17.12.2018 Views

ON mag - Guide Hifi 2018

La Hifi, la vraie de vraie, faite pour durer, avec 30 appareils au banc d'essai : amplis stéréos, enceintes acoustiques, platines vinyles... et même un lecteur CD.

La Hifi, la vraie de vraie, faite pour durer, avec 30 appareils au banc d'essai : amplis stéréos, enceintes acoustiques, platines vinyles... et même un lecteur CD.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>mag</strong><br />

Edition <strong>2018</strong>/6<br />

6<br />

Platines<br />

vinyles<br />

de 300 à 700 €<br />

HiFi<br />

LA VRAIE DE VRAIE<br />

FAITE POUR DURER<br />

30 PRODUITS À L’ESSAI<br />

Enceintes acoustiques, amplificateurs,<br />

platines vinyles... et même un lecteur CD


L’OBSESSI<strong>ON</strong> DU S<strong>ON</strong><br />

EXIGEZ PLUS<br />

La Série Demand d’enceintes bibliothèque haute performance de Definitive Technology produit<br />

un son riche et pénétrant et une i<strong>mag</strong>e précise tout en arborant un look moderne et élégant.<br />

Avec des améliorations technologiques de nos tweeters à dôme en aluminium et haut-parleurs<br />

pour médiums/graves, chaque haut-parleur offre un son inégalé, une reproduction idéale des<br />

hautes fréquences et une i<strong>mag</strong>e tridimensionnelle pour l’expérience d’écoute premium la plus<br />

avancée sur le plan technique avec des enceintes bibliothèque.<br />

www.definitivetechnology.com


3 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - <strong>Hifi</strong> <strong>2018</strong><br />

SOMMAIRE<br />

LES AMPLIFICATEURS<br />

p.6 - Advance Acoustic X-i75<br />

p.10 - Densen B-175<br />

p.14 - Lyngdorf TDAI-3400<br />

p.18 - McIntosh MA252<br />

p.22 - Musical Fidelity<br />

p.26 - NAD M32<br />

p.30 - Pier Audio MS 380 SE<br />

p.34 - Taga Harmony HTA-1200<br />

p.38 - Trigon Exxact<br />

p.94 - Block CVR-100+ mkII<br />

p.98 - IFi Audio Pro iDSD<br />

p.102 - Yamaha MusicCast Vinyl 500<br />

LES PLATINES VINYLES<br />

p.108 - Audio-technica AT LP3<br />

p.110 - Elac Miracord 50<br />

p.114 - Elipson Alpha 100 RIAA<br />

p.118 - Teac TN-280BT<br />

p.120 - Thorens TD 201<br />

LES ENCEINTES ACOUSTIQUES<br />

p.44 - Dali Oberon 5<br />

p.48 - Davis Courbet n°7<br />

p.52 - Definitive Technology Demand D11<br />

p.56 - Dynaudio Special Forty<br />

p.60 - Fyne Audio F501<br />

p.64 - Lyngdorf FR-1<br />

p.68 - Monitor Audio Studio<br />

p.72 - Neat Iota Alpha<br />

p.76 - Q Acoustics Concept 20<br />

p.80 - Sonus Faber Sonetto V<br />

p.84 - Triangle Australe EZ<br />

LES INCLASSABLES<br />

Pp.90 - Rotel avec Bowers & Wilkins et<br />

AudioQuest<br />

Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par <strong>ON</strong>-Mag.fr<br />

Vous avez le droit de le consulter, l’imprimer, le diffuser, le redistribuer dans son intégralité sans<br />

restriction. Cependant, tout découpage, tout retrait et toute modification sont interdits sauf<br />

autorisation préalable de notre part.<br />

On participé à ce numéro :<br />

Communication : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46<br />

Rédaction : Alban Amouroux, Alexandra Bellamy, Pierre-Yves Maton, Pierre Stemmelin


UN PRODUIT OFFERT<br />

POUR L’ACHAT D’UN SYSTÈME<br />

&<br />

Pour l’achat d’une paire<br />

d’enceintes Aria 936 et d’un<br />

lecteur tout-en-un Uniti Atom<br />

UN CASQUE ELEAR<br />

OFFERT<br />

Pour l’achat d’une paire<br />

d’enceintes Kanta N°2 et d’un<br />

lecteur tout-en-un Uniti Star<br />

UN SYSTÈME SANS FIL<br />

MU-SO QB OFFERT<br />

Retrouvez la liste des offres et les <strong>mag</strong>asins participants<br />

sur www.focal.com/france<br />

Offre valable du 11 octobre au 30 novembre <strong>2018</strong>. Dans la mesure des stocks disponibles.<br />

Voir conditions dans les <strong>mag</strong>asins participants à l’opération.<br />

*Au-delà du son


LES<br />

AMPLIFICATEURS


6 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

ADVANCE<br />

ACOUSTIC<br />

X-i75<br />

Troisième amplificateur de la nouvelle gamme X-i d’Advance Acoustic cet intégré<br />

stéréo ne surprend pas par ses lignes élégantes et le nombre de ses possibilités, car<br />

c’est habituel chez la marque française. Effectivement, Advance Acoustic s’évertue<br />

depuis sa création à proposer des appareils d’un rapport fonctionnalité/qualité/prix<br />

plus que sympathique ; le X-i75 n’échappe pas à cette règle. par Pierre-Yves Maton<br />

600 €<br />

Avec sa nouvelle série Advance Paris, lancée il y a<br />

un peu plus d’un an, cette marque française, créée<br />

en 1995, nous a démontré qu’elle est capable<br />

d’évoluer, de se remettre en question, de s’adapter<br />

au niveau conception et proposer de nouveaux<br />

appareils à la musicalité encore plus chantante.<br />

L’intégré AX1 comme l’ensemble en éléments<br />

séparés, BX1 + PX1, que vous pouvez trouver en<br />

test sur <strong>ON</strong>-<strong>mag</strong>, en sont des preuves flagrantes.<br />

Advance Acoustic a donc fait les mêmes choix<br />

techniques sur sa gamme X-i dont fait partie<br />

l’ampli intégré que nous testons aujourd’hui, et<br />

qui se positionne en dessous des modèles X-i105<br />

et X-i125, plus puissants et dotés d’une section<br />

audionumérique plus haut de gamme.<br />

Sobre en apparence, mais doté de fonctions<br />

conviviales ainsi que d’une connectique<br />

analogique et numérique bien fournie<br />

Sobre, certes, oui puisque cet intégré s’habille<br />

d’un lourd châssis en tôle emboutie bien rigide<br />

que devance une jolie façade noire brillante en<br />

méthacrylate très dépouillée. Ne dépasse de cette<br />

face avant qu’un seul bouton rotatif et à pression qui<br />

possède bien d’autres fonctions que l’ajustement<br />

du volume. Un petit afficheur nous indique, outre le<br />

niveau de volume, l’entrée écoutée et les réglages<br />

de l’appareil comme l’augmentation du niveau du<br />

grave, des aigus, un mode Direct et une fonction<br />

Loudness. De quoi donc satisfaire tout le monde.<br />

Malgré son apparente simplicité, l’Advance Acoustic<br />

X-i75 offre donc pas mal de possibilités. Ainsi, il<br />

propose une véritable entrée phono ainsi que 7<br />

entrées haut niveau et une sortie Rec-Out pour<br />

enregistreur. À cela s’ajoutent une sortie Pre-Out<br />

et une entrée Amp-In pour l’ajout d’un bloc de<br />

puissance ou d’un préamplificateur. Enfin, terminons<br />

cette liste par la présence d’une sortie subwoofer.<br />

Et là, nous n’avons évoqué que la partie<br />

connectique analogique. Le X-i75 dispose<br />

également d’un panel réjouissant d’entrées<br />

numériques avec 3 S/PDIF (2 coaxiales et une<br />

optique), une USB asynchrone B pour un ordinateur<br />

et une USB A pour une unité de stockage musicale<br />

(fichiers MP3). Et c’est sans compter les possibilités<br />

d’évolution vers une utilisation sans-fil. Cet<br />

amplificateur bénéficie à la fois d’un connecteur<br />

spécifique pour insérer un récepteur Bluetooth<br />

X-FTB01 et un jack femelle 5 VDC permettant<br />

d’alimenter un lecteur sans-fil WTX-500 (Bluetooth)<br />

ou WTX-Microstreamer (Wi-Fi).<br />

Pour piloter toutes ces fonctions, l’Advance<br />

Acoustic X-i75 est naturellement livré avec une<br />

télécommande complète pouvant gérer plusieurs<br />

appareils de la marque.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

7<br />

Une conception sérieuse et le choix de la<br />

classe A pour les 15 premiers watts<br />

Une première chose qui rassure lorsque l’on<br />

regarde sous le capot de cet ampli <strong>Hifi</strong> Advance<br />

Acoustic X-i75 ; c’est la présence d’un généreux<br />

transformateur torique (11,5 x 7 cm), signe évident<br />

que les watts annoncés (2 x 75 watts sous 8 Ω et<br />

2 x 110 sous 4 Ω) ne sont pas usurpés. De plus, et<br />

malgré un prix d’entrée de gamme, cet intégré<br />

offre la possibilité, grâce à un commutateur, de<br />

passer les 12 à 15 premiers watts d’amplification<br />

en mode Classe A, ce qui est une puissance déjà<br />

bien suffisante dans un appartement ou avec des<br />

enceintes d’un rendement correct.<br />

En continuant la visite de l’intérieur du produit,<br />

on trouve, à droite et à gauche du transformateur<br />

d’alimentation, les deux étages de puissance.<br />

Ces circuits viennent s’adosser à deux radiateurs<br />

de dissipation thermique sur chacun desquels est<br />

plaqué un push-pull de transistors bipolaires 2SB817<br />

et 2SD1047 (capacités de dissipation max. : 12 A,<br />

100 watts chacun). La réserve d’énergie transitoire,<br />

elle, est assurée par deux condensateurs Samxon de<br />

4700 µ F/50V pour chaque canal (droite et gauche).<br />

Le montage est implanté de façon symétrique et la<br />

qualité des composants est de bon niveau.<br />

Au plus près des prises de connexion, plusieurs<br />

cartes occupent l’espace. Celle dédiée au<br />

traitement numérique fait appel à un Dac Wolfson<br />

WM8740 (24 bits/292 kHz) que précède une puce de<br />

gestion du flux AK4113. L’entrée USB B utilise une<br />

interface XMos 8LC6C5 associée à une horloge de<br />

qualité pour limiter au maximum les décalages dans<br />

le transfert des flux numériques, le convertisseur de<br />

l’Advance Acoustic X-i75 prenant la main dans ce<br />

cas sur l’ordinateur, en mode asynchrone.<br />

Sous cette carte, nous trouvons celle qui gère les<br />

entrées analogiques, dont une petite consacrée à<br />

la lecture des disques vinyles et qui dispose d’un<br />

ampli Op JRC. On note aussi un dernier circuit<br />

sur le côté droit. C’est la carte de réception du<br />

module X-FTB01 (disponible en option à 100 €) qui<br />

fonctionne en mode AptX ou AAC et ce jusqu’à 24<br />

bits/48 kHz.<br />

La construction de cet Advance X-i75 n’est pas sans<br />

rappeler celle qui prévaut sur le système Advance<br />

Paris PX1 + BX1 ou encore celle du modèle intégré<br />

AX1. C’est bien fait, intelligemment conçu. Il n’y a, à<br />

priori, pas d’inquiétude à avoir sur la fiabilité.<br />

Spécifications<br />

•Entrées analogiques : phono (47 kΩ) + 7x audio analogiques<br />

et Amp-In<br />

•Entrées numériques : 3x S/PDIF (coaxiales et optique),<br />

USB B asynchrone, USB A, connecteur spécial pour transmetteur<br />

Bluetooth X-FTB01<br />

•Connecteur d’alimentation DC 5 V pour lecteur WTX-500<br />

ou WTX-Microstreamer<br />

•Puissance : 2 x 75 watts sous 8 Ω ou 22 x 110 sous 4 Ω en<br />

Classe AB et 2 x 15 watts sous 8 Ω en Classe A<br />

•Réponse en fréquence : 10 Hz à 35 kHz (-3 dB)<br />

•Distorsion harmonique : < 0.1 %<br />

•Rapport signal bruit : > 70 dB<br />

•Dimensions : 430 x 120 x 320 mm (LxHxP)<br />

•Poids : 8.6 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité<br />

uuu


8 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

À l’écoute : il fait le boulot avec une<br />

honnêteté remarquable et un sacré<br />

répondant<br />

Par chance, nous avons pu conserver ce nouvel<br />

ampli Advance Acoustic X-i75 une longue période,<br />

ce qui permit à la fois de le roder parfaitement et<br />

d’en cerner toute la personnalité. Pour préciser<br />

notre pensée, cet amplificateur a su, au fil des jours,<br />

nous convaincre par son absence de sonorités<br />

«typées», laissant place à une transparence<br />

parfaitement maîtrisée et un registre médium à la<br />

fois souple et précis. Il n’a pas l’onctuosité d’un BC<br />

Acoustique EX-232 ou la droiture d’un Micromega<br />

MyAmp, mais il fait le boulot avec une honnêteté<br />

remarquable. Les aigus sont fins et d’une belle<br />

clarté. Ils détaillent la musique sans aucune raideur<br />

ni froideur. Les voix peuvent s’exprimer dans toute<br />

leur tessiture sans pour autant être dénaturées. La<br />

région médium s’accorde avec les deux extrémités<br />

du spectre sans fracture ; une belle homogénéité<br />

se dégage immédiatement de cet appareil. Et si,<br />

comme nous l’avons fait, nous tentons d’aller le<br />

chatouiller dans les fréquences graves, l’Advance<br />

Acoustic X-i75 a un sacré répondant, un punch qui<br />

correspond fort bien à des musiques modernes.<br />

La voix soprano d’Arianna Savall chantant des<br />

œuvres de la compositrice et religieuse Hildegard<br />

de Bingen (Carpe Diem 24 bits/96 kHz) est claire<br />

et parfaitement centrée au sein d’une i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique qui place chaque instrument ou<br />

interprète de façon précise dans l’espace et cela<br />

même si une plus grande profondeur des différents<br />

rangs aurait été un plus incontestable. La harpe<br />

médiévale d’Arianna Savall comme les autres<br />

instruments, viole de gambe, bols tibétains, violon<br />

baroque ou encore flute ancienne, et l’ensemble<br />

de l’orchestre trouvent avec cet intégré un bon<br />

interprète. Le son est dégraissé, informatif, mais<br />

pas trop et cet amplificateur semble s’amuser en<br />

restituant cette musique sacrée.<br />

Mais un ampli doit aussi satisfaire les amoureux<br />

de musique de tous bords, même la plus<br />

moderne. En écoutant le morceau d’Hannah<br />

Wants, «Bamboozle», le X-i75 n’a vraiment peur<br />

de rien. Même si le haut du spectre nous semble<br />

un peu répétitif, les nappes de synthé basses,<br />

impressionnantes sur ce morceau, passent sans<br />

aucune difficulté. Nos grosses enceintes colonnes<br />

Grand Cru se sentent manifestement à la fête tant<br />

cet ampli tient le registre grave avec fermeté et<br />

détail. Le bas du spectre est parfaitement articulé<br />

et descend extrêmement bas sans fléchir une<br />

seule seconde. Qu’à cela ne tienne, nous passons<br />

à présent à l’avant dernier disque du rappeur Post<br />

Malone ; «Beerbongs & Bentleys», et son morceau<br />

«Rockstar». Ce morceau assez riche en sonorité<br />

avec plusieurs voix et un bas qui cogne est un régal.<br />

Pour tous ceux qui fuient ce style de musique, nous<br />

conseillons d’écouter ce disque qui surprend par<br />

son bas ferme et décisif comme la diversité des<br />

sons qu’il contient. En tout cas, le son est ici, avec<br />

le X-i75, franc, tendu. Cet ampli intégré Advance<br />

Acoustic rend bien justice au travail de ce rappeur.<br />

Conclusion<br />

Voilà un amplificateur que nous ne saurons que vous<br />

conseiller pour une première chaîne hifi. Il offre tout<br />

ce qu’il faut sur un appareil moderne en matière de<br />

connectique tandis que sa musicalité souple et vive<br />

comblera les amateurs de tous types de musique.<br />

Un ampli avec lequel il fait bon vivre.<br />


HD 820<br />

Pour l’amour<br />

du son.<br />

Prenez votre temps. Écoutez. Appréciez<br />

le son hors pair du nouveau casque<br />

dynamique fermé HD 820. De conception<br />

allemande, ses coussinets d‘oreille<br />

fabriqués à la main assurent un grand<br />

confort à l’auditeur et offrent une<br />

excellente atténuation du bruit ambiant,<br />

tandis que des dômes en verre uniques en<br />

leur genre réfléchissent le son au-dessus<br />

des transducteurs pour minimiser les<br />

résonances.<br />

Sans aucun doute une nouvelle référence<br />

pour la qualité sonore audiophile.<br />

sennheiser.com/HD820


10 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

DENSEN<br />

7050 €<br />

B-175<br />

Densen est un constructeur danois qui a plus de 20 ans d’expérience. Sa grande spécialité,<br />

ce sont les amplificateurs <strong>Hifi</strong> haut de gamme. Sa marque de fabrique : des appareils très<br />

épurés, hyper solides et réputés d’une grande fiabilité. Depuis peu, Densen a un nouveau<br />

distributeur en France, Pi Music, dirigé par de grands connaisseurs du secteur audiophile. Nous<br />

le redécouvrons avec son intégré de référence, le B-175 ou Beat 175 - qu’on a très envie de<br />

surnommer «Beast 175» pour certaines de ses performances. par Pierre Stemmelin<br />

Le Densen B-175 n’est pas vraiment une nouveauté.<br />

En regardant les inscriptions de son circuit imprimé<br />

sous son capot, on apprend même que sa gestation<br />

a commencé en janvier 2005 et qu’il a vu le jour<br />

en octobre 2008, à Esbjerg, sur la côte ouest du<br />

Jutland au Danemark. Il a donc dix ans. C’est plutôt<br />

rassurant pour un appareil à ce prix (7050 €). Voilà<br />

un investissement sur le long terme pour distiller<br />

la plus belle des musiques pendant des années et<br />

même des décennies. Sa longévité en dit long sur<br />

sa fiabilité. D’ailleurs, Densen fait partie des rares<br />

constructeurs à proposer une garantie à vie au<br />

premier acheteur.<br />

Une esthétique et des fonctions<br />

extrêmement épurées, mais de larges<br />

possibilités d’évolution ou d’adaptation<br />

Le Densen B-175 revendique une puissance de 2<br />

x 125 watts sous 8 Ω et 2 x 250 watts sous 4 Ω. Il<br />

est donc l’amplificateur idéal théorique, capable<br />

de doubler sa puissance lorsque l’on divise<br />

l’impédance de charge par deux. Pour cela, il doit<br />

disposer d’une énorme réserve de courant, un<br />

point sur lequel nul doute n’est possible quand on<br />

regarde sous son capot.<br />

Néanmoins, extérieurement ce Beat-175 n’a<br />

rien d’un monstre. Il est même plutôt discret et<br />

d’apparence très civilisée. Son coffret très fin mesure<br />

à peine plus de 6 cm d’épaisseur. Ses lignes sont<br />

extrêmement épurées, arborant des angles bien<br />

droits, presque tranchants. La façade comporte un<br />

afficheur central bien lisible à digits rouges, entouré<br />

de six petits boutons chromés tous identiques. Pour<br />

savoir à quoi servent ces touches, il faut chercher les<br />

petites inscriptions en bordure du capot. À gauche<br />

se trouvent le bouton «Idle» de mise ou sortie de<br />

sommeil (l’interrupteur général étant à l’arrière)<br />

ainsi que les deux boutons de réglage de volume.<br />

À droite, ce sont les deux boutons de sélection de<br />

source et celui de «Mute». C’est spartiate et cela<br />

demande un temps d’adaptation. La télécommande<br />

de grande qualité, tout en aluminium brossé,<br />

compte beaucoup plus de boutons, mais ses<br />

touches sont minuscules, de même que leurs<br />

inscriptions. Si l’on n’a pas une bonne vue, il faudra<br />

obligatoirement sortir ses lunettes.<br />

À l’arrière de l’appareil, la connectique standard<br />

est très basique, composée de 3 entrées Ligne, une<br />

boucle de Monitoring et une sortie préampli sur


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

11<br />

prises RCA. Cependant, les possibilités d’évolution<br />

sont assez inédites. En ce qui concerne les options<br />

traditionnelles, on a le loisir d’ajouter un étage<br />

Phono MM et une carte convertisseur FabelDAC.<br />

En revanche, l’entrée et la sortie stéréo pour un<br />

processeur Home Cinéma sont des éléments<br />

beaucoup plus rares, d’autant qu’il est ici possible,<br />

toujours en option, de les passer en multicanal (7.1<br />

ou 5.2.1). Autre élément peu commun, une prise<br />

DIN est prévue pour le raccordement d’un boîtier<br />

d’alimentation externe, DNRG ou 2NRG, de manière<br />

à booster les performances. Enfin, le Beat 175 est<br />

compatible avec le système SAXO de Densen, qui<br />

permet de l’utiliser dans un système multiamplifié<br />

en filtrage actif.<br />

Une construction hyper carrée avec<br />

une section d’alimentation d’anthologie<br />

audiophile<br />

Le châssis hyper carré, et même un peu contondant<br />

du Densen B-175 est assemblé à partir de deux<br />

panneaux d’aluminium de forte épaisseur (3 à<br />

4 mm) en «L». Ses flancs sont formés de deux<br />

grands radiateurs aux ailettes de plus de 7 cm de<br />

profondeur, également en aluminium massif, avec<br />

des ouïes dans la base et le capot pour permettre<br />

un refroidissement optimal.<br />

L’essentiel de la place à l’intérieur est occupé par<br />

l’étage d’alimentation (le poumon de l’ampli),<br />

particulièrement impressionnant. Celui-ci est<br />

constitué d’un gigantesque transformateur toroïdal<br />

encapsulé (certainement d’au moins 1000 VA), de<br />

14 cm de diamètre par 5,5 cm de haut, suivi de<br />

pas moins de 15 capacités de filtrage (!!) : huit<br />

de 6800 µF sous 80 V et sept de 10 000 µF sous<br />

25 V. Le transformateur est un modèle Noratel<br />

tandis que toutes les capacités sont spécifiques à<br />

Densen. L’appareil totalise pas moins de 10 lignes<br />

d’alimentation indépendantes régulées.<br />

Le circuit principal est d’un dessin extrêmement<br />

clair et soigné, tout comme le câblage interne. Il<br />

emploie essentiellement des composants discrets à<br />

montage en surface (CMS), dont des condensateurs<br />

optimisés, à film, propres à la marque.<br />

Plutôt que d’utiliser de nombreux petits transistors<br />

dans un montage multiple push-pull, souvent<br />

difficile à maîtriser, l’étage de puissance (les muscles<br />

de l’ampli) privilégie une configuration simple pushpull<br />

à partir de deux transistors Sanken de forte<br />

puissance par canal (2SA1216 et 2SC2922, capacités<br />

de dissipation maximales de 17 A et 200 W chacun).<br />

Leur étage driver est également doté de transistors<br />

Sanken (2SA1667 et 2SC4381). L’ensemble de ces<br />

étages de puissance tourne en classe A/B à courant<br />

de polarisation élevé.<br />

La partie préampli travaille de son côté en pure<br />

classe A. Son volume est piloté numériquement par<br />

un processeur Atmel et des batteries de résistances<br />

Vishay calibrées au laser à 0,1 % de tolérance, une<br />

solution extrêmement haut de gamme.<br />

Nous avons rarement rencontré un montage à la<br />

fois aussi direct et propre. Le Densen B-175 est un<br />

appareil techniquement très épuré, au sein duquel<br />

chaque élément a été optimisé avec une très<br />

grande minutie, jusqu’aux câbles de liaisons vers<br />

les borniers haut-parleurs à conducteurs en cuivre<br />

plaqués argent et isolés Teflon. C’est une merveille<br />

d’ingénierie audiophile ; voyons si cette impression<br />

se ressent également à l’écoute.<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 125 watts sous 8 Ω, 2 x 250 watts sous 4 Ω<br />

•Connectique : 3 entrées Ligne, boucle de Monitoring,<br />

sortie Preamp sur RCA<br />

•Distorsion harmonique totale + bruit à la puissance<br />

nominale : < 0,05 %<br />

•Réponse en fréquence (+0, -3 dB) : 2 Hz à 500 kHz<br />

•Poids : 16 kg<br />

•Dimensions : 440 x 310 x 64 mm<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité<br />

uuu


12 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Un ampli musicalement explosif, d’une santé<br />

de fer dans les basses fréquences<br />

Au premier allu<strong>mag</strong>e, ne vous inquiétez pas. Non,<br />

le Densen Beat 175 ne va pas exploser ou du moins<br />

uniquement sur le plan musical. La série de clic, clic,<br />

clic... qu’il émet est normale. Il s’agit des bruits de<br />

commutation des relais de son système de réglage<br />

du volume.<br />

À l’écoute, après quelques dizaines de minutes de<br />

chauffe, le Densen B-175 apparaît d’une aisance<br />

<strong>mag</strong>istrale. Maîtrise et précision sont ses premiers<br />

atouts. Il est également d’une grande neutralité, ne<br />

paraissant jamais colorer les timbres artificiellement.<br />

Sa réponse subjective est très linéaire et étendue,<br />

n’appuyant sur aucun registre au détriment d’un<br />

autre. Il se dégage de cet amplificateur non pas une<br />

sensation de puissance brute, mais une capacité à<br />

jouer tous les styles de musique sans s’affoler ou<br />

déraper, même lorsque le message devient très<br />

riche et complexe. Chaque ligne mélodique ou<br />

rythmique, chaque instrument, qu’il soit acoustique,<br />

électrique ou synthétique, trouve sa place au sein<br />

d’un message d’une grande cohérence. Il est facile<br />

de suivre son jeu ou son battement, de concentrer<br />

son attention sur un interprète tout en bénéficiant<br />

d’un ensemble, d’une scène sonore parfaitement<br />

équilibrée, sans qu’aucun élément ne focalise la<br />

lumière sur lui au détriment des autres. Certes, le<br />

Densen B-175 n’est pas du genre à enjoliver les<br />

choses, notamment dans le haut du spectre. Si les<br />

enceintes qu’il alimente ou la source ont tendance<br />

à siffler dans les aigus, cet ampli le montrera, le<br />

fera sentir, mais n’en rajoutera pas pour autant.<br />

Car le Densen B-175 offre un son détouré, rapide<br />

et même incisif s’il le faut, mais il n’est absolument<br />

pas sec ou trop chirurgical. Il est en mesure d’avoir<br />

beaucoup de poigne, mais cela ne s’exerce pas de<br />

façon brutale. L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique notamment<br />

est d’une distribution très réaliste, sans aucune<br />

confusion, donnant un beau sentiment d’espace et<br />

un étagement des plans sonores très stable.<br />

Contrairement à beaucoup d’amplificateurs de forte<br />

puissance, le Densen B-175 ne semble pas coincé,<br />

mal à l’aise à faible niveau. Ses qualités s’expriment<br />

dès les plus bas régimes et se développent de façon<br />

exponentielle au fur et à mesure que l’on monte le<br />

volume. On ne ressent pas d’effet de tassement,<br />

d’essoufflement, de dérive agressive. La tenue en<br />

puissance, notamment dans les basses fréquences,<br />

est l’un de ses gros points forts. Les graves sont<br />

d’une tenue totalement exceptionnelle, conciliant<br />

simultanément fermeté et souplesse. Les enceintes<br />

colonnes françaises Davis Acoustics Courbet n°7,<br />

que nous avions en test en même temps que le<br />

Densen B-175 et qui affichaient un petit laisseraller<br />

dans le haut grave, ont été transcendées par<br />

cet ampli danois qui leur a donné un corps, une<br />

charpente <strong>mag</strong>nifique sur les notes basses, tout en<br />

laissant s’exprimer avec beaucoup de vie et sans<br />

coloration leur superbe registre médium. En matière<br />

d’expressivité et de tenue du grave, le Densen<br />

B-175 est l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur<br />

ampli intégré qu’il nous ait été donné d’entendre.<br />

Cet appareil peut donc paraître cher dans l’absolu,<br />

mais il bénéficie de qualités uniques, qui en font un<br />

produit d’exception.<br />


Gravir<br />

l’échelle<br />

Sydney<br />

Big Sur<br />

Golden<br />

Gate<br />

Evergreen<br />

Yukon<br />

Mackenzie<br />

Red River<br />

Chicago<br />

Gravir l’échelle des câbles de modulation chez AudioQuest<br />

vous garantira une performance sans cesse améliorée,<br />

grâce à une diminution constante des interférences de<br />

nos câbles.<br />

Ceci est rendu possible grâce à l’utilisation de matériaux<br />

de qualité supérieure et à la mise en œuvre de techniques<br />

de construction de plus en plus sophistiquées, telles la<br />

progression de cuivre à grains longs à de l’argent massif<br />

à surface lisse, de l’isolation expansée PE à des tubes à air<br />

FEP, d’un système de dissipation de bruit à base de couches<br />

métalliques à des NDS à base de carbone multicouche,<br />

de terminaisons plaquées or à faible distorsion à des fiches<br />

de cuivre de pureté extrême plaquées argent, et la liste est<br />

longue !<br />

Malgré leurs différences, nos câble de modulation « Bridges<br />

et Falls » et « Rivers » sont étroitement liées. Suivez<br />

simplement le code couleur : Chicago est une meilleure<br />

version de Evergreen, mais Golden Gate, avec ses conducteurs<br />

en cuivre à surface parfaite est encore meilleure.<br />

De la même manière, Red River est une version à triple<br />

équilibre, qui est meilleure que Golden Gate, mais pour<br />

autant n’offre pas les avantages plus importants de Big<br />

Sur…et ainsi de suite jusqu’à Yukon.<br />

Qu’est ce qui explique ces deux côtés de l’échelle ? C’est<br />

simple : les câbles à double équilibre de “Bridges & Falls”<br />

peuvent être équipées d’un choix de connecteurs RCA,<br />

de mini-prises 3.5mm, de fiches DIN (habituellement pour<br />

l’électronique NAIM). De même, à l’exception de Chicago,<br />

les câbles Rivers à triple équilibre peuvent être équipés<br />

soit de prises RCA, soit de prises équilibrées XLR.<br />

Ainsi, vous êtes libre de faire comme vous le souhaitez,<br />

commencez en bas de l’échelle, où le système de valeurs<br />

AudioQuest est évident à 100%, ou gravissez l’échelle<br />

jusqu’au niveau qui vous convient. Poursuivez votre ascension<br />

jusqu’à ce que le coût marginal du modèle supérieur<br />

ne soit plus le moyen le moins cher d’apporter les meilleures<br />

améliorations – mais attention, vous pourrez vous<br />

retrouver en haut de l’échelle, voire au-delà, avant même<br />

d’atteindre cet objectif !<br />

Cordialement,<br />

William E. Low


14 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

LYNDORF<br />

5000 €<br />

TDAI-3400<br />

Le TDAI-3400 est le nouvel intégré stéréo de référence, de la marque danoise Lyngdorf. Il<br />

développe 2 x 200 watts sous 8 ohms et jusqu’à 2 x 400 watts sous 4 ohms. Il intègre un<br />

système d’optimisation acoustique hyper efficace. Sa connectique numérique et analogique<br />

ainsi que ses connexions réseau prévoient le maximum de possibilités. Pourtant, il n’a rien<br />

d’un monstre audiophile. Il reste d’un aspect discret tout en se révélant à l’usage extrêmement<br />

