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1001Ebooks.com-Louise-Valmont-Mine-Again-_2018_

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dans le plâtre jusqu’à la cuisse, l’autre avec une attelle au genou, un bras en<br />

écharpe, le torse pansé de haut en bas, une minerve, la moitié du visage violacée,<br />

l’autre tuméfiée, la lèvre du bas déchirée et la joue fendue d’une belle cicatrice<br />

qui remonte vers le bandage qui entoure son crâne. Les paupières closes, il<br />

respire avec difficulté. Il ne nous a pas entendus entrer.<br />

– Mon Dieu, gémit Willow en agrippant mon avant-bras.<br />

Le souffle court, des larmes plein les yeux, elle est bouleversée et tâche<br />

courageusement de prendre sur elle pour ne pas fondre en larmes. Moi aussi,<br />

même si je joue le costaud : ce pauvre gosse en lambeaux me fend le cœur. Et<br />

s’il n’était pas en si piteux état, je le serrerais contre moi de toutes mes forces<br />

pour essayer de lui en redonner un peu.<br />

Va-t-il vraiment s’en sortir ?<br />

Il a tellement l’air d’être passé sous un rouleau <strong>com</strong>presseur que ma fureur<br />

redouble contre le type qui a osé faire ça à un pauvre gamin innocent.<br />

Mais je me sens un peu coupable aussi. Car si je n’étais pas parti à Chicago au<br />

lieu de rencontrer Remy <strong>com</strong>me prévu, on n’en serait pas là. Cet ado paumé<br />

n’aurait pas été déçu, il n’aurait pas été furieux et prêt à tout, et peut-être qu’il<br />

n’aurait pas fugué. Je m’en veux car finalement, ma visite familiale était-elle si<br />

urgente ? Est-ce que je n’aurais pas pu attendre une semaine de plus pour savoir<br />

que je n’étais pas le fils d’un homme qui m’a détesté depuis ma naissance ?<br />

Franchement, quand je vois ce gamin démantibulé sur son lit, il n’y a pas photo :<br />

je n’aurais jamais dû laisser tomber ce gosse au moment où il avait besoin de<br />

moi.<br />

Lâchant mon bras, Willow avance lentement vers le lit. Avec une douceur<br />

infinie, elle se penche vers l’ado et pose un baiser sur le seul endroit de sa peau<br />

qui semble dans un état normal : sa tempe gauche. Si elle ne me surprend pas, la<br />

délicatesse de son attitude me touche : je la sais bouleversée par l’état de Remy,<br />

gênée parce qu’elle se sent responsable de ce qui lui est arrivé. Je repousse le<br />

petit pincement de tripes qui me vient en pensant qu’elle fait instinctivement un<br />

geste maternel, à la fois rassurant et affectueux.<br />

Surpris, l’ado ouvre les yeux. Sous ses paupières presque noires, l’éclair

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