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JAD magazine Orléans-métropole
Duralex, c’est d’abord l’utilisation d’un procédé
de fabrication unique avec ce fameux verre
trempé, particulièrement robuste, inventé par la
société Saint-Gobain dans les années 30. Initialement,
cette invention s’adresse à l’industrie automobile. En
1945, la marque dédiée à l’équipement des cuisines est
créée. Le site de production existe déjà, situé dans la
banlieue orléanaise. Mais Duralex, c’est aussi et surtout
un objet devenu culte : le fameux verre Gigogne,
apparu dès 1946. Car, qu’elle le veuille ou non, la
marque reste attachée aux souvenirs de générations
d’écoliers. En effet, qui, attablé dans le réfectoire, ne
s’est jamais précipité pour vérifier le numéro inscrit
au fond de son verre, numéro alors assimilé à un âge
hypothétique, et le comparer à celui de ses petits
camarades ?
« Ce rituel des cantines fait de Duralex une référence des
mémoires ! », précise Antoine Ioannidès.
Mais l’histoire de l’entreprise est aussi celle d’une
formidable résurrection, tel le phénix renaissant
de ses cendres…
En 2007, Duralex est au bord du gouffre. Son avenir
s’annonce des plus sombres. « En quelques années, une
succession d’erreurs en particulier stratégiques dues
aux investisseurs de l’époque a durablement compromis
la poursuite de l’activité. » La société se retrouve en
redressement judiciaire. « Une quinzaine de fonds
étaient intéressés. Je n’avais guère d’espoir. J’étais hors
délai. Mon frère, agent Duralex pour le Moyen-Orient,
m’a alors appelé pour que nous fassions une offre. Le
tribunal a accepté ! »
Deux cents emplois sont sauvés. « Il faut garder à
l’esprit que ce rachat s’est fait dans la précipitation, sans
qu’un audit n’ait été réalisé ! »
Antoine Ioannidès se souvient également de l’absence
totale de soutien de la part des banques.
12 / Magazine JAD