convivial et civilisé. par Pierre Stemmelin<br />

Le Lyngdorf TDAI-3400 est le grand frère du TDAI-<br />

2170 que nous avons testé en 2015 et à qui nous<br />

avons décerné notre label <strong>ON</strong>-topaudio Award.<br />

Dévoilé sur le salon ISE <strong>2018</strong>, il fait plus que<br />

doubler la puissance. Celle-ci est de 2 x 85 watts<br />

pour le TDAI-2170 et passe à 2 x 200 watts sous 8<br />

Ohms avec le TDAI-3400. Malgré cette inflation, le<br />

prix reste dans des proportions raisonnables, de<br />

même que les dimensions de l’appareil. Le TDAI-<br />

3400 ne mesurerait qu’un demi-centimètre de plus<br />

en hauteur que le TDAI-2170 et gagne juste 200<br />

grammes sur la balance. La façade de l’appareil<br />

évolue, elle aussi, assez peu. On retrouve le gros<br />

réglage de volume à droite, à course sans fin, au<br />

mouvement hyper bien huilé et solide, très agréable<br />

à manipuler. Il y a toujours au centre ce petit bouton<br />

rotatif à pression, très pratique, qui permet de<br />

sélectionner la source, mais aussi d’entrer dans<br />

tous les menus de paramétrage. Au centre, font<br />

leur apparition une prise USB Host, une entrée<br />

pour le microphone du système de calibration<br />

RoomPerfect et une prise casque sur mini-jack.<br />

Juste au-dessus est visible une fenêtre en plexiglas<br />

fumé, également nouvelle. Ce n’est pas un afficheur<br />

(celui-ci est à gauche, toujours aussi grand et lisible).<br />

Cette nouvelle fenêtre cache des antennes Wi-Fi<br />

et Bluetooth. Enfin, une télécommande d’aspect<br />

simple, mais néanmoins sérieuse, complète et d’une<br />

bonne ergonomie, est livrée avec le Lyngdorf TDAI-<br />

3400.<br />

Une connectique et des liaisons réseau avec<br />

des options prêtes à tout... ou presque<br />

Pour ce qui est de la connectique, il vaut mieux<br />

commencer par ce qui n’est pas présent. Le<br />

Lyngdorf TDAI-3400 n’a pas d’entrée Phono en<br />

standard ni en option et sa liaison Bluetooth ne<br />

sert qu’à la télécommande. En dehors de ces<br />

deux éléments, on ne voit pas trop ce qui pourrait<br />

lui manquer. Sa dotation de base comporte des<br />

entrées analogiques sur RCA et audionumériques<br />

sur embases USB, AES/EBU, coaxiales et optiques.<br />

À cela s’ajoute les liaisons Wi-Fi et Ethernet et<br />

surtout la possibilité d’acquérir deux modules<br />

optionnels : l’un avec trois entrées et une sortie<br />

HDMI compatible vidéo 4K et ARC ; l’autre avec<br />

des entrées audio analogiques supplémentaires sur


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

15<br />

prises RCA et XLR.<br />

Des sorties numériques et préampli analogique sur<br />

RCA et XLR sont aussi à disposition en standard de<br />

même qu’un lecteur de carte SD, des Trigger et un<br />

port RS-232 pour les professionnels de l’intégration.<br />

Une approche du réseau simple, mais<br />

efficace et ultra stable, associé à des<br />

possibilités de paramétrages acoustiques<br />

très poussées<br />

Pour ce qui est des fonctions réseau, Lyngdorf<br />

n’a pas cherché à faire compliqué, mais plutôt<br />

simple, pratique et performant. L’appli de pilotage,<br />

disponible sous iOS et Android, ne comporte qu’un<br />

très basique lecteur DLNA et un tout aussi basique<br />

moteur vTuner pour les webradios. En contrepartie,<br />

le TDAI-3400 est compatible Spotify Conncet,<br />

AirPlay ou encore Roon Ready. On préférera utiliser<br />

ces modes de lecture directe, le système Roon<br />

(licence payante) étant particulièrement intéressant,<br />

convivial et ergonomique pour assurer la lecture de<br />

vos fichiers stockés sur le réseau local qu’ils soient<br />

en résolution standard ou Hi-res.<br />

Il faut en outre souligné que pendant nos essais<br />

du Lyngdord TDAI-3400 qui ont duré plusieurs<br />

semaines, cet ampli s’est montré particulièrement<br />

stable en connexion réseau, sans jamais aucun<br />

bogue ni décrochage, répondant toujours très<br />

rapidement, ce qui est relativement rare. Jamais<br />

nous n’avons eu à le relancer pour le trouver depuis<br />

Spotify, en AirPlay ou avec Roon.<br />

En complément, Le Lyngdorf TDAI-3400 est<br />

pilotable en IP depuis un navigateur web. Sur cette<br />

interface on retrouve les fonctions de l’appli iOS<br />

et Android, mais avec de nombreuses possibilités<br />

de paramétrage supplémentaire reprenant tous<br />

les menus de l’appareil. On a la possibilité de<br />

renommer les sources, lancer le système de<br />

calibrage acoustique RoomPerfect, ajouter des<br />

points de mesure, le désactiver ou l’activer, changer<br />

son mode (Focus ou Global), définir les volumes par<br />

défaut ou maximal, choisir entre plusieurs courbes<br />

d’égalisation paramétrique préréglées ou en définir<br />

de nouvelles soi-même, activer les sorties préampli<br />

en mode subwoofer... Les possibilités sont dignes<br />

de ce que l’on rencontre sur certains processeurs<br />

Home Cinéma haut de gamme. On ne les trouve<br />

pratiquement jamais sur un appareil Hi-Fi.<br />

Une construction très sobre presque<br />

médicale ou militaire<br />

Le Lyngdorf TDAI-3400 est extérieurement,<br />

comme nous l’avons déjà dit, relativement sobre et<br />

discret. Et l’on constate la même sobriété lorsque<br />

l’on regarde sous son capot. La réalisation est<br />

extrêmement professionnelle et rigoureuse. On<br />

a plus l’impression d’être devant un appareil de<br />

mesure de qualité militaire ou médicale que d’une<br />

électronique HiFi.<br />

Même si l’on retrouve quelques similitudes, la<br />

topologie des circuits, par rapport au petit frère<br />

Lyngdorf TDAI-2170 a été totalement refondue.<br />

L’étage d’alimentation à découpage s’est beaucoup<br />

étoffé avec notamment l’utilisation de quatre<br />

grosses capacités d’une valeur chacune de 1500<br />

µF sous 200 V. La section d’amplification par<br />

commutation à haute fréquence, de type numérique<br />

donc, utilise huit transistors de type OptiMos de<br />

chez Infineon d’une capacité maximale chacun de<br />

59 A (!), 100 V et 94 W. Il s’agit d’un montage propre<br />

à Lyngdorf qui, rappelons-le, a été un pionnier, voici<br />

plusieurs décennies déjà, dans le développement<br />

de l’amplification numérique pour le domaine de la<br />

HiFi.<br />

On peut noter au passage le très grand soin apporté<br />

au filtrage de cette section de puissance à partir de<br />

composants dûment sélectionnés. On remarque<br />

aussi les deux processeurs Analog Devices Sharc<br />

de type 32/40 bits à virgule flottante (ADSP-21487<br />

et ADSP-21489) qui assurent l’intelligence de la<br />

machine.<br />

Pour finir, le châssis est à l’i<strong>mag</strong>e du reste du produit<br />

toujours, très sobre et solide. Tout en métal, il<br />

uuu


16 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

possède une façade (13 mm) et des joues (8 mm)<br />

a<strong>mag</strong>nétiques de fortes épaisseurs, ainsi qu’un<br />

capot doublé d’une plaque de bitume, mais évite<br />

les fioritures esthétiques sans utilité.<br />

Une restitution toujours aussi RoomPerfect<br />

avec de la puissance, de l’impact et de la<br />

précision en plus<br />

Bien qu’il propose une foule impressionnante<br />

de fonctions et possibilités de paramétrage, le<br />

Lyngdorf TDAI-3400 est un appareil d’une extrême<br />

convivialité. Nous l’avons reçu dans sa version la<br />

plus complète «Full Option». Il a passé plusieurs<br />

semaines à la maison. Toute la famille, même les<br />

membres les moins technophiles et qui n’ont surtout<br />

pas envie de s’embêter, l’ont immédiatement<br />

adopté.<br />

Pour la calibration acoustique RoomPerfect,<br />

c’est naturellement moi, le préposé technophile<br />

de famille, qui m’en suis chargé. Le système est<br />

exactement le même que sur le Lyngdorf TDAI-<br />

2170. Nous ne reviendrons donc pas en détail<br />

dessus. Mais soulignons que nous avons trouvé<br />

à nouveau la procédure très ludique. S’amuser à<br />

déplacer le microphone de mesure fourni dans<br />

toute la pièce jusqu’à ce que l’ampli Lyngdorf vous<br />

indique connaître son acoustique et celui de vos<br />

enceintes à plus de 99 % est assez amusant. La<br />

procédure est par ailleurs très efficace, plus encore<br />

si les enceintes sont collées aux murs arrière ou dans<br />

les coins, puisque le RoomPerfect agit uniquement<br />

sur la courbe de réponse et non sur la phase du<br />

signal audio envoyé aux enceintes.<br />

Les améliorations apportées par le RoomPerfect<br />

cette fois-ci avec le Lyngdorf TDAI-3400 étaient<br />

un peu moins spectaculaires que lors du test du<br />

TDAI-2170. Cela est normal puisque nous avons<br />

depuis un peu plus soigné l’installation de notre<br />

système HiFi et qu’il y a moins de correction à<br />

lui apporter. Le Lyngdorf TDAI-3400 a donc juste<br />

retouché subtilement ce qu’il fallait. Il a notamment<br />

gommé la bosse dans le bas du spectre, autour de<br />

80 Hz, et le creux juste en dessous, deux défauts qui<br />

correspondent aux caractéristiques acoustiques de<br />

notre pièce d’écoute. Le registre grave a gagné en<br />

tenue sans perdre de sa force. Au contraire, il est<br />

devenu plus franc, mieux détouré, avec un meilleur<br />

impact et plus de profondeur.<br />

La montée en gamme avec le Lyngdorf TDAI-<br />

3400, par rapport au TDAI-2170, ne se traduit<br />

pas uniquement sur la puissance disponible. Le<br />

Lyngdorf TDAI-3400 est aussi un peu plus pointu,<br />

précis défini dans le haut du spectre. Sur certaines<br />

enceintes, il ne faut pas hésiter à utiliser son mode<br />

d’égalisation «Soft». Cet ampli va plus loin en terme<br />

de transparence. Une fois le calibrage RoomPerfect<br />

effectuée, l’i<strong>mag</strong>e stéréo est également d’un


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong> 17<br />

rare réalisme avec un excellent relief, un très bon<br />

étagement des plans, instruments et chanteurs<br />

tant en largeur qu’en profondeur. Les acoustiques<br />

d’une salle de concert, d’un studio feutré, d’une<br />

boîte de Jazz, d’une scène Hip Hop... sont très bien<br />

différenciées et mises en lumière.<br />

Par ailleurs pour ce qui est de la puissance, le<br />

Lyngdorf TDAI-3400 n’est absolument pas un<br />

appareil qui montre ses muscles en permanences<br />

et de façon démonstrative, ce qui peut être<br />

impressionnant au début, mais fatiguant à la longue.<br />

Sa puissance n’est pas un handicap à bas régime,<br />

car, nous le répétons, il sait faire dans la dentelle<br />

musicale. Et elle est un atout quand il s’agit de<br />

monter dans les tours, d’alimenter des enceintes<br />

difficiles très gourmandes, de reproduire de grandes<br />

masses orchestrales, des musiques aux sons saturés.<br />

Cet ampli conserve lorsqu’il est fortement sollicité,<br />

une superbe aisance. Il garde la maitrise, détachant<br />

bien chaque ligne mélodique ou rythmique.<br />

En conclusion<br />

L’ampli stéréo intégré Lyngdorf TDAI-3400 n’a<br />

peut-être pas un caractère autant exceptionnel<br />

que son petit frère TDAI-2170 dans sa gamme de<br />

prix. Il a en concurrence des modèles fulgurants<br />

comme les Micromega M-One M100 et M150 ou<br />

rutilants comme le McIntosh MA252. Mais c’est<br />

une incontestable réussite. Un appareil à la fois très<br />

polyvalent tant pour ses fonctions, ses possibilités<br />

d’évolution que sa capacité à alimenter presque<br />

tous types d’enceintes. Il est un champion en<br />

matière d’agrément d’utilisation. Quel que soit<br />

le style de musique que l’on écoute, à faible,<br />

moyen ou niveau sonore élevé, il ne déçoit jamais,<br />

n’impose pas sa personnalité. Il est résolument très<br />

agréable à vivre.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Type : ampli hifi, intégré, stéréo, avec correction<br />

acoustique RoomPerfect<br />

•Puissance : 2 x 200 W RMS sous 8 Ω, 2 x 400 W RMS<br />

sous 4 Ω<br />

•Entrées numériques standards : 3x optiques Toslink, 2x<br />

coaxiales RCA, AES-EBU sur XLR, USB B (jusqu’à<br />

32 bits/384 kHz, DSD128, DXD)<br />

•Entrées analogiques standards : 2x sur RCA, microphone<br />

pour RoomPerfect<br />

•Module en option :<br />

- 3 entrées et une sortie HDMI<br />

- 3 entrées analogiques sur RCA, une sur XLR<br />

•Sorties standards : analogiques sur RCA et XLR,<br />

numérique coaxiale, prise casque<br />

•Connexions Bluetooth, Wi-Fi et Ethernet<br />

•Services réseau : Roon Ready, Spotify Connect, DLNA<br />

(UPnP), Airplay, webradios (vTuner)<br />

•Entrée et sortie Trigger 12V, interface web et contrôle par<br />

IP, RS232, lecteur de carte SD<br />

•Accessoires fournis : microphone et son pied pour le<br />

système de calibrage acoustique RoomPerfect<br />

•Dimensions : 45 x 10.5 x 36 cm<br />

•Poids : 8,2 kg<br />

•Prix : 5000 € (sans option), 5500 € (une option), 5800 €<br />

(deux options)<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


18 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

McINTOSH<br />

MA252<br />

5000 €<br />

McIntosh, marque américaine haut de gamme emblématique, nous propose avec ce<br />

MA252 un amplificateur réunissant la chaleur des tubes pour les étages d’entrée et la<br />

nervosité ainsi que la fiabilité des transistors pour ceux de puissance : un intégré hybride<br />

tout à fait inédit chez McIntosh. Avouons que l’idée est tout simplement géniale d’autant<br />

que ce nouvel appareil est habillé «so vintage» dans le même style de châssis que le<br />

mythique McIntosh MC275.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Lorsque nous employons le terme «emblématique»<br />

pour McIntosh (voir tous nos articles sur la marque),<br />

nous pourrions aussi employer celui de légendaire<br />

ou encore de mythique tant ce nom résonne<br />

dans le cœur et l’esprit de tous passionnés de<br />

Haute Fidélité. Mais nous pourrions tout aussi<br />

bien utiliser les termes de durabilité, de diversité<br />

et d’intemporalité tant cette firme américaine a<br />

su s’imposer au fil des ans comme une marque<br />

incontournable de la <strong>Hifi</strong> haut de gamme par un<br />

son et un look totalement inimitable : façade en<br />

verre, sérigraphie et vumètres bleus appelés pour<br />

la circonstance «Blue Eyes». Tout cela sans compter<br />

que c’est, à notre avis, la seule marque qui a su<br />

rester au plus près des besoins des consommateurs<br />

avec un catalogue touchant tous les aspects de<br />

la <strong>Hifi</strong> qu’elle soit d’hier ou d’aujourd’hui. Elle<br />

a su prendre tous les virages, devancer toutes<br />

les attentes, démontrant un dynamisme hors du<br />

commun.<br />

Et pourtant, l’histoire de McIntosh démarra presque<br />

doucement, en 1949 avec deux visionnaires<br />

Mr Franck McIntosh et Gordon Gow qui déjà<br />

dessinaient les produits qui allaient marquer<br />

l’histoire avec leur fameux circuit propriétaire «Unity<br />

Coupled Circuit». L’arrivée, dès les années 1950/60<br />

des premiers amplificateurs à tubes monophoniques<br />

McIntosh MC60 et MC30 puis des modèles MC75<br />

et MC100 allaient sceller le sort de McIntosh avec<br />

ses châssis en chrome tout comme son tout premier


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

19<br />

tuner analogique (l’ancêtre du fameux MR78) lancé<br />

en 1957. En 1969, les amplis McIntosh participent<br />

activement à la sonorisation du festival Woodstock<br />

et ce fut l’avènement des modèles stéréo MC225,<br />

MC240, MC250 et MC275 que beaucoup de<br />

musiciens choisirent pour leurs propres besoins.<br />

Le McIntosh MC275 (en photo ci-dessus) connut dès<br />

1993, et pour fêter son cinquantième anniversaire,<br />

une première édition commémorative qui en est à<br />

la sixième version aujourd’hui, McIntosh apportant<br />

de subtiles et réelles améliorations pour que son<br />

amplificateur iconique puisse vivre encore des<br />

décennies sans prendre une ride. Il faut bien avouer<br />

qu’entre le modèle d’origine et celui d’aujourd’hui,<br />

les ingénieurs de chez McIntosh ont dû changer un<br />

bon nombre de composants qui n’existent plus tout<br />

en améliorant significativement les transformateurs<br />

de sorties pour une bien meilleure largeur de la<br />

bande passante. Mais passons au MA252.<br />

Carrossé comme un bateau conçu pour<br />

affronter et surfer toutes les vagues<br />

musicales<br />

Et si nous vous évoquons l’histoire de cet<br />

amplificateur à tubes, c’est que ce tout nouveau<br />

MA252 en reprend largement l’esthétique avec un<br />

châssis tout en longueur même s’il est légèrement<br />

plus large. Malgré ce gabarit plus ramassé, en<br />

comparaison à d’autres intégrés de la marque<br />

américaine comme le McIntosh MA5300, le MA252<br />

n’a rien à envier à son grand frère direct, car il offre<br />

une puissance tout à fait similaire : 2 x 100 watts<br />

sous 8 Ω et 2 x 160 watts sous 4 (il en possède les<br />

mêmes circuits de puissance).<br />

La base du châssis, tout en inox poli, est surmonté<br />

d’un bloc en métal noir qui embarque les étages de<br />

puissance et dissipateurs thermiques en aluminium<br />

à structure monogramme. Sur le devant<br />

et sur un plan incliné, nous ne trouvons<br />

que l’essentiel des commandes avec le<br />

bouton de mise en route et le sélecteur<br />

d’entrée (qui sert aussi pour certaines<br />

autres manipulations). Une sortie casque<br />

au standard jack 6.35 mm est également<br />

de la partie. Elle accepte, grâce à la<br />

technologie Heaphone Crossfeed<br />

Director (HXD) des casques à haute<br />

impédance.<br />

Juste au-dessus, 4 tubes protégés par<br />

des grilles circulaires en métal font office<br />

d’étage d’entrée, ils sont directement<br />

reliés (technologie Direct Coupled) aux<br />

circuits de puissance à transistors placés à<br />

la verticale dans le bloc noir supérieur, et<br />

adossés aux deux énormes dissipateurs<br />

de chaleur.<br />

Une connectique essentielle, mais plusieurs<br />

réglages pour une utilisation très souple<br />

Le McIntosh MA252 offre 3 entrées analogiques<br />

de niveau Ligne dont deux asymétriques et une<br />

symétrique via deux prises XLR. Une entrée Phono<br />

supplémentaire est prévue pour une platine vinyle<br />

à cellule MM. On note aussi une sortie RCA pour<br />

l’ajout d’un caisson de grave placé près de 2<br />

connecteurs mini-jack de contrôle (Trigger) pour<br />

un pilotage avec d’autres appareils McIntosh. Les<br />

<strong>mag</strong>nifiques borniers haut-parleurs compatibles<br />

fiches banane ou fourches sont, eux, situés, audessus,<br />

au plus près des deux étages de sorties.<br />

Le tour du propriétaire est donc vite fait. Mais<br />

l’utilisation de ce McIntosh MA252 est beaucoup<br />

plus riche qu’en apparence puisqu’un certain<br />

nombre de modifications peuvent être effectuées<br />

via la télécommande. En effet, il est possible<br />

de renommer toutes les entrées, adapter leur<br />

sensibilité et même les rendre inopérantes. De plus,<br />

le MA252 offre un réglage de la balance gauche/<br />

droite et des réglages de tonalité des fréquences<br />

graves et aiguës suivant le souhait de son utilisateur.<br />

Toutes ces manipulations et optimisations s’affichent<br />

sur le superbe grand écran OLED qui orne l’étage<br />

supérieur de l’appareil.<br />

Les mêmes étages de puissance que le<br />

MA5300 que précèdent des tubes en entrée<br />

Sur le plan technique, le McIntosh MA252 est<br />

un modèle hybride avec un étage d’entrée à<br />

tubes qui est constituée de deux 12AX7a et deux<br />

12AT7 qui sont directement reliés à deux circuits<br />

de puissance à transistors. Ces derniers sont<br />

exactement les mêmes que ceux qui équipent le<br />

uuu


20 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

À l’écoute : nerveux, puissant,<br />

précis... mais sans perdre le<br />

sublime charme McIntosh<br />

McIntosh MA5300. Ils sont basés sur l’utilisation de<br />

8 transistors Thermal Track On Semiconductor. Ce<br />

sont des modèles bipolaires avec diode intégrée<br />

pour éliminer tout déséquilibre thermique et toute<br />

latence de fonctionnement. Ces 8 transistors sont<br />

accolés à deux gros dissipateurs thermiques qui<br />

forment les flancs du haut de l’appareil et leur<br />

configuration raccourcit le temps de chauffe des<br />

tubes d’entrée.<br />

Mais en regardant à l’intérieur de ce compartiment,<br />

c’est plutôt la taille du transformateur R-Core qui<br />

impressionne le plus, ce qui est visible sur la photo<br />

de l’appareil. Le filtrage comme la réserve d’énergie<br />

est assuré par deux grosses capacités de 18000<br />

µF/80V situées dans la base même de l’ampli.<br />

Le McIntosh MA252 bénéficie également de la<br />

fameuse technologie Power Guard, brevetée par<br />

le fabricant qui contrôle la qualité du signal à la<br />

vitesse de la lumière 1/7ème de seconde afin de<br />

protéger les enceintes comme l’amplificateur de<br />

tout écrêtage ou surcharge. Ce circuit compare<br />

en temps réel les signaux d’entrée et de sortie et<br />

ajuste dynamiquement le tout pour éviter toute<br />

forme de distorsion. Dès que ce circuit détecte une<br />

anomalie, les tubes d’entrée clignotent en orange,<br />

et retournent à leur couleur verte lorsque l’écrêtage<br />

s’est arrêté.<br />

Même chose si les câbles haut-parleur se<br />

touchent et provoquent un court-circuit ; l’appareil<br />

s’éteint, tout simplement. C’est le système de<br />

protection ultra-rapide «Sentry Monitor» qui coupe<br />

l’alimentation dès qu’une variation d’impédance<br />

trop forte où un court-circuit est détecté sur les<br />

sorties haut-parleurs. Comme nous le voyons et<br />

à part les fameux auto-transformateurs de sortie,<br />

McIntosh n’a pas oublié d’inclure dans ce MA252<br />

qui réunit toutes les technologies qui ont fait sa<br />

réputation de qualité et de fiabilité.<br />

À l’écoute du tout nouvel ampli<br />

intégré hybride McIntosh MA252<br />

(après l’avoir rôdé de nombreuses<br />

heures), nous nous rendons compte<br />

rapidement que la comparaison<br />

avec le MC275 va s’arrêter<br />

uniquement à l’aspect esthétique,<br />

car du côté son, c’est tout à fait<br />

autre chose. Si l’on s’attend à une musicalité tout<br />

en rondeur et en charme capiteux, et bien avec<br />

ce MA252, c’est bien le contraire que nous avons<br />

obtenu. Immédiatement, cet ampli fait preuve d’une<br />

nervosité, d’un dynamisme comme d’ailleurs une<br />

tenue en puissance assez exceptionnelle. Le son<br />

est franc, direct sans qu’interviennent les douces<br />

rondeurs des appareils à tubes. Bien au contraire,<br />

le McIntosh MA252 montre de réelles aptitudes<br />

à la transparence comme à celle de la définition.<br />

L’aigu est très piqué, et ne s’encombre pas d’effets<br />

rajoutés et nous pourrions dire la même chose de<br />

la région médium qui tout de même bénéficie d’un<br />

certain relief, d’une certaine gravité sans que pour<br />

autant elle marque l’écoute comme le feraient des<br />

amplificateurs totalement à tubes.<br />

Cet ampli a cette liberté de ton, ce contraste qui<br />

le rend plus proche des productions «actuelles».<br />

Le bas du spectre est d’une tonicité assez<br />

impressionnante. Non seulement il nous gratifie<br />

des notes les plus basses sans frémir, mais il tient<br />

d’une main de fer nos enceintes. Il tape, comme<br />

un véritable boxeur et donne des coups très<br />

bas, quand la musique le réclame, mais sait aussi<br />

montrer une grande subtilité et un contraste laissant<br />

s’épanouir toutes les notes en les différenciant<br />

parfaitement.<br />

Et d’un autre côté, ce McIntosh MA252 sait se<br />

montrer tout à fait convaincant quant à la véracité<br />

des timbres notamment sur les Sonata N°1 in<br />

G Minor de J.S Bach jouée au violon seul par<br />

Christine Bush. L’instrument trouve naturellement<br />

sa place au sein d’une i<strong>mag</strong>e stéréophonique bien<br />

structurée. On peut deviner tous les mouvements<br />

de cet interprète tant cet ampli montre des qualités<br />

de transparences et donc de focalisation. Le suivi<br />

mélodique est parfait, il met en exergue toutes les<br />

inflexions, tout le jeu de cette musicienne. De plus,


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong> 21<br />

l’éclatement des notes dans l’espace est parfait<br />

avec une extinction des sons tout aussi parfaite. Les<br />

résonances de la pièce d’enregistrement sont tout à<br />

fait réalistes, et cet instrument sonne admirablement<br />

bien. Il est vivant, enjoué et tout en nuances et<br />

ce sans aucune caricature. Le McIntosh MA252<br />

déploie une belle richesse quant aux harmoniques<br />

supérieures et n’écourte pas le message musical :<br />

au contraire, il lui donne une palette de couleurs<br />

superbe.<br />

Nous retrouvons, non sans une certaine satisfaction<br />

Gregory Porter et son album «Liquid Spirit».<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique a une belle consistance,<br />

mais ne dépasse pas le cadre des enceintes. Elle<br />

se montre très contrastée quant à l’étalement des<br />

plans sonores et plus précisément en profondeur,<br />

domaine où le MA252 montre de vraies aptitudes.<br />

Il nous fait penser à un bon élève qui s’évertue à<br />

respecter à la fois le tempo des morceaux, mais<br />

aussi l’architecture de la scène sonore. Le second<br />

morceau qui claque comme un véritable morceau<br />

de soûl passe admirablement bien. Les claquements<br />

de mains sonnent juste et vrais tandis que le batteur<br />

et le contrebassiste s’en donnent à cœur joie,<br />

s’appropriant une liberté de jouer qui donne envie<br />

de bouger assez immédiatement.<br />

Même impression de réalisme sur le dernier disque<br />

des sœurs Ibeyi. La foison de sonorités ne se<br />

mélange pas, mais reste bien différenciée avec des<br />

voix en arrière-plan et pas mal d’autres instruments<br />

qui se détachent parfaitement les uns des autres.<br />

Nous arrivons parfaitement à entendre les<br />

différentes sonorités des tambours ou percussions<br />

qui parsèment le premier morceau «Ash».<br />

Le MA252 est très articulé et offre une richesse de<br />

sons qui le rendent à la fois détaillé et profond.<br />

Nous avons fini par le disque «Flume» dans sa<br />

version «Deluxe Edition» et nous sommes restés<br />

plus qu’agréablement surpris par le caractère rapide<br />

de cet intégré McIntosh qui en a sous capot comme<br />

nous l’avions quelque peu déjà ressenti. Ce disque<br />

Electro qui «déménage» passe à la perfection.<br />

Jamais le McIntosh MA252 ne simplifie le message,<br />

il lui donne plutôt un ton, une couleur pleine de<br />

reflets et d’espace. Il ne devient jamais agressif,<br />

mais reste vif et d’un caractère enjoué.<br />

Conclusion<br />

Il est beau, impressionnant par son physique hors<br />

norme tout en nous rappelant une époque où la<br />

qualité du son comptait avant tout autre impératif<br />

commercial et en plus il sonne admirablement. Il a<br />

même été difficile de décrire son caractère tant ce<br />

McIntosh MA252 accumule des qualités de timbres,<br />

de rapidité et de relief sonore. Son écoute se fait<br />

avec une facilité déconcertante et il peut nous<br />

surprendre à chaque instant par une note qui serait<br />

passée inaperçue auparavant sur d’autres appareils<br />

et qui retrouve avec lui naturellement sa place dans<br />

le paysage musicale . McIntosh nous a fait là un<br />

ampli intégré purement audiophile avec tout ce que<br />

cela comporte de plaisir musical comme une réelle<br />

perspective de longues heures d’écoute avec une<br />

joie toujours présente.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 100 watts sous 8Ω et 2 x 160 watts<br />

sous 4Ω<br />

•Réponse en fréquence : 10 Hz à 100 kHz +/-3dB<br />

•Distorsion : 0.03%<br />

•Rapport signal/bruit : 97 dB (ligne) et 80 dB (phono)<br />

•Facteur d’amortissement : > 200 (8 Ω) et >100 (4 Ω)<br />

•Connectique : 1 entrée phono MM (47 kΩ), 2 Ligne RCA, 1<br />

XLR (20 kΩ), 1 sortie sub<br />

•Sensibilité d’entrée : 0.6 V (symétrique) et 0.3 V<br />

(asymétrique)<br />

•Optimisation : grave, aigu, balance, sensibilité d’entrée<br />

•Dimensions : 30.5 x 19.4 x 45.7 cm (LxHxP)<br />

•Poids : 12.7 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


22 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

MUSICAL FIDELITY<br />

M3si<br />

La marque anglaise Musical Fidelity a plus de 35 ans. Elle s’est rendue<br />

célèbre dans les années 1980/1990 avec un petit ampli HiFi, l’A1,<br />

travaillant en pure classe A, suivant une technologie très appréciée des<br />

audiophiles, auparavant réservée aux produits haut de gamme. Depuis, elle<br />

a beaucoup évolué et vient de changer de propriétaire. Voyons avec l’ampli<br />

intégré stéréo M3si si elle est toujours à la hauteur de sa réputation.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

1300 €<br />

Musical Fidelity a été fondé en 1982 par Antony<br />

Michaelson, aussi réputé pour son tempérament<br />

fougueux que pour ses talents d’ingénieur en audio.<br />

Son ampli intégré A1 se serait vendu à plus de 100<br />

000 exemplaires au cours de sa carrière et il est resté<br />

dans les mémoires audiophiles comme un produit<br />

iconique.<br />

Cependant, durant ces dernières années, la<br />

présence de la marque en France a été un peu<br />

chaotique. La distribution de ses produits est<br />

passée plusieurs fois de main en main du fait<br />

d’une direction changeant sans cesse d’avis.<br />

Heureusement, cet épisode hasardeux devrait<br />

toucher à sa fin. Au mois de mai dernier, Musical<br />

Fidelity a été cédé à la maison mère autrichienne<br />

de Pro-Ject que l’on connaît notamment pour ses<br />

platines vinyles audiophiles, mais aussi pour son<br />

sérieux. Par voie de conséquence, la distribution<br />

des produits Musical Fidelity en France est revenue<br />

depuis la rentrée <strong>2018</strong> à la société Audio Marketing<br />

Services, en place depuis plusieurs décennies et<br />

partenaire de longue date de Pro-ject.<br />

Parallèlement, les électroniques d’entrée de gamme<br />

de Musical Fidelity actuellement sous-traités en Asie<br />

(comme le modèle M3si, testé ici, qui provient de<br />

Taiwan) devraient bénéficier d’un meilleur suivi et<br />

leur production pourrait être en partie relocalisée en<br />

Europe.<br />

Enfin (jamais deux sans trois, dit-on), la nouvelle<br />

organisation se traduit par une baisse sensible des<br />

prix. Le Musical Fidelity M3si n’est donc plus comme<br />

auparavant à 1600 €, mais désormais à 1300 €.<br />

Un amplificateur HiFi qui en impose pour sa<br />

catégorie<br />

La gamme Musical Fidelity est particulièrement<br />

riche. Elle comporte des lecteurs réseau et CD,<br />

des préamplis, des blocs de puissance, des<br />

convertisseurs et une demi-douzaine d’amplis<br />

stéréo intégrés. Le M3si est l’un des plus petits<br />

intégrés, juste au-dessus du M3i. Il arbore pourtant


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

23<br />

Une réalisation propre, solide et aérée<br />

Contrairement à beaucoup d’amplis HiFi intégrés<br />

de cette gamme de prix, généralement assez<br />

compacts, le Musical Fidelity M3si affiche des<br />

dimensions plutôt généreuses. Cela se traduit<br />

sous son capot par une électronique beaucoup<br />

plus aérée et propre que de coutume dans cette<br />

uuu<br />

des dimensions déjà imposantes et une apparence<br />

relativement haut de gamme. Sa façade en<br />

aluminium massif satiné de 10 mm d’épaisseur est<br />

très soigneusement usinée et présente des bords<br />

doucement chanfreinés. Elle accueille en son centre<br />

une grosse molette rotative de volume, faite du<br />

même métal et reliée à un potentiomètre motorisé<br />

de qualité. Autour de cette molette se répartissent<br />

les six petites touches de sélection des sources,<br />

toujours en métal, plus une septième et dernière<br />

touche d’allu<strong>mag</strong>e, mise en veille ou mise en<br />

sourdine.<br />

La connectique arrière permet d’accueillir sur ses<br />

prises RCA quatre sources au niveau Ligne (dont<br />

une commutable pour un préampli-processeur<br />

Home Cinéma) et une platine vinyle (Phono MM).<br />

S’ajoute une sortie de niveau fixe (Line Out) et<br />

préampli (Pre-Out).<br />

Une section numérique est présente, mais<br />

étrangement elle ne possède qu’une entrée USB.<br />

Quitte à installer un convertisseur dans le M3si,<br />

Musical Fidelity aurait pu aussi le doter de prises<br />

optiques et coaxiales.<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 85 watts sous 8 Ω<br />

•Distorsion harmonique totale + bruit : 98 dB(A)<br />

•Réponse en fréquence : 10 Hz à 20 kHz (+0, -0.1 dB)<br />

•Entrées : 4x Ligne, Phono MM, USB 24 bits/96 kHz<br />

•Sorties : Ligne, préampli<br />

•Sensibilité d’entrée Phono : 3 mV (compatible avec les<br />

cellules MC haut niveau délivrant plus de 1,5 mV)<br />

•Rapport signal/bruit de l’entrée Phono : >70 dB(A)<br />

•Impédance d’entrée Phono : 50 kΩ<br />

•Réponse en fréquence Phono : 20 Hz à 20 kHz<br />

(RIAA/IEC ±1 dB)<br />

•Dimensions : 440 x 100 x 400 mm<br />

•Poids : 9,2 kg<br />

•Consommation max. : 320 W<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


24 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

catégorie. Tous les composants sont implantés sur<br />

un unique circuit imprimé en verre époxy de très<br />

belle qualité doté de larges pistes. L’alimentation<br />

utilise un transformateur toroïdal de 10 cm de<br />

diamètre pour 4,5 cm de haut. Ce transformateur<br />

est suivi non pas de deux (ce qui est courant), mais<br />

de quatre capacités de filtrage, de 10 000 µF sous<br />

63 V chacune, constituant une très grosse réserve de<br />

courant instantanée. Les étages de puissance fixés<br />

sur un massif radiateur en aluminium fonctionnent<br />

en classe A/B. Ils délivrent 2 x 85 watts sous 8 Ω<br />

à partir d’une configuration simple push-pull de<br />

transistors Darlington Sanken (STD03P et STD03N,<br />

capacités de dissipation max. pour chacun : 160 V,<br />

15 A, 160 W).<br />

Le convertisseur intégré est un Burr Brown PCM1781<br />

d’une résolution effective de 24 bits/192 kHz,<br />

accompagné d’une interface USB isochrone (Texas<br />

Instruments TAS1020B).<br />

De la hargne et de l’énergie musicale<br />

Ayant possédé un Musical Fidelity A1 il y a bien<br />

longtemps, nous avons retrouvé avec le M3si cette<br />

patte sonore faite d’énergie et de densité que<br />

nous apprécions. On ne peut vraiment pas dire<br />

que cet appareil soit un ampli HiFi sage et policé.<br />

Au contraire, il peut se montrer presque hargneux<br />

sur certains morceaux. Non pas qu’il fasse état<br />

de stridences et d’agressivité dans le haut du<br />

spectre, mais plutôt par sa pêche presque «brute<br />

de décoffrage». Sur l’album «Fashion Nugget» du<br />

groupe Cake, nous avons pris beaucoup de plaisir<br />

à entendre les deux premiers morceaux, «Franck<br />

Sinatra» et «The Distance», restitués de façon aussi<br />

décomplexée. Le Musical Fidelity M3si ne cherche<br />

pas à dresser de vastes panoramas tranquilles. Il<br />

n’essaie pas non plus de décortiquer la moindre<br />

micro-information. Non, son truc à lui, c’est une<br />

énergie vivifiante, une ambiance électrique façon<br />

«live», un son roots et rock’n roll. Il délivre une<br />

i<strong>mag</strong>e sonore assez resserrée et ramassée qui<br />

donne une très bonne impression de présence<br />

et de puissance. Il ne descend pas très bas dans<br />

les basses, mais fait preuve aussi de chaleur et<br />

de tension dans ce registre. Les timbres dans le<br />

médium sont lumineux et vifs. Le Musical Fidelity<br />

M3si n’est pas neutre, il a du tempérament, même<br />

de la gouaille, de l’éloquence. Il donne envie de<br />

suivre la musique, de la vivre. Sur ce point, il est très<br />

réussi.<br />


26 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

NAD<br />

5000 €<br />

M32<br />

La gamme Masters Series de NAD contient les appareils les plus performants de la<br />

marque. Les éléments séparés bien entendu, mais aussi un ampli intégré, ce M32 que<br />

nous avons eu entre les mains. Il repose sur une amplification DirectDigital avec DAC<br />

intégré, mais les entrées analogiques ne sont pas oubliées. Son objectif est de se suffire<br />

