Côté Cinéma n°316 - avril 2017

Julien Marcel, CEO de Webedia US,
modérateur d’un débat sur la billetterie.
L’autre géant de la VOD, Amazon, est quant à lui bien plus pacifique
à l’égard des responsables de cinémas, avec un Amazon Studios qui
joue le jeu de la salle. Concernant la chronologie des médias, la dernière
menace en date est celle de « The Screening Room », le nouveau
projet de l’ex-créateur de Napster, Sean Parker. Ce concept, encore
en discussion, proposerait une offre premium de VOD le jour même
de la sortie du film en salle. Le spectateur devrait d’abord acquérir un
terminal spécifique à 150 dollars (138 euros), et, une fois cette box
installée, la location d’un film serait facturée 50 dollars (45 euros) pour
une durée de 48 heures. Cependant, lors de l’achat, le consommateur
choisira une salle pour laquelle il versera l’équivalent de 2 billets, soit
une vingtaine de dollars.
La NATO semble très hostile à ce dispositif, mais ne communique pas
sur le sujet, de peur que certains gros circuits soient tentés par l’expérience
« The Screening Room ». Selon Télérama, AMC serait sur le
point de trouver un accord avec Sean Parker.
Billetterie en ligne et analyse de données
Aux États-Unis, la billetterie en ligne est un secteur très disputé entre
le leader Fandango (Universal) et Movieticket. La start-up Atom Tickets
(financée à hauteur de 50M$ en 2016 par Lionsgate, 20th Century
Fox et Disney) vient les concurrencer fortement, tandis que dans le
même temps, les sites des cinémas offrent de plus en plus leur propre
service de billetterie en ligne, ce qui est au cœur de l’offre de Webedia
Movies Pro.
Au niveau international, Fandango s’étend en Amérique latine où sa
récente acquisition Cinepapaya va être renommée Fandango.lat. Les
acteurs chinois de la billetterie sont les poids lourds du secteur, avec
des capitalisations atteignant plusieurs milliards de dollars et commencent
à s’étendre, notamment en Asie du Sud-Est et en Inde.
Avec la révolution du marketing digital des cinémas, les circuits sont
en train de s’interroger sur leur stratégie en matière de données.
Comment faire parler ces données qui s’accumulent sur leurs serveurs
? Comment les transformer en plus de billets vendus ? Comment
mieux comprendre le comportement des spectateurs ? Tous ces sujets
les mobilisent et contribuent à créer un marché pour des start-up. En
France, Projectiv s’est placée sur ce créneau, en proposant aux exploitants
d’analyser les données de leurs salles.
Les expériences premium (PLF)
Dans ce domaine, la stratégie dominante, en particulier des gros acteurs
de l’exploitation, est de travailler sur des offres plus qualitatives
et diversifiées, en particulier le Premium Large Format (« PLF ») qui
mise sur une qualité visuelle et sonore exceptionnelle. C’est l’offre
cœur de Imax, qui se voit concurrencée par Dolby, qui propose désormais
sa propre expérience PLF Dolby Cinema. Dolby et Imax ont
des modèles de partage de recette avec les salles qui développent
également leurs marques propres de format PLF, comme c’est le
cas d’AMC.
Évolution des sièges de cinéma
Le siège inclinable hyper confort « recliner » est une tendance majeure
sur le marché américain. Des circuits comme AMC remplacent massivement
les sièges existants en réduisant la capacité et en augmentant
les tarifs. En parallèle, on continue à voir se développer les sièges
« immersifs » ou « 4D » qui bougent en fonction du film.
La VR, sujet omniprésent
C’est l’innovation qui a le vent en poupe avec quelques initiatives qui
contribuent à la dynamique : la salle VR Imax à Los Angeles, celle de
MK2 à Paris et les nouveaux espaces REC ROOM du canadien Cineplex
qui détient 80 % du box-office canadien.
Vers la fin des projecteurs ?
Et si les projecteurs disparaissaient des salles ? Si cette idée n’est
pour l’heure pas encore développée, on commence à sérieusement
entendre parler de la disparition du projecteur, qui pourrait être remplacé
par des écrans haute définition (8K) de très grande taille.
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