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Désolé j'ai ciné #10

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13/02<br />

14<br />

Dans le milieu des blockbusters convenus<br />

au possible, Alita se révèle une bouffée d’air<br />

frais réussie et galvanisante.<br />

Alita est une jeune cyborg amnésique.<br />

Alors qu’elle tente de survivre à Iron City,<br />

elle se découvre des talents de combat<br />

éblouissants…<br />

Alita est de ces projets dont on parle depuis<br />

des années et qui débarquent du jour au<br />

lendemain avec une certaine crainte derrière.<br />

En effet, on parle ici d’une adaptation du<br />

fameux manga «Gunnm» et au vu des<br />

critiques entourant les transpositions de ce<br />

genre, les attentes étaient assez basses. Il<br />

suffit de se rappeler des retours incendiaires<br />

sur la version américaine de «Death Note»<br />

pour souligner la nature dangereuse du<br />

projet. C’est faire fi de la présence de Robert<br />

Rodriguez derrière la caméra et de James<br />

Cameron à la production, tous deux grands<br />

fans de la pop culture et ayant prouvé leur<br />

amour indéfectible pour les innovations<br />

technologiques <strong>ciné</strong>matographiques. C’est<br />

ainsi ce qui frappe le premier dans le film :<br />

si la nature d’Alita est inhumaine (aussi<br />

bien par sa place de robot que sa création<br />

en performance capture), son humanité<br />

transparaît avec tellement d’éclat que l’on<br />

en oublie qu’elle n’est que fiction et que<br />

son corps n’a en soi rien d’humain.<br />

Les questions sur la nature de l’humanisme<br />

et le rapport aux corps, bien que discrètes,<br />

sont dès lors passionnantes tout en étant<br />

ancrées dans une narration aux airs convenus<br />

mais arrivant à en sortir par certains aspects.<br />

C’est ainsi qu’en présentant Alita en élément<br />

étranger en début de récit que l’on introduit le<br />

fonctionnement d’Iron City comme logique.<br />

Jamais le film ne se retrouve à sur-expliquer<br />

ALITA : BA<br />

certains points et il appelle le spectateur à<br />

relier les points qui lui sont donnés sans le<br />

prendre par la main. Pourtant, le film lui tend<br />

celle-ci dans des séquences au romantisme<br />

subtil et ne tombant jamais dans le méchoui<br />

émotionnel. Il y a ainsi une certaine logique<br />

dans l’avancement des protagonistes mais<br />

sans que ceux-ci n’apparaissent comme<br />

mécaniques. On est même surpris par la<br />

fluidité du récit alors qu’il raconte au final<br />

bien plus que ce qu’il n’y paraît.<br />

Si l’on sent un travail de storyboarding<br />

intense de James Cameron au vu de son<br />

acharnement sur le projet, c’est bien Robert<br />

Rodriguez qui mène la barque dans ce<br />

qu’on n’hésitera pas à décrire comme son<br />

meilleur film. Toutes les scènes d’action

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