à lui-même grâce à des slots pour des cartes d’extension. Le NAD M32 se positionne<br />

donc comme un appareil tout-en-un pour aujourd’hui comme pour demain, grâce à ses<br />

capacités d’évolution dans le temps.<br />

par Alban Amouroux<br />

L’ampli stéréo intégré NAD M32 est en quelque<br />

sorte le mariage du pré-ampli M12 et de l’ampli<br />

M22, dégonflé en puissance, dans un seul boîtier.<br />

Plus logeable, il sera plus facile à mettre en œuvre<br />

et se contentera d’enceintes moins gourmandes<br />

en énergie. Le NAD M32 s’adresse à ceux qui<br />

souhaitent accéder à la Haute Fidélité sans se<br />

prendre la tête, avec des associations de différents<br />

appareils et le câblage nécessaire entre eux. Avec<br />

le M32, NAD a tout mis en œuvre pour que les plus<br />

exigeants ne regrettent pas d’avoir fait le choix d’un<br />

intégré.<br />

Un intégré stéréo construit comme un tank<br />

Les éléments de la Masters Series de NAD<br />

répondent à un code esthétique précis, basé<br />

sur une fabrication à l’aspect massif. Des arêtes<br />

arrondies viennent un peu adoucir l’ensemble, mais<br />

le M32 reste visuellement massif. Cette impression<br />

est renforcée par l’absence de boutons en façade,<br />

mis à part le potentiomètre de volume. Même la<br />

touche de mise en marche ne dépasse pas : elle<br />

est sensitive et placée sur le dessus de l’appareil.<br />

Lorsqu’il est éteint, on ne devine pas le grand<br />

écran tactile sur fond bleuté venant égayer la<br />

façade du NAD M32. C’est à travers cet écran que<br />

l’on sélectionne les sources et que l’on configure<br />

l’appareil. Le nom de la source et le niveau de<br />

volume sont écrits assez gros pour être bien visibles<br />

depuis le canapé.<br />

Le menu permet d’accéder aux réglages de tonalité,<br />

à la phase, au nom<strong>mag</strong>e des sources ou encore<br />

au filtrage actif. Il est en effet possible de relier<br />

un caisson de basses sur les sorties pre-out et de<br />

paramétrer finement les niveaux et fréquences<br />

de coupure. La partie basse de l’écran affiche en<br />

permanence ce type d’information, ainsi que la<br />

fréquence d’échantillonnage lors de la lecture de<br />

sources numériques.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

27<br />

Une connectique versatile et évolutive<br />

La face arrière du NAD M32 se divise en trois. À<br />

droite se trouvent les sorties haut-parleurs, pour<br />

raccorder deux paires d’enceintes ou faire du bicâblage.<br />

Au centre prennent place les trois entrées<br />

analogiques, dont une phono MM, ainsi que l’entrée<br />

USB. Il y a également une sortie numérique coaxiale,<br />

une sortie optique et la sortie pre-out, pour utiliser<br />

un amplificateur externe ou un caisson de basses. Le<br />

contrôle externe est possible via une entrée IR et un<br />

port RS232.<br />

Toute la partie gauche est réservée aux quatre<br />

emplacements pour des cartes NAD MDC.<br />

Une carte numérique est incluse d’origine. Elle<br />

comprend une entrée AES, deux entrées coaxiales<br />

et deux entrées optiques. Pour ce test, le M32<br />

embarquait également une carte BluOS optionnelle,<br />

donnant accès à la musique dématérialisée avec<br />

ses connexions réseau Ethernet, Wi-Fi et Bluetooth.<br />

Via l’application mobile BluOS, il est alors possible<br />

d’accéder à sa musique stockée sur un serveur<br />

NAS, aux webradios et à de nombreux services de<br />

musique sur abonnement. L’application BluOS pilote<br />

le volume du M32. La Hi-Res jusqu’au 24 bits/192<br />

kHz comme le format MQA sont supportés. Une<br />

carte HDMI existe également en option. Equipée<br />

de quatre entrées et d’une sortie à la norme 2.0<br />

UHD/4K, elle permet de relier box TV, lecteur Bluray<br />

et autres consoles de jeux afin de faire du M32 le<br />

contrôleur audio et vidéo du salon.<br />

Un ampli intégré très musclé qui met les<br />

éléments séparés au placard<br />

Le NAD M32 tient la musique d’une main de fer.<br />

Nous sommes ici sans conteste dans le monde<br />

de la Haute Fidélité. Les différents registres sont<br />

reproduits avec force et précision. Le grave est<br />

démoniaque, articulé, précis. Les percussions<br />

comme les résonances transmettent tous les détails.<br />

Le grave ne s’écroule jamais sur les transitoires,<br />

il reste à sa place quel que soit le message qui<br />

l’entoure sur le reste de la bande passante.<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2x180 Watts sous 4/8 Ohms (20 Hz à 20 kHz,<br />

DHT nominale, 2 canaux pilotés)<br />

•Taux de Distorsion : 0,005% (250mW à 180W, 8 Ohms<br />

et 4 Ohms)<br />

•Rapport Signal/Bruit : > 92 dB (Pondéré A)<br />

•Facteur d’amortissement : >160 (ref. 8 Ohms, 20 Hz<br />

à 6.5 kHz)<br />

•Entrées de série : 2x lignes, 1x phono MM, 1x USB<br />

type B, 1x AES, 2x optiques, 2x coaxiales<br />

•Sorties : 2x paires d’enceintes, 1x pre-out, 1x numérique<br />

coaxiale, 1x numérique optique,<br />

•Télécommande IR, entrée IR, port de contrôle RS232<br />

•Consommations : NC/0,5W en veille<br />

•Dimensions (lxhxp) : 435 x 133 x 396 mm<br />

•Poids : 9,8 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité<br />

uuu


28 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

©audio.com.pl<br />

Par ailleurs, aucun registre ne prend le pas sur<br />

l’autre, sans que l’on soit face à une reproduction<br />

trop droite dénuée de vie.<br />

Sur le titre «Jean-Pierre» par Marcus Miller, le NAD<br />

M32 donne toute la mesure de ses compétences<br />

avec une basse bien ronde, détachée des<br />

percussions et des résonances de la batterie en<br />

arrière-plan. La réverbération électro exacerbée<br />

de «Shut Me Down» par Haute remplit la pièce, en<br />

avant comme en arrière des enceintes. Là encore,<br />

le grave est ultra propre et percutant. Les voix et<br />

instruments restent facilement lisibles, sans que<br />

la réverbération ne vienne les noyer. C’est une<br />

constante que l’on retrouve sur «Tainted Love»<br />

repris par Karen Souza. Une nouvelle fois, la voix se<br />

matérialise en avant de la scène, bien détachée de<br />

l’ambiance, des instruments et des claquements de<br />

doigts. Les registres médium et aigu du NAD M32<br />

sont au service de la musique, ils ne font qu’un et<br />

s’effacent devant une restitution réaliste de toutes<br />

les nuances des voix et des instruments. Le NAD<br />

M32 est tout simplement et totalement cohérent sur<br />

l’ensemble du spectre.<br />

En conclusion<br />

L’amplificateur intégré numérique NAD M32 est<br />

une franche réussite. Ses capacités musicales le<br />

placent en haut du panier. Sa signature sonore nous<br />

fait penser à un système en éléments séparés avec<br />

un gros amplificateur de puissance. Il n’en est rien,<br />

tout rentre ici dans un seul boîtier. Surtout, le NAD<br />

M32 est doté d’autres possibilités pour en faire un<br />

appareil réellement tout-en-un. Son DAC intégré<br />

avec entrée USB est digne d’intérêt. Les entrées/<br />

sorties peuvent être complétées grâce aux cartes<br />

optionelles MDC, dont un modèle HDMI 2.0. Enfin,<br />

la carte BluOS donne accès à la musique partagée<br />

en réseau, aux radios web et aux services musicaux<br />

sur abonnement comme Qobuz ou Tidal. Tout<br />

cela tient dans un seul appareil à la finition sans<br />

faille et à l’ergonomie simple et efficace avec son<br />

écran tactile. Le NAD M32 représente la solution<br />

audiophile qui vous fera oublier la pile d’appareils<br />

et de câbles habituellement nécessaires au bénéfice<br />

d’un appareil tout-en-un performant et sans<br />

concession.<br />


ワ<br />

イ<br />

ヤ<br />

レ<br />

ス<br />

ヘ<br />

ッ<br />

ド<br />

ホ<br />

ン<br />

M50xBT<br />

Passez au niveau supérieur d’écoute sans fil<br />

Disponible sur eu.audio-technica.com


30 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

PIER AUDIO<br />

MS 380 SE<br />

Spécialiste des amplis à tubes et hybrides, le français Pier Audio nous<br />

propose avec ce MS 380 SE un intégré stéréo qui semble d’une conception<br />

saine et intelligente, à partir de recettes audiophiles éprouvés, pour des<br />

performances de bon niveau.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

800 €<br />

Pier Audio est une petite société française fondée<br />

par trois briscards de la <strong>Hifi</strong>. Nous n’avons encore<br />

jamais parlé d’elle sur <strong>ON</strong>-<strong>mag</strong>, mais nous la suivons<br />

avec attention depuis plusieurs années et nous<br />

l’avons rencontrée à plusieurs reprises sur des salons<br />

parisiens. Au départ, elle ne semblait être qu’un<br />

importateur d’électroniques HiFi à tubes chinoises,<br />

«rebrandées» et proposées à des tarifs défiants<br />

toutes concurrences. Ce n’était donc à priori pas<br />

trop notre «tasse de thé».<br />

Mais au fil du temps, elle a gagné en maturité, fait<br />

le ménage dans sa gamme et commencé à mettre<br />

sa patte dans les circuits. Cela est désormais bien<br />

visible dans sa série Gold avec quelques amplis<br />

hybrides (tubes/transistors) à l’aspect beaucoup<br />

moins ésotérique que les modèles «pures tubes» de<br />

la série Classique. Les produits sont certes toujours<br />

fabriqués en Chine (à priori par Yaqin), mais sur<br />

cahier des charges bien précis. Les trois associés<br />

de Pier Audio disposent d’un bel auditorium<br />

et d’un atelier leur permettant de sélectionner<br />

les composants, valider les choix techniques,<br />

comparer les résultats à l’écoute afin d’apporter<br />

des modifications et proposer des électroniques<br />

qui répondent parfaitement à leurs souhaits. Ils se<br />

déplacent aussi en Chine afin d’assurer un meilleur<br />

suivi de leur production.<br />

Des circuits simples, mais bien optimisés et<br />

sérieusement mis en œuvre<br />

Le Pier Audio MS 380 SE est le plus petit ampli de<br />

la marque française, mais déjà d’une belle qualité<br />

de fabrication. Il est au format «boîte à chaussure»


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

31<br />

popularisé en d’autres temps par certaines marques<br />

anglaises, avec un boîtier plus profond que large,<br />

ce qui peut-être pratique si vous avez un meuble<br />

Ikea Kallax et que vous voulez y poser l’ampli à côté<br />

d’une platine vinyle (comme sur nos photos).<br />

L’appareil est équipé de quatre entrées Ligne et une<br />

liaison Bluetooth AAC/AptX. Il est livré avec une<br />

belle télécommande toute en aluminium brossée.<br />

La construction du Pier Audio MS 380 SE parait des<br />

plus sérieuses. L’ensemble pèse plus de 10 kg. Le<br />

châssis est réalisé avec une façade en aluminium<br />

de 7,5 mm et des tôles de bonne épaisseur. À<br />

l’intérieur, on trouve tout d’abord, à l’arrière,<br />

l’alimentation basée sur un généreux transformateur<br />

en C (9,5 x 10 x 8 cm) et deux capacités de filtrage<br />

Elna de 10000 µF sous 63 V chacune. À l’avant,<br />

l’étage de préamplification est à tubes (6J1 +<br />

5654 RT d’ATC pour chaque canal). La section<br />

de puissance s’appuie, elle, sur de bons petits<br />

modules intégrés de chez National Semiconductors<br />

LM3886TF, dont les caractéristiques correspondent<br />

parfaitement à la puissance annoncée de 2 x 50<br />

watts sous 8 ohms.<br />

Ces modules (un par canal) sont montés sur un<br />

radiateur en aluminium massif surdimensionné<br />

qui, complété par un panneau métallique, assure<br />

un efficace blindage entre le transformateur<br />

d’alimentation et les autres circuits.<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Ampli intégré stéréo<br />

•Puissance : 2 x 50 watts sous 8 ohms<br />

•Entrée : 4x Ligne, Bluetooth AptX<br />

•Dimensions : 27,5 x 11 x 42 cm<br />

•Poids : 10,5 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


32 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

On remarque aussi le soin apporté à l’optimisation<br />

: piste très large du circuit imprimé en verre époxy,<br />

sélection de résistances calibrées et condensateurs<br />

MKP, relais JRC haut de gamme, grosses capacités<br />

SRC de grade audiophile et fort coûteuses.<br />

L’assemblage et le câblage sont en outre très<br />

propres.<br />

Une restitution franche, propre, alliant énergie et<br />

consistance<br />

Si le Pier Audio MS 380 SE cède à quelques artifices<br />

esthétiques, avec deux hublots rectangulaires sur<br />

le capot pour montrer ses tubes, il n’est pas pour<br />

autant adepte des artifices sonores trompeurs.<br />

Ne cherchez pas chez lui des timbres faussement<br />

chaleureux, mielleux ou colorés. Ne lui demandez<br />

pas non plus des graves ou une dynamique<br />

hypertrophiés.<br />

Cet ampli est sage et rigoureux, mais attention cela<br />

ne veut pas dire non plus qu’il soit ennuyeux et sans<br />

âme. Nous avons passé plusieurs semaines en sa<br />

compagnie, relié à diverses enceintes, petites et<br />

grandes (Klipsch, Pylon, Monitor Audio, Triangle...).<br />

Il est à l’aise et maitrise son sujet. La restitution est<br />

franche, énergique donnant une bonne sensation<br />

de consistance sans jamais tomber dans la lourdeur<br />

ni l’agressivité. Le MS 380 SE n’est pas fantaisiste.<br />

Il privilégie la neutralité. C’est appréciable, car il<br />

n’impose pas sa propre interprétation de la musique<br />

et délivre tous les styles avec égal agrément.<br />

La définition n’atteint pas celle de certains<br />

concurrents comme le Rotel A-12 ou le Cambridge<br />

Topaz SR20, mais elle déjà de très bon niveau.<br />

Le son est très propre et surtout très cohérent,<br />

homogène. La scène sonore est bien en place,<br />

stable, à l’i<strong>mag</strong>e du reste, sans débordement<br />

artificiel, mais avec des proportions réalistes qui<br />

varient d’un morceau à l’autre en laissant s’exprimer<br />

les interprètes ainsi que l’ingénieur du son qui a<br />

réalisé l’enregistrement et le mixage.<br />

Le Pier Audio MS 380 SE a de vrais bons arguments<br />

pour l’audiophile qui recherche un ampli intégré<br />

de conception sérieuse, doté de fonctions simples,<br />

et qui fait passer la qualité du son ainsi que la<br />

neutralité en premier.<br />


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> c’est aussi...


34 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

TAGA<br />

HARM<strong>ON</strong>Y<br />

1300 €<br />

HTA-1200<br />

Le fabricant polonais d’équipements Haute Fidélité Taga est assez porté sur le tube. C’est<br />

une constante que l’on retrouve dans nombre de ses productions. Mais rarement toute<br />

seule. Taga cherche à profiter du meilleur des deux mondes : les tubes pour la préamplification,<br />

les transistors pour l’amplification. C’est le choix qui a été fait pour équiper<br />

cet intégré HTA-1200. Assez simple dans ses fonctionnalités, mise à part la présence d’un<br />

DAC, il se concentre sur la restitution musicale. par Alban Amouroux<br />

Pour ceux qui apprécient le son caractéristique des<br />

lampes mais qui ne veulent pas être tributaires de<br />

leurs contraintes, l’hybride proposé par Taga est un<br />

compromis efficace. Les tubes de pré-amplification<br />

fonctionnant sur des échelles de courant faible, leur<br />

durée de vie est très importante. Vous n’avez pas à<br />

vous en soucier pendant un bon nombre d’années.<br />

Ce fonctionnement hybride est dans l’air du temps,<br />

ce qui permet à Taga de surfer sur la tendance en<br />

touchant une clientèle toujours plus importante<br />

grâce à une large gamme d’appareils.<br />

Allumez les tubes<br />

La façade noire du Taga HTA-1200 serait tout ce<br />

qu’il y a de plus classique si elle ne présentait pas<br />

cette vitre en demi-lune. Elle permet de mettre<br />

en valeur les trois tubes entourés d’une plaque<br />

métallique miroir du plus bel effet. Et pour encore<br />

plus de style, cet espace vitré peut être rétroéclairé<br />

en rouge/orangé via un commutateur en<br />

face arrière. La façade accueille un sélecteur rond<br />

à gauche pour passer d’une source à l’autre. Celle<br />

en cours d’écoute est confirmée via une LED<br />

indicatrice. Le potentiomètre de volume à droite est<br />

motorisé, il est de provenance ALPS. Il est équipé<br />

d’une petite LED rouge indiquant le niveau de<br />

volume. C’est très appréciable. On trouve ensuite<br />

le bouton mécanique de marche/arrêt, une prise<br />

jack 6,35 mm pour la sortie casque. Des réglages de<br />

tonalité grave et aigu sont secondés par un bouton<br />

« Direct » permettant de passer outre. Enfin, Taga<br />

propose un bouton « Loudness » devenu assez rare.<br />

Le Taga Harmony HTA-1200 est livré avec une<br />

télécommande en aluminium massif très classieuse.<br />

Elle ne permet pas de mettre l’appareil en route ou<br />

en veille, ce qui n’est pas toujours une bonne idée<br />

avec un appareil équipé de tubes. Dans la notice,<br />

Taga insiste bien sur la période de préchauffage<br />

et préconise d’éviter d’allumer et d’éteindre<br />

rapidement le HTA-1200 plusieurs fois de suite. La


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

35<br />

télécommande se contente de donner un accès<br />

direct à chacune des six sources, d’enclencher la<br />

sourdine et de régler le volume. Tout ce dont on a<br />

besoin une fois bien installé dans le canapé.<br />

Une conception intelligente basée sur des<br />

composants audiophiles<br />

La face arrière se présente plutôt bien, arborant<br />

des prises RCA massives d’excellente qualité.<br />

Sur le modèle reçu, Taga avait positionné des<br />

bouchons sur chaque prise afin de les protéger de<br />

la poussière. On trouve quatre entrées analogiques,<br />

dont une phono configurable en MM ou MC via un<br />

petit commutateur. Elles sont complétées par deux<br />

entrées numériques, une coaxiale et une optique. Le<br />

DAC interne utilise un convertisseur 24 bits/192 kHz<br />

basé sur une puce Texas Instruments PCM5100. Les<br />

prises haut-parleurs sont simples : pas de bi-câblage<br />

ou de sorties distinctes A/B. Une sortie pre-out<br />

permet de passer sur une amplification externe ou<br />

d’ajouter un caisson de basses.<br />

Le boîtier en aluminium du Taga HTA-1200 de<br />

bon calibre est divisé intérieurement en plusieurs<br />

compartiments. On ne peut pas louper le gros<br />

transformateur toroïdal de forte puissance de 12 cm<br />

de diamètre. La carte électronique principale est<br />

séparée de l’alimentation par un énorme double<br />

radiateur de dissipation thermique. La section vinyle<br />

prend place sur une carte blindée utilisant des<br />

composants discrets. La partie pré-amplificatrice<br />

placée à l’avant repose sur trois tubes : un 12AX7,<br />

avec circuit amplificateur de type cathode, et<br />

deux 12AU7 SRPP jouant le rôle de buffer. Le Taga<br />

Harmony HTA-1200 développe 2x80 Watts sous<br />

8 ohms en classe AB grâce à l’emploi de quatre<br />

transistors Toshiba. La sortie casque délivre quant à<br />

elle 350 mW sous 300 ohms ou 1.2 W sous 32 ohms.<br />

Taga a vraiment bien soigné la conception du HTA-<br />

1200 entre une topologie intelligente des circuits et<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2 x 80 W RMS (8 ohms) / 2 x 120 W RMS<br />

(4 ohms)<br />

•Classe : A/B<br />

•Tubes : 1x 12AX7, 2x 12AU7<br />

•Distorsion harmonique totale : +/-0,1% (1 kHz/1W)<br />

•Rapport signal/bruit : 90 dB<br />

•Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz (+/- 0.5dB)<br />

•Connectique : 3x Lignes, 1x phono (MM/MC), 1x numérique<br />

optique, 1x numérique coaxiale, 1x sortie pré-out<br />

•Sortie casque : 350 mW à 300 Ω, 1.2 W à 32Ω<br />

•Finition noire, télécommande infrarouge incluse<br />

•Consommation : 300 W<br />

•Dimensions (lxhxp) : 430 x 118 x 375 mm<br />

•Poids : 11,5 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


36 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

des composants de qualité audiophile, comme le<br />

potentiomètre ALPS ou les capacités MKP.<br />

Une restitution à la fois douce et dynamique<br />

Le Taga Harmony HTA-1200 démontre par l’exemple<br />

les avantages du mariage des tubes et des<br />

transistors. Son fonctionnement hybride se ressent<br />

immédiatement à l’écoute. Le grave est dynamique<br />

avec une excellente tenue des membranes de nos<br />

enceintes. Les percussions passent très bien, avec<br />

de la puissance à revendre. D’ailleurs, le volume<br />

sonore monte très vite, si bien que l’on obtient<br />

des niveaux confortables entre un quart et un<br />

tiers de la course du potentiomètre. Le bas grave<br />

est plein, un peu rond, ce qui est agréable sur la<br />

contrebasse. La partie médium est rendue avec<br />

douceur. La chaleur attendue est bien là, ce que<br />

certains appeleront une coloration du médium que<br />

l’on oppose à la précision chirurgicale. L’aigu est<br />

légèrement montant, les cymbales sont réalistes<br />

mais sans vriller les tympans. La scène sonore est<br />

stable et s’étend en largeur comme en hauteur.<br />

L’ambiance est correctement restituée avec des<br />

effets de réverbération cohérents. Cependant, il<br />

manque un peu de profondeur. Les voix pourraient<br />

être un peu plus détachées : elles se retrouvent<br />

souvent sur le même plan que les instruments. Ce<br />

qui vient confirmer un registre médium un peu en<br />

retrait. Au final, à défaut d’être parfaitement linéaire,<br />

la restitution est agréable. Ce qui est sûrement<br />

lié. Un petit mot sur le réglage de loudness plutôt<br />

propre et pertinent dans son genre, qui peut<br />

avoir son intérêt sur des programmes musicaux<br />

compressés. Mais avec une bonne source en entrée<br />

et des enceintes à large bande passante, nous vous<br />

conseillons de laisser ce loudness sur off.<br />

En conclusion<br />

Taga prouve que l’amplification hybride tubes et<br />

transistors fonctionne très bien. Le Taga Harmony<br />

HTA-1200 délivre un registre grave dynamique<br />

associé à un médium-aigu doux et chaleureux.<br />

On retrouve bien le meilleur des deux techniques.<br />

L’ensemble touchera tous ceux qui veulent<br />

mettre un peu de tube dans leur vie musicale. Le<br />

nombre d’entrées est suffisant, le DAC intégré est<br />

performant. De par ses qualités, la sortie casque<br />

permet de se passer d’un appareil externe dédié.<br />

Ajoutons enfin l’entrée phono MM/MC compatible<br />

avec toutes les cellules. Le Taga HTA-1200 n’est<br />

donc pas l’amplificateur le plus droit qui puisse<br />

exister. Mais son côté flatteur saura séduire ceux<br />

qui mettent de côté l’extrême rigueur souvent<br />

monotone.<br />


Ni trop, ni pas assez.<br />

Le parfait équilibre entre harmonie<br />

et proportions.<br />

DES TECHNOLOGIES<br />

RÉCOMPENSÉES<br />

DELTA<br />

MEILLEURE ENCEINTE<br />

WWW.TRIANGLEHIFI.COM<br />

WWW.PRIMARE-FRANCE.NET<br />

TRIANGLE DISTRIBUTI<strong>ON</strong> FRANCE<br />

UNE AUTRE VISI<strong>ON</strong> DE LA HAUTE FIDÉLITÉ


38 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

TRIG<strong>ON</strong><br />

2500 €<br />

Exxact<br />

Les produits Trigon sont allemands. Ils sont surtout fabriqués à la main en Alle<strong>mag</strong>ne.<br />

On perd donc en fonctionnalités, parfois peu utiles, ce que l’on gagne en qualité de<br />

réalisation. L’amplificateur intégré Trigon Exxact est un modèle d’aspect très simple. Mais<br />

comme de plus en plus d’intégrés, il est équipé d’un DAC interne qui le rend autonome<br />

avec toutes les sources numériques.<br />

par Alban Amouroux<br />

Trigon vise le haut de gamme sophistiqué, pour<br />

reprendre les éléments de langage de la marque.<br />

Un haut de gamme allant à l’essentiel, basé sur un<br />

design intemporel. L’Exxact fait partie d’une gamme<br />

de cinq intégrés. Il en est le plus simple. Les autres<br />

bénéficient d’afficheurs plus ou moins évolués<br />

en façade. Le Trinity, qui coiffe la gamme, intègre<br />

même un streamer audio. L’Exxact en est tout le<br />

contraire, avec sa façade dépouillée. Vous reliez vos<br />

sources, vous allumez l’ampli et c’est parti pour la<br />

musique.<br />

Fabrication dépouillée mais à l’allemande<br />

Le Trigon Exxact est construit autour d’un lourd<br />

châssis en aluminium à la finition texturée et d’une<br />

épaisse façade à la finition argentée. Celle-ci arbore<br />

deux boutons rotatifs. Celui de gauche gère les<br />

entrées, celui de droite le volume. Ils ne sont pas<br />

motorisés et donc sans fin de course. Même si la<br />

totalité de l’appareil est très bien construit, comme<br />

nous allons le voir, nous mettrons un bémol au<br />

sujet de ces boutons. Tout d’abord, la vis qui les<br />

maintient en place est trop visible. Ensuite, il y a du<br />

jeu, un petit défaut peu en accord avec le niveau de<br />

qualité mis en avant pas Trigon. En revanche, la mise<br />

en œuvre des toutes petites LEDs rouges indiquant<br />

l’entrée en cours d’écoute et le niveau de volume<br />

est aussi bien réussi qu’efficace à l’usage.<br />

En dehors de ces boutons, une seule commande<br />

est disponible, celle de mise en fonction/hors<br />

fonction. Elle est entourée de la sortie casque et du<br />

récepteur de la télécommande infrarouge. Celle-ci,<br />

dénommée Director Premium, est du genre massif,<br />

toute en aluminium. On y retrouve les touches<br />

essentielles. Mais elle est aussi multifonctions pour<br />

piloter des sources Trigon comme un lecteur de CD.<br />

Un voyant rouge confirme sur la télécommande ainsi<br />

que sur l’ampli, chaque appui sur l’une des touches.<br />

Trigon livre un cordon secteur audiophile<br />

avec l’Exxact<br />

Malgré sa simplicité, l’Exxact compte neuf entrées<br />

pour autant de sources. Il y a tout d’abord quatre<br />

entrées analogiques asymétriques, dont une phono


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

39<br />

pour aimant mobile (MM). Elles sont complétées<br />

par une entrée symétrique sur prises XLR. Le DAC<br />

intégré dispose de quatre entrées numériques,<br />

deux coaxiales et deux optiques. La sortie pre-out<br />

peut être utilisée pour un caisson de basses, une<br />

boucle d’enregistrement ou encore un amplificateur<br />

casque. Les sorties haut-parleurs sont simples, pas<br />

de bi-câblage au programme. Enfin, Trigon livre<br />

d’origine le Volt avec son amplificateur : un cordon<br />

d’alimentation de type audiophile qu’il fabrique. Il<br />

se compose de trois conducteurs de 2,5 mm2 en<br />

cuivre pur.<br />

L’intérieur est tout aussi bien conçu que l’extérieur,<br />

sobre et rationnel. Une grande carte électronique<br />

occupant les deux tiers du châssis supporte la quasitotalité<br />

des circuits. Cette carte est divisée en zones<br />

pour chaque fonction. Par exemple, la partie DAC<br />

est placée au plus proche des entrées numériques.<br />

La partie amplification numérique en classe D se<br />

situe au centre, avec ses deux capacités de 6800<br />

microFarads sous 80V. L’Exxact développe 2x120<br />

Watts sous 8 ohms qui montent à 2x170 Watts sous<br />

4 ohms. La zone droite est dédiée à l’alimentation<br />

avec un transformateur toroïdal de bonne taille.<br />

Une seconde carte est installée à la verticale. Elle<br />

supporte les nombreuses LEDs rouges indicatrices<br />

de la façade.<br />

Spécifications<br />

•Puissance : 2x 120W sous 8 Ohms / 2x 170W sous 4 Ohms<br />

•Distorsion : < 0,02%<br />

•Réponse en fréquence : 20 Hz à 22 kHz (-3 dB)<br />

•Diaphonie : >86 dB<br />

•Rapport signal/bruit : >92 dBA à 1W sous 4 Ohms<br />

•Entrées/sorties : 4x analogiques RCA dont une phono<br />

MM, 1x analogique XLR, 2x numériques coaxiales, 2x<br />

numériques optiques, 1x sortie pre-out, 1x sortie casque<br />

•Télécommande infrarouge Director<br />

•Consommations : NC<br />

•Dimensions (lxhxp) : 440 x 110 x 380 mm<br />

•Poids : 11,3 kg<br />

Notre avis<br />

Une restitution toute en microdétails pour<br />

une grande scène sonore<br />

Le Trigon Exxact a été installé dans notre<br />

configuration de test habituelle, relié à une paire<br />

uuu<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


40 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

d’enceintes de bibliothèque Dynaudio Special Forty.<br />

La source provenait de la lecture de fichiers depuis<br />

Audirvana+ sur Mac via un convertisseur USB/<br />

optique iFi Audio. Le cordon secteur Trigon a bien<br />

sûr été utilisé, même si nous ne l’avons pas comparé<br />

à un cordon de base. L’amplificateur Exxact nous<br />

a procuré de très belles heures d’écoute. C’est<br />

un appareil dynamique, capable de restituer tous<br />

les microdétails des enregistrements. Le grave<br />

est autant délié que percutant, le pied de grosse<br />

caisse est réaliste. Sur le morceau «Jean-Pierre» de<br />

Marcus Miller, la basse est restituée avec subtilité.<br />

Tous les morceaux électro passent très bien. Il<br />

manque cependant un soupçon de descente dans<br />

les fréquences les plus graves. Les résonances de la<br />

contrebasse sur le «Fever» de Petra Magoni (Live à<br />

Fip) sont un peu discrètes pour asseoir totalement<br />

l’instrument dans la pièce. Le registre médiumaigu<br />

est quant à lui irréprochable. Les voix sont<br />

détourées et bien détachées de la scène sonore.<br />

Celle-ci s’étale en profondeur, en avant comme en<br />

arrière des enceintes, mais aussi en hauteur. Tous<br />

les microdétails permettant de saisir les dimensions<br />

du lieu d’enregistrement sont bien retranscrits.<br />

Le convertisseur embarqué est performant et<br />

correspond à un équivalent externe pouvant coûter<br />

jusqu’à la moitié du prix de l’Exxact.<br />

En conclusion<br />

L’amplificateur Exxact de Trigon est un appareil<br />

intégré disposant de qualités sonores en accord<br />

avec son placement tarifaire. Il apporte une belle<br />

dynamique dans le grave et beaucoup de détails<br />

dans le médium-aigu. Cela se traduit par une<br />

scène sonore qui déborde largement du cadre<br />

des enceintes dans les trois dimensions. Sa prise<br />

en main est très simple, sans chichi. Le DAC<br />

intégré vous permet de vous passer d’un achat<br />

supplémentaire. Nous regrettons un léger manque<br />

d’assise dans les fréquences les plus basses et une<br />

qualité d’assemblage perfectible sur les boutons<br />

rotatifs de commande. Pour le reste, la construction<br />

est de très bon niveau dans l’ensemble. Au final,<br />

le Trigon Exxact est un appareil allant avant tout<br />

à l’essentiel : il se fait oublier devant sa restitution<br />

grand format.<br />


présente<br />

Diamond 30<br />

l’enceinte révélation<br />

créée par Pylon<br />

Jefferson <strong>Hifi</strong> - 43 rue de Perouse 90160 - 03 84 22 22 23 - jefferson-hifi-video.fr


NeatIotaAlpha<br />

Laseuleenceintehobbit<br />

“Onn’aabsolumentpasl’impression<br />

d’écouterdepetitesenceintes”<br />

OnMag<br />

Re<br />

© Shutterstock-alphaspirit<br />

RenaissensDistribution 120,ruedeParis92100Boulogne 0184194388<br />

distribution@ renaissens.com


LES<br />

ENCEINTES<br />

ACOUSTIQUES


44 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

DALI<br />

800 €<br />

Oberon 5<br />

La nouvelle série Oberon s’inscrit en début de gamme de la marque d’enceintes<br />

danoise Dali. L’Oberon 5 en est la petite colonne, conçue pour être à l’aise dans<br />

tous les espaces. Équipée de haut-parleurs exclusifs et d’une esthétique raffinée,<br />

elle conjugue avec talent grave musclé et définition sonore, pour un prix serré.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

Chez Dali, on ne fait pas dans le bas de gamme,<br />

le catalogue comprend des réalisations très<br />

ambitieuses, mais on n’est pas non plus trop<br />

élitiste. La marque danoise excelle toujours dans la<br />

conception d’enceintes à la fois de grande qualité<br />

et abordables. C’était notamment le cas de la<br />

série Zensor dont nous avions testé le modèle de<br />

bibliothèque Zensor 3 en 2014. Et cela semble l’être<br />

aussi ici, tout particulièrement avec la nouvelle série<br />

Oberon, qui devrait la remplacer à terme. Selon<br />

nous, la colonne Oberon 5 incarne parfaitement la<br />

volonté de Dali de proposer «le meilleur produit<br />

pour sa catégorie». Nous ne sommes pas étonnés<br />

qu’elle ait déjà reçu un Award de nos confrères du<br />

<strong>mag</strong>azine britannique What <strong>Hifi</strong>.<br />

Un style très frais, qui semble très actuel<br />

tout en jouant subtilement sur la fibre<br />

nostalgique vintage<br />

Cette année, lors de notre visite du salon IFA de<br />

Berlin en septembre, le stand de Dali est l’un de<br />

ceux qui nous ont le plus marqués, non pas pour<br />

sa grandeur ou son extravagance, car sa superficie<br />

était relativement modeste, mais plutôt pour le style<br />

très frais des Dali Oberon, que nous y découvrions<br />

pour la première fois.<br />

La Dali Oberon 5 est effectivement une fière<br />

représentante de l’école du design danois, qui<br />

fait recette partout dans le monde à travers les<br />

plus grandes marques de mobilier. Cette enceinte


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

45<br />

arbore un style à la fois très actuel, simple et qui<br />

joue subtilement sur la fibre nostalgique vintage.<br />

Son baffle, monté de façon légèrement déportée,<br />

possède des angles adoucis et il est revêtu d’une<br />

peinture satinée. Le reste de l’ébénisterie s’habille<br />

de vinyle. L’ensemble est campé sur un solide et<br />

élégant pied en métal moulé, qui assure une bonne<br />

stabilité. Le cache haut-parleurs aux coins arrondis<br />

est tendu d’une très jolie toile tissée à l’ancienne,<br />

avec de gros fils texturés. La Dali Oberon 5 est<br />

disponible en quatre finitions différentes. Celle que<br />

nous préférons marie habillage vinyle chêne clair,<br />

façade blanche et cache tendu de tissu «Mountain<br />

Grey». Cela ne se remarque pas forcément sur les<br />

photos, mais sur cette version, le mélange des<br />

textures est particulièrement réussi. Les autres<br />

finitions proposées sont : blanc, noir et noyer foncé<br />

avec façade noire.<br />

Des bases techniques très sérieuses à partir de hautparleurs<br />

exclusifs à Dali<br />

Tout cela ne serait pas très intéressant s’il n’y<br />

avait, derrière ce joli design, de la matière et de<br />

la consistance technique. Heureusement, sur ce<br />

plan, Dali n’est pas en reste puisqu’il maîtrise<br />

presque l’intégralité des éléments qui entrent dans<br />

la fabrication de ses enceintes et notamment la<br />

conception des haut-parleurs.<br />

La Dali Oberon 5 est une enceinte colonne deux<br />

voies, dotée de trois haut-parleurs, accordée en<br />

bass-reflex par un gros évent tubulaire dorsal. Il<br />

faudra tenir compte de la présence de cet évent lors<br />

de l’installation, en laissant un espace suffisant d’au<br />

moins 20/30 cm entre l’enceinte et le mur arrière et<br />

ne pas hésiter, si le grave est un peu trop présent, à<br />

utiliser un bouchon en mousse pour le freiner.<br />

L’ébénisterie est construite en panneaux de 15<br />

mm d’épaisseur. Les boomers de 13,5 cm sont<br />

caractéristiques des productions Dali, puisque<br />

dotés de membranes brunes, mélange de papier et<br />

fibre de bois. Ils possèdent de sérieux saladiers en<br />

métal moulé et surtout, leurs moteurs sont équipés<br />

d’une pièce polaire de type SMC (Soft Magnetic<br />

Compound). Il s’agit d’un alliage spécial de fer et<br />

terre rare jusque-là réservé aux modèles haut de<br />

gamme de Dali, qui permet de réduire de façon<br />

importante la distorsion et d’accroître la tenue en<br />

puissance.<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne, deux voies, bass-reflex avec<br />

