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Les Cinémas Pathé Gaumont - Le mag - Décembre 2018

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ÉVÉNEMENT<br />

ÉVÈNEMENT<br />

LAURENT<br />

LAFITTE :<br />

DOUBLURE IDÉALE<br />

POUR LES FÊTES, LE TRÈS ACTIF PENSIONNAIRE DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE<br />

PRÊTE MAGISTRALEMENT SA VOIX AU GRINCH. SA QUATRIÈME EXPÉRIENCE DE DOUBLAGE<br />

DE FILM D’ANIMATION. COMME UN RÊVE DE GOSSE DEVENU RÉALITÉ.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY LASSELIN<br />

I N T E R V I E W<br />

Après Turbo, Astérix : <strong>Le</strong> domaine des<br />

Dieux et <strong>Le</strong> Petit Prince, c’est la quatrième<br />

fois avec <strong>Le</strong> Grinch que vous prêtez<br />

votre voix à un personnage animé.<br />

Est-ce un exercice qui vous attirait<br />

particulièrement ?<br />

Je crois avoir toujours rêvé en faire.<br />

Très tôt, gamin, j’ai cherché à savoir<br />

qui doublait les personnages de dessins<br />

animés que je regardais. À 10 ans, je<br />

découvre donc les noms de Micheline<br />

Dax, Roger Carel, Dominique Paturel…<br />

et je m’amuse à essayer de reconnaître<br />

leurs voix dans les multiples personnages<br />

qu’ils incarnent. Alors, me<br />

retrouver, adulte, à faire cet exercice<br />

représente pour moi un pur plaisir<br />

régressif et sincère.<br />

Qu’est-ce qui vous a séduit plus particulièrement<br />

dans le personnage du<br />

Grinch ?<br />

Je n’ai jamais lu le livre du Dr Seuss<br />

et j’ai donc connu <strong>Le</strong> Grinch grâce à<br />

la performance de Jim Carrey dans le<br />

film de Ron Howard. J’adore les personnages<br />

antipathiques qui font rire.<br />

Comme Gru dans Moi, moche et méchant.<br />

<strong>Le</strong> Grinch est en quelque sorte<br />

son cousin. L’exemple type du faux<br />

méchant qui met en place un stratagème<br />

dévastateur pour priver un village<br />

de Noël tout en permettant à ses<br />

habitants de prendre conscience de la<br />

réelle essence de cette fête. <strong>Le</strong> Grinch,<br />

finalement c’est un peu De Funès ! Et<br />

ce qui est formidable avec ce type de<br />

personnages, c’est d’essayer de créer<br />

l’empathie dans l’antipathie.<br />

Comment avez-vous concrètement<br />

construit sa voix ?<br />

<strong>Le</strong> processus de travail peut paraître<br />

un peu frustrant. Car on part de la voix<br />

déjà créée par un autre acteur dans la<br />

version originale. En l’occurrence ici<br />

Benedict Cumberbatch. On me fait<br />

donc écouter son travail. Mais il ne<br />

s’agit évidemment pas de faire une imitation<br />

sonore : le français et l’anglais<br />

sont deux langues trop différentes. <strong>Le</strong><br />

but est de retrouver la même énergie<br />

mais de se l’approprier avec une fantaisie<br />

différente. Pour cela, j’ai la liberté<br />

de réadapter quelques mots en<br />

français quand le dialogue a des allures<br />

de traduction automatique. En fait, je<br />

dois trouver un équilibre entre la fidélité<br />

indispensable à l’œuvre originale<br />

et l’amusement pur. Si je ne m’amuse<br />

pas, ça ne fonctionne pas. <strong><strong>Le</strong>s</strong> prises<br />

manquent de relief. Or, un film d’animation,<br />

c’est assez théâtral. Il faut y<br />

aller à fond, se lâcher.<br />

Vous fixez- vous des limites dans cet aspect<br />

cartoonesque de l’interprétation ?<br />

Je me laisse simplement guider par le<br />

travail de Benedict Cumberbatch : son<br />

dosage parfait entre machiavélisme et<br />

humour quasi enfantin. C’est d’ailleurs<br />

plus largement cet équilibre que j’adore<br />

dans les films d’animation d’Illumination<br />

ou de Pixar. Ce génie à parler aussi<br />

bien aux plus jeunes qu’aux adultes,<br />

avec une fluidité dingue.<br />

Quels étaient vos dessins animés de<br />

chevet, gamin ?<br />

J’adore Bernard et Bianca pour son aspect<br />

sombre mais aussi Peter Pan. Je<br />

pourrais aussi citer Dumbo ou Bambi<br />

mais j’avoue qu’ils me foutaient un peu<br />

le cafard ! (rires) Puis, plus tard, avec<br />

l’arrivée de l’i<strong>mag</strong>e de synthèse et la<br />

3D, les scénarios de Toy Story constituent<br />

pour moi des modèles du genre.<br />

Une qualité d’écriture inouïe qui transcende<br />

le genre de l’animation à la manière<br />

de ce qu’a pu faire Friedkin pour<br />

le cinéma d’horreur avec L’exorciste.<br />

Et vous aimeriez en écrire ou en réaliser<br />

un vous-même, un jour ?<br />

J’adorerai. Mais un film d’animation<br />

100% adulte. Il en existe assez peu<br />

car comme ces films coûtent chers à<br />

fabriquer, il paraît logique d’essayer de<br />

toucher le public le plus large possible<br />

et de ne pas rétrécir a priori la cible.<br />

Mais j’aimerais vraiment m’y essayer.<br />

Réussir l’équivalent d’un Ted ou d’un<br />

Deadpool. S’emparer d’un genre pour<br />

mieux le tordre et brouiller les pistes.<br />

LES CINÉMAS PATHÉ ET GAUMONT 7

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