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Désolé j'ai ciné #10

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Il sculpte de ses mains de damné un ange<br />

dans la glace. Elle tend ses bras naïvement<br />

vers les flocons qui tombent. Elle danse. Sa<br />

main joue avec les étoiles. Soudain, l’Autre, ce<br />

faux-accord du Monde, surgit ! S’ensuit que le<br />

sang coule. Car avec les humains, le sang finit<br />

toujours par couler…<br />

Voilà l’une des scènes les plus poétiques qu’il<br />

m’a été donné de voir. Une scène si naïvement<br />

belle, qu’elle ne peut laisser indifférent le<br />

<strong>ciné</strong>phile que je suis. Par la même occasion,<br />

il s’avère qu’elle soit synthétique de l’univers<br />

Burtonnien : un instant de légèreté, de liberté<br />

totale, d’envol, que l’Autre, conçu chez le<br />

<strong>ciné</strong>aste comme représentatif de la force<br />

dominante du monde, vient rompre. Audelà<br />

d’être (j’ose le mot) un chef d’œuvre<br />

du 7ème Art, “Edward aux Mains d’Argent”<br />

est une porte d’entrée recommandable dans<br />

la filmographie du <strong>ciné</strong>aste. Elle possède en<br />

elle toutes les germes de ce que Tim Burton a<br />

développé avec ses films précédents et qu’il<br />

affinera ensuite jusqu’à atteindre la profondeur<br />

bouleversante de son “Big Fish” : le symbolisme<br />

de l’art gothique, la marginalité, la société de<br />

consommation, la fonction du conte à l’ère<br />

moderne, l’artiste et son rapport au monde etc.<br />

Qu’écrire sur ce film qui n’a pas déjà été écrit ?<br />

L’histoire est bien connue : celle d’un homme<br />

aux mains de ciseaux reclus dans un château

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