évent dorsal accordé à 43 Hz<br />

•Boomers : 2x 13,5 cm à membrane en papier et fibre<br />

de bois<br />

•Tweeter : à dôme en textile imprégné de 29 mm<br />

•Réponse en fréquence : 39 Hz à 26 kHz (±3 dB)<br />

•Impédance nominale : 6 ohms<br />

•Sensibilité : 88 dB/2,83 V/1 m<br />

•Puissance d’ampli recommandé : de 30 à 150 watts<br />

•Niveau SPL max. : 108 dB<br />

•Fréquence de coupure du filtre : 2,4 kHz<br />

•Accessoires fournis : pointes et patins en caoutchouc<br />

•Dimensions : 830 x 162 x 283 mm<br />

•Poids : 10,8 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


46 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Le tweeter est également fort qualitatif. Il utilise<br />

un dôme en textile imprégné très léger de 29 mm<br />

de diamètre, associé à un puissant moteur dont<br />

l’aimant ferrite est largement dimensionné.<br />

Des graves musclés, de l’ampleur et une<br />

bonne tenue en puissance<br />

À l’écoute, c’est tout d’abord l’ampleur et la<br />

puissance du grave qui impressionnent, et ce dès<br />

les volumes les plus modérés. Les Dali Oberon 5<br />

sont physiquement de petites colonnes, discrètes et<br />

très faciles à caser, mais font preuve de beaucoup<br />

d’autorité dans les basses. L’i<strong>mag</strong>e sonore s’en<br />

ressent très positivement, se développant en largeur<br />

et en profondeur. Que ce soit dans une petite pièce<br />

ou dans un salon de grande superficie, elle remplit<br />

l’espace de manière particulièrement convaincante.<br />

L’équilibre global est légèrement physiologique.<br />

L’aigu équilibre le grave. Il est brillant, rapide et<br />

d’une très bonne définition. Ces enceintes ne sont<br />

pas totalement neutres, elles en ajoutent dans le<br />

bas et le haut du spectre. Cependant, le registre<br />

médium - et surtout la restitution des voix – n’est<br />

pas noyé ou étouffé. Le son reste dynamique, aéré<br />

et très propre. Lorsqu’on les sollicite fortement,<br />

les Dali Oberon 5 démontrent qu’elles ont une<br />

bonne tenue en puissance, mais elles sont aussi très<br />

plaisantes à écouter à volume moyen ou discret.<br />

Les timbres ont de la matière, de la chaleur, dès<br />

les premiers décibels. La dynamique est déjà au<br />

rendez-vous, on n’a pas besoin de monter les watts<br />

pour ressentir l’impact dans les graves ou pour que<br />

l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique se déploie.<br />

Certes, ces enceintes ne sont pas parfaites. On<br />

aimerait par exemple qu’elles aient un peu plus de<br />

fermeté dans les graves. Mais compte tenu de leur<br />

prix serré, ce sont de vraies réussites, à l’aise pour<br />

tous les styles de musique, offrant des performances<br />

d’excellent niveau pour la catégorie, une restitution<br />

propre, dynamique et d’une belle distinction, ainsi<br />

qu’une qualité de construction sans faille et un<br />

design particulièrement séduisant.<br />


STATE OF THE ART


48 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

DAVIS<br />

ACOUSTICS<br />

Courbet n°7<br />

Avec sa nouvelle série d’enceintes<br />

Courbet, la marque française Davis<br />

Acoustics semble s’intéresser un<br />

peu plus au design. Un coffret très<br />

élancé et légèrement incliné vers<br />

l’arrière ainsi qu’une large base<br />

habillée de bois véritable sont les<br />

signes distinctifs de sa référence<br />

haut de gamme, Courbet n°7. Mais<br />

heureusement, cette approche à<br />

l’apparence plus aristocratique ne<br />

l’a pas coupée des aspirations du<br />

peuple audiophile.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

4500 €<br />

Davis est une marque française discrète,<br />

presque humble, mais qui fait partie<br />

du paysage de la <strong>Hifi</strong> depuis plusieurs<br />

décennies. Elle possède un savoirfaire<br />

acoustique indéniable transmis<br />

de génération en génération et qui se<br />

singularise par son approche réellement<br />

populaire (dans le sens noble du terme).<br />

Davis Acoustics a aussi la particularité<br />

rare de fabriquer ses propres hautparleurs,<br />

c’est d’ailleurs à l’origine sa<br />

spécialité. Sans être prétentieuses ou<br />

artificiellement luxueuses, ses enceintes<br />

sont étudiées avec amour et toujours<br />

proposées à des prix très démocratiques<br />

compte tenu de la qualité des<br />

composants qu’elles embarquent.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

49<br />

Une grande colonne qui a de l’allure,<br />

fruit d’une union entre une très audiophile<br />

enceinte de bibliothèque et un caisson<br />

de basses<br />

La Davis Acoustics Courbet n°7 rompt un peu avec<br />

les canons esthétiques très classiques, voire un<br />

peu rétro, auxquels nous a habitué le constructeur<br />

français de Troyes. L’ébénisterie de l’enceinte,<br />

réalisée en panneaux de médium de bonne<br />

épaisseur (jusqu’à 27 mm pour le baffle), revêt une<br />

peinture noire laquée ou blanche satinée selon la<br />

finition choisie. Elle est légèrement inclinée vers<br />

l’arrière et montée sur une base excentrée arborant<br />

un placage en bois véritable. Cette géométrie et<br />

sa finesse confèrent à la Davis Courbet n°7 une<br />

allure assez particulière, qui ne laisse pas indifférent.<br />

Mais l’ensemble est parfaitement stable et cette<br />

géométrie est aussi dictée par de bonnes raisons<br />

acoustiques. Du fait de son inclinaison, l’ébénisterie<br />

de la Courbet n°7 présente en effet moins de parois<br />

internes parallèles, ce qui limite les effets parasites<br />

de résonances et ondes stationnaires.<br />

En outre, la structure est divisée en deux<br />

compartiments distincts. Le compartiment supérieur<br />

représente un peu moins d’un tiers du volume<br />

total. Il accueille le tweeter et le transducteur de<br />

médium. Le tweeter est le nouveau modèle haut<br />

de gamme de Davis. Il est équipé d’un dôme en<br />

textile imprégné de 28 mm et d’une chambre de<br />

décompression arrière tubulaire. Le transducteur de<br />

médium de 13 cm est typique des réalisations de<br />

la marque, doté d’une membrane jaune en fibres<br />

de Kevlar tressées avec ogive centrale en métal<br />

solidaire du moteur. Identique au boomer de la<br />

Davis Olympia One Master, il est accordé comme lui<br />

en bass-reflex, par un petit évent tubulaire arrière.<br />

La partie supérieure de la Courbet n°7 est donc<br />

très proche de l’enceinte de bibliothèque Olympia<br />

One Master qui a été récompensée d’un Diapason<br />

d’Or en 2016. Quant à la partie inférieure, il s’agit<br />

d’un volumineux caisson de grave qui donne la<br />

possibilité à la Davis Courbet n°7 de descendre<br />

jusqu’à 40 Hz. Elle est accordée par un large évent<br />

tubulaire frontal et montée d’un woofer de 17 cm<br />

à cône en fibres de carbone tressées, très léger et<br />

rigide, bien adapté à un fonctionnement en piston.<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne, 3 voies, bass-reflex<br />

•Tweeter : à dôme de 28 mm en textile imprégné<br />

•Médium : 13 cm à membrane en fibres de Kevlar<br />

tressées<br />

•Woofer : 17 cm à membrane en fibres de carbone<br />

tressées<br />

•Fréquences de coupure du filtre : 400 Hz et 4 kHz<br />

•Puissance nom./max. : 130/200 W<br />

•Rendement : 92 dB<br />

•Impédance : 4 à 8 ohms<br />

•Bande passante : 40 Hz à 25 kHz<br />

•Dimensions : 110 x 18,5 x 28.5 cm<br />

•Poids : 24 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


50 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Fidèle à notre habitude, nous avons inspecté<br />

l’intérieur de la Davis Courbet n°7 et ses<br />

composants. On est loin d’une construction<br />

industrielle standardisée et cela respire l’artisanat<br />

soigné. On remarque les nombreuses cloisons<br />

ajourées des renforts internes ainsi que les solides<br />

saladiers des haut-parleurs en métal moulé par<br />

injection, ou encore la qualité du câblage. Les<br />

composants du filtre sont sélectionnés et montés<br />

«en l’air» suivant une méthode audiophile haut de<br />

gamme.<br />

Davis Acoustics n°7, ou l’art de l’équilibre<br />

entre justesse, subtilité et générosité<br />

Sur le terrain, les Davis Courbet n°7 sont des<br />

enceintes relativement dociles, faciles à alimenter.<br />

Lors de l’installation, il faudra cependant bien les<br />

ajuster en direction de la zone d’écoute, car leur<br />

transducteur de médium est relativement directif.<br />

De prime abord, ces Courbet n°7 ne semblent pas<br />

particulièrement démonstratives ni très percutantes.<br />

Lors d’une écoute rapide, on pourrait même passer<br />

un peu à côté, et pourtant, elles ont des qualités<br />

forts appréciables. On n’y prête pas garde au début,<br />

mais au fil du temps, en les essayant avec différents<br />

amplificateurs (dont un Densen B-175 et un Arcam<br />

SA20), on se met à les apprécier de plus en plus<br />

pour leur cohérence, leur souplesse, leur justesse.<br />

Leur grave peut sembler un peu rond, mais lorsqu’il<br />

est bien tenu par l’amplificateur, ce qui est le cas<br />

avec le Densen B-175 qui est excellent dans ce<br />

domaine, il se montre particulièrement bien articulé<br />

et rapide. L’aigu se montre lui d’une grande douceur<br />

tout en faisant état d’une très belle définition.<br />

Les Davis Courbet n°7 sont déjà de grandes<br />

enceintes desquelles se dégagent beaucoup de<br />

classe et de subtilité. Elles concilient savamment<br />

délicatesse et générosité. Avec elles, la musique<br />

est épanouie, mais pas rentre-dedans. Lorsqu’elles<br />

sont bien positionnées, elles savent aussi délivrer<br />

une i<strong>mag</strong>e sonore très ample et aérée, pleine de<br />

relief. En compagnie de l’ampli Arcam SA20, elles<br />

nous ont offert une i<strong>mag</strong>e stéréophonique en 3D,<br />

holographique, totalement envoûtante. Leur registre<br />

médium est d’une qualité de timbre qui fait honneur<br />

à la réputation des transducteurs à membrane<br />

Kevlar de la marque. Les voix sont empruntes d’une<br />

superbe délicatesse, tout en ayant de la force et<br />

de la présence. Les Davis Acoustics Courbet n°7<br />

ne cherchent pas à trop en faire, mais évitent aussi<br />

l’écueil d’enceintes à la restitution trop retenue.<br />

Elles ont de l’emphase, de la richesse, sans pour<br />

autant se montrer trop impressionnantes, ou d’une<br />

personnalité envahissante et fatigante. La musicalité<br />

est assurément au rendez-vous. Et les Courbet n°7<br />

se montrent de plus en plus agréables à vivre au fil<br />

du temps passé avec elles.<br />


SANS FIL<br />

MULTIROOM<br />

PLATINE VINYLE<br />

Voici “MusicCast VINYL 500”<br />

Un pas dans le futur avec un hom<strong>mag</strong>e au passé.<br />

Découvrez notre platine vinyle sans fil conçue pour une nouvelle<br />

génération d’audiophiles. Grâce aux capacités multiroom de MusicCast,<br />

partagez la joie de diffuser dans n’importe quelle pièce votre collection<br />

de disques ou encore accéder à vos plateformes de streaming favorites.<br />

*Le montant du remboursement dépend de la combinaison de produits.<br />

Offre valable du 1 er novembre <strong>2018</strong> au 31 janvier 2019.


52 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

DEFINITIVE<br />

TECHNOLOGY<br />

Demand D11<br />

Definitive Technology porte bien son nom<br />

et nous a habitués à des enceintes très<br />

techniques. Bien que d’apparence très classe<br />

et épurée, sa référence Demand D11 ne<br />

déroge pas à la règle avec son boomer à<br />

double suspension et guide d’onde ainsi que<br />

son principe de charge par radiateur passif.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

Definitive Technology est une marque californienne<br />

fondée en 1990, qui fait maintenant partie du<br />

groupe Sound United dans lequel on retrouve aussi<br />

Polk Audio, Denon et Marantz. Alors que sa marque<br />

sœur Polk Audio se concentre sur des enceintes très<br />

grand public, Definitive Technology a choisi une<br />

approche plus avant-gardiste, avec des produits au<br />

design plus haut de gamme et aux technologies<br />

moins classiques.<br />

Boomer à double suspension et guide<br />

d’onde, chargé par un radiateur passif géant<br />

La D11 est le plus gros modèle de la gamme<br />

d’enceintes de bibliothèque Demand de Definitive<br />

Technology, qui compte aussi la D7 (600 € la paire)<br />

sans radiateur passif et la D9 (900 €) dotée d’un<br />

radiateur passif. Elle n’est donc pas lilliputienne,<br />

mais encore très facilement logeable sur un buffet.<br />

Sa finition apparaît immédiatement fort luxueuse.<br />

Son ébénisterie en panneaux de médium de 18 mm<br />

d’épaisseur, comportant plusieurs renforts internes,<br />

adopte une finition laquée haut de gamme. Sa<br />

façade est doublée par une plaque d’aluminium<br />

satiné en U, de plus de 5 mm, qui déborde sur les<br />

flancs.<br />

Le dessus de l’enceinte n’est pas une paroi pleine.<br />

Recouvert d’un tissu acoustique noir, il dissimule en<br />

immense radiateur passif de 16 x 27 cm. Celui-ci est<br />

doté d’une membrane plane en médium, guidée<br />

par deux bobines. C’est un transducteur sans


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

53<br />

1200 €<br />

moteur qui a pour rôle de décupler la puissance<br />

acoustique dans les basses.<br />

Le boomer de 16 cm est lui aussi très particulier. Son<br />

cône en polypropylène possède une suspension<br />

périphérique formée d’un demi-rouleau de<br />

caoutchouc, ce qui, jusque-là, est classique. Mais il<br />

comporte aussi une seconde suspension, centrale<br />

cette fois-ci, arrimée à un moyeu solidaire du<br />

moteur. Ce principe breveté exclusif à Definitive<br />

Technology est baptisé BDSS (Balanced Double<br />

Surround System). Il a pour but d’assurer un meilleur<br />

guidage de la membrane dans ses déplacements<br />

avec un minimum de déformation. Il est complété<br />

par un guide d’onde ressemblant à une grosse<br />

soupape de décompression striée, fixée devant la<br />

membrane.<br />

Le tweeter enfin, avec son dôme en aluminium de<br />

25 mm et sa pièce de mise en phase annulaire,<br />

pourrait presque paraître banal. Mais là encore,<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Type enceinte : compacte, deux voies, accord par<br />

radiateur passif<br />

•Boomer de 16 cm à membrane en polypropylène<br />

•Tweeter à dôme en aluminium de 25 mm<br />

•Radiateur passif à membrane en bois de 16 x 27 cm<br />

•Réponse en fréquence totale : 48 Hz à 24 kHz<br />

•Limites haute et basse à -3 dB : 61 Hz et 22 kHz<br />

•Impédance nominale : 8 Ω<br />

•Puissance d’ampli recommandé : 20 à 200 watts<br />

•Dimensions : 33 x 18,4 x 31,75 cm<br />

•Poids : 8 kg l’unité<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


54 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Definitive Technology fait preuve d’originalité. Le<br />

dôme du tweeter est en effet décalé du centre<br />

du baffle de l’enceinte, ce qui donne de l’allure<br />

et permet en même temps d’ajuster l’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique en plaçant les tweeters (qui sont<br />

positionnés «en miroir» sur l’enceinte gauche et<br />

droite) vers l’intérieur ou l’extérieur.<br />

Des enceintes qui ont de l’ampleur et du<br />

moelleux<br />

Les Definitive Technology D11 ne sont pas des<br />

enceintes compliquées quant à leur positionnement<br />

dans la pièce. Elles n’ont pas d’évent arrière et<br />

ne craignent pas du tout la proximité d’un mur.<br />

On peut les monter sur des pieds ou les poser sur<br />

un buffet de part et d’autre d’un téléviseur, par<br />

exemple. Sur leur face inférieure sont collées deux<br />

larges bandes antidérapantes. Il n’est en outre pas<br />

nécessaire de beaucoup les écarter pour obtenir<br />

une i<strong>mag</strong>e sonore ample.<br />

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire au<br />

vu des technologies déployées, les Demand D11<br />

ne sont pas outrageusement démonstratives. Au<br />

contraire, elles cultivent une certaine douceur<br />

avec un bas médium et un grave très moelleux.<br />

On pourrait même dire qu’elles font preuve d’une<br />

certaine nonchalance. À bas niveau d’écoute, leur<br />

restitution est déjà très confortable. Le son est à<br />

l’aise, épanoui, il ne semble pas sortir d’une petite<br />

boîte et c’est dans ce domaine que les Definitive<br />

Technology D11 excellent.<br />

Elles ne cherchent pas l’hyper concision et<br />

privilégient la sensation d’espace. Ce sont des<br />

enceintes à la restitution typée, au rendu que<br />

l’on peut qualifier de «à l’américaine», qui sent<br />

bon le soleil de la côte ouest, avec un fort accent<br />

physiologique. Il ne faut pas hésiter à les associer<br />

à un amplificateur très énergique capable de les<br />

bousculer un peu.<br />


LA MUSIQUE DANS SA FORME LA PLUS PURE.<br />

Soyez au plus proche de la vision de l‘artiste avec l‘amplificateur stéréo A-40AE.<br />

Si la musique vous touche en plein coeur, sachez que vous n‘êtes pas seul et que derrière le développement<br />

se trouvent des ingénieurs eux aussi passionnés par le son. La récompense européenne EISA<br />

est également à la recherche de cette émotion et a décerné le prix du meilleur amplificateur stéréo au<br />

A-40AE. Avec sa nouvelle architecture Direct Energy, un haut rapport signal/bruit, des condensateurs<br />

exclusifs et une alimentation isolée, le A-40AE restitue votre musique au plus proche de la vision de<br />

l‘artiste.<br />

www.pioneer-audiovisual.fr


56 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

DYNAUDIO<br />

Special Forty<br />

3000 €<br />

Dynaudio avait fêté ses 25 ans d’existence avec le modèle 25th Anniversary, une enceinte au<br />

coffret particulièrement travaillé. Pour ses 40 ans, le constructeur danois nous propose aujourd’hui<br />

une autre enceinte compacte, baptisée tout naturellement Special Forty. La philosophie qui a<br />

présidé à la conception de cette dernière est fort différente que pour la précédente. C’est surtout<br />

autour des haut-parleurs qu’il faut chercher les améliorations et elles ne sont pas des moindres.<br />

par Pierre-Yves Maton<br />

Chez On Mag, nous avons toujours été adeptes<br />

de cette marque danoise née en 1977, tant<br />

pour la qualité musicale de ses enceintes que<br />

pour la conception et la qualité de fabrication<br />

de l’ensemble des éléments qui composent ses<br />

modèles. Dynaudio s’est fait connaître, rappelonsle,<br />

pour l’excellence de ses haut-parleurs et en<br />

particulier les fameux tweeters Esotar et Esotec.<br />

Et la marque a toujours su conserver une longueur<br />

d’avance par rapport à la concurrence.<br />

L’exemple nous en a été donné avec la sortie des<br />

toutes premières enceintes sans-fil de qualité<br />

audiophile de la série Xeo. L’explication de cette<br />

réussite est très simple : Dynaudio conçoit, fabrique<br />

et gère tous les éléments de ses enceintes et il est<br />

même à parier que les composants de ses filtres<br />

sont produits, pour la marque exclusivement, sur<br />

cahier des charges bien spécifique.<br />

Il convient d’attribuer une autre qualité à Dynaudio,<br />

c’est sa constance. Pour la conception de ses hautparleurs,<br />

le constructeur ne part jamais dans toutes<br />

les directions, mais suit un chemin bien tracé, en<br />

améliorant sans cesse ce qu’il a inventé il y a quatre<br />

décennies. Cette ténacité lui vaut d’être l’un des<br />

tout meilleurs fabricants d’enceintes au monde.<br />

Une ébénisterie simple mais d’une superbe<br />

parure<br />

Le style du coffret de la Special Forty n’est pas très<br />

différent de celui des autres enceintes de Dynaudio.<br />

Nous retrouvons une forme légèrement trapézoïdale<br />

(comme sur la série Dynaudio Exit) avec une face<br />

avant de 19,5 cm qui se termine par un panneau<br />

arrière de 17,5 cm, le tout pour une hauteur totale<br />

de 36 cm et une profondeur de 32,2 cm.<br />

La Dynaudio Special Forty est donc une enceinte<br />

dite de bibliothèque, qui se pose de préférence<br />

sur un pied lourd si l’on veut en tirer le meilleur<br />

(Dynaudio en propose dans son catalogue).


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

57<br />

L’architecture trapézoïdale réduit fortement les<br />

ondes stationnaires (deux parois n’étant pas<br />

parallèles), ce qui présente aussi l’avantage de<br />

réduire le retour des réflexions sonores vers la<br />

membrane du haut-parleur de médium/grave, par<br />

exemple.<br />

L’ébénisterie est réalisée en MDF haute densité<br />

de 20 mm d’épaisseur. Un renfort interne en bois<br />

participe, lui aussi, à la rigidité de l’ensemble<br />

et l’amortissement est confié à deux matériaux<br />

différents.<br />

Dynaudio propose deux finitions pour la Special<br />

Forty : bouleau gris ou bouleau rouge. Les prises<br />

de connexion sont, elles aussi, d’excellente qualité,<br />

d’origine WBT et acceptent fourches, bananes ou<br />

fils nus. Des grilles de protection sont, bien entendu,<br />

livrées d’origine comme les habituels bouchons<br />

en mousse pour les évents que l’on pourra utiliser<br />

pour limiter le niveau du médium/grave lorsque<br />

l’enceinte sera placée très près du mur arrière<br />

(moins de 30/40 cm).<br />

Des haut-parleurs d’une nouvelle génération<br />

En ce qui concerne les haut-parleurs et surtout<br />

leur mariage pour que le signal musical soit le plus<br />

homogène possible, Dynaudio a apporté beaucoup<br />

d’améliorations afin d’optimiser la transition<br />

entre les deux transducteurs. Sans nul doute,<br />

les ingénieurs de la marque ont-ils appliqué des<br />

recettes inaugurées sur les séries haut de gamme<br />

Confidence ou Evidence et qui ont été également<br />

appliquées sur la toute nouvelle gamme Contour. Le<br />

tweeter porte une référence bien à lui : Esotar 40. Il<br />

est capable de descendre sans frémir jusqu’à 1 kHz<br />

alors que le médium/grave, une version revue du<br />

fameux 17W75, peut, lui, monter jusqu’à 4 kHz sans<br />

distorsion.<br />

Le signal sonore passe tout d’abord par un filtre du<br />

1er ordre avec une pente de 6 dB par octave, mais<br />

les améliorations sur les haut-parleurs eux-mêmes<br />

participent en grande partie au résultat final.<br />

L’Esotar 40 est un tweeter à dôme en soie<br />

imprégnée de 28 mm de diamètre. Il bénéficie<br />

effectivement d’un «coating», revêtement<br />

particulier appliqué en épaisseur variable pour une<br />

performance optimisée dans les hautes fréquences<br />

(c’est le DSR ou Dynaudio Secret Recette) et de<br />

l’habituelle bobine mobile en aluminium, très<br />

légère, qui baigne dans du ferrofluide (une invention<br />

de ce constructeur) afin de conserver les mêmes<br />

performances, quel que soit le niveau atteint et<br />

malgré des températures élevées pouvant être<br />

provoquées par un fort volume d’écoute. Un nouvel<br />

aimant prend place à l’arrière du dôme textile, mais<br />

surtout une chambre de décompression agrandie<br />

qui permet l’utilisation de matériau absorbant. Ces<br />

techniques jouant sur l’amortissement des ondes<br />

à l’arrière du dôme, les résonances parasites sont<br />

réduites et la membrane gagne en réponse en<br />

fréquence.<br />

Un boomer 17W75 bien boosté<br />

Le nouveau boomer, ou haut-parleur de médium/<br />

grave, est décrit par Dynaudio comme l’ultime<br />

incarnation de son légendaire 17W75 avec sa<br />

membrane moulée d’une seule pièce à partir de<br />

MSP (Magnesium Silicate Polymer). Il semble que<br />

cette membrane possède des épaisseurs variables,<br />

comme le dôme du tweeter. Mais Dynaudio n’en<br />

dit pas plus. L’avantage d’une pièce unique est une<br />

parfaite stabilité à tous niveaux sonores. Le diamètre<br />

de ce que l’on pourrait considérer comme un dôme<br />

central donne celui de la bobine mobile, 75 mm,<br />

ce qui est énorme. Cette bobine en aluminium<br />

sur support Kapton se meut au centre d’un nouvel<br />

aimant formé de néodyme pour la rapidité et de<br />

ferrite pour la tenue en puissance.<br />

Une des grosses nouveautés réside dans l’apparition<br />

du spider asymétrique pour assurer une meilleure<br />

linéarité des mouvements de la membrane quel que<br />

soit le niveau d’écoute.<br />

Ce nouveau boomer 17W75 bénéficie aussi d’une<br />

chambre arrière optimisée, qui permet à Dynaudio<br />

de clamer qu’il peut descendre à 41 Hz à -3 dB. Le<br />

saladier, moulé d’une seule pièce, est en métal et<br />

offre une impeccable rigidité.<br />

Bravo à toute l’équipe de Dynaudio qui, encore<br />

une fois, a su innover tout en gardant les recettes<br />

qui ont fait son succès depuis 40 ans. La finition<br />

est superbe, il ne reste qu’à offrir à ces Special<br />

Forty des supports de qualité et une électronique<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte 2 voies, compacte bass-reflex arrière<br />

•Haut-parleurs : tweeter à dôme en soie imprégnée de<br />

28 mm, Esotar 40 ; boomer de 17 cm à membrane moulé<br />

MSP et bobine de 7,5 cm<br />

•Puissance admissible : 200 watts (norme IEC)<br />

•Impédance nominale : 6 Ω<br />

•Réponse en fréquence : 41 Hz à 23 kHz<br />

•Dimensions : 19,8 x 36 x 32 cm (LxHxP)<br />

•Poids : 8,1 kg l’unité<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité<br />

uuu


58 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

performante. C’est ce que ce nous avons fait pour<br />

réaliser nos tests et nous nous sommes régalé tout<br />

en étant surpris. Place à l’écoute.<br />

Écoute : de la vie, de la matière, mais aussi<br />

énormément de précision<br />

Surpris, certes, oui car ces Special Forty nous ont<br />

montré un caractère assez différent des enceintes<br />

Dynaudio que nous connaissons. L’aigu, par<br />

exemple, connu pour son soyeux et sa luminosité a<br />

fait place à un surcroît de douceur, comme s’il avait<br />

largement gagné en homogénéité et en neutralité.<br />

Mais cette nouvelle caractéristique n’estompe en<br />

rien le pouvoir de résolution de ces enceintes. Les<br />

Dynaudio Special Forty demeurent extrêmement<br />

détaillées et livrent une foule d’informations sans<br />

pour autant perdre en cohérence. Le médium a<br />

changé, lui aussi. Il a gagné en poids et en densité.<br />

Les timbres sont encore mieux transcrits avec<br />

une belle matière et surtout une vie que nous ne<br />

rencontrons que trop rarement. Les Dynaudio<br />

Special Forty se sont avérées extrêmement neutres,<br />

mais pleines de joie de vivre en même temps. Le<br />

grave a, quant à lui, montré de véritables prouesses<br />

pour la taille somme toute compacte de ces<br />

enceintes. Il nous a étonnés par sa vivacité et sa<br />

capacité de contrôle.<br />

Lorsque nous écoutons le CD de Rachel Poger<br />

(violon) et Jane Rogers (alto), disque qui nous<br />

avait servi pour le test des Dynaudo Excite 18, le<br />

gain en qualité de timbre et en neutralité est plus<br />

que flagrant. Le mordant des attaques de notes<br />

comme le mordant des archets sur les cordes<br />

restent à l’identique, mais nous sentons la tessiture<br />

de ces deux instruments encore mieux rendue.<br />

C’est comme si nous avions gagné en réalisme, la<br />

restitution devenant beaucoup plus enveloppante<br />

au niveau de l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique. Ces Dynaudio<br />

Special Forty développent une mise en scène des<br />

instruments plus crédible car remplissant l’espace<br />

sonore avec plus de poids. La présence physique<br />

du violon comme de l’alto est plus réaliste tant au<br />

niveau scénique que sur le plan du relief sonore.<br />

C’est très bien timbré et nuancé, tout en conservant<br />

un équilibre tonal vraiment superbe. Le travail sur<br />

la liaison entre les deux haut-parleurs est flagrant :<br />

l’aigu conserve sa texture si fine et la région médium<br />

montre une variété de nuances et une richesse<br />

harmonique accrue. Sans faire de jeu de mots<br />

hasardeux : c’est d’une évidence notable.<br />

À l’écoute de musique plus moderne, la question de<br />

la compacité de ces Dynaudio Special Forty se pose.<br />

Vont-elles enchanter les amateurs de Pop, Electro<br />

ou autres ? Eh bien, oui, sans nul doute. Le bas du<br />

spectre, même s’il ne développe pas un niveau que<br />

nous retrouvons sur certaines grosses enceintes<br />

colonnes, reste lisible, souple et les lignes de basses<br />

sont suivies sans frémir. En écoutant le vinyle de<br />

Lou Reed, «Transformer» avec son morceau «Walk<br />

On The Wild Side», nous ne pouvons que saluer<br />

la performance des Dynaudio Special Forty, car<br />

elles opèrent une superbe différenciation entre la<br />

contrebasse et la ligne de basse électrique. La voix<br />

de Lou Reed est vraiment stupéfiante de réalisme,<br />

avec ce côté un peu rauque. Ces enceintes sont<br />

capables, malgré leur taille, de récréer tout l’univers<br />

sonore de cet enregistrement avec une mise en<br />

relief hallucinante de tous les musiciens comme du<br />

chœur qui ponctue ce morceau.<br />

Conclusion<br />

Dynaudio signe là «une grande enceinte» non pas<br />

par sa taille, mais par ses qualités de timbres et sa<br />

cohérence. Nous sentons très bien que l’ADN des<br />

Dynaudio Evidence a nappé la conception tout à fait<br />

nouvelle de ces Special Forty. Elles nous ont montré,<br />

en outre, des qualités de neutralité, d’homogénéité<br />

qu’il sera difficile de trouver ailleurs dans cette<br />

gamme de prix : un nouveau must dans le genre<br />

«enceinte de bibliothèque».<br />


Une extraordinaire musicalité, comme si vous y étiez<br />

- Conception Positive World -<br />

M3-S i<br />

Ampli intégré haute performance<br />

Le M3-S i s’approprie les amplis premium Musical Fidelity à un niveau de prix plus accessible.<br />

Avec ses 76 Watts de puissance par canal (@ 8 ohms ou 137 W @ 4 ohms), il est capable de piloter<br />

de nombreuses enceintes, y compris les plus gourmandes en énergie. Son excellente connectivité se<br />

traduit par six entrées de ligne et sa capacité à s’associer parfaitement à un système home cinéma. Il<br />

est doté d’un étage de préamplification de classe A avec sa propre alimentation, combiné à une paire<br />

d’amplis de puissance distincte. Concrètement, cela signifie que le M3-S i offre la performance d’une<br />

configuration en pre + ampli de puissance avec le confort d’un format compact monocorps.


