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et le vin
Au Moyen Âge, la consommation du vin se
démocratise, la superficie du vignoble s’étend,
les femmes boivent autant que les hommes et
les fêtes de village sont bien arrosées. Le vin
entre dans l’alimentation comme une boisson
hygiénique car il permet d’assainir l’eau.
Dans les monastères, les moniales vivent en
autarcie, cultivent la vigne et produisent le vin
nécessaire à l’exercice du culte. Elles travaillent
la vigne, vendangent leur raisin mais confient la
vinification du sang de la vigne aux personnes
extérieures. Après tout, Les moniales sont des
femmes. Elles commercialisent et mettent en
valeur leur production et jouent un rôle important
dans la réputation de leur vin comme les célèbres
sœurs hospitalières des Hospices de Beaune.
À la fin du XVIII e siècle on assiste au retour de la
morale bourgeoise. Une femme honorable ne boit
pas de vin. Les règles de savoir-vivre lui interdisent
de servir les invités et encore moins de se servir
seule.
Encore aujourd’hui n’est ce pas l’homme qui,
au restaurant, choisit et goûte le vin qu’on lui
apporte ?
Depuis 30 ans, la situation a évolué, les femmes
ont investi tous les secteurs de la viticulture. Elles
ne sont plus là que pour coller les étiquettes, mais
prennent part à toutes les étapes de la production.
Élevées dans un domaine viticole, elles continuent
le métier dont le savoir leur a été transmis. Ni veuves
ni héritières, des femmes passionnées deviennent
créatrices de leur propre vignoble. Actuellement le
quart des vignobles est possédé par des femmes,
un tiers des œnologues sont des femmes, et dans
la sommellerie longtemps masculine, les femmes
ont investi le quart de la profession, une conquête
qui n'est pas prête de s'arrêter. ■