir Français is an association that
works to keep the memory of contemporary
France on battlefields alive. Three types of actions
materialise this objective:
- Safeguarding and maintaining material remembrance
sites (tombs, monuments,
plaques…);
- Participation and organization of commemorative
ceremonies organised within the
framework of national holidays (8 May, 11 November)
and within local celebrations (liberation
of cities...);
- Transmitting the knowledge of the armed
forces history to new generations (remembrance
trips, exhibitions, intergenerational encounters...).
Preserved memorial eras essentially concern
five generations of “fire”: 1870; 1914-1918;
1939-1945; decolonization wars, particularly
Indochina and Algeria, and France’s exterior
interventions since 1963 (OPEX).
What does your association represent in numbers?
The Souvenir Français association is deeply
rooted in France. Its 200 000 members are split
up in direct members and affiliated adherents,
1600 local committees, 100 departmental delegations
and 70 overseas branches.
These numbers translate an exceptional joint
force, since every member is a volunteer whose
sole ambition consists in keeping the national
remembrance alive.

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
092
Upholding a national memory but to what end?
Le Souvenir Français was created in 1887. Five
years earlier, Ernest Renan presented the definition
of his concept of Nation during a conference
in Paris’ Sorbonne. The Souvenir Français
would make this definition its own. The
French Nation represents the will of citizens to
live together. Ernest Renan defines this resolve
as “daily plebiscite” and a sharing of a common
history.
The author feels that this shared memory is
built around heroes, oversights and above and
foremost - pages of bereavement. “Death unifies
more than triumphs”.
Since then, the Souvenir Français has become
an actor - a key player - working to share the
national remembrance with all French citizens.
Building a nation means sharing a common history.
Amongst the many initiatives put in place
through the Souvenir Français, which is most
appropriate to our current times?
Amongst the many innovative initiatives put in
place by the Souvenir Français, three are key.
The first concerns funding memorial school
trips. The Souvenir Français is the main
contributor for school trips to historical remembrance
spots (Verdun, Normandy beaches,
Auschwitz...). Whilst on the subject of financing,
the Souvenir Français gives teachers € 1
500 000 in aid. For us, each of these trips is an
occasion for students to discover a place and
page of our history that will become forever engraved
in their minds.
The second is an operation implemented in the
last years and called “la seconde vie des drapeaux”
(a second life for flags”. The mission
consists in recovering the flags of the veterans
and victims of war and to show them in schools.
50 operations were carried out in France and
abroad (in the French Lycées in Tunis, Hong
Kong, Kyoto and Tokyo). Each awarding ceremony
gathers hundreds of students and teachers.
The flag and its history are new symbolic
emblem of the school.
Finally, the third initiative is a vast geotracking
programme in local cemeteries for the tombs
of the many soldiers who fell for France. Indeed,
more than 500 000 servicemen who died
for their country are buried in our local cemeteries.
Each tomb represents the crossroads of
three memories: family, local and national. The
Souvenir Français is accustomed to maintaining
these tombs and has decided to give each
one an individual destiny. Using short texts legible
on a smart phone, each grave becomes an
element of a journey of collective memory. Each
citizen and student can discover the history of
war through the prism of the individual destinies
of “our local community”.
How do you see the future of the Souvenir Français?
The Souvenir Français has been wrongly linked
to a veterans association for a very long time.
Le Souvenir Français is open to everyone who
feels that a shared history is key for the Nation.
The Souvenir Français is open to anyone living
in France, regardless of age or status.
An essential and urgent rejuvenation is on its
way. Over the next decades, France will need
a strong Souvenir Français that will allow individuals
to recognise themselves as citizens.
Whilst other great nations - let us mention the
United States, China, Russia, Great Britain, Japan,
Australia, Canada and New Zealand - all
develop strong and attractive remembrance policies,
France would be wrong to forget Ernest
Renan’s concept.
Armed with 130 years’ existence, the Souvenir
Français needs everyone!
Laurent Gauthier

M.I.F.A. - Eurosatory 2018
094
Index des annonceurs
2H ENERGY 21
KALMAR FRANCE 61
ADDAIR 39
KERMEL 11
AFPA 89
LOGIPROX 7
ARBOIS TOURISME 91
MECHANICALS SPARE PARTS FRANCE 13
ASSOCIATION A M I 91
METAL DEPLOYE RESISTOR 17
ATEP 35
MILIPOL QATAR 79
BAGALU 19
ODDOS GERARD 90
BHD
2c
OILIBYA 75
BOUYGUES CONSTRUCTION 25
OXYD 93
BREST SURFACES TECHNOLOGIE 89
PAUL BOYE 13
CHEMOIL
3c
PBS 85
CIRRA 63
PIRON 43
CLAMAGERAN 63
POITOU PAYSAGE 77
CLIMBING TECHNOLOGY 85
PRESTO SERVICE 61
CONCORDIA NV 44 - 45 PROGECO 85
DAVEY BICKFORD 70-71 RBH INDUSTRIE 53
DIXI 4
RELLUMIX 33
DRAEGER 27-29 RENAULT COTE D'ARGENT 77
ECRITEL 81
SASU DAMI 61
ELAUL 45
SOCIETE DE SERVICES PETROLIERS 75
EMILE MAURIN 49
SOFRIGU 91
ENGIE COFELY 41
SORRAC 51
ESAT L'EVANTAIL 43
SPAC 33
EURONAVAL
4c
SPIE EST 31
FANTEX - LECUYER 9
SUEZ 77
FAUCHE 89
TOTAL MF 75
FAULHABER 15 - 24 UNIFLY 43
GANT MAILLE 13
UTEXBEL SA 11
GESTEN 39
VEOLIA 37
GRANDIDIER 89
W L GORE et ASSOCIES 57
H2O 67
ZOLPAN 55
HAIX SCHUHE 59