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Essais & Simulations n°139

SPECIAL ASD DAYS De la simulation pour l’aéro

SPECIAL ASD DAYS
De la simulation pour l’aéro

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DOSSIER 48

DOSSIER 42

SPECIAL ASD

DAYS

De la

simulation

pour l’aéro

Essais et modélisation 20

Quels moyens d’essais et de simulations pour les

bureaux d’etudes ?

Mesures 34

Le Forum de l’Électronique et les acquisitions de

données à l’honneur

N° 139 • Novembre-décembre 2019 • 25 €


FAITES

DÉCOLLER VOS

CADENCES !

Comment faire cohabiter au mieux

opérateurs, réalité augmentée,

équipements et outillages pour gagner

en agilité et en productivité ?

Copyright © ESI Group 2019 - G/OM/19.10/A - IImage courtesy of Boeing.

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la physique des matériaux.

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Prototypage Virtuel Intelligent


ÉDITORIAL

S’inspirer de la nature pour innover

Olivier Guillon

Rédacteur en chef

Le biomimétisme – concept inventé dans les années 50 par l’Américain Otto Schmitt

et consistant à s’inspirer du vivant pour répondre à des problématiques humaines –

s’est illustré à de nombreuses reprises dans les travaux de chercheurs ou d’inventeurs,

y compris dans l’industrie ; le pionnier et sans doute le plus illustre d’entre eux étant

Léonard de Vinci et ses nombreux dessins de

machines puisés dans l’anatomie animale, les

ruches (qui ont d’ailleurs par la suite inspiré la

structure en nid d’abeilles de certains matériaux

composites) ou encore le comportement des

oiseaux.

D’ailleurs, dans cette lignée, Airbus a présenté à

l’occasion du Dubaï AirShow son projet fello’fly,

directement inspiré du vol en V des oies sauvages

dans le but de réduire la consommation des

avions de ligne. Concrètement, l’idée est de

démontrer qu’en suivant – à courte distance – un

« Airbus a présenté à

Dubaï, à l’occasion du Dubaï

Air Show son projet fello’fly,

directement inspiré du vol en

V des oies sauvages afin de

réduire la consommation de

carburant »

avion, il est possible de bénéficier d’une portance lui permettant de réduire la poussée

de ses moteurs et donc sa consommation de l’ordre de 5 à 10%. Un bel exemple de

biomimétisme mais qui doit aussi s’inspirer d’une autre force de la nature : l’entente

avec les autres membres, à l’image des oies sauvages. En d’autres termes, pour que

ce projet fonctionne, les compagnies aériennes devront s’entendre pour déterminer

comment répartir les gains qu’aura généré l’avion de tête… ●

Envie de réagir ?

@EssaiSimulation

ÉDITEUR

MRJ Informatique

Le Trèfle

22, boulevard Gambetta

92130 Issy-les-Moulineaux

Tel : 01 84 19 38 10

Fax : 01 34 29 61 02

/Facebook.com/

EssaiSimulation

/@EssaiSimulation

Direction :

Michaël Lévy

Directeur de publication :

Jérémie Roboh

Rédacteur en chef :

Olivier Guillon

COMMERCIALISATION

Publicité :

Patrick Barlier

p.barlier@mrj-corp.fr

Diffusion et Abonnements :

vad.mrj-presse.fr

Prix au numéro :

25 €

Abonnement 1 an :

85 € / 4 numéros

Étranger :

100 €

Règlement par chèque

bancaire à l’ordre de MRJ

RÉALISATION

Conception graphique :

Eden Studio

Maquette

Gaëlle Vivien

Impression :

Rivadeneyra, sa

Calle Torneros, 16

Poligono Industrial de Los Angeles

28906 Gerafe - Madrid

N°ISSN :

1632 - 4153

Commission paritaire :

1021 T 94043

Dépôt légal : à parution

Périodicité : Trimestrielle

Numéro : 139

Date : novembre-décembre 2019

RÉDACTION

Ont collaboré à ce numéro :

Ludovic Barrière (IRT Saint-

Exupéry), Philippe Baussart (Thales

Alenia Space), Alain Bettacchioli

(Thales Alenia Space), Mike

Bolduc (C&K), Philippe Brammer

(EikoSim), Angélique Jullien (Altair),

Jérôme Lopez (CFM), Kevina

Mooroogen (Altair), Marine Racollet

(Altair)

Comité de rédaction :

Alain Bettacchioli (Thales Alenia

Space), Olivier Guillon (MRJ), Daniel

Leroy (AllianTech), Yohann Mesmin

(Siemens Industry Software),

Patrycja Perrin (ASTE)

Membre du réseau REPM-EMPN

PHOTO DE COUVERTURE :

Anna Bliokh

Toute reproduction, totale ou

partielle, est soumise à l’accord

préalable de la société MRJ.

Partenaires du magazine Essais &

Simulations :

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I1



SOMMAIRE

DOSSIER

DOSSIER 48

DOSSIER 42

SPECIAL ASD

DAYS

De la

simulation

pour l’aéro

Essais et modélisation 20

Quels moyens d’essais et de simulations pour les

bureaux d’etudes ?

Mesures 34

Le Forum de l’Électronique et les acquisitions de

données à l’honneur

48

48 ASD Days 2019, le rendez-vous business de l’industrie aéronautique

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

50 Comment l’éditeur de logiciels Altair accompagne ses clients de

l’aéronautique dans leurs défis industriels ?

54 Les filiales du groupe Safran à l’heure de la réalité virtuelle

56 Turbotech poursuit ses développements dans l’avion hybride avec la

simulation

58 Application de la corrélation d’images numériques aux essais sur

structure treillis obtenues par fabrication additive

N° 139 • Novembre-décembre 2019 • 25 €

© Xavier Granet

Actualités

06 Les activités d’essais et

d’ingénierie du Gerac rejoignent

Sopemea

06 Une nouvelle plateforme d’essais

de centrales de traitement d’air

pour le Cetiat

06 Contrat entre Legendre et le

Centre d’essais au feu du Cerib

06 Une nouvelle pépite au sein du

pôle normand NAE

06 Nouvelle avancée dans les tests

de conformité 10BASE-T1S pour

l’automobile

07 Un concept innovant de banc

d’essai avec MTR Engineering

08 Reportage : Le site EDF Lab des

Renardières poursuit sa montée

en puissance

Essais

et modélisation

Focus Formation-écoles

12 Des écoles toujours plus proches

de l’industrie pour répondre aux

besoins de formation

13 Formations de l’ASTE

14 Quand le Congrès international

de métrologie se penche sur le

profil du métrologue

16 Une journée de formation

consacrée à la traçabilité et

l’intégrité des données

17 Euroglider, un exemple réussi

coopération entre écoles et

industriels

Spécial bureaux d’études

19 Le Selfplug par Gulplug :

quand la simulation conduit à

l’innovation des start-up

20 La simulation numérique, un

élément devenu incontournable

pour les bureaux d’études

24 Chez Daher, essais et bureau

d’études travaillent main dans la

main

26 CKP Engineering s’impose sur

les marchés à haute valeur

ajoutée

29 3D_Evolution Digital Mock-Up,

la solution de revue de maquette

numérique pour les très grandes

structures

30 Les simulations multiphysiques

au service de la haute horlogerie

suisse

32 CoreTechnologie poursuit les

développements de sa solution

4D_Additive

Mesures

33 Désormais, un service de location

des équipements CEM !

34 En 2020, Sepem et Forum de

l’Électronique se tiendront

ensemble à Grenoble et Avignon

36 Les besoins fragmentés de

commutation et IHM dans

l’industrie des équipements de test

Spécial Acquisition

de données

39 Des solutions pour garantir un

échange fiable des données

40 Spécial Acquisition de données.

Quelles nouveautés vues sur

Measurement World ?

42 Faire face à la massification des

données

43 Alliantech et Capaab signent une

convention de partenariat ?

44 Un enregistrement continu des

données de mesure denses et

complexes

46 La photogrammétrie : un procédé

fiable et incontournable pour une

caractérisation 3D précise d’un

satellite - 1 ère partie

Outils

62 Retour sur la journée technique

ASTE – PSA « Optimisation du

processus d’essais »

62 Une journée technique « Mesure

thermique par fibre optique »

63 Agenda

64 Sommaire du prochain numéro

64 Index des annonceurs et des

entreprises citées

64 Le chiffre à retenir

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I3


CONTRÔLEUR

DE POTS

VIBRANTS

Essais en balayage sinus

Essais aléatoire

Essais de chocs

Edition de rapports


NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL

© Studyrama

© CKP Engineering

ESSAIS ET MODÉLISATION

ESSAIS ET MODÉLISATION

Répondre aux enjeux

de la formation

P.12 à 18

Former puis recruter des ingénieurs et des techniciens dans

les métiers des essais, de la simulation et de la métrologie

s’avère bien souvent un casse-tête pour les industriels.

Aperçu de quelques écoles, organismes et établissements

bien décidés à relever les défis du savoir-faire et répondre du

moins en partie aux besoins des entreprises.

Spécial Bureaux d’études

P. 19 à 33

L’utilisation croissante des moyens d’essais mais aussi et

surtout des outils de simulation numérique poussent les

bureaux d’études à davantage se former sur des équipements

et des pratiques naguère éloignés de leur cœur de métier, au

point de recruter des compétences d’un nouveau genre et de

simplifier les échanges avec les services essais et calculs.

© Rohde & Schwarz

MESURES

Spécial Acquisition de données

P. 34 à 47

À l’occasion du Forum de l’Électronique et de sa première

édition conjointe avec les salons Sepem Industries dédiés au

process et à la maintenance, le magazine Essais & Simulations

a choisi de se pencher sur les instruments de tests des

équipements électroniques mais également les moyens

d’acquisition de données de plus en plus denses et stratégiques

dans la conception des produits.

© Turbotech

DOSSIER

De la simulation dans l’Aéro

P. 48 à 61

L’aéronautique et le spatial sont des secteurs ayant depuis déjà

plusieurs années bien pris le pli sur l’utilisation croissante des

logiciels de simulation. L’essor de l’électrification des aéronefs

et demain l’arrivée des premiers avions 100 % autonomes ne

feront qu’accélérer une tendance qui n’a fait que confirmer la

pertinence de l’usage des logiciels de simulation même si les

essais physiques ont encore toute leur raison d’être.

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I5


ACTUALITÉS

EN BREF

Contrat entre Legendre et

le Centre d’essais au feu

du Cerib

Dans le cadre d’une thèse portant

sur le comportement au feu d’un

système innovant de poutre hybride

béton-acier, le groupe Legendre va

s’appuyer sur les compétences du

Centre d’essais au feu du Cerib en

vue de produire une caractérisation

scientifique de ce système en

situation d’incendie, sur la base d’une

campagne expérimentale couplée à

une approche numérique. ●

Une nouvelle pépite au sein

du pôle normand NAE

RainbowVision vient d’être

sélectionnée comme « pépite »

Recherche technologie et

innovation (RTI) de la filière

Normandie AeroEspace (NAE).

Installée à Déville-lès-Rouen,

la société (spécialisée dans les

appareils scientifiques innovants

de caractérisation des gouttes et

particules en déplacement), est

la seule au monde à proposer un

appareil de mesure en temps réel de

la température des gouttes de spray,

un paramètre clé pour augmenter

l’efficacité énergétique et réduire

l’empreinte écologique dans de

nombreux processus industriels. ●

Nouvelle avancée dans

les tests de conformité

10BASE-T1S pour

l’automobile

Rohde & Schwarz a présenté

la première solution de test de

conformité 10BASE-T1S du marché,

pour oscilloscopes R&S RTO et RTP,

qui fournit des tests entièrement

automatisés, conformes à la version

actuelle des interfaces IEEE 802.3cg

10BASE-T1S. Rohde & Schwarz

continue de participer activement

à l’Alliance OPEN, en s’appuyant

sur son expertise pour aider au

développement de solutions de test

complètes et fiables. ●

ACQUISITION

Les activités d’essais et

d’ingénierie du Gerac

rejoignent Sopemea

La filiale d’Apave vient d’acquérir les laboratoires et de l’activité d’ingénierie du

Gerac (Thales), experts dans la maîtrise des environnements électromagnétiques.

À partir du mois d’octobre, 44 collaborateurs du Gerac de Toulouse et de

Trappes viendront renforcer les compétences des équipes de Sopemea, offrant aux

acteurs des secteurs aéronautique, défense, ferroviaire, énergie, automobile, médical

et électronique, des prestations complètes. Après l’intégration d’AEMC et AEMC

Lab en janvier 2019, spécialisées dans les essais CEM et la formation, le groupe

Sopemea complète et enrichit son offre avec le Gerac, grâce à de multiples synergies.

Pour Stéphane Torrez, président du groupe Sopemea, « Cette acquisition représente

pour le groupe Sopemea l’opportunité de renforcer nos compétences en matière d’essais

champs forts et foudre dans

les activités aéronautique

et défense mais aussi dans

le domaine d’ingénierie et

de conseil au profit de ses

grands clients et d’affirmer

la présence d’un laboratoire

Sopemea en CEM, Mécanique

et Climatique dans la région

Occitanie. » ●

L’une des sept chambres semi-anéchoïques du laboratoire

EN SAVOIR PLUS > sopemea.fr de Trappes (longueur : 18 m, largeur : 7 m, hauteur : 6 m)

INAUGURATION

Une nouvelle plateforme d’essais

de centrales de traitement d’air

pour le Cetiat

Le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat) a récemment

investi dans une nouvelle plateforme d’essais de centrales de traitement d’air (CTA)

située dans ses locaux lyonnais, à Villeurbanne, plus précisément. L’objectif est

de tester – entre autres – les centrales de traitement d’air avec ou sans récupération de

chaleur, de nombreux types de systèmes de récupération de chaleur, les échangeurs de

chaleur air/eau, etc. pour répondre à la croissance des marchés des CTA, notamment

sur la zone Europe – Moyen-Orient – Afrique (EMEA).

Une équipe dédiée à la plateforme d’essais sera composée de deux techniciens supérieurs

et d’ingénieurs chargés d’affaire ou d’étude. Le Cetiat pourra ainsi proposer de multiples

prestations d’essais pour le développement et l’optimisation des performances des

CTA mais aussi de leurs composants (échangeurs air/air, batterie chaude ou froide

air/eau, ventilateur, filtres). Des essais seront également proposés en vue d’établir la

conformité vis-à-vis de la réglementation européenne et des certifications existantes

délivrées par Eurovent Certita Certification et AHRI. ●

© Xavier Granet

6 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


PUBLI-COMMUNIQUÉ

Un concept innovant de banc d’essai

avec MTR Engineering

Distribuée par MTR-E, le système Rotodiff est largement utilisé sur les bancs d’essai aéronautique et généralement

intégré à un banc de transmission dit « Back to back ». Ce principe de banc permet de tester des produits avec des

puissances très élevées tout en économisant les ressources énergétiques considérables.

Contrairement à un banc « classique » où

l’on retrouve généralement un moteur et

un frein sur lequel toute la puissance est

consommée, sur un banc « back to back »,

le couple et la vitesse sont introduits

séparément dans une chaine cinématique

fermée et la puissance nécessaire pour

les générer est 5 à 10 fois inférieure à la

puissance d’essais du composant testé.

Dans notre cas, le couple est introduit par

le Rotodiff et l’entrainement par un système

électrique ou hydraulique.

Parmi tous les systèmes les systèmes de mise

en couple existant sur le marché, le Rotodiff

de VISCOTHERM est le seul à proposer

une gamme de couple extrêmement large

avec des vitesses de fonctionnement élevées.

Compact et facile à mettre en œuvre, il

permet au client une installation et un

pilotage accessible pour les hydrauliciens

et automaticiens contrairement aux autres

systèmes nécessitant des entreprises et des

moyens très spécifiques pouvant s’avérer

très onéreux et difficiles à maintenir.

QUELQUES PRÉCISIONS SUR LA SOCIÉTÉ MTR-E

MTR ENGINEERING est une société basée dans le sud de la

France et une filiale de VISCOTHERM AG en Suisse. L’entreprise

est principalement chargée d’études sur des moyens d’essais

utilisés dans l’industrie aéronautique et intervient également

dans les autres secteurs comme la sidérurgie, la pétrochimie et

de nombreux autres sites de production.

Dans le cadre de son affiliation avec VISCOTHERM, elle distribue

également les moteurs de mise en couple ROTODIFF © utilisé sur

les bancs d’essai. Son activité liée aux essais concerne l’étude et le

support des bancs dynamique à forte puissance sur lesquelles les

moteurs hydrauliques produit par VISCOTHERM AG sont utilisé.

« Nous pouvons intervenir sur la définition du concept, les études

cinématiques ainsi que le choix des composants principaux ».

La définition du concept intègre les études des ensembles

dynamiques avec les calculs associés en termes de contraintes,

de tenue en fatigue et comportement vibratoire.

Généralement, ce type de banc est utilisé pour les transmissions

à engrenages comme ceux existants sur les hélicoptères mais il

peut être étendu à nombreuses autres applications. Les capacités

de tests peuvent aller jusqu’à 5MW et plus si nécessaire.

Ci-dessous les diffèrent éléments sur lesquelles nous pouvons

intervenir :

• Choix de composant pour mise en couple (ROTODIFF)

• Calculs et Conception 3D des ensembles

• Définition des bâtis et structure

• Support (spécifications,

maintenance, analyse de

risque)

Les outils :

• CATIA V5 de DASSAULT

SYSTEM pour la conception

• RFEM de DLUBAL pour les

calculs éléments finis.

POUR EN SAVOIR PLUS

MTR ENGINEERING

125 Chemin de La Sonde

13270 FOS SUR MER

Tél. : +33 628 043 074

Email : contact@mtr-e.com

www.mtr-e.com

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I7


ACTUALITÉS

REPORTAGE

Le site EDF Lab les Renardières

poursuit sa montée en puissance

Véritable pilier du groupe EDF, la R&D ne se limite pas au plateau de Saclay. Avec sa quarantaine de laboratoires

répartis sur près de 85 hectares, EDF Lab les Renardières (Seine-et-Marne) est le plus vaste site de R&D

du groupe. Avec l’inauguration de la Station d’essais grande puissance (SEGP) qui vient de faire l’objet d’une

importante rénovation, l’implantation des Renardières confirme sa mue à travers une ambitieuse politique

d’investissements.

Le jeudi 26 septembre dernier, la R&D d’EDF a

inauguré un de ses nombreux moyens d’essais, la

Station d’essais grande puissance, sur le site EDF

Lab les Renardières à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

en présence de Jean-Philippe Laurent, directeur délégué

Recherche et Développement EDF et Pierre Lemerle, directeur

du Programme Réseaux de la R&D d’EDF.

Outre l’inauguration de cette halle d’essai de 30 mètres de

hauteur, une visite des laboratoires dédiés aux matériels

électriques a été proposée aux nombreux invités. Une manière

d’appréhender les moyens d’essais de la branche R&D du

groupe ; « cette inauguration marque une étape importante des

D’une hauteur de 30 mètres

de haut, la Station d’essais

grande puissance (SEGP)

a officiellement été inaugurée

le 26 septembre dernier

sur le site d’EDF Lab

les Renardières

L’inauguration – un peu

spéciale – de la SEGP

avec l’éclatement d’une

bouteille de champagne

par un arc électrique

Inauguration de la Station d’essais grande puissance (SEGP) le 26 septembre

dernier sur le site EDF Lab les Renardières.

Jean-Philippe Laurent et Pierre Lemerle

dans la salle de contrôle de la SEGP

8 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ACTUALITÉS

Focus sur quelques moyens d’essais aux Renardières

Le laboratoire

diélectrique

Destinée à tester la tenue

diélectrique de divers

équipements tels que les

câbles, les transformateurs

ou encore les traversées,

cette halle dotée

d’une cage de Faraday est

capable de générer des

tensions atteignant plus

d’un million de volts. Cette

impressionnante salle peut

accueillir des objets lourds

(avec 5 tonnes m² de

charge au sol) et volumineux.

Celle-ci est composée

de trois grands halls

d’essais diélectriques dédiés

aux réseaux de 20 kV

à 420 kV avec la possibilité

de tester les équipements

sous différentes conditions

: sous pluie et pollution

artificielle. Elle permet

d’effectuer des essais de

chocs de manœuvre et de

chocs de foudre -Source

3MV / 150kJ, des essais

de tenue à la tension et à

la fréquence industrielle,

1000 kV AC et 800 kV DC,

des essais de perturbation

radioélectrique, de bruit de

lignes, décharges partielles,

tangente delta ainsi

que des essais de transformateur

de mesures (TC,

TT, TCT, combinés).

Laboratoire de

vieillissement et

d’essais climatiques

Composé de nombreuses

zones d’essais intérieures

et extérieures, ce laboratoire

réalise des essais

de tenue aux conditions

extrêmes en chambre

climatique 1 200 m 3 -40°C

/+60°C, glace, humidité et

rayonnements solaires,

des essais de vieillissement

accéléré en salle de

vieillissement 675 m 360kV

et 170kV 50 Hz –cycles

combinés brouillard salin,

humidité, chaleur et rayonnements

solaires, et des

essais de vieillissement

naturel en pollution saine

et industrielle sur le site

de Martigues de la basse

tension à 400 kV 50Hz.

Un hall diélectrique

et d’essais

mécanique

électriques

de 420kv

Destinée à tester la

tenue diélectrique de

divers équipements

tels que les câbles, les

transformateurs ou

encore les traversées,

cette halle dotée d’une

cage de Faraday est

capable de générer des

tensions atteignant plus

d’un million de volts.