60 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

FYNE<br />

AUDIO<br />

F501<br />

Les Fyne Audio F501, nous les<br />

attendions de pied ferme. Après en<br />

avoir entendu le plus grand bien et<br />

les avoir annoncées dès mars dernier,<br />

après les avoir écoutées rapidement<br />

lors des salons High End de Munich et<br />

Paris Audio Vidéo Show, nous étions<br />

impatients de pouvoir les essayer dans<br />

nos conditions de tests habituelles,<br />

de façon soutenue. Eh bien, ces<br />

colonnes de conception britannique,<br />

déjà récompensées d’un Award de nos<br />

confrères anglais de What HiFi, ne<br />

nous ont pas déçu.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

1400 €<br />

Comme nous l’avons écrit dans nos<br />

précédents articles concernant Fyne<br />

Audio, il s’agit d’une jeune marque qui<br />

possède déjà une très sérieuse expertise et<br />

plusieurs dizaines d’années d’expérience<br />

à son actif. Elle a en effet été fondée par<br />

toute une partie de l’ancienne équipe de<br />

Tannoy, qui est désormais détenu par un<br />

groupe philippin, plutôt tourné vers l’audio<br />

professionnel que vers la <strong>Hifi</strong>. Avec la<br />

colonne Fyne Audio F501, cette expérience<br />

et ce savoir-faire sautent immédiatement<br />

aux yeux (avant de sauter aux oreilles).<br />

Cette colonne est de conception<br />

britannique et sa fabrication est chinoise.<br />

C’est normal, puisqu’on est ici en présence<br />

d’une enceinte de milieu de gamme


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

61<br />

vendue à moins de 1500 € la paire. Elle ne peut<br />

bénéficier d’une fabrication en Écosse, à l’instar<br />

du haut de gamme de la marque. Néanmoins, tout<br />

dans la Fyne Audio F501 respire le sérieux. On<br />

retrouve les technologies qui ont fait la réputation et<br />

le succès de Tannoy dans des versions améliorées.<br />

De nouvelles recettes font aussi leur apparition<br />

et la qualité, tant de fabrication que de finition,<br />

impressionne pour ce niveau de prix.<br />

L’héritage de Tannoy optimisé et amélioré<br />

Les dimensions et proportions de la colonne Fyne<br />

Audio F501 la rendent facile à caser dans tous les<br />

intérieurs. Sa large et lourde base, sur laquelle on<br />

peut visser les pointes de couplage, fournies avec<br />

des patins anti-rayure, assure une excellente stabilité<br />

sans trop dépasser. La profondeur de l’ébénisterie<br />

reste mesurée. Les galbes de sa façade et de son<br />

dos, de même que l’impeccable placage en bois,<br />

ajoutent une touche d’élégance et de luxe.<br />

Cette colonne de conception écossaise fonctionne<br />

en configuration 2,5 voies. Le boomer est une<br />

unité de 15 cm de diamètre, à membrane en<br />

papier multifibre et suspension périphérique en<br />

caoutchouc au profil optimisé par de nombreuses<br />

nervures. Il est surmonté de la nouvelle version<br />

du haut-parleur concentrique hérité de Tannoy.<br />

Baptisé IsoFlare, il reprend le même équipage que<br />

le boomer pour la reproduction des registres grave<br />

et médium. Mais l’ogive solidaire du noyau est ici<br />

remplacée par un tweeter, à dôme en titane de 25<br />

mm et à chambre de compression, logé au fond<br />

d’un pavillon en métal avec pièce de mise en phase<br />

en couronne.<br />

L’accord BassTrax pour le grave est réalisé par un<br />

évent tubulaire qui débouche d’abord dans un<br />

compartiment en bas de l’enceinte puis par une<br />

ouverture sur le dessous, en face d’un cône de<br />

dispersion. Le rayonnement se fait sur 360° par le<br />

biais d’ouïes multilaminaires aménagées entre le<br />

coffret et son socle.<br />

La somme de technologies que déploie la Fyne<br />

Audio F501 est donc assez inhabituelle pour un<br />

modèle à moins de 1500 €. Il faut ajouter à cela<br />

le filtre réalisé en composant de qualité ainsi que<br />

l’ébénisterie renforcée - dont certaines parois<br />

atteignent 25 mm d’épaisseur - mise sous tension<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne, 2,5 voies, bass-reflex<br />

•Haut-parleurs : boomer de 15 cm, médium de 15 cm<br />

IsoFlare avec tweeter à dôme de 25 mm en titane et<br />

chambre de compression<br />

•Puissance d’ampli recommandée : 35 à 150 watts<br />

•Puissance admissible en régime continu : 75 watts RMS<br />

•Sensibilité (2,83 volts à 1 m) : 90 dB<br />

•Impédance nominale : 8 ohms<br />

•Réponse en fréquence (-6 dB typique dans la pièce) :<br />

36 Hz à 34 kHz<br />

•Fréquences de coupure du filtre : 250 Hz et 1,7 kHz<br />

(passe-bas de second ordre et passe-haut de premier<br />

ordre)<br />

•Dimensions : 984 x 200 x 320 mm<br />

•Poids : 18,9 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


62 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

par des entretoises qui prennent appui sur l’arrière<br />

des châssis des haut-parleurs.<br />

Une restitution à la fois très physique et<br />

d’une rare cohérence dans le médium-aigu<br />

Les Fyne Audio F501 sont des enceintes plutôt<br />

faciles à vivre, à installer et à alimenter. Il leur<br />

faut juste un ampli qui a un peu de poigne (de<br />

bonnes capacités en courant et un bon facteur<br />

d’amortissement) pour tirer pleinement parti de<br />

leur registre grave. Elles n’ont cependant pas<br />

d’embonpoint excessif ou de coloration dans ce<br />

domaine et, grâce à leur système d’évent bass-reflex<br />

qui rayonne à 360°, elles ne craignent pas trop la<br />

proximité arrière d’un mur.<br />

À leur écoute, on reconnaît en quelque sorte l’école<br />

écossaise. La signature sonore nous fait un peu<br />

penser à celle des excellentes Linn Majik 140. Le bas<br />

du spectre est très charpenté, très physique tout<br />

en étant très bien tenu. Cela donne à la restitution<br />

sonore une superbe consistance, une sorte de<br />

matérialité très plaisante. Un pied de grosse caisse<br />

se ressent dans le ventre. La contrebasse n’a pas un<br />

volume réduit à quelques litres.<br />

Parallèlement à cette densité, cet impact dans le<br />

bas du spectre, les Fyne Audio F501 concilient la<br />

cohérence d’un haut-parleur coaxial dans le médium<br />

avec l’énergie d’un tweeter à pavillon et chambre<br />

de compression dans l’aigu. Encore une fois, les<br />

paramètres sont extrêmement bien maîtrisés.<br />

On remarque certes une directivité légèrement<br />

prononcée, mais le haut du spectre n’a rien de<br />

criard ou de projeté. Au contraire, il s’intègre<br />

avec beaucoup de douceur et cohésion tout en<br />

donnant un caractère aéré et ouvert. La scène<br />

stéréophonique en bénéficie en premier lieu avec à<br />

la fois des dimensions généreuses, de la profondeur,<br />

du relief, mais aussi beaucoup de présence au<br />

centre sur les voix. Les Fyne Audio F501 sont des<br />

enceintes à la fois énergiques, physiques et d’une<br />

rare cohérence dans leur gamme de prix. Ce sont<br />

des modèles particulièrement réussis qui méritent<br />

amplement notre label <strong>ON</strong>-TopAudio Award.<br />


Vous êtes<br />

plutôt<br />

tubes ou<br />

HamySoundNewshybride ?<br />

HTA-25B<br />

Amplificateurintégréhybride<br />

avecconvertiseurnumérique<br />

etuneentréesansfilBluetooth<br />

HTA-700B<br />

Amplificateurintrégréhybrideavecconvertiseur<br />

numérique24bits/192KHzetuneentréesansfilBluetooth<br />

HTA-800& HTA-1200<br />

Amplificateursintégréshybrides<br />

avecconvertiseurnumérique<br />

24bits/192KHzetuneentréephono<br />

HTA-2000B<br />

Amplificateurintégréhybrideavec<br />

Dac32bits/384KHz,uneentréephonoMM/MC et<br />

uneentréesansfilBluetooth<br />

TTA-500<br />

AmplificateurintégréàtubesEL34<br />

enClasA/Bavecsélection<br />

enmodepentodeou<br />

triodeetuneentréedirecte<br />

pourl’utilisercommeunampli<br />

TTA-1000<br />

AmplificateurintégrédepuisanceàtubesKT88enClasAavecentréephonoMM/MC<br />

www.taga-audio.fr<br />

www.hamysound.com<br />

Tél.:0147884702<br />

informationsetpointsdevente


64 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

LYNGDORF<br />

FR-1<br />

En marge de ses électroniques, et notamment ses amplificateurs hifi<br />

numériques dotés d’un système de correction acoustique très efficace,<br />

la marque danoise Lyngdorf propose deux modèles d’enceintes<br />

murales. Nous avons testé la plus récente, la FR-1, qui malgré la<br />

grande finesse de son coffret se suffit à elle-même dans le grave.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

1400 €<br />

La gamme Lyngdorf comporte maintenant deux<br />

systèmes d’enceintes. Il y avait déjà depuis plus d’un<br />

an l’enceinte murale MH-2 (800 € la paire) équipée<br />

d’un boomer de 13,5 cm, très discrète, mais qu’il<br />

fallait de préférence compléter par le caisson de<br />

grave BW-2 (1100 € l’unité) doté d’un woofer de 25<br />

cm, pour obtenir une réponse en fréquence étendue<br />

dans le bas du spectre.<br />

La nouvelle enceinte murale Lyngdorf FR-1 a<br />

pour vocation de se suffire à elle-même, de ne<br />

pas nécessiter l’utilisation d’un caisson de grave<br />

additionnel. Pour cela, tout en restant très fine (10,5<br />

cm seulement, sans cache haut-parleur), elle prend<br />

du volume en largeur (34 cm) et en hauteur (57<br />

cm). Elle est également dotée d’un boomer plus<br />

grand, de 16,5 cm de diamètre. Et surtout, sa charge<br />

acoustique n’est plus close, mais couplée avec<br />

l’extérieur par un très grand radiateur passif de 20,5<br />

cm de diamètre qui décuple les capacités dans les<br />

basses fréquences.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

65<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte murale, 2 voies, à radiateur passif<br />

•Puissance admissible : 100 watts<br />

•Impédance nominale : 4 Ω<br />

•Tweeter : à dôme textile de 25 m<br />

•Boomer : 16,5 cm à membrane en aluminium<br />

•Radiateur passif : 20,5 cm à membrane en aluminium<br />

•Ebénisterie : en MDF, d’un volume de 13,5 litres<br />

•Réponse en fréquence (-3 dB) : 50 Hz à 20 kHz<br />

•Niveau SPL maximum : 101 dB RMS sur bruit rose, 107 dB<br />

en crête<br />

•Sensibilité : 89 dB (2.87V/1m)<br />

•Frénquence de coupure du filtre : 2.2 kHz<br />

•Dimensions : 34 x 57 x 11,5 cm<br />

•Poids : 8,4 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité<br />

Des haut-parleurs optimisés pour une haute<br />

tenue en puissance<br />

L’ébénisterie de la Lyngdorf est d’une construction<br />

toute simple, avec une finition très propre que<br />

l’on peut choisir en blanc satiné ou noir laqué. Elle<br />

est réalisée en panneaux de médium de 16 mm<br />

d’épaisseur. Les prises à l’arrière sont encastrées<br />

dans un renfoncement. De solides inserts et une<br />

patère métalliques sont prévus à l’arrière, pour une<br />

fixation murale, ainsi qu’une rainure, pour laisser<br />

passer le câble de raccordement. La charge interne<br />

est amortie par du Dacron.<br />

Le tweeter est un modèle à dôme en textile<br />

imprégné de résine polyamide. Le boomer et le<br />

radiateur passif ont des membranes en aluminium<br />

et des châssis en alliage métallique moulé. Une<br />

attention particulière a été portée à la tenue en<br />

puissance. La bobine du boomer est de 35 mm.<br />

Celle du tweeter utilise un support en fibres de verre<br />

et le moteur néodyme de ce transducteur est armé<br />

de petites ailettes de refroidissement.<br />

Des enceintes murales qui se suffisent<br />

réellement à elles-mêmes<br />

Depuis quelques années, on voit apparaître de plus<br />

en plus de haut-parleurs encastrables et enceintes<br />

murales de haut niveau, capables d’apporter des<br />

performances réellement audiophiles. Cela répond<br />

à une demande du marché et beaucoup de progrès<br />

ont été réalisés dans ce domaine. On s’en est rendu<br />

compte avec le test des très bonnes enceintes<br />

Artcoustic CPH-10P. Nous avons également assisté à<br />

d’excellentes démonstrations à partir des immenses<br />

haut-parleurs encastrables Dali S280. Il est loin le<br />

temps où les produits de ce type n’étaient bons<br />

qu’à assurer la vulgaire sonorisation d’ambiance<br />

dans des lieux publics. Ils peuvent maintenant<br />

intégrer des systèmes Hi-Fi ou Home Cinéma haut<br />

de gamme.<br />

Dans ce sens, les Lyngdorf FR-1 remplissent bien<br />

leur mission. Elles sont très faciles à installer. Quand<br />

on les pose sur un support, elles tiennent debout<br />

uuu


66 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

toutes seules et il est aisé de les accrocher au mur.<br />

Elles restent aussi discrètes et prennent un minimum<br />

de place.<br />

À l’écoute, les Lyngdorf FR-1 se suffisent réellement<br />

à elles-mêmes. À bas régime, elles délivrent déjà<br />

un grave très musclé et profond. Leur équilibre est<br />

légèrement physiologique, ce qui est fort agréable<br />

à volume d’écoute modéré ou moyen. Quand on<br />

pousse le niveau, les basses deviennent même<br />

impressionnantes. On note cependant un petit<br />

phénomène de compression et tassement de la<br />

dynamique. Les graves peuvent avoir un caractère<br />

un peu répétitif et un «ronron» un peu pneumatique.<br />

L’i<strong>mag</strong>e stéréophonique pourrait se développer un<br />

peu plus en largeur et en profondeur. En outre, ces<br />

enceintes Lyngdorf gagneraient à avoir un tweeter<br />

plus haut de gamme, pour gagner en finesse et en<br />

définition dans les aigus.<br />

C’est là qu’intervient l’ampli Lyngdorf TDAI-3400<br />

avec lequel nous avons testé ces enceintes FR-1<br />

(le petit modèle TDAI-2170 aurait aussi très bien<br />

fait l’affaire). La correction acoustique RoomPerfect<br />

dont il dispose est idéale pour compenser les<br />

limitations induites par la vocation murale de ces<br />

enceintes. Après mesure et correction enclenchée,<br />

l’i<strong>mag</strong>e stéréophonique gagne en aération,<br />

les timbres se rééquilibrent, le grave s’égalise,<br />

devient plus propre. Les enceintes Lyngdorf FR-1<br />

nous semblent en outre parfaitement conçues<br />

pour fonctionner dans ces conditions. Leur tenue<br />

en puissance étant de bon niveau, le système<br />

RoomPerfect peut les pousser fort sans risque de<br />

dérapage. On obtient alors un son puissant et<br />

maîtrisé. C’est dans ce cadre que les Lyngdorf FR-1<br />

nous semblent les plus intéressantes.<br />


Testurteil<br />

AUDIO TEST<br />

5.2017<br />

ausgezeichnet<br />

Micromega M-<strong>ON</strong>E 100<br />

www.audio-test.at<br />

lite 2017<br />

1,1<br />

Referenzklasse<br />

www.lite-<strong>mag</strong>azin.de<br />

LA MUSIQUE SANS COMPROMIS<br />

Un concept révolutionnaire tout-en-un basé sur trois ans de recherche et développement.<br />

Conçu en double mono, cet amplificateur intégré classe A/B de 2 x 150 W sous 8 ohms<br />

embarque l’intégralité des connectiques, de la platine vinyle au réseau.<br />

Le système de calibration électro-acoustique M.A.R.S mesure et traîte les résonances néfastes<br />

présentes dans votre pièce pour une écoute naturelle et épurée.<br />

Prenez le contrôle avec l’application Micromega disponible sur iOS et Android.<br />

Pour un produit unique, définissez vous même la couleur<br />

de votre amplificateur sur notre site internet.<br />

Vivez l’expérience Micromega dans le réseau de revendeurs spécialisés.<br />

Micromega est distribué en France exclusivement par Focal.<br />

www.micromega.com


68 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

M<strong>ON</strong>ITOR<br />

AUDIO<br />

1300 €<br />

Studio<br />

La Studio est une enceinte à part dans la<br />

gamme Monitor Audio. Elle ne fait pas partie<br />

d’une série de plusieurs modèles développés<br />

sur les mêmes bases à partir de haut-parleurs<br />

similaires. Elle représente en quelque sorte<br />

un exercice de style auquel s’est adonnée la<br />

marque anglaise quadragénaire, montrant<br />

que malgré son expérience et son ancienneté,<br />

ses équipes ne s’endorment pas sur leurs<br />

lauriers et leurs acquis. Ainsi la Monitor Studio<br />

est-elle conçue comme une bête de course<br />

ultra-compacte... Voyons si ce n’est qu’une<br />

démonstration technique ou si elle tient<br />

également la route pour écouter de la musique<br />

au quotidien. par Pierre Stemmelin<br />

Monitor Audio est une société britannique,<br />

fondée en 1972 par un certain Mo Iqbal. Elle<br />

s’est rapidement installée à Rayleigh dans<br />

l’Essex. Aujourd’hui, ses bureaux de recherches<br />

et développement s’y trouvent toujours, même<br />

si sa production est localisée en Chine. Elle a<br />

pour particularité d’être toujours détenue par<br />

des capitaux privés et d’avoir récemment fait<br />

l’acquisition de la marque d’électroniques anglaises<br />

Roksan.<br />

L’autre particularité de cette marque anglaise, qui<br />

conçoit et fabrique ses propres haut-parleurs, est de<br />

s’être intéressée très tôt, dès le milieu des années<br />

1980, aux transducteurs à membranes en métal aussi<br />

bien pour la reproduction de l’aigu que celle du<br />

registre grave. Son premier boomer de type C-CAM<br />

(Ceramic-Coated Aluminium/Magnesium) remonte<br />

à 1991.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

69<br />

Un ovni dans la gamme Monitor Audio<br />

La Monitor Audio Studio est, comme nous<br />

l’évoquions en introduction, un concept unique<br />

dans la gamme de la marque anglaise, puisqu’elle<br />

n’est rattachée à aucune autre ligne de produits.<br />

Elle joue le rôle de petite vitrine technologique,<br />

mais heureusement n’en a pas le prix puisqu’elle<br />

reste encore fort abordable : 1300 € la paire ou 1800<br />

€ avec ses superbes pieds dédiés, réalisés en acier,<br />

aluminium extrudé et fonte métallique.<br />

La Monitor Audio Studio se veut donc un concentré<br />

de savoir-faire. Son coffret très compact est décliné<br />

en trois finitions : peinture satinée blanche, grise ou<br />

noire. Facile à caser, de par ses dimensions réduites,<br />

il revêt un aspect très technique et relativement haut<br />

de gamme, surtout lorsqu’il est vissé sur son pied<br />

dédié.<br />

Les haut-parleurs à membranes en métal et le baffle<br />

en partie en métal moulé renforcent cet aspect<br />

technique et moderne. Les deux boomers de 10<br />

cm sont similaires à ceux que l’on trouve sur la<br />

série haut de gamme Platinum II de Monitor Audio,<br />

en version miniature. Ils sont dotés d’un châssis<br />

en polymère haut de gamme et d’une membrane<br />

sandwich, formée d’une couche d’aluminium et<br />

céramique (de type C-CAM propre à la marque) sur<br />

une structure en nid d’abeilles.<br />

Au centre, entre ces deux boomers se trouve le<br />

tweeter de type MDP (Micro Pleated Diaphragm)<br />

protégé par une jolie plaque métallique fine, à<br />

découpes également en nid d’abeilles. Ce tweeter<br />

est équipé d’une membrane de type ruban de 3,3<br />

x 4,4 cm, plissée en accordéon, qui offrirait une<br />

surface d’émission jusqu’à 8 fois supérieure à celle<br />

d’un dôme classique de 25 mm, tout en permettant<br />

de monter très haut en fréquence, jusqu’à plus de<br />

60 kHz. Il s’apparente à un modèle de type AMT (Air<br />

Motion Transformer).<br />

L’ébénisterie qui accueille ces haut-parleurs est<br />

réalisée en panneaux de médium de bonne<br />

épaisseur (16 mm). Sur ce point, la construction<br />

est relativement traditionnelle, mais le système de<br />

fixation des haut-parleurs l’est beaucoup moins. Il<br />

consiste en une pièce de fonte métallique moulée,<br />

formant une triple couronne avec amorces de<br />

pavillons qui vient plaquer le tweeter et les deux<br />

boomers à la façade de l’enceinte. L’ensemble<br />

est maintenu sous tension par deux grandes<br />

tiges filetées, qui traversent toute l’ébénisterie et<br />

viennent s’ancrer dans son dos.<br />

L’accord de la charge est réalisé en bass-reflex par<br />

deux évents laminaires dorsaux à embouchures de<br />

type HiVe II, à bords striés et évasés afin d’optimiser<br />

les flux d’air. On remarque aussi la qualité des très<br />

belles prises de raccordement en rhodium et des<br />

composants du filtre : capacités polypropylène, self<br />

sans noyau ou à noyau en acier laminé.<br />

Des enceintes compactes qui savent se faire<br />

cajoleuses, mais aussi mettre les points sur<br />

les «i» et se montrer énergisantes<br />

Les Monitor Audio Studio portent bien leur nom.<br />

À leur écoute, on est totalement dans l’esprit de<br />

moniteurs de proximité utilisés dans les studios<br />

d’enregistrement professionnel. Elles ont de la voix<br />

et de la puissance et sont aussi très bien adaptées<br />

pour une petite surface dans laquelle on ne dispose<br />

pas de plusieurs mètres de recul. Mais attention, ce<br />

ne sont pas du tout les petites enceintes sages que<br />

l’on aurait pu i<strong>mag</strong>iner au premier abord.<br />

On s’en aperçoit déjà à niveau modéré, sur la<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte de bibliothèque, 2 voies, bass-reflex<br />

•Boomers : 2x 10 cm type RDT II<br />

•Tweeter : de type MPD à diaphragme plissé couvrant<br />

3,3 x 4,4 cm<br />

•Réponse en fréquence (-6 dB) : 48 Hz à 60 kHz<br />

•Rendement : 86 dB/1 W/1 m<br />

•Impédance nominale/mini : 4/2,9 Ω<br />

•Niveau maximum SPL : 110 dB(A) (paire)<br />

•Puissance RMS admissible : 100 W<br />

•Puissance d’ampli recommandée : 40 à 100 W<br />

•Fréquence de coupure du filtre : 2,7 kHz<br />

•Dimensions : 340 mm x 156,2 mm x 360,9 mm<br />

•Poids : 8 kg<br />

•Pied en option : 625,5 mm x 296,2 mm x 324,7<br />

•Prix : 1300 € la paire (+ 500 € pour les pieds optionnels)<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité<br />

uuu


70 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

chanson «Lune et l’autre» de Vendredi sur Mer. Les<br />

Monitor Audio Studio transcrivent parfaitement la<br />

tension forte qui anime ce morceau faussement<br />

planant. On se laisse très vite prendre par le rythme<br />

qui commence doucement, mais devient petit à<br />

petit presque frénétique, soutenu par la voix de<br />

la chanteuse qui évolue de la douceur cajoleuse à<br />

l’autorité nerveuse.<br />

Idem, en montant un peu le volume avec «Changes»<br />

de DeJ Loaf. Les basses ne sont pas d’une<br />

profondeur abyssale, ce qui est normal compte tenu<br />

de la taille des boomers, mais cela envoie fort en<br />

matière d’énergie sur le rythme, les cuivres, la voix...<br />

sans hésiter à piquer un peu dans l’aigu. Sur le plan<br />

de l’articulation et de la vigueur, les Monitor Audio<br />

Studio sont jouissives dès les premiers décibels. La<br />

musique est énergique, et même énervée à souhait.<br />

En écoutant «Girl» de Kelora, on obtient, toujours<br />

sans avoir besoin de pousser le volume, une très<br />

bonne transcription de l’ambiance. Lorsque l’on est<br />

bien calé entre les deux enceintes et avec peu de<br />

recul, le rendu de l’i<strong>mag</strong>e stéréo est holographique.<br />

C’est très réussi.<br />

Nous avons beaucoup apprécié la clarté, le<br />

tempérament très énergique, sportif et direct de<br />

ces enceintes Monitor Audio Studio. Elles n’essaient<br />

pas d’enjoliver les timbres ni de faire dans la<br />

transcription sirupeuse à l’eau de rose. En même<br />

temps, elles évitent la sécheresse et ne rechignent<br />

pas à mettre un peu de rondeur dans le bas et de<br />

la brillance dans le haut du spectre. L’équilibre<br />

est légèrement physiologique tout en conservant<br />

une belle ouverture dans le médium et parfois<br />

une surprenante présence, notamment sur les voix<br />

féminines.<br />

En finissant avec la chanson «&Burn» de Billie Eilish<br />

avec Vince Staples, le rythme est superbement<br />

campé, frappé et tenu en début de morceau. Ses<br />

extensions sont franches, brutales comme il le faut.<br />

Les bruits de respiration à droite et à gauche se<br />

répondent tandis que la voix de la chanteuse reste<br />

toute douce, mais aussi bien articulée au centre.<br />

Les Monitor Audio Studio ont bien quelques<br />

défauts. Leur grave, si on le sollicite beaucoup, peut<br />

avoir quelques dérives pneumatiques et l’aigu, à<br />

partir de certaines sources, peut se montrer très<br />

(trop) clair. Mais ce sont surtout des enceintes très<br />

attachantes qui vous font vivre la musique avec<br />

énergie, à la fois précises, pointues et d’une douce<br />

définition.<br />


Pro<br />

La Haute Fidélité<br />

Démocratique<br />

Véritable condensé de technologies, le DAC<br />

Streamer iDSD Pro offre des performances<br />

musicales inégalables à ce prix. Connexion<br />

USB3.0, AES/EBU, BNC + Synchro Horloge.<br />

Puces Burr Brown BitPerfect (DSD1024).<br />

Ampli casque 4000mW à tubes (GE5670).<br />

Sorties Transistors ou Tube. Compatible AirPlay,<br />

DLNA...<br />

La référence disques et accessoires audiophiles depuis 1997.<br />

www.elitediffusion.com


72 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

NEAT<br />

ACOUSTICS<br />

Iota Alpha<br />

Voici une enceinte qui change un peu de<br />

l’ordinaire. Est-ce un modèle de bibliothèque<br />

ou une minuscule colonne ? Difficile à dire<br />

au premier abord. En tous cas, ce que l’on<br />

peut déjà vous annoncer, c’est que cette Neat<br />

Acoustics Iota Alpha délivre un registre grave<br />

terriblement virulent compte tenu de son<br />

format très compact. par Pierre Stemmelin<br />

1680 €<br />

Neat Acoustics est une marque anglaise que nous<br />

suivons depuis longtemps. Nous avons déjà publié<br />

des actualités la concernant et étions impatients<br />

de la voir à nouveau distribuée en France. Elle<br />

se consacre exclusivement au développement<br />

d’enceintes acoustiques. Sa production est «made<br />

in UK» et donc pas délocalisée.<br />

L’une des marques de fabrique, que l’on retrouve<br />

sur toutes les enceintes haut de gamme de<br />

Neat, est l’utilisation pour le grave d’un montage<br />

isobarique, ou push-pull. Celui-ci consiste en deux<br />

boomers identiques montés l’un derrière l’autre<br />

et accordés en bass-reflex, dont un seul est visible<br />

de l’extérieur de l’enceinte. Il permet de diviser la<br />

fréquence de résonance par deux par rapport au<br />

même boomer utilisé seul, donc de descendre plus<br />

bas dans les basses et cela tout en divisant aussi le<br />

volume de charge par deux.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

73<br />

Spécifications<br />

•Type : mini-colonne, 2,5 voies, bass-reflex<br />

•Tweeter : à ruban de 5 x 1,8 cm<br />

•Bommer : 11,5 cm à membrane en papier enduit<br />

•Woofer : 14,5 cm à membrane en papier enduit<br />

•Sensibilité : 86 dB/2,83 V<br />

•Plage de fréquence : 33 Hz à 22 kHz<br />

•Dimensions : 45 x 20 x 16 cm (hors pointes)<br />

•Poids : 6,3 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité<br />

Du fait de son prix relativement abordable, la petite<br />

Neat Iota Alpha ne bénéficie pas de ce type de<br />

montage. Cependant, nous verrons à l’écoute que<br />

sa filiation avec les modèles haut de gamme de la<br />

marque saute vite aux oreilles.<br />

De mini enceintes à la silhouette originale,<br />

prévues pour se poser au sol<br />

La Neat Acoustics Iota Alpha possède un coffret<br />

qui atteint 45 cm de haut. Habituellement, un<br />

modèle de cette taille devrait être une enceinte<br />

de bibliothèque prévue pour être montée sur un<br />

meuble, un pied ou une étagère. Mais elle prend<br />

la forme d’une petite colonne d’à peine 16 cm de<br />

profondeur pour 20 cm de large et Neat l’a conçue<br />

avant tout pour se poser au sol. Aussi pour relever<br />

le niveau de la scène sonore, le haut de la Iota<br />

Alpha est-il un pan incliné sur lequel sont installés<br />

le boomer et le tweeter, qui rayonnent vers le haut<br />

suivant un angle d’environ 30°.<br />

Ces deux haut-parleurs fonctionnent en charge<br />

close à partir du petit compartiment interne<br />

aménagé au sommet de l’enceinte. Le tweeter est<br />

un modèle à ruban de 5 cm de long pour un peu<br />

moins de 2 cm de large. Le boomer est une unité de<br />

11,5 cm de diamètre à membrane en papier enduit.<br />

Il provient de chez Peerles, un fabricant réputé, et<br />

porte la référence HDS-P830870.<br />

Pour épauler ce boomer dans le bas du spectre,<br />

un woofer est installé en dessous du coffret de la<br />

Neat Iota Alpha et utilise tout le volume du bas en<br />

charge bass-reflex accordée par un évent arrière.<br />

Ce woofer de 14,5 cm est également de marque<br />

Peerless (référence : SDS-P830656) et dispose d’une<br />

membrane en papier enduit.<br />

L’ébénisterie de la Neat Acoustics Iota Alpha est<br />

quant à elle construite en panneaux de médium<br />

de 13 mm d’épaisseur. Cette construction a l’air<br />

simple, mais on remarque le soin artisanal apporté<br />

aux détails, à l’amortissement et aux renforts<br />

internes. Les composants de filtre sont de qualité<br />

uuu


74 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

et très largement dimensionnés. Les parois internes<br />

reçoivent même un traitement de faveur, avec un<br />

placage en bois véritable. La finition extérieure, elle,<br />

peut être choisie en peinture blanche satinée, noyer<br />

américain, chêne naturel ou teinté noir.<br />

À l’écoute : des enceintes trop sympa qui<br />

ont le Mojo<br />

Pour mettre en place les Neat Acoustics Iota Alpha,<br />

il est indispensable de les monter sur leurs pointes<br />

fournies, d’environ 4 cm de haut, afin de dégager le<br />

woofer monté en dessous de leur ébénisterie. Il est<br />

possible de les installer sur un meuble bas ou une<br />

étagère pas trop haute. On regrette donc qu’elles<br />

ne soient pas équipées d’une base pleine ou de<br />

pieds à patins en caoutchouc. Si le support n’est pas<br />

adapté aux pointes, afin de ne pas le rayer, il faudra<br />

utiliser les coupelles fournies. Cependant, les Iota<br />

Alpha fonctionnent mieux lorsqu’elles sont posées<br />

au sol, ce pour quoi elles sont prévues. L’i<strong>mag</strong>e<br />

sonore est seulement un peu moins haute que ce à<br />

quoi on est habitué.<br />

En termes de performances, ces enceintes ont des<br />

limites. Leur rendement n’est pas très élevé, de<br />

même que leur puissance acoustique maximale.<br />

Elles n’explorent pas non plus les premières octaves<br />

du spectre. Malgré tout, on n’a absolument pas<br />

l’impression d’écouter de petites enceintes. Leur<br />

scène sonore a beaucoup d’ampleur. Elle est toute<br />

en relief lorsque l’on est en face des deux enceintes<br />

bien calé au centre, mais elle remplit aussi très<br />

bien l’espace lorsque l’on se déplace et se balade,<br />

même depuis une pièce adjacente avec la porte<br />

ouverte. Les Neat Acoustics Iota Alpha ont une<br />

propension assez rare à faire rayonner la musique<br />

dans tout un appartement ou une maison, de façon<br />

particulièrement agréable, un peu dans l’esprit<br />

«lounge». Elles ne sont pas totalement neutres.<br />

Leur équilibre est légèrement physiologique, avec<br />

des basses très présentes et des aigus vifs, alertes.<br />

Cela peut justement beaucoup plaire, car elles<br />

expriment leur personnalité avec beaucoup de<br />

talent, que l’on soit installé tout proche d’elles ou<br />

beaucoup plus éloigné. Leur registre médium est<br />

ouvert et expressif, très chantant. Il n’est pas étouffé<br />

par le grave. Celui-ci est pourtant particulièrement<br />

copieux. Mais il ne bave pas. Il cogne même plutôt<br />

bien, développe beaucoup de nuances et affiche un<br />

excellent groove, très entraînant.<br />

Les Neat Acoustics Iota Alpha sont de mini<br />

enceintes colonnes HiFi totalement atypiques et très<br />

attachantes.<br />


Opération reprise<br />

Advance Paris<br />

Accédez à la qualité de la préamplification<br />

et de l’amplification séparées<br />

Bénéficiez d’une offre de reprise de 400€, à déduire<br />

immédiatement sur l’achat d’un ensemble composé d’un<br />

préamplificateur PX1 noir et d’un amplificateur BX1 noir.<br />

Payez cet ensemble 1480€ TTC en rapportant à votre<br />

revendeur n’importe quel appareil audio de votre choix.<br />

* Pour obtenir plus d’information sur les modalités de<br />

cette opération reprise, contacter notre équipe par<br />

téléphone au 0 160 185 900 du lundi au vendredi<br />

de 9h à 18h ou par mail sur info@advance-acoustic.com<br />

** Offre limitée à la France métropolitaine<br />

*** Offre limitée à 200 ensembles.<br />

ADVANCE<br />

PARIS<br />

www.advance-acoustic.com<br />

info@advance-acoustic.com


76 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Q ACOUSTICS<br />

Concept 20<br />

Chez Q Acoustics, la série Concept tient une place à part. Elle ne compte que trois<br />

modèles conçus pour être des vitrines technologiques, des démonstrations, chacune<br />

dans leur catégorie, de ce que la marque anglaise sait faire de mieux. La Concept<br />

20 constitue ainsi l’enceinte de bibliothèque la plus chère du catalogue. Elle est<br />

auréolée de très nombreuses distinctions des médias spécialisés, mais cela ne<br />

l’empêche pas de rester fort abordable.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

