1001Ebooks.com-Louise-Valmont-Mine-Again-_2018_

– Et dans ce cas, ce n’est pas une mais deux crises aiguës de jalousie que
j’aurais dû faire ! intervient Aidan en souriant. J’étais tranquille tout seul et ils
me ramènent un petit frère. Malgré le peu de souvenirs que j’ai de cette époque,
je me rappelle vaguement que j’aurais largement préféré un chiot. Depuis,
évidemment, j’ai changé d’avis !
Son clin d’œil affectueux me fait rire de plus belle en imaginant nos parents
aux prises avec trois fils…
– Et puis vu l’ampleur de leur déception avec leurs deux fils, chose qu’ils
n’ont pas manqué de nous faire savoir… un troisième de la même lignée leur
aurait porté le coup de grâce !
Tous m’observent. Ma tentative de plaisanterie n’empêche pas le petit malaise
que je lis sur les visages. Je souris crânement, mais le regard sombre d’Aidan qui
sait de quoi je parle me trouble légèrement.
– Tu sais Willow, dis-je en retrouvant mon sérieux, la dernière fois que je les
ai vus, mon père m’a dit qu’il ne m’avait jamais considéré comme son fils,
alors…
– Comment ça ? s’exclame-t-elle.
Tournés vers moi, ses yeux verts me dévisagent. Mais cette insistance qui
pourrait être de la curiosité chez tout autre qu’elle exprime tant de tendresse et
d’amour que je suis un peu secoué. Personne d’autre qu’elle ne m’a jamais
regardé comme ça. Mais il y a aussi autre chose dans son regard : de
l’effarement et une pointe de colère.
Deux sentiments que je connais bien. Souvent et viscéralement liés au
souvenir de mes parents.
– Il a dit texto : « tu n’as jamais été mon fils », expliqué-je à Willow qui
secoue la tête d’un air stupéfait.
Sourire aux lèvres, je reste stoïque, comme si c’était déjà oublié et enterré
avec la hache de guerre mais c’est le genre de phrase qui reste gravée dans la
chair. Après ça, soit on devient un dur à cuire, soit on fonce chez le psy pour dix
ans minimum, soit on a envie de buter son paternel. Mais en tout cas, on ne se