Cette impressionnante

salle – pouvant d’accueillir

des objets lourds (avec

5 tonnes/m² de charge

au sol) et volumineux

– comprend une partie

climatique pour une

amplitude d’essai

allant de -40° à 60°C.,

afin de simuler toutes

les conditions que l’on

retrouve sur le globe. On

peut également procéder

à des opérations de

mesure de décharges

partielles, de dérives et

d’essai sous la pluie et

sous glace, sous tension,

de bruit et de chocs… le

tout en maintenant une

homogénéité d’à peine

1° sur l’ensemble de la

machine !

Concept Grid,

pour des essais

grandeur nature

La première chose qui

surprend lorsque l’on

pénètre dans la zone du «

Concept Grid», c’est qu’on

se croirait presque dans

un véritable lotissement.

Et c’est le but recherché.

Cette plateforme expérimentale

unique est consacrée

aux tests de matériels

innovants et aux solutions

dites smart dédiées aux

réseaux de distribution

Principal hall d’essais

diélectriques – sur les

trois présentes sur le

site de Seine-et-Marne

de demain. Pour Loïc

Joseph-Auguste, pilote

de l’installation Concept

Grid « cette petite ville

représente un challenge

très important pour EDF car

face à l’évolution du réseau

et sa complexité, il était

nécessaire de faire évoluer

à notre tour nos méthodes

de validation ». Sorti de

terre en 2013, le Concept

Grid s’étend sur 7 hectares

et se compose de 10 km

de réseaux (20 000 volts et

basses tensions) de façon

à être le plus proche possible

de la réalité. « On met

tout ensemble afin d’effectuer

des essais systèmes,

de tester et d’observer tout

ce qui se passe en matière

de perturbation, selon

toutes les contraintes électriques

recréées de façon

répétée ». La plateforme

évolue donc en permanence

; dernière évolution

en date : les tests effectués

sur des solutions de

mobilité électrique avec

des bornes de station de

charge, mises en place

cette année.

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I9


ACTUALITÉS

grands travaux de rénovation que nous menons », a déclaré

Jean-Philippe Laurent concernant les ambitions de la R&D

dans le domaine des réseaux électriques et de l’importance

accordée aux expérimentations, de l’ordre d’une centaine

de campagnes par an.

POUSSER LES ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES DANS

LEURS RETRANCHEMENTS

Les salles d’essais se suivent et ne se ressemblent pas. À

l’origine (sa création remonte à 1964), le site des Renardières

était consacré à la recherche sur les grands programmes

d’EDF (construction du réseau de

transport d’électricité et des centrales

nucléaires). Aujourd’hui, les efforts

se portent sur les innovations

technologiques, à commencer par

le courant continu. Aux côtés de la

Station d’essais grande puissance et

ce bâtiment d’une trentaine de mètres

de haut – et d’un mètre d’épaisseur de

béton armé – se trouve une source

d’alimentation de 400 000 volts

directement raccordée au réseau de

transport d’électricité. Objectif de

cette installation rénovée inaugurée

fin septembre et d’une capacité de

130 000 ampères : pouvoir tester

tous les appareils et les matériels situés dans les postes tels

que les disjoncteurs, les parafoudres et autres réducteurs

de mesure ainsi que les accessoires de câbles sans oublier

les nombreux prototypes d’appareils qui seront lancés sur

le marché ; « mais cela nous permet aussi de les pousser

Les moyens d’essais électriques

du groupe sont aujourd’hui

accessibles à tous (industriels,

exploitants de réseaux et autres)

au travers de l’offre EDF Power

Networks Lab

dans leurs retranchements », s’amuse Pierre Lemerle qui,

reprenant un ton plus sérieux, explique qu’« en cas d’avarie

du matériel, les conséquences peuvent présenter des risques

importants pour la maintenance et, surtout, pour la sécurité

des personnes ». Sur ce volet sécurité, notons que ce hall a été

testé pour garantir la tenue de la structure en cas d’explosion

du matériel en essais.

À l’intérieur, toutes les contraintes des différentes sources

d’énergie ont été réunies. On vient placer le matériel à tester

au centre de la salle puis on le raccorde aux différentes sources

de courant et de tension visant à recréer des conditions

identiques à celles que le matériel voit

sur le réseau réel. Pour les tests de

court-circuit ou de défauts internes,

une caméra slow-motion vient capter

jusqu’à 10 000 images par seconde.

Le tout est piloté et supervisé par

une équipe œuvrant dans la salle de

contrôle, véritable cerveau de la SEGP,

composée de différentes caméras

haute résolution. Outre le contrôle

des opérations d’essais, le personnel est

chargé de choisir les bons appareils de

mesure et les capteurs de courant ou

de tension adaptés. « Tous sont dotés

de compétences élevées car les mesures

effectuées sont à la fois complexes et

atypiques en raison des nombreuses contraintes d’essais », insiste

Philippe Laurent. Ensuite, les données d’essais (essai d’arc

sur un casque de protection par exemple, de parafoudre, de

transformateur de mesure ou de puissance…) sont transférées

par fibre optique ; « on transporte la lumière et la transforme

en grandeur de mesure ».

Aux côtés de la station d’essais

grande puissance se trouve

une source d’alimentation de 400 000 volts !

UN MASTODONTE DES ESSAIS

ÉLECTRIQUES, OUVERT À

L’EXTERNE

Pour rendre compte de l’ampleur du

site, quelques chiffres très significatifs :

EDF Lab Les Renardières rassemble

pas moins de quarante laboratoires

de recherche expérimentale répartis à

travers trois départements de recherche,

un institut d’envergure internationale

et un fab lab, le tout concentré sur 85

hectares et dans soixante-dix bâtiments.

Au total, l’ensemble utilise 15 kilomètres

de voierie et 80 000 m 3 d’eau potable

chaque année, tout en recyclant 90%

des déchets sur place – empreinte

10 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ACTUALITÉS

environnementale oblige…

Implantés sur le plus vaste site de R&D du groupe, les

laboratoires d’essais dédiés aux matériels électriques

rassemblent de nombreux moyens et équipements, que ce soit

dans le laboratoire dédié à l’étude des câbles et la comptabilité

électromagnétique (CEM) avec de nombreuses zones d’essais

intérieures et extérieures, le laboratoire diélectrique avec

trois grands halls d’essais diélectriques dédiés aux réseaux de

20 kV à 420 kV avec des conditions sous pluie et pollution

artificielle, ou encore la station d’essais grande puissance

avec deux stations d’essais 3 300 MVA et 500 MVA -50 Hz.

Enfin, le moyen d’essais Concept Grid dédié aux tests de

matériels innovants et aux solutions smart pour des réseaux

de distribution, les laboratoires d’essais dédiés aux batteries

pour le stockage et la mobilité électrique allant de la cellule

électrochimique au système complet et les laboratoires de

vieillissement et d’essais climatiques complètent cette liste

exhaustive.

Ces actifs, qui réunissent des moyens d’essais liés aux

réseaux de transport et de distribution d’électricité, se

La plateforme Concept Grid

s’étend sur 7 hectares.

Son but : être la plus proche

possible de la réalité

trouvent aujourd’hui au cœur d’enjeux à la fois financiers

et environnementaux ; d’une part sur leur durée de vie,

d’autre part en matière de maintenance des équipements

(thème qui fera l’objet d’un dossier dans le magazine Essais

& Simulations en juin 2020). ●

Olivier Guillon


ESSAIS ET MODÉLISATION

FOCUS FORMATION-ÉCOLES

TOUR D’HORIZON

Des écoles toujours plus proches

de l’industrie pour répondre aux

besoins de formation

Face à situation tendue en matière de formation et de recrutement, industriels, écoles, centres de formation

tentent de s’organiser. Mais la tâche n’est pas simple et le manque de main d’œuvre qualifiée est patent,

handicapant la croissance des entreprises n’ayant pas de ressources humaines suffisantes pour répondre à

d’importants appels à projet. Pour autant, les initiatives se poursuivent...

L’ECE PARIS-LYON ET L’INSEEC U.

LANCENT UNE SPÉCIALISATION

CONSACRÉE AU VÉHICULE

CONNECTÉ ET AUTONOME

Studyrama organise douze

salons d’orientation

dédiés au numérique

La Majeure Véhicule Connecté &

Autonome a pour objectif de former

des Ingénieurs pour relever les défis

technologiques du secteur automobile.

De grands acteurs du domaine de la

mobilité y participent, à savoir Renault,

PSA, AVL, Valeo, Faurecia et Transdev.

Quatre thèmes y ont été identifiés : usages

clients, véhicule architecture & outils,

véhicule connecté, véhicule autonome. Le module de formation

Autonome (AD & ADAS) est réalisé conjointement par PSA

& Renault – une collaboration est unique en France. Cette

formation répond aux attentes de la filière automobile par le

biais de la PFA (Plateforme automobiles) dirigée par Luc Chatel.

NORMANDIE AEROESPACE LANCE

LA 4 e ÉDITION DE SON CHALLENGE

ETUDIANTS

La quatrième édition du Challenge était

lancée le jeudi 17 octobre dernier à l’INSA

de Rouen Normandie, réunissant plus

de soixante-dix étudiants. Cette année

les étapes s’inscrivent dans un seul

parcours technologique identique pour

tous comprenant six briques : montage

du drone, décollage et atterrissage, vol

À noter…

L’École supérieure d’ingénieurs

Léonard de Vinci (ESILV) a lancé à

la rentrée un cours inédit portant

sur les « Jumeaux numériques

pour révolutionner les phases

d’engineering et d’opération

4.0 » pour ses étudiants en

filière Mécanique numérique &

modélisation.

avec télécommande sans obstacle, vol avec télécommande avec

obstacle, emport d’une charge utile et transport et dépôt de la

charge utile avec télécommande. La finale aura lieu le 14 mai

2020 à Rouen.

L’ECND ACADEMY FÊTE

SES 2 ANS !

Le consortium public-privé composé de

seize membres visant à l’attractivité de la

filière Évaluation contrôle non destructifs

(ECND) et à former les talents du futur,

vient de souffler ses deux bougies. Au

cours de l’année universitaire 2018-

2019, 96 personnes ont été formées sur

les techniques de CND, 79% sont issues

du territoire Ligérien. Fait marquant, cette

filière se féminise puisque les femmes

12 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


FORMATIONS 2020

Thèmes Cycles Code

Formation de

Base ou

Spécifique

Intervenant et lieu

Durée en

jours

Prix

Adhérent

ASTE HT

Dates

proposées

Mécanique vibratoire

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires

(Niveau 1)

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires

(Niveau 2)

Application au domaine industriel

MV1

3

B

IUT du Limousin

MV2 3

MV3

B

SOPEMEA (78)

3

1 570 €

1 570 €

1 570 €

31 mars - 2 avril

et 8-10 sept

15-17

septembre

24-26 mars et

13-15 octobre

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et

analyses de risques

MV4

S

Christian LALANNE, Henri

GRZESKOWIAK et Yvon

MORI (78)

3 1 570 € 17-19 novembre

Acquisition et traitement des

signaux

Pilotage des générateurs de

vibrations

Principes de base et caractérisation des signaux TS1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 12-14 mai

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S

Pierre-Augustin

GRIVELET et Bruno

COLIN (78)

3 1 570 €

15-17

septembre

Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 24-27 novembre

Analyse modale expérimentale et Initiation aux

SOPEMEA ou AIRBUS

Analyse modale AM S

3 1 570 €

calculs de structure et essais

D&S (31)

6-8 octobre

Climatique

Principes de base et mesure des phénomènes

thermiques

CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 17-19 novembre

Application au domaine industriel CL2 B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 1-3 décembre

Electromagnétisme

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique EL1 S IUT du Limousin 3 1 570 € 9-11 juin

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation

des normes

EL2

S EMITECH (78)

2 1 170 €

A définir

Prise en compte de l'environnement dans un

programme industriel (norme NFX-50144-1)

Henri GRZESKOWIAK

P1 S

2 1 170 €

(78)

15-16

septembre

Personnalisation du produit à

son environnement

Prise en compte de l’environnement mécanique

(norme NFX-50144-3)

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la

conception des systèmes

P2

P3

S

S

Bruno COLIN et Pascal

LELAN (78)

Bruno COLIN (78)

3

3

1 570 € 6-8 octobre

1 570 €

17-19 nov

Prise en compte de l’environnement climatique

(norme NFX-50144-4)

Henri GRZESKOWIAK et

P4 S

3

Henri TOLOSA (78)

1 570 €

22-24 sept

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des

résultats et de leur qualité

M1

S

Raymond BUISSON (78)

3 1 570 € 1-3 décembre

Mesure

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de

mesures

M2

B

Pascal LELAN (78) 2

1 170 €

8-9 décembre

Mesure tridimensionnelle M3 B IUT de LIMOGES 1 900 € 05-nov

Fiabilité et Essais

Conception et validation de la fiabilité -

dimensionnement des essais pour la validation de la

conception des produits

E1 S

Alaa CHATEAUNEF (78) 3 1 570 €

Dates à définir

Les essais accélérés et aggravés E2 S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 € Dates à définir

Fatigue des matériaux métalliques :

Essais, dimensionnement et calcul de durée de vie

sous chargement complexe

E3 S Alexis BANVILLET 2 1 170 € 24-26 nov

Simulation

La simulation numérique et les essais :

complémentarités - comparaisons

S1

B

Jean-Paul PRULHIERE et

Philippe PASQUET (78)

2

1 170 €

A définir

Thermométrie Thermométrie pour les essais vide thermique T1 S Alain BETTACCHIOLI (78) 1 900 € A définir

Qualité et métrologie

Gestion d’une Salle blanche : application dans un

Centre d’Essais

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais

selon le référentiel EN ISO/CEI 17025

ME1

S

AIRBUS D&S (31)

ME 2 S EMITECH (78) 2 1 170 € A définir

2

1 170 €

A définir


ESSAIS ET MODÉLISATION

FOCUS FORMATION-ÉCOLES

(POEC). Cette formation qualifiante a pour objectif de former

des opérateurs en CND spécialisés en ressuage et d’apporter les

compétences attendues pour une certification niveau 2 Cofrend.

STUDYRAMA ORGANISE DANS TOUTE LA FRANCE

DOUZE SALONS D’ORIENTATION DÉDIÉS AU

NUMÉRIQUE

Olivier Guillon

représentent 19% des diplômés. Autre chiffre : 85% des diplômés

ont réussi leur insertion professionnelle dans les 6 mois suivant

l’obtention de leur diplôme.

Par ailleurs, en partenariat avec l’Adefim et la région des Pays de

la Loire ainsi que Pôle Emploi, l’ECND Academy a ouvert une

session de formation à destination des demandeurs d’emploi, dans

le cadre d’une Préparation opérationnelle à l’emploi collective

Depuis le mois d’octobre (et ce jusqu’en mars 2020), l’expert en

orientation Studyrama organise les salons des Formations du

numérique dans une douzaine de villes en France : Bordeaux,

Dijon, Le Mans, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice,

Toulouse et Tours. L’occasion de renseigner, conseiller et

guider les visiteurs dans leur choix d’une formation adaptée

à leur profil. Les salons de Paris aborderont deux thématiques

spécifiques du secteur du numérique: les Formations Web et

Informatique et les Formations Gaming – Coding. Ces secteurs

offrent de belles perspectives sur le marché de l’emploi, les

formations pour y accéder se multiplient et préparent à de

nouveaux métiers. ●

COMPTE RENDU

Quand le Congrès international

de métrologie se penche sur le profil

du métrologue

Les difficultés de recrutement

de profils techniques

représentent aujourd’hui un

frein majeur à la croissance

des entreprises. Les profils

de métrologues ne sont pas

en reste ; les technologies et

les machines évoluent plus

rapidement que les hommes,

comme en témoigne le contenu

d’une table ronde qui s’est

tenue fin septembre lors du

CIM, à Paris.

© Foucha Muyard

À l’issu de la table ronde

portant sur le formation au CIM

14 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

FOCUS FORMATION-ÉCOLES

Trouver des solutions pour

transmettre les savoirs rapidement

et efficacement, telle est la

priorité de toute une profession afin

de répondre à des questions latentes :

« Comment former les futurs responsables

métrologie, mais aussi les techniciens ? »,

« Quelles compétences intégrer dans la

métrologie ? » ou encore « Comment

garder le lien avec les évolutions

technologiques ? ».

À l’occasion du dernier Congrès

international de métrologie (CIM2019),

une table ronde était animée par Bernard

Larquier de BEA Métrologie, sur le

thème « Formation et métiers dans

l’industrie 4.0 » avec des participants

provenant d’horizons très divers :

organismes de formation français et

étrangers (Cetim, IUT, Arts et Métiers

Paris Tech, BEA Métrologie, Trescal,

NPL, NCSLI), laboratoires d’étalonnage

(Cetim, BEA Métrologie, Trescal)

ainsi qu’un grand groupe industriel du

domaine aéronautique, Ariane Group, le

Laboratoire national britannique (NPL)

ou encore l’organisation américaine de

métrologie (NCSLI).

Il ressort qu’il y a, partout, une

difficulté à faire reconnaitre le métier de

métrologue. Du technicien à l’ingénieur.

Ce n’est pas une voie privilégiée par les

étudiants. Pour les grands groupes, leur

attractivité leur permet d’avoir des profils

performants qui ont souvent fait leurs

« Le métier de métrologue

a de beaux jours devant lui

si on lui en laisse l’opportunité

de rester agile dans son

raisonnement, créatif et capable

de s’adapter au changement »

L’une des questions

que se pose la

profession est

comment garder le lien

entre le métier

avec les évolutions

technologiques ?

armes et acquis leurs compétences dans

des entreprises de taille plus modestes

(laboratoires, PME…). Les groupes

industriels sont aussi apporteurs

d’idée et sont demandeurs de jeunes en

alternance. Ils sont en relation étroites

avec les organismes de formation et les

constructeurs d’équipements de mesure

pour orienter ou mettre en place des

formations le plus en adéquation possible

avec le besoin industriel.

L’ALTERNANCE, LA CLEF DE

VOÛTE ?

La formation par alternance semble

être la meilleure solution pour générer

des compétences. Aux États-Unis et

en Grande-Bretagne, l’alternance fait

partie de la culture, et depuis longtemps,

c’est une voie prisée pour acquérir des

compétences. En France, les grandes

écoles, les universités et les organismes

de formation font remarquer que la

place des formations par alternance, du

technicien à l’ingénieur, est de plus en

plus importante, car il s’avère souvent

qu’à formation égale, un diplômé par

alternance est beaucoup plus rapidement

opérationnel ; il intéresse donc les

employeurs. Beaucoup d’alternants

poursuivent leur carrière professionnelle

dans l’entreprise ou l’organisme qui les a

accueillis, ce qui est une preuve de l’intérêt

que porte le monde du travail vers ce

principe de formation.

Ceci permet aussi aux organismes de

formation d’être en relation étroite avec

les industriels et d’adapter rapidement les

programmes de formation en fonction des

attentes. Pour améliorer cette réactivité,

certains d’entre eux organisent des

journées de rencontres industriels –

étudiants.

En conclusion de cette très riche table

ronde, il ressort que le métrologue peut

avoir de beaux jours devant lui, en étant

un apporteur de solutions, si on lui en

laisse l’opportunité de rester agile dans

son raisonnement, créatif et capable de

s’adapter au changement. Il devient alors

le liant indispensable entre l’attente du

client, la conception, la fabrication et la

performance du produit final. ●

Jérôme Lopez,

directeur technique du CFM

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I15


ESSAIS ET MODÉLISATION

FOCUS FORMATION-ÉCOLES

ÉVÉNEMENT

Une journée

de formation

consacrée à la

traçabilité et

l’intégrité des

données

Le 11 décembre prochain, à la Chambre de commerce et

de l’industrie (CCI) de Strasbourg (10, place Gutenberg),

le Réseau Mesure et le Collège français de métrologie

(CFM) organiseront une journée de formation entièrement

dédiée à la traçabilité et l’intégrité des données de mesure,

allant de la génération de celle-ci à l’aide de différents types

de capteurs à leur exploitation et leur diffusion.

Le déroulement de cette journée s’effectuera autour de

deux conférences animées par le CFM, cinq sessions de

cinq ateliers techniques auxquels s’ajouteront des exemples

concrets d’applications et de nombreux échanges et retours

d’expérience. ●

EN SAVOIR PLUS > reseau-mesure.com

Cette journée est organisée par le CFM et

Réseau Mesure, partenaire d’Essais & Simulations

Au programme de la journée

9 h 30 - 10 h 15

CONFÉRENCE 1

L’ESSENTIEL

DE LA MÉTROLOGIE

Présentation des notions

de bases de la métrologie

et les normes associées

par le Collège Français de

Métrologie (CFM)

10 h 15 - 10 h 30 :

Pause

10 h 30 - 11 h 15 :

1 ère session d’ateliers

11 h 15 - 12 h :

2 e session d’ateliers

12 h - 12 h 45 :

3 e session d’ateliers

12 h 45 - 14 h 15 : Déjeuner

Échanges libres / Exposition

Mercredi 11 décembre

9 h : Accueil

14 h 15 - 15 h :

CONFÉRENCE 2

LES NOUVELLES

TECHNOLOGIES

ET LE FUTUR

DE LA MÉTROLOGIE

Présentation des

perspectives d’évolutions

de la métrologie et le rôle

joué par les nouvelles

technologies par le CFM

15 h - 15 h 45 :

4 e session d’ateliers

15 h 45 - 16 h 30 :

5 e session d’ateliers

16 h 30 :

Clôture de la journée –

Questions / Réponses

Les ateliers au programme

NIR Industry | Spécialiste des PAT

(Process Analytical Technologies) :

Suivre les guidelines CFR21 part 11

pour une totale traçabilité et intégrité.