500 €<br />

Depuis sa création en 2006, la marque anglaise<br />

est une championne des petites enceintes hifi à la<br />

fois très abordables et aussi très audiophiles. Dans<br />

sa courte carrière, les très nombreux prix qu’elle a<br />

reçus de la part de la presse audiophile attestent de<br />

sa réussite.<br />

La Concept 20 n’est plus une nouveauté puisque<br />

sa naissance remonte à 2011, mais elle demeure<br />

pleinement d’actualité et incarne toujours<br />

parfaitement l’esprit de la marque.<br />

Une enceinte hifi à double ébénisterie,<br />

flottante et découplée<br />

La Concept 20 reprend la forme et les proportions<br />

assez caractéristiques des autres enceintes de<br />

bibliothèque de Q Acoustics. Son baffle est assez<br />

ramassé, plaçant les deux haut-parleurs au plus<br />

proche l’un de l’autre afin de concentrer leurs<br />

centres d’émission, ce qui est théoriquement l’idéal<br />

pour la mise en phase et la stabilité de l’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique. La hauteur de l’enceinte est donc<br />

réduite. Du coup, «par contraste», l’ébénisterie avec<br />

ses arêtes fortement arrondies paraît relativement<br />

profonde.<br />

La plaque d’aluminium en façade, à l’aspect de<br />

surface finement granuleux pour limiter les effets<br />

miroir et les réflexions parasites, renforce cette<br />

impression. Sa plus grande découpe s’ajuste très<br />

précisément autour de l’équipage mobile du<br />

boomer, formant une amorce de pavillon et ne<br />

laissant aucune bordure apparente susceptible de


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

77<br />

gêner la fluidité de la propagation des ondes.<br />

Ce boomer est un modèle de 13,5 cm de diamètre à<br />

membrane en papier renforcé par fibre de carbone<br />

et recouvert de poudre de céramique, associé à une<br />

forte motorisation utilisant un double aimant ferrite.<br />

Le tweeter est à dôme en textile imprégné de 25<br />

mm à large suspension périphérique, fait du même<br />

tissu. Il bénéficie lui aussi d’une amorce de pavillon<br />

et surtout, il est monté de façon découplée par<br />

rapport au coffret, grâce à une bague de maintien<br />

souple en silicone ou caoutchouc synthétique.<br />

Découpler, amortir, empêcher au maximum la<br />

transmission de vibrations parasites ont été les mots<br />

d’ordre principaux lors de la conception de cette<br />

petite enceinte Q Acoustics Concept 20. Pour cela,<br />

son ébénisterie adopte une structure brevetée,<br />

dite «Gelcore», assez particulière. Ses parois<br />

internes et externes, en panneaux de médium de<br />

10 mm, sont «désolidarisées» par le biais d’un gel<br />

amortissant non adhésif. C’est en quelque sorte une<br />

construction façon poupée russe.<br />

La somme d’optimisations dont a fait l’objet la<br />

Q Acoustics Concept 20 est donc relativement<br />

rare compte tenu de son prix. À cela s’ajoute sa<br />

finition noire ou blanche en laque multicouche<br />

extrêmement propre, à l’aspect même assez<br />

luxueux. Nous n’avons pas pu démonter<br />

entièrement l’enceinte comme nous aimons le faire<br />

habituellement (d’où l’absence de photos détaillées<br />

des moteurs des haut-parleurs dans ce test).<br />

Néanmoins, nous avons pu inspecter l’intérieur,<br />

notamment le filtre qui utilise de nombreux<br />

composants audiophiles (grosses selfs, capacités<br />

MKP, résistances cémentées).<br />

Q Acoustics Concept à l’écoute : des<br />

enceintes évidentes<br />

Des pieds spécifiquement conçus pour les Concept<br />

20 sont proposés en option. Mesurant 65 cm de<br />

haut, ils sont très sérieusement réalisés, lourds,<br />

stables et efficaces. Cependant, leur esthétique,<br />

signée d’un trépied triangulaire en verre, ne nous a<br />

pas franchement séduit et à 300 € la paire, ces pieds<br />

ne nous semblent pas totalement indispensables.<br />

Les Concept 20 fonctionnent déjà très bien<br />

simplement posées sur un buffet. Q Acoustics a<br />

même eu le chic de mettre dans leur carton des<br />

petits patins en caoutchouc à picots qui s’insèrent<br />

dans les pas de vis de fixation, laissés vacants par les<br />

pieds, sous les enceintes.<br />

À l’écoute, il ne nous pas fallu 30 secondes pour<br />

nous rendre compte que ces Q Acoustics Concept<br />

20 marchent extrêmement bien. Elles sonnent, sont<br />

naturelles, spontanées, harmonieuses, mélodieuses,<br />

articulées... Si l’on doit analyser les choses un peu<br />

uuu


78 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

plus en détail, le grave est d’une très bonne tenue<br />

pour des petites enceintes, avec juste ce qu’il faut<br />

de rondeur, sans excès. Si les enceintes sont placées<br />

près du mur, cela ne pose pas de problème, il suffit<br />

d’utiliser les bouchons en mousse livrés pour les<br />

évents d’accord bass-reflex arrière. L’aigu est d’une<br />

belle finesse et ouverture. Il est clair, limpide, mais<br />

ne vrille pas les tympans. L’i<strong>mag</strong>e sonore n’est pas<br />

étriquée. Elle a une belle ampleur, mais là encore,<br />

sans excès. Le médium surtout, est d’une très belle<br />

vivacité, très chantant et vif. Il donne aux voix une<br />

superbe présence tout en conservant leur naturel.<br />

Nous avons retrouvé Janelle Monáe sur «I Like That»<br />

avec une fraîcheur, une incarnation que nous avions<br />

un peu perdue sur bien des grosses enceintes<br />

écoutées précédemment et jusqu’à 3 ou 4 fois plus<br />

coûteuses que les Concept 20.<br />

Très vite, ces Q Acoustics nous ont donné envie<br />

d’abandonner notre rôle de testeur pour profiter<br />

de la musique. Le morceau de Jack White «Respect<br />

Commander» nous a interpellé par ses riffs de<br />

guitares, sa construction acoustique complexe<br />

comme cet artiste en a le secret. La chanson<br />

«Felicittà Puttana» du groupe Thegiornalisti, notre<br />

tube un peu facile de vacances d’été <strong>2018</strong> en Italie,<br />

est rapidement revenue. Les Q Acoutics Concept 20<br />

donnent envie de voyager en musique. Nous avons<br />

eu énormément de plaisir à les écouter. Certes, elles<br />

ont quelques limites, un grave pas extrêmement<br />

profond, une i<strong>mag</strong>e stéréophonique qui pourrait<br />

être un poil plus détaillée ou encore la tenue en<br />

puissance de petites enceintes. Cependant, ce sont<br />

de grandes réussites. Elles méritent totalement tous<br />

les prix qu’elles ont déjà reçus et un <strong>ON</strong> TopAudio<br />

Award en supplément.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte de bibliothèque, 2 voies, bass-reflex<br />

•Boomer : 13,5 cm<br />

•Tweeter : à dôme de 25 mm<br />

•Réponse en fréquence : 64 Hz à 22 kHz<br />

•Impédance nom./min. : 6/4 Ω<br />

•Sensibilité : 88 dB<br />

•Puissance d’ampli recommandée : 25 à 75 watts<br />

•Fréquence de coupure du filtre : 2,9 kHz<br />

•Dimensions : 265 x 282 x 170<br />

•Poids : 6 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité


80 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

S<strong>ON</strong>US FABER<br />

Sonetto V<br />

Sonus Faber, dont nous avons eu l’occasion de visiter les labos et unités de<br />

production, est un fabricant italien d’enceintes acoustiques qui a un style et une<br />

signature acoustique bien à lui. Ses dernières créations en date sont les modèles<br />

de la série Sonetto dévoilée sur le salon High End <strong>2018</strong> de Munich. Parmi elles,<br />

nous testons la colonne de taille intermédiaire, la Sonetto V, une belle ode<br />

acoustique à la «Dolce Vita». par Pierre Stemmelin<br />

4500 €<br />

Sonus Faber est le plus gros constructeur italien<br />

d’enceintes <strong>Hifi</strong> et Home Cinéma. Même si ses<br />

équipes ont beaucoup évolué depuis sa création<br />

et que la marque est maintenant détenue (au<br />

même titre que l’américain McIntosh) par le fonds<br />

français LBO France, il a su conserver son âme, ses<br />

méthodes de fabrication semi-artisanale qui font<br />

toute sa richesse et développer un style bien à lui,<br />

notamment grâce à son talentueux designer Livio<br />

Cucuzza et son chef de l’acoustique Paolo Tezzon.<br />

La colonne que nous testons ici fait partie de la<br />

nouvelle ligne Sonetto, qui s’inscrit à mi-chemin<br />

entre le sommet et l’entrée de gamme chez Sonus<br />

Faber. Cette ligne comporte huit références, deux<br />

enceintes compactes «de bibliothèque», deux<br />

voies centrales, un modèle mural et trois colonnes,<br />

dont la Sonetto V représente la référence de taille<br />

intermédiaire (entre la III et la VII).<br />

Un design très riche, mais emprunt d’épure<br />

et d’harmonie<br />

Ceux qui sont déjà tombés en arrêt devant la façade<br />

d’une cathédrale florentine aux enchevêtrements<br />

de marbres colorés, habillée de décorations et<br />

sculptures d’une richesse inouïe, comprendront<br />

facilement mon propos. Une des spécificités de<br />

l’art italien est de savoir produire des architectures<br />

extrêmement chargées, mais paradoxalement, qui<br />

donnent à la fois une sensation de grande épure,<br />

élégance et harmonie. Toute proportion gardée,<br />

on retrouve un peu de cela dans le dessin de la


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

81<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne, 3 voies, bass-reflex<br />

•Tweeter : à dôme textile de 29 mm<br />

•Médium : 15 cm en cellulose et fibre naturelle<br />

•Boomers : 2x 18 cm à membrane en aluminium<br />

•Fréquences de coupure du filtre : 235 Hz et 3 kHz<br />

•Réponse en fréquence : 38 Hz à 25 kHz<br />

•Sensibilité : 90 dB pour 2,83 V à 1 m<br />

•Impédance nominale : 4 ohms<br />

•Puissance d’ampli recommandée : 50 à 300 watts<br />

•Dimensions 1072 x 258 x 409 mm<br />

•Poids : 22,6 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité<br />

Sonus Faber Sonetto V. Il s’agit d’une grande<br />

colonne, d’un gabarit déjà certain, travaillant en<br />

trois voies à partir de quatre haut-parleurs. Elle est<br />

disponible habillée d’un placage en bois brun et<br />

blond aux veinures très marquées, en noir laqué<br />

ou en blanc mat. Sa ligne est à la fois très soignée<br />

et travaillée. La décoration est particulièrement<br />

riche. L’ébénisterie adopte une section en forme de<br />

luth (l’instrument de musique). Elle est recouverte<br />

en son sommet de cuir surpiqué. La forme du luth<br />

est reprise pour le support métallisé et strié du<br />

tweeter. La membrane du transducteur de médium<br />

n’a pas de cache-noyau. Celui-ci laisse place à une<br />

plaque décorative solidaire du moteur, portant les<br />

initiales de la marque, «SF». L’ensemble repose sur<br />

quatre beaux pieds armés de pointes réglables en<br />

hauteur, montés au bout de branches en métal. Il<br />

est indispensable de visser ces pieds sous l’enceinte<br />

lors de l’installation, car le large évent tubulaire<br />

d’accord bass-reflex débouche sous l’enceinte.<br />

Trois voies, quatre haut-parleurs haut de<br />

gamme et double charge interne<br />

La construction de l’ébénisterie de la Sonus Faber<br />

Sonetto V est réalisée en Italie tandis que les hautparleurs<br />

sont fabriqués sur cahiers des charges<br />

exclusifs par différents fournisseurs européens. Les<br />

flancs de l’enceinte font appel à des panneaux de<br />

médium d’environ 19 mm d’épaisseur, rainurés sur<br />

toute leur hauteur de manière à pouvoir prendre<br />

de savantes courbures. Le baffle, lui, est plus épais<br />

et semble usiné dans la masse afin d’offrir une<br />

référence mécanique plus solide aux haut-parleurs.<br />

En haut de ce baffle vient d’abord le tweeter à<br />

dôme en soie de 29 mm. Il utilise la technologie<br />

DAD (Damped Apex Dome) qui consiste en une<br />

toute petite pièce de mise en phase placée audessus<br />

du dôme en son centre, monté sur un arceau<br />

en plastique.<br />

Juste en dessous, le haut-parleur de médium de 15<br />

cm dispose d’une membrane en fibre naturelle et<br />

un mélange de papier (cellulose) séché à l’air. Cette<br />

membrane n’est pas un simple cône, mais adopte<br />

un profil de courbure exponentiel. Caractéristique<br />

des enceintes haut de gamme de Sonus Faber, elle<br />

est utilisée pour la première fois dans cette gamme<br />

de prix.<br />

Pour finir, les deux boomers de 18 cm adoptent des<br />

cônes en alliage d’aluminium avec cache-noyau<br />

concave.<br />

Les saladiers de tous ces haut-parleurs sont en<br />

métal moulé, avec de fines branches qui dégagent<br />

uuu


82 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

bien l’arrière des membranes. L’intérieur de<br />

l’ébénisterie, renforcée par plusieurs entretoises, est<br />

divisé en deux compartiments. Le compartiment du<br />

haut (entre un quart et un tiers du volume) est réservé<br />

à la charge close du transducteur de médium. Celui<br />

du bas constitue la charge bass-reflex des woofers. Il<br />

est très peu amorti, pour éviter d’étouffer le son.<br />

Le filtre chargé de répartir les fréquences entre les<br />

haut-parleurs est assez complexe, ce qui est habituel<br />

chez Sonus Faber ; il fait appel à de nombreux<br />

composants dûment sélectionnés, dont plusieurs<br />

haut de gamme.<br />

À l’écoute, les Sonus Faber Sonetto V<br />

séduisent par leur emphase et leur éloquence<br />

Les Sonus Faber Sonetto V ne font pas partie de<br />

ces enceintes ultra exigeantes qui demandent<br />

des électroniques extrêmement pointues pour<br />

fonctionner correctement. Elles ne vous sortiront pas<br />

de sifflements agressifs de serpent dans les aigus<br />

ou des borborygmes caverneux dans le grave si<br />

vous avez le malheur de mal les marier. Elles ont en<br />

outre un bon rendement, ce qui permet de les faire<br />

décoller avec seulement quelques dizaines de watts<br />

et de se concentrer sur la qualité de ces watts plutôt<br />

que sur la quantité. Ce sont des enceintes capables<br />

de décrire de grands espaces, de larges masses<br />

orchestrales. Leur i<strong>mag</strong>e stéréophonique a beaucoup<br />

d’ampleur, de même que leur registre grave. Les<br />

Sonus Faber ne sont donc pas faites pour de petites<br />

pièces. Elles méritent de l’espace et de vivre dans<br />

une pièce d’au moins 20 ou 25 m2.<br />

Avec leurs piètements un peu souples et leurs<br />

ébénisteries pas totalement exemptes de coloration,<br />

elles privilégient des basses expressives plutôt<br />

qu’hyper tendues ou retenues. Les Sonus Faber<br />

Sonetto V ne sont absolument pas raides, froides<br />

ou chirurgicales. Elles délivrent un son généreux.<br />

Leur registre médium est spécialement éloquent.<br />

Il a de l’emphase. Les voix ne sont pas noyées<br />

dans la musique. Elles prennent tout de suite de<br />

la puissance. Cependant, elles restent très bien<br />

intégrées au message. Elles ne sont pas projetées en<br />

avant, se détachant trop artificiellement.<br />

Les Sonus Faber Sonetto V savent prendre la<br />

musique dans sa globalité, lui donnant de la rondeur<br />

et de la brillance, mais sans jamais lui faire perdre<br />

sa cohérence. Ces enceintes italiennes ont de la<br />

personnalité tout en offrant un bel équilibre, des<br />

sonorités riches, une agréable sensation de puissance<br />

et d’espace. Ce sont de grandes enceintes à<br />

plusieurs titres.<br />


Des platines vinyles,<br />

la qualité allemande en plus...<br />

PPL


84 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

TRIANGLE<br />

Australe EZ<br />

Après avoir testé et attribué un <strong>ON</strong>-topaudio Award à l’enceinte de bibliothèque<br />

Titus EZ au printemps dernier, nous nous intéressons ici à l’autre extrémité de la<br />

série EZ de la marque française Triangle. L’Australe EZ est ainsi une très grande<br />

colonne conçue pour donner à la musique des dimensions et une spatialisation<br />

hors du commun, grâce à un registre grave très profond et des aigus qui<br />

rayonnent en bipôle. par Pierre Stemmelin<br />

3000 €<br />

La série Esprit EZ de Triangle a été lancée en 2014.<br />

Mais l’Autrale EZ est arrivée plus tard, annoncée<br />

pour la première fois sur le salon High End de<br />

Munich en 2017. Cette grande colonne qui vient<br />

coiffer la série a fait l’objet d’une étude bien<br />

particulière. En gagnant en volume, elle permet<br />

naturellement de délivrer une puissance acoustique<br />

supplémentaire et des basses plus profondes. Mais<br />

l’équipe de R&D de la marque française, pilotée par<br />

Sébastien Miquel, n’a pas voulu s’en tenir à cela.<br />

Elle s’est interrogée sur la manière d’apporter une<br />

dimension supplémentaire à la restitution sonore et<br />

pour cela, elle a décidé d’équiper l’Australe EZ d’un<br />

second tweeter sur son dos.<br />

Trois voies et six haut-parleurs pour une<br />

réponse en fréquences et une scène<br />

stéréophonique élargies<br />

La Triangle Australe EZ est une imposante<br />

colonne de plus d’un mètre de haut et 37 cm de<br />

profondeur hors socle. Cependant, elle conserve<br />

des proportions pas trop massives grâce à sa façade<br />

relativement étroite : seulement 20 cm de large. Elle


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

85<br />

Spécifications<br />

•Type : enceinte colonne, trois voies, bass-reflex<br />

•Boomers : 3x 16,5 cm à membrane en pulpe de bois et<br />

fibre de carbone<br />

•Médium : 16,5 cm à cône en papier<br />

•Tweeter : 2x dôme de 25 mm en titane<br />

•Réponse en fréquence à ±3 dB : 29 Hz à 22 kHz<br />

•Sensibilité : 92,5 dB/W/m<br />

•Impédance nominale/mini : 8/3,3 Ω<br />

•Puissance nominale/crête : 150/300 W<br />

•Fréquence de coupure du filtre : 310 Hz (3ème/2ème<br />

ordre), 3,9 kHz (2ème/4ème ordre)<br />

•Dimensions : 200 x 370 x 1130 mm hors socle,<br />

300 x 460 x 1170 avec socle<br />

•Poids : 38,8 kg<br />

•Finitions : hêtre noir, noyer, noir ou blanc laqué<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Design/finition<br />

Musicalité<br />

est montée sur un beau socle en verre, de 30 cm<br />

par 46 cm, qui lui offre une très bonne stabilité. Ce<br />

socle doit être assemblé lors de l’installation, il est<br />

découplé du corps principal de l’enceinte par un<br />

panneau de caoutchouc comportant de nombreux<br />

évidements afin d’optimiser l’amortissement des<br />

vibrations. Un jeu de quatre pointes de couplage, un<br />

autre de quatre coupelles antirayure et un troisième<br />

de quatre patins antidérapants sont fournis avec<br />

chaque enceinte afin de s’adapter à tout type de<br />

sols.<br />

La Triangle Australe EZ est configurée en trois voies.<br />

Elle utilise des haut-parleurs similaires à ceux de<br />

la Gaia EZ et de la Titus EZ que nous avons déjà<br />

testées, mais de plus grande taille et en plus grand<br />

nombre.<br />

Ses trois boomers de 16,5 cm font appel à un<br />

nouveau type de membrane en pulpe de bois et<br />

fibre de carbone associée à un large cache noyau<br />

en métal. Leurs moteurs sont très généreusement<br />

dimensionnés.<br />

Le transducteur de médium, également de 16,5<br />

cm, adopte un cône blanc en papier. Il est typique<br />

des réalisations historiques de la marque, doté d’un<br />

cache noyau en forme d’ogive et d’une suspension<br />

multiplis en textile imprégné, ici particulièrement<br />

ferme.<br />

Le haut de l’enceinte accueille deux tweeters<br />

identiques, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière, selon un<br />

montage que Triangle a baptisé DPS (Dynamic Pulse<br />

System). Ces tweeters sont les mêmes que ceux<br />

des autres enceintes Triangle de la série Esprit EZ.<br />

Ils disposent d’un dôme en titane de 25 mm chargé<br />

par un petit pavillon et une pièce de mise en phase.<br />

Un gros travail d’optimisation a été nécessaire<br />

pour les faire fonctionner de concert. Cela se voit<br />

au niveau du filtre de l’enceinte, relativement<br />

complexe, le but étant d’élargir la scène sonore -<br />

sans la brouiller, bien entendu.<br />

Pour permettre à tous ces haut-parleurs de<br />

fonctionner sans intermodulations parasites,<br />

l’ébénisterie de la Triangle Australe EZ est construite<br />

en panneaux de MDF de 21 mm d’épaisseur,<br />

uuu


86 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

renforcée par de nombreuses entretoises et divisée<br />

intérieurement par une paroi inclinée. Son petit<br />

compartiment supérieur constitue la charge close du<br />

transducteur de médium. Celui du bas est la charge<br />

bass-reflex des boomers (qui descendent à 29 Hz !),<br />

accordée par un évent frontal.<br />

Des enceintes puissantes qui poussent<br />

les mur<br />

Sur le terrain, les Triangle Australe EZ sont des<br />

enceintes qui ont besoin d’espace pour s’exprimer.<br />

Elles ne sont pas conçues pour les petites pièces<br />

(moins de 20 m2). Leurs tweeters arrière demandent<br />

à être suffisamment dégagés. Nous conseillons une<br />

distance minimum de 50 à 70 cm par rapport au<br />

mur.<br />

Dans ces conditions, ces Triangle Australe EZ sont<br />

en mesure de délivrer une i<strong>mag</strong>e sonore cohérente<br />

extrêmement large et profonde. Les doubles<br />

tweeters apportent une sensation d’aération<br />

surprenante. Lorsque l’on est bien placé par rapport<br />

aux enceintes, le mur derrière elles semble avoir<br />

disparu, ouvrant la perspective sur une très vaste<br />

scène stéréophonique avec beaucoup de relief et<br />

de profondeur.<br />

Avec un amplificateur adéquat, c’est-à dire<br />

puissant et costaud dans le bas du spectre, on peut<br />

parvenir à des niveaux sonores très importants. Les<br />

basses que délivrent les Australe EZ sont fermes,<br />

dynamiques, sans trainages parasites. Elles ne<br />

viennent pas entacher la clarté du médium qui,<br />

comme souvent sur les productions Triangle, est<br />

particulièrement vif et énergique. La restitution ne<br />

tombe pas dans le travers très physiologique dans<br />

lequel se fourvoient beaucoup de grosses enceintes.<br />

On retrouve la même signature acoustique que sur<br />

les excellentes petites enceintes de bibliothèque<br />

de la marque française pour lesquelles la vigueur,<br />

la rapidité priment sur le moelleux et la douceur. À<br />

cela s’ajoutent ici une descente dans les premières<br />

octaves beaucoup plus physique et une sensation<br />

d’espace grandiose qui repousse les limites des<br />

murs de la pièce.<br />

Les Triangle Australe EZ sont des enceintes<br />

coûteuses dans l’absolu, mais elles sont finalement<br />

d’un très bon rapport qualité/prix, car elles vous en<br />

donnent beaucoup, à tous points de vue, pour votre<br />

argent.<br />


www.pmc-speakers.com<br />

314 rue Paul Milliez<br />

94513 Champigny Sur Marne<br />

Tél : 01 55 09 18 35<br />

Fax : 01 55 09 15 31<br />

email : info@dea-international.com<br />

www.dea-international.com


LES<br />

INCLASSABLES


90 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

3000 €<br />

ROTEL<br />

+ BOWERS & WILKINS ET AUDIOQUEST<br />

CD14 et A14<br />

Rotel, Bowers & Wilkins et Audioquest proposaient, à l’occasion de la rentrée <strong>2018</strong>, des offres<br />

groupées : des chaînes HiFi complètes, comprenant un ampli intégré stéréo, un lecteur CD et<br />

une paire d’enceintes pour lesquels tous les câbles étaient offerts. Nous avons essayé la plus<br />

petite configuration réunissant l’ampli Rotel A 14 et le lecteur CD 14 avec des enceintes Bowers<br />

& Wilkins 707 S2 . Elle était accompagnée de câbles audiophiles Audioquest Red River RCA-RCA<br />

pour la modulation, Type 4 pour les haut-parleurs et NRG-Y2 pour le courant secteur. Voyons s’il<br />

s’agissait d’un vrai cadeau.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

La chaîne <strong>Hifi</strong> Bowers & Wilkins / Rotel ainsi<br />

formée est proposée à 3000 €. Le total des<br />

câbles Audioquest qui étaient offerts se vend<br />

habituellement à 700 €. Vu comme çà c’est déjà une<br />

belle somme d’autant que ces câbles apparaissent<br />

immédiatement d’une construction très sérieuse,<br />

avec des gaines tressées épaisses et très robustes<br />

ainsi que des prises de qualité.<br />

Nous avons déjà testé les Bowers & Wilkins 707. Le<br />

prix de ces enceintes très compactes à la finition et<br />

aux technologies haut de gamme est de 1000 € la<br />

paire. Nous les avions qualifiées de «petites perles<br />

hifi de luxe abordable» (pour plus de détail, vous<br />

pouvez vous référer à leur banc d’essai).<br />

Le retour aux sources avec un vrai bon<br />

lecteur CD<br />

Pour ce qui est des électroniques Rotel, nous avons<br />

tout d’abord l’amplificateur stéréo intégré A 14.<br />

Proposé à 1300 €, celui-ci est quasi identique dans<br />

ses fonctions au Rotel A 12 que nous avons testé au<br />

printemps. C’est le modèle juste au-dessus dans la<br />

gamme du constructeur japonais. Il ajoute 20 watts<br />

de puissance par canal pour passer à 2 x 80 watts au<br />

lieu de 2 x 60 watts.<br />

Par contre, le lecteur Rotel CD 14 n’était encore<br />

jamais passé entre nos mains et nos oreilles.<br />

Positionné à 700 €, il reprend un coffret similaire<br />

et de même taille que l’ampli Rotel A14 avec une<br />

façade en aluminium véritable et un châssis en tôles<br />

pliées de forte épaisseur, particulièrement rigides.<br />

Ce lecteur ne lit que les CD-Audio et le fait du<br />

mieux possible. Il est équipé d’un excellent<br />

convertisseur Wolfson (WM8740SEDS) désormais<br />

de chez Cirrus Logic, de type 24 bits/192 kHz. Sa<br />

mécanique est montée au centre de l’appareil. Le<br />

fond est rabaissé à son niveau. Elle prend place<br />

sur une contre-platine fixée de façon très rigide,<br />

mais son moteur et sa diode de lecture laser<br />

sont suspendus, cette fois-ci, par des ressorts à<br />

une seconde contre platine métallique. Le travail


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

91<br />

d’élimination des vibrations parasites a été très<br />

rigoureusement étudié et réalisé. La mécanique est<br />

pilotée par un processeur Toshiba ARM et fait appel<br />

à des algorithmes propriétaires, une solution de plus<br />

en plus souvent retenue par les derniers fabricants<br />

de lecteurs CD audiophiles.<br />

Les étages de sortie analogique utilisent une paire<br />

d’amplis Op NE5532AP de Texas Instruments<br />

ainsi qu’un Burr Brown OPA260AP, des modèles<br />

particulièrement réputés pour leurs performances<br />

sonores et leur musicalité.<br />

On constate la même rigueur de conception au<br />

niveau de la section d’alimentation. Une petite<br />

alimentation à découpage indépendante est<br />

présente pour les circuits de veille. Elle est utile, car<br />

comme le A 14, le CD 14 peut être piloté depuis le<br />

réseau et une appli pour smartphone. L’alimentation<br />

principale s’appuie de son côté sur un sérieux<br />

petit transformateur en C (6,5 x 5,5 x 6 cm) et trois<br />

capacités principales Nichikon de 4700 µF sous<br />

35 V. Ses circuits de régulation sont très soignés<br />

et utilisent plusieurs condensateurs MKP haut de<br />

gamme.<br />

2 x 80 watts et des composants triés sous<br />

le capot<br />

Les électroniques Rotel sont d’une réalisation<br />

toujours très propre qui va droit au but, sans<br />

excentricités techniques ésotériques. Cela se voit<br />

sur le lecteur CD 14 dont la réalisation est très<br />

«carrée» et se retrouve dans l’intégré A 14. Les<br />

circuits de commande en façade sont enfermés dans<br />

un compartiment isolés. L’alimentation principale<br />

est dotée d’un beau transformateur toroïdal (11<br />

cm de diamètre sur 6 cm de haut), accompagné de<br />

deux capacités de filtrage exclusives réalisées sur<br />

cahier des charges (10 000 µF sous 63 V chacune).<br />

L’étage de puissance fonctionne en analogique,<br />

classe A/B, configuration double push-pull, à partir<br />

de transistors Sanken (2SA1695 et 2SC4468). En<br />

entrée Phono et Ligne on retrouve trois bons amplis<br />

Op Texas Instruments NE5532AP. On remarque la<br />

présence de condensateurs au polystyrène assez<br />

particuliers. Il y en avait aussi dans le CD 14. C’est<br />

une marque de fabrique de Rotel.<br />

Enfin la partie DAC intégrée, pour les entrées<br />

numériques, est équipée d’un convertisseur 32<br />

bits/784 kHz et DSD 5,6 MHz (AK4495SEQ) de la<br />

série Velvet Sound d’AKM.<br />

Les câbles audiophiles utilisés<br />

modèles Audioquest offerts dans le cadre de la<br />

promotion. Le jeu de câble comprend des Type<br />

4 avec fiches bananes Supergrip pour les hautparleurs<br />

(en 2 x 3 m), une paire de Red River<br />

RCA-RCA pour la modulation (2 x 0,75 m), et deux<br />

cordons secteur NRG-Y2 (2 x 2 m). Tous ces câbles<br />

utilisent des conducteurs de type LGC (Long<br />

Grain Copper) issu d’un processus de fabrication<br />

minimisant les effets d’oxydation de surface. Le Type<br />

4, grand classique du catalogue Audioquest, est<br />

composé de conducteurs de diamètres différents,<br />

Spécifications Rotel A 14<br />

•Puissance : 2 x 80 watts sous 8 Ω<br />

•Connectique : 4 entrées Ligne, entrée Phono MM, sortie<br />

préampli, 2 entrées numériques coaxiales, 2 entrées<br />

numériques optiques, entrée USB Audio, USB Host, USB<br />

5 V, entrée Bluetooth AptX, sortie casque, entrée/sortie<br />

Rotel Link, entrée/sortie Trigger 12 V, port infrarouge,<br />

port LAN pour contrôle sur IP, RS-232, double sortie hautparleurs<br />

(A et B)<br />

•Dimensions : 430 x 93 x 345 mm<br />

•Consommation max./veille : 280 W/


92 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

tandis que le Red River RCA-RCA est de structure<br />

interne symétrique. Leurs prises sont «soudées»<br />

à froid sous haute pression et leur structure<br />

isolante est injectée d’azote selon la technologie<br />

propriétaire Noise Dissipation System (NDS). Sur les<br />

cordons secteur NRG-Y2, certains conducteurs sont<br />

plaqués argent.<br />

Avec les câbles Audioquest : oui, c’est mieux<br />

La grande question est de savoir si toutes ces<br />

technologies apportent réellement un gain à<br />

l’écoute. La réponse est : oui, avec les câbles<br />

Audioquest, notre chaîne Rotel / Bowers & Wilkins<br />

sonne mieux. Nous n’avons pas essayé de quantifier<br />

l’apport individuel de chaque câble ni fait de<br />

comparaisons à l’aveugle, difficiles à mettre en<br />

place. Nous ne rentrerons pas non plus dans le<br />

débat de savoir si cela en vaut prix. Ici, les câbles<br />

étaient offerts, ce qui élude la question.<br />

Sans les câbles Audioquest, la chaine Rotel /<br />

Bowers & Wilkins est déjà très vive et nerveuse à<br />

l’écoute. Elle convient bien à un petit espace, mais<br />

les enceintes B&W 707 S2 ne sont pas non plus<br />

des timides dans les bas du spectre tandis que les<br />

électroniques Rotel les poussent assez bien et sont<br />

très dynamiques dans ce domaine. La restitution est<br />

très précise et détaillée.<br />

En passant aux câbles Audioquest, la première<br />

impression est un surcroît d’énergie. Pourtant cela<br />

ne s’exerce pas au détriment de la douceur des<br />

timbres. Au contraire, la nervosité que nous avions<br />

relevée auparavant s’est muée en une très belle<br />

énergie. Peut-être n’est-ce pas un hasard, car nous<br />

faisons ces premières écoutes avec «Bombtrack», un<br />

morceau de Rage Against The Machine.<br />

Néanmoins en évoluant vers de la musique plus<br />

douce nous ressentons également un gain. La<br />

voix de Nico sur «The Fairest Of The Seasons» de<br />

l’album «Chelsea Girl» nous semble plus proche,<br />

plus incarnée, dans le cadre d’une acoustique<br />

«close-up» de studio plus cohérente. L’aigu est<br />

devenu plus riche, plus subtil. Il gagne en matière<br />

sans perdre de sa précision. Il nous paraît d’une<br />

meilleure définition.<br />

De même sur le live MTV Unplugged de Babyface<br />

(à New York en 1997 !), l’ambiance de la salle, les<br />

bruits d’applaudissement semblent moins artificiels<br />

et gagnent en réalisme. D’une manière générale,<br />

nous avons la sensation d’une meilleure articulation<br />

du message, d’une meilleure lisibilité des lignes<br />

mélodiques.<br />

Les différences peuvent paraître subtiles lors d’une<br />

comparaison rapide entre des câbles standards et<br />

des modèles audiophiles. Nous considérons aussi<br />

que les câbles ne changent pas tout et que leur<br />

action s’exerce à la marge. Mais cette expérience<br />

avec les câbles Audioquest nous montre, encore<br />

une fois, qu’ils peuvent apporter l’accord final à un<br />

système <strong>Hifi</strong>, un petit supplément qui fait une vraie<br />

différence.<br />

Pour finir, nous aimerions décerner une mention<br />

spéciale au lecteur Rotel CD 14. Cela faisait<br />

longtemps que nous n’avions testé un lecteur de<br />

CD Audio et celui-ci nous a particulièrement plu. Il<br />

nous a permis de redécouvrir avec bonheur notre<br />

CD-thèque un peu oubliée. Sa conception est<br />

d’excellente qualité. Sa restitution sonore est très<br />

pure, d’une très belle définition et musicalité.<br />


Ce <strong>mag</strong>azine vous est offert par<br />

<strong>mag</strong>.fr<br />

Plus de<br />

700 TESTS<br />

en ligne


94 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

BLOCK<br />

CVR-100+ mkII<br />

Block est marque allemande dont la devise est : «audiophile prodükte für Jedermann»<br />

(soit en français : «des produits audiophiles pour tout le monde»). Son modèle CVR-<br />

100+ mkII incarne très bien cette devise. C’est une chaîne complète dans un seul<br />

boîtier. Tout en restant abordable, il réunit ampli stéréo, lecteur CD, lecteur réseau,<br />

tuner FM et DAB. Sa connectique est riche et sa construction est extrêmement solide.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

