Martin Luther théologien
Présenter simplement la pensée riche et complexe du Réformateur, théologien fécond, tel est l’objet de cette introduction à la pensée de Martin Luther. Tout en exposant les grands thèmes philosophiques, théologiques et pastoraux qui traversent son œuvre, il s’agit de démêler cette pensée de celle de ses collègues théologiens et successeurs, notamment Philippe Mélanchthon. Sont abordés également les débats, en particulier avec les catholiques, qu’a suscités jusqu’à nos jours la pensée luthérienne ainsi que la lecture renouvelée de Luther, proposée récemment par différents spécialistes de sa théologie. Une occasion de redécouvrir cette grande figure non seulement du Protestantisme mais aussi de l’histoire de l’Occident.
Présenter simplement la pensée riche et complexe du Réformateur, théologien fécond, tel est l’objet de cette introduction à la pensée de Martin Luther. Tout en exposant les grands thèmes philosophiques, théologiques et pastoraux qui traversent son œuvre, il s’agit de démêler cette pensée de celle de ses collègues théologiens et successeurs, notamment Philippe Mélanchthon. Sont abordés également les débats, en particulier avec les catholiques, qu’a suscités jusqu’à nos jours la pensée luthérienne ainsi que la lecture renouvelée de Luther, proposée récemment par différents spécialistes de sa théologie.
Une occasion de redécouvrir cette grande figure non seulement du Protestantisme mais aussi de l’histoire de l’Occident.
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INTRODUCTION<br />
1519 est une année compliquée pour Charles de Habsbourg.<br />
Après le décès de son grand-père Maximilien Ier, l’élection de son<br />
successeur à la tête du Saint Empire romain de la nation germanique<br />
est âprement disputée à la Diète de Francfort. Pour se défaire de<br />
ses concurrents (le duc de Saxe Frédéric, Henri VIII, roi d’Angleterre<br />
et François Ier), Charles achète les votes des Grands Électeurs<br />
avec l’or des Fugger, riches marchands d’Augsbourg. Le 28 juin<br />
1519, il accède enfin au trône de l’empire et prend le nom de<br />
Charles V ou Charles Quint. Mais ses problèmes ne font que commencer.<br />
Cette même année, une commission de <strong>théologien</strong>s dirigée par<br />
le cardinal dominicain Cajétan, envoyé l’année précédente en<br />
Allemagne comme Légat apostolique pour participer à la Diète de<br />
Francfort, prépare une réaction officielle aux perturbations provoquées<br />
à Wittenberg par un moine augustinien nommé <strong>Martin</strong><br />
<strong>Luther</strong>. Deux ans auparavant, en octobre 1517, ce dernier s’est élevé<br />
contre le financement du dôme de l’église Saint-Pierre de Rome<br />
au moyen de la vente d’indulgences. Une rencontre de conciliation<br />
avec le contestataire, organisée par Cajétan et le cardinal Accolti,<br />
n’a pas abouti.<br />
De son côté, <strong>Luther</strong> publie en 1520 une série de cinq ouvrages<br />
qui vont lui assurer une popularité croissante. Il s’agit du traité<br />
Des bonnes œuvres dans lequel il répond à ceux qui l’accusent de
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