Actuel 19
Anne Kellens Aurore Chapuis Brian D. Cohen Bob De Groof Pablo Flaiszman LUCE Colette Cleeren Claire Hilgers Takako Hirano Amir Shabanipour Céline Excoffon Hello Dada Galerie Épreuve d’Artiste
Anne Kellens
Aurore Chapuis
Brian D. Cohen
Bob De Groof
Pablo Flaiszman
LUCE
Colette Cleeren
Claire Hilgers
Takako Hirano
Amir Shabanipour
Céline Excoffon
Hello Dada
Galerie Épreuve d’Artiste
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HELLO DADA
Le colophon est ainsi libellé : « Composé à la
linotype en Antique corps 11 par Étienne Olivier,
ce livre a été imprimé à la Maison de l’Imprimerie
de Thuin par Ghislain Bourdon et Étienne Olivier
en septante-cinq exemplaires sur Ingres blanc.
En plus des xylographies imprimées en noir,
chaque exemplaire contient une gravure horstexte
de Pascal Dubar imprimée en rouge et noir
et signée par l’artiste. »
D’entrée de jeu, ce hors-texte donne le ton ;
il introduit le lecteur (le « regardeur ») en un
univers violent et expressionniste, où images
et textes se conjuguent intensément pour
traduire une réalité quotidienne nécessitant
mise en question et sans doute révolte contre
l’ordre trop souvent absurde du monde,
de l’écriture et de l’art.
Sur la couverture, un visage grimaçant rouge vif,
les lignes du bois striant l’apparition inquiétante
du personnage. Sur la couverture encore,
le titre, « Hello Dada », les noms des deux
auteurs, le peintre et graveur Pascal Dubar et
l’écrivain Pierre-Jean Foulon. À l’intérieur du
livre, douze cahiers de papier Ingres (vergé) se
composant chacun de huit pages, à l’exception
des cahiers réservés à la page de titre et au
colophon, qui en comptent seulement quatre.
Chacun des cahiers intérieurs (excepté le
premier) assène une première page où les
contrastes noirs et blancs de la xylographie
surgissent d’un seul élan convulsif, rudoyant le
lecteur par un mélange instinctif de traits et de
formes esquissant à grands coups de gouges
et canifs des êtres aux regards inquiets, aux
dents grinçantes, aux corps taillés comme des
squelettes. Un univers à la fois de peur et de
détresse, de cris et de hargne, mais aussi de
compassion et d’appels au secours.
Mêlés à ces images crispantes, lourdes
d’équivoques et de vertige, enchâssés comme
des tags fébriles au sein même de la gravure,
des lambeaux de textes arrachés aux poèmes
qui, dans le cahier, suivent l’image initiale. Ainsi :
« j’ai braillé que les hommes sont des loups »,
« perdu au cœur des labyrinthes », « la poésie
dit-on vomit le quotidien », « chat mourant d’un
coryza fétide », « mots effarants »…
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