Tableau V. Les femmes dans les instances civiles de décision (sources : Répertoire des Femmes élues du Mali et 2ème, 3ème et 4ème rapports périodiques du Mali sur la mise en œuvre de la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes pour la période 1990 - 2002) BULLETIN <strong>RECOFEM</strong> N° 02. 1 er Semestre 2007 10 BULLETIN <strong>RECOFEM</strong> N° 02. 1 er Semestre 2007 11
(Suite de la page 8) La société civile féminine sous la Deuxième République. La société civile féminine comme la société civile dans son ensemble, a été bâillonnée sous la Deuxième République. C’est ainsi que pour la défense des intérêts des femmes travailleuses, une commission, dirigée par Fatou Tall Souko, avait été créée ; mais, elle sera dissoute en 1974 avec la création de l'UNFM (l'union Nationale des Femmes du Mali). D’autres femmes tenteront de contourner la situation en créant des associations mixtes : organisations non gouvernementales (ONG), associations d'ordre humanitaire. Seules ont pu survivre comme associations ou ONG féminines l’APAC (Association des Professionnels Africains de la Communication), une association de femmes professionnelles de la communication), l’AJM (l’Association des Femmes Juristes) et le CADEF (Comité d’Action pour la Défense des Droits de l’Enfant et de la Femme). L’implication de la femme dans la vie publique à travers la société civile sous la Troisième République La femme dans le secteur associatif: ONG et Associations. Depuis les événements de mars 1991, la disparition de l’UNFM a été le fait catalyseur de la détermination des femmes à s’investir dans les actions de promotion pour elles-mêmes. Elles se sont engagées dans la création et l’animation de nombreuses associations et ONG. Elles trouvèrent dans l’association le cadre juridique le plus approprié pour gérer leurs activités. Ainsi, a-t-on vu à la veille de la conférence nationale (1991) surgir une multi- tude d’associations féminines. Ces associations ont fait l’objet de plusieurs études intéressantes qui ont fait apparaître les difficultés d’en dresser une typologie significative. Mais l’examen quotidien de ces associations permet de distinguer, selon leur composition sociale ou selon leur objet social les types suivants d’association : • les associations féminines à caractère politique : ce sont des appendices des partis politiques, mais, elles poursuivent de façon autonome un but politique et sont composées et dirigées par des femmes. Ce sont les branches féminines des partis politiques. • Les associations et ONG : Elles sont des acteurs de promotion féminine. Ayant pour la majorité une vocation de prestataire de services, de conseil et d’assistance, elles s’occupent essentiellement : • des droits de la femme : diffusion et défense des droits de la femme et formation, etc. C’est le cas de l’AJM, de l’A<strong>PDF</strong>, du CADEF, de l’ODEF, etc. • de la santé : sensibilisation et éducation des femmes, lutte contre les IST/SIDA, utilisation des méthodes de planning familial, hygiène, eau, assainissement, lutte contre l’excision, etc. C’est le cas du CADEF, de l’AMSOPT, etc. • d’activités économiques : maraîchage, artisanat, couture, etc. • de l’épargne - crédit : création et gestion de petites caisses d’épargne – crédit, etc. • de la religion : éducation religieuse comme l’UNAFEM • du domaine humanitaire : soutien et assistance aux femmes en situation critiques comme les veuves ou les handicapés. C’est par exemple, le cas de l’AVOM, de l’association des femmes handicapées. Les ONG, qu’elles soient féminines ou mixtes, évoluent pour la plupart en milieu rural et péri-urbain. Leurs domaines d’intervention sont généralement définis par leur statut et leur objet social. Pour une meilleure synergie entre les actions, elles ont été amenées à s’organiser en collectifs (CCA-ONG, SECO-ONG, COFEM, CAFO, Groupes PIVOT sectoriels, Confédérations et Syndicat, etc. La société civile féminine a mené des actions relatives à : • le retour de la paix au nord et au maintien de la paix sociale et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire; • l’information et la sensibilisation ; • la formation des leaders religieux, des praticiens du droit, des décideurs politiques, des forces de l’ordre, des agents de santé sur la CEDEF et les droits de la femme ; • la création des centres d’écoute et d’assistance judiciaire en faveur des femmes démunies ; • la tenue de séminaires ateliers et organisation de conférences sur les droits de la femme, la participation à la vie publique et le renforcement du rôle économique de la femme ; • la publication d’un livre sur la situation de la femme au Mali, intitulé « Livre Blanc » sur les femmes en 2000 par l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (A<strong>PDF</strong>), du Guide Juridique sur les droits de la femme par l’Association des Juristes Maliennes (AJM) en 2000 et le Guide sur les aides familiales en 2002 par l’association APAF-Muso Dambé, etc. ( à suivre dans le prochain numéro ) Mariée et mère de