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Bol d'Or Mirabaud 2015

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PORTRAIT<br />

BERNARD STAMM<br />

PARRAIN DU BOL D’OR MIRABAUD <strong>2015</strong><br />

TEXTE PIERRE MEYER<br />

L’enfant du lac revient aux sources. Le navigateur suisse<br />

Bernard Stamm (51 ans), récent vainqueur avec Jean Le Cam<br />

de la Barcelona World Race, le tour du monde en double,<br />

sera présent à la Nautique à l’occasion du <strong>Bol</strong> d’Or <strong>Mirabaud</strong><br />

<strong>2015</strong>.<br />

Un bref séjour qui donnera l’occasion aux passionnés de voile de<br />

rencontrer l’un des plus brillants marins suisses, dont la carrière en<br />

course a démarré lors de la mini-transat 1995 où il se classe 3 e sur<br />

un proto Rolland construit de ses propres mains: le coup d’envoi<br />

d’une longue aventure ponctuée de hauts, deux victoires en solitaire<br />

(Around Alone en 2003 et Velux 5 Océans en 2007) et de bas,<br />

notamment lors des Vendée Globe 2000, 2008 et 2012.<br />

Bernard Stamm a tiré ses premiers bords sur le lac Léman, en famille,<br />

au large de Morges et de St-Prex. «J’ai navigué avec mes parents<br />

jusqu'à l’âge de 19 ans sur divers bateaux habitables, comme<br />

un Corsaire ou un Banner 30. J’ai alors participé aux régates et<br />

semaines du soir, ainsi qu’au <strong>Bol</strong> d’Or, à plusieurs reprises, jusqu’au<br />

début des années quatre-vingt. J’ai quelques souvenirs et anecdotes<br />

à cet égard: comme un <strong>Bol</strong> effectué avec un poignet cassé suite<br />

à un accident de moto (ce que j’ai appris après la régate !), ou<br />

un interminable moment encalminé à Pully, juste devant le chantier<br />

naval Hägler où je travaillais, alors que les autres bateaux passaient<br />

à droite et à gauche; mais je pense aussi à des moments mémorables<br />

comme ce retour sous spi et dans l’orage à bord d’un Aigle®<br />

(ndlr. 8m70 de long, 3m de large, 1,80m de tirant d’eau), un<br />

course-croisière construit à trois exemplaires chez Hägler.»<br />

«Je me souviens, poursuit Bernard Stamm, que déjà à l'époque je<br />

voulais toujours tirer le meilleur des bateaux, mais le virus de la<br />

compétition est venu plus tard, vers l’âge de 30 ans, lorsque, après<br />

4 ans passés comme marin sur des bateaux de commerce et 10 ans<br />

consacrés à faire du convoyage, j’ai fait la synthèse entre ma passion<br />

pour la mer, le large et la régate. Un parcours tout à fait atypique<br />

comparé aux marins d’aujourd’hui plus façonnés par les évolutions<br />

technologiques. C’est pourquoi je me définis avant<br />

tout comme un citoyen et un autodidacte de la mer.»<br />

Dans l’immédiat, Bernard Stamm se prépare pour<br />

le Tour de France à la voile (TVF) sur un Diam 24,<br />

qu’il a acquis début 2014. Il naviguera avec<br />

son équipe, formée de Damien Guillou (figariste<br />

et 49 er ), Antoine Joubert (Formule 18) et Malo<br />

Bessec (spécialiste du TVF). «Je n’ai pas pu beaucoup<br />

m’entraîner en raison de ma participation<br />

à la Barcelona», affirme Bernard Stamm, mais<br />

gageons que son Diam ne sera pas là pour faire<br />

de la figuration.<br />

Quant au Vendée Globe 2016, ce n’est pas l’envie<br />

qui manque, «mais je ne vais pas m’aligner avec un<br />

bateau qui ne serait pas compétitif et, aujourd’hui,<br />

c’est trop tard», confie le navigateur, pourtant très<br />

titillé par l’apparition des foils sur les monocoques<br />

IMOCA: «C’est bien sûr très prometteur, mais je<br />

doute qu’ils soient efficaces tout de suite. Lors de<br />

la Barcelona, nous avons rencontré des mers très<br />

dures et croisées, où il n’est pas possible de faire<br />

de la vitesse. En revanche, lorsqu’on est devant la<br />

dépression, la mer est plus plate et propice aux<br />

foils; mais comment gèreront-ils la situation lorsqu’ils<br />

seront derrière le front ? De toute façon, cela<br />

finira par marcher, mais peut-être pas au prochain<br />

Vendée Globe.»<br />

Même conviction en ce concerne les multicoques:<br />

«Si je devais participer au <strong>Bol</strong> d’Or <strong>Mirabaud</strong>, ce<br />

serait sur un foiler, un GC32 par exemple, même<br />

si les D35 continuent à dominer la course... Ou<br />

alors sur un vieux gréement pour avoir le temps de<br />

savourer ce lieu magnifique qu’est le Léman.»<br />

BOL D’OR MIRABAUD <strong>2015</strong> 19

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