ICI MAG - MARS 2020

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Contes et légendesdes LandesLa plainte du croque-mitaine - Suite et finLa malheureuse était partie depuis quelquesminutes mais son histoire résonnait encoredans la pièce. Certains hommes étaientpartis avec elle après qu’elle ait tout raconté,elle ne voulait pas rentrer seule. La peuravait envahit la nuit et les esprits.Ceux qui étaient restés auprès du curé seposaient maintenant des questions. Fallait-ilcroire cette femme et son récit ? Lecuré lui se demandait si les légendes pouvaientprendre vie, non, ce n’était pas possible! Et pourtant, les indices étaient bienréels. Tous avait observé l’enfant prostrépar la peur, tous avait vu son visage recouvertd’une bave épaisse et collante, tousavait senti cette odeur fétide qui lui collaità la peau, tous avait pu voir une terreur immensedans ses yeux.Tous avaient cherché la chose, sans la trouver.On avait fouillé tout le village sans succès.Le soir venu, chacun se résigna donc àrentrer. Sur le chemin du retour, les hommesla laissèrent à deux pas de son logis et repartirentscruter le sous-bois aux alentours.Elle marchait d’un pas allongé tout en murmurantà l’oreille de son bébé pour le réconforter.Elle accéléra le pas toute en se faisantla plus discrète possible. Et alors qu’elle bifurquaità l’angle de sa rue, elle percuta unhomme. Le choc faillit le faire tomber. Pourgarder son équilibre, il lança son bras et samain s’accrocha aux bras de la femme. Sonbébé surpris, recommença à hurler. Elle essayade le calmer tout en s’excusant auprèsde l’homme. Dans la pénombre, celui-ci setourna lentement puis la fixa de son regardde braise. Elle était figée, hypnotisée par ceregard si étrange. Des yeux rouges commel’enfer qui semblaient lancer des flammes.Lorsqu’il pencha la tête vers son bébé, ellevit ses dents pointues pleine de bave prêtesà avaler de nouveau le bambin. Elle se mità hurler, se débattit de toutes ses forces, lemonstre finit par lâcher prise. Elle lui tournale dos et se précipita d’où elle était venue.Pendant qu’elle courait, elle l’entenditlui crier d’une voix d’outre-tombe : « Je suisle croque-mitaine, celui qui est toujours làdans la nuit, je ne quitterai jamais vos maisons». Elle n’entendit pas la suite.Ameutés par les cris, les villageois sortirentarmés de fourches et munis de torches. Lecuré s’avança et prit la parole. Maintenant, iln’y avait plus de doute. Il y a de nombreusesannées, on racontait une histoire sur unhomme d’un village voisin que l’on avait dûamputer d’une jambe malade. L’homme nevoulait pas et suppliait pour qu’on le laisse,il préférait mourir que de se retrouver unijambiste.On crut à de la fièvre, on pensaqu’il délirait et on lui coupa la jambe. Mais ilsurvécu et le lendemain, à son réveil, il quittale village dans une rage terrible en jurantde se venger que l’on n’ait pas respecté sonsouhait. Il leur promit de hanter leurs nuitset surtout celles de leurs enfants. Depuis, ilvagabonde dans la landes. Il va à cloche piedsans bruit à l’orée des villages, dès la nuittombée, à la recherche de quelques jeunesenfants n’ayant pas regagné la maison parentale.S’il n’en trouve pas pendant troisjours, il quitte l’endroit. Mais ,s’il en trouveun, il pousse une plainte qui déchire la nuitavant de se jeter sur sa proie.Aujourd’hui, on entend encore parfois laplainte du croque-mitaine déchirer l’obscuritélandaise. Pour certains, c’est le signequ’il est encore là, prêt à bondir. Pour beaucoup,c’est simplement devenu une histoirequ’on raconte le soir près du feu. Une histoirequi commence par « Il était une fois...».D’après un texte deSylvie PONTIERBiscarrosse Plage20
• Oh punaises !Clin d’oeilNATURECarpocorispurpureipennisCoreusmarginatusGraphosomaitalicumSpilostethuspandurusPunaise à pattes rouges dela vaste famille des Pentatomidae,ainsi nomméesparce que leurs antennescomportent 5 articles. Enfait, elles sont rarementrouges mais plutôt jaunesou orangées. Elles se nourrissentd’une grande variétéde plantes et même,à l’occasion, de cadavresd’insectes.La Corée marginée est unepunaise assez grande (13à 15 mm hors antennes etpattes) et très commune.Elle se nourrit de fruits etde graines. On l’observesouvent sur les Rumex(oseilles), sur les Rubus(les ronces, dont elle piqueles mûres), et aussisur diverses cultures delégumes, notamment lescucurbitacées.Le Graphosome d’Italie ouPunaise-arlequin est uninsecte très répandu et facileà reconnaître grâce auxrayures noires et rouges. Onles rencontre surtout dansdes endroits ensoleillés,parfois en grand nombre.Elles apprécient particulièrementles plantesdont elles consommentla sève et le contenu desjeunes graines.Cette punaise polyphagese nourrit des fleurs et desgraines de nombreusesplantes sauvages et cultivées,même des plantestoxiques comme le laurier-roseou le datura dontelle extrait les poisonsqu’elle est ensuite capabled’utiliser contre les attaquesde prédateur.Textes et photos : Jean-Jacques Milan21
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