TH Industrie | La mesure filaire et/

ou sans fil: du capteur aux données

en toute sécurité :

Mieux comprendre et maitriser la

chaine de mesure impactée par les

évolutions technologiques. Vérifier

l’intégrité des données de mesure.

Dimelco | Température et pression,

étalonnage des capteurs sur site

et/ou en laboratoire :

Comment allier performance,

métrologique, rapidité, traçabilité

et gagner en efficacité et en qualité.

Bronkhorst | Focus Sur La Mesure

Du Débit Massique :

Intérêt, étalonnage, traçabilité et suivi

du matériel.

Optris | Thermomètres et pyromètres

infrarouges / caméras thermiques :

Principes théoriques, fonctionnement

d’un pyromètre et d’une caméra

thermique et applications.

16 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

FOCUS FORMATION-ÉCOLES

PROJET

Euroglider, un exemple réussi

coopération entre écoles et

industriels

Le projet de planeur électrique Euroglider prend son envol. Ce planeur d’entraînement autonome et à

propulsion électrique a effectué ses premiers essais en vol cet automne. Retour sur cette aventure qui a

mobilisé les étudiants du Centre de recherche de l’École de l’air (Crea, appartenant au groupe d’écoles

d’ingénieurs ISAE Supaero), en particulier au niveau des systèmes de formation, composante du projet pour

lequel les élèves ont développé un banc d’essai destiné à faciliter la formation en vol et l’entraînement des

élèves.

Le projet Euroglider a été lancé il y a cinq ans

Fruit d’un partenariat lancé fin 2014 entre l’Association

européenne pour le développement du vol à voile

(AEDEVV), Dassault Aviation et les écoles d’ingénieurs

du groupe ISAE, le projet Euroglider vise à développer un

planeur biplace de formation et d’entraînement, autonome, à

propulsion électrique. Une véritable innovation qui a conduit

à repenser intégralement l’architecture de ce type d’aéronef

afin qu’il réponde précisément aux besoins exprimés par les

élèves pilotes de planeur et leurs moniteurs et qu’il s’inscrive

pleinement dans la dynamique de transition énergétique du

secteur aéronautique. Au niveau du Crea, les travaux se sont

portés sur la brique « systèmes de formation », en particulier sur

le glass-cockpit. « Dans notre école d’ingénieurs, nous formons

tous les officiers de l’Armée de l’Air, nous produisons du contenu

scientifique et assurons de fait des heures de vol ce qui, dans nos

régions comme dans le nord de l’Europe, présente des risques

et des difficultés pour s’entraîner sur des planeurs durant les

saisons froides », explique Colin Blattler, ingénieur-chercheur

au Centre de recherche de l’École de l’air, notant un certain

découragement des élèves du fait de cette période creuse en

attendant des beaux jours pour apprendre le planeur. « Ce temps

d’attente réduit également la motivation et ainsi les compétences ;

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I17


ESSAIS ET MODÉLISATION

FOCUS FORMATION-ÉCOLES

c’est pourquoi nous nous sommes lancés avec nos partenaires

dans le projet Euroglider afin de nous former au sol grâce à la

simulation numérique ».

Dans ce contexte, Colin Blattler, accompagné de Ludovic

Fabre, enseignant-chercheur en facteurs humains, proposent

de s’équiper de « Glass-cockpit » numérique. L’idée étant

d’obtenir une aide au pilotage et à la navigation mais sans créer

des phénomènes de perturbation et… en évitant à tout prix

les risques d’accidents. Mais ce glass-cockpit peut également

ouvrir de nouvelles perspectives en

améliorant la pédagogie. « À titre

d’exemple, bien souvent, l’élève regarde

trop le cockpit et pas suffisamment

l’extérieur. Avec la simulation, on a la

possibilité de le modifier en retirant les

instruments inutiles et en ne gardant

que ceux dont on a besoin ». Par

ailleurs, cette année, l’objectif était

d’améliorer le programme de vol des

simulateurs, « si bien que l’on a équipé

le cockpit de multiples de capteurs ».

À L’ORIGINE, UN PROJET

D’ETUDIANTS

Le projet Euroglider vient d’entrer dans

une phase déterminante marquée par

les premiers essais en vol qui ont eu

lieu les 16 et 18 septembre derniers à

l’École de l’air de Salon-de-Provence.

Pour cette série de tests, dans l’attente du prototype définitif,

les vols ont été effectués sur un banc d’essai volant réalisé

à partir d’un autre planeur de type biplace ayant fait l’objet

d’importants travaux de modifications pour recevoir la chaîne

électro-propulsive à bord.

Le planeur a récemment reçu les autorisations de vols

18 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019

Le banc d’essai nécessaire

au développement de ce planeur

mis au point et monté

par le Crea est composé

d’un ordinateur, d’un siège

et d’un écran ; il est autant utilisé

par les chercheurs que

par les élèves

expérimentaux de la part la Direction générale de l’aviation

civile délivrées à l’AEDEVV. L’objectif de cette première

campagne d’essais est de valider la conception et l’architecture

générale retenue pour le futur planeur Euroglider ainsi que de

démontrer la facilité de son pilotage. Le banc d’essai nécessaire

au développement de ce planeur a été mis au point et monté

par le centre de recherche de l’École de l’air. Composé d’un

ordinateur, d’un siège et d’un écran, ce simulateur est autant

utilisé par les chercheurs que par les élèves « et se montre de

plus en plus performant ».

À l’origine, ce projet s’est appuyé sur

des travaux des étudiants, « on a même

développé des cours rien que pour cela »,

précise Colin Blattler. Il concerne les

élèves de 2 e et 3 e années, ce projet de

fin d’études pouvant durer plusieurs

mois. Euroglider implique une quinzaine

d’étudiants par an depuis l’année

2015/2016. Son succès repose sur les

méthodes pédagogiques innovantes,

faites de petits groupes d’élèves à qui on

demande de faire évoluer le protocole

expérimental et de mener à bien l’étude.

« L’objectif est qu’ils s’approprient ce projet

expérimental avec des composantes

techniques dans la mesure où ils doivent

être en mesure de programmer eux-mêmes

le simulateur ».

Les premiers tests réalisés avec succès, la

prochaine étape courant de l’année scolaire 2020 concernera le

décollage de l’appareil avec le moteur électrique. « Par ailleurs,

nous commençons à nous intéresser à la réalité augmentée dans le

cockpit permettant de le déporter tout en affichant de nombreuses

informations, en particulier sur les dangers d’une mauvaise

manipulation »… limiter les risques, déjà une bonne raison

de poursuivre le développement d’un tel projet ! ●

Olivier Guillon


PUBLI-COMMUNIQUÉ

Le Selfplug ® par Gulplug :

quand la simulation conduit à l’innovation

des startups

L’e-mobilité fait incontestablement partie aujourd’hui des industries pionnières. Les entreprises et startups développant

des véhicules électriques, des moteurs, des batteries de nouvelle génération ou encore des technologies de conduite

autonome ou de charge de véhicules autonome doivent être à la pointe de l’innovation. Parmi ces entreprises, on

rencontre la startup française Gulplug, située à Grenoble. Fondée en 2014 en tant que spin-off de Schneider Electric

Group, Gulplug a pour objectifs de révolutionner la technologie de recharge utilisée pour les véhicules électriques

et hybrides actuels, de créer de nouveaux produits, de stimuler l’innovation sur le marché. C’est dans ce contexte

que Gulplug a sollicité Altair et bénéficié de son programme Startups. De ce partenariat est né Le Selfplug ® .

INNOVATION ET CONCEPTION D’UNE NOUVELLE

GÉNÉRATION DE CONNECTEURS POUR LE

CHARGEMENT DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES

La solution Selfplug® se compose d’un connecteur, d’environ

50 cm de diamètre, posé sur le sol et d’une fiche intégrée au

véhicule. Cette fiche doit être placée au centre de l’unité au

sol pour connecter le véhicule au chargeur. Pour guider et

fixer la fiche au centre de l’appareil, Gulplug a développé une

solution électromagnétique utilisant un aimant permanent.

L’opération peut ainsi se déclencher automatiquement dès que

le véhicule est garé.

En utilisant Altair Flux, les ingénieurs de Gulplug ont

modélisé tous les problèmes magnétiques afin de s’assurer

que le connecteur soit correctement guidé et inséré dans l’unité

au sol. Grâce aux outils Altair, ils ont notamment défini les

dimensions et l’emplacement des bobines à l’intérieur de

l’appareil - ces bobines étant indispensables à la création la

force électromagnétique nécessaire au guidage de la fiche.

En utilisant Altair Flux, ils sont parvenus à définir, à simuler

précisément la force électromagnétique et ainsi à développer

la fiche qui se fixera sur la prise. Grâce à ce logiciel qui autorise

une multitude de simulations et de conceptions, les ingénieurs

Gulplug ont pu, notamment, réaliser des tests, des modèles

et obtenir des résultats qui sont ensuite partagés avec les

constructeurs automobiles et les équipementiers ; réduisant

ainsi les temps et les coûts de conception en amont de la phase

de prototypage.

La solution Selfplug® développée par Gulplug est une solution

de recharge automatique et simple d’utilisation. Elle offre aux

propriétaires de véhicules électriques un grand confort en les

libérant de la nécessité de penser à brancher leur voiture pour

la recharge quotidienne.

Selon Zavier Pain, PDG, Gulplug : « Nous utilisons Altair Flux

depuis deux ans maintenant. Avant cela, nous travaillions avec

un système 2D mais nous sommes passés à Flux car il offrait une

solution 3D. Grâce à Flux, nous sommes maintenant en mesure

de commercialiser nos produits plus rapidement - et nous sommes

également beaucoup plus professionnels, en tenant compte de

tous les paramètres. »

Grâce au programme Startup d’Altair, Gulplug a eu accès à la

gamme complète des logiciels de simulation d’Altair et a pu

commencer à utiliser Altair Flux sans dépasser leur budget.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.altairengineering.fr/customer-story/gulplug/driveinnovation-in-the-charging-industry

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I19


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

ENTRETIEN

La simulation numérique,

un élément devenu incontournable

pour les bureaux d’études

ESI Group, acteur mondial de la transformation des industries et pionnier du prototypage virtuel, s’adresse à de

nombreux bureaux d’études dans plusieurs secteurs industriels : transports terrestres, aérospatial, énergie,

électricité, industrie lourde, marine, et autres. Le point avec Éric Jamagne directeur commercial et Nicolas

de Revière – responsable avant-vente et support (tous deux chez ESI France), qui nous explique notamment

pourquoi la simulation numérique fait partie du quotidien des BE.

20 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

Éric Jamagne,

directeur commercial

ESI France

Nicolas de Revière,

responsable avant-vente et

support chez ESI France

À quels types de bureau

d’études vous adressez-vous

et à quels secteurs industriels

appartiennent-ils ?

ESI s’adresse à trois types de bureaux

d’études : intégrés aux fabricants

d’équipements d’origines (OEM),

comme Airbus, Renault, Framatome,

et PSA, et des tiers 1 comme Safran,

Gestamp, et Expliseat, mais également les

bureaux d’études indépendants comme

Expleo et Segula. Les spécialistes d’ESI

accompagnent les scientifiques des

bureaux d’études pour les aider à réaliser,

avec une grande précision, les prototypes

et les essais virtuellement.

Quelles sont leurs problématiques

en matière d’essais et de simulation

numérique ?

Avec une concurrence mondialisée,

l’industrie cherche à augmenter sa production

et à réduire ses coûts ainsi que

ses délais de production et de commercialisation

; la pression sur les coûts et

les fortes réglementations notamment

environnementales soumettent les industriels

à un impératif de changement et

de performance. Pour faire face à cette

complexité croissante, les industriels sont

confrontés à un enjeu de taille : réussir

à innover et à se transformer tout en

continuant de produire à court terme

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I21


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

les produits leur permettant de maintenir

leurs niveaux de croissance et de

rentabilité. Les solutions de prototypage

virtuel offertes par ESI permettent aux

industriels de résoudre ces problèmes,

en éliminant le recours à des prototypes

et des essais réels.

Ces solutions qualifient les utilisateurs de

la capacité d’obtenir des pré-certifications

de crash-tests, fatigue, fabricabilité des

pièces et d’outillage, etc. dans un écosystème

où le numérique remplace de plus en

plus le physique. La collaboration récente

avec le groupe Renault constitue une vraie

concrétisation de cela : la Renault Clio

5 a été pré-certifiée numériquement,

obtenant la note maximale du test de

sécurité de l’Euro NCAP.

Comment ces problématiques

ont-elles evolué ? Quels sont les

défis auxquels les BE doivent ou

devront répondre ?

Après avoir réalisé le premier « crashtest

» virtuel pour Volkswagen en 1985,

les problématiques et les complexités ont

évolué avec les progrès techniques, et les

besoins croissants des industries dans

différents secteurs qui accompagnent

cette évolution. Aujourd’hui, le nouveau

concept développé par ESI, l’Hybrid

Twin, vise à prédire le comportement

des produits industriels pendant leur utilisation

ne s’enrichissent pas des éléments

identifiés en temps réel et ne s’adaptent

pas aux aléas. Les données utilisées sont

uniquement celles d’événements passés

ayant déjà eu lieu. Rien ne prend donc

en compte I’imprévu et le vieillissement

du produit dû à son utilisation et à son

environnement. Grâce à l’utilisation

d’algorithmes de réduction de modèle

et en combinant des prototypes virtuels

intégrant tout le savoir-faire historique

d’ESI en physique des matériaux avec un

jumeau digital (basé sur les données), le

groupe a créé un concept permettant une

simulation prédictive, une maintenance

utilisable et paramétrable en temps réel.

Couplant son savoir-faire historique en

physique des matériaux et des briques

technologiques telles que l’IA, le Big Data

et surtout l’IoT, ESI et ses solutions permettent

de répondre aux exigences de

plus en plus fortes de l’industrie, notamment

le « time to market », en donnant

une chance de réussite plus élevée dès le

premier essai physique.

De plus, afin de répondre à l’urgence

d’innovation à laquelle sont confrontés

les industriels, ESI se positionne comme

un agent du changement capable de les

accompagner très en amont de leur processus

pour tester et envisager le plus de

scénarios possibles. Afin de pouvoir de

pouvoir rapidement et de façon réaliste

et fiable tester ces scénarios, le recours

au prototypage virtuel devient un prérequis.

La force d’ESI est encore une fois

l’intégration de la physique des matériaux

permettant un réalisme et une fiabilité des

résultats obtenus virtuellement.

Pourquoi ces be font-ils appel à esi

group et à quelle(s) solution(s) en

particulier ?

ESI se différencie de ses compétiteurs à

plusieurs niveaux. Le groupe offre des

solutions sur mesure qui sont le fruit d’un

partenariat stratégique avec ses clients

industriels (projets de cocréation) et non

des « boîtes à outils standardisés », et abouti

grâce à l’expertise de ces experts et à la

présence dans quarante pays. ESI permet

aussi aux industriels de mettre en place des

nouveaux business model basés sur l’usage

plus que sur le produit en tant que tel. Nos

spécialistes intègrent la physique des matériaux

dans ses techniques de prototypage

virtuel. Grâce à cette expertise, ESI permet

aux industriels d’anticiper la dégradation

et les scénarios de vieillissement de leurs

produits, et la fin de leurs vies.

Par exemple, Farasis Energy, fournisseur

sino-américain de batteries, a récemment

remporté un appel d’offre « zéro prototype

réel » auprès d’un constructeur automo-

22 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

bile allemand. Grâce à ESI, la fiabilité des

résultats de simulation de la conception du

nouveau modèle de batterie de Farasis a été

déterminante dans une procédure stipulant

pour la première fois, la suppression des

phases de prototypage réel. La fiabilité des

solutions d’ESI aide les acteurs ne pouvant

réaliser en réel des tests de fiabilité et de

sécurité de leurs produits comme la tenue

d’une centrale nucléaire lors d’un séisme.

Enfin, l’intégration de la physique des

matériaux permet une fiabilité des simulations

transformant le prototypage virtuel

en solution indispensable pour la

conception, la fabrication des produits

et le suivi de leurs vieillissements en

utilisation permettant une maintenance

prédictive efficace et efficiente.

Plus globalement, quelle place

occupe la simulation numérique

dans leurs métiers ? Est-elle devenue

si incontournable ?

Avec l’accumulation des complexités

dans la production des industries dans

différents secteurs, la simulation numérique

est devenue incontournable. Cela se

matérialise avec la demande croissante de

la simulation numérique dans un marché

qui a du potentiel. Le marché mondial

du « Simulation & Analysis » est estimé

à 11 milliards de dollars en 2023 (étude

CIMData, mars 2019). Ce segment est intégré

dans le marché mondial du « Product

Lifecycle Management » (PLM) lui-même

estimé à 72,3 milliards de dollars en 2023

(étude sur le PLM, publié par l’organisme

américain CIMData, juillet 2019).

De façon actuelle et concrète, la simulation

est un incontournable dans toutes

les étapes de design reviews. Elle est

également utilisée dans toutes les étapes

de la conception et de la fabrication des

produits. Souvent la simulation est doublée

de tests en physique afin de vérifier

la fiabilité des résultats. Grâce à son

expertise, ESI accompagne ses clients vers

l’émancipation de ces recours aux tests

et prototypes réels avec en moto « Zero

test, Zero prototypes, Zero downtime ».

Pour les futures générations de produits

comme les véhicules autonomes pour les

acteurs automobiles, le recours au prototypage

virtuel pour valider et certifier les

concepts sera une obligation tellement les

différents scénarios d’usage – et donc les

scénarios à tester – seront nombreux*.

Enfin, comment les membres

des BE communiquent-ils avec ceux

des services d’essais ?

En quoi les solutions d’ESI

permettent-elles de fluidifier les

échanges ?

Les membres des BE aujourd’hui

communiquent avec ceux des services

d’essais de plus en plus avec des nouvelles

technologies du digital. ESI crée ce lien

grâce à ses solutions. Tout d’abord avec

un exemple concret, nous permettons

aujourd’hui des revues de projets

collaboratives avec notre solution de

réalité virtuelle IC.IDO dans des Cave ou

à distance via des casques HMD. Notre

positionnement sur toute la chaîne de

valeur du produit et notamment notre

concept de Single Core Model permettent

aux différents corps de métier de

collaborer autour d’une seule et même

plateforme (comme VSS qui intègre de

l’aéraulique, de la thermique, du crash,

du confort…). ●

Propos recueillis par Olivier Guillon

* cf. : www.inria.fr/institut/strategie/vehicules-autonomes-et-connectes

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I23


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

EN APPLICATION

Chez Daher, essais et bureau

d’études travaillent main dans

la main

Chez l’avionneur – et équipementier aéronautique / logisticien industriel – les exigences de qualité, de coûts et

de délais passent immanquablement par une collaboration étroite entre les laboratoires d’essais et le bureau

d’études.

Alain Crouzet,

responsable du

bureau d’études

pour le groupe

Daher

Daher, c’est un nom qui résonne comme

un fleuron de l’industrie française, et pas

seulement dans le secteur aéronautique.

Avionneur et équipementier, l’entreprise s’impose

également comme un spécialiste des services

logistiques et de la supply-chain, mais aussi

comme un acteur de référence de l’industrie 4.0.

Présent dans treize pays, en France, en Europe

et aux États-Unis notamment – où l’entreprise

familiale emploie plus de 600 personnes – Daher

rassemble à ce jour une dizaine de milliers de

collaborateurs ; en France, ceux-ci se répartissent

principalement dans l’ouest (région Pays de la

Loire avec l’usine ultra-moderne de Nantes,

spécialisée dans le thermoplastique avec plus de

160 000 pièces produites par an) et le centre du

pays (avec l’usine de Saint-Julien-de-Chédon,

dans le Loir-et-Cher), le sud-est (Marignane),

l’Île-de-France et le sud-ouest, berceau français de

l’aéronautique : c’est sur le site de Tarbes (Hautes-

Pyrénées), l’un des plus importants du groupe

avec plus de 1600 collaborateurs que travaillent

Alain Crouzet, responsable du bureau d’études

pour le groupe, et Jeremy Crevel, responsable des

laboratoires d’essais chez Daher.

Jeremy Crevel,

responsable

des laboratoires

d’essais chez

Daher.

Essai de vrille en vol

24 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

Si ces deux personnes clefs ont bien

voulu répondre à nos questions et

dévoiler leurs travaux en matière de

tests et de simulation, c’est bien parce

que chez Daher, services d’essais

et bureaux d’études travaillent et

avancent ensemble, que ce soit pour des

besoins en interne ou des prestations

industrielles, activités qui représentent

près de la moitié du chiffre d’affaires

de l’entreprise. « Avant mon arrivée

chez Daher en 2014, cela fonctionnait

déjà comme ça, d’autant que l’ancien

«couple essais-BE» était… un couple

dans la vie ! », s’amuse Jeremy Crevel.