1200 €<br />

On peut trouver son esthétique un peu baroque,<br />

mais le Block CVR-100+ mkII apparait au premier<br />

abord d’une excellente qualité de construction, avec<br />

sa façade soigneusement usinée, taillée dans un<br />

panneau d’aluminium d’un centimètre d’épaisseur.<br />

Les boutons de commande en métal, la grande<br />

télécommande recouverte d’une plaque également<br />

en aluminium, la connectique de qualité... tout cela<br />

fait très sérieux et solide et même relativement haut<br />

de gamme pour un produit à 1200 € qui offre autant<br />

de fonctionnalités.<br />

Il sait presque tout faire de l’entrée Phono<br />

pour platine vinyle au lecteur réseau<br />

Block a réuni dans cet appareil vraiment tout ce que<br />

l’on peut attendre d’un appareil <strong>Hifi</strong> moderne : un<br />

ampli de 2 x 60 watts sous 4 ohms et 2 x 52 watts<br />

sous 8 ohms suffisant pour alimenter à peu près tous<br />

les types d’enceintes acoustiques, un tuner FM et<br />

DAB, un lecteur CD et un lecteur de musique en<br />

réseau.<br />

L’ensemble est géré par le système Undok<br />

développé par Frontier Silicon qui équipe de très<br />

nombreux petits postes de webradios. Tout est<br />

pilotable depuis l’application ad hoc sous iOS et<br />

Android. Mais il est aussi possible de se passer<br />

de l’application et de tout faire depuis l’écran et<br />

les boutons de la façade ou de la télécommande,<br />

même les paramétrages de la liaison réseau Wi-<br />

Fi ou l’accès aux fonctions réseaux. C’est fort<br />

appréciable d’autant que le système Undok est<br />

également compatible avec les protocoles Spotify<br />

Connect et AirPlay.<br />

La connectique impressionne aussi par son étendue<br />

et sa richesse. À l’avant, masqué par un cache en<br />

aluminium aimanté, on dispose d’une sortie casque<br />

sur jack 6,35 mm, d’une entrée auxiliaire analogique<br />

sur mini-jack et d’un port USB Host pour lire le<br />

contenu d’une clé USB par exemple. À l’arrière, il y<br />

a la prise réseau Ethernet, les deux antennes pour<br />

le Bluetooth et le Wi-Fi, ainsi que le branchement


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

96<br />

du fil d’antenne (fourni) afin de recevoir les stations<br />

de radio hertzienne. Les bornes haut-parleurs sont<br />

de gros calibres, à vis, dorés, pour fourches, fiches<br />

bananes ou câbles nus de forte section. Elles sont<br />

doublées. Il est possible d’alimenter simultanément<br />

deux paires d’enceintes.<br />

Toujours sur ce panneau arrière, la connectique<br />

analogique sur prises RCA comprend trois entrées<br />

Ligne et une Phono MM ainsi que deux sorties,<br />

fixe (Rec-Out) et variable (Pre-Out). La connectique<br />

numérique, elle, compte trois entrées optiques<br />

TosLink et une coaxiale.<br />

On a cherché, on s’est creusé les méninges. Il<br />

manque bien un petit truc : une entrée DAC USB.<br />

Mais c’est exceptionnel à ce prix, et de série, de<br />

rencontrer un appareil aussi généreusement doté.<br />

uuu<br />

Spécifications<br />

•Type : produit tout-en-un avec ampli stéréo, tuner, lecteur<br />

réseau et lecteur CD intégrés<br />

•Puissance : 2 x 60 watts sous 8 Ω, 2 x 52 watts sous 4 Ω<br />

Tuner : FM, DAB+<br />

•Lecteur de CD-Audio : CD-Audio, HDCD, CD-R, CD-RW,<br />

MP3<br />

•Connectique analogique : 4x entrées Ligne, entrée<br />

Phono MM, sorties Pre-out et Rec-out, sortie casque<br />

•Borniers haut-parleurs pour alimenter jusqu’à deux<br />

paires d’enceintes<br />

•Connectique numérique : 3x entrées TosLink, entrée<br />

coaxiale, liaison Bluetooth, port USB Host<br />

•Connectique réseau : WiFi et Ethernet<br />

Système connecté Undok : Spotify Connect, AirPlay,<br />

DLNA, webradios<br />

•Réglage de tonalité grave et aigu (±14 dB)<br />

•Consommations électriques : < 0,01 watt en mode<br />

«éteint», 2,5 watts en mode «Network standby», 300<br />

watts au max.<br />

•Télécommande complète fournie<br />

•Dimensions : 440 x 118 x 330 mm<br />

•Poids : 9,4 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


97 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Un boîtier construit comme un petit coffrefort<br />

qui ne dissimule rien de misérable, au<br />

contraire<br />

Le Block CVR-100+ mkII semble, comme nous le<br />

disions dès le début de ce test très solide. À sa<br />

grosse façade en aluminium s’ajoutent des flancs en<br />

métal massif, de 1,3 cm d’épaisseur, comportant sur<br />

toute leur surface des ailettes afin de jouer le rôle<br />

de dissipateurs thermiques. Les tôles du reste du<br />

châssis sont également épaisses et d’une excellente<br />

rigidité. À l’intérieur, le gros transformateur<br />

d’alimentation toroïdal est recouvert d’un capot. Il<br />

assure le blindage entre les étages de puissance et<br />

ceux du lecteur de CD. L’amplification est en classe<br />

A/B à partir de modules intégrés qui pourraient être<br />

des LM3876 de Texas Instruments (leur référence<br />

exacte n’est pas visible). L’assemblage global,<br />

l’implantation des différentes cartes électroniques<br />

sont propres et soignés à partir de composants<br />

de bonne qualité. Nous avons par exemple repéré<br />

plusieurs amplis op JRC 5532DD ou encore un<br />

convertisseur Analog Devices AD1955A (24 bits/192<br />

kHz). Le Block CVR-100+ mkII a été pensé en détail.<br />

Même ses pieds vissant, en métal massif, avec<br />

patins antiadhésifs amortissant, sont exemplaires.<br />

Un produit plutôt facile à vivre et qui assure<br />

dans toutes les situations<br />

Sur le terrain, l’ergonomie n’est pas parfaite,<br />

l’afficheur ne couvre qu’un carré au milieu de la<br />

grande fenêtre rectangulaire de la façade, il faut<br />

parfois un peu chercher comment activer certaines<br />

commandes, nous avons aussi remarqué quelques<br />

légers bogues en mode Spotify Connect. L’interface<br />

Undok est un peu «à l’ancienne», mais dans<br />

l’ensemble tout fonctionne bien et l’utilisation n’est<br />

pas trop compliquée. Franchement, avouons-le,<br />

nous avons été surpris. On ne s’attendait pas à ce<br />

que le Block CVR-100+ soit aussi facile à vivre.<br />

Pour l’écouter, nous l’avons raccordé<br />

alternativement à de petites enceintes Q Acoustics<br />

Concept 20, des modèles à haut rendement<br />

Klipsch RB82 II et à de grandes colonnes Sonus<br />

Faber Sonetto V. Le Block CVR-100+ mkII offre une<br />

restitution sonore franche et claire. Il ne cherche pas<br />

l’ultra haute précision. Ses timbres pourraient avoir<br />

un peu plus de matière et de couleur. Cependant,<br />

même sur des grosses enceintes il sait se tenir. Il a<br />

de l’énergie, de la vigueur. Les basses sont assez<br />

rondes. Elles débordent un peu, mais de façon<br />

limitée et tout à fait acceptable pour un appareil de<br />

ce prix. Elles conservent toujours du mordant, de<br />

l’ampleur, de l’expressivité.<br />

De même, pour les aigus, on n’atteint pas la finesse<br />

de certains bons petits amplis intégrés audiophiles.<br />

Néanmoins, pour un appareil tout-en-un, c’est pas<br />

mal du tout. Le son est aéré, ouvert, absolument pas<br />

étouffé. La musique vit et respire bien.<br />

Enfin, la puissance est au rendez-vous. Le Block<br />

CVR-100+ mkII assure. Il ne devient pas criard<br />

dès que l’on pousse le volume, les basses ne<br />

s’écroulent pas quand on le sollicite fortement. La<br />

restitution sonore demeure cohérente, dynamique<br />

et équilibrée même à niveau élevé.<br />


DALI OBER<strong>ON</strong><br />

DALI OBER<strong>ON</strong> 5 (Frêne noir)<br />

Redécouvrez la <strong>mag</strong>ie de la musique<br />

En 1983, nous avons créé DALI avec pour mission de reproduire de la<br />

musique comme l’artiste l’a voulu. Entre-temps, nous avons beaucoup<br />

appris en 35 ans. Il y a des choses simples - comme l’usage du bois<br />

et du papier pour créer les cônes de haut-parleur à faible perte. Et<br />

certaines choses sont incroyablement complexes – par exemple<br />

comment éradiquer la distorsion dans des systèmes à aimant de fer.<br />

DALI OBER<strong>ON</strong> combine toute cette sagesse et rend le son<br />

audiophile abordable et apporte le rêve d’une reproduction musicale<br />

parfaite à un public beaucoup plus large. Avec DALI OBER<strong>ON</strong>, nous<br />

vous invitons à découvrir vos chansons préférées - et à redécouvrir<br />

la <strong>mag</strong>ie de la musique.<br />

www.dali-speakers.com


98 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

iFi AUDIO<br />

Pro iDSD<br />

Avec cette nouvelle petite électronique sédentaire haut de gamme, à mi-chemin entre<br />

le monde professionnel et celui de la Haute Fidélité, la marque anglaise iFi Audio<br />

propose un produit multitâche extrêmement complet et aux circuits pétris de solutions<br />

audiophiles. En effet, le Pro iDSD est à la fois un convertisseur Hi-res compatible DSD, un<br />

lecteur de musique en réseau ainsi qu’un préampli et ampli casque à tubes offrant une<br />

multitude de possibilités de réglages.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

2750 €<br />

Le Pro iDSD est un produit multifacette totalement<br />

atypique. Il est conçu pour une nouvelle génération<br />

d’audiophiles qui téléchargent de la musique en<br />

audio Hi-res, utilisent fréquemment leur ordinateur<br />

comme source, sont adeptes des services de<br />

musique en ligne et de l’écoute à partir de casques<br />

haut de gamme aussi bien que depuis leur système<br />

HiFi. L’appareil prend la forme d’un petit boîtier<br />

très compact d’à peine plus de 20 cm de large et<br />

de profondeur, pour 6,3 cm de haut, accompagné<br />

d’une alimentation externe de la taille de celle<br />

d’un ordinateur portable. Le châssis, bien solide,<br />

possède une façade en aluminium de plus de 5<br />

mm d’épaisseur. Il est enchâssé dans un profilé<br />

également en aluminium, aux parois ondulées,<br />

avec des découpes concentriques et un petit<br />

hublot à travers lequel on peut apercevoir les tubes<br />

installés à l’intérieur. L’esthétique rappelle celle<br />

d’électroniques de la marque Chord, également<br />

bien connue des audiophiles.<br />

Un appareil aux réglages et à la connectique<br />

qui s’adaptent au maximum de besoins et<br />

d’envies<br />

La façade de l’iFi Audio Pro iDSD possède un petit<br />

écran rond central, relativement informatif et bien<br />

lisible, et deux gros boutons rotatifs sur les côtés :


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

99<br />

à droite pour la sélection de la source et à gauche<br />

pour le réglage du volume. Elle est équipée de trois<br />

sorties casque aux standards jack 6,35 mm, minijack<br />

et jack 2,5 mm symétrique. À cela s’ajoutent<br />

deux petites clés à bascule pour choisir le mode<br />

d’amplification (transistors, tubes ou tubes+) et le<br />

gain (0,9 ou 18 dB), ainsi qu’un sélecteur, lui aussi<br />

rotatif, de mode de remastérisation numérique (Bit<br />

perfect, Bit perfect +, Gibbs Transient Optimized,<br />

Apodising, Transient Alligned). Sans entrer dans les<br />

détails, on peut donc affirmer que les possibilités de<br />

réglages et d’adaptation sont fort nombreuses.<br />

L’étendue de la connectique à l’arrière est tout<br />

aussi étonnante. Cinq entrées numériques directes<br />

sont présentes : coaxiale et optique réunies sur<br />

la même prise RCA, USB-Audio, XLR et BNC. La<br />

dernière acceptant aussi le signal d’une horloge<br />

numérique de synchronisation externe, avec là<br />

encore la possibilité de choisir entre plusieurs<br />

modes de synchronisation (Atomic, DARS, 10 MHz<br />

ou Standalone).<br />

S’ajoutent un lecteur de cartes mémoire SDHC,<br />

un port USB Host et, pour la liaison réseau, une<br />

antenne Wi-Fi ainsi qu’un port Ethernet.<br />

Les sorties analogiques sont de leur côté doublées,<br />

à la fois sur prises RCA asymétriques et XLR<br />

symétriques. Là encore, l’iFi Audio Pro iDSD<br />

propose plusieurs modes de fonctionnement<br />

pour ces sorties : niveau fixe ou variable (piloté<br />

par le potentiomètre de volume en façade ou la<br />

télécommande), avec filtrage analogique «Pro»<br />

(pente raide) ou «<strong>Hifi</strong>» (pente douce).<br />

La multiplication des bonnes petites recettes<br />

audiophiles sans oublier des tubes NOS<br />

L’alimentation est externalisée dans un boîtier<br />

spécialement étudié, iFi iPower Plus, d’une valeur<br />

de 15 V/4 A. Cela n’empêche pas le Pro iDSD d’être<br />

plein comme un œuf. Cela commence par des<br />

circuits de régulation d’alimentation très soignés et<br />

exclusifs à la marque. Viennent ensuite d’imposants<br />

étages d’isolation galvanique des entrées<br />

numériques traditionnelles, tout en composants<br />

discrets, ainsi qu’une interface asynchrone XMos<br />

XU21690/200 pour l’entrée USB-Audio. Puis il y a<br />

l’étage de conversion n’utilisant pas une, ni deux, ni<br />

trois, mais quatre puces DAC Burr Brown DSD1793<br />

associées à une puce de type Crysopeia FPGA,<br />

capable de remastériser tous les flux numériques<br />

entrants jusqu’en DSD1024 ou PCM 768 kHz.<br />

Arrivent enfin les étages analogiques, eux aussi<br />

tout en composants discrets et en configuration<br />

symétrique. Pilotés par un potentiomètre Alps<br />

de qualité, ils sont divisés en sections semblant<br />

indépendantes pour les sorties asymétrique,<br />

symétrique et casque. Plusieurs buffers indiquent un<br />

fonctionnement en classe A, à partir de transistors<br />

J-FET, ou des tubes General Electric JAN 5670W (de<br />

type NOS, made in USA) selon le mode de sortie<br />

choisi par l’utilisateur.<br />

Pour ceux et celles qui voudraient plus de détails<br />

techniques concernant les circuits du Pro iDSD, nous<br />

conseillons d’aller faire un tour sur le site Web d’iFi<br />

Audio, qui s’avère particulièrement bien fourni à ce<br />

sujet.<br />

Une fonction lecteur réseau qui n’est pas<br />

anecdotique<br />

Pour être honnête, je n’ai pas comparé et analysé<br />

toutes les combinaisons de réglages (il y en a<br />

plusieurs centaines au total) que propose le Pro<br />

iDSD d’iFi Audio, mais j’ai essayé d’en faire un tour<br />

uuu


100 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

assez exhaustif. À la vue de ses équipements et<br />

fonctions pléthoriques, on pourrait croire que cette<br />

petite électronique est assez gadget. Eh bien, il<br />

n’en est rien. Tous les essais que j’ai effectués se<br />

sont révélés intéressants, offrant à chaque fois des<br />

performances du meilleur niveau, même en tenant<br />

compte du tarif haut de gamme de ce produit.<br />

Pour commencer, la fonction de lecteur réseau que<br />

je pensais un peu anecdotique, ne l’est finalement<br />

pas du tout. Elle fait appel au système LinkPlay<br />

et se pilote à partir de l’Application Muzo Player<br />

sous iOS ou Android. Le système LinkPlay inclut<br />

la compatibilité avec AirPlay et Spotify Connect,<br />

auxquels s’ajoutent l’accès direct à Tidal, aux<br />

Webradios (depuis TuneIn ou iHeartRadio) ainsi que<br />

la lecture de fichiers du réseau local en mode DLNA.<br />

L’appli Muzo Player m’est apparue relativement<br />

simple et ergonomique, tandis que la connexion au<br />

réseau par le Wi-Fi s’est faite sans encombre.<br />

Un super jouet pour audiophile et un<br />

appareil aussi performant que musical<br />

Pendant les tests d’écoute, j’ai essayé les différents<br />

filtres et modes disponibles à travers les réglages de<br />

l’iFi Audio Pro iDSD. À chaque fois, j’ai remarqué de<br />

véritables différences dans le rendu sonore : un peu<br />

plus d’ampleur ou de profondeur stéréophonique,<br />

un peu plus de chaleur, un peu plus de dynamique<br />

et de mordant... Ces réglages sont vraiment conçus<br />

intelligemment. Ils travaillent de façon subtile, sans<br />

coloration ou effet outrancier, mais leur action est<br />

bien perceptible. Ils permettent de s’adapter au<br />

système que l’on alimente, que ce soit une chaîne<br />

<strong>Hifi</strong>, des enceintes amplifiées, un casque ou des<br />

écouteurs et aussi à la musique que l’on écoute.<br />

Parfois, sur certains morceaux on aura envie de<br />

garder tous les réglages au neutre alors qu’à<br />

d’autres moments, on préférera adoucir un peu<br />

les aigus, gagner en profondeur dans le grave,<br />

donner un peu plus de relief et d’ampleur à l’i<strong>mag</strong>e<br />

stéréophonique.<br />

Du coup, l’iFi Pro iDSD est un produit très<br />

polyvalent dans le sens où on peut optimiser sa<br />

restitution en fonction de la qualité de la source,<br />

du diffuseur ainsi que de l’enregistrement. Si<br />

ce dernier est un peu «limite», on a le loisir de<br />

légèrement gommer ses défauts, le <strong>mag</strong>nifier et s’il<br />

est parfait, on adopte le mode le plus neutre pour<br />

un son le plus pur possible. Cela est d’autant plus<br />

appréciable qu’en mode neutre, comme celui des<br />

autres produits iFi Audio (mais de façon encore plus<br />

poussée ici), le son du Pro iDSD est très rigoureux,<br />

sans excès, avec une large bande passante, une<br />

i<strong>mag</strong>e stéréophonique superbement construite et<br />

ne forçant le trait sur aucun registre. C’est subtil,<br />

délicat, détaillé, précis et transparent... le seul risque<br />

est de s’ennuyer un peu sur certains enregistrements<br />

manquant de personnalité, mais là justement on<br />

peut alors utiliser les différents réglages pour<br />

donner plus de couleur, plus d’énergie.<br />

Ainsi sur «Morning Phase» de Beck (en version 32<br />

bits/96 kHz) à partir du casque Sennheiser HD820<br />

que j’ai utilisé pendant les essais de l’iDSD Pro, la<br />

guitare dans l’introduction est superbe. La caisse<br />

de l’instrument a du corps. Les cordes ont de la<br />

légèreté. On entend bien leurs vibrations sur les<br />

frettes métalliques du manche. Les timbres sont<br />

à la fois extrêmement riches et purs. Tous les<br />

autres éléments sont posés, détaillés, articulés.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong> 101<br />

On peut très facilement isoler mentalement<br />

chaque instrument ou effet de mixage. Les coups<br />

de cymbales et leurs extinctions, très franches<br />

sur ce morceau, sont superbement rendus. Les<br />

chœurs, mi-homme, mi-instruments, donnent une<br />

atmosphère très aérée, spatialisée, tout en gardant<br />

ce côté très proche, façon close-up sur la voix. Le<br />

piano, la contrebasse, la délicate batterie, tout est<br />

superbement dosé.<br />

Je me régale autant à bas volume, le son ne<br />

paraissant absolument pas éteint, qu’à niveau élevé<br />

où rien ne devient criard, forcé ou crispé.<br />

Ce DAC/ampli casque iFi Audio réveille<br />

extrêmement bien le Sennheiser HD 820, qui a<br />

besoin d’être un peu bousculé pour donner sa<br />

pleine mesure. Depuis mon MacBook et le logiciel<br />

Audirvana Plus comme lecteur de référence, sur<br />

«Get Lucky» des Daft Punk, le son claque avec<br />

un merveilleux swing. J’ai rarement entendu ce<br />

morceau donner une telle sensation de vitalité<br />

rythmique. Il y a de l’électricité dans l’air. La<br />

différence entre la version CD (16 bits/44 kHz) et<br />

MQA (32 bits/44 kHz) est sensible. On obtient<br />

une acoustique plus juste dans le second cas, un<br />

espace plus réaliste. On a l’impression de changer<br />

d’échelle, de passer d’un studio confiné à une scène<br />

plus ouverte, plus aérée plus « live ».<br />

À nouveau, avec le morceau démo de la marque<br />

Light Harmonic, «A Place in The Choir», interprété<br />

par les élèves de la John Adams Academy de<br />

Roseville (Californie), je me plais à comparer les<br />

multiples formats que j’ai en ma disposition. Les<br />

différences sont subtiles, mais perceptibles. La<br />

version 24 bits/352 kHz finit par remporter mon<br />

adhésion face à celle en DSD64.<br />

De même, sur les fichiers DSD128 de l’album «The<br />

Schubert Connection» par l’Oslo String Quartet<br />

(enregistrement 2L), les réglages du Pro iDSD se<br />

révèlent fort intéressants. Les violons sont au départ<br />

très mordants et un peu agressifs. En jouant sur<br />

le gain et les filtres numériques, ils redeviennent<br />

beaucoup plus doux et naturels à mes oreilles, juste<br />

un peu espiègles, alternant entre vigueur et suavité<br />

selon le mouvement.<br />

Bref, vous l’aurez compris, je me suis beaucoup<br />

amusé et régalé comme rarement à tester cet iFi<br />

Audio Pro iDSD. Il s’agit assurément d’un appareil<br />

unique, ultra performant et musical.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Type : convertisseur, préampli, ampli casque et lecteur<br />

réseau<br />

•Formats numériques acceptés : PCM jusqu’en<br />

32 bits/768 kHz, DSD1024 (49,152 MHz)<br />

•Entrées : USB, AES3 (XLR), S/PDIF (RCA coaxiale/<br />

optique), BNC (S/PDIF ou synchronisation d’horloge)<br />

•Sorties : XLR et RCA fixe ou variable<br />

•Niveau de sortie symétrique XLR : 4,6 V (<strong>Hifi</strong>) ou 10 V (Pro)<br />

•Niveau de sortie asymétrique RCA : 2,3 V (<strong>Hifi</strong>) ou 5 V (Pro)<br />

•Sortie casque : jack 6,35 et mini-jack asymétriques, jack<br />

2,5 mm symétrique<br />

•Puissance de sortie casque : 2 x 4,000 mW RMS sous<br />

16 Ω, 2 x 1,500 mW RMS sous 64 Ω<br />

•Plage dynamique : 119 dB<br />

•Dimensions : 213 x 220 x 63,3 mm<br />

•Poids : 1980 g<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


102 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

YAMAHA<br />

700 €<br />

MusicCast Vinyl 500<br />

Les platines vinyles sans fil, on connaissait déjà. Beaucoup de modèles sont capables d’envoyer la<br />

musique à des enceintes sans fil grâce au Bluetooth, qui soit dit en pensant n’est pas une solution<br />

très audiophile. La MusicCast Vinyl 500 est différente. C’est une platine vinyle connectée.<br />

Yamaha, dans sa logique d’intégrer le Wi-Fi et son système de pilotage multiroom propriétaire<br />

au maximum de ses appareils HiFi, Home Cinéma et aussi à quelques-uns de ses instruments de<br />

musique, a installé un lecteur réseau complet dans la MusicCast Vinyl 500. C’est une première.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

De prime abord, la Yamaha MusicCast ressemble à<br />

une classique platine vinyle HiFi, à la finition assez<br />

luxueuse grâce à sa base de 4 cm d’épaisseur<br />

en finition laque piano, noire ou blanche selon la<br />

version choisie. Mais en la regardant de plus près,<br />

à l’avant au pied de son plateau tourne-disque,<br />

on découvre une touche totalement inhabituelle<br />

intitulée «Connect» et à côté d’elle, une petite<br />

plaque dotée de deux diodes indicatives portant les<br />

symboles du Bluetooth et du Wi-Fi, puis un peu plus<br />

loin, la marque MusicCast.<br />

À l’arrière, la connectique est également différente<br />

de celle d’une simple platine vinyle. Il y a une sortie<br />

Phono classique sur prise RCA, puis une sortie Ligne<br />

(puisque la MusicCast intègre un préampli Phono/<br />

RIAA) également sur RCA et enfin un port réseau<br />

Ethernet.<br />

Une platine vinyle qui s’appuie sur une<br />

bonne base mécanique classique<br />

Pour ce qui concerne la platine vinyle en elle-même,<br />

la base mécanique de la MusicCast Vinyl 500 est<br />

similaire à celle que nous avons déjà rencontrée sur<br />

les modèles Teac TN-280BT, Elac Miracord 50 ou<br />

Thorens TD201. On aurait aimé plus d’originalité<br />

de la part de Yamaha, mais techniquement, c’est<br />

plutôt un bon choix. Ici, le socle est réalisé par un<br />

coffrage de panneaux de médium (MDF) de 16 mm<br />

d’épaisseur. Le plateau tourne-disque, recouvert<br />

d’un copieux tapis de feutre, est en aluminium<br />

moulé, entraîné par un moteur à courroie. Le bras<br />

à cardan métallique est assemblé autour d’un tube<br />

en aluminium. Son porte-cellule est amovible, à<br />

verrouillage à baïonnette. Il est pré-équipé d’une


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

103<br />

cellule MM, Audio-technica AT3600.<br />

Yamaha a apporté sa touche personnelle avec<br />

quatre larges pieds en caoutchouc, d’apparence<br />

haut de gamme, équipés de bagues en aluminium.<br />

On note aussi que le moteur n’est pas implanté<br />

au même endroit que sur les autres platines de<br />

ce genre. Il se trouve plus à l’avant et peut-être<br />

légèrement plus écarté que de coutume, ce qui<br />

avait tendance à détendre un petit peu la courroie<br />

sur le modèle que nous avons testé.<br />

Un lecteur et serveur multiroom Yamaha<br />

MusicCast complet, aussi bien pour les<br />

sources réseau que le vinyle<br />

Contrairement aux autres platines que nous avons<br />

testées et utilisant la même base mécanique,<br />

toute l’électronique de la MusicCast Vinyl 500 est<br />

propre à Yamaha, y compris la section préampli<br />

Phono et correction RIAA. Le lecteur réseau intégré<br />

se paramètre et se pilote avec l’appli MusicCast<br />

Controller, depuis un appareil iOS ou Android. Il<br />

est aussi compatible AirPlay et Spotify Connect. Il<br />

délivre son signal musical sur les sorties Ligne de la<br />

platine. Si un vinyle est en cours de lecture et que<br />

vous lancez une source connectée depuis votre<br />

smartphone ou votre tablette, la lecture du disque<br />

s’interrompt et l’écoute bascule automatiquement<br />

sur le signal audio du réseau. Vous avez aussi la<br />

possibilité, si vous possédez d’autres produits<br />

Yamaha MusicCast (enceintes sans fil, éléments<br />

HiFi ou Home Cinéma), de leur envoyer le son de la<br />

platine MusicCast Vinyl 500, qu’elle soit en train de<br />

lire la musique depuis un serveur NAS, un service<br />

Web ou même un disque vinyle. Les services Web<br />

intégrés comprennent, entre autres, Deezer, Qobuz,<br />

Tidal, les webradios et l’accès à des podcasts.<br />

Le Bluetooth, lui, constitue ici une source<br />

supplémentaire. Ce n’est pas comme sur les<br />

autres platines vinyles Bluetooth du marché, qui<br />

peuvent envoyer le signal audio d’un vinyle vers une<br />

enceinte ou une barre de son Bluetooth. La Yamaha<br />

MusicCast Vinyl 500 est dotée d’un récepteur<br />

Bluetooth et non d’un transmetteur Bluetooth. Elle<br />

est donc capable de recevoir le son transmis en<br />

Bluetooth depuis un smartphone par exemple, pour<br />

le diffuser sur la chaîne HiFi à laquelle elle est reliée<br />

par ses prises RCA ou bien, à travers le réseau, vers<br />

d’autres produits MusicCast.<br />

Spécifications<br />

•Type : platine vinyle et lecteur de musique en réseau<br />

•Formats numériques supportés : PCM jusqu’en<br />

24 bits/192 kHz et DSD jusqu’à 11,2 MHz<br />

•Liaison réseau : Ethernet et WiFi<br />

•Protocoles compatibles : Yamaha MusicCast, AirPlay,<br />

Spotify Connect<br />

•Réception Bluetooth : SBC et AAC<br />

•Entraînement de la platine : par courroie, 33 ou 45 tr/min.<br />

•Plateau : Aluminium moulé<br />

•Bras : aluminium de 223,5 mm (8,8 pouces)<br />

•Porte cellule : amovible, 1/2 pouce, de type SME/Ortofon<br />

•Cellule prémontée : Audio-technica AT3600<br />

•Sortie audio : RCA Phono et RCA Ligne<br />

•Consommation : 6 W max., 1,4 à 1,6 W en veille avec<br />

réseau et/ou Bluetooth, 0,3 W en veille complète<br />

•Dimensions : 450 x 136 x 368 mm<br />

•Poids : 5,7 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité<br />

uuu


104 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

De multiples fonctions qui ne se marchent<br />

pas sur les pieds et dont chacune fait bien<br />

son job<br />

La Yamaha MusicCast Vinyl 500 est donc un<br />

appareil trois-en-un, à la fois platine vinyle, lecteur<br />

réseau et récepteur Bluetooth. Bien que cette<br />

configuration soit totalement inédite, elle reste<br />

facile et relativement intuitive à utiliser. La touche<br />

«Connect» sert à passer d’un mode à l’autre. Elle<br />

est accompagnée d’une petite diode qui s’illumine<br />

en blanc pour le vinyle, en vert pour le réseau et en<br />

bleu pour le Bluetooth.<br />

Les performances sonores du récepteur Bluetooth<br />

sont correctes. La réception accepte les codecs AAC<br />

et SBC.<br />

Les résultats pour la partie vinyle sont de bon<br />

niveau. On n’atteint pas tout à fait la musicalité<br />

d’une Elac Miracord 50, mais on n’est pas loin de<br />

celle d’une Thorens TD201. Yamaha a sérieusement<br />

travaillé le préampli Phono intégré. Celui-ci<br />

délivre une large bande passante, avec des basses<br />

bien charpentées. Alors que beaucoup d’autres<br />

platines comparables privilégient la richesse et le<br />

foisonnement des timbres dans le médium, ici ce<br />

registre n’est pas mis en avant. Cela se fait au profit<br />

d’un grave plus présent et ferme, donnant une belle<br />

sensation d’espace et de profondeur de la scène<br />

sonore.<br />

Le lecteur réseau enfin, n’est pas un élément bas<br />

de gamme, au contraire. L’interface de pilotage<br />

MusicCast est certes chargée, mais très aboutie.<br />

L’appareil sait lire les flux audionumériques Hires<br />

jusqu’en 24 bits/192 kHz grâce une puce de<br />

conversion de haute qualité, Burr Brown (de chez<br />

Texas Instruments) DSD1791. La qualité de la<br />

numérisation des vinyles pour la diffusion multiroom<br />

n’est pas non plus négligée, puisqu’il est fait appel<br />

à une seconde puce Burr Brown dédiée PCM9211,<br />

travaillant en 24 bits/96 kHz.<br />

Les antennes Wi-Fi et Bluetooth sont placées sous<br />

la base en bois de la platine. Pendant nos essais,<br />

nous avons remarqué que leur sensibilité est un<br />

peu plus faible que celle d’antennes externes. En<br />

dehors de ce point, depuis un service Web ou de<br />

la musique stockée sur le réseau local, la Yamaha<br />

MusicCast Vinyl 500 délivre un son propre, d’une<br />

bonne définition. La restitution est comme souvent<br />

chez cette marque japonaise, neutre et fidèle, avec<br />

beaucoup de détails sur l’ensemble du spectre.<br />


EXPERIENCEFYNEAUDIO<br />

F500/F501/F502<br />

www.hamysound.com<br />

Tél.:0147884702<br />

Informationetpointsdevente


LES<br />

PLATINES<br />

VINYLES


108 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

AUDIO-TECHNICA<br />

AT-LP3<br />

250 €<br />

La marque japonaise Audio-technica propose, en plus de ses innombrables références<br />

de cellules phono, une demi-douzaine de platines vinyles à son catalogue, avec des<br />

approches très différentes les unes des autres : DJ, Bluetooth, USB... L’AT-LP3, s’adresse<br />

pour sa part aux audiophiles au budget serré, mais elle n’en oublie pas pour autant<br />

d’être pratique.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

Contrairement aux modèles haut de gamme<br />

ou pour DJ d’Audio-technica, l’AT-LP3 est à<br />

entraînement par courroie et non à entraînement<br />

direct. Elle est en outre assez légère. En<br />

comparaison directe avec son aînée, dédiée au DJ,<br />

l’incontournable AT-LP120 qui pèse plus de 10 kg,<br />

ses 5,2 kg sur la balance font vraiment poids plume.<br />

Pour concevoir cette AT-LP3, Audio-technica<br />

a vraiment tout repensé, de façon à proposer<br />

une platine à la fois très abordable, conviviale<br />

et musicale. La base est donc faite d’une coque<br />

épaisse en matériau de synthèse, avec juste une<br />

pièce métallique de lestage dans le fond. Cette<br />

conception peut certes paraitre un peu «cheap»,<br />

mais la finition, noire ou blanche (selon la version<br />

choisie), est plutôt seyante tandis que les formes<br />

arrondies du dessous de la base et du capot donne<br />

une vraie touche d’élégance.<br />

Une conception éclairée et une lecture<br />

automatique<br />

Par ailleurs, ce choix d’une base en plastique est<br />

parfaitement assumé de la part d’Audio-technica.<br />

On sent qu’à travers la marque on a affaire à une<br />

équipe de vrais spécialistes de la lecture analogique<br />

autant pour les platines vinyles que pour les cellules.<br />

L’AT-LP3 est de conception économe, mais aussi<br />

très intelligente. En l’étudiant, on a l’impression<br />

que chaque détail a été pensé, pour offrir les<br />

meilleures performances et un bon confort sans<br />

exploser le budget. Cela se voit au plateau en fonte<br />

d’aluminium et son couvre-chef en caoutchouc<br />

épais, aux solides et fonctionnelles charnière du<br />

capot transparent, au bras droit en aluminium, à<br />

son articulation et à son pivot en métal (non en<br />

plastique), ou encore au robuste porte-cellule<br />

rouge, lui aussi en fonte.<br />

Pour ce qui est du confort, il est également au<br />

rendez-vous puisque cette platine est automatique,<br />

ce qui est fort rare sur les modèles récents. Elle<br />

possède des boutons «Start» et «Stop» pour lancer<br />

la lecture et l’arrêter. Au démarrage, son bras se<br />

lève tout seul pour venir se poser tout en douceur<br />

au début du disque et inversement, lorsque l’on<br />

appuie sur «Stop», il revient à sa position de repos.<br />

Un sélecteur donne la possibilité d’indiquer si l’on<br />

utilise un disque de 12 ou 7 pouces et un autre de


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong> 109<br />

choisir la vitesse de rotation (33 ou 45 tr/min).<br />

L’utilisation de l’Audio-technica AT-LP3 est donc fort<br />

conviviale, d’autant qu’elle est livrée prête à l’emploi<br />

avec sa cellule AT91R (d’une valeur de 32 €), et son<br />

porte-cellule amovible AT-HS3 (coûtant également<br />

32 €) déjà montés. Il suffit de la brancher sur votre<br />

chaîne HiFi. Si celle-ci n’a pas d’entrée Phono, ce<br />

n’est pas un problème, puisqu’un préampli Phono<br />

est déjà intégré à l’AT-LP3. Ce dernier n’a pas de<br />

sortie USB, pour numériser les vinyles sur ordinateur,<br />

un équipement certes à la mode, mais assez peu<br />

utile dans la pratique. Par contre, il est compatible<br />

avec les cellules à aimant mobile (MM) comme<br />

à bobine mobile (MC) ! C’est assez original, car<br />

les cellules MC sont plutôt réservées au haut de<br />

gamme, les moins chères étant se dégotant à partir<br />

d’environ 200 €.<br />

Une platine vinyle optimisée et adepte de<br />

l’optimisme<br />

Sur le terrain, on note deux petits bémols. Le<br />

premier concerne le repose-bras démuni de<br />

système de verrouillage. Il faudra donc penser à<br />

arrimer le bras, afin qu’il ne se balade pas, avant<br />

de déplacer la platine. Le second tient dans les<br />

boutons «Start» et «Stop» qui ont un touché pas très<br />

ferme et assez «plastoc».<br />

En dehors de ces deux petits points, l’Audiotechnica<br />

AT-LP3 nous a très favorablement<br />

impressionnés et même surpris. Cette platine vinyle<br />

délivre un son plein d’aplomb et d’une grande<br />

propreté. Nous avons commencé nos tests avec<br />

le préampli phono intégré à notre ampli HiFi,<br />

plutôt haut de gamme et relativement neutre, puis<br />

enchaîné par celui qui équipe la platine Audiotechnica.<br />

La comparaison n’était pas forcément<br />

en défaveur du second. Au contraire, il met très<br />

bien en valeur les qualités de l’AT-LP3. Il lui insuffle<br />

une énergie supplémentaire, et appuie de façon<br />

opportune sur la présence dans le registre médium.<br />

Sur la face B de l’album «If You Wait» de London<br />

Grammar (en version 45 tr/min), qui commence<br />

par le morceau «Wasting My Young Years», la voix<br />

d’Hannah Reid est fraiche et claire, tout en gardant<br />

une jolie matière sur ses accents un peu roque.<br />

L’équilibre est bien rendu. Sur le morceau «Sights»,<br />

les effets électroniques de mixage et les instruments<br />

acoustiques trouvent leur juste place, se mariant<br />

élégamment sans se mélanger en bouillie sonore.<br />

L’Audio-technica AT-LP3, n’est pas une bête de<br />

course dans l’infra-grave et l’extrême-aigu, ni en<br />

terme de définition. On n’en attend pas tant pour<br />

250 €. En revanche, elle délivre un milieu du spectre<br />

cohérent et harmonieux au sein d’une i<strong>mag</strong>e en<br />

relief, stable et aérée. Les timbres ont de la chaleur<br />

tout en restant légers. La restitution a de la vitalité<br />

et le grave, même s’il n’adresse pas des uppercuts<br />

massifs de poids lourd, a de belles rondeurs, du<br />

punch et un bon swing.<br />

L’Audio-technica AT-LP3 est donc une réussite<br />

autant sur le tableau du confort d’utilisation que de<br />

la musicalité.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie et<br />

lecture automatique<br />

•Vitesses de rotation : 33-1/3 et 45 tr/min<br />

•Réglage de force d’appui et d’antiskating<br />

•Cellule : Audio-technica AT91R<br />

•Rapport Signal/Bruit : > 60 dB<br />

•Porte-cellule amovible : AT-HS3<br />

•Bras droit en métal avec amortissement hydraulique<br />

•Moteur à courant continu, alimentation intégrée<br />

•Préampli phono intégré<br />

•Niveau de sortie du préampli phono : 220 mV nominal à<br />

1 kHz, 5 cm/sec, pour une cellule MC<br />

•Consommation : 2 W (alimentation intégrée)<br />

•Dimensions : 43,5 x 35,3 x 12,8 cm<br />

•Poids : 5.2 kg<br />

Notre avis<br />

Design / finition<br />

Équipement<br />

Construction<br />

Son


110 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

ELAC<br />

500 €<br />

Miracord 50<br />

La Miracord 50 est la troisième platine vinyle que sort Elac depuis son retour sur ce marché en<br />

