1001Ebooks.com-Louise-Valmont-Mine-Again-_2018_

abdos découpés juste comme il faut – mais pas trop – m’attirent. Ma main se
tend pour les toucher et, comme s’il s’était rapproché sans que je l’aie vu bouger,
je les effleure. Sa peau frémit comme une mer qui se ride sous la brise : elle est
tiède, douce et souple.
Les oiseaux s’envolent alors en bruissant tout autour de nous pour dessiner
des formes mouvantes sur les murs.
Soudain, juste à côté de là où mes doigts se sont posés, j’aperçois un tatouage
sur ses côtes : une volute tout en courbes qui ressemble à un f majuscule mais
avec une immense jambe se terminant par un point. Sans avoir jamais fait de
musique ou appris à lire les notes, je reconnais sans hésiter une clé de sol. De
son milieu part une pulsation, comme un battement de cœur sur un appareil
médical, courant entre les côtes sans doute jusqu’à la colonne vertébrale…
J’imagine le dos de Jesse comme un paysage lumineux, couvert d’oiseaux
incroyables et de battements d’ailes.
Reprenant mon cheminement émerveillé sur ce corps de rêve, je détaille son
ventre où le nombril forme un point hypnotique au milieu d’un petit duvet de
poils sombres. Puis ses flancs taillés au ciseau, son bassin solide dont les os
dessinent une frise géométrique. Du regard, je caresse l’aine, imaginant la
douceur de la chair en cet endroit si fragile, où la peau est claire et presque
transparente, puis je descends le long de sa cuisse musclée, longue et puissante,
jusqu’à ses pieds avant de remonter le long de l’autre jambe.
Avec un soupir, j’admire le sexe puissant qui se tend majestueusement au
milieu de ce corps somptueux.
D’un geste, je repousse ma couette. Les oiseaux se mettent alors à pépier tous
ensemble, couvrant la mélodie du violon. Quand je pose le pied à terre, le sol est
doux, chaud et je reconnais du sable, brûlant sur le dessus, frais et humide audessous.
Étonnée, je cherche le regard de Jesse : sur son visage baigné de soleil,
un sourire désormais amusé a fait réapparaître sa fossette, petite hirondelle sur sa
joue gauche. Sa bouche est toujours entrouverte et ses lèvres semblent m’appeler
pour un baiser.
Au moment où je fais un pas vers lui, les murs de ma chambre deviennent