Cet ancien doctorant a intégré

l’entreprise en tant qu’ingénieur

matériaux avant de prendre en main il

y a un peu plus d’un an les laboratoires

d’essais du groupe. « Nous possédons

quatre laboratoires dont les deux

principaux sont implantés à Tarbes et à Saint-Julien-de-

Chédon ; ils sont chargés d’une part de valider les procédés

d’usine et, d’autre part, de réaliser des essais de R&T, c’est-à-dire

des essais de qualification et de certification pour nos propres

pièces et sous-ensembles, mais aussi pour certains de nos clients.

Pour cela, nous travaillons en permanence avec le bureau

d’études ». Ce que confirme Alain Crouzet, ancien responsable

Calcul structures d’Airbus Helicopters France, arrivé chez

Daher en 2016 : « entre les deux services, nous ne sommes en

aucun cas en concurrence et nous incluons systématiquement

le service Essais dans les réunions, notamment pour déterminer

avec lui la faisabilité des essais à mener. Nous sommes avant

tout partenaires ».

LES ESSAIS, UNE ÉTAPE STRATÉGIQUE

De nombreux essais

concernent les pièces

d’avion, pour beaucoup

en matériaux composites

Il faut dire que les défis sont nombreux. Face à la croissance du

secteur aéronautique et aux montées en cadences, auxquelles

s’ajoutent les pressions sur les coûts et les délais, il est impératif

pour le bureau d’études et les laboratoires d’essais de collaborer

le plus en amont possible afin de réduire au maximum le

nombre d’essais physiques par exemple, les temps de test

de fatigue ou encore préparer les bons outillages dont la

production aura besoin… un des nerfs de cette guerre acharnée

contre les coûts de tests parfois très onéreux ; « les processus

d’essais sur les matériaux composites notamment prennent la

forme d’une pyramide avec à la base le «coupon» (les essais sur

les fibres pour obtenir les propriétés matériaux), puis l’étage

«details» avec des essais sur éprouvettes sur des éléments plus

complexes et enfin, au sommet, l’essai de l’ensemble ou du sousensemble

complet, détaille Alain Crouzet. C’est sur les deux

premiers étages de cette pyramide que nous accentuons nos

efforts pour limiter les temps d’essais. Pour cela, nous travaillons

régulièrement avec des partenaires techniques tels que les IRT

Jules Verne et Saint-Exupéry ». Pour le dernier étage de la fusée,

les essais physiques sont toujours exigés par les certifications

en vigueur, les donneurs d’ordres lorsqu’il s’agit de prestations

ou encore… la société civile.

Et si la simulation numérique joue désormais un rôle central

dans la conception et le développement d’outillages et de

sous-ensembles, les laboratoires d’essais de Tarbes et de Saint-

Julien-de-Chédon, parfaitement complémentaires, assurent

toujours de nombreux essais physiques. Ceux-ci vont des essais

dits conventionnels (traction, compression, flexion et pelage

– ces derniers visant à s’assurer de l’adhésion de la peau sur les

nids d’abeille pour les matériaux composites), aux essais de

température, physico-chimiques et de vieillissement humide

pour les composites (qui représentent 90 % des matériaux

utilisés) et de brouillard salin (notamment pour les matériaux

métalliques et les risques de corrosion), sans oublier les essais

d’impact. Un des objectifs des laboratoires d’essais : valider

les pièces – en particulier le process de cuisson des pièces en

composites thermodurcissables et les outillages employés en

production. Des essais donc toujours bien intégrés dans la

logique de qualité et d’innovation de Daher, dont la récente

acquisition de l’Américain Quest (et son célèbre avion Kodiak)

qui possède son propre laboratoire d’essais, renforce encore

davantage son savoir-faire en matière d’essais d’aéronefs et

d’ensembles complets. ●

Olivier Guillon

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I25


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

FOCUS TPE/PME

CKP Engineering s’impose

sur les marchés à haute valeur

ajoutée

Julien Ferrazzo

Fondateur et

dirigeant de

la société CKP

Engineering

Fondée par Julien Ferrazzo il y a un peu moins de

trois ans, la société CKP Engineering a trouvé ses

marques et a réussi à s’imposer dans la conception et

le développement de produits finis, en particulier dans

le domaine très confidentiel du sport automobile.

Photos de l’article © CKP Engineering - Peugeot Sport

26 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

Le marché de l’ingénierie présente

des aspects très variés, autant que

les entreprises et les bureaux

d’études qui le composent. Si de grandes

sociétés rassemblent parfois plusieurs

dizaines de milliers de collaborateurs,

d’autres, plus petites, préfèrent s’entourer

de partenaires très techniques. C’est le

cas de CKP Engineering, une société de

deux personnes permanentes fondée et

dirigée par son patron Julien Ferrazzo,

qui collabore, selon le type de projet,

avec plus de soixante freelances et 350

fournisseurs dans le monde.

Cet ingénieur spécialisé dans la

simulation numérique et les matériaux

avancés a fait ses débuts chez Alten

chez qui il a participé à la création de

la filiale dédiée au sport automobile

pour ensuite intégrer le programme

de la 908 aux 24Heures du Mans

durant six ans, avant de se mettre à

son compte. « Nous étions une petite

équipe d’une vingtaine de personnes si

bien que nous avons pu toucher à toutes

les composantes du véhicule, du moteur

au châssis en passant par les éléments

de suspension ou la boîte de vitesse…,

le tout sur de multiples moyens d’essais

physiques, de comportement, de multidimensionnement

y compris le powertrain

», énumère le dirigeant, avant

de passer chez Lotus en Allemagne

puis l’écurie française Ligier et enfin

PSA Motorsport… chez ce dernier,

Julien Ferrazzo a pris en charge des

systèmes décisifs pour la performance

du programme Dakar qui l’ont poussé

à innover encore davantage.

PRENDRE LE PARTI DE

L’INNOVATION

Avec PSA Motorsport, CKP Engineering

a pu exploiter à 100 % sa vision du

bureau d’études : « proposer des études

mais aussi des prestations à haute valeur

ajoutée et à fort potentiel d’innovation,

avec le soutien inconditionnel des équipes

de Peugeot sport, précise Julien Ferrazzo.

L’idée est de penser autrement ; c’est

CKP Engineering a recours aux solutions

d’Altair, notamment pour du calcul dans les

composites

l’essence même de CKP Engineering,

société qui investit près de 20 % de son

chiffre d’affaires en R&D chaque année ».

L’entreprise née début février 2017

ne se « contente » pas d’exécuter des

prestations mais conçoit des ensembles

complets – des véhicules par exemple –

et d’innover, notamment avec le dépôt

d’un à deux brevets par an, sans compter

ceux de ses clients.

Exemple d’innovation et de réalisations

significatives, un système de

transmission du 3008 DKR Peugeot

Sport. « La complexité était de concevoir

des transmissions capables d’absorber de

très grands débattements, couplés à des

masses non suspendues très importantes

(roue d’1m de diamètre) et un couple

moteur important ainsi que des terrains

accidentés, avec des changements

d’adhérence et des contraintes extérieures

difficiles (sables, environnement salin,

Capture d’écran extraite du projet avec Hotiti

températures élevées etc.) », précise Julien

Ferrazzo. Au total, un gain de 2 % de

rendement, une durée de vie augmentée

et maitrisée, 27 % plus légère tout en

répondant à toutes les contraintes !

Autre sujet, l’anticouple de volant du

3008 DKR, lequel est devenu au fil

des développements (issus du bureau

d’étude de Peugeot sport où CKP

Engineering était intégré) une machine

aux capacités hors normes, rivalisant

sur tous les terrains avec les véhicules

4x4 normalement avantagés par leurs

capacités motrices supérieures. Les

vitesses de passage et de franchissement

étaient telles que la direction et les

suspensions n’étaient plus en mesure

de filtrer les remontées d’effort et le

pilote subissait d’énorme retour dans

le volant. L’idée d’inventer un système

« anticouple » est issue du BE de Peugeot

Sport qui a confié cette étude à CKP

Engineering. En utilisant les capacités

de développement, les moyens d’essais

et le partage des éléments de calculs et

de simulation de Peugeot sport, « nous

avons développé en six semaines un

système opérationnel qui a depuis gagné

deux Dakar consécutif et fait l’unanimité

des pilotes ».

En ce qui concerne Hotiti, une pièce

structurelle reliant les suspensions

au moteur entièrement développée

chez CKP Engineering, les objectifs

étaient d’alléger la structure tout en

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I27


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

Anticouple de direction

Transmission et environnement

en maîtrisant les coûts, d’avoir une

pièce répondant au cahier des charges,

d’optimiser afin d’obtenir un maximum

de raideur et un poids minimal mais

aussi de conserver les matières, le

design et les moules de fabrication

dans le but d’éviter des investissements

supplémentaires. Les résultats obtenus

sont concluants : l’entretoise s’est allégée

de 7 % (400gr). Celle-ci a gagné plus

de 15 % en raideur sur quatre cas de

charges, tout en conservant les matières,

le design et les moules de fabrication

pour éviter des investissements

supplémentaires.

LE RECOURS À LA SIMULATION

REPOSANT SUR UNE

COLLABORATION ÉTROITE AVEC

L’ÉDITEUR ALTAIR

La stratégie de CKP Engineering

repose sur une collaboration étroite

avec des partenaires de longue date

et dotés de multiples moyens de

calculs, de simulation et d’essais

spécialisés notamment dans les

matériaux composites. Du côté de la

confidentialité, Julien Ferrazzo insiste

sur l’utilisation d’ordinateurs des clients

et entièrement dédiés aux projets,

souvent de rupture technologique.

Au niveau de la simulation numérique,

le dirigeant confirme que celle-ci est

de plus en plus utilisée. « La FIA a

légitimé les calculs et la simulation

numérique en lieu et place des multiples

Télé-gonflage

essais physiques. Désormais, grâce à la

simulation numérique, un seul crash-test

suffit. Quant aux essais de matériaux,

en particulier sur les composites, la

simulation nous aide également dans

notre approche ; celle-ci fait notre

différence et s’appuie sur des calculs que

l’on réalise systématiquement avant de

choisir les fibres et la résine la mieux

adaptée puis de passer à l’étape de la

validation par le client. De là, nous

extrayons toutes les données pour les

intégrer dans l’outil de simulation d’Altair.

Nous allons même jusqu’à calculer et

écrire les lois de roulage afin de maîtriser

la totalité de la conception du véhicule ».

Si l’entreprise utilise le logiciel Romax

pour les applications de calculs dans

le domaine du power-train, de la boîte

de vitesses et de la transmission, elle

a recours aux solutions d’Altair pour

du calcul dans les composites et pour

de nombreuses autres opérations, au

point d’avoir noué un partenariat avec

l’éditeur de logiciels. « Nous utilisions

déjà Altair pour nos gros clients.

Aujourd’hui, nous allons plus loin en

les formant et en les aidant à monter

leurs compétences en interne ». Une

stratégie qui fait sens pour CKP (dans

la mesure où les projets menés sont très

techniques) et qui permet de fidéliser les

clients de l’entreprise qui ne font appel

à elle que pour des sujets de rupture

technologique. Avec Altair, celle-ci

bénéficie d’une offre dédiée aux start-up

et d’un accompagnement spécifique

lui permettant d’aller plus loin et de

toucher déjà des secteurs autres que le

sport automobile tels que la défense, le

naval, l’aéronautique ou encore le sport

de haut niveau… ●

Olivier Guillon

28 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


PUBLI-COMMUNIQUÉ

3D_Evolution Digital Mock-Up,

la solution de revue de maquette numérique

pour les très grandes structures

Garantir la qualité de la conception est essentiel

à toutes les étapes de développement d’un

produit. Cela passe par des revues de maquettes

et des simulations numériques de plus en plus

fréquentes notamment pour les secteurs industriels,

automobile, aéronautique, ferroviaire, développant

des produits complexes et assument des cycles

de plus en plus courts. Pour répondre à cette

demande technique d’outils de contrôle virtualisés,

CoreTechnologie a développé une offre baptisée DMU

Inspector Collision Detection.

Basées sur plusieurs briques logicielles de la gamme de

CoreTechnologie, ce package se compose de trois produits qui

interagissent avec agilité et transparence au service de l’utilisateur.

Le cœur du système est le gestionnaire de process Enterprise

Data Manager (EDM) qui permet de manipuler en une seule

opération les assemblages les

plus complexes. EDM gérera

ensuite un ou plusieurs

cœurs de calculs pour plus

de performances et stockera

l’ensemble des analyses

intermédiaires dans une base

de données qui permettra plus

tard d’accéder facilement aux

résultats finaux.

La seconde brique est apportée

par 3D_Evolution qui fournira

la puissance de calcul. Chaque pièce de l’assemblage sera traitée

en plusieurs étapes. Premièrement : le calcul d’une représentation

volumique simplifiée permettant de déterminer les voisinages,

c’est-à-dire les pièces occupants une même zone de l’espace.

Ces voisinages permettent de déterminer des couples de

pièces à analyser. Chaque couple est alors finement étudié

afin de déterminer s’ils sont en collision, à cette étape le calcul

est extrêmement précis et se base sur les frontières exactes du

L’outil DMU Inspector est présenté sur le site de CoreTechnologie

https://www.coretechnologie.com/fr/produits/3d-evolution/dmu-inspector.html

modèle. Puis, pour chaque couple de pièces en collision, une

analyse quantitative est lancée afin de fournir à l’utilisateur

final un maximum d’information lui permettant de déterminer

l’importance du problème et les actions correctives à appliquer.

La présentation des résultats est confiée à EDM qui propose une

liste des collisions illustrées par des

vignettes. L’utilisateur peut alors

d’un simple glisser-déposer de la

vignette dans 3D_Analyzer avoir

accès à une représentation 3D des

deux pièces en collision et de la

courbe d’intersection des pièces.

L’utilisation de 3D_Analyzer, le

viewer CAO de CoreTechnologie,

est ici optionnelle mais permet de

ne pas monopoliser de cœur de

calcul pendant le dépouillement

des résultats. Par ailleurs, les nombreuses fonctionnalités d’analyses

fournies par le viewer telles que l’analyse des épaisseurs ou encore

la comparaison associées

à l’importante capacité de

lecture des formats CAO

divers sont un vrai plus

dans le cadre d’une revue de

maquette.

CONTACTS

CoreTechnologie

www.coretechnologie.com

Tél. 04 78 61 79 42

info@fr.coretechnologie.com


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

EN APPLICATION

Les simulations multiphysiques

au service de la haute horlogerie

suisse

Qu’il s’agisse des nuisances sonores et de leurs impacts sur la santé ou la maîtrise et l’optimisation du son d’un

produit, les problématiques liées à l’acoustique sont multiples et complexes. La société parisienne Intermezzi

intervient dans de multiples secteurs d’activité à l’aide du logiciel Comsol Multiphysics et son module Acoustics,

associé au LiveLink for PTC Creo Parametric.

Dirigeant de la

société Intermezzi,

Serge Charron

développe depuis

vingt-cinq ans une

expertise acoustique

et vibratoire

dans les domaines

de l’ingénierie, de la

modélisation et de la

simulation.

Fondée et dirigée par Serge Charron, ingénieur

mécanicien et spécialiste de l’acoustique

depuis une trentaine d’années, la société

Intermezzi a pour activité principale l’ingénierie

acoustique. « Il y a encore dix ans, ce qu’il est

technologiquement possible de faire en matière

d’essais acoustiques et de modélisation était

inimaginable », se souvient le dirigeant avant de

résumer l’activité d’Intermezzi à « développer des

solutions les moins bruyantes possibles, notamment

pour l’industrie ». Plus concrètement, la société

propose ses services à l’industrie, l’architecture,

l’audiovisuel, la lutherie et l’horlogerie et conseille

ses clients pour optimiser l’acoustique de leurs

produits. Intermezzi réalise ainsi toutes les études,

modélisations, simulations et mesures acoustiques

et vibratoires. Son champ d’activité regroupe

la mécanique industrielle, bruit de machines

tournantes et acoustique environnementale.

Intermezzi affiche plusieurs projets significatifs

à son palmarès, comme la conception d’un

laboratoire acoustique, l’optimisation d’une

sonnerie de montre d’horloger suisse, l’analyse

acoustique d’une tricoteuse industrielle,

l’optimisation d’un outil chirurgical à ultrasons

ou encore la « spatialisation » du son dans une

voiture. L’approche de l’entreprise ? La mesure

et la modélisation. Mais pour cela, pas question

d’employer n’importe quel logiciel. « Nous avons

testé l’ensemble des offres du marché et orienté notre

choix vers l’outil Comsol Multiphysics », révèle Serge

Charron.

MIXER LES UNIVERS ESSAIS ET CALCULS

Pour Serge Charron, cela ne fait aucun doute : pour

les pièces les plus complexes, la phase essai est

inévitable, les résultats de calculs devant toujours

être vérifiés, ne serait-ce que pour rassurer ses

clients les plus exigeants. Il faut que dans certains

secteurs d’activité, aucune erreur ne peut être

tolérée, en particulier dans le domaine du luxe,

parmi lesquels l’horlogerie haute de gamme. Ainsi,

afin de répondre à des problématiques de bruit

e sonnerie d’une montre – très haut de gamme

– assurant une répétabilité dans la production et

permettre à la manufacture d’être parfaitement

autonome, Intermezzi a d’abord adopté une

méthodologie s’appuyant sur une phase de

compréhension du fonctionnement du mécanisme

de la montre, appuyée par des mesures variées et

précises. Puis suivent les étapes de modélisation, de

simulation, de validation des résultats numériques

30 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

Rayonnement acoustique

du timbre sur la platine

par les mesures initiales,

et enfin la simulation

est utilisée comme outil

prédictif afin d’optimiser

le dispositif. Un point clé

est également de donner

dès le départ confiance au

client dans les simulations.

Par des comparaisons directes et

probantes entre mesures et simulations

sur des cas plus simples, comme les vibrations

du boitier ou de la platine. Au final, dans ce cas précis, les

qualités acoustiques des matériaux tels que l’or, le titane, le

platine et l’acier ont été caractérisés et optimisées.

Cette application étant déployée au sein de la société avec

Comsol Server. L’interface spécifique de l’application offre

davantage de libertés dans la conception et le développement

des montres ainsi que la maîtrise de leur qualité acoustique,

en capitalisant sur toute l’expertise acquise. « En d’autres

termes, l’utilisateur peut parfaitement intégrer de nouvelles

géométries ou les modifier ». ●

Olivier Guillon

Rayonnement du boitier

Dans ce cas client, la dernière mission de Serge Charron a

consisté à développer une application de simulation à partir

des modèles précédents afin d’augmenter l’autonomie des

opérateurs face à des changements de design des pièces.

Formations

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I31


ESSAIS ET MODÉLISATION

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES

FOCUS PME

CoreTechnologie poursuit

les développements de sa solution

4D_Additive

Le logiciel 4D_Additive développé par

CoreTechnologie propose une modélisation

en géométrie exacte et permet de contrôler et

réparer tous types de modèles. Présente sur le

salon FormNext, qui s’est déroulé fin novembre

à Francfort, l’entreprise franco-allemande en a

profité pour dévoiler plusieurs évolutions. Focus sur

cette entreprise promise à un bel avenir.

Créé en 1998, CoreTechnologie, dont le siège se situe en

Allemagne, réalise l’essentiel de son développement

en France. Implantée notamment aux États-Unis, au

Japon et en Irlande, la société innove pour l’interopérabilité,

l’analyse et les corrections des données CAO. Parmi ses

solutions les plus connues figurent les logiciels 3D_Evolution

(conversions, migration, simplifications) et 3D_Analyzer

(viewer, analyses, contrôle/validation). Chaque année,

CoreTechnologie investit plus de 30 % de son chiffre

d’affaires dans la recherche et poursuit le développement

de ses solutions à l’image de 4D_Additive, fruit d’un virage

technologique vers l’impression 3D. Une orientation

stratégique réussie puisque le logiciel qui consiste en la

modélisation en géométrie exacte a cette année été nominé

aux Global Industrie Awards 2019 de la catégorie « Nouvelles

Technologies ».

Plusieurs évolutions de 4D_Additive

présentées à Formnext

Présent sur le stand D81 du hall 12.0, CoreTechnologie

a présenté plusieurs évolutions de son logiciel phare de

modélisation en fabrication additive dont sont listés cidessous

les principales nouveautés :

• Première version de la fonctionnalité Batch Nesting ;

celle-ci permet de générer automatiquement des fichiers

de remplissage de machine et la gestion d’un parc

machine en batch

• Traduction en français, italien, allemand et japonais

• Découpe de pièce Brep et tessellé

• Création de bouchon pour l’évidement de la poudre

• Création de hollow et de lattice

• Amélioration des outils de correction de tessellation

(Filtre Open faces/Bad faces, sélection/correction des

triangles/free edges)

• Outil de recherche de parts identiques

• Découpage de face (paramétrique et projectif)

• Ajout d’une règle pour connaître la taille du modèle

• Amélioration du double affichage Brep/Print tessellation

• Export des modèles placés uniquement

• Ouverture des modèles dans leur position d’origine

• Application d’un matériau associé à tous les modèles

d’une machine.

Proposant les fonctionnalités nécessaires

pour préparer un modèle CAO jusqu’à son

impression en 3D et pour la majorité des

procédés existants, 4D_Additive travaille en

modélisation exacte afin d’être plus précis et

plus performant sur les modèles. Objectif : des

pièces imprimables obtenues plus facilement,

plus rapidement et avec une meilleure précision.

Parmi les utilisateurs, on compte les industriels

de l’automobile, de l’aéronautique et en général

tous les secteurs qui capitalisent dans un designsignature

et l’expérience client. ●

32 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


Désormais, un service de location

des équipements CEM !