2016. Faisant suite à deux modèles haut de gamme, dont la Miracord 90 Anniversary à laquelle<br />

nous avons décerné un On-topaudio Award l’an dernier, la nouvelle venue se veut beaucoup<br />

plus démocratique. Elle est prête à l’emploi, intégrant un préampli Phono et déjà équipée d’une<br />

cellule. Elle chante dès sa sortie du carton. par Pierre Stemmelin<br />

Ces dernières décennies, Elac s’est surtout<br />

concentré sur les enceintes HiFi haut de gamme.<br />

Néanmoins, cela n’a pas toujours été le cas.<br />

Cette marque allemande, née en 1926, a en<br />

effet produit des tables de lecture analogiques<br />

pendant longtemps, des années 1950 aux années<br />

1980. Aussi son retour aux platines depuis 2016<br />

n’est-il pas illégitime. D’autant que finalement,<br />

la conception d’une table de lecture analogique<br />

fait appel, comme celle des enceintes HiFi, à<br />

la science des comportements et mécanismes<br />

vibratoires acoustiques. Ce lien entre les platines<br />

et les enceintes est d’ailleurs bien visible sur le<br />

modèle Miracord 90 Anniversary positionné à 2500<br />

€. L’anneau de découplage de son moteur, en textile<br />

plissé, ressemble à s’y méprendre à un spider de<br />

haut-parleur de grave.<br />

Pour un modèle grand public, elle paraît un<br />

peu au-dessus de la fourchette. Non ?<br />

Soyons honnêtes, lorsque l’on découvre pour la<br />

première fois l’Elac Miracord 50, il y a quelques<br />

raisons d’être sceptique. Elle est très jolie, affiche<br />

une finition élégante et soignée. Oui mais... elle est<br />

aussi fabriquée à Taïwan, contrairement à ses aînées<br />

qui viennent d’Alle<strong>mag</strong>ne. De plus, elle semble<br />

utiliser des composants classiques que l’on retrouve<br />

notamment sur les platines Teac. Du coup, par<br />

rapport à la concurrence, elle paraît a priori un peu<br />

chère. Une platine présentant des caractéristiques<br />

comparables, dotée d’un préampli Phono intégré,<br />

est généralement positionnée entre 300 € et 450 €.<br />

Le tarif semble d’autant plus «hors fourchette» que<br />

la cellule Phono qui équipe la Miracord 50 n’est pas


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

111<br />

non plus coûteuse. Il s’agit d’une Audio-technica<br />

AT91, qui a certes une bonne cote, mais que l’on<br />

trouve dans le commerce pour 25 € seulement...<br />

Bref, on aurait pu s’arrêter là. Mais nous avons<br />

écouté la Miracord 50. Nous sommes totalement<br />

tombés sous son charme et avons essayé de<br />

comprendre pourquoi.<br />

Oui, mais Elac a joué au «Monsieur Plus»<br />

Pour concevoir cette platine Miracord 50, tout<br />

en partant de solutions standard, Elac a joué<br />

au «Monsieur Plus», poussant un peu plus loin<br />

chaque paramètre et soignant les détails qui font la<br />

différence.<br />

Pour commencer, la base de l’Elac Miracord 50<br />

n’est pas pleine, mais elle est haute - plus de 5 cm<br />

- et son coffrage est construit à partir de massifs<br />

panneaux de médium de 21 mm. Ce coffrage<br />

possède des angles fortement arrondis. Il est habillé<br />

sur son pourtour d’un vinyle granité gris et revêtu<br />

sur le dessus d’une épaisse plaque synthétique,<br />

noire brillante, qui en plus d’attirer la poussière<br />

apporte amortissement et rigidité, comme sur<br />

une structure sandwich. Le raccord entre les deux<br />

matériaux est en outre parfaitement réalisé et la<br />

finition de surface est impeccable.<br />

Cette base repose sur des pieds en caoutchouc<br />

souple qui isolent très bien des vibrations<br />

extérieures.<br />

Le plateau est quant à lui en fonte d’aluminium. Son<br />

couvre-chef est un épais tapis en caoutchouc strié.<br />

Une fois de plus, ce sont des éléments classiques,<br />

mais là encore Elac se démarque de la concurrence.<br />

Le plateau est amorti par un épais disque de<br />

mousse dense collé sur sa surface interne.<br />

L’entraînement de ce plateau se fait par une<br />

courroie plate. Le moteur a la particularité d’être<br />

asservi numériquement par un processeur ST<br />

Microelectronics (32F030F4P6). La régulation de la<br />

vitesse de rotation s’effectue par le biais d’un disque<br />

perforé et d’un capteur optique placé sur l’axe de<br />

rotation en inox et sa gorge en bronze.<br />

Spécifications<br />

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie<br />

•Moteur : à courant continu piloté par microprocesseur<br />

•Vitesse : 33 et 45 tr/min. (précision de 1 %)<br />

•Pleurage et scintillement : 1 %<br />

•Rapport signal/bruit : >67 dB(A), >60 dB (non pondéré)<br />

•Plateau : en aluminium moulé de 30 cm<br />

Bras : en aluminium de 223 cm (8 pouces)<br />

•Cellule fournie : Audio-technica AT91 de type MM,<br />

réponse en fréquence de 20 Hz à 20 kHz, séparation des<br />

canaux >18 dB, balance des canaux de 5 dB<br />

•Niveau de sortie : 5 mV (1 kHz, 3.54 cm/sec), 140 mV<br />

avec le préampli phono activé<br />

•Dimensions (L x H x P) : 408 x 140 x 361 mm<br />

•Poids : 5,5 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité<br />

uuu


112 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

Le bras de lecture, lui aussi comparable à celui que<br />

l’on trouve sur certaines platines Teac, apparaît de<br />

bonne facture. Il est de type droit, formé d’un tube<br />

en aluminium, avec cardan également en métal,<br />

base en matériau plastique moulé et solide portecellule<br />

détachable au standard SME/Ortofon.<br />

Enfin, l’étage de sortie - dont le préampli Phono<br />

MM peut être désactivé ou activé par un petit<br />

commutateur à l’arrière - utilise un ampli Op JRC<br />

MJM8080.<br />

Dans l’ensemble, la construction de l’Elac Miracord<br />

est très propre. Tous ses éléments donnent une<br />

impression de solidité et de fiabilité.<br />

Et à l’écoute, l’accord est miraculeux<br />

Sur le terrain, la Miracord 50 est agréable et simple<br />

à manipuler. Elle possède un interrupteur général<br />

à l’arrière ainsi que deux gros boutons rotatifs à<br />

l’avant pour mettre en marche et sélectionner la<br />

vitesse (33 ou 45 tr/min). On apprécie la descente<br />

en douceur de son bras, la présence d’une molette<br />

de réglage d’antiskating, la facilité d’ajustage de<br />

la force d’appui depuis le contrepoids à bague<br />

graduée, ainsi que l’absence de bruits parasites de<br />

roulement, de frottement et de moteur. Il manque<br />

juste à notre goût un petit témoin lumineux pour<br />

indiquer que la platine est en fonction.<br />

Habituellement, on vous dirait qu’il serait judicieux<br />

de changer la cellule de cette platine pour la<br />

remplacer par une référence plus haut de gamme.<br />

Eh bien ici pas du tout, car Elac a réussi un produit<br />

merveilleusement bien accordé, dont la qualité de<br />

restitution sonore saute immédiatement aux oreilles,<br />

comme une évidence. Dès les premières secondes,<br />

il se dégage de cette Miracord 50 une musicalité<br />

exquise. Cela reste une «petite» platine. Elle ne<br />

cherche pas à trop en faire, à explorer les tréfonds<br />

du grave, développer une dynamique fracassante<br />

ou un aigu ultra incisif. Elle se concentre sur le cœur<br />

de la musique, en particulier le registre médium,<br />

et le fait avec un énorme talent. Le son est naturel,<br />

alerte, presque sautillant et surtout sans crispation.<br />

L’articulation des notes et des lignes mélodiques<br />

est superbe, délicatement posée et cadencée. Les<br />

timbres sont à la fois ronds et ouverts. Ils concilient<br />

légèreté et chaleur. Cela est valable en utilisant<br />

le préampli Phono intégré qui délivre un son<br />

très propre avec un minimum de souffle et bruits<br />

parasites. Il est possible d’aller un peu plus loin avec<br />

un préampli Phono externe de plus haut niveau,<br />

comme nos tests nous l’ont montré. Cependant, la<br />

Miracord 50 se suffit à elle-même. Elac a réussi un<br />

merveilleux équilibre de tous les paramètres. Cette<br />

platine fait de la musique, de la musique, encore<br />

et toujours de la musique, que ce soit à partir de<br />

vinyles tout neufs parfaitement enregistrés ou de<br />

disques anciens usés, dont la prise de son est plus<br />

hasardeuse.<br />


3000i Series<br />

Très acclamée par la critique, la Série 3000i par Q acoustics.<br />

“Exemplaire”<br />

“Plaisir absolu”<br />

“Toujours meilleure”<br />

“Expressive”<br />

What Hi-Fi?<br />

3010i<br />

What Hi-Fi?<br />

3020i<br />

What Hi-Fi?<br />

3050i<br />

What Hi-Fi?<br />

3010i Cinema Pack<br />

“Puissance et équilibre”<br />

“Remarquable”<br />

Expert Reviews<br />

3010i<br />

Trusted Reviews<br />

3020i<br />

“De grande valeur”<br />

“Mise à jour <strong>mag</strong>istrale”<br />

Hi-Fi Choice<br />

3050i<br />

Home Cinema Choice<br />

3050i Cinema Pack<br />

“Spéciale”<br />

“Excellente”<br />

<strong>Hifi</strong> World<br />

3050i<br />

Q Magazine<br />

3010i<br />

“Joyau audiophile”<br />

“Fantastique”<br />

Stereo Magazine<br />

3050i<br />

Trusted Reviews<br />

3050i Cinema Pack<br />

qacoustics.co.uk/3000i


114 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

ELIPS<strong>ON</strong><br />

400 €<br />

Alpha 100 RIAA<br />

À la base, Elipson n’est pas une marque de platines vinyles, mais d’enceintes<br />

acoustiques. Cependant, en quelques années, en partant de zéro, elle a réussi à<br />

développer une gamme de platines à la fois abordables et audiophiles, tout en<br />

faisant du «made in France». par Pierre Stemmelin<br />

Les platines vinyles chez Elipson, c’est un peu une<br />

histoire d’amour pour Philippe Carré, repreneur de<br />

la marque française en 2008, également à la tête<br />

du groupe AV Industry et du site de vente sonvideo.com.<br />

Allant à contre-courant de ce qui se fait<br />

aujourd’hui pour beaucoup de produits audiophiles<br />

abordables, accessibles au grand public, avec ses<br />

équipes, il a décidé de fabriquer en France. Le<br />

challenge était d’autant plus grand qu’en matière<br />

de platine vinyle, notre pays est presque totalement<br />

vierge de savoir-faire et qu’Elipson n’a pas choisi<br />

la facilité. Toutes les pièces maîtresses de ses<br />

platines lui sont propres. Il a donc fallu les concevoir<br />

entièrement, monter un site de production (à Saint-<br />

Fargeau, en Bourgogne, où Philippe Carré a ses<br />

racines) et former des artisans exclusivement dédiés<br />

à la marque. Il a aussi fallu essuyer les plâtres.<br />

Les premières platines vinyles sorties des ateliers<br />

Elipson présentaient des défauts de jeunesse.<br />

Mais Elipson ne s’est pas découragé, a persévéré,<br />

réglant les soucis de conception un à un. Quelques<br />

années plus tard, la marque propose une gamme<br />

de platines qui n’appartiennent qu’à elle, dotées de<br />

sérieux arguments et bien positionnées en termes<br />

de prix.<br />

L’Alpha et l’Omega de la platine vinyle, à la<br />

fois démocratique et audiophile<br />

Actuellement, la gamme de platines vinyles Elipson<br />

compte en tout dix références, dont les prix<br />

s’étalent de 300 à 800 €. Il s’agit en fait de deux


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

115<br />

modèles principaux, qui se déclinent en plusieurs<br />

versions : la platine Alpha 100 en entrée de gamme<br />

et l’Omega 100 à son sommet. Dans sa version de<br />

base, l’Alpha 100 est commercialisée à 300 €. Avec<br />

un préampli Phono MM/MC intégré (la version<br />

que nous avons testée) le prix monte à 400 € et<br />

avec le Bluetooth ainsi qu’une sortie USB-Audio<br />

en complément, on arrive à 500 €. Des éditions<br />

spéciales Johnny Hallyday, qui auraient été validées<br />

par l’artiste lui-même de son vivant, existent<br />

également.<br />

De prime abord, la finition de l’Alpha 100 fait<br />

un peu économique. Son socle en plastique et<br />

sa base habillée d’un revêtement vinylique noir,<br />

légèrement granité, semblent basiques. Malgré<br />

cela, en y regardant de plus près, la conception<br />

apparaît saine et sérieuse. La base est constituée<br />

d’un panneau de bois plein (du médium) de 12 mm<br />

d’épaisseur, bien rigide. Pour un bon équilibre des<br />

masses, le palier de l’axe du plateau est implanté<br />

très exactement au centre de cette base, ce qui<br />

explique des dimensions un peu plus importantes<br />

que la moyenne. Ce palier est un gros bloc de métal<br />

tourné et taillé dans la masse. Le plateau, de son<br />

côté, est un acier embouti et accuse une masse déjà<br />

respectable (près de 1,7 kg). Il est équipé d’un axe<br />

solidaire, fait du même métal que le palier et qui se<br />

termine par une petite pointe de couplage lubrifiée.<br />

L’entraînement se fait par une courroie plate.<br />

Le moteur est excentré et sa poulie chromée<br />

reste visible lorsque le plateau est en place. Il est<br />

découplé de façon particulièrement souple afin de<br />

transmettre un minimum de vibrations. Cela peut<br />

donner l’impression que la courroie est un peu<br />

lâche.<br />

Le bras est lui aussi une réalisation propre et<br />

exclusive à Elipson. Son cardan et son porte-cellule<br />

sont en matériau synthétique, certainement du<br />

polyamide, renforcé par des anneaux métalliques<br />

sur les zones de friction. Le tube est en aluminium et<br />

l’ensemble est monté d’origine d’une petite cellule,<br />

très appréciée des audiophiles, une Ortofon OM10<br />

(valeur : environ 50 €).<br />

Sur la version Elipson Alpha 100 RIAA que nous<br />

Spécifications<br />

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie<br />

•Vitesse : 33 et 45 tr/min<br />

•Châssis : PVC et MDF<br />

•Plateau : en acier embouti<br />

•Bras : en aluminium<br />

•Cellule : Ortofon OM10<br />

•Réponse en fréquence : 25 Hz à 20 kHz (-3/+1 dB)<br />

•Préamplification RIAA intégrée<br />

- Gain : 40,5 dB (MM), 61 dB (MC)<br />

- Diaphonie : 88 dB (MM), 78 dB (MC)<br />

- Distorsion : 0,006 % (MM), 0,05 % (MC)<br />

- Rapport signal/bruit : 82 dB (MM), 76 dB (MC)<br />

•Dimensions : 450 x 120 x 380 mm<br />

•Poids : 5 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité<br />

uuu


116 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

avons reçue pour test, un préampli Phono est<br />

intégré. Il est compatible avec les cellules MM et<br />

MC, ce qui est rare. Nous avons naturellement jeté<br />

un œil à ses circuits. L’électronique est de facture<br />

sérieuse avec deux ampli Op de qualité National<br />

Semiconductor (L49710) pour la section «pré-pré»<br />

et deux amplis Op Texas Instruments (OPA1652) en<br />

étage de sortie. On regrette juste que ce préampli<br />

Phono ne soit pas débrayable, qu’il soit un peu<br />

sensible aux bruits parasites et que la platine n’ait<br />

pas d’interrupteur général.<br />

Une platine vinyle franche et directe<br />

Sur le terrain, l’Elipson Alpha 100 tourne sans<br />

faire beaucoup de bruit, ce qui prouve que ses<br />

éléments mécaniques sont sérieusement conçus.<br />

Les frottements au niveau de l’axe du plateau sont<br />

légers et son moteur est relativement silencieux.<br />

La force d’appui pour la cellule Ortofon OM10<br />

est ajustée en usine. Normalement il n’y a pas<br />

à y retoucher. Si par hasard une petite main la<br />

déréglait malencontreusement, il faudrait tourner le<br />

contrepoids. Celui-ci est à vis et d’une tenue bien<br />

ferme, mais ne comporte pas de molette graduée.<br />

Un gabarit en papier est fourni par Elipson, mais ce<br />

n’est pas très précis comme solution de réglage.<br />

Il vaut mieux disposer d’une petite balance pour<br />

cellule Phono.<br />

Pour vous aider à placer la cellule sur le disque,<br />

l’Elipson Alpha 100 n’est pas non plus équipée<br />

d’un lève-bras. Heureusement, ce n’est pas trop<br />

handicapant ici, car la descente se fait relativement<br />

doucement. On ne risque donc pas trop de<br />

provoquer de «ploc» tonitruant lorsque l’on pose ou<br />

retire la cellule du disque.<br />

À l’écoute, l’Elipson Alpha 100 RIAA privilégie une<br />

restitution franche, avec un registre médium qui a<br />

beaucoup de vie. Les extrémités du spectre sont<br />

discrètes. Cela manque un peu d’ouverture dans<br />

l’aigu. En revanche, le grave déploie une belle<br />

énergie et de l’impact. À défaut d’être de très<br />

haute définition, la transcription est assez tendue et<br />

très directe. Le son n’est absolument pas mou ou<br />

endormi comme c’est souvent le cas sur les petites<br />

platines. Les basses n’ont certes pas la profondeur<br />

dont on bénéficie à l’écoute d’un modèle haut de<br />

gamme, mais elles ont déjà de la charpente et du<br />

corps. Elles ne sont pas répétitives. On les entend à<br />

peine sur certains passages. Elles ne génèrent pas<br />

un «ronron» incessant et fatigant, puis quand c’est<br />

à leur tour d’entrer en scène, elles sont capables de<br />

vous surprendre par leur intensité.<br />


iacono.fr<br />

VotrespécialisteHigh-Techdepuis1954<br />

<strong>2018</strong><br />

TV/VIDEO IHOME-CINEMA IHAUTE-FIDELITE IENCEINTES IACCESSOIRES IARTMENAGERS


118 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

TEAC<br />

TN-280BT<br />

Avec la TN-200 et sa version Bluetooth TN-280BT, la marque japonaise<br />

propose deux platines vinyles abordables d’une conception simple,<br />

mais dont la réalisation est très soignée et solide.<br />

par Pierre Stemmelin<br />

300 €<br />

Dans sa livrée imitation bois (elle est aussi<br />

disponible en noir mat), la Teac TN-280BT a un petit<br />

look seyant et sympathique, souligné par un capot<br />

en plexiglas fumé et un gabarit assez compact.<br />

Une conception simple, intelligente et solide<br />

La conception de la TN-280BT ne va pas chercher<br />

midi à quatorze heures et pour une platine vinyle de<br />

vocation HiFi c’est très bien ainsi, car la simplicité<br />

et l’épure sont souvent amies de la musicalité.<br />

Ainsi, sa base est-elle en bois plein, constituée d’un<br />

gros panneau de médium de 22 mm d’épaisseur.<br />

Le plateau est quant à lui en fonte d’aluminium et<br />

pèse 550 g. Il tourne sur un axe en inox solidaire<br />

de la base, bloqué dans une cage en bronze.<br />

L’entraînement par une courroie plate se fait depuis<br />

un moteur découplé par trois petits silentblocs assez<br />

raides, monté sous le plateau.<br />

Le couvre-plateau est en feutre. Le bras de type<br />

droit, en métal ainsi que son pivot à roulement et<br />

son cardan, également en métal, présentent une<br />

bonne rigidité, et sont peu sujets aux résonances<br />

parasites, avec un mouvement très bien huilé.<br />

L’ensemble de la platine repose sur trois pieds en<br />

caoutchouc souple et l’électronique est enfermée<br />

dans un coffre en plastique sous la base.<br />

L’interrupteur général est un petit bouton positionné<br />

à l’arrière. Non loin de lui se trouve le sélecteur<br />

de mode pour la sortie sur prises RCA : niveau<br />

Phono ou Ligne. Sur la base, en dessous du bras,<br />

deux grosses molettes rotatives en métal brossé<br />

permettent d’actionner le moteur et de choisir la<br />

vitesse de rotation (33 ou 45 tr/min). La première est<br />

équipée d’une petite diode bleue témoin de la mise<br />

en marche, et d’une diode orange renseignant sur<br />

l’état du Bluetooth. Celui-ci s’actionne à l’aide d’un<br />

tout petit poussoir caché sous la base.


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong> 119<br />

Une platine qui a un bon potentiel<br />

Très proche de la TN-300 que nous avons testée<br />

en 2015, la Teac TN-280BT est livrée prête à<br />

l’emploi. Sa mise en place est facile et ne prend que<br />

quelques minutes. Le réglage de la force d’appui de<br />

la cellule est facile et suffisamment précis grâce à la<br />

bague graduée du contrepoids du bras. Toutes les<br />

manipulations de cette platine inspirent confiance,<br />

chaque pièce semble solide et fiable, à l’i<strong>mag</strong>e du<br />

lève-bras à vérin hydraulique qui s’abaisse tout en<br />

douceur.<br />

La cellule prémontée est une SkyTec CR2861,<br />

habituellement vendue entre 15 et 20 €. Elle vient<br />

du monde DJ et c’est pour cette raison que sa<br />

force d’appui recommandée est assez élevée<br />

(jusqu’à 3 g). Elle délivre un registre médium assez<br />

ouvert, avec de jolis timbres sur les voix. Son<br />

registre grave a de la générosité. La restitution est<br />

agréable et charmante, mais cela manque un peu<br />

de définition et de tenue dans les basses. La cellule<br />

est effectivement le point faible de cette platine.<br />

L’audiophile avisé aura vite fait de la remplacer par<br />

une Audio-technica AT95E par exemple, beaucoup<br />

plus performante. D’autant que c’est assez simple à<br />

réaliser, le solide porte-cellule amovible possédant<br />

une monture standard, de type Ortofon/SME<br />

à verrouillage à baïonnette. Et cette platine le<br />

mérite. En effet, son moteur n’émet presque aucun<br />

bruit. La rotation de son plateau, bien qu’assez<br />

léger, présente une excellente inertie et très peu<br />

de frottement de l’axe. Le préampli Phono est lui<br />

aussi fort silencieux, avec un minimum de souffle<br />

et parasite. Tout cela garantit un son d’une grande<br />

propreté.<br />

À cela s’ajoute enfin la liaison Bluetooth. Elle peut<br />

paraître accessoire et gadget sur une platine vinyle,<br />

mais son appairage automatique s’est révélé un<br />

vrai jeu d’enfant pendant nos essais. En outre,<br />

son ajout, couplé au préampli Phono, n’engendre<br />

qu’un surcoût très modéré sur la Teac TN-280BT par<br />

rapport à la Teac TN-200, qui ne dispose pas de ces<br />

équipements.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie<br />

•Moteur : à courant continu (DC)<br />

•Vitesse : 33 et 45 tr/min (précision de ±2 %, pleurages et<br />

scintillements de 0,2 %)<br />

•Rapport signal/bruit : 67 dB(A) et 60 dB non pondéré<br />

avec filtre passe-bas à 20 kHz<br />

•Niveau de sortie Phono : 4,5 mV (±3 dB)<br />

•Niveau de sortie Ligne : 120 mV (-13dBV)<br />

•Transmetteur Bluetooth : portée de 10 m, codec SBC<br />

•Bras<br />

- Longueur : 223 mm (8 pouces)<br />

- Plage de réglage de la force d’appui : 0 à 5 g<br />

- Cellules supportées : de 3,5 à 6,5 g<br />

- Porte-cellule : amovible à monture 1/2 pouces<br />

- Anti-skating : ajustable (molette de réglage au pied<br />

du bras)<br />

•Cellule CR2861<br />

- Diamant : elliptique<br />

- Type : MM<br />

- Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz<br />

- Séparation des canaux : 20 dB à 1 kHz<br />

- Balance des canaux : 2 dB<br />

- Force d’appui recommandée : de 1,5 à 3 g<br />

- Angle vertical recommandé : 20°<br />

- Impédance de sortie : 47 kohms<br />

- Niveau de sortie : 4,5 mV (±3 dB)<br />

- Poids : 5,7 g<br />

•Plateau en aluminium moulé de 30 cm<br />

•Base en MDF haute densité<br />

•Dimensions : 420 x 117 x 356 mm<br />

•Poids : 4,9 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


120 <strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong><br />

THORENS<br />

TD 201<br />

450 €<br />

Dans le domaine de la platine vinyle, Thorens est une marque historique. Elle est d’origine suisse<br />

et sa naissance remonte à 1883 ! Elle a d’abord fabriqué des boîtes à musique, avant de se lancer<br />

dans les gramophones puis les platines vinyles. Son catalogue est assez riche. Il compte près d’une<br />

vingtaine de platines. Ces dernières années, il s’est surtout renouvelé dans le haut de gamme, mais<br />

en cette fin d’année <strong>2018</strong>, ce sont les modèles les plus abordables qui sont à l’honneur, notamment<br />

avec cette TD201 que nous avons pu tester en avant-première. par Pierre Stemmelin<br />

La Thorens TD201 est une platine vinyle élégante<br />

et discrète, construite autour d’un panneau en bois<br />

plein (du médium) de 21 mm d’épaisseur, revêtu<br />

d’une très belle laque noire. Ce revêtement génère<br />

un peu d’effet électrostatique et attire la poussière,<br />

mais lui confère aussi un aspect luxueux.<br />

Cette platine vinyle est construite à Taïwan. Elle<br />

semble provenir de la même usine que les modèles<br />

Teac (voir le test de la TN-280BT par exemple) ou<br />

que l’Elac Miracord 50. Tous ces produits seraient<br />

en effet développés autour de la même base<br />

mécanique, particulièrement sérieuse et fiable<br />

dans sa catégorie. Leurs marques respectives leur<br />

apporteraient ensuite à chacune quelques touches<br />

personnelles afin d’adapter le design et aussi le<br />

rendu sonore à leur manière.<br />

Une base mécanique commune et de qualité<br />

avec la touche personnelle de Thorens<br />

Comme sur l’Elac Miracord 50 donc, on retrouve<br />

sur la Thorens TD201 un préampli Phono intégré<br />

débrayable, utilisant un ampli Op JRC (NJM8080),<br />

ainsi qu’une cellule MM pré-montée Audio-technica<br />

AT3600. Le moteur à entraînement par courroie est<br />

semble-t-il le même, ainsi que la base du bras en<br />

matériau plastique de synthèse.<br />

Mais on remarque aussi plusieurs différences. Si<br />

les commandes marche/arrêt et choix de la vitesse<br />

(33 ou 45 tr/min) en forme de grosses virgules chez<br />

Thorens n’ont certainement pas d’influence sur le<br />

son, en revanche les pieds en caoutchouc, fixés de<br />

façon plus rigide sur la TD201, peuvent modifier le<br />

rendu acoustique.<br />

Une autre différence qui peut avoir une influence<br />

sur les performances tient dans le pilotage du<br />

moteur. Chez Thorens, il n’y a pas d’asservissement,<br />

mais un accès aux vis de réglage précis de la<br />

vitesse, par le biais de deux petits trous cachés<br />

sous la base, derrière un autocollant. Le plateau<br />

en fonte d’aluminium, livré avec un épais tapis en<br />

caoutchouc, est de son côté amorti par un gros<br />

boudin de silicone sur son pourtour intérieur.<br />

Le bras présente aussi quelques spécificités propres<br />

à la Thorens TD201. Assemblé autour d’un tube en<br />

aluminium, il possède un cardan métallique à pièces


<strong>ON</strong> <strong>mag</strong> - HiFi <strong>2018</strong> 121<br />

rectangulaires, ainsi qu’un porte-cellule amovible, à<br />

monture Ortofon/SME, particulièrement qualitatifs.<br />

Dans l’ensemble, comme toutes les platines vinyles<br />

de cette famille taïwanaise, la Thorens TD201<br />

est d’une bonne qualité de fabrication, solide et<br />

rassurante.<br />

Une platine vinyle qui appuie dans le bas et<br />

claque bien<br />

Sur le terrain, la Thorens TD201 s’avère (comme on<br />

pouvait s’y attendre compte tenu de sa filiation)<br />

d’un grand silence de fonctionnement. Les bruits<br />

parasites de roulement et frottement sont infimes.<br />

Le préampli Phono est lui, en revanche, un peu<br />

sensible au souffle généré par l’alimentation du<br />

moteur et aux effets électrostatiques.<br />

À l’écoute, on retrouve instantanément les qualités<br />

de la base mécanique commune à plusieurs<br />

modèles et marques de platines vinyles. Le son est<br />

chantant, articulé, avec des timbres agréables, un<br />

registre médium ouvert qui développe beaucoup<br />

de présence et une belle énergie sur les voix.<br />

La chanteuse Hannah Reid du groupe London<br />

Grammar est très bien incarnée avec ses accents<br />

gutturaux caractéristiques. Sur l’album «If You<br />

Wait» (version 45 tours, gravée sur deux vinyles<br />

de 180 g), qui distille un niveau particulièrement<br />

important dans les basses, la Thorens TD201<br />

montre son talent. La restitution a de l’ampleur,<br />

de la profondeur, une assise que l’on ne trouve<br />

pas toujours ailleurs. Les graves pourraient être un<br />

peu mieux tenus. En contrepartie, ils se montrent<br />

généreux, avec de belles rondeurs.<br />

Le son n’en est pas pour autant mou. On s’en<br />

rend compte sur «The First Album» de Madonna<br />

(la réédition de 1985) datant d’une époque où<br />

les ingénieurs de studio mixaient encore en<br />

pensant avant tout au vinyle. La restitution est très<br />

rythmique, ne donne pas cette sensation froide et<br />

trop électronique des versions numériques. C’est<br />

rapide, ça claque et swingue. On se croirait revenu<br />

sur les dancefloors des eighties.<br />

•<br />

Spécifications<br />

•Type : platine vinyle à entraînement par courroie<br />

•Moteur : à courant continu, 33 et 45 tr/min., précision<br />

de +/- 2 %<br />

•Pleurage et scintillement : 0,2 %<br />

•Rapport signal/bruit : 67 dB(A), 60 dB ou plus en dessous<br />

de 20 kHz<br />

•Plateau : en aluminium moulé de 30 cm<br />

•Bras : droit de 223,6 mm (8,8 pouces) pour cellule de 3,5<br />

à 6 g, avec réglage d’antiskating<br />

•Cellule pré-montée Audio-Technica AT3600 :<br />

- Réponse en fréquence : de 20 Hz à 20 kHz<br />

- Diaphonie : 18 dB<br />

- Impédance de charge : 47 kohms<br />

- Balance des canaux : 2,5 dB<br />

- Tension de sortie : 2.5 mV (1 kHz, 3.54cm/sec.)<br />

•Dimensions : 420 x 355x 121mm<br />

•Poids : 3,9 kg<br />

Notre avis<br />

Construction<br />

Performances<br />

Équipement<br />

Musicalité


Jusqu’à<br />

1780€<br />

de câbles<br />

OFFERTS*<br />

Révéler la performance<br />

qui sublimera votre<br />

musique<br />

En association avec la célèbre marque de câbles Audioquest, nous avons<br />

soigneusement créé pour votre plus grand plaisir 3 systèmes Hi-Fi. Avec<br />

pour unique objectif, vous proposer une solution complète adaptée à vos<br />

exigences. Composés d’enceintes Bowers & Wilkins et d’électroniques<br />

Rotel, ces 3 systèmes ont été optimisés de manière idéale grâce à une<br />

sélection de câbles Audioquest.<br />

Découvrez nos 3 packs sur www.bwgroup.fr et bénéficiez jusqu’à 1780€<br />

de câbles offerts* (du 15 septembre au 15 décembre <strong>2018</strong>).<br />

Câblage Audioquest offert* dans une<br />

housse spécialement conçue pour cette offre.<br />

*Système présenté : Bowers & WIlkins 702S2, Rotel RA1592, Rotel RCD1572, câblage Audioquest.<br />

Pour tous renseignements, veuillez contacter Bowers & Wilkins - 04 37 46 15 00 - Info-fr@bowerswilkins.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!