Bol d'Or Mirabaud 2015
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NOUVELLE GÉNÉRATION<br />
JÉRÔME CLERC<br />
LE SKIPPER DE TOUS LES DÉFIS<br />
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TEXTE PIERRE NUSSLÉ<br />
30 BOL D’OR MIRABAUD <strong>2015</strong><br />
Les jeunes navigateurs lémaniques commencent à faire de<br />
l’ombre aux anciens. C’est cependant grâce à ces derniers<br />
qu’ils ont pu se hisser à leur niveau actuel sur le plan international.<br />
Jérôme Clerc – comme Arnaud Psarofaghis ou Lucien<br />
Cujean – fait partie de cette génération de skippers surdoués<br />
qui ont profité de la vague de fond d’Alinghi pour se lancer dans<br />
des projets ambitieux et se frotter aux meilleurs régatiers en mer.<br />
Après quatre ans à la tête du Centre d’entraînement à la régate<br />
(CER), entre 2009 et 2012, Jérôme Clerc accumule les succès avec<br />
son équipe, que ce soit sur le lac en Décision 35 avec Realstone<br />
(le titre et le <strong>Bol</strong> d’Or <strong>Mirabaud</strong> en 2012), ou sur le circuit mondial<br />
Extreme 40 Sailing Series avec Realteam (3 e rang final en 2014).<br />
Le Vaudois de 35 ans, né à Morges, construit son palmarès en s’entourant<br />
de jeunes régatiers issus du CER, à la différence de certaines<br />
équipes qui font appel à des «mercenaires» professionnels aguerris,<br />
mais pas toujours connaisseurs des subtilités de la régate lémanique.<br />
«C’est vrai, mais on n’aurait pas assez de jeunes suffisamment<br />
formés pour occuper tous les postes sur les D35 en compétition. Les<br />
équipages pros relèvent aussi le niveau du championnat avec des<br />
marins d’expérience», déclare Jérôme Clerc.<br />
Jérôme est venu à la voile en empruntant la filière classique:<br />
l’Optimist, puis le 420, avant de rejoindre le CER sous la direction<br />
de Julien Di Biase. Il termine ses études d’architecture à l’EPFL tout<br />
en poursuivant son apprentissage de régatier. Il dispute pendant<br />
cinq ans le Tour de France à la voile à bord du bateau du CER (une<br />
victoire en amateur en 2012).<br />
«En 2011, Guy de Picciotto me donne la barre<br />
d’un D35. Une occasion unique de progresser au<br />
contact d’équipages plus expérimentés, raconte<br />
Jérôme Clerc. Tout est allé très vite, car l’année<br />
suivante, on a remporté le <strong>Bol</strong> d’Or <strong>Mirabaud</strong> et<br />
la victoire finale dans le championnat D35. On<br />
est devenu d’un coup le team à battre. En 2014,<br />
on n’a pas été très loin de rééditer notre exploit.<br />
Avec Alinghi, on a misé sur la bise du côté suisse,<br />
et c’est le rebat qui est venu ! On a été arrêté<br />
pendant près d’une heure, les nerfs à fleur de<br />
peau. Je me souviens aussi des longs bords au<br />
reaching le long de la côte après Lausanne. Au<br />
retour, dans le Petit-Lac, c’était un peu le rodéo<br />
dans la vague. On a pris des risques, surtout que<br />
deux semaines auparavant, on avait chaviré à<br />
l’entraînement ! Finalement, notre deuxième place<br />
derrière Ladycat, compte tenu des conditions très<br />
ventées, ne nous a pas déçus. On est monté pour<br />
la troisième fois consécutive sur le podium de la<br />
compétition.»<br />
EXTREME 40: L’EXPLOIT<br />
L’année 2014 ne s’est pas résumée à la bataille en<br />
Décision 35. Jérôme Clerc a entraîné son équipe<br />
composée d’Arnaud Psarofaghis, Bruno Barbarin,<br />
Bryan Mettraux et Thierry Wasem, dans une<br />
nouvelle aventure, en Extreme 40 Sailing Series:<br />
Realteam, un composé de ses deux sponsors,<br />
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