PUBLI-COMMUNIQUÉ

Après le marquage C.E., l’aéronautique et militaire, EMC

PARTNER France a décidé d’étoffer son offre en proposant

aux industriels ses moyens CEM à la location ! Objectif ? Mettre

la CEM au cœur de la problématique de conception de départ

en offrant la possibilité de louer – avec option d’achat – du

matériel permettant des tests aux perturbations. Il est désormais

possible de louer pour des périodes d’une semaine minimum

les solutions aux essais suivants :

- Le tout nouveau générateur pour les essais dans

l’aéronautique AVI3000, capable de réaliser les essais

conformes à la norme DO-160G Section 22 (jusqu’au niveau

3 garanti) et directement sur le site des clients dans la mesure

où cet équipement est très simple à mettre en œuvre.

- Un pistolet aux décharges

électrostatiques, ESD3000-

DN1-RM32, pour les essais selon les

normes CEI 61000-4-2 et DO-160G Section

25 jusqu’à 30KV (aux contacts et dans l’air).

- Un générateur IMU4000 F-S-D-V doté d’un

coupleur monophasé 16A pour les essais aux

immunités conduites selon les normes :

• CEI 61000-4-4 (Burst / Trains d’impulsions jusqu’à

4KV sur alimentations et câbles de données avec sa pince

capacitive CN-EFT1000 en option)

• CEI 61000-4-5 (Surge / Ondes chocs de foudre indirects

jusqu’à 4KV)

• CEI 61000-4-11 (PQT / Coupures brèves et variations

des réseaux secteurs AC)

• CEI 61000-4-29 (Coupures brèves et variations des réseaux DC)

- Un coupleur triphasé automatique, CDN-A-6-32, à

connecter au générateur IMU4000 pour les essais en mode

triphasé types Burst (CEI 61000-4-4) et Surge (CEI 61000-4-

5) jusqu’à des courants de 32A par phase, et pour des essais

atteignant 6kV. Y est incluse l’option DC jusqu’à 1500V DC,

pour les applications véhicules électriques entre autres.

- Un réseau de couplage-découplage CDN-UTP ED3

pour les lignes de données et Ethernet (2 paires - 4 contacts)

pour les essais aux ondes 1.2/50µs et 10/700µs jusqu’à 6.6KV.

- Un mesureur de champ portable isotropique SMP2

de 1 Hz à 6 GHz :

• Celui-ci réalise des mesures de champs électromagnétiques

générés par n’importe quelle source rentrant dans la gamme de

fréquence de la sonde reliée à l’appareil. La nouvelle directive

2013/35/UE et son décret d’application N°2016-1074 du 3 Août

2016 traite de la santé et de la sécurité au travail et s’applique

aux activités pour lesquelles les travailleurs sont exposés à des

champs électromagnétiques. Ainsi, les champs générés par

différentes sources telles que les stations de téléphonie

mobile, de radiodiffusion et de télévision, la production

d’électricité, applications médicales, les systèmes de

transport, etc., peuvent être mesurés.

EMC PARTNER France, c’est aussi du support

client ! Son Laboratoire situé en Corrèze assure

tous les types de maintenance, sur le site client ou

dans ses locaux. « Si vous ne trouvez pas l’équipement

de CEM en location pour vos besoins, contactez-nous

et ensemble, nous étudierons la faisabilité ! »

CONTACTS

Tél.: 05 55 29 36 61

contact@emc-partner.fr

www.emc-partner.fr

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I33


MESURES

ÉVÉNEMENT

En 2020, Sepem et Forum

de l’Électronique se tiendront

ensemble à Grenoble et Avignon

La tenue conjointe des salons Sepem Industries (les salons des services, équipements, process et

maintenance) et du Forum de l’Électronique a pour objectif de multiplier les opportunités régionales en

rassemblant les industriels de l’électronique et les autres filières utilisatrices. La prochaine édition se

déroulera à Grenoble, 11 au 13 février 2020, puis à Avignon l’automne prochain.

L’avènement de la 4 e révolution

industrielle, intitulée « Industrie

4.0 », correspond à une mutation

des systèmes de production aussi bien

sur le plan technologique que pour

la gestion et le management. Cette

révolution est liée à l’introduction dans

tous les compartiments de l’industrie,

du numérique, des objets connectés,

de l’intelligence artificielle et de l’IoT.

La microélectronique est au cœur

de tous ces concepts et de ces objets

physiques, et doit répondre à différents

défis que sont l’intégration croissante des

circuits et des systèmes, l’augmentation

des performances en traitement et

transmission d’information, ainsi que

la consommation d’énergie associée,

laquelle croît actuellement de façon

exponentielle.

UN ANCRAGE TERRITORIAL FORT

DE L’ÉLECTRONIQUE DANS LA

RÉGION GRENOBLOISE

Il devient donc nécessaire de maîtriser

très rapidement les performances

des composants élémentaires, des

architectures matérielles et logicielles

d’intégration, des concepts de traitement

et de transmission des données et de

Les dates à retenir !

FORUM DE L’ÉLECTRONIQUE

Du 11 au 13 février 2020

Grenoble

ALPEXPO

Les 29-30 septembre

et 1er octobre 2020

Avignon

Parc des expositions

leur sécurité associée afin de limiter leur

consommation d’énergie et éviter un

futur blocage inexorable.

La région grenobloise bénéficie d’un

environnement industriel très fort dans

le domaine de la microélectronique

couvrant la conception, le développement

et la production ; la région avignonnaise,

quant à elle, est stratégiquement située

au carrefour de l’arc méditerranéen et

de la vallée du Rhône, regroupant ainsi

des industries de l’agroalimentaire, la

fabrication de machines, la chimie /

pétrochimie, la construction navale et

militaire.

UN CYCLE DE CONFÉRENCES

TECHNIQUES

Dans ce contexte, la simultanéité

du Sepem Industries et du Forum

de l’Électronique prend tout son

sens. Le Forum de l’Électronique

Grenoble bénéficie de la mobilisation

et du soutien des principaux réseaux

institutionnels grenoblois : Grenoble

Métropole, le LCIE-Bureau Veritas,

GIP-CNFM, CEA Leti, PC2A,

Minalogic et Cap’Tronic. L’événement

rassemblera 150 exposants qui

viendront présenter une centaine

34 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


MESURES

• Les défis communs entre la filière

électronique et l’industrie 4.0, objets

connectés, multidisciplinarité,

intégration, énergie et ressources

humaines associées par le GIP CNFM

(Coordination nationale pour la

formation en microélectronique et

nanotechnologies).

EN SAVOIR PLUS > www.forum-electronique.com/fr

> grenoble.sepem-industries.com

d’innovations et devrait accueillir pas

moins de 1 800 visiteurs. Trois jours de

conférences porteront sur les thèmes

suivants :

• Les matinales de l’IoT et de l’embarqué

organisées par Cap’Tronic et Minalogic

• Fiabilité des assemblages par le Pôle

de compétence assemblage et analyse

pour l’électronique -PC2A

• L’IoT dans la maintenance, comment la

connectivité va augmenter les actions

dans la maintenance, intervention du

LCIE-Bureau Veritas

Quant aux Sepem Industries (Salon

des services, équipements, process et

maintenance), ces événements proposent

des solutions pratiques à tous les

industriels d’une région donnée, quel que

soit leur secteur d’activités : production,

maintenance, sécurité, environnement,

sous-traitance… Au total, sept salons

régionaux rassemblent chaque année 2

500 exposants et accueillent pas moins

de 20 000 visiteurs. ●

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I35


MESURES

AVIS D’EXPERT

Les besoins fragmentés

de commutation et IHM dans

l’industrie des équipements de test

Il existe aujourd’hui une grande variété d’équipements de test disponibles pour s’adapter au large éventail

de technologies électroniques que nous utilisons quotidiennement. Dans une certaine mesure, tous ces

équipements de test reposent sur des commutateurs pour remplir une variété de fonctions – et la diversité

des équipements conduit à des besoins en switches. Dans cet article technique, C&K examinera certaines des

tendances de l’industrie des équipements de test et la manière dont les switches sont sélectionnés et utilisés.

L’équipement de test

est un secteur très vaste,

allant des appareils sur table

pouvant remplir une salle à de

petits appareils pour le terrain

Mike

Bolduc,

chef de marché

industriel,

C&K

Fondamentalement, l’équipement de

test est un secteur très vaste, allant

des appareils et systèmes sur table

pouvant remplir une salle (ou plus) à

de petits appareils au format de poche

très portables pour une utilisation sur le

terrain. Cela entraîne la nécessité d’une

très large gamme de types de switches pour

répondre à tous les besoins du marché.

Ceci est encore étendu par la grande

variété d’utilisations des switches dans

les équipements de test.

Presque tous les commutateurs

utilisés dans les équipements de test

appartiennent à deux catégories principales

: l’alimentation et l’interface hommemachine

(IHM). Les commutateurs

d’alimentation contrôlent l’alimentation

du système et, bien que cette fonction soit

la même pour tous les équipements, une

variété de switches peuvent être utilisés,

selon le fabricant de l’équipement.

Dans certains équipements, le switch

d’alimentation peut être un switch à

glissière, d’autres types peuvent utiliser

un switch à bascule, tandis que d’autres

utilisent encore un interrupteur à poussoir

à verrouillage. Dans certains cas, un

simple bouton-poussoir momentané

peut être utilisé avec une logique de

verrouillage pour contrôler l’alimentation

du système.

Si la variété des choix de commutation

d’alimentation semble large, les types

de switches utilisés pour former l’IHM

des équipements de test peuvent être

ahurissants. Les utilisations courantes des

switches IHM vont des boutons poussoirs

utilisés pour les options de sélection de

menu, souvent à côté d’un affichage textuel

ou graphique, aux switches internes

36 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


MESURES

Oscilloscope digital

utilisés pour configurer l’équipement, en passant par de simples

boutons poussoirs pour lancer la séquence de test.

UNE DUREÉE DE VIE UTILE DE HUIT À DIX ANS POUR

L’ÉQUIPEMENT DE TEST

Outre la fonctionnalité du switch, le type d’équipement et

son utilisation définissent souvent les nombreux aspects

des exigences du switch. Alors que certains paramètres de

commutation sont génériques pour presque tous les types

d’équipements de test, d’autres résultent d’applications et de

conditions environnementales spécifiques. L’une des exigences

clés de tous les switches à utiliser dans les applications

d’IHM d’équipements de test est la fiabilité du switch. D’une

manière générale, le matériel de test est de grande valeur et

la défaillance d’un switch peu coûteux peut rendre le matériel

inutilisable jusqu’à ce qu’il soit réparé, avec des conséquences

supplémentaires si la réparation d’un matériel important

ne peut pas être achevée. En tant que tel, la durée de vie du

switch doit dépasser largement son utilisation prévue, ce qui

peut être important étant donné que l’équipement de test a

souvent une durée de vie utile de huit à dix ans.

Les switches sont également définis par le lieu d’utilisation

de l’équipement. Pour comprendre cela, il est utile de

segmenter le matériel d’essai en un équipement utilisé dans

un environnement intérieur, tel qu’un laboratoire, et un

équipement pouvant être utilisé ailleurs. En termes simples,

la distinction est faite entre équipement de banc d’essai et

portable.

Alors que l’environnement d’exploitation des équipements de

table est relativement bien défini, les équipements portables

peuvent être soumis à une grande

variété de conditions, dont beaucoup

ont une incidence sur les exigences du

switch. Par exemple, les environnements

humides ou corrosifs nécessitent des

considérations spécifiques pour assurer

une longue durée de vie. L’atmosphère

dans ces situations peut corroder les

contacts du switch, dégradant ses

performances. Dans les applications

d’alimentation, l’utilisation régulière

du switch peut nettoyer les contacts

grâce à la chaleur produite par les arcs

électriques. Cependant, la plupart des

applications dans les équipements de

test IHM nécessitent des signaux de

faible niveau, ce qui peut impliquer

l’utilisation de protection de contacts

spécifiques telles que des couches d’or plus épaisses afin de

traiter les problèmes d’oxydation et de corrosion.

Les instruments de test destinés à être utilisés dans des

applications portables sont, par définition, plus petits que

ceux utilisés sur les bancs d’essai. Cela laisse moins de place

pour l’IHM et, par conséquent, les commutateurs utilisés dans

ces applications sont nécessairement plus petits - à la fois en

termes d’espace qu’ils occupent sur le panneau et d’espace

nécessaire derrière le panneau avant, pouvant contenir une

électronique très développée. La possibilité que des équipements

portables tombent peut (et devrait) influer sur la sélection

des types de switches – il faut donc prendre en compte les

longueurs d’actionneurs qui, s’ils sont top longs, peuvent se

briser facilement.

QUID DES ENVIRONNEMENTS DIFFICILES ?

Les environnements difficiles n’affectent pas seulement

les switches directement, mais peuvent le faire d’une autre

manière. Les opérateurs d’équipement de test peuvent porter des

vêtements, des gants ou tout autre équipement de protection

individuelle (EPI) qui rend plus difficile l’utilisation de petits

interrupteurs. Avec une sensibilité de doigt amoindrie, les

switches et les boutons peuvent être enfoncés brutalement

et le retour tactile peut être impossible à ressentir- ce qui

entraîne un traitement plus rude et rend le choix d’un switch

robuste indispensable.

Outre leur fonctionnalité électrique, les switches contribuent

de manière significative à la perception de l’équipement par

l’utilisateur. La sensation sonore et tactile d’un switch lorsqu’il

fonctionne (appelée «haptique») joue un rôle important dans

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I37


MESURES

Exemples de switchs

la définition de l’impression de l’utilisateur sur l’équipement

lui-même. Même les switches solidement fabriqués peuvent

donner une impression «bas de gamme» si les haptiques ne

sont pas corrects, ce qui est loin d’être souhaitable pour un

équipement pouvant coûter des milliers de dollars.

L’haptique du switch est également un outil que les concepteurs

peuvent utiliser pour rendre leurs IHM plus intuitives. En

sélectionnant correctement les switches,

les utilisateurs peuvent obtenir un

retour instantané sur la réception d’une

commande. En fonctionnement normal,

cela est utile, mais lors de l’utilisation d’un

instrument dans une faible lumière, cette

fonctionnalité peut être essentielle pour

permettre à l’utilisateur de savoir quand

un switch a été actionné correctement.

EXEMPLES DE TYPES

DE SWITCHES POUR DES

APPLICATIONS D’ÉQUIPEMENT

DE TEST

L’une des fonctions les plus courantes

d’une IHM est une entrée dans le

microcontrôleur qui peut être une

fonction fixe ou un choix dans un

menu contextuel si le switch est placé

près d’un écran. Ceci est généralement

effectué par un bouton-poussoir

momentané tel que la série 8020 de C&K. Conçue pour un

montage sur circuit imprimé ou sur panneau, cette série de

commutateurs polyvalente prend en charge une large gamme

de boutons d’actionneur, permettant ainsi de personnaliser

les interfaces homme-machine. Pour les applications dans des

environnements plus exigeants, la série propose également

des contacts plaqués or et est compatible avec les joints époxy.

Dans les applications portables, le switch à bouton-poussoir de

la série EP est populaire en raison de son faible encombrement

et de ses multiples options de montage, notamment le montage

en surface, ainsi que l’emballage en bande alvéolaire et en

bobine. En commun avec la série 8020, la série EP offre des

contacts à faible résistance, idéaux pour les petits signaux,

ainsi qu’une option pour le placage or selon les besoins.

Là où une fonctionnalité de verrouillage est requise, les

switches à bascule sont faciles à

utiliser et offrent une vaste gamme

de combinaisons de commutation

L’haptique du switch

est également un outil

que les concepteurs peuvent

utiliser pour rendre

leurs IHM plus intuitives.

En sélectionnant correctement

les switches, les utilisateurs

peuvent obtenir

un retour instantané

sur la réception

d’une commande.

comprenant plusieurs pôles et

positions. La série 7000 de C&K

offre 25 types d’actionneurs, 12

options de traversée et plus de

25 options de terminaison, ce

qui en fait l’une des solutions de

commutation les plus polyvalentes

pour les IHM d’équipements de test.

Pour les applications où le liquide

ou l’humidité est un problème, le

fonctionnement à long terme peut

être garanti par l’utilisation d’un

switch entièrement scellé. La série

de commutateurs tactiles de KSC

comprend 10 types différents offrant

des options de force de manœuvre,

d’actionneur, de montage et de

contact - ainsi qu’une conception

entièrement étanche conforme à la norme IP67.

Dans les applications de test spécialisées, des tensions

dangereuses peuvent être présentes et des switches peuvent

être utilisés pour assurer la sécurité. La série TL de C&K est

un switch de verrouillage de porte avec ses accessoires qui

peut être utilisé dans des boîtiers industriels pour garantir

la sécurité des systèmes avant l’ouverture du boîtier. ●

Mike Bolduc (C&K)

38 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


MESURES

SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES

NORME

Des solutions pour garantir

un échange fiable des données

Norme internationale de communication pour l’industrie du futur, l’OPC-UA permet d’assurer l’interopérabilité

des systèmes connectés – IEC 62541 – et de fiabiliser l’échange des données. Afin de répondre aux exigences de

la norme, la société DEWESoft a lancé DEWESoft Historian, un serveur de donnée pouvant exploiter de grands

volumes de données.

Les spécifications de l’OPC-UA (Unified

Architecture) assure un échange fiable des

données entre des systèmes hétérogènes

(différents fabriquant / différent systèmes

d’exploitation). Le standard OPC est très répandu

dans l’industrie et se développe également

dans l’internet des objets (IoT). Depuis 2007,

l’arrivée des architectures orientées service

dans les systèmes d’automatisation industrielle

a généré de nouveaux besoins auxquels l’OPC

UA répond en offrant une solution flexible et

multiplateformes combinant les avantages des

services Web et de la sécurité intégrée avec un

modèle de données uniforme.

L’OPC-UA crée ainsi les ponts entre les technologies

opérationnelles (OT), les technologies de l’information (IT) et

l’Internet industriel des objets (IIoT), lesquels sont indispensables

pour mettre en œuvre une usine plus flexible, plus intelligente

et plus collaborative. DEWESoft propose aux industriels trois

solutions permettant de raccorder les mesures à leurs systèmes

d’automatisation et de supervision de production (ERP – MES).

TROIS SOLUTIONS POUR RÉPONDRE AUX EXIGENCES

DE LA NORMES OPC-UA

Le plugin OPC-UA server transforme le logiciel d’acquisition

de données DEWESoftX en un serveur de données OPC.

Un seul logiciel assure la mesure des données capteurs et la

publication de tous types de données sécurisées, analogiques,

mathématiques, numériques. Tous les utilisateurs OPC

ont la possibilité de se connecter et d’accéder au modèle

d’informations mise à disposition ; ils peuvent également

démarrer/arrêter un enregistrement, visualiser le temps de

départ et les cadences d’acquisition et accéder aux propriétés

des mesures publiées (nom, description, valeur actuelle, Offset,

cadence d’acquisition, mise à l’échelle, unité).

Les utilisateurs de la solution DEWESoft OPC-UA

communiquent à distance avec les serveurs DEWESoft OPC

UA - deux plugins différents pour le même logiciel. S’appuyant

sur ces standards de communication pour l’industrie 4.0, la

société DEWESoft propose un nouvel outil de gestion, de

stockage et de visualisation pour la surveillance des essais et

des mesures. DEWESoft Historian est un serveur de donnée

accessible via Internet, pouvant exploiter de grands volumes

de données (Big Data).

Historian assure les services d’acquisition des données et de

traitement mathématique. Il est compatible multiplateformes

(Windows, linux, rtOS, docker). En matière de base de données,

cette solution permet une organisation et accès rapide aux

mesures, aux sous-échantillonnages, aux sauvegardes et à la

réplication (Influx TSDB est utilisé mais Historian s’adapte à

d’autres bases de données). Les données sont envoyées sur le

Cloud – ou en OPC UA compatible avec de nombreux logiciels.

L’affichage des données sur le Cloud est réalisé avec Grafana

et l’architecture est évolutive. ●

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I39


MESURES

SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES

PANORAMA

Spécial Acquisition de données

Quelles nouveautés vues

sur Measurement World ?

Le salon Measurement World, qui s’est déroulé avec succès à la Porte de Versailles, à Paris, a permis à

de nombreux fabricant de mettre en avant nouveautés et innovations, en particulier dans le domaine de

l’acquisition de données, dont voici quelques exemples de solutions présentées fin septembre.

ADLink, société distribuée par Acquisys,

le spécialiste de l’instrumentation

modulaire, vient d’introduire un nouveau

châssis PXI Express Haute Performance,

le PXES-2785. Celui-ci combine un fond

de panier PXI Express 18 slots haute

performance avec une alimentation de

grande puissance et une conception

structurelle optimisée pour une meilleure

convivialité dans un large éventail

d’applications. La conception modulaire

du châssis assure un plus haut niveau de

maintenabilité avec des alimentations

remplaçables pour les applications à haute

disponibilité, ce qui entraîne un temps

moyen de réparation très bas (MTTR).

Le nouvel analyseur de puissance haute vitesse PA8 de la série Dewe3

de Dewetron offre jusqu’à seize canaux de puissance. C’est la solution

d’intégration pour les bancs d’essais garantissant une transmission de données

fiable. La technologie PXI Express assure un débit élevé. Le Dewe3- PA8

utilise une technologie à plage unique pour mesurer de 10 V à 1 000 V.

