Côté Cinéma n°316 - avril 2017
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PREMIER BILAN<br />
Le Pandora d’Avignon<br />
Depuis août 2015, le Pandora a ouvert ses portes sur le site de l’ancien Capitole d’Avignon, une des plus anciennes salles de<br />
spectacle de la ville où, chaque mois de juillet, le cinéma cède la place au théâtre pour devenir la plus grande jauge du<br />
Festival Off d’Avignon, et dont la jeune équipe explore, le reste de l’année, les mutations d’avenir de l’exploitation cinématographique.<br />
Bilan d’étape avec les associés-complices Gilles Bouisson et Vincent Clap.<br />
<strong>Côté</strong> <strong>Cinéma</strong> : Vous vous êtes lancés dans l’aventure de l’exploitation<br />
avec des paris audacieux, autant en matière de programmation,<br />
d’animation que d’activités annexes. Comment se porte<br />
aujourd’hui le Pandora ?<br />
Vincent Clap : Toute la partie événementielle de notre programmation<br />
– les soirées «Deviant Zone», films de genres et ciné-clubs – ont très<br />
bien fonctionné... et assez vite. Par contre nous avons été un peu déçus<br />
par la fréquentation «classique» de démarrage. Le plus grand défi était<br />
de redonner l’habitude aux spectateurs de venir voir des films (hors<br />
événementiel) chez nous – nous avons beaucoup travaillé, surtout sur<br />
les réseaux sociaux, pour nous faire connaître – et d’expliquer aux distributeurs<br />
l’intérêt de proposer de la VO sur du grand public.<br />
C.C. : Avez-vous bien été identifiés et trouvé votre place entre<br />
les films «Utopia» et les films plus généralistes au Vox<br />
d’Avignon ?<br />
Gilles Bouisson : On choisit notre programmation en priorité en fonction<br />
de nos envies, puis en fonction du marché. Certes ce n’est pas encore<br />
clair pour la profession, mais c’est étonnant qu’on ne demande jamais<br />
leur ligne éditoriale aux multiplexes, alors que ces derniers n’hésitent<br />
pas, en période creuse, à passer de l’Art & Essai (un Dolan, un Loach,<br />
un Almodovar...). Alors quand on nous demande notre ligne éditoriale,<br />
nous revendiquons le «Nanar & Essai» ! Les très petits distributeurs nous<br />
sollicitent volontiers car ils savent que nous sommes une alternative à<br />
Utopia quand ces derniers ne peuvent pas leur offrir suffisamment de<br />
visibilité, tandis que les gros commencent à nous considérer comme<br />
une alternative intéressante et à nous inclure dans leurs plan de sortie<br />
sur leurs films chargés en «pop culture générale».<br />
C.C. : Où en êtres-vous donc de votre prévisionnel ?<br />
L’économie du Pandora repose sur trois piliers : le cinéma, le théâtre*<br />
et le studio (plus la confiserie et la location de salles) dont la combinaison<br />
permet d’équilibrer les comptes. Depuis le début de notre «saison 2»<br />
en août 2016 (l’activité du Pandora est délimitée par le Festival d’Avignon),<br />
nous avons enregistré une augmentation moyenne de 28 à 30 %<br />
de notre fréquentation cinéma ! Certes nous rattrapons le retard de notre<br />
prévisionnel, mais nous sommes contents de voir que le public suit, que<br />
notre capital sympathie et notre image de lieu dynamique, lieu nouvelle<br />
génération commence vraiment à résonner auprès du public.<br />
Pour compléter cette information sur l’exploitation avignonnaise, il convient<br />
de préciser que depuis plusieurs années, la dynamique famille Bizot transforme<br />
également son cinéma au décor délicieusement rétro en théâtre. Elle met ainsi<br />
ses deux salles de 170 et 99 fauteuils à la disposition des troupes pendant<br />
toute la durée du célèbre Festival. Le lieu, situé au cœur de la place de l’Horloge,<br />
est à présent bien ancré dans l’esprit du public et change même d’identité<br />
pour devenir le « Théâtre CinéVox » quelques semaines par an.<br />
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