SANTÉ+ FÉVRIER 2020

Les Cahiers
de la
naturopathe
LA SOLUTION
CONTRE LES CRISES
DE GOUTTE
Des douleurs violentes du gros orteil qui reviennent par crises,
voilà ce que sont les crises de goutte. Mais Neyle est un dur, il encaisse.
D’autant plus que personne ne lui a dit que l’on pouvait en guérir.
Aujourd’hui, il remercie la nutrithérapie.
Par Dr Leila Zine, nutrithérapeute, docteure en nutrition humaine
Neyle, 48 ans, me consulte car il
est en surpoids, une surcharge qu’il
attribue à son côté « bon vivant ».
Au fil de mes questions, j’apprends
qu’il souffre également de crises de
goutte, un mal qu’il subit comme une
fatalité.
Cette maladie, qui provoque de
fortes douleurs articulaires souvent
localisées dans le gros orteil, est liée
au métabolisme de l’acide urique,
produit final du métabolisme des
purines que l’on trouve dans certains
aliments. Neyle aime manger mais
pas cuisiner. Il va au plus rapide
en mangeant essentiellement des
aliments industriels. Café au lait
avec biscuits ou pain brioché au
chocolat au petit-déjeuner. Plats
préparés, yaourt ou crème dessert
au chocolat pour son déjeuner. Au
goûter, il mange copieusement «
un peu de tout » : biscuits, bonbons,
fromage. Son dîner peut se composer
d’un steak accompagné de pain et
fromage. Il aime les repas entre amis
qui riment souvent avec excès.
CROISADE EN TERRE
INFLAMMÉE
Pour régler le problème de Neyle,
il faut s’attaquer aux causes de ses
problèmes : une surconsommation
d’aliments pro-inflammatoires et
acidifiants (glucides de mauvaise
qualité, protéines et graisses
saturées). De plus, son alimentation
hyperglycémiante génère des
fringales qui l’enferment dans un
cercle vicieux. Il faut soutenir son
foie et son pancréas mis à rude
épreuve par son hygiène de vie. Pour
cela, j’explique à Neyle l’importance
de mettre l’accent sur les légumes
frais qui devront représenter la
moitié de son assiette, avec une
préférence pour l’artichaut et le radis
noir. Riches en cynarine et rutine, ces
deux légumes nettoient le foie et les
reins.
Conjointement, il devra restreindre
sa consommation de viande rouge
et de charcuterie, les plus riches en
purines et fortement acidifiantes,
de même que les produits laitiers,
acidifiants et riches en acides gras
saturés pro-inflammatoires. Au
L'avis du médecin
goûter, il prendra une banane (riche
en potassium et alcalinisante),
des fruits rouges et de l’ananas qui
luttent contre la formation d’acide
urique. Je motive Neyle en lui
expliquant que toutes ces restrictions
feront taire rapidement ses douleurs.
Nous équilibrons les journées de
Neyle par la chrononutrition afin de
respecter les cycles physiologiques de
l’organisme. Les sécrétions de lipase
sont élevées le matin et celles de
protéase le midi.
Il privilégiera donc fromage,
charcuterie ou œuf le matin,
et le poisson, la viande ou les
légumineuses le midi. Les sécrétions
digestives étant plus faibles le soir,
il mangera peu de protéines et de
matière grasse au dîner.
Cette nouvelle alimentation permettra de réguler la glycémie, réduire
l’inflammation générale et les surcharges tout en comblant les carences en
vitamines, minéraux et fibres générées par son ancien mode de vie. Pour
favoriser l’élimination de l’acide urique, je conseille à Neyle deux cuillères à
soupe par jour d’huile d’olive et d’avocat. Huit semaines plus tard, ses douleurs
ont presque disparu. Il a perdu 4 kg mais se sent frustré de reprendre ses kilos
dès qu’il fait des écarts. Un complément à base de vitamines du groupe B, de
vitamine C, de magnésium et de chrome l’aidera à stabiliser sa glycémie et à
restaurer sa sensibilité à l’insuline.
Une cure de 20 jours d’ampoules de radis noir – artichaut permettra de
stimuler davantage son foie. J’encourage Neyle à reprendre une activité
physique douce qui freine la formation d’acide urique, lutte contre
l’inflammation et booste la perte de poids. Aujourd’hui les douleurs liées à
la goutte sont du passé pour Neyle et il progresse plus sereinement dans sa
perte de poids.
www.santeplus.ma I 79