Les données brutes en temps réel, un seul système pour toutes mesures

de nature différentes, une configuration simple avec le logiciel de mesure

innovant Oxygen de Dewetron ainsi qu’une alimentation intégrée pour les

transducteurs de courant permettent une réduction des coûts et du temps

de la mise en œuvre.

Adonis Recorder de la société Dynae est un outil pour traquer et analyser

les phénomènes transitoires, surveiller ponctuellement une machine,

ou encore corréler les différents paramètres. Celui-ci est implémenté

sur un système dédié de grande capacité. Les entrées sont modulables

parmi un vaste choix possible pour traiter différents types de signaux

allant des voies dynamiques (comme un accéléromètre) aux voies dites

lentes (comme une température). Tous les signaux bruts, quelle que

soit la fréquence d’échantillonnage (jusqu’à 52.1kEch/s), sont gardés

sur plusieurs semaines ou mois et restent accessible facilement grâce

aux outils d’analyse.

40 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


L’analyseur TX 1000 d’Iumtek permet quant à lui

d’analyser des matériaux solides, liquides ou gazeux, et

ainsi accompagner des projets de diagnostics, d’analyses

en laboratoire et in situ. Cette solution trouve des

applications sur des marchés aussi variés que ceux de

la chimie, de la pétrochimie, de l’analyse des émissions

dans les fumées industrielles, des bancs R&D ou du

démantèlement. Le TX 1000 s’appuie sur la technique

Laser Induced Breakdown Spectrometry (LIBS) et dispose

d’un logiciel Prisma. Cette technique est une méthode

temps réel permettant l’analyse élémentaire de tous types

de matériaux, sans préparation préalable, quel que soit

son état par l’émission d’un rayon laser sur le matériau

analysé. Cette interaction lumière-matière génère un

plasma analysé par spectrométrie d’émission. On peut

ainsi obtenir la composition de l’échantillon et aboutir

à une donnée qualitative et/ou quantitative.

Les fabricants de composants, d’émetteurs et de

modules RF, sont confrontés à des tâches de mesure

complexes sur des signaux RF à large bande, et à des

exigences de délais de mise sur le marché très courts.

Avec les progrès de la technologie 5G NR, les ingénieurs

doivent analyser des signaux de communications sans fil

lors de la R&D et en production, avec des solutions de test

prenant en charge la bande passante 5G et respectant les

exigences RF. Rohde & Schwarz propose à ces utilisateurs

ses nouveaux analyseurs de spectre et de signaux milieu

de gamme, le R&S FSV3000 et le R&S FSVA3000. ●

Experts en

essais vibratoires

• Contrôle vibratoire

• Essai de choc

• Analyse vibratoire et acoustique

• Analyse modale expérimentale

• Analyse de machines tournantes

• Bancs d’essais

m+p international Sarl

5, rue du Chant des Oiseaux

78360 Montesson

Tél. : +33 130 157874

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I41


MESURES

SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES

FOCUS PME

Faire face

à la massification

des données

NIR Industry est membre du Réseau Mesure,

partenaire du magazine Essais & Simulations

Dans ce dossier consacré aux systèmes l’acquisition de données de mesure, et à l’occasion de la journée de

formation dédiée à leur traçabilité, la revue Essais & Simulations a choisi d’interroger une des entreprises

qui interviendra le 11 décembre à Strasbourg, NIR Industry, membre du Réseau Mesure.

S’adressant en grande majorité

à l’industrie pharmaceutique

(secteur qui représente 70% de

son chiffre d’affaires), un peu également

à l’agroalimentaire et à la chimie, NIR

Industry travaille avec les grands de

la pharmacie sur des applications

de contrôle en ligne de process de

fabrication de la matière première

au produit fini. La spécialité de cette

jeune entreprise créée il y a cinq ans,

les perturbateurs endocriniens. « Nous

collaborons avec un laboratoire afin de

détecter et d’analyser la présence de

ces perturbateurs pour des questions

environnementales et sanitaires »,

indique Thomas Ricour, dirigeant

et fondateur de NIR Industry. Mais

l’entreprise exerce une autre activité,

celle de formateur à l’intégration et l’utilisation de ses

appareils de spectroscopie infrarouge ainsi qu’à la gestion,

l’analyse et l’intégrité des données, « domaine qui représente

un enjeu stratégique pour les entreprises pharmaceutiques) ».

Lors de la journée du 11 décembre à Strasbourg, qui

accueillera cinq sociétés venues présenter des solutions

concrètes, Thomas Ricour interviendra tout particulièrement

sur la Process Analytical Technologies (PAT). « Une

fois que l’on aura expliqué le procédé de fabrication d’un

médicament, nous aborderons la question des données, de

leur suivi, de leur gestion et leur protection, en insistant sur

leur caractère non modifiable. Notre objectif est de convaincre

que ce sujet concerne de nombreuses sociétés, notamment

en raison de la perte de confiance des

consommateurs. Nous présenterons

ainsi la PAT, technologie permettant de

s’assurer que les données ne peuvent plus

être ni effacées, ni modifiées ».

GARANTIR L’INTÉGRITÉ DE LA

DONNÉE

Face à l’inévitable, il n’y a pas d’autre

solution que de devoir stocker et

ordonner les données afin de pouvoir

les retrouver facilement et les utiliser. À

titre d’exemple, en matière d’infrarouge,

« nous produisons l’image d’un

échantillon à l’instant T dans le process

», l’intérêt pour le client étant de savoir

ce qu’il va en faire au moment le plus

opportun et gérer les données critiques ;

« avec cette technologie, nous créons une information en temps

réel avec un suivi de l’état de la production dans le but de

déterminer l’origine d’un problème le plus rapidement possible,

explique Thomas Recour. Mais tout l’enjeu réside dans le fait

d’être sûr que l’information obtenue est juste, authentique…

d’où l’importance de l’intégrité de la donnée. N’oublions pas que

les lots de matière de certains clients valent plus d’un million

d’euros et nécessitent de sécuriser au maximum le process ».

La finalité de ce type d’application – et de l’intervention

de NIR Industry d’ailleurs – est la suivante : impliquer

les industriels et les sensibiliser sur les avantages de la

technologie PAT permettant de garantir que le produit

fini correspondra au cahier des charges de départ. Il est

42 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


MESURES

SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES

pour cela important d’adopter plusieurs bonnes pratiques, à

commencer par la bonne protection des données stockées en

attribuant des droits d’accès différents selon les utilisateurs

(notamment les opérateurs de production, le superviseur

pour le contrôle et l’administrateur). Cette protection va de

paire avec la traçabilité de toutes les étapes de fabrication

du produit ainsi que les modifications, les actions et autres

opérations sur son développement sont scrupuleusement

suivies. ●

Olivier Guillon

MESURE CAPACITIVE

AllianTech et Capaab signent une convention

de partenariat

AllianTech, spécialiste de la

mesure dynamique, a signé

début octobre une convention

de partenariat technologique et

commercial avec la société francilienne

Capaab, spécialisée dans les applications

de mesure capacitive (un principe

de mesure reposant sur la variation

de capacité d’un condensateur).

Afin de répondre à la demande

croissante des industriels pour ce

type de mesure, Capaab s’appuie

désormais sur les compétences et les

ressources d’AllianTech en matière de

commercialisation, de fabrication et

d’installation et de suivi des instruments

in situ.

Les systèmes capacitifs mis au point

par la société Capaab sont, à ce jour,

Exemple de capteur multi-électrodes pour des

applications de mesure capacitive

les seuls de cette catégorie de produits

à réaliser des fonctions de mesure

de capacité (simple, différentielle ou

inverse) tout en maintenant, dans ce

dernier cas, un niveau de précision

maximal , typiquement quelques

microns. Cette méthode de mesure sans

contact présente de nombreux avantages

par rapport à d’autres procédés.

Pour AllianTech, l’objectif de ce

partenariat est de renforcer son offre

de solutions dédiées aux industriels de

tous secteurs (aéronautique, automobile,

défense, chimie / pétrochimie…) en

matière d’instrumentation et de mesure,

en leur proposant notamment des

produits de niche. « Les solutions de

mesures capacitives que développe

Capaab illustrent parfaitement le type

de produits que nous commercialisons,

installons et supportons chez nos

clients », précise Daniel Leroy, président

d’AllianTech. ●

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I43


MESURES

SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES

SOLUTION

Un enregistrement continu

des données de mesure denses

et complexes

La saisie de l’historique des temps de mesure sans discontinuité au sien d’un seul et même système

offre de nombreux avantages allant de la diminution des coûts à la réduction du risque d’erreurs

opérationnelles.

© Airbus Defence and Space

Les essais de vibration (sinusoïdale, aléatoire à large

bande, à choc, etc.) dans le cadre d’opérations

de tests en environnement mécaniques sur un

agitateur nécessitent un grand nombre de canaux d’entrée

analogiques, en particulier lors des essais de satellites et

de leurs composants. Parfois, des centaines de canaux de

contrôle, de surveillance (encoche/limite) et de mesure sont

essentiels afin d’acquérir des signaux analogiques tels que

l’accélération, la vitesse, la distance, la force et la contrainte.

Pour ces essais critiques, les données du domaine temporel

doivent être enregistrées en continu durant le contrôle des

vibrations, afin par exemple de surveiller le fonctionnement

de l’échantillon ou d’enregistrer les vibrations sur les

canaux de contrôle, de surveillance et de mesure à l’aide

d’accéléromètres.

Enregistrement de

l’historique

des temps en parallèle

à la commande vibratoire

multicanaux

avec m+p VibControl

m+p international, l’un des

principaux fournisseurs

de systèmes d’essais

vibratoires, propose avec

ses contrôleurs VibControl

m+p un enregistrement

de l’historique du temps

sans intervalle. La fonction

de saisie des données en

temps réel permet au

système d’enregistrer tous les canaux sélectionnés

en continu dans le domaine temporel sur le serveur

de données embarqué quels que soient le nombre de

canaux et la plage de fréquences utilisés. Cela signifie

que l’ingénieur de test peut toujours accéder à toutes

les données d’origine à des fins d’analyse. La fonction

de débit de m+p international permet à l’utilisateur

de post-traiter facilement les données de temps

enregistrées après le test. De plus, l’enregistrement

peut être démarré et arrêté indépendamment du processus

de contrôle des vibrations.

Le contrôle des vibrations et l’enregistrement de l’historique

du temps sans intervalle dans un seul système offrent de

nombreux avantages. Il s’agit notamment d’une réduction

des coûts, car il n’est pas nécessaire d’avoir un système

d’acquisition de données séparé, un amplificateur de charge,

des capteurs supplémentaires ou un câblage, et il n’y a pas

non plus de coûts supplémentaires liés à la maintenance et à

l’étalonnage. Le temps de préparation est réduit et il y a moins

d’erreurs, car les tests ne doivent être définis qu’une seule fois.

De plus, il y a moins d’erreurs pendant le fonctionnement,

car le contrôle des vibrations et l’enregistrement continu

des données fonctionnent dans un seul système, utilisant

la même interface utilisateur. ●

44 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I45


MESURES

MÉTHODE

Philippe Baussart

Chez le constructeur Thales Alenia Space, Philippe Baussart est le référent métier

Alignement TAS-F spécialisé en photogrammétrie, responsable alignement des

programmes science ESA (Planck – Herschel) et charges utiles optiques. Il assure

à la fois la définition et la mise en œuvre des essais, et l’exploitation des mesures

en fonction des exigences techniques exprimées par les analystes thermique et

mécanique.

La photogrammétrie :

un procédé fiable et incontournable pour

une caractérisation 3D précise d’un satellite

1 ère partie

Opérationnelle depuis plus de vingt ans au sein du Département en charge des Intégrations et essais satellites

de Thales Alenia Space à Cannes, la photogrammétrie est une technique optique éprouvée qui a trouvé

naturellement sa place comme moyen de métrologie dimensionnelle : elle est souple, précise, efficace et,

comme nous allons le voir, robuste.

LES ORIGINES DU PROCÉDÉ

La photogrammétrie s’appuie sur l’analyse géométrique de

clichés photographiques. Elle se base en cela sur les lois de

l’optique géométrique pour déterminer, par triangulation,

les coordonnées 3D de points spécialement repérés sur

des structures simples ou complexes. En théorie, tout ce

qui est visible sur un cliché est mesurable, et, par suite

d’une redondance des informations inhérente au procédé,

quantifiable en terme de précision. Née au XIX e siècle

avec les débuts de la photographie, la photogrammétrie a

longtemps été basée uniquement sur la perception de l’effet

stéréoscopique. Elle fut entre autres choses appliquée pour

effectuer des relevés topographiques des sols depuis un

avion. Depuis le début des années 80, les développements de

l’informatique* ont permis de passer d’une représentation

mécanique de la position relative de paires de clichés à une

représentation mathématique 3D d’un nombre quelconque de

clichés. Il est en effet devenu possible de traiter, en simultané,

plusieurs centaines d’images d’un objet décrit par plusieurs

milliers de points habituellement matérialisés par des cibles

positionnées en des points précis de la structure : les résultats

sont obtenus dans des délais non seulement raisonnables

mais également compatibles avec les exigences industrielles !

Les processus sont accélérés grâce à la matérialisation des

points de mesure caractéristiques d’un objet par des cibles

spécifiques qui sont accessibles aux algorithmes d’analyse

d’images. De plus, chaque point étant multi-triangulé au

moyen d’un grand nombre de prises de vue, la redondance des

informations assure l’établissement de systèmes d’équations

très fortement hyperstatiques. L’intérêt fondamental d’une

mesure photogrammétrique exploitée par ce type d’analyse

*Pour se faire une idée de l’évolution des moyens informatiques les plus utilisés,

rappelons simplement qu’entre les années 80 et aujourd’hui, les tailles de RAM sont

passées de quelques dizaines de de ko à quelques dizaines de Go (multiplication

par 106), la vitesse des processeurs de 1 ou 2 MHz à 4,2 GHz (multiplication par

environ 4.106), la capacité de stockage de quelques centaines de ko à plusieurs

To, et se sont ajoutées à cela de nouvelles architectures comme la mémoire cache

et l’Unité Arithmétique et Logique qui traite les opérations mathématiques en

parallèle.

46 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


Abstract

Close range photogrammetry, thanks to recent

improvements, is now back to a 3d embedded

technique : simple, robust and easy to set up.

Simultaneous computation of hundreds of successive

frames achieves relative accuracy over 1/100 000 at

2σ in a few minutes on target points. Less depending

on measurement environment than other techniques

and remote compliant, the photogrammetry is

well suited for high accuracy measurement in

hostile conditions, as thermal vacuum tests for

example . Even more, by using tools dedicated to

photogrammetry simulation on a simple CAD model

objet, the analyst knows before the test start the

optimized location of the targets and picture stations,

therefore the final individual reachable accuracy.

Résumé

Grâce à des développements logiciels récents, la

photogrammétrie convergente est redevenue une technique

de mesure 3D robuste, embarquable et facile à mettre en

œuvre. L’utilisation simultanée de centaines de clichés

successifs permet d’atteindre, en quelques minutes, des

précisions relatives meilleures que 10 _m par mètre (à 2σ)

sur un point ciblé. Peu contrainte par son environnement

de mesure et télé-opérable, elle est particulièrement bien

adaptée à une mesure de précision en milieu hostile comme

la caractérisation des déformations thermoélastiques sous

vide thermique. Une simulation photogrammétrique réalisée

sur la base d’un simple modèle CAO permet à l’analyste

de positionner les cibles de mesure de façon à obtenir les

niveaux de précision attendus localement.

tient à ce que la localisation, l’orientation et le calibrage [1] de

l’appareil de prise de vues peuvent être considérés comme

des inconnues dans le calcul. Concrètement, cela se traduit

par le fait que, contrairement aux moyens de mesure

traditionnels, le référentiel de mesure est constamment

et exclusivement porté par l’objet. Autrement dit, l’objet

peut être mesuré en mouvement sans que la précision de

mesure ne soit affectée, la seule contrainte associée étant

bien sûr qu’il ne se déforme pas durant l’acquisition des

images. Les phases d’acquisition d’images peuvent être

réalisées à main levée ou depuis un drone ou sur un bras

robotisé spécialement conçu pour une mesure dans des

milieux rendus hostiles par des températures extrêmes

ou des éclairements intenses (un simulateur de soleil par

exemple) ou encore une pression très basse telle que celle

communément rencontrée lors des essais vide thermique

de satellites. De même les rayonnements ou les milieux

gazeux ou liquides contraignent peu la photogrammétrie.

L’APPAREIL DE PRISE DE VUES

DANS SON CANISTER

Sur cette photo, on distingue ici

l’objectif de l’appareil et son flash

annulaire (1). Le canister (2) est

alimenté en azote gazeux par

liaison souple (3) à 15°C, en légère

surpression. L’ensemble est ici monté

sur un bras rotatif (4) se déplaçant

face à l’objet. En noir au fond (5), la

porte du caisson peinte en noir pour

des raisons d’émissivité. A droite

en dorée (6), la structure porteuse

recouverte de MLI (Multi-Layer-

Insulation).

L’objet à mesurer est préalablement

instrumenté avec des cibles

circulaires rétro-réfléchissantes.

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I47


MESURES

SPÉCIAL ACQUISITION DE DONNÉES

ILLUSTRATION D’UNE CIBLE RÉTRO RÉFLÉCHISSANTE

AUTOCOLLANTE DE 6 mm DE DIAMÈTRE (6)

Sur cette photo, la partie utile circulaire centrale est

constituée de microbilles, la partie noire est un masque

destiné à améliorer le contraste. De dimension 15 x 15

mm, ce masque peut être réduit. Le point central visible ne

joue aucun rôle en photogrammétrie, en particulier dans

la détection d’image: il sert à assurer la compatibilité

avec d’autres moyens de mesure pouvant effectuer des

visées optiques et à rattacher ainsi la scène à un repère

mécanique connu, par exemple.

LA PHOTOGRAMMÉTRIE CHEZ THALES :

POURQUOI ET COMMENT ?

Au sein du département Assembly

Integration & Test, la photogrammétrie

est utilisée quotidiennement en

salle blanche pour l’alignement et

le contrôle de stabilité des soussystèmes

tels que les antennes ou

les équipements de propulsion et de

contrôle d’attitude des satellites.

Si elle ne vient ici qu’en complément

des moyens classiques de type

théodolite ou laser tracker, la

photogrammétrie est surtout

incontournable dans deux domaines

clés : la mesure sans contact sur des

objets à forte spécularité, là où les

systèmes à balayage laser sont mis en

défaut (typiquement pour les miroirs

de télescopes spatiaux) et la mesure de

déformées en caisson vide thermique.

Pour ce deuxième domaine, le site de Cannes dispose en

propre à la fois de l’environnement simulé (en l’occurrence,

des caissons vide thermique de 70 m 3 et 550 m 3 ) et des

La photogrammétrie

est incontournable

dans deux

domaines clés :

la mesure sans contact

sur des objets

à forte spécularité,

et la mesure

de déformées

en caisson vide

thermique.

moyens de mesure par photogrammétrie associée. Les prises

de mesure se font ici avec le moyen de mesure, c’est-à-dire,

une caméra photogrammétrique

embarquée dans le caisson et montée

sur un bras rotatif télé-opéré. Cette

configuration est particulièrement

intéressante car totalement interne au

caisson. Elle s’affranchit donc de toute

visée à travers de hublots, opérations

qui se révèlent immanquablement

contraignantes en termes de qualité

optique et de positionnement des

points de vue. Dans sa mise en œuvre

la plus simple, la photogrammétrie

permet de caractériser la surface

plane d’un objet mais grâce à un

dispositif de rotation de l’objet luimême,

des surfaces quelconques

optiquement visualisables peuvent

également être caractérisées. Pour les

deux rotations combinées, les images

sont alors prises à la volée. ●

La seconde partie de cet article dans le prochain numéro

d’Essais & Simulations, à paraître en début d’année !

Référence

[1] Th. Luhmann, C. Fraser, HG Maas “sensor modeling and camera calibration

for close range photogrammetry”, ISPRS Journal of photogrammetry and

remote Sensing, Volume 115, May 2016.

48 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019



DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

ÉVÉNEMENT

ASD Days 2019, le rendez-vous

business de l’industrie aéronautique

Organisé par ASTech Paris Région,

pôle de compétitivité francilien

de l’industrie aéronautique et

spatiale regroupant plus de 330 établissements

pour 85 000 emplois, ASD

Days est l’événement de l’innovation, des

nouveaux modèles et des technologies

de rupture dédiés à l’industrie aéronautique.

Cette neuvième édition aura lieu le

6 décembre prochain au New Cap Event

Center à Paris.

Avec près de 300 participants à la journée,

ASD Days offre chaque année à ses

visiteurs, l’opportunité de rencontrer en

rendez-vous programmés à l’avance des

décideurs (techniques, R&D, R&T, industrialisation,

méthodes, ingénierie, achats...)

issus des industries aérospatiales civile

et militaire à la recherche d’innovation,

de nouveaux produits et de nouveaux

partenaires industriels et technologiques.

Des rendez-vous BtoB, mais pas seulement

puisque des conférences présentées par

les grands groupes indiquant la situation

actuelle avec ses besoins rythmeront l’ensemble

de la journée (cf. le programme

en encadré).

