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Martin Luther théologien

Présenter simplement la pensée riche et complexe du Réformateur, théologien fécond, tel est l’objet de cette introduction à la pensée de Martin Luther. Tout en exposant les grands thèmes philosophiques, théologiques et pastoraux qui traversent son œuvre, il s’agit de démêler cette pensée de celle de ses collègues théologiens et successeurs, notamment Philippe Mélanchthon. Sont abordés également les débats, en particulier avec les catholiques, qu’a suscités jusqu’à nos jours la pensée luthérienne ainsi que la lecture renouvelée de Luther, proposée récemment par différents spécialistes de sa théologie. Une occasion de redécouvrir cette grande figure non seulement du Protestantisme mais aussi de l’histoire de l’Occident.

Présenter simplement la pensée riche et complexe du Réformateur, théologien fécond, tel est l’objet de cette introduction à la pensée de Martin Luther. Tout en exposant les grands thèmes philosophiques, théologiques et pastoraux qui traversent son œuvre, il s’agit de démêler cette pensée de celle de ses collègues théologiens et successeurs, notamment Philippe Mélanchthon. Sont abordés également les débats, en particulier avec les catholiques, qu’a suscités jusqu’à nos jours la pensée luthérienne ainsi que la lecture renouvelée de Luther, proposée récemment par différents spécialistes de sa théologie.
Une occasion de redécouvrir cette grande figure non seulement du Protestantisme mais aussi de l’histoire de l’Occident.

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Chapitre premier<br />

SERVIR DIEU POUR LUI-MÊME<br />

Le 31 octobre 1517, le moine <strong>Martin</strong> <strong>Luther</strong> prend la plume pour<br />

écrire avec déférence à l’archevêque Albert de Mayence :<br />

La grâce et la miséricorde de Dieu soient avec vous ! Vénérable<br />

père en Christ, illustre prince. Que Votre Grandeur me pardonne si<br />

moi, le plus vil des hommes, j’ai la témérité de lui adresser une lettre.<br />

Le Seigneur Jésus m’est témoin que, conscient de ma faiblesse et de<br />

mon indignité, j’ai longtemps remis à plus tard ce que j’ose faire<br />

aujourd’hui si impudemment. Ce qui m’y a contraint, c’est le fidèle<br />

dévouement que je reconnais devoir à Votre Grandeur. Qu’elle daigne<br />

donc jeter un regard favorable sur moi, qui ne suis que cendre, et<br />

interpréter favorablement ma demande.<br />

Les indulgences papales sont colportées dans le pays sous le nom<br />

de Votre Grandeur, pour la construction de Saint-Pierre. Je ne veux<br />

pas porter plainte contre les grands éclats de voix des prédicateurs<br />

d’indulgences, que je n’ai pas entendus. Mais je déplore les fausses<br />

idées que le peuple en tire, et que ces prédicateurs vont répandant<br />

partout. Ces malheureuses âmes se figurent que, si elles achètent des<br />

lettres d’indulgences, elles sont sûres de leur salut [… ].<br />

Si cela convient à Votre Grandeur, elle pourra prendre connaissance<br />

de mes thèses ci-jointes, et elle verra combien la doctrine des<br />

indulgences est douteuse, alors que ses prédicateurs s’imaginent<br />

qu’elle est tout à fait certaine 1 .<br />

1. M. <strong>Luther</strong>, Lettre à Albert de Mayence, 31 octobre 1517, MLO VIII, p. 18-19.

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