SPONSORING-MAG-HS18
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
© Icon Sport
D’autant que Roxana Maracineanu,
ministre des Sports, conforte
la Maire de Paris. «On a tous un
impératif, trouver des partenaires
pour faire partie de l’aventure. Je
ne suis nullement inquiète de la
capacité du COJO à avoir la bonne
démarche en ce sens. Il faut conjuguer
toutes ces démarches, notamment
cette capacité à mobiliser la
population mais aussi les partenaires
et les grandes entreprises
françaises autour des enjeux écologiques,
c’est plus important que jamais
dans notre pays parce que la
France s’intéresse de plus en plus à
ces enjeux et il est bien que sur les
grands événements sportifs actuels
et à venir, comme les JO, les entreprises
soient engagées dans cette
démarche.» La messe est dite. Pour
Total, l’histoire se répète. En 2003,
la conclusion d’un partenariat avec
la Fédération française de voile
(FFVoile) avait tourné au vinaigre
devant l’accueil mitigé de plusieurs
dirigeants et figures du milieu.
Avec son véto, Anne Hidalgo a mis un terme au possible accord entre Total
et Paris 2024.
son budget de 3,8 milliards d’euros,
le comité d’organisation est en effet
à la recherche d’un portefeuille de
sponsors à hauteur de 1,2 milliard
d’euros. Devant ses actionnaires, le
patron de Total a toutefois souligné
un obstacle à la finalisation de ce
partenariat. «J’ai aussi noté que la
Maire de Paris a des doutes sur le
fait que Total puisse contribuer à ces
Jeux olympiques», a-t-il confessé. A
raison.
Le COJO avait ciblé Total alors que
le pétrolier est un mastodonte du
CAC40 et présente l’avantage d’évoluer
dans un secteur d’activité sans
empiéter sur ceux du programme
TOP du Comité international olympique
(CIO). Un tiers de son budget
repose sur des partenariats et des
sponsors. C’était sous-estimer les
réactions épidermiques que pouvaient
susciter une telle association.
En juin, Total fait machine arrière
après une rencontre avec la maire
de la capitale Anne Hidalgo. Dans un
courrier adressé au COJO, la Maire
de Paris, sans citer Total, rappelle
«les préalables» à l’engagement de
la capitale dans la course aux JO,
et notamment «que ce projet soit
exemplaire sur le plan environnemental».
«Il me semble essentiel que
le processus (NDLR : de recherche
de sponsors) que vous conduisez
intègre parmi ses critères le recours
à des entreprises elles aussi
reconnues pour leur engagement
environnemental», écrit-elle à Tony
Estanguet, patron des JO. «Il serait
très difficilement compréhensible
pour nos concitoyens que soient retenues
des entreprises dont l’activité
aurait un lourd impact sur l’environnement
en se fondant notamment
sur le recours massif à des énergies
carbonées.» Le message est clair. Le
COJO peut difficilement aller contre
la volonté de la ville hôte.
MALGRÉ SON
OPPOSITION,
LA VILLE DE PARIS
NE POURRA RIEN FAIRE
APRÈS L’ANNONCE DE
L’ASSOCIATION DU CIO
AVEC AIRBNB.
Emmanuel Macron
aurait signé avec
Total
Au cœur de l’été 2019, lors
d’un entretien à France Info,
Emmanuel Macron a estimé que
le désengagement de Total n’était
« pas une bonne idée » parce que
l’entreprise aurait pu « aider à
financer des Jeux verts ». « C’est
plus facile d’écarter de l’argent privé
en donnant des leçons de morale
que d’en trouver, donc maintenant
on doit mobiliser collectivement tous
les financeurs français », a estimé le
président de la République. « Qu’il y
ait des entreprises qui polluent, c’est
le cas, mais je ne vais pas expliquer
à tous les salariés de Total en
France qu’ils ont un travail qui n’est
pas digne », a continué Emmanuel
Macron. « Total doit s’engager
dans une politique de transition
énergétique, il faut les aider à cela.
Et si Total peut mettre de l’argent
pour aider à financer des Jeux verts
et peut mettre de l’argent pour aider
à financer la transition, c’est une
bonne chose. »
D.R.
sponsoring.fr - HORS SÉRIE [N°18] - HIVER 2019-2020
37