six M’Baye Kadiatou KEITA enfants Madame M’Baye Kadiatou KEITA est une femme engagée pour la promotion féminine depuis plusieurs années. Ce professeur d’Enseignement Secondaire général, grâce au leadership qui l’a toujours caractérisée, a eu à occuper des postes de responsable de classe à l'école; de tontine, et d'associations, entre autres. Convaincue que la femme est et reste une actrice incontournable du développement social, économique, culturel, et politique; Madame Kadiatou Keita s’est retrouvée sur l’échiquier politique depuis les premières heures de l’avènement de la démocratie dans les années 90. En effet, elle fut conseillère municipale de la commune urbaine de Kati de 1992 à Le Réseau d'Appui à l'Epanouissement de la Femme dénommé Réseau YIRIBA SUMA a été créé en octobre 1992. Depuis sa création le réseau a contribué l'épanouissement de la femme malienne à travers le renforcement des capacités de ses ONG membres En terme de vision le Réseau vise une société juste et équitable défendant les intérêts socio-économique, culturel et politique des Femmes. Sa mission est de contribuer au renforcement de la société civile à travers la promotion de la Femme. Dans le présent numéro, nous vous présentons quelques activités phares menées par le réseau de 2002 à 2006 0rganisation d'un atelier de formation sur femme et leadership politique dans le cadre de la décentralisation. La formation des membres du réseau PORTRAIT Parcours d’une femme sur l’échiquier politique 1997 et nommée deux fois membre de la délégation spéciale de la même commune en 1997 et en 2004. Cette ascension sociopolitique était due à plusieurs facteurs dont, la confiance des notables de Kati, les actes d'intérêts publics posés et surtout l'appui inestimable d'un conjoint qui a été tout pour elle. Pour illustrer à suffisance cette affirmation voici les propos de Madame M'Baye« je dois mon parcours à mon mari à qui je rends un vibrant hommage et à travers lui tous les époux. Lors d'une causerie en famille, Madame M’Baye Kadiatou pose la question «Je voudrai m’intéresser à la politique qu’est ce que tu en penses?». Son mari répond «ma chère cela est une très bonne chose mais réfléchit bien car si tu t’engages tu n’as plus droit de reculer et cela demande du courage, de l’engagement de la persévérance et de la perspicacité et tu auras mon soutien total» Avec le soutien de son mari, lors des premières élections communales elle s’est imposée malgré les difficultés comme tête de liste du CNID (Faso Yiriwaton). Actuellement Secrétaire Administrative de l’Association pour le Progrès et la Défense des droits de la Femme (A<strong>PDF</strong>) et Présidente par intérim de l'A<strong>PDF</strong>, l’exemple de Madame M’Baye Kadiatou illustre à suffisancel’importance de l’appui de l’entourage ; notament celui du mari, pour faciliter la participation citoyenne de la femme aux instances de décision. Elle conclut sur un appel à l’adresse des femmes : « Je voulais profiter de cet entretien pour inviter mes sœurs à solliciter l’appui de leur entourage notamment celui du mari pour faciliter la participation de la femme aux instances de décision». La Rédaction YIRIBA SUMA: EXPERIENCE PROFESSIONNELLE DU RESEAUYIRIBA SUMA DE 2002 À 2006 sur femmes et leadership politique dans le contexte de la décentralisation s'est tenue au Centre Islamique et avait comme objectif: Contribuer au renforcement des capacités des membres du Réseau pour un meilleur exercice de leurs rôles et responsabilités en tant qu’acteurs de la société civile chargés d'appuyer et de promouvoir la décentralisation. Comme résultats atteints pendant trois jours, les représentants des 27 ONG du réseau ont eu des connaissances utiles et opérationnelles sur la démocratie et la décentralisation mais aussi sur la participation de la femme à la vie publique et leadership politique de la femme Elle a permis aux participants (tes) de connaître leurs rôles et responsabilités dans l'appui et le soutien des femmes en position de leader dans le processus des élections communales. Aussi les participants ont compris que l'efficacité d'une telle formation réside non seulement dans la participation des membres du Réseau mais aussi leur capacité de restituer à l'interne c'est à dire à l'intention de leurs membres à la base les connaissances acquises, accroître l'effet multiplicateur de la formation et cela au plus grand bénéfice des femmes. 0rganisation d'un espace d'échange sur le NEPAD Cet espace avait pour objectif de renforcer les capacités des membres du Réseau sur les enjeux du NEPAD. Le résultat atteint fût : 24 ONG membres ont eu des connaissances sur l'historique du NEPAD ; ses objectifs à longs termes; ses buts et ses axes prioritaires. Commémoration des journées internationales de la Femme Le 31 Juillet 2003 le Réseau YIRIBA SUMA a organisé la Journée Panafricaine des Femmes avec les (Suite en page 16) BULLETIN <strong>RECOFEM</strong> N° 02. 1 er Semestre 2007 12 BULLETIN <strong>RECOFEM</strong> N° 02. 1 er Semestre 2007 13