À cette occasion, la revue Essais & Simulations,

partenaire presse de l’événement,

a choisi de consacrer son dossier l’utilisation

croissante et déterminante de la

simulation numérique dans le secteur de

l’aéronautique. ●

Programme d’une

journée rythmée par

des conférences

10 h - 10 h 30 : Le programme

Industrie du Futur du Gifas –

Christophe Soufflet – Safran

10 h 45 - 11 h 15 : Nouvelle

technologie de rupture dans

l’usinage – Hakim Cheniti –

Fusion Coolant Systems

14 h 15 - 14 h 45 : L’approche

digitale multi-physique

appliquée à la conception de

l’avion plus électrique – Romain

Leneveu – Vibratec

15 h - 15 h 30 : Le plan Aéro

Fab Emploi du Gifas – Philippe

Dujaric – Gifas

AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER :

50 Comment l’éditeur de logiciels Altair

accompagne ses clients de l’aéronautique dans

leurs défis industriels ?

54 Les filiales du groupe Safran à l’heure de la

réalité virtuelle

56 Turbotech poursuit ses développements dans

l’avion hybride avec la simulation

58 Application de la corrélation d’images

numériques aux essais sur structure treillis

obtenues par fabrication additive

© Airbus S.A.S 2016 - photo by S. Ramadier

50 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Comment l’éditeur de logiciels

Altair accompagne ses clients de

l’aéronautique dans leurs défis

industriels ?

Né dans l’automobile, Altair

n’en demeure pas moins un

acteur incontournable dans

l’industrie aéronautique et

spatiale qui, au fil des années,

a su montrer au grand jour

ses compétences et l’expertise

de ses équipes en matière

d’ingénierie, de conception et de

simulation. À travers la parole

de ses experts au féminin, cet

article met en lumière plusieurs

exemples d’application d’outils

de simulation dans ces secteurs

aux exigences fortes.

Projet mené sur logiciel d’Altair pour Airbus Helicopters

Altair, société technologique internationale spécialisée

dans les solutions logicielles et de Cloud computing

dans les domaines du développement de produits,

du calcul haute performance (HPC) et du data intelligence,

se présente comme un acteur majeur de l’aérospatial et de la

défense. Grâce à son portfolio de solutions couvrant les domaines

aussi variés que la mécanique, la thermique, la dynamique

des fluides, l’acoustique, l’électromagnétisme, l’électronique,

l’ingénierie système, les équipes d’Altair collaborent depuis

de nombreuses années avec les grands de l’aéronautique mais

aussi leurs sous-traitants.

PLUS DE 1 000 PERSONNES CHEZ AIRBUS FORMÉES

PAR ALTAIR POUR LA MIGRATION DES OUTILS DE PRÉ

ET POST-TRAITEMENT

En 2017, Airbus Aircraft choisit Altair et la suite logicielle

HyperWorks. S’appuyant sur une profonde compréhension des

activités Airbus, l’éditeur a proposé un grand nombre d’innovations

et a fourni les outils de pré et post-traitement les plus

adaptés tout en contribuant à réduire le process de construction

de modèles et à améliorer son efficacité. En complément de ces

solutions, une fois la feuille de route élaborée conjointement,

Altair s’est engagé à fournir une assistance spécifique aux équipes

d’Airbus avec notamment l’adaptation des logiciels Altair en

fonction des besoins et des attentes d’Airbus, et à former les

équipes Airbus à l’utilisation d’HyperMesh et HyperView.

Rattachée à l’équipe technique de la branche Aerospace et

Défense, Marine Racollet, a fortement contribué à ce succès.

Chez Altair depuis cinq ans, elle est, désormais, en charge de

l’organisation du support technique chez Altair France. Après

son stage de fin d’études sur le thème de l’optimisation multi-disciplines

avec en cas pratique Renault, elle est embauchée

en tant qu’ingénieur Projet intervenant auprès de plusieurs

clients et dans divers domaines lui constituant ainsi un panel

de connaissances large. Ces compétences acquises, elle passe

côté support. « Nous gérons notamment les appels entrants, la

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I51


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

Dans ce contexte de migration

chez Airbus avec le passage

des outils de pré et post-traitement

chez Altair, ce fut un sacré challenge

que j’ai apprécié relever.

gestion des demandes clients avec un maximum

de 48 h comme délai de réponse pour les cas les

plus compliqués, explique Marine Racollet. En

parallèle, j’ai poursuivi ma montée en compétences

pour devenir formatrice sur Altair HyperMesh et

HyperView spécifiquement pour le projet Airbus. À l’instant T,

plus de 1 000 personnes en interne ont été formées, représentant

une centaine de sessions ».

Marine Racollet,

responsable de l’équipe

support chez Altair

Marine Racollet,

en salle de formation

FAIRE CORRÉLER LES ESSAIS ET LA SIMULATION

NUMÉRIQUE POUR L’AMERRISSAGE D’URGENCE DES

HÉLICOPTÈRES

Dispensées sur deux ou trois jours, cinq formations différentes

ont été créées pour les équipes Airbus afin qu’elles puissent

directement manipuler au sein de l’environnement développé

et implémenté par Altair dans HyperWorks. « Les journées

de formation sont réalisées en démo-live, ce qui permet aux

utilisateurs de pratiquer en même temps que nous effectuons la

démonstration. Les formés repartent avec un certain nombre de

supports digitaux. Dans ce contexte de migration chez Airbus

avec le passage des outils de pré et post-traitement chez Altair, ce

fut un sacré challenge que j’ai apprécié relever étant novice dans

le secteur de la formation, je n’étais pas habituée à me retrouver

face à des salles remplies de personnes en attente d’informations

sur nos logiciels. Dans la majorité des cas, les retours ont été

très positifs. »

Angélique Jullien,

lead engineer

au sein de l’initiative

Aerospace et Défense

Depuis 2016, Angélique Jullien, Lead Engineer au sein de l’initiative

Aerospace et Défense, collabore entre autre avec Airbus

Helicopters autour du projet concernant l’amerrissage d’urgence

des hélicoptères. « De par mon poste, j’ai une vision globale des

projets Aerospace et Défense. Au-delà de la rédaction de l’offre,

du chiffrage et de la mise en œuvre du projet, notre rôle a été de

développer un modèle de vague (sous le logiciel Altair Compose)

et de mettre en données le modèle éléments finis de la maquette

hélicoptère pour ensuite en réaliser des simulations numériques

d’amerrissage de la maquette sur la houle. Sur l’ensemble des

essais réalisés (pas loin d’une centaine), nous en avons choisi cinq

représentatifs allant du cas le plus simple au plus complexe pour

réaliser des corrélations essais/simulations afin de définir une

méthode de modélisation robuste.»

L’équipe a notamment préconisé au client d’utiliser à minima la

version 2018 de Altair Radioss afin de bénéficier des derniers

développements qui comportaient des avancées technologiques

importantes. « Nous sommes extrêmement satisfaits des résultats

obtenus et de l’aide que

nous avons pu apporter

à Airbus Helicopters.

Par exemple, les mesures

Nous avons développé

un modèle de vague

puis simulé l’amerrissage

de la maquette d’hélicoptère

sur la houle.

de déplacement de la

structure du modèle

éléments finis sont très

proches de celles obtenues

lors des essais physiques.

Nous avons aussi cherché

à évaluer les efforts au

niveau des sangles des

52 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

flotteurs qui ont permis de valider le très

bon niveau de corrélation. Le plus gros défi

a été de trouver le bon compromis entre la

finesse de modélisation et le temps de calcul. »

Certaines simulations pouvant durer jusqu’à

quelques jours (calculs et compte-tenu des

ressources machines disponibles), le choix

de la modélisation fût primordial. Des choix

mûrement réfléchis ont été arrêtés avant de

passer à la simulation numérique. L’objectif

est maintenant d’essayer d’être prédictif

par rapport à des cas réels et d’essayer

de dégager des tendances pouvant être

intégrés dans les manuels d’urgence dans

les hélicoptères.

Kevina Mooroogen,

ingénieure projet

Pour le projet avec ArianeGroup,

nous intervenons sur des sujets

d’optimisation et de dimensionnement

des parties de la structure principale du

lanceur Ariane 6 les supports satellites.

pièces figé au préalable lors de la phase de conception

grâce à l’optimisation et des études de sensibilités

respectent bien le cahier des charges. »

OPTIMISATION ET

DIMENSIONNEMENT DE STRUCTURES DES PARTIES

PRINCIPALES DU LANCEUR ARIANE 6 AVEC

OPTISTRUCT ET INSPIRE

Comme l’explique à son tour Gildas Guilly, responsable de l’équipe

technique Aerospace et Défense chez Altair, qui représente douze

personnes, « nous avons plusieurs types de profils d’ingénieurs.

Pour certains, la spécialité est tournée vers l’accompagnement de nos

clients et leur apprentissage de nos outils. D’autres sont destinés à la

réalisation de prestation, comme Kevina Mooroogen, qui fait partie

de l’équipe projet entièrement dédiée au client ArianeGroup. C’est

ce que nous appelons dans notre jargon ‘‘l’Optimisation Center’’.

Le projet avec ArianeGroup dure depuis plusieurs années. Nous

intervenons sur des sujets d’optimisation

et de dimensionnement des parties de la

structure principale du lanceur Ariane 6,

mais également sur des travaux autour

des supports satellites. »

Pour Kevina Mooroogen, « il est très intéressant et enrichissant

de travailler pour Altair et pour le compte d’un de ses

clients. Le projet avec ArianeGroup est très challengeant et exigeant.

J’ai pris en cours de route le projet et j’ai dû m’adapter à

la méthode de travail mise en place. Arrivée chez Altair, il y a

un an et demi pour mon stage de fin d’étude orienté autour de

l’impression 3D, je suis très contente d’avoir décroché ce poste et

de poursuivre cette aventure personnelle et professionnelle dans

un environnement aussi épanouissant. Altair est une grande

entreprise qui reste familiale, qui forme constamment ses équipes

et qui nous permet d’accéder à des métiers et des compétences

de niche que l’on ne trouverait pas ailleurs. Nous travaillons en

collaboration constante avec chacun de nos clients. C’est une

vraie force que nous avons. » ●

Rencontre avec Kevina Mooroogen,

formée à Sigma Clermont : « En tant

qu’ingénieure projet j’interviens principalement

sur le dispenser, structure qui fait

la jonction entre le lanceur et les satellites.

En fonction du cahier des charges de notre

client, je suis donc amenée à optimiser

cette zone. Nous établissons ensemble de

manière hebdomadaire et mensuelle le

retro-planning, la «to do list», quels seront

les éléments à restituer etc. Nous sommes

également en contact au quotidien afin de

discuter de l’avancée des travaux. En ce

moment, nous sommes dans une phase de

validation. Nous effectuons des analyses

pour vérifier que le design de certaines

Kevina Mooroogen

travaille notamment

sur un projet

avec Ariane Group

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I53


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

EN APPLICATION

Les filiales du groupe Safran

à l’heure de la réalité virtuelle

Travaillant avec Safran Nacelles depuis plus de vingt ans, ESI Group collabore aujourd’hui avec une grande

partie des filiales du célèbre sous-traitant français à travers le déploiement de la solution de réalité virtuelle

IC.IDO.

que Safran Aircraft Engines ou Safran

Landing Systems ont fait de même avec

un usage important des revues collaboratives

à distance.

QUELLES ÉTAIENT LES

PROBLÉMATIQUES DU

FABRICANT ?

Démarrée en 2000, la collaboration

entre l’éditeur ESI Group et

Safran Nacelles s’est approfondie

quand la filiale du groupe Safran a été

sélectionnée par Airbus sur la motorisation

de la nouvelle A330neo en 2014. Une

nouvelle collaboration a dès lors débuté

avec Safran Engineering Services dans

l’industrie automobile, avant de s’élargir

afin de couvrir l’industrie maritime et

l’industrie aérospatiale de Safran Group.

Concrètement, Safran Nacelles a déployé

la solution de réalité virtuelle IC.IDO

sur plusieurs de ses sites français ainsi

qu’en Angleterre et d’autres entités telles

ESI Group chez Safran Nacelles

Avec la réalité virtuelle,

Safran a pu visualiser

les résultats avant même

qu’ils existent, anticiper

au maximum et améliorer

l’ergonomie des postes

de travail

Les solutions d’ESI ont aidé Safran à

résoudre un nombre de problématiques

dans différents secteurs. Trouver une

solution permettant d’intégrer, dès la

phase de conception, les différentes

contraintes liées à la fabrication, à

l’ergonomie des postes de travail et

aux éventuels scénarios d’opérations

de maintenance afin de prévoir un

design adapté avant même de lancer

les étapes de fabrication. Cet outil devait

également soutenir un travail collaboratif

des équipes de différents métiers

(ingénieurs, RH, professionnels HSE,

etc.) et depuis différents endroits dans

le monde.

L’expertise d’ESI dans le domaine de la

réalité virtuelle permet à Safran de développer

les processus de production, ce

qui réduit les délais liés aux prototypages

et aux essais réels voire de supprimer le

recours à cette phase ne se fiant ainsi

qu’au virtuel. La solution centrée sur les

utilisateurs de réalité virtuelle a permis à

Safran de tester virtuellement les phases

de conception d’assemblage de fabrication

mais également de travailler sur

54 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

l’ergonomie des postes des opérateurs en

interaction avec toutes les parties prenantes

de l’entreprise. L’utilisation de la

réalité virtuelle a permis la simulation

des process et aspects d’après-vente

des produits de Safran permettant la

prise en compte des contraintes liées

aux possibles interventions de maintenance

et ce, dès la phase de conception.

Les produits d’ESI ont constitué une

transformation de la production chez

Safran, en ajoutant de la valeur et de

l’efficacité aux phases de conception et

d’industrialisation.

DE MULTIPLES RÉSULTATS

SIGNIFICATIFS

La collaboration a débuté dans les années

90 avec la simulation de procédés de

©Thierry Mamberti / Safran

Nacelle d’Airbus A380

fonderie, s’est intensifiée dans les années

2000 avec la simulation des procédés

composites et a accéléré en 2015 avec le

déploiement de la réalité virtuelle comme

outil d’ingénierie et outil décisionnel.

Cette collaboration s’inscrit aujourd’hui

dans le cadre du projet Usine du Futur et

contribue à l’amélioration de la performance

et de la compétitivité de Safran.

Safran a pu visualiser

les résultats avant

même qu’ils

existent, anticiper au

maximum et faire de

l’ergonomie des postes

pour améliorer les

conditions de travail

de ses collaborateurs.

Le groupe a désormais

la confiance de pouvoir

faire bon du premier

coup et peut maitriser les risques les

délais, permettant ainsi de réduire les

coûts de productions et les budgets

de fabrication, tout en conservant les

meilleures mesures de sécurité et une

fiabilité incontournable des produits.

Enfin, Safran réalise un gain de 15% sur

le budget outillage. ●

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I55


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

START-UP

Turbotech

poursuit ses

développements

dans l’avion

hybride avec la

simulation

© Turbotech

Avion hybride

Afin de transformer la propulsion aéronautique de ses aéronefs, la start-up Turbotech exploite les solutions

de simulation numérique de pointe d’Ansys. À travers l’Ansys Startup Program, l’entreprise a pu accélérer

son processus de conception pour développer un système de stockage de l’énergie capable d’alimenter

l’avion hybride électrique du futur.

Alors que les constructeurs aéronautiques se tournent vers

l’électrification pour réduire les émissions, améliorer

l’efficacité et réduire les coûts de fonctionnement, les

ingénieurs doivent faire face à des défis inédits en matière de

propulsion, en se tournant vers l’hybridation. Turbotech utilise

les solutions de simulation de fluides d’Ansys dans le but de

mettre au point des turbogénérateurs à cycle régénératif, véritable

centrale électrique embarquée, dans lequel un échangeur

récupère l’énergie des gaz d’échappement afin de réduire la

consommation de carburant.

En rechargeant les batteries en vol, le turbogénérateur permet de

multiplier par dix l’autonomie des aéronefs à propulsion électrique

entraînant ainsi une réduction du poids et des gains économiques

importants. Les turbogénérateurs peuvent produire de l’électricité

à partir de presque tous les matériaux combustibles renouvelables,

tels que le biocarburant, le biogaz, l’hydrogène, ainsi que

les carburants conventionnels. « La conception d’une turbine est

un processus complexe qui compte de nombreuses itérations. Les

solutions de simulation d’Ansys nous permettent de résoudre des

calculs élaborés pour les turbines et les compresseurs, de remplacer

les prototypes physiques par des prototypes virtuels et d’améliorer

l’exploration de différentes conceptions, explique Damien Fauvet,

président de Turbotech. D’ici 2020, notre technologie brevetée aura

lancé une révolution dans le domaine de la propulsion aéronautique,

ouvrant de nouveaux marchés dans le contexte de l’électrification. »

© Turbotech

Turbogénérateur

UN PROGRAMME POUR INNOVER DE FAÇON RAPIDE

ET ÉCONOMIQUE

Le marché mondial des micro-turbines devrait atteindre les 420

millions de dollars d’ici 2025. « La vision de Turbotech pour l’avenir

des systèmes de propulsion hybride électrique va révolutionner ce

marché et bouleverser le secteur de l’aérospatiale, poursuit Olivier

Roll, Lead Solutions Engineer chez Ansys. « Dans le cadre de

l’Ansys Startup Program, Turbotech proposera des moteurs nouvelle

génération moins bruyants, plus écologiques et offrant une plus

grande autonomie en vol. »

56 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


es technologies encore méconnues

Seulement 7% des consommateurs savent que la plupart des avions volent déjà de manière quasi

autonome. Lorsqu’on informe les répondants que seules les 10 premières et les 10 dernières

minutes de vol s’effectuent en pilotage manuel, 36% se sentiraient davantage en sécurité à bord

d’un avion autonome.

Plus de 2/3 des voyageurs prêts à monter

dans un avion autonome

D’après les résultat de l’étude internationale Global Autonomous

Vehicule d’Ansys (menée auprès de 22 041 personnes dans une

quinzaine de pays), plus de deux tiers des consommateurs

(70%) se déclarent désormais prêts à voyager à bord d’un

avion autonome au cours de leur vie. Parmi les principaux

enseignements de cette étude, on constate que cette acceptation

est néanmoins progressive (environ dix ans), que, sans surprise,

la sûreté se trouve au cœur des préoccupations. Pour autant, on y

apprend que, paradoxalement, seulement 7% des sondés savent

que la plupart des avions volent déjà de manière quasi autonome.

L’Ansys Startup Program permet à Turbotech d’accéder à des

logiciels de simulation spécialement conçus pour l’aider à innover

de façon rapide et économique. Ce programme offre à des

entrepreneurs du monde entier les moyens de transformer

Décollage

DOSSIER

DE LA Période SIMULATION totale de vol (minutes) POUR L’AÉRO

Savent que la plupart des

avions volent dé de

manire quasi autonome

VOL AUTONOME

7 6

Se sentiraient maintenant

davantage en sécurité

bord d’un vol autonome

es illennials adeptes de l’avion autonome

Atterrissage

100

100

90

90

80

80

70

70

60

60

50

50

40

40

30

30

20

20

10

10

% 0

0 5 %

des ans

des de 65 ans

sprent pouvoir un our voler bord

d’un avion autonome

L’étude Autonomous Vehicule Survey, commanditée par ANSYS, a été réalisée par Atomik Research

entre le 26 avril et le 7 mai 2019, auprès d’un échantillon de 22 041 adultes âgés de 18 ans et plus,

dans 11 pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, DACH, France, Italie, Espagne, Benelux, Suède, Japon, Chine,

Inde), via un questionnaire en ligne. Conformément aux directives et aux réglementations de la Market

Research Society, la marge d'erreur se situe dans une plage de +/- 2%, avec un niveau de confiance de

95%. Atomik Research est un organisme d’étude indépendant employant certifié par la MRS.

leur start-up en entreprise leader de son secteur. Depuis sa

création, l’Ansys Startup Program a collaboré avec plus de 740

start-up, dont plus de 170 dans le secteur de la défense et de

l’aérospatiale. ●

Un carrefour d’échanges incontournable pour les experts,

les ingénieurs et les techniciens de l’environnement

Rejoignez-nous

dernières

techniques d’essais et de simulation de l’environnement

formation journées techniques colloques, salons

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1967

Qui est concerné par notre activité ?

Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901

- - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I57


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

AVIS D’EXPERT

Application de la corrélation d’images

numériques aux essais sur structure

treillis obtenues par fabrication

additive

Les structures treillis (ou « lattices ») suscitent un intérêt grandissant pour le développement de pièces

aéronautiques et spatiales en particulier. Au-delà des gains de masse importants qu’elles permettent

d’envisager, celles-ci offrent la possibilité d’optimiser leur comportement à partir des motifs qui les

composent.

Essai de compression

sur une structure treillis

BCCZ – IRT Saint-Exupéry

58 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

La forte croissance des technologies

de fabrication additive métallique

rend possible la fabrication de pièces

composées de structures treillis, avec des

matériaux connus pour leurs performances

mécaniques, comme par exemple les

alliages base nickel, les alliages de titane ou

encore les nouvelles générations d’alliages

d’aluminium. Ces matériaux architecturés

prometteurs restent encore peu employés

dans la conception de pièces de structure,

car ils requièrent des méthodes de développement

nouvelles à l’échelle industrielle

(simulation, caractérisation, fabrication).

Dans ce cadre, l’Institut de Recherche Technologique

(IRT) Saint Exupéry, s’appuyant

sur l’expérience du laboratoire SIMaP en

matière de matériaux architecturés, mène

un projet de recherche et développement

de 24 mois, dénommé LASER (LAttice

Structures for Engines and LauncheRs),

rassemblant de grands industriels de l’aéronautique

et du spatial, dans le but de leur

fournir des outils de compréhension et

de conception pour les bureaux d’études.

