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Je n’ai cessé d’explorer les secrets del’image et de certains supports révélateurs.Mystère de l’encre qui se dépose au momentvoulu sur un réceptacle choisi. Énigme ducuivre que j’aurai auparavant apprivoiséet préparé tout en douceur. Alchimie dupapier, de son grain aussi subtil que legrain de la peau, de sa surface révéléepar le jeu de l’ombre et de la lumière.Mikio WatanabeEn mars 2020, le projet international WonderingMind fête ses cinq ans et reçoit trente autresartistes en plus des soixante qu’il avait àl’origine. Tout est né d’une collaboration étroiteet d’une belle amitié entre la commissaired’expositions slovaque Zora Petrášová etl’artiste graveur et commissaire d’expositionsbelge Chris Verheyen, propriétaire de la galerieÉpreuve d’Artiste à Anvers. En 2019, les deuxcommissaires de renommée internationale ontété invitées en tant que membres du jury à laprestigieuse biennale Queen of Printmaking :the International Mezzotint Festival, dirigépar Nikita Korytin, directeur du musée desBeaux-Arts d’Ekaterinbourg, en Russie.En mars 2015, leur 60 e anniversaire a été célébréde manière unique : une soixantaine d’artistes deplus de vingt pays ont été invités à réaliser desgravures sur une plaque de cuivre d’un diamètrede 12 cm (comme un CD). La forme ronde dela gravure symbolise l’amitié et le respect entreles peuples et les artistes, et le thème proposéétait aussi généreux que possible : WonderingMind. Des artistes internationaux de Belgique,Slovaquie, Chine, France, Norvège, Hollande,République tchèque, Angleterre, Pakistan,Égypte, Afrique du Sud, Palestine, Canada,Ukraine, Népal, Nouvelle-Zélande, Japon,Russie, Roumanie, Hongrie et Bulgarie ont eul’occasion de s’exprimer artistiquement à traversdifférentes techniques de gravure (aquatinte,mezzotinte, lithographie et photogravure).Jusqu’à présent, les œuvres ont étéprésentées dans 18 expositions à traversle monde. « 60 × 60 est un trésor de petitschefs-d’œuvre », a déclaré Nan Mulder, l’undes participants à ce projet, membre deplusieurs associations de gravure en Angleterre,aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande.Du 8 au 22 mars 2020, la galerie Épreuved’Artiste d’Anvers a présenté la deuxième séried’estampes Wondering Mind. Cette fois, toutessont en mezzotinte, une technique de gravuremoins utilisée par les artistes en raison de sacomplexité. Cette technique fut employée pourla première fois en 1642 par Ludwig von Siegen(1609-1673) et rappelle la matérialité de lapeinture baroque ; elle est également connuesous le nom de « manière noire » et a longtempsété utilisée pour la reproduction des peintures.« La manière noire implique une connaissancetrès précise de la technique de rendu de laperspective, des effets physiques et visuels dela réflexion et de la réfraction de la lumière, ainsique des ombres. Tout comme en peinture, lamezzotinte définit des objets dans l’espace sansl’existence d’une ligne de contour, uniquementpar le léger contraste entre l’objet rendu etl’arrière-plan. » (Florin Stoiciu, Techniquesde gravure, Polirom, Iasi, 2010, p. 104.)Manières noires, diamètre 12 cm, de gauche à droite :Deborah Chapman (CAN)Yuko Chigawa (JP)Karol Felix (SK)Hachmi Azza (B)Hedieh Jafari (IRN)Masataka Kuroyanagi (JP)Guy Langevin (CAN)Silvana Martignoni (IT)Guntars Sietinš (LT)Amorn Thongpayong (TH)Igor Benca (SL)Linda Whitney (US)Page 64 : Mikio Watanabe (JP/F)63