EikoSim, jeune entreprise spécialisée

dans le lien entre essais et simulations,

fournit au projet LASER son expertise

et son logiciel de mesure de champ par

corrélation d’images numériques. Focus

sur les méthodes d’essai et de simulation.

Les essais sur structures treillis réalisés dans

le cadre du projet LASER visent à mettre en

évidence les modes de déformation dans

des configurations de compression ou de

cisaillement, avec différentes conditions

limites et des effets d’échelles en jouant

sur le nombre de mailles élémentaires

constituant les éprouvettes. La diversité

de ces configurations doit permettre de

mettre au point et valider une approche

de modélisation numérique. L’étude se

limite à ce stade à des sollicitations quasistatiques

à température ambiante comme

point de départ pour fixer les méthodes.

Les structures testées sont constituées de

micro-poutres de diamètre 1 millimètre

au maximum organisées selon des mailles

de type BCC (cubique centré) ou BCCZ

(cubique centré avec poutres verticales).

Pour capturer la cinématique complexe

de telles structures treillis sous sollicitation

mécanique, impossible de recourir

à une méthode de mesure traditionnelle.

Les jauges de déformation, par exemple,

sont très difficiles à utiliser à l’échelle des

micro-poutres et n’apporteraient qu’une

information très partielle de la réponse

structurelle. La mesure du déplacement

global est toujours possible à partir d’extensomètres

et l’effort appliqué est capturé par

une cellule de charge indispensable. Dans

ces conditions, le lien entre les résultats

expérimentaux et la modélisation reste

faible, et il apparaît très difficile de mettre

au point une modélisation prédictive, qui

permettra de concevoir avec un haut niveau

de confiance des structures plus complexes,

différentes de celles caractérisées en laboratoire.

Structure treillis à motif BCCZ après essai

de compression, bande de cisaillement

caractéristique – IRT Saint-Exupéry

Le recours à des méthodes de mesure plus

performantes est un moyen de relever les

défis posés par ces géométries nouvelles. La

mesure de champ, par corrélation d’images

numériques en particulier, est un candidat

naturel pour capturer l’hétérogénéité de

la déformation et les phénomènes d’instabilités

locales qui apparaissent.

ESSAI DE COMPRESSION SUIVI PAR

CORRELATION D’IMAGES

La mise en œuvre de la corrélation d’image

passe par l’application d’un mouchetis

(motif contrasté) sur la pièce, adapté à

l’échelle et à la résolution des caméras. Sur

les structures treillis, celui-ci est appliqué

au moyen d’un aérographe pour atteindre

des tailles de tâches de quelques dizaines

Application d’un mouchetis noir sur fond blanc

sur une structure treillis – IRT Saint-Exupéry

de microns.

Pendant l’essai, deux faces de l’échantillon

sont observées à l’aide de deux couples de

caméras haute résolution. Cela permet de

capturer de manière certaine le mode de

déformation caractéristique par bande de

cisaillement et toute la complexité de la

cinématique. Du point de vue de la mesure,

cela peut rendre le processus de traitement

complexe. Avec une approche basée sur un

maillage éléments-finis, telle que proposée

dans le logiciel EikoTwin DIC, le résultat

de mesure est directement associé à un

point de l’espace 3D de la pièce modèle. Il

n’y a pas de limite théorique sur le nombre

de caméras, qui contribuent chacune à la

mesure de déplacement des points qui sont

dans leurs champs de vision respectifs.

Suivi par 4 caméras de deux faces d’une

structure treillis pendant un essai de

compression – IRT Saint-Exupéry

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I59


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

La corrélation d’images numériques est

une technique qui permet de suivre le

déplacement des points d’une structure

en faisant l’hypothèse que ces points

conservent le même niveau de gris dans

l’image. Les conditions d’éclairage doivent

donc être maîtrisées afin de limiter l’incertitude

de mesure et d’assurer la capacité

à suivre la structure même dans le cadre

de grands déplacements.

Champ de déplacement vertical mesuré

par corrélation d’images sur le maillage de

simulation, logiciel EikoTwin DIC – IRT Saint

Exupéry

additive que celui des structures treillis.

Une seconde approche, proposée et mise

en œuvre dans le projet LASER, consiste

à caractériser les éléments constitutifs

d’une structure treillis, à savoir les micropoutres.

Des géométries d’éprouvettes ont

été conçues et fabriquées sur les mêmes

plateaux que les structures treillis pour

accéder aux propriétés intrinsèques des

micro-poutres en fonction de leur orientation

(verticale, inclinée). L’intérêt de cette

approche est qu’elle permet de capturer

des effets liés notamment à la finesse de la

géométrie, relativement connus en fabrication

additive: rugosité, écart de forme

(diamètre moyen, cylindricité), histoire

thermique et métallurgie particulière.

des mesures de ces écarts sont rarement

disponibles pour les bureaux d’étude. La

modélisation choisie dans un premier

temps les néglige donc en grande partie.

Simulation de l’essai de compression sur

une structure treillis de 5x5x5 mailles BCCZ,

maillage éléments solides, logiciel Abaqus –

IRT Saint Exupéry

MODÉLISATION ET CALCUL

Plusieurs approches de modélisation du

comportement mécanique des structures

treillis peuvent être considérées. La plus

fidèle en termes de représentation géométrique

décrit en volume chaque micropoutre.

La discrétisation par éléments-finis

volumiques permet de rester au plus

près de la géométrie telle que conçue. Du

point de vue de la physique, étant donné

le niveau de déformation attendu lors des

essais de compression, il est important

de décrire le comportement élasto-plastique

des constituants de la structure.

Une difficulté à ce stade est de décrire

le comportement mécanique local par

une loi adaptée. Plusieurs approches sont

envisageables en bureau d’étude :

En première approche, il est possible de

considérer des propriétés du matériau

constitutif issues d’essais standards. Dans

ce cas, il est recommandé a minima que les

essais standards aient été réalisés sur des

éprouvettes usinées à partir de bruts obtenus

par le même procédé de fabrication

Eprouvettes

« micro-poutres »

pour la caractérisation

des éléments constitutifs

d’une structure treillis –

IRT Saint Exupéry

L’application du chargement et des conditions

limites est un point essentiel de la

modélisation. Au même titre que les écarts

entre la géométrie telle que conçue et celle

fabriquée, les écarts entre le chargement

« idéal » et celui réellement subi par la

structure peuvent avoir un impact non

négligeable sur la réponse. Cependant,

La problématique du temps de calcul

émerge assez rapidement pour ce genre

de modèle non-linéaires, composés de millions

d’éléments. Le projet LASER travaille

actuellement au passage vers une approche

simplifiée basée sur une approximation

de la géométrie par des éléments-finis

linéiques avec une cinématique de poutre,

60 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


DOSSIER

DE LA SIMULATION POUR L’AÉRO

ayant pour objectif de ne pas détériorer

la précision des simulations.

COMPARAISON ESSAI-CALCUL

Différence entre le champ de déplacement

vertical mesuré et simulé (à gauche), et

évolution de l’écart en un point du maillage

en fonction du temps (à droite).

Crédit

L’Institut de Recherche Technologique (IRT) Saint-Exupéry* est un accélérateur

de science, de recherche technologique et de transfert vers les industries de

l’aéronautique, du spatial et des systèmes embarqués pour le développement de

solutions innovantes sûres, robustes, certifiables et durables. L’IRT Saint Exupéry

propose sur ses sites de Toulouse, Bordeaux, Sophia Antipolis et Montréal un

environnement collaboratif intégré composé d’ingénieurs, chercheurs, experts

et doctorants issus des milieux industriels et académiques pour des projets de

recherche et des prestations de R&T adossés à des plateformes technologiques

autour de quatre domaines clefs : Les matériaux multifonctionnels à haute

performance, l’aéronef plus électrique, les systèmes intelligents & communications

et l’ingénierie des systèmes & modélisation.

* L’IRT Saint-Exupéry est un institut de recherche technologique labellisé par l’État dans le cadre du

programme d’investissements d’avenir (PIA).

* EikoSim est une société éditrice de logiciels spécialisée dans le dialogue essai-simulations, qui

s’appuie notamment sur des outils innovants de mesure par corrélation d’images numériques.

La comparaison des mesures aux résultats

de simulation est souvent un challenge

en elle-même. La capacité à mesurer des

déplacements sur un nuage de points est

intéressante, mais elle crée de nouveaux

problèmes au moment de la comparaison

à la simulation. Avec l’approche mise en

œuvre dans le logiciel EikoTwin DIC,

basée sur les éléments-finis, le champ de

déplacement est mesuré directement sur

le maillage de la simulation numérique,

dans le même repère 3D. Les erreurs liées

à la projection des champs de la mesure

sur le maillage, ou inversement, sont ainsi

évitées. C’est également du temps gagné

pour l’utilisateur. On peut par exemple

visualiser directement une différence

entre le trajet de chargement idéal et celui

appliqué à la pièce, afin de corriger le

modèle de simulation en conséquence.

La prochaine étape : la modification

des simulations initiales en utilisant

des résultats de mesure. Ces essais nous

apprennent beaucoup sur les structures

treillis, nous souhaitons donc exploiter ces

résultats de manière à améliorer nos simulations

et mieux comprendre les sources

d’erreur. Dans un premier temps les déplacements

mesurés aux bords peuvent être

utilisés comme conditions aux limites

de la simulation. Ensuite, couplée à la

comparaison entre les courbes d’effort-déplacement

expérimentale et simulée, cette

approche permettra de mettre en place

une stratégie d’identification inverse

pour affiner les paramètres du modèle

et réduire l’écart essais-calculs. Le logiciel

EikoTwin Digital Twin propose d’intégrer

ces deux étapes essentielles dans un environnement

unique. De quoi envisager le

transfert de ces méthodologies en bureau

d’étude à très court terme et développer

le potentiel des structures treillis sur des

applications industrielles. ●

Cette approche permettra

de mettre en place une stratégie

d’identification inverse

pour affiner les paramètres

du modèle et réduire l’écart

essais-calculs

Le projet LASER

Le projet LASER est un projet «

en propre » de l’IRT Saint Exupéry

financé à 50% par ses membres

industriels et 50% par le Programme

d’Investissement d’Avenir (PIA)

de l’état Français. Il s’insère dans

l’initiative inter-IRT « LATTICES », qui

définit la collaboration étroite avec le

projet DSL (Durabilité des Structures

Lattices) porté par l’IRT SystemX et

avec le Centre National d’Etudes

Spatiales (CNES).

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I61


VIE DE L’ASTE

COMPTE RENDU

Retour sur la journée technique ASTE – PSA

« Optimisation du processus d’essais »

L’ASTE a organisé le 8 octobre dernier, en partenariat avec PSA, au

Centre technique de Vélizy, la journée technique « Optimisation du

processus d’essais ». Grâce à l’accueil et à l’implication de l’équipe de

PSA, cette journée s’est révélée être un vrai succès.

La matinée a été consacrée à des présentations

techniques très variées

(PSA, Airbus, EMC – groupe Emitech,

Airbus Defence & Space Et Gras –

AllianTech) qui ont permis d’aborder le sujet

d’une façon transversale - dans les secteurs

automobile, aéronautique et spatial.

Environ cinquante personnes issues des

secteurs très divers tels que les laboratoires

d’essais, les fournisseurs d’équipements

et les grands groupes ont assisté à cet

évènement. Au cours de l’après-midi

les participants ont pu assister à la visite

passionnante des laboratoires d’essais de

PSA : les composants et sous-systèmes

du domaine Liaison au sol (« chassis system

») et adressant plusieurs prestations

de dimensionnement mécanique, depuis

la fatigue à grand nombre de cycles (e.g.

vibratoire) jusqu’aux sollicitations exceptionnelles.

ÉVÉNEMENT

Une journée technique

« Mesure thermique par fibre optique »

en mars 2020

Cette journée sera consacrée aux sujets de la mesure de température

de surface et de la mesure de température d’un objet sur différents

points en environnement fortement perturbé (CEM...). Des conférences

présenteront des principes techniques et leur mise en œuvre. En parallèle, les

participants pourront rencontrer des principaux acteurs dans le domaine de

la mesure thermique par fibre optique au cours d’ateliers applicatifs proposés

sur leurs stands.

Parmi les autres événements de l’ASTE prévues pour 2020 figurent une journée

technique intitulée « Le confort thermique au niveau du bâtiment et dans le

domaine des transports à l’horizon des véhicules électriques », le 12 mai 2020

à CSTB Nantes, Astelab – Journées nationales

de l’environnement mécanique (colloque et

salon) – du 1er au 3 juillet au CEA Cesta au

Barp (33), et une journée technique intitulée «

Optimisation des techniques de mesures optiques

et de visualisation des cinématiques en essai

(trajectographies et déformations) » en octobre

2020 chez Ariane Group à Bordeaux. ●

POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS :

Contactez Patrycja Perrin au 01 61 38 96 32,

pperrin@aste.asso.fr

72 e réunion CEEES à Bâle

La dernière réunion de CEEES

(Confederation of European Environmental

Engineering Societies) a eu lieu les 17 et

18 septembre dernier à Bâle, en Suisse.

La première journée a été consacrée à

l’Assemblée Générale et la seconde, à la

réunion des commissions de travail et

à la visite des laboratoires de la société

Huntsman. La France a été représentée

par Daniel Leroy (président de l’AllianTech

et de l’ASTE), Henri Grzeskowiak (ASTE),

David Delaux (Valeo), Nicolas Imbert (Airbus

Helicopters) et Caroline Ramus-Serment

(PSA et SIA).

62 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019


AGENDA

Le 6 décembre 2019

ASD Days 2019, le rendez-vous business de l’industrie

aéronautique

Organisé par ASTech Paris Région, pôle de compétitivité francilien de

l’industrie aéronautique et spatiale regroupant plus de 330 établissements

pour 85 000 emplois, ASD Days est l’événement de l’innovation, des nouveaux

modèles et des technologies de rupture dédiés à l’industrie aéronautique.

À Paris (au New Cap Event Center)

www.asddays.aero/fr/

Du 11 au 13 février 2020

Forum de l’Électronique Grenoble 2020

Enova en région devient Forum de l’Électronique et se tiendra conjointement

aux évènements Sepem Industries. Les deux événements en

simultané permettront de rassembler les acteurs afin de se créer des

opportunités en matière de marché de la microélectronique.

À Alpexo (Grenoble)

www.forum-electronique.com

Du 3 au 5 mars 2020

JEC World 2020

JEC World à Paris-Villepinte est le seul salon qui réunit toute l’industrie

mondiale des composites : une plateforme internationale où les utilisateurs

peuvent trouver une gamme complète de nouveaux matériaux,

procédés et solutions composites.

Au parc des expositions

www.jeccomposites.com

de Paris-Nord Villepinte

Les 18 et 19 mars 2020

MtoM

Les marchés de l’IoT et du MtoM sont aujourd’hui portés par la révolution

numérique, poussés par les nombreuses évolutions technologiques et

l’évolution des usages. Outre la partie exposition, quelque 10 000 visiteurs

professionnels sont attendus durant ces deux journées riches de

rencontres et d’échanges.

À Paris, Porte de Versailles

www.salon-iot-mtom.com

18 & 19 mars 2020

RF & Microwave

En 2019, la 8 e édition a permis aux 1 584 visiteurs professionnels, porteurs

de projets, et aux 435 auditeurs aux conférences d’obtenir une vision globale

des marchés des radiofréquences, des hyperfréquences, du wireless,

de la CEM et de la fibre optique. Les domaines visés : radiofréquences,

hyperfréquences, wireless, CEM et fibre optique.

Paris Expo - Porte de Versailles - Hall 5.3 www.microwave-rf.com

Les 25 et 26 février 2020

Paris Space Week (PSW)

Le salon des rencontres d’affaires, des conférences et des challenges

d’innovation dédiés à l’industrie spatiale

Paris

www.paris-space-week.com

Les 1 et 2 avril 2020

Analyse industrielle

La 32e édition du salon des solutions en Analyse Industrielle se tient les

1 et 2 avril prochains, à l’Espace Grande Arche. Une proximité géographique,

proche des grands groupes industriels installés dans le quartier

de La Défense.

À l’Espace Grande Arche

www.analyse-industrielle.fr

de La Défense (92)

ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019 I63


INDEX

Au sommaire du prochain numéro :

DOSSIER

ESSAIS ET MODÉLISATION

©IRT Saint-Exupéry

Spécial Matériaux composites et

Impression 3D

Mesure, essais, caractérisation

et simulation sur les matériaux

composites et le domaine de la

fabrication additive

Spécial moyens d’essais dans

l’industrie :

Moyens et techniques d’essais, de

mesure et de simulation à l’occasion

de Global Industrie + un focus sur

l’intelligence artificielle

© DR

MESURES

Mesure dans l’Électromagnétisme et CEM :

Les moyens et instruments de mesure dans le

domaine de l’électromagnétisme : CEM, mesure

d’ondes, contrôle non destructif…

©Sopemea - Romain_Delubac

Liste des entreprises citées et index des annonceurs

ACQUISYS .................................................................. 40

AIRBUS AIRCRAFT ................................................... 52

AIRBUS DEFENSE AND SPACE .................... 44 et 52

AIRBUS HELICOPTERS ............................................ 52

ALLIANTECH ............................................................. 43

ALTAIR (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ...................... 19, 26 et 51

ANSYS ........................................................................ 56

ARIANEGROUP ......................................................... 53

ASD DAYS .................................................... 49, 50 et 63

ASTE ............................................................ 13, 57 et 62

CAD INTEROP ............................................................ 23

CB4TECH ................................................................... 11

CERIB ........................................................................... 6

CETIAT .......................................................................... 6

CKP ENGINEERING .................................................. 26

COMSOL ...................................30 et 4 e de couverture

CORETECHNOLOGIES (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ...29 et 32

CREA (GROUPE ISAE-SUPAERO) ........................... 17

DAHER ........................................................................ 24

DASSAULT AVIATION ............................................... 17

DB VIB .......................................................................... 4

DEWE FRANCE ................................................39 et 45

DEWETRON ............................................................... 40

DJB INSTRUMENTS ................................................. 35

DYNAE ........................................................................ 40

ECND ACADEMY ....................................................... 12

ECE PARIS-LYON ...................................................... 12

EDA EXPERT .............................................................. 21

EDF LAB ..................................................................... 10

EIKOSIM ............................................................55 et 58

EMC PARTNER (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ....................... 33

ESI GROUP ........................ 2 e de couverture, 20 et 54

FORUM DE

L’ELECTRONIQUE .......... 34, 63 et 3e de couverture

GERAC .......................................................................... 6

INSA DE ROUEN ........................................................ 12

INTERMEZZI .............................................................. 30

IRT SAINT-EXUPÉRY ............................................... 55

IUMTECK .................................................................... 40

LÉGENDRE .................................................................. 6

M+P INTERNATIONAL .....................................31 et 44

MTR ENGINEERING (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ................. 7

NORMANDIE AEROESPACE .............................6 et 12

PARIS SPACE WEEK ..........................................2 et 63

PIMECA ...................................................................... 31

PSA MOTORSPORT ................................................... 27

RAINBOWVISIO ........................................................... 6

RENAULT .................................................... 12, 20 et 51

ROHDE & SCHWARZ ..........................................6 et 40

SAFRAN GROUP........................................................ 54

SOPEMEA..................................................................... 6

THALES ALENIA SPACE .......................................... 46

TURBOTECH .............................................................. 56

70%

Voici la part – importante –, parmi les personnes

sondées, ayant déclaré être prêtes à voyager dans un

avion autonome au cours de leur vie, et 58% au cours de

la décennie à venir… contre seulement 12% préférant

attendre au moins dix ans avant de s’aventurer dans

un aéronef capable de décoller, voler et atterrir en

totale autonomie. C’est du moins ce que révèle l’étude

Autonomous Vehicule Survey, commandée par Ansys

et réalisée au printemps dernier par Atomik Research

auprès de plus de 22 000 adultes issus d’une dizaine de

pays. Mais ce que l’étude relève aussi, c’est qu’à peine 7%

d’entre eux savaient que les avions de ligne volent déjà de

manière semi-autonome. Un chiffre qui montre bien que

les barrières culturelles tombent rapidement, notamment

chez les plus jeunes (83% pour les 18-24 ans contre 45%

pour les plus de 65 ans).

Retrouvez nos anciens numéros sur :

www.essais-simulations.com

64 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°139 • novembre-décembre 2019



Limiter les interférences entre

antennes avec la simulation.

Visualisation de l’amplitude du champ électrique et du champ lointain

en 3D d’une antenne émettrice. Les antennes sont intentionnellement

plus grandes que la normale dans ce modèle tutoriel.

Plusieurs antennes sont nécessaires pour les systèmes de

communication toujours plus complexes des avions. Cet

agencement d’émetteurs et de récepteurs peut entrainer des

dysfonctionnements en raison des interférences locales ou

diaphonie. La simulation vous aide à analyser l’impact de la

diaphonie et à déterminer le meilleur emplacement pour les

antennes.

Le logiciel COMSOL Multiphysics® est utilisé pour la

conception et la simulation des composants et des procédés

dans tous les domaines de l’ingénierie, de la fabrication et de

la recherche. Découvrez comment vous pouvez l’appliquer

pour la simulation des antennes.

comsol.blog/